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Canada: Quel avenir pour l’autopartage et le covoiturage?

juin 7, 2020

 

Un véhicule Communauto
© /Communauto Un véhicule Communauto
Le déconfinement se fait une étape à la fois, mais les déplacements interurbains n’ont pas encore repris leur cadence habituelle. Pendant que les autocars sont sur pause, l’autopartage et le covoiturage tentent de regagner du terrain.

La pandémie a eu de lourdes répercussions sur des compagnies comme Amigo Express et Communauto. «C’est que le télétravail permet de remplacer une partie des déplacements interurbains pour affaires ou pour études», souligne Étienne Grandmont, directeur général d’Accès transports viables.

Amigo Express, qui offre un service de covoiturage interurbain, a enregistré des pertes de 95 % à 98 % durant la pandémie. «On s’en va vers l’inconnu», laisse entendre le directeur du service à la clientèle, Jean-Sébastien Ouellet.

Les réservations sont en chute libre et l’entreprise ne sait pas à quoi s’attendre pour les prochaines semaines et les prochains mois. «On suit de près les recommandations du gouvernement», dit-il.

L’entreprise d’autopartage Communauto a aussi enregistré une diminution de 60 % à 70 % de son achalandage habituel. Le déconfinement permet à l’entreprise de Québec de retrouver peu à peu son erre d’aller.

«On voit que les gens cherchent des solutions comme l’autopartage, mais à long terme ou moyen terme, ça va être un peu plus compliqué à comprendre. C’est clair que les gens se déplacent moins et utilisent plus le transport actif», admet Marco Viviani, vice-président chez Communauto.

L’entreprise avait offert des voitures gratuitement aux travailleurs de la santé et une baisse de tarif pour les réservations de longue durée.

92 % des employés d'Amigo Express ont été temporairement mis à pied.

© /iStock 92 % des employés d’Amigo Express ont été temporairement mis à pied.

Se déplacer d’une ville à l’autre

Au coeur des villes, comme à Québec par exemple, plusieurs semblent avoir opté pour la marche à pied ou le vélo comme moyen de locomotion. Le transport en commun doit aussi revenir au service régulier, comme c’est le cas du Réseau de transport de la Capitale (RTC) dès le 20 juin.

Toutefois, tant qu’Orléans Express n’aura pas repris ses activités, les Québécois devront se tourner vers la location de véhicule, l’autopartage ou le covoiturage pour se déplacer entre les villes.

«Ce qu’il faut éviter c’est que toutes ces personnes-là se retournent vers l’utilisation de l’automobile privée», prévient Étienne Grandmont, directeur général d’Accès transports viables.

D’ailleurs, l’entreprise d’autopartage Communauto a enregistré une hausse des réservations de longue durée, ce qui peut laisser présager des changements dans le comportement des utilisateurs.

«Des personnes qui savent qui ont plusieurs déplacements à faire dans la semaine, parce qu’ils sont des travailleurs essentiels ou parce qu’ils ont plusieurs commissions à faire et qu’ils préfèrent avoir un véhicule à leur disposition pour une plus longue période», explique Marco Viviani.

Il rappelle que l’autopartage n’est pas une solution sur le long terme. «Il y a des phénomènes qui vont dans des directions opposées, c’est difficile de savoir un peu, qu’est-ce que ça va être le futur. À court terme, on voit qu’il y a un engouement pour l’autopartage.»

Le nombre de nouveaux abonnés a monté rapidement dans les dernières semaines, note-t-il.

Le service d'autopartage Communauto a été fondé à Québec.

© /Radio-Canada Le service d’autopartage Communauto a été fondé à Québec.

Retour à la normale

Chez Amigo Express, Jean-Sébastien Ouellet croit que l’ouverture des régions et le déconfinement amènent un peu d’espoir, mais les projections pour l’automne ne sont pas encourageantes, étant donné que les étudiants seront nombreux à suivre des cours à distance.

Malgré l’incertitude, Jean-Sébastien Ouellet, qui précise que 92 % des employés ont été mis à pied temporaire, réitère la nécessité et l’utilité du covoiturage.

De son côté, Communauto rappelle que tous les véhicules sont nettoyés une fois par semaine. Il recommande aussi aux utilisateurs de se laver les mains avant et après le voyage. Le nettoyage des surfaces est aussi recommandé.

Pour ce qui est du tourisme interurbain, Étienne Grandmont croit que certains vont se tourner vers la location de véhicule, mais d’autres vont peut-être en profiter pour redécouvrir leur région. «C’est une belle occasion de découvrir sa ville, sa région, de le faire à vélo et à pied. Redécouvrir sa ville et son environnement», lance-t-il.

Avec Radio-Canada