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Centrafrique : des groupes armés contrôlent la ville de Bangassou

janvier 4, 2021
Un soldat de la Minsuca à Bangui, le 26 décembre 2020 à la veille du scrutin présidentiel.

Des groupes armés ont pris le contrôle dimanche de Bangassou après avoir lancé une attaque à l’aube, a indiqué le chef du bureau régional de la Minusca dans la ville, à la veille des premiers résultats de l’élection présidentielle.

« Les rebelles contrôlent la ville, ils sont partout », a déclaré Rosevel Pierre Louis, le chef du bureau régional de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) à Bangassou, dans le sud-est du pays. Les forces armées de Centrafrique (FACA) ont « abandonné leur position et se trouvent dans notre base », a poursuivi Rosevel Pierre Louis.

« Les corps de cinq éléments armés ont été retrouvés », a twitté la Minusca, sans plus de précision. Une quinzaine de blessés ont été transportés par Médecins sans frontières, a de son côté déclaré l’ONG.

Depuis le 19 décembre, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), alliance de groupes rebelles occupant les deux tiers du territoire, mène une offensive qui avait initialement pour but de perturber l’organisation des élections présidentielle et législatives dont le premier tour a eu lieu le 27 décembre.

« Les gens s’attendaient à une attaque »

En 2017, la ville de Bangassou, frontalière avec la RDC, avait été ravagée par des miliciens anti-balaka, qui avaient massacré des dizaines de civils musulmans et tué plusieurs casques bleus. « Beaucoup de gens se sont réfugiés au Congo, sur l’autre rive, ça fait deux semaines que les gens s’attendaient à une attaque. Mes enfants sont partis, moi je suis resté avec ma femme », a déclaré à l’AFP Ismail, un habitant de Bangassou, pendant que des tirs résonnaient.

La veille, des groupes armés avaient attaqué à l’aube la ville de Damara, située à 70 km au nord de Bangui, fief du président sortant et favori du scrutin, Faustin-Archange Touadéra. » Il y a eu une incursion des groupes armés ce matin (samedi) avec des tirs. Mais les FACA sont intervenus et les groupes armés ont fui », avait précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca. « Des patrouilles de la Minusca ont été envoyées sur place », a-t-il ajouté. La Minusca n’était pas en mesure de fournir un bilan humain de l’attaque de Damara.

 Par Jeune Afrique avec AFP

Centrafrique: à Bangassou, la population replonge dans la terreur

mai 29, 2017

Un hôpital de Médecins sans frontières à Bangassou, le 26 mai 2017 / © AFP / SABER JENDOUBI

Cible d’une des attaques les plus meurtrières en Centrafrique ces derniers mois, Bangassou, dans l’est du pays, a replongé dans la terreur des tueries menées par des bandes armées malgré la présence de Casques bleus.

Les assaillants « nous lançaient des mains et des pieds découpés », se remémore Djamil, réfugié dans un camp proche de la cathédrale, en évoquant l’attaque lancée le 13 mai par des centaines d’assaillants contre le quartier musulman de Bangassou, ville d’environ 35.000 habitants à majorité chrétienne, sur la rivière Mbomou, frontière avec la République démocratique du Congo.

Un bilan provisoire de la Croix-Rouge centrafricaine et du Bureau des Affaires humanitaires des Nations unies en Centrafrique (Ocha) a fait état de 108 morts et de 76 blessés.

Selon la force de l’ONU (Minusca, 12.500 hommes), les coupables sont des miliciens anti-balaka, se revendiquant défenseurs des chrétiens face aux ex-rebelles séléka, majoritairement musulmans.

Plusieurs centaines de personnes avaient trouvé refuge dans la mosquée après l’assaut. « La Minusca nous a dit de nous réfugier dans la mosquée, et c’est ce qu’on a fait… Puis les Casques bleus nous ont abandonnés »,accuse Djamil.

« Devant le nombre d’assaillants, les Casques bleus ont dû reculer », se souvient une source proche de la Minusca.

– Machettes et fusils –

« Dès le départ des Casques bleus, une vague d’anti-balaka a accouru vers la mosquée en hurlant, brandissant machettes et fusils artisanaux », a raconté l’AFP l’évêque de Bangassou, Mgr Juan José Aguirre: « J’ai tenté le dialogue, mais ils ont fini par tirer sur un ami qui voulait me protéger ».

« Ils ont vu l’imam sortir. Ils lui ont tiré dessus », continue l’évêque. « Il est tombé à genoux, blessé à mort. Quand je suis revenu, je l’ai trouvé comme ça, puis l’ai porté pour l’allonger dignement. Les anti-balaka m’ont hurlé dessus pour que je n’y touche pas ».

« Ils étaient drogués, alcoolisés, incontrôlables », se souvient un humanitaire.

Terrorisés par cette nouvelle flambée de violences, les habitants de Bangassou se terrent ou fuient. Seules quelques boutiques du marché central sont désormais ouvertes et les rues sont désertes.

Selon Ocha, le nombre de déplacés de Bangassou s’élève à près de 15.000 depuis le 13 mai et les attaques sporadiques continuent.

Dimanche encore, « des éléments armés présumés anti-balaka, ont interdit aux humanitaires de mener une mission dans la localité. Par ailleurs, des éléments armés ont enlevé une femme et cinq enfants avant de les tuer en brousse », a indiqué lundi la force de l’ONU (Minusca).

– Enterrée vivante –

Mercredi, ces mêmes anti-balaka avaient « enlevé deux femmes soignées à l’hôpital. Une des femmes a été abattue sur place tandis que l’autre a été enterrée vivante », selon la Minusca.

Face à cette spirale de violences, les humanitaires redoutent désormais de nouveaux « assauts de grande ampleur » dans la ville, a indiqué l’un d’entre eux à l’AFP sous couvert d’anonymat.

Les affrontements entre séléka et anti-balaka ont dégénéré en tueries intercommunautaires de masse en 2013, plongeant la Centrafrique dans le chaos.

L’intervention militaire française Sangaris, puis le déploiement de Casques bleus ont réduit le niveau des exactions, mais des bandes armées sévissent toujours dans plusieurs régions du pays.

« Cette chasse aux musulmans, les pillages de leurs boutiques, de leurs maisons, c’est une vengeance contre la séléka », selon l’évêque: « Dans la tête des gens, les musulmans de Bangassou sont alliés à l’ex-séléka ».

L’identité du groupe d’anti-balaka auteur de l’assaut reste floue. « Les gens qui nous ont massacrés sont des inconnus », assure Ali, un commerçant déplacé.

« Ils viennent de Bakouma, Niakari, Kitika et d’autres localités de la Mbomou », préfecture de l’est du pays, précise Mgr Aguirre, sans doute attirés par les richesses minières et forestières de la région de Bangassou.

Le contrôle de ces ressources (diamant, or, bois,…) provoque régulièrement des affrontements meurtriers entre bandes rivales dont les civils sont les premières victimes.

« Ces jeunes sont désoeuvrés (…) Je les ai rencontrés dès le mois de février, car c’est mon diocèse, pour leur demander de ne pas s’en prendre aux écoles, notamment », ajoute le prélat.

Au sein de l’évêché se trouve un autre camp de déplacés constitué, lui, de chrétiens. Entre les deux, un no man’s land, où sont assoupis quelques Casques bleus « épuisés », selon la Minusca, qui rappelle que six Casques bleus sont morts dans la région de Bangassou début mai.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mai 2017 12h36)                

Centrafrique: au moins 26 morts à Bangassou selon l’ONU

mai 16, 2017

Un casque bleu marocain membre de la Minusca patrouille à Bangui, le 24 décembre 2015 / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

La nouvelle flambée de violences en Centrafrique a fait au moins 26 morts à Bangassou (sud-est), en plus des six Casques bleus tués la semaine dernière, d’après un premier bilan mardi de l’ONU, bien davantage selon la Croix-Rouge locale.

La Mission des Nations unies (Minusca) a fait état de 26 morts dans l’attaque samedi dernier d’un groupe armé contre le quartier musulman de Bangassou à 470 km à l’est de Bangui.

Joint à Bangui par l’AFP, le président de la Croix-Rouge centrafricaine, Antoine Mbao Bogo, a affirmé que ses équipes chargées de récupérer et d’enterrer les corps avaient dénombré 115 victimes, selon un « bilan partiel ».

Les autres ONG ou agences de l’ONU présentes en Centrafrique ont indiqué à l’AFP ne pas être en mesure de confirmer ce bilan.

Médecins sans frontières (MSF) a évoqué la présence de 17 cadavres dans la mosquée où la Minusca a libéré lundi des civils qui y avaient trouvé refuge après l’attaque de samedi. MSF affirme avoir aussi soigné une soixantaine de blessés à Bangassou.

La ville se trouve à la frontière avec la République démocratique du Congo, où au moins 2.750 réfugiés centrafricains sont arrivés ces derniers jours, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU.

Un Casque bleu marocain a été tué samedi dans l’attaque contre Bangassou. Cinq autres – quatre Cambodgiens, un Marocain – avaient péri dans l’attaque de leur convoi près de Bangassou le 8 mai.

« Le pire est passé (à Bangassou), je crois qu’on tient le terrain et nos hommes vont continuer les ratissages », a déclaré mardi le commandant de la force de la Minusca, le général Bala Keïta.

« La sécurisation de cette ville (…) prendra du temps », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Mardi, des affrontements entre groupes armés ex-Séléka pro-musulmans et anti-balaka majoritairement chrétiens ont aussi éclaté à Bria (centre). La situation était « calme mais tendue » mardi soir, d’après la Minusca qui affirme s’être interposée.

La semaine dernière, des affrontements à Alindao (centre) entre anti-balaka et une faction de l’ex-Séléka auraient fait plusieurs morts et des milliers de déplacés.

Les humanitaires s’alarment de la situation dans ce pays de 4,5 millions d’habitants dont la moitié dépend de l’aide et 900.000 sont des déplacés ou réfugiés.

« Les financements humanitaires enregistrés jusqu’à début mai ne permettraient de couvrir que 16% des besoins identifiés dans le Plan de réponse humanitaire (PRH) 2017 », ont déploré dans un communiqué commun les ONG Action contre la faim et Conseil norvégien pour les réfugiés.

La Centrafrique a basculé dans la violence en 2013 avec le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, suscitant la contre-offensive des milices anti-balaka.

L’intervention de la France (jusqu’en octobre 2016) et de la Minusca qui compte environ 12.500 hommes a permis le retour au calme dans la capitale Bangui mais pas dans l’intérieur du pays

Romandie.com avec(©AFP / 16 mai 2017 23h54)                

Centrafrique: un Casque bleu marocain tué dans une attaque à Bangassou

mai 13, 2017

Un soldat des Nations Unis en faction à Bangui, le 14 février 2017 / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

Un Casque bleu marocain a été tué samedi dans l’attaque contre le quartier musulman de Bangassou, ville du sud-est de la Centrafrique près de laquelle cinq autres soldats des Nations unies ont été tués ces derniers jours, a indiqué samedi à l’AFP la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

« Pendant la nuit, une coalition, avec entre autres des éléments anti-Balaka, a attaqué des civils et le camp de la Minusca. Il y a plusieurs victimes civiles. Nous confirmons la mort d’un Casque bleu marocain », a affirmé le directeur de la communication de la Minusca, Hervé Verhoosel.

« Une opération militaire est en cours. Il y a encore des échanges de coup de feu entre la force (onusienne) et la coalition. Un hélicoptère est utilisé (par la Minusca) », a poursuivi M. Verhoosel.

L’attaque a visé « en particulier les musulmans, dans le quartier de Tokoyo », a précisé la Minusca dans un communiqué.

« D’après des informations préliminaires, des civils ont fui vers la mosquée, l’église catholique et l’hôpital de MSF. Il est encore difficile d’évaluer la situation humanitaire à Bangassou. Mais des sources crédibles confirment un nombre indéterminé de victimes civiles », ajoute le communiqué.

Lundi, cinq Casques bleus avaient trouvé la mort dans l’attaque de leur convoi par un groupe armé à 20 km de Bangassou, ville à quelque 470 km à l’est de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo.

Un Cambodgien avait été tué dans l’échange de feu lors de cette attaque déjà attribuée par la Minusca à des anti-Balaka.

Enlevés par les assaillants, quatre autres Casques bleus -trois Cambodgiens et un Marocain- ont été retrouvés morts dans les jours suivants, « sauvagement assassinés », d’après la Minusca. Les Cambodgiens appartenaient au contingent du génie.

La Centrafrique a basculé dans le chaos en 2013 après le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.

L’opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et l’intervention des Nations unies ont permis la fin des massacres de masse, l’élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme à Bangui. Dans l’intérieur du pays, des groupes armés se battent toujours pour le contrôle des ressources (or, diamant, bétail…).

Romandie.com avec(©AFP / 13 mai 2017 16h03)