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L’arrestation d’Aung San Suu Kyi réjouit les Rohingyas des camps du Bangladesh

février 1, 2021

Les musulmans rohingyas ayant fui la Birmanie pour le Bangladesh à cause d’une sanglante campagne de répression militaire il y a trois ans se réjouissaient de l’arrestation lundi 1er février par l’armée birmane d’Aung San Suu Kyi.

Quelque 740.000 Rohingyas, minorité persécutée en Birmanie à majorité bouddhiste, ont fui l’État birman de Rakhine après des attaques les visant en 2017, menées par l’armée birmane et des milices bouddhistes et qualifiées de génocide par des enquêteurs de l’ONU. Renversée lundi par un putsch militaire, Aung San Suu Kyi était la cheffe de facto du gouvernement à l’époque et a défendu l’armée birmane lors d’auditions devant la Cour pénale internationale en 2019 sur les atrocités subies par les Rohingyas, dont des viols et des meurtres.

La nouvelle de son arrestation s’est répandue rapidement lundi dans les camps de réfugiés surpeuplés du Bangladesh, où vivent aujourd’hui un million de Rohingyas. «Elle est la raison de toutes nos souffrances. Pourquoi ne devrions-nous pas nous réjouir?», a déclaré un chef communautaire, Farid Ullah, à Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde. Pour Mohammad Yusuf, un responsable du camp voisin de Balukhali, «elle était notre ultime espoir, mais elle a ignoré notre détresse et soutenu le génocide contre les Rohingyas».

Certains Rohingyas ont organisé des prières spéciales pour saluer la «justice» ayant frappé la lauréate du prix Nobel de la paix, selon Mirza Ghalib, un réfugié du camp de Nayapara. «Si les autorités du camp l’avaient autorisé, vous auriez vu des milliers de Rohingyas défiler pour faire la fête», a-t-il assuré. Maung Kyaw Miun, porte-parole de l’influent Syndicat des étudiants rohingyas, a estimé qu’il y avait aujourd’hui plus d’espoir que sa minorité puisse un jour regagner ses villages en Birmanie. «Contrairement à un gouvernement élu, ce gouvernement militaire va avoir besoin de soutien international pour tenir. Donc nous espérons qu’ils vont se pencher sur le problème des Rohingyas pour alléger la pression internationale», a-t-il expliqué.

Les autorités du Bangladesh ont indiqué qu’elles «surveillaient» la frontière de 270 km avec la Birmanie, en cas de nouvel afflux de réfugiés rohingyas. Dans un communiqué, Dacca a appelé à rétablir «le processus démocratique» en Birmanie.

Par Le Figaro avec AFP

Le Bangladesh déconfine, malgré un nombre record de morts en 24h

mai 31, 2020

Le confinement de la population face au nouveau coronavirus a été levé dimanche 31 mai au Bangladesh, malgré l’annonce le même jour d’un nombre record de morts et de cas de contamination ces dernières 24 heures.

Des millions de personnes ont repris le chemin du travail dans les villes densément peuplées de ce pays d’Asie du Sud, dont l’économie a été très impactée par la crise du Covid-19. «J’ai à peine eu trois bons repas ces deux derniers mois car j’étais sans travail», a raconté à l’AFP Tota Miah, un ouvrier journalier de 58 ans.

«Le confinement a été levé et nous revenons presque à une vie normale», a de son côté déclaré la porte-parole du ministère de la Santé Nasima Sultana, appelant ses compatriotes retournant dans leurs entreprises à porter un masque de protection et à observer les règles de distanciation sociale.

Et ce alors que le Bangladesh, qui compte 168 millions d’habitants, a enregistré dimanche 31 mai sa plus forte hausse quotidienne du nombre de cas de contamination et de morts dues à cette maladie, respectivement 2.545 et 40.

Impossible distanciation sociale

Dans la capitale Dacca, les passagers se sont entassés dans les trains et la circulation automobile est redevenue dense. Certains portaient gants et masques de protection tandis que, dans les longues files qui s’étaient formées devant les succursales bancaires, les clients maintenaient un espace entre eux. «J’ai essayé d’éviter la foule quand je suis allé à pied au bureau. Mais garder ses distances avec les autres est impossible sur les trottoirs de Dacca», a toutefois dit à l’AFP Badrul Islam, un employé de banque.

Les mesures prises le 26 mars pour lutter contre la propagation du coronavirus ont été progressivement allégées ces dernières semaines, seuls les établissements d’enseignement restant désormais fermés.

Au total, 47.151 cas de contamination, dont 650 mortels, ont été officiellement recensés au Bangladesh, même si les experts pensent que ce bilan est bien plus lourd.

Par Le Figaro avec AFP

Bangladesh: le secrétaire général de l’ONU dans les camps rohingyas

juillet 2, 2018

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres (C) arrive au camp de Kutupalong au Bangladesh pour rencontrer des réfugiés rohingyas, le 2 juillet 2018 / © AFP / Suzauddin RUBEL

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a qualifié lundi « d’inimaginables » les récits d’atrocités entendus dans les camps rohingyas à l’occasion de sa visite dans le sud du Bangladesh, qui abrite un million de réfugiés.

« À Cox’s Bazar, Bangladesh, j’ai entendu à l’instant d’inimaginables récits de tueries et de viols de la part de réfugiés rohingyas qui ont récemment fui le Bangladesh. Ils veulent la justice et un retour chez eux dans des conditions sûres », a déclaré les chef des Nations unies sur son compte Twitter.

Accompagné par le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, M. Guterres avait présenté avant son arrivée ce déplacement comme une « mission de solidarité avec les réfugiés rohingyas et les communautés qui les soutiennent ».

Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 musulmans rohingyas ont fui une offensive de l’armée birmane considérée par les Nations unies comme une « épuration ethnique ». Ils ont trouvé refuge au Bangladesh voisin où ils vivent depuis au sein d’immenses campements de fortune dans une misère noire.

« C’est probablement l’une des violations les plus tragiques, historiques, systématiques des droits de l’Homme », a déclaré M. Guterres à la presse à Kutupalong, plus grand camp de réfugiés du monde.

« Parfois les gens ont tendance à oublier qui est responsable pour ce qu’il s’est passé. Donc soyons clair sur qui porte le fardeau de la responsabilité: c’est la Birmanie », a-t-il dit, en concédant que la communauté internationale s’était montrée « incapable » d’empêcher les exactions.

La marée humaine qui a déferlé au Bangladesh l’année dernière est venue s’ajouter aux quelque 300.000 Rohingyas qui s’y trouvaient déjà, legs de vagues de violences précédentes.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres (D) s’entretient avec un réfugié rohingya au camp de Kutupalong au Bangladesh, le 2 juillet 2018 / © AFP / Suzauddin RUBEL

La Birmanie et le Bangladesh sont convenus en novembre d’un cadre permettant théoriquement le retour du gros des réfugiés, mais le processus est bloqué au point mort.

La majorité des Rohinygas abrités au Bangladesh refuse en l’état de rentrer en Birmanie, pays à majorité bouddhiste où ils sont considérés comme des étrangers. Ils demandent des garanties de sécurité pour leur retour ainsi que de voir leur nationalité birmane reconnue par Naypyidaw.

Une centaine de Rohingyas ont manifesté juste avant la visite de Guterres contre les termes d’un récent accord de l’ONU avec la Birmanie pour permettre aux Nations unies d’évaluer la situation dans l’État Rakhine (ouest birman), dont ils sont originaires.

Responsable communautaire rohingya, Mohibullah exprimé ses inquiétudes quant à l’absence du mot « Rohingyas » de ce texte – terme que réfute la Birmanie, nation où la minorité paria est péjorativement appelée « bengalie ».

Selon le chef de l’ONU, cet accord préliminaire ne constitue qu’une « première étape sur le chemin de la reconnaissance progressive des droits de ces gens ».

Romandie.com avec(©AFP / 02 juillet 2018 15h45)

Népal: au moins 27 morts dans le crash d’un accident d’avion bangladais

mars 12, 2018

Des équipes de secours autour des débris d’un avion qui s’est écrasé près de l’aéroport de Katmandou, le 12 mars 2018 au Népal / © AFP / Prakash MATHEMA

Au moins 27 personnes ont été tuées lundi dans l’accident d’un avion la compagnie bangladaise US-Bangla Airlines qui s’est écrasé, avec 71 personnes à son bord, peu avant son atterrissage à l’aéroport de Katmandou, a annoncé un responsable.

« Les chances de retrouver quiconque vivant sont minces car l’avion a été sévèrement brûlé », a ajouté le porte-parole de l’armée Gokul Bhandaree. Un autre responsable avait auparavant fait état de 20 blessés hospitalisés.

L’avion, qui provenait de Dacca, transportait 67 passagers et quatre membres d’équipage.

L’appareil était un Bombardier Dash 8 Q400 turbopropulseur vieux de 17 ans, selon le site basé en Suède de suivi des vols en temps réel Flightradar24. Il a précisé que l’aéroport de Katmandou était fermé en raison de l’accident et que les vols à l’arrivée étaient déroutés sur d’autres villes.

De la fumée pouvait être vue s’élevant du terrain de football où l’appareil a chuté à l’est de l’unique aéroport international du pays, tandis que les pompiers tentaient d’éteindre les flammes et de porter assistance aux personnes à bord.

« Nous venons de retirer des cadavres et des personnes blessées des débris », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement népalais, Narayan Prasad Duwadi.

Auparavant, le porte-parole de l’aéroport Prem Nath Thakur avait affirmé que 20 personnes avaient été hospitalisées.

« La police et l’armée tentent d’entrer dans l’avion pour sauver les autres », avait-il ajouté. « Il y avait 67 passagers et quatre membres d’équipage à bord. »

Des images en direct postées sur Facebook montraient la colonne de fumée noire s’élevant derrière la piste d’atterrissage, où un autre appareil était en attente.

Des véhicules des services d’urgence semblaient foncer dans la fumée tandis que des témoins de l’accident filmaient la scène avec leur téléphone portable.

Le Népal a subi plusieurs catastrophes aériennes ces dernières années, qui ont porté des coups sévères à son industrie du tourisme. La plupart de ces accidents ont été imputés à l’inexpérience des pilotes ainsi qu’à des problèmes de maintenance et de gestion.

En février 2016, un Twin Otter de la compagnie aérienne Tara Air s’était écrasé dans le district reculé de Myagdi, dans l’Himalaya, à environ 4.900 mètres d’altitude, tuant les 23 passagers et membres d’équipage à bord.

US-Bangla Airlines est une compagnie privée lancée en juillet 2014 dont le premier vol international fut à destination de Katmandou en mai 2016. La compagnie opère des vols à destination de l’Asie du Sud et du Sud-Est ainsi que du Moyen-Orient.

Romandie.com avec(©AFP / 12 mars 2018 12h32)                

Au Bangladesh, cruelle rechute pour Abul, l' »homme arbre »

février 2, 2018

Abul Bajandar, dans un hôpital de Dacca, au Bangladesh, le 31 janvier 2018 / © AFP/Archives / Sam JAHAN

Après 24 opérations chirurgicales, le Bangladais Abul Bajandar avait été déclaré guéri des verrues impressionnantes à l’allure d’écorce sur sa peau. Mais la maladie de « l’homme arbre » ne s’est pas laissée faire: elle a ressurgi, pour son plus grand malheur.

Le cas de ce conducteur de rickshaw qui souffre d’épidermodysplasie verruciforme, une maladie génétique rarissime, avait fait le tour du monde lors de son admission à l’hôpital au Bangladesh en 2016. Si l’année dernière ses soignants criaient victoire et disaient avoir marqué l’histoire de la médecine, ils reconnaissent désormais que son cas est plus compliqué qu’ils ne l’anticipaient.

Âgé de 27 ans, Abul est incapable de travailler depuis des années en raison de sa condition. Avec sa famille, il vit dans une petite chambre de l’hôpital et perd l’espoir d’être jamais guéri.

« J’ai peur d’avoir encore des opérations. Je ne pense pas que mes pieds et mains se rétabliront un jour », confie-t-il à l’AFP dans un hôpital de la capitale Dacca où il est entré en janvier 2016.

Fasciné par sa condition, l’hôpital universitaire de Dacca a accepté de le traiter gratuitement. Au total, les médecins lui ont déjà retiré près de cinq kilogrammes d’excroissances.

« Nous pensions que nous avions réussi. Mais il semble maintenant que ce sera un patient qui prendra du temps », reconnaît Samanta Lal Sen, son chirugien plastique.

– Vie en suspens –

Cette semaine, Abul a subi sa 25e opération pour enlever quelques-unes des nouvelles verrues sur ses mains. Pour son épouse Halima Khatun et leur fille de quatre ans, la vie est en suspens.

« Nous sommes reconnaissants pour la gratuité du traitement, nous n’aurions pas eu les moyens de le payer », dit la jeune femme, qui s’occupe à l’hôpital en fabriquant des bijoux pour gagner un peu d’argent.

Seules quelque cinq personnes sont touchées par ce syndrome à travers le monde, selon M. Sen. L’année dernière, l’établissement avait également recueilli une fille de dix ans affligée de la même maladie, premier cas mondial de « femme-arbre ».

L’équipe soignante avait déclaré l’opération sur Sahana Khatun réussie, mais les écorces sont depuis revenues sur son visage selon son père. Ne voulant pas la voir grandir à l’hôpital, ce dernier l’a ramenée chez elle.

« Personne ne mérite d’être dans un hôpital pour toujours », lâche une infirmière de l’unité de chirurgie plastique.

Dans l’attente interminable des journées à l’hôpital, Abul Bajandar s’inquiète lui pour l’avenir de sa fille. « Elle grandit tellement vite », reconnait-il.

« J’ai toujours voulu qu’elle devienne docteur. Mais si mon état empire, comment puis-je l’envoyer à l’école primaire, encore moins faire des études de médecine ? »

Romandie.com avec(©AFP / 02 février 2018 12h58)                

La Birmanie récolte les champs des Rohingyas réfugiés au Bangladesh

octobre 28, 2017

Des travailleurs gouvernementaux vont assurer les récoltes sur les terres agricoles abandonnées en Birmanie par les Rohingyas, photographiés ici le 24 octobre 2017 au camp de réfugiés de Balukhali au Bangladesh / © AFP/Archives / Tauseef MUSTAFA

La Birmanie a commencé samedi à récolter le riz sur les terres abandonnées en raison des violences dans l’Etat Rakhine (ouest), a-t-on appris samedi auprès d’un responsable local, confirmant les informations des médias étatiques, une initiative qui soulève des inquiétudes sur les perspectives de retour pour plus de 600.000 Rohingyas ayant fui cette région.

La région, frontalière du Bangladesh, s’est vidée depuis fin août de la plupart de ses habitants rohingyas, membres d’une minorité musulmane apatride et persécutée dans ce pays majoritairement bouddhiste, suite à des opérations militaires qualifiées de nettoyage ethnique par l’ONU.

Des centaines de villages ont été rasés et selon l’ONU près de 603.000 Rohingyas dont quelque 60% d’enfants ont franchi la frontière vers le Bangladesh depuis fin août.

Soumise à d’intenses pressions internationales, la Birmanie a accepté de rapatrier des réfugiés pouvant prouver leur résidence dans l’Etat Rakhine mais les détails de ce projet restent flous.

Un responsable local a confirmé samedi les informations des médias d’Etat selon lesquelles le gouvernement a lancé la récolte de quelque 29.000 hectares de riz dans la région de Maungdaw, particulièrement touchée par les violences.

« Nous avons commencé aujourd’hui la récolte sur les terres du village de Myo Thu Gyi », a déclaré à l’AFP Thein Wai, responsable à Maungdaw du ministère de l’Agriculture.

« Nous allons récolter des champs de paddy de Bengalis qui se sont enfuis au Bangladesh », a-t-il ajouté, utilisant le terme qui sert en Birmanie à désigner les Rohingyas.

– ‘Assurer la récolte’ –

« Nous ne savons pas quand ces Bengalis qui se sont enfuis de l’autre côté vont revenir. C’est pourquoi nous devons assurer la récolte », a-t-il ajouté précisant qu’il ne savait pas ce que le gouvernement entendait ensuite faire de ces champs.

Selon le journal officiel Global New Light of Myanmar, des travailleurs seront ainsi convoyés en autocars depuis d’autres parties du pays.

La Birmanie a rejeté les accusations de nettoyage ethnique et défendu son opération militaire, engagée pour riposter selon elle à une attaque de rebelles rohingyas contre des postes de police fin août qui a fait au moins une dizaine de morts.

Mais les médias, des organisations de défense des droits de l’homme et l’ONU ont publié des rapports documentés sur des témoignages de réfugiés rohingyas faisant état d’atrocités commises par des membres birmans des forces de sécurité.

Vendredi, des experts de l’ONU en matière de droits de l’homme se sont dits « profondément perturbés » après avoir parlé à des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

Les témoignages entendus évoquent « des actions méthodiques » constituant des « violations flagrantes des droits de l’homme affectant des centaines de milliers de personnes », a dit Marzuki Darusman qui dirigeait la mission d’enquête.

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, qui n’a aucun contrôle sur la puissante armée birmane, a créé une commission pour superviser la réinstallation de déplacés de l’Etat Rakhine où des dizaines de milliers de membres d’autres minorités ont également fui les violences.

La construction de maisons pour des minorités comme les Mro a débuté, selon les médias officiels. Mais les craintes demeurent de voir les Rohingyas oubliés, alors que la Birmanie refuse de les reconnaître formellement comme une minorité ce qui rend quelque 1,1 million de Rohingyas apatrides.

Romandie.com avec(©AFP / 28 octobre 2017 11h08)

Les Rohingyas du Bangladesh ont besoin d’une aide « massive »(HCR)

septembre 24, 2017

Le Haut commissaire de l’ONU aux réfugié, Filippo Grandi visite le camp de Kutupalong au Bangladesh, le 23 septembre 2017. / © AFP/Archives / DOMINIQUE FAGET

Le Bangladesh a besoin d’une aide internationale « massive » pour fournir vivres et abris aux plus de 430.000 Rohingyas qui ont fui la Birmanie ces dernières semaines, a déclaré dimanche le Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés.

Filippo Grandi a dit que les défis étaient « immenses » après avoir visité les camps bondés de Cox’s Bazar, dans le sud du Bangladesh.

« J’ai été frappé par l’ampleur incroyable de leurs besoins. Ils ont besoin de tout, ils ont besoin de vivres, ils ont besoin d’eau potable, ils ont besoin d’abris, ils ont besoin de soins sanitaires dignes de ce nom », a-t-il déclaré à la presse.

Selon un dernier bilan de l’ONU, 436.000 membres de cette minorité musulmane apatride ont fui au Bangladesh ces dernières semaines pour échapper à une campagne de répression de l’armée birmane, qualifiée d' »épuration ethnique » par les Nations unies.

M. Grandi a fait état d’une « générosité locale incroyable » mais jugé qu’il fallait désormais « la renforcer par une aide internationale massive, financière et matérielle ».

Le Haut commissaire a ajouté que le flux des arrivées s’était ralenti ces derniers jours mais qu’il était impossible de savoir s’il s’était arrêté.

Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) fournit son « aide technique » pour aider le Bangladesh à enregistrer les Rohingyas, considérés par la Birmanie comme des migrants illégaux, a-t-il également déclaré.

Les autorités bangladaises ne considèrent comme réfugiés qu’une infime partie des 700.000 Rohingyas qui vivent dans des camps près de la frontière avec la Birmanie, les autres étant à leurs yeux des ressortissants birmans sans papiers.

Le Bangladesh ne prévoit pas « pour l’instant » d’accorder le statut de réfugiés aux Rohingyas arrivés récemment, a prévenu Amir Hossain Amu, ministre chargé de la sécurité nationale.

« Nous voulons que les Royinghas retournent sur leurs propres terres ».

Le Bangladesh a commencé à donner des cartes d’identité aux nouveaux arrivants et à enregistrer leurs données biométriques, un processus qui devrait prendre plusieurs mois.

Bon nombre de Rohingyas espèrent pouvoir rentrer en Birmanie. La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s’est dite « prête » cette semaine à organiser le retour de ceux dont le statut de réfugiés venus de Birmanie aurait été vérifié.

M. Grandi a espéré que l’aide apportée par l’ONU au processus d’enregistrement fournirait à celui-ci « la crédibilité nécessaire, qui est si urgente, pas seulement pour le rapatriement mais aussi pour l’aide ».

Romandie.com avec(©AFP / 24 septembre 2017 14h29)                

Bangladesh: deux journalistes birmans arrêtés pour « espionnage »

septembre 15, 2017

Cox’s Bazar (Bangladesh) – Deux photographes birmans couvrant la crise humanitaire des Rohingyas ont été arrêtés au Bangladesh, accusés d’espionnage pour le compte de leur pays, ont annoncé vendredi les autorités bangladaises.

Minzayar Oo et Hkun Lat sont détenus depuis huit jours dans la région de Cox’s Bazar, submergée par l’afflux de 389.000 réfugiés rohingyas de Birmanie depuis fin août, mais la nouvelle de leur interpellation n’avait pas été rendue publique jusqu’ici.

Tous deux étaient envoyés par le magazine allemand GEO pour couvrir l’exode des musulmans rohingyas dans le sud du Bangladesh.

Le duo est « principalement accusé d’espionnage », a déclaré à l’AFP Ranjit Kumar Barua, le chef de la police de Cox’s Bazar.

« Ils collectaient des informations sur les Rohingyas pour la Birmanie », a-t-il affirmé.

Dans un communiqué vendredi, GEO et l’agence photographique britannique Panos Pictures se sont dits « extrêmement inquiets » de la détention de leurs journalistes et du rejet de leur demande de liberté sous caution par un tribunal jeudi.

« Minzayar Oo et Hkun Lat ont été envoyés par le magazine GEO en raison de leur professionnalisme et de leur intégrité journalistique », ont déclaré les deux média.

Les journalistes sont notamment inculpés pour être entrés début septembre au Bangladesh avec un visa de tourisme, sans faire état de leur qualité de journaliste.

« M. Oo est un photographe primé dont le travail a été publié dans des quotidiens et magazines respectés comme le New York Times, le Guardian et National Geographic », a commenté auprès de l’AFP leur avocat bangladais Jyotirmoy Barua.

Romandie.com avec(©AFP / 15 septembre 2017 14h54)                   

Dans l’exode des Rohingyas, des enfants seuls et vulnérables

septembre 13, 2017

Des réfugiés rohingyas de Birmanie arrivent à Teknaf, le 12 septembre 2017 au Bangladesh / © AFP / MUNIR UZ ZAMAN

Le garçon rohingya perdu a fait le voyage depuis la Birmanie seul, se raccrochant à des étrangers d’autres villages pour franchir rivières et jungles, jusqu’à ce qu’ils atteignent le Bangladesh. Pays où il n’avait nulle part où aller, et plus aucune famille.

« Des femmes dans le groupe ont demandé: +Où sont tes parents ?+. J’ai dit que je ne savais pas où ils étaient », raconte Abdul Aziz, 10 ans. Son nom a été modifié pour protéger son identité.

« Une femme a dit: +Nous allons prendre soin de toi comme notre enfant, viens avec nous+. Et je les ai suivis. »

Plus de 1.100 enfants rohingyas fuyant les violences dans l’ouest de la Birmanie sont arrivés seuls au Bangladesh depuis le 25 août, selon les derniers chiffres de l’Unicef.

Ces mineurs isolés sont particulièrement vulnérables aux abus sexuels, au trafic des êtres humains et au traumatisme psychologique, s’inquiète l’agence onusienne spécialisée dans les droits de l’enfant.

Nombre d’entre eux ont vu les membres de leur famille massacrés dans des villages de l’État Rakhine (aussi appelé Arakan) par l’armée birmane et les milices bouddhistes, des opérations qualifiées par les Nations unies de « nettoyage ethnique ».

D’autres ont eu la vie sauve à un cheveu. Certains enfants de cette minorité musulmane persécutée arrivent avec des blessures par balle.

Le nombre de mineurs arrivés au Bangladesh seuls, ou séparés de leur famille sur la route de l’exode, est voué à monter au fur et à mesure que de nouveaux cas sont portés à la connaissance des autorités et organisations internationales.

Plus de la moitié des 379.000 réfugiés rohingyas arrivés au Bangladesh depuis le 25 août, date du déclenchement de la nouvelle flambée de violences au Rakhine, sont mineurs, selon les estimations de l’ONU.

Au sein de cette marée humaine, repérer les enfants seuls revient à chercher une aiguille dans une botte de foin pour les responsables de protection de l’enfance. Dans les immenses camps de réfugiés, des tout-petits errent nus, des enfants dorment dehors ou jouent en solitaire dans les flaques d’eau sale.

– ‘Mangé des feuilles’ –

Les enfants seuls « au début ils parlent pas, ne mangent pas, ne jouent pas. Ils restent juste assis, immobiles, le regard dans le vide », témoigne auprès de l’AFP Moazzem Hossain, chargé de projet au sein de l’organisation caritative BRAC.

Son ONG, en partenariat avec l’Unicef, gère un espèce réservé aux enfants dans le camp de réfugiés de Kutupalong. Quarante-et-une de ces zones protégées sont en place à travers les campements du sud du Bangladesh.

Des enfants, certains portant leur petit frère ou petite sœur dans les bras, viennent dans ces rudimentaires abris en bois pour des ateliers de chant, s’amuser avec des jouets et des cubes.

Pour eux, ces interludes de paix constituent un répit bienvenu dans la misère noire des camps, transformés en bourbier par la pluie et où des réfugiés exténués se disputent le moindre espace libre.

Ces temps de jeu sont aussi l’opportunité pour les spécialistes d’étudier les enfants, d’en apprendre un peu plus sur leur histoire, d’enregistrer les nouveaux arrivants et surtout de repérer ceux qui voyagent seuls.

Mohammad Ramiz (le nom a été changé), 12 ans, s’est retrouvé sans personne en fuyant son village et s’est joint à un groupe d’adultes.

« Il y avait beaucoup de violences, donc j’ai traversé la rivière avec les autres », raconte-t-il à l’AFP.

« J’ai mangé des feuilles d’arbres et bu de l’eau pour survivre. »

Sans surveillance, ces enfants risquent de tomber aux mains de personnes mal intentionnées, avertit Christophe Boulierac, porte-parole de l’Unicef à Genève.

Dans la masse humaine qui continue chaque jour d’affluer dans la région du Bangladesh frontalière de la Birmanie, il est urgent de repérer les réfugiés mineurs seuls.

« Plus vite nous agissons, plus grandes sont les chances de retrouver leur famille », explique à l’AFP M. Boulierac.

« Le plus important est de les protéger car les enfants non-accompagnés, les enfants séparés, sont particulièrement vulnérables et en danger. »

Romandie.com avec(©AFP / 13 septembre 2017 12h58)                

Inondations en Asie du sud: près de 600 morts

août 19, 2017

Des centaines de personnes meurent chaque année dans des inondations et glissements de terrain provoqués par la mousson en Inde / © AFP/Archives / Biju BORO

Quelque 600 personnes sont mortes et des millions d’autres ont été affectées par les inondations liées à la mousson annuelle en Asie du sud, ont annoncé samedi des responsables, alors que les opérations de secours se poursuivaient.

Une nouvelle série d’inondations et de glissements de terrain frappe le sous-continent depuis la deuxième semaine d’août, au moment où la mousson fait sentir ses effets sur les parties nord et est de la région.

Les autorités en Inde ont demandé l’aide de l’armée dans deux districts de l’Etat d’Uttar Pradesh (nord) après des pluies diluviennes qui ont isolé des centaines de villages.

Dans cet Etat, 33 des 75 districts sont touchés par des inondations qui ont fait 55 morts.

« Nous avons demandé l’aide de l’armée pour atteindre les populations affectées », a déclaré à l’AFP un haut responsable des services de secours de l’Etat, T P Gupta.

Près de 100.000 personnes ont dû s’installer dans des abris et les autorités estiment que deux millions d’autres ont été touchées par les pluies.

Dans l’Etat du Bihar (est), le nombre de morts atteignait 153 et quelque 400.000 personnes étaient abritées dans des camps de secours, dix millions de personnes au total ayant été touchées par les pires inondations dans la zone depuis 2008.

Plus de 5.000 personnes, y compris 2.000 soldats, sont allés au secours de la population, selon le responsable des services de secours de l’Etat Anirudh Kumar.

« Environ 1.300 abris ont été ouverts pour recevoir les personnes affectées », a déclaré M. Kumar à l’AFP.

Le Bihar et l’Uttar Pradesh voisinent le Népal, lui-même frappé ces derniers jours par des inondations qui ont fait 123 morts et où 20% au moins des 28 millions d’habitants sont affectés par ces inondations qui sont les pires depuis 15 ans dans le pays selon les Nations unies.

Plus à l’est en Inde, au moins 60 personnes sont mortes dans des inondations qui ont frappé l’Assam pour la deuxième fois en moins de quatre mois, tandis que près de 425.000 personnes demeuraient dans des camps de secours. Les liaisons ferroviaires avec le reste du pays restaient suspendues pour le sixième jour consécutif.

Les autorités de l’Etat du Bengale occidental (est), où 52 morts ont été enregistrés avec plus d’un million de personnes affectées, ont fait état d’un reflux des eaux.

Au moins 100 personnes sont mortes au Bangladesh voisin où près de six millions de personnes sont affectées par les inondations. Le gouvernement a ouvert près d’un millier d’abris dans des écoles et collèges où quelque 300.000 personnes se sont réfugiés, selon les services de secours.

La Croix-Rouge a qualifié de crise humanitaire ces inondations et jugé nécessaire une action urgente.

« Des millions de personnes au Nepal, au Bangladesh et en Inde font face à de sérieuses pénuries alimentaires et à des maladies provoquées par les eaux polluées des inondations », a estimé Martin Faller, directeur régional adjoint pour l’Asie Pacifique de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Chaque année, des centaines de personnes meurent dans les glissements de terrain et les inondations provoqués par la mousson annuelle, qui frappe début juin le sud de l’Inde et balaie l’Asie du sud durant quatre mois.

Environ 350 personnes étaient mortes durant la première série d’inondations qui avait commencé mi-juillet en Inde dans le Gujarat (ouest) et plusieurs Etats reculés du nord-est.

Romandie.com avec(©AFP / 19 août 2017 14h49)