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Centrafrique: le chef de guerre Noureddine Adam menace de « marcher sur Bangui »

décembre 27, 2017

 

Nourredine Adam, ancien numéro 2 de la Séléka, le 14 mars 2013 à Bangui. © Vincent Fournier / J.A.

Il se dit « homme de paix » mais Noureddine Adam, l’un des principaux chefs de groupes armés qui sévissent en Centrafrique, fait la guerre et veut la continuer.

Dans un entretien exclusif à l’AFP ce mardi 26 décembre, Noureddine Adam parle d’une « ligne rouge » dont « le gouvernement s’approche » et qui pourrait le pousser à lancer ses hommes, comme en 2013, sur Bangui.

Leader d’une large coalition de groupes armés impliqués dans de nombreuses exactions ces dernières années en Centrafrique, il sert le thé à ses invités. Parfumé, dans un boubou soigné, Adam arbore un large sourire. Ses paroles restent guerrières.

« Un jour, on va devoir prendre nos responsabilités pour libérer le pays », menace-t-il depuis Birao, capitale de la Vakaga, région du nord de la Centrafrique, et quartier-général de son groupe armé, le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC).

Physique longiligne et lunettes fines, il se dit faiseur de roi dans le pays le moins développé du monde, revendiquant « 5 000 à 8 000 » hommes au FPRC et une myriade de groupes armés sous ses ordres. « Nous en sommes au même point qu’en 2012 », quand la coalition pro-musulmane de la Séléka – dont il est cofondateur – s’apprêtait à prendre le pouvoir, dit-il en pesant ses mots.

Assis dans la cour sablonneuse de la résidence du sultan de la Vakaga, – l’une des rares habitations en dur de Birao – il affirme avoir toujours autorité sur toutes les anciennes factions de la Séléka, et ce malgré de violents affrontements et dissensions entre elles ces derniers mois.

Touadéra le « criminel »

Il s’est allié en 2015 à un groupe armé anti-balaka (milices prétendument créées pour se défendre contre l’ex-Séléka musulmane) et ancien ennemi : « Avant tout, il faut qu’on lave les cœurs. Intégrer ces gens, c’est y participer ». Ce ralliement a des allures de prise de guerre.

L’homme, une pierre précieuse verte au doigt, prétend – comme de nombreux autres chefs de milices et groupes armés – « vouloir la paix avant tout ». Mais Noureddine Adam reste un chef de guerre, et le président Faustin-Archange Touadéra est aujourd’hui sa cible principale.

C’est un criminel. […] Il n’a aucune chance de finir son mandat

Après le départ de la Séléka provoqué par l’intervention militaire française Sangaris, suivi de deux ans de transition, Touadéra a été élu en 2016, soutenu par la France et l’ONU qui ont vu en lui un espoir démocratique dans un pays qui n’a connu depuis son indépendance en 1960 que coups d’État et instabilité politique.

« C’est un criminel », assène Adam. « Il n’a aucune chance de finir son mandat ». Retranché chez lui, dans la Vakaga, aux confins des frontières du Soudan et du Tchad, il répète à l’envie le mal qu’il pense du pouvoir actuel, qui soutiendrait et armerait, selon lui, les anti-balaka à travers tout le pays.

Alors que l’imam de la mosquée voisine appelle à la prière du soir, Noureddine Adam continue sa diatribe guerrière. La force de l’ONU (Minusca, présente dans le pays depuis 2014) est « l’avocate du gouvernement, ce n’est pas son rôle », accuse-t-il.

Je n’ai pas peur d’aller me justifier à Bangui

Seules les sanctions onusiennes et américaines – interdiction de voyager, gel des avoirs – lui semblent « normales » : « Ce n’est pas seulement moi qui a été visé, il y a aussi les ex-présidents Michel (Djotodia) et Bozizé. Il y a des crimes qui ont été commis du côté musulman et du côté chrétien. On ne peut pas contrôler tout le monde. Depuis 2002, on est en train de s’entretuer. »

« Je n’ai pas peur d’aller me justifier à Bangui », dit-il, affirmant néanmoins qu’il faut d’abord rétablir la paix « avant de voir qui a tué qui, et qui a commis des crimes. » Mais « on ne peut pas juger [ces crimes] sans être au pouvoir », ajoute-il d’emblée, laissant paraître une volonté prononcée de revenir à Bangui, où il a été quelques mois chef des renseignements sous Djotodia. Et accusé d’avoir commandité dans ces fonctions des actes de torture selon l’ONU.

La sécession finie

Entouré de son état-major et de sa garde rapprochée, il se voit président : « Si c’est pour amener la paix et la sécurité, pourquoi pas ? » Plus question de la sécession du nord, comme il l’a prôné par le passé après la perte de Bangui par la Séléka, son but est de nouveau la capitale. Et si la communauté internationale s’y oppose ? « Ça sera dommage ».

Alors qu’il se dit victime, il commande depuis son bastion désertique les attaques de ses hommes armés, au nombre généralement estimé à plusieurs centaines. Ceux-ci sont impliqués dans le meurtre de civils et le déplacement de dizaines de milliers d’autres dans le pays.

Nous sommes les fils de ce pays, nous avons un rôle important à jouer

Noureddine Adam réfute les accusations de recrutement de mercenaires étrangers, mais n’hésite pas à menacer : « si les Faca [l’armée centrafricaine] sont déployées dans nos zones, c’est fini, c’est le chaos », martèle-t-il. « Nous sommes les fils de ce pays, nous avons un rôle important à jouer. »

Fin 2017, en Centrafrique, un civil sur deux dépend de l’aide humanitaire et près d’une personne sur cinq a dû fuir son domicile.

Mi-décembre, l’ONU a autorisé la Russie à donner des armes au gouvernement de Touadéra. « Avec cette livraison, on approche de la ligne rouge », prévient, calme, Noureddine Adam.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: trois morts et vingt blessés dans des violences à Bangui

novembre 12, 2017

Bangui – Un café de Bangui a été attaqué samedi soir à la grenade, faisant plus d’une vingtaine de blessés, un incident suivi par des représailles qui ont fait trois morts, premières violences significatives dans la capitale centrafricaine depuis début 2017.

L’ attaque par des hommes non identifiés contre ce café où jouait un célèbre chanteur local, s’est produite dans un quartier qui a longtemps été l’épicentre des violences communautaires qui ont secoué Bangui ces dernières années.

Le café visé, « Au carrefour de la paix », se situe à la limite des 3ème et 5ème arrondissement, dans le quartier musulman – et poumon commercial de la ville – du « PK5 ».

« Deux individus sur une moto ont lancé samedi soir une grenade dans le café » où se produisait le chanteur centrafricain Ozaguin, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la mission de paix en RCA (Minusca), Hervé Verhoosel, joint par téléphone depuis Libreville.

Des membres du groupe du chanteur ont été blessés et emmenés à l’hôpital communautaire de Bangui, selon la même source. A ce même hôpital, un médecin a fait état de 21 blessés reçus aux urgences.

Selon une responsable locale de Médecins sans frontières (MSF), sept autres blessés ont été évacués sur un autre centre de santé, dans le quartier Sica.

Dimanche matin, la situation était très tendue aux alentours du PK5, où les corps de trois jeunes hommes ont été ramenés à la morgue de la mosquée locale, a constaté un correspondant de l’AFP.

Deux des victimes ont été égorgées, et une autre battue à mort. « Ce sont deux taxis-moto et un jeune qui se promenait dans le quartier », a expliqué sur place un notable du quartier qui a requis l’nonymat. Tous les trois auraient été tués dans la nuit en représailles après l’attaque.

« Ce sont des innocents », a condamné le même notable, appelant la population locale au calme mais disant « partager la colère » des proches des victimes. Des tirs sporadiques pouvaient être entendus dans le quartier, où patrouillaient des habitants en armes, membres de groupes « d’auto-défense ».

Un engin blindé des casques bleus de la Minusca était présent à l’entrée du PK5, sur l’avenue Koudoukou, où la circulation était très réduite.

-‘Perdre l’espoir’-

Le quartier majoritairement musulman du PK5, à Bangui, a été longtemps l’un des épicentres de la grave crise politico-militaire qui secoue la Centrafrique depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par l’ex-rébellion à dominante musulmane de la Séléka, et une contre-offensive des milices antibalaka pro-chrétiennes.

Les interventions armées de la France (2013-2016) et de l’ONU (environ 12.500 hommes) ont depuis lors réduit considérablement les violences, en particulier à Bangui cette année. Mais celles-ci ont repris en intensité en province depuis le départ de la force française Sangaris.

Des groupes armés et des milices s’affrontent désormais pour le contrôle des ressources dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde.

Dans une courte vidéo publiée sur facebook, l’artiste Ozaguin, chanteur très en vue dans son pays où il est surnommé le roi de la rumba centrafricaine, a confirmé que six de ces musiciens avaient été blessés dans l’attaque à la grenade.

Il s’est dit étonné de ne pas avoir été lui-même blessé par des éclats de grenade et a remercié Dieu et ses fans pour leur soutien.

« Ozaguin était venu se produire ici pour faire en sorte que tous les Centrafricains, musulmans et chrétiens, se retrouvent ici dans la cohésion sociale », a expliqué à l’AFP le propriétaire du café visé, Issiakou Guymba.

« Un groupe de gens non-identifiés est venu sur une moto-taxi, ils ont jeté une ou des grenades au milieu de la foule », a-t-il raconté. « Cela nous fait perdre l’espoir, quand des gens viennent semer comme ça la panique dans la population ».

Romandie.com avec(©AFP / 12 novembre 2017 14h07)                                            

Centrafrique: 5 morts dans des violences à Bangui

février 8, 2017

Bangui – Une opération des forces de sécurité centrafricaines appuyées par la police de l’ONU contre un « chef de groupe d’auto-défense » a fait cinq morts mardi à Bangui dans le quartier du PK-5, épicentre des violences intercommunautaires dans la capitale centrafricaine, a indiqué mercredi la force de l’ONU en Centrafrique.

« Une opération a eu lieu mardi après-midi au PK-5 dans le 3e arrondissement. Au cours de cette opération, Youssouf Malinga alias +Big Man+ et ses hommes ont ouvert le feu sur les forces de sécurité intérieures tuant deux passants: un homme et une femme et causant des blessés », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole de la force de l’ONU (Minusca), Vladimir Monteiro.

« La riposte des forces de sécurité intérieures, a entrainé la mort de Youssouf Malinga et d’un de ses hommes. Au cours de cet incident, trois gendarmes centrafricains ont également été blessés », a-t-il ajouté.

Un pasteur d’une église apostolique basée au PK-5 a été poignardé mortellement par les hommes de Big Man dans les représailles qui ont suivi sa mort. « Il est regrettable, a déploré M. Monteiro, que des populations civiles aient été victimes des tirs indiscriminés des criminels ».

« Youssouf Malinga et ses hommes, a poursuivi le porte-parole, faisaient régner depuis un certain temps, un climat de terreur et étaient responsables de la hausse des activités criminelles dans le 3e arrondissement ».

« La Minusca appelle les populations à garder le calme et à éviter tout acte susceptible d’exacerber les tensions intercommunautaires ».

Le 3 février, le président Faustin-Archange Touadéra avait averti qu’un plan « visant à réduire les malfaiteurs était en cours ». Big Man avait pris la place d’un autre chef, tué l’an dernier dans une rixe entre groupes armés rivaux du PK-5.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par la rébellion Séléka, à dominante musulmane. La contre-offensive des anti-balaka majoritairement chrétiens a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

L’intervention de la France et des Nations unies a ensuite permis la fin des massacres de masse, l’élection d’un nouveau président et le retour d’un calme relatif dans Bangui. Mais des groupes armés maintiennent une insécurité permanente dans plusieurs régions du pays.

Romandie.com avec(©AFP / 08 février 2017 14h53)             

Les militaires Congolais ayant servi dans la MINUSCA à Bangui ont été trompés par l’Etat Congolais.

novembre 5, 2016

 

Après avoir passé une année à Bangui pour des opérations de maintien de la paix, il était question qu’une somme de 12.000.000 Fcfa soit remise à chaque soldat congolais de la mission. Malheureusement une maigre enveloppe de 7.000.000 Fcfa a été versée à ses soldats au lieu du montant initial de 12 millions.

L’ONU informé de cette situation, n’a entrepris aucune démarche pour solutionner ce problème et garde le silence, faisant ainsi acte de caution des mauvais traitements infligés aux militaires congolais en RCA qui sacrifient leurs vies sur le terrain.

Rappelons en outre que des primes pour les femmes et les enfants des militaires congolais en mission à Bangui sont prévues. Seulement cet argent prend une direction que seuls représentants de l’ONU et l’Etat Congolais connaissent.

Les Nations Unies doivent prendre leurs responsabilités et faire pression sur l’Etat congolais pour accéder aux droits de nos hommes en RCA, à savoir le paiement de l’intégralité des sommes allouées à chaque soldat congolais et à leurs familles.

Le silence assourdissant des représentants de l’ONU laisse croire qu’ils seraient complices de cette situation. Beaucoup de choses sont à dire sur les réalités du terrain pour les militaires congolais en RCA. BrazzaNews fera très prochainement des révélations là-dessus.

 

Photo de BrazzaNews.
Avec Brazzanews.fr

Centrafrique: 4 civils tués, 14 blessés à Bangui à la suite de la journée ville morte

octobre 24, 2016

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 12 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

La situation était particulièrement tendue lundi matin à Bangui où une journée ville morte était organisée pour réclamer le départ de la Minusca. Explications.

Les premières tensions ont été signalées vers 5h30 du matin. Des patrouilles de l’ONU ont été prises pour cibles – caillassages et tirs – alors qu’elles tentaient d’enlever les barricades. La Minusca aurait répliqué à balles réelles.

Aucun bilan officiel n’était disponible en début d’après midi mais plusieurs sources évoquent la mort de quatre à six personnes et plusieurs blessés.

La société civile avait lancé une pétition depuis six jours pour réclamer le retrait des forces onusiennes, accusées de passivité face aux violences dans le pays. Si l’appel se voulait pacifique, il semble que certaines personnalités politico-militaires aient profité de la situation.

Provocations

« Des jeunes armés placés en retrait derrière les barricades ont provoqué la Minusca pour la forcer à riposter », explique une source sécuritaire.

Depuis le début du mois d’octobre, la Centrafrique est frappée par un regain de violences, à Bangui comme en province. Celles-ci ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de civils.

 

Lefigaro.fr avec AFP et Vincent Duhem

Centrafrique : le bilan grimpe à 11 morts après les violences à Bangui

octobre 6, 2016

Un homme face à une patrouille rwandaise de l’Onu à Bangui en février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Selon un dernier bilan établi par la force de l’ONU (Minusca), onze personnes ont été tuées dans la capitale centrafricaine à la suite de l’assassinat mardi 4 octobre d’un officier de l’armée. Le calme est toutefois revenu ce jeudi à Bangui.

« Nous déplorons à ce stade 11 morts, 14 disparus et 14 blessés enregistrés. La force des Nations unies s’est interposée mardi et mercredi entre des groupes cherchant à créer des problèmes », a indiqué le directeur de la communication de la Minusca, Hervé Verhoosel.

« La situation a Bangui est maintenant calme », a-t-il ajouté, rappelant que la Minusca et les autorités locales demandaient à la population de « ne pas répondre à la violence par la violence ».

Un bilan de sources hospitalières avait fait état mercredi de six morts.

L’assassinat mardi du commandant Marcel Mombéka par des « groupes d’auto-défense » dans le quartier musulman du PK5 avait entraîné des violences en cascade, dans un pays où les groupes armés menacent une paix fragile.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: arrestation du fils de l’ex-président Bozizé

août 8, 2016

 

L'ex-président centrafricain François Bozizé|©DR

L’ex-président centrafricain François Bozizé|©DR

Jean-Francis Bozizé, le fils de l’ex-président centrafricain François Bozizé, a été arrêté vendredi dans la capitale Bangui, a-t-on appris de sources sécuritaires, alors que la Centrafrique tente de se relever d’une guerre déclenchée à la suite du renversement de son père en 2013.

Jean-Francis Bozizé, qui fut ministre de la Défense de son père jusqu’à fin 2012, s’est présenté de lui-même à la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) et s’est rendu volontairement, a précisé le ministre de la Justice Flavien Mbata dans un communiqué transmis à l’AFP.

La Minusca, nantie d’une copie du mandat d’arrêt international délivré à son encontre en mai 2014, l’a arrêté et remis aux autorités centrafricaines, selon ce communiqué. Il sera présenté à la justice pour répondre des faits qui lui sont reprochés.

Une source proche de la Minusca a confirmé cette version de l’arrestation de M. Bozizé, attribuée dans un premier temps par la gendarmerie à sa section recherche investigation, avec le concours des éléments de la Minusca.

Les faits reprochés à M. Bozizé ne sont pas précisés. La Minusca rappelle qu’elle peut, selon son mandat, arrêter et remettre aux autorités centrafricaines les personnes responsables dans le pays de graves atteintes aux droits de l’Homme et de violations graves du droit international humanitaire.

D’après une source au parquet, Jean-Francis Bozizé fait partie des proches de l’ancien président Bozizé ou membres de sa famille poursuivis par la justice.

En exil, l’ex-président Bozizé fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la cour d’appel de Bangui en juillet 2013 pour assassinats, tortures et incitation à la haine et au génocide entre autres.

M. Bozizé fils, âgé d’une quarantaine d’années, est arrivé mercredi à Bangui en provenance de Nairobi à bord d’un vol de la compagnie aérienne Kenya Airways, selon le communiqué du ministre.

Selon des proches, confronté au gel de ses avoirs tout comme d’autres membres de la famille ou personnalités de l’ancien régime, il cherchait à regagner le pays où il détient certains biens. Son passeport diplomatique lui avait été récemment confisqué à Dakar.

Le fils de l’ancien président avait quitté la Centrafrique le 24 mars 2013 au moment de la prise de Bangui par la coalition à dominante musulmane Séléka qui a renversé son père.

Cette rébellion avait alors installé à la place de son père le président auto-proclamé Michel Djotodia. Ce coup de force avait provoqué la réplique des milices anti-Balaka principalement chrétiennes.

Le pays avait alors sombré dans une spirale des violences communautaires avec des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées, provoquant l’opération militaire française Sangaris, puis le déploiement de la Minusca.

AFP

Centrafrique: le président élu Faustin-Archange Touadéra a prêté serment

mars 30, 2016

BANGUI (Centrafrique) – Le nouveau président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février, a prêté serment mercredi à Bangui sous les acclamations, a constaté l’AFP.

Je jure de respecter scrupuleusement la Constitution (…) et de préserver la paix, a-t-il déclaré dans le stade de 20.000 places de Bangui, sécurisé par les Casques bleus. Le nouveau président s’est aussi engagé à remplir sa charge sans aucune considération ethnique et de ne jamais exercer son pouvoir à des fins personnelles.

Vêtu d’un costume sombre, le président a ensuite attentivement écouté le président de la Cour constitutionnelle, Zacharie Ndouba, s’adresser à lui.

Vous incarnez désormais la nation toute entière et ses valeurs. Soyez fidèle au serment que vous avez prononcé. Vous serez le président de la réconciliation nationale, a déclaré Zacharie Ndouba, exhortant ses compatriotes à taire nos rancœurs et panser nos plaies.

La Centrafrique, l’un des pays les plus pauvres au monde, tente de sortir de trois années de graves violences intercommunautaires qui ont mis à mal son économie et l’ont profondément déstabilisé.

La présidente de transition, Catherine Samba Panza, a remercié la communauté internationale pour son aide dans le retour à l’ordre constitutionnel. Vive la République centrafricaine unie, réconciliée avec elle-même et désormais engagée sur la voie de la démocratie, a-t-elle lancé.

Les chefs d’Etat de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema, et du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, ont assisté à la cérémonie d’investiture qui marque la fin de la transition née du renversement en 2013 de l’ex-président François Bozizé par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka de Michel Djotodia.

Parmi l’assistance, qui ne remplissait pas le stade, a priori pour des raisons de sécurité, Igor Ali, ingénieur, disait se réjouir d’un grand événement qui nous permet de laisser les crises derrière nous. Nous sommes très émus, confiait-il.

Romandie.com avec(©AFP / 30 mars 2016 14h37)

Centrafrique: 2e tour de la présidentielle et 1er tour des législatives le 14 février

janvier 28, 2016

Bangui – Le second tour de l’élection présidentielle en Centrafrique – initialement prévu dimanche puis reporté en raison de problèmes d’organisation – et le 1er tour des législatives – scrutin annulé en raison de nombreuses irrégularités – auront lieu le 14 février, selon des décrets de la présidence de transition lus jeudi à la radio d’Etat.

Le second tour de la présidentielle opposera les anciens Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, arrivés en tête du premier tour le 30 décembre 2015. Les législatives, également organisées le 30 décembre dernier, avaient été annulées lundi par la Cour constitutionnelle en raison de nombreuses irrégularités.

Sur proposition de l’Autorité nationale des élections (ANE), chargée d’organiser ces scrutins déjà plusieurs fois reportés, la présidente de transition, Catherine Samba Panza, a de nouveau convoqué le corps électoral centrafricain le 14 février en vue du 2è tour de l’élection du président de la République et en vue du 1er tour des élections législatives, indiquent deux décrets présidentiels.

Ces scrutins doivent ramener la Centrafrique dans la normalité institutionnelle après trois années de violences intercommunautaires ayant plongé le pays – l’un des plus pauvres de la planète – dans une crise sans précédent.

Mercredi, l’ANE avait annoncé le report du second tour de la présidentielle.

On ne peut pas faire l’élection dimanche, c’est impossible, nous annoncerons vite une nouvelle date, avait indiqué son rapporteur-général, Julius Ngouade Baba.

Trente candidats se présentaient au 1er tour à la présidentielle et plus d’un millier aux législatives.

Constatant de nombreuses irrégularités dans la quasi-totalité des 140 circonscriptions des législatives (absence de bulletins de vote, de listes électorales, de cartes d’électeurs, procès-verbaux de bureaux de vote inexploitables, fraudes,…) la Cour constitutionnelle avait annulé lundi l’intégralité du vote.

D’ores et déjà, organiser un nouveau premier tour en deux semaines s’annonce comme un défi pour l’ANE.

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée début 2014 par la France dans son ancienne colonie.

Romandie.com avec(©AFP / 28 janvier 2016 15h16)

Referendum constitutionnel en Centrafrique: tirs à l’arme lourde dans l’enclave musulmane de Bangui

décembre 13, 2015

Bangui – Des tirs à l’arme lourde ont frappé dimanche le quartier musulman PK5 de Bangui, où s’affrontaient partisans et opposants du référendum constitutionnel, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les tirs à la mitrailleuse et au lance-roquettes ont eu lieu autour de l’école Baya Dombia dans laquelle attendaient beaucoup d’électeurs, tandis qu’aux alentours des Casques bleus sénégalais de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) ripostaient pour protéger les électeurs.

Six personnes ont été blessés dans ces nouveaux affrontements, a indiqué à l’AFP un employé de la Croix-Rouge.

Dans la matinée, la Croix-Rouge locale avait déjà indiqué avoir reçu cinq blessés, dont deux dans un état grave, à la suite d’échanges de coups de feu dans le même quartier.

La participation au référendum de dimanche, qui doit permettre l’adoption d’une nouvelle constitution mais sert aussi de test à l’organisation des élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre, divise les musulmans au sein de l’ex-rébellion Séléka, certaines factions comme celle de l’ex-numéro 2 Noureddine Adam rejetant cette participation.

Mais d’autres musulmans veulent voter: plusieurs dizaines d’entre eux ont ainsi manifesté dans la matinée devant le siège de la mission des Nations unies (Minusca) à Bangui avec des pancartes Nous voulons voter.

Je veux voter, si je dois mourir pour voter c’est pas grave, j’irai jusqu’au bout, a déclaré Abakar, un électeur à l’école Baya Dombia du PK5.

De même, la participation à ce processus électoral imposé par la communauté internationale divise les milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes. Des opposants se retrouvent ainsi parmi les partisans de l’ex-président François Bozizé dont la candidature à la présidentielle a été rejetée par la Cour Constitutionnelle.

Des tirs et des explosions de grenade ont également été entendus dimanche dans Gobongo, un des fiefs des milices chrétiennes anti-balaka dans la capitale, faisant trois blessés, selon une source sécuritaire.

Romandie.com avec(©AFP / 13 décembre 2015 14h30)