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Adama Barrow de retour en Gambie cinq jours après le départ de Yahya Jammeh

janvier 27, 2017

 
Le président de la Gambie Adama Barrow à son arrivée à l’aéroport de Banjul le 26 janvier 2017. © Jerome Delay/AP/SIPA

Le nouveau président gambien Adama Barrow est rentré ce jeudi après-midi à Banjul, cinq jours après le départ en exil de son prédécesseur Yahya Jammeh. De nombreux Gambiens se sont massés autour de l’aéroport pour l’accueillir.

Parmi l’assistance venue attendre son arrivée, sous la surveillance de militaires sénégalais et nigérians cagoulés et lourdement armés, ainsi que d’un détachement de soldats gambiens, figurait la vice-présidente Fatoumata Jallow Tambajang.

Adama Barrow, en chéchia et tunique blanches, est descendu d’un avion militaire sénégalais portant l’emblème de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), accompagné de ses deux épouses et de plusieurs de ses enfants.

Jammeh en Guinée équatoriale

À l’aéroport de Banjul, une foule était massée depuis le début de l’après-midi pour lui réserver un accueil triomphal, avec des groupes de danseurs et de joueurs de tambour. Accueilli au Sénégal depuis le 15 janvier à la demande de la Cedeao, Adama Barrow différait son retour, invoquant des inquiétudes pour sa sécurité.

Vainqueur de l’élection du 1er décembre face à Yahya Jammeh, qui avait initialement reconnu sa défaite avant de se raviser le 9 décembre, Adama Barrow avait prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie à Dakar. Il n’était plus apparu en public depuis. Quant à Yahya Jammeh, il a finalement quitté le pays le soir du 21 janvier pour être accueilli par la Guinée équatoriale.

Jeuneafrique.com avec AFP

Gambie : les troupes sénégalaises de la Cedeao acclamées à leur entrée dans Banjul

janvier 22, 2017

Les troupes sénégalaises de la Cedeao entrent dans Banjul, dimanche 22 janvier 2017. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique

Des militaires sénégalais, membres de la coalition de la Cedeao pour la Gambie, sont entrés dans Banjul sous les acclamations de la foule, dimanche en début de soirée, au lendemain du départ de Yahya Jammeh pour la Guinée équatoriale.

Un hélicoptère de l’armée de l’air sénégalaise avait brièvement survolé Banjul vers 16h, comme un présage de leur arrivée prochaine. Ce dimanche 22 février, au lendemain du départ de Yahya Jammeh pour la Guinée équatoriale, des militaires sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega) sont entrés dans la capitale gambienne sous les vivas de la foule aux alentours de 19h.

Ils ont été accueillis par une explosion de joie des habitants, en particulier lorsqu’ils ont pris position autour de la State House, le palais présidentiel occupé par Jammeh pendant plus de vingt-deux ans. « Nous sommes très heureux et très fiers des soldats sénégalais. Ce sont nos frères : ils sont là aujourd’hui pour notre droit à la liberté et à la démocratie », s’exclamait Kaglay, la vingtaine. Derrière lui, la foule clamait différents slogans, comme « Vive la Cedeao » ou « Au revoir Jammeh ».

Présence sénégalaise dans plusieurs villes

De leur côté, les officiers sénégalais ont également été chaleureusement accueillis par leurs homologues gambiens, tandis que leurs hommes posaient tout sourire pour des photos avec les habitants.

Dans la matinée, plusieurs unités sénégalaise de la Micega étaient entrées en territoire gambien. Joint par Jeune Afrique, un officier a affirmé que ces troupes étaient entrées « de partout » en territoire gambien, tout en refusant d’en dire plus sur leur localisation, pour des « raisons stratégiques ».

Des militaires sénégalais ont été aperçus dans plusieurs villes gambiennes au cours de la journée. À Barra, à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Banjul, sur la rive opposée du fleuve Gambie, certains avaient pris position dans un vieux fort colonial. Prêts à entrer en mouvement, ils attendaient les ordres de leurs supérieurs et n’excluaient pas d’entrer à leur tour dans la capitale au cours des prochaines heures.

Objectif : contrôler des points stratégiques en vue de sécuriser les populations et faciliter la prise de fonction du président élu

Une colonne d’une dizaine de véhicules de l’armée sénégalaise, dont des blindés, avait aussi traversé la frontière à Farafenni, point de passage fréquenté entre le Sénégal et la Gambie. Selon des confrères de l’AFP, présents sur place, ces militaires ont été chaleureusement accueillis par l’armée gambienne et les civils. Certains soldats gambiens, désarmés, ont même fait des pompes devant eux pour les saluer.

Dans un communiqué diffusé dimanche matin, le général François Ndiaye, le commandant de la Micega, a indiqué que l’entrée de ses troupes en Gambie « avait pour but de contrôler des points stratégiques en vue de sécuriser les populations et faciliter la prise de fonction du président élu Adama Barrow« . Selon Halifa Sallah, ex-porte parole de la coalition de l’opposition gambienne, le nouveau chef de l’État devrait « bientôt » arriver à Banjul, peut-être même dès ce lundi.

Jeuneafrique.com par Benjamin Roger, envoyé spécial

Banjul, siège africain des droits de l’homme et… capitale de la dictature gambienne

mai 26, 2016

Le président de la Gambie, Yahya Jammeh, en septembre 2006.

Le président de la Gambie, Yahya Jammeh, en septembre 2006. Crédits : AP / Rebecca Blackwell
De sa longue et brillante carrière politique (1961-2014), le Sénégalais Abdou Diouf aura gardé deux grands regrets. D’abord celui de n’avoir pas réussi, en tant que secrétaire général de la Francophonie, à faire accepter le principe d’un visa francophone. Ce fameux sésame dont il a tant rêvé devait permettre à ses détenteurs de circuler en toute liberté de Kinshasa à Montréal en passant par Dakar, Beyrouth, Hanoï, Paris, Genève et Bruxelles.

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Les douze années (2002-2014) que M. Diouf a passées à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) n’ont pas suffi à vaincre les réticences des pays du nord membres de la Francophonie. M. Diouf en avait pris acte en quittant ses fonctions en novembre 2014 à Dakar.

Son second regret est celui d’avoir permis à Banjul, en 1989, à son corps défendant, de devenir le siège de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Un regret qui prend une signification particulière dans son long parcours rarissime durant lequel il fut gouverneur de région, ministre, premier ministre, président du Sénégal et enfin secrétaire général de l’OIF. Un regret ravivé par le contexte actuel de grandes tensions entre son pays et la Gambie, pays voisin livré à la dictature la plus féroce en Afrique.

« Sénégambie »

C’est en 1987 que l’Union africaine fait naître la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour en assurer la promotion et la protection sur le continent, puis garantir l’interprétation rigoureuse de la Charte africaine des droits de l’homme.

Initialement, c’est Dakar, la métropole sénégalaise, qui avait été choisie pour devenir capitale africaine des droits de l’homme. Mais, à coups d’arguments et de supplications, le président gambien de l’époque, Daouda Diawara (1970-1994), était parvenu à convaincre Abdou Diouf de retirer Dakar au profit de Banjul.

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La permutation était d’autant plus aisée à faire accepter au reste de l’Afrique que les deux pays travaillaient alors intensivement sur le projet de « Sénégambie » : fondre le Sénégal et la Gambie, territoire enclavé, dans une même entité politique.

La greffe faisant de Banjul la capitale africaine des droits de l’homme avait bien pris. Jusqu’au coup d’Etat militaire de 1994 qui a vu s’installer aux commandes du pays un jeune lieutenant du nom de Yahya Jammeh. Dès lors, plus rien ne sera comme sous Daouda Diawara pour les Gambiens.

Entre une séance de soins au palais présidentiel pour les malades atteints du sida et des sorties enflammées contre « les colons britanniques », Yahya Jammeh sévit contre ses opposants, la presse et s’en prend pays aux voisins. La Gambie a ainsi connu ces vingt-deux dernières années une centaine d’assassinats politiques et de disparitions non élucidées dont celles des journalistes Deyda Hydara en 2004 et de Chief Ebrima Manneh en 2006.

Plusieurs opposants ou acteurs de la société civile ont également été tués dans différents lieux de détention, dont la tristement célèbre prison de Mile 2.

Paradoxe gambien

Cette dérive dictatoriale de Jammeh met en évidence ce grand paradoxe qui fait de Banjul la capitale africaine des droits de l’homme. C’est donc ici, en Gambie, que les onze commissaires de la Commission africaine qui se réunissent deux fois par an en session ordinaire ont le plus à faire pour promouvoir et protéger les droits de l’homme.

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Ils préfèrent pourtant regarder ailleurs par crainte d’un président qui n’a pas hésité à expulser, en juin 2015, la représentante-résidente de l’Union européenne, Agnès Guillaud.

En attendant que s’ouvre une ère nouvelle en Gambie, l’idée d’un transfert, même provisoire, du siège de la Commission fait son chemin, surtout parmi les organisations non gouvernementales des droits de l’homme.

Seidik Abba, journaliste et écrivain, est l’auteur de Niger : la junte militaire et ses dix affaires secrètes (2010-2011), (éd. L’Harmattan, 2013).

Lemonde.fr par Seidik Abbachroniqueur Le Monde Afrique

Les femmes descendent dans la rue en Gambie

mai 11, 2016

Manifestation de solidarité avec le peuple gambien, le 22 avril 2016 à Dakar.

Manifestation de solidarité avec le peuple gambien, le 22 avril 2016 à Dakar. Crédits : SEYLLOU / AFP
Alors que le pays est plongé dans une grave crise politique depuis près d’un mois, les manifestations ont repris à Banjul pour demander la libération des opposants emprisonnés et le départ de Yahya Jammeh. Vêtus de tee-shirts à l’effigie d’Ousainou Darboe, le leader du Parti démocratique uni (PDI), principal parti d’opposition et de brassards rouges, les manifestants brandissant balais et spatules se sont rassemblés lundi 9 mai près du siège de la Haute Cour de Banjul, devant laquelle comparaissent une cinquantaine de personnes. Celles-ci ont été arrêtées mi-avril à l’issue des marches organisées contre la réforme de la loi électorale puis de la mort en prison de Solo Sandeng, un défenseur des droits de l’homme et responsable du PDI.

Le pouvoir a décidé d’introduire de nouvelles dispositions pour durcir les conditions de participation à l’élection présidentielle prévue en décembre et à laquelle le président Yahya Jammeh au pouvoir depuis 1994 a annoncé qu’il se présenterait.

Les femmes prennent désormais une place importante dans les cortèges. « Les femmes sont en train de prendre leur responsabilité et vous n’êtes pas sans savoir que la participation des femmes donne souvent aux conflits une autre tournure. Le peuple gambien a trop souffert des agissements du président Jammeh, il est temps d’y mettre fin et c’est par les femmes que ce combat passera », assure une ancienne ministre gambienne aujourd’hui dans l’opposition.

De nouvelles arrestations ont eu lieu. « Nous avons pu confirmer que plus de deux dizaines de personnes ont été arrêtées » par la police antiémeute, a déclaré à l’AFP, Alagie Darboe, un des responsables du Parti démocratique uni (UDP).

La contestation s’est également exprimée à Serrekunda, le centre économique du pays situé à 7 km de Banjul. Sur les banderoles, les slogans réclamaient : « Fin à la dictature ! », « Non à la République islamique ! », « Gambien debout, Yahya Jammeh doit partir ! ». « Le peuple gambien est plus que jamais décidé à recouvrer la liberté, nous n’avons même pas la possibilité d’apporter à manger pour nos parents détenus. Le régime nous l’interdit. Il nous interdit aussi d’utiliser les réseaux sociaux, tout comme de partager nos opinions sur la manière dont est géré notre pays. Les manifestations ne peuvent et ne doivent plus s’arrêter car le peuple en a ras-le-bol », affirme Ahmet Darboe, petit frère du leader de UDP.

Parallèlement aux manifestations contre son pouvoir, Yahya Jammeh doit faire face à un blocus commercial à la frontière avec le Sénégal qui est en train de nuire à l’économie du pays. La plainte déposée par les autorités gambiennes auprès de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) a été jugée sans objet mardi par l’institution.

Lemonde.fr

Gambie: des soldats font du porte-à-porte à la recherche d’assaillants à Banjul

janvier 2, 2015

Banjul (Gambie) – Des soldats gambiens menaient vendredi à Banjul une opération porte-à-porte à la recherche de participants à l’attaque armée ayant visé le palais présidentiel il y a quatre jours en l’absence du président Yahya Jammeh, ont rapporté à l’AFP des habitants.

La capitale gambienne demeurait sous forte surveillance des forces de défense et de sécurité, qui poursuivaient leurs patrouilles et conservaient leurs points de contrôle installés à ses principaux accès depuis mardi, jour de l’attaque, selon un correspondant de l’AFP.

Des militaires en armes sont en train de faire du porte-à-porte. Ils pensent que les assaillants se cachent toujours dans la ville, a affirmé une habitante de Banjul sous couvert d’anonymat.

Aucune information n’avait pu être obtenue par l’AFP de source sécuritaire ou officielle sur cette opération, qui n’a fait l’objet d’aucune annonce publique dans cette ex-colonie britannique de quelque deux millions d’habitants.

Un pêcheur d’Old Jeshwang, à environ 10 km à l’ouest de Banjul, a expliqué avoir été prévenu par ses proches, alors qu’il était en mer jeudi soir avec des collègues, d’une forte présence de forces militaires et paramilitaires sur les quais de sa zone, proche du pont de Denton, principal accès à Banjul par la route.

Par peur d’être inquiétés, nous avons débarqué nos prises de pêche à Bakau, plus au nord, a-t-il dit, sous couvert d’anonymat.

Selon des sources militaires gambiennes, l’attaque lancée mardi vers 03H00 (locales et GMT) a été menée par des hommes lourdement armés venus par pirogue à Marina Parade, sur la corniche est de Banjul, où est situé le palais présidentiel.

Les assaillants étaient commandés par un ex-capitaine du nom de Lamin Sanneh, qui est un déserteur de l’armée et a été tué avec deux autres assaillants, a indiqué un officier peu après l’attaque.

Selon plusieurs sources militaires et diplomatiques, l’assaut était une tentative de coup d’Etat mise en échec par les forces gambiennes alors que le président Yahya Jammeh était en visite privée à Dubaï.

M. Jammeh, rentré à Banjul dans la nuit de mardi à mercredi, a, lui, assuré qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de coup d’Etat mais d’un assaut mené par un groupe de terroristes soutenus par des puissances qu’il a refusé d’identifier. Il a cependant évoqué des dissidents basés aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Depuis mardi, plusieurs dizaines de civils et de militaires ont été arrêtés en Gambie et interrogés par l’Agence nationale du renseignement (National Intelligence Agency, NIA), a indiqué à l’AFP une source proche de la NIA, très redoutée des Gambiens.

L’identité de ces personnes n’était pas connue.

De même source, les enquêteurs ont mis la main sur des documents avec le plan de l’attaque ainsi que sur un container au port de Banjul avec une grande quantité d’armes automatiques, très sophistiquées et d’explosifs, un arsenal dissimulé dans des ballots de friperie.

D’après une source militaire, quatre militaires gambiens soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque ont fui mercredi en Guinée-Bissau, où ils se sont rendus aux autorités. Aucun détail n’a été fourni sur leur identité et leur itinéraire.

La Guinée-Bissau n’a pas de frontière avec la Gambie, pays dont elle est séparée par le Sénégal. La Gambie est entièrement enclavée dans le Sénégal à l’exception de sa façade maritime sur l’Atlantique.

Le régime de M. Jammeh, au pouvoir depuis 20 ans, a souvent été accusé de violations des droits de l’homme, menant régulièrement des purges contre ses opposants.

Romandie.com avec(©AFP / 02 janvier 2015 14h43)

Dizaines d’arrestations en Gambie après le putsch manqué

janvier 1, 2015

Plusieurs dizaines de civils et militaires ont été arrêtés jeudi en Gambie après le coup d’Etat raté contre le président Yahya Jammeh. Ce dernier a accusé un mystérieux « groupe terroriste » soutenu par des « puissances » étrangères. Mercredi, il avait averti: « ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher ».

« Plusieurs dizaines de militaires et de civils ont déjà été arrêtés et soumis à des interrogatoires » après l’attaque de mardi contre le palais présidentiel à Banjul, a indiqué une source proche de la National Intelligence Agency (NIA), les redoutés services de renseignements du pays.

L’identité de ces personnes, ainsi que la date de leur arrestation, n’est pas connue. Certaines d’entre elles étaient logées dans « quatre villas », à Banjul et dans ses environs, où devaient les rejoindre d’autres participants au putsch, toujours selon la même source, jointe dans la capitale gambienne depuis la Guinée-Bissau.

Des documents contenant notamment un plan de l’attaque ont également été découverts par les enquêteurs, qui ont aussi mis la main, au port de Banjul, sur un container avec « une grande quantité d’armes automatiques, très sophistiquées, et d’explosifs ». Cet arsenal était caché dans « des ballots de friperie ».

« Les enquêtes sont maintenant orientées vers la provenance du container et surtout les commanditaires » de l’assaut, a poursuivi la même source.

Discours du président
L’attaque du palais présidentiel dans la nuit de lundi à mardi a été menée par un « groupe de terroristes soutenus par des puissances que je ne voudrais pas nommer (…) des dissidents basés aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni », a accusé le président Jammeh dans un discours à la télévision nationale dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ce « n’est pas un coup d’Etat militaire comme on l’a appelé dans certains médias », a assuré le chef de l’Etat, arrivé au pouvoir il y a vingt ans par un coup d’Etat et qui dirige depuis lors la Gambie d’une main de fer.

Ne pas « jouer avec Dieu »

« Il y a un risque que le président Jammeh profite de cette situation pour se livrer à une répression », a estimé pour sa part Aboubacry Mbodj, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar.

Le régime de M. Jammeh a été souvent accusé de violations de droits de l’homme, menant régulièrement des purges contre ses opposants. « Ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher », avait-il menacé mercredi soir.

Romandie.com

Gambie: le palais présidentiel attaqué en l’absence du chef de l’Etat Jammeh

décembre 30, 2014

Banjul (Gambie) – Des soldats gambiens ont attaqué tôt mardi matin le palais présidentiel à Banjul et ont été repoussés, en l’absence du président Yahya Jammeh, en visite à l’étranger, a appris l’AFP de sources diplomatique, militaire et auprès d’habitants.

A Banjul, des militaires et des policiers ont été déployés dans les rues, vidées des habitants. Des patrouilles militaires invitaient les populations au calme et à rester chez elles, a constaté le correspondant de l’AFP.

La radio nationale a été coupée pendant quelques heures mais émettait de nouveau mardi peu avant 11H00 locales (et GMT), diffusant ses programmes habituels.

La police et l’armée contrôlent (actuellement) entièrement la situation, a assuré à l’AFP un officier de l’armée, sans plus de détails.

Le bilan de ces violences reste pour le moment inconnu, mais des membres au sein de la diaspora gambienne dans la région faisaient état de morts et blessés.

Des membres des forces armées gambiennes ont été impliqués dans d’importants échanges de tirs aux alentours de 03H00, a indiqué à l’AFP une source militaire, sans préciser leur nombre ou les unités concernées.

Selon cette source, les assaillants voulaient renverser le régime de Yahya Jammeh, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1994 puis réélu plusieurs fois et qui, depuis, dirige le pays d’une main de fer.

Un diplomate gambien habituellement en poste dans un pays africain et qui était mardi à Banjul, a confirmé l’attaque.

Le palais présidentiel a été attaqué très tôt ce matin, aux environs de 3H00, par des individus armés dont certains sont de la garde présidentielle même. Mais au moment où je vous parle, la situation est sous contrôle. D’ailleurs, je suis en route pour mon poste, a dit ce diplomate.

Selon nos informations, il y a une tentative de coup d’Etat cette nuit, à laquelle auraient pris part des éléments de la garde présidentielle, a également expliqué à l’AFP une source occidentale dans la région.

La tentative de putsch aurait été mise en échec, les militaires favorables au président auraient pris le dessus, a-t-elle indiqué, affirmant suivre de près l’évolution de la situation.

Ces évènements se sont déroulés en l’absence du pays du président Jammeh qui, selon une source officielle gambienne, effectue depuis le week-end dernier une visite privée à Qatar, d’une durée non indiquée. D’après d’autres sources non gambiennes, le chef de l’Etat serait en visite privée en France.

Romandie.com avec(©AFP / 30 décembre 2014 12h23)