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Iran: un haut responsable de la Banque centrale arrêté dans un contexte tendu

août 5, 2018

Des rials iraniens à côté de dollars américains le 10 avril 2018 à Téhéran. La monnaie iranienne a perdu plus de 50% de sa valeur face au dollar depuis le mois d’avril / © AFP/Archives / ATTA KENARE

Le vice-gouverneur et chef du département des changes de la Banque centrale d’Iran a été arrêté, a annoncé dimanche l’autorité judiciaire au moment où les tensions montent à l’approche d’une réimposition des sanctions américaines mardi.

Le vice-gouverneur, Ahmad Araghchi, été arrêté avec d’autres responsables ainsi que quatre cambistes accusés de spéculation, a indiqué le porte-parole de l’autorité judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejeie dans une déclaration à la radio-télévision d’Etat IRIB.

Ces arrestations interviennent dans un contexte tendu avant la réimposition des sanctions américaines, conséquence du retrait unilatéral de Washington de l’accord international sur le nucléaire iranien.

Les mesures décidées par l’administration du président Donald Trump pourraient lourdement peser sur l’économie iranienne et la monnaie nationale, le rial, a récemment atteint son plus bas niveau face au dollar sur le marché parallèle.

Des journalistes ont rapporté une présence renforcée de la police anti-émeutes dimanche soir dans la ville de Karaj, à l’ouest de Téhéran, secouée par des manifestations depuis quelques jours.

Selon les médias d’Etat iraniens, environ 500 manifestants ont attaqué une école religieuse dans cette province vendredi soir et une personne aurait été tuée par des protestataires.

Ces derniers jours, des manifestations rassemblant des centaines de personnes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes comme Chiraz (sud), Ahvaz (sud-ouest), Machhad (nord-est) et Karaj. Mais de sévères restrictions imposées à la presse ont rendu impossible de vérifier de source indépendante l’ampleur de ces protestations et les images circulant sur les réseaux sociaux.

– « Grands corrompus » –

Les opposants conservateurs du président Hassan Rohani, un modéré, reprochent à son gouvernement de ne pas lutter suffisamment contre la corruption et d’échouer à relancer l’économie.

Samedi, un haut responsable religieux, le grand ayatollah Hossein Nouri-Hamedani, a demandé à ce que « les grands corrompus économiques » soient renvoyés devant les tribunaux.

« Les gens sont en colère quand ils entendent que quelqu’un a détourné des milliards pendant que d’autres vivent dans des conditions difficiles », a-t-il déclaré selon l’agence de presse Tasnim liée aux conservateurs.

Avant son arrestation, le chef du département des changes, qui est le neveu du vice-ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi, avait été limogé samedi par le nouveau gouverneur de la Banque centrale, une mesure sanctionnant apparemment sa mauvaise gestion de la crise monétaire en cours.

Le rial iranien a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar depuis avril.

Cette chute s’explique par le retour annoncé des sanctions américaines contre l’Iran et les craintes qu’elles font peser sur l’économie, mais les analystes estiment également que des mesures prises par Téhéran ont contribué au plongeon de la devise.

En avril, les autorités avaient établi un taux officiel fixe de 42.000 rials pour un dollar tout en menaçant de poursuites les cambistes du marché parallèle qui appliqueraient un taux différent.

Cette mesure a entraîné une vague de spéculation sur le marché noir tandis que certains responsables sont soupçonnés de corruption pour avoir profité de dollars à des taux préférentiels.

Nommé fin juillet pour tenter de redresser la situation, le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Abdolnasser Hemati, doit dévoiler une nouvelle politique des changes lundi.

Selon la radio-télévision d’Etat IRIB, les importations de produits de première nécessité comme les médicaments devraient continuer de se faire au taux officiel de 42.000 rials pour un dollar.

Sur le marché parallèle, le rial était tombé à 119.000 pour un dollar la semaine dernière. Il s’est légèrement redressé et s’échangeait à 98.500 rial pour un dollar dimanche soir.

Romandie.com avec(©AFP / 05 août 2018 20h19)

RDC: enquête sur un virement suspect de la Banque centrale du Congo

avril 22, 2018

Des billets de Francs congolais. © Photolia

Selon un document que s’est procuré Jeune Afrique, la Banque centrale du Congo a versé 7,5 millions de dollars à une société détenue par des proches du président Joseph Kabila en mai 2016.

C’est un relevé bancaire de cinq pages dont Jeune Afrique révèle l’existence cette semaine. Il détaille les mouvements sur l’un des comptes de Sud Oil, une discrète société pétrolière congolaise détenue par des proches du président Joseph Kabila.

En date du 16 mai 2016, un virement reçu d’un montant de 7,5 millions de dollars apparaît sur ce relevé. Son donneur d’ordre pose question : il s’agit de la Banque centrale du Congo. Or, financer ou subventionner des sociétés privées ne figure pas dans les attributions de cette institution publique…

Jeune Afrique a mené l’enquête pour savoir à qui a bénéficié cet argent. Cet article est disponible dès aujourd’hui dans les kiosques dans notre n°2989-2990 et dans l’édition digitale de Jeune Afrique.

Jeuneafrique.com

Démission surprise du numéro 2 de la Banque centrale américaine

septembre 6, 2017

Stanley Fischer, qui va quitter son poste de vice-président de la Fed à la mi-octobre, le 9 octobre 2014 à Washington / © AFP/Archives / JIM WATSON

Le vice-président de la Banque centrale américaine (Fed), Stanley Fischer, a annoncé sa démission mercredi, une décision inattendue qui va offrir à Donald Trump l’opportunité de choisir prochainement les principaux responsables de l’institution.

« Je vous écris pour vous informer que pour des raisons personnelles, j’ai l’intention de démissionner du conseil des gouverneurs de la Banque centrale le ou autour du 13 octobre 2017 », écrit-il dans une lettre au président américain rendue publique mercredi.

M. Fischer, 73 ans, siégeait au comité des gouverneurs de la Fed depuis mai 2014. Son mandat courait en principe jusqu’en janvier 2020 et celui de vice-président jusqu’en juin 2018.

Auparavant, il avait notamment occupé le poste de gouverneur de la banque centrale d’Israël de 2005 à 2013.

Bien que cette démission soit inattendue, Stanley Fischer avait pris ses distances ces derniers mois avec l’administration Trump, critiquant en particulier ses tentatives d’abandonner les réformes consécutives à la crise financière de 2008.

Le 17 août, il avait même jugé « extrêmement dangereuse » la volonté de « revenir à un statu quo d’avant la grande crise financière » dans un entretien au Financial Times.

Il dénonçait alors en particulier les plaidoyers pour alléger la réglementation concernant les tests de résistance sur les grandes banques imposés depuis 2010 pour mesurer leur capacité à faire face à une éventuelle crise.

En juin, l’administration Trump a publié une feuille de route pour simplifier la réglementation financière aux Etats-Unis, qui propose notamment un allègement de ces tests.

« Tirant les leçons de la récente crise financière, nous avons construit sur les (fondations des) premières mesures visant à renforcer le système financier et à être mieux à même d’apporter le crédit vital à la prospérité des ménages et des entreprises du pays », a fait valoir M. Fischer, soulignant également que « pendant les années passées au sein du conseil des gouverneurs, l’économie avait continué de se renforcer ».

– Gary Cohn? –

Cette démission est une occasion pour Donald Trump de choisir les deux principaux responsables de la Fed dans les prochains mois, le mandat de la présidente expirant, lui, début février.

Démocrate et première femme à diriger la puissante banque centrale, Janet Yellen, 70 ans, s’était elle aussi récemment livrée à un plaidoyer pour la défense de la régulation financière post-crise.

La démission de Stanley Fischer pourrait donc être perçue comme le signal de son prochain départ.

« Nous ne nous attendons pas à ce que la présidente Yellen fasse un autre mandat », ont commenté les économistes de Barclays. « Et la démission de Fischer augmente aujourd’hui le nombre de postes vacants au conseil des gouverneurs, donnant au président et à son administration une plus grande marge de manoeuvre pour façonner à leur image la politique monétaire », ont-ils ajouté.

En juillet, des médias américains affirmaient eux que Gary Cohn, 56 ans, l’ancien numéro 2 de la banque d’affaires Goldman Sachs et surtout principal conseiller économique du président Trump, était le favori de la Maison Blanche.

C’était toutefois avant les violences racistes de Charlottesville. « Cette administration peut et doit mieux faire pour condamner de manière constante et sans équivoque ces groupes (suprémacistes blancs, néo-nazis et KKK) et faire tout ce que nous pouvons pour apaiser les divisions qui existent au sein de nos communautés », avait déclaré l’intéressé le 25 août au Financial Times, critiquant implicitement les déclarations de Donald Trump.

Le Wall Street Journal affirmait mercredi que le président américain ne nommerait vraisemblablement pas M. Cohn à la tête de la Fed en raison de ces déclarations.

Pour l’heure, « d’ici février, le président Trump aura la possibilité de remplacer cinq des sept gouverneurs de la Fed », observe Chris Low, de FTN Financial.

Car deux autres sièges au sein du conseil des gouverneurs, également vacants, doivent être pourvus tandis que la nomination de Randal Quarles, annoncée en juillet, pour celui spécialement chargé de la régulation financière doit encore être confirmée par le Sénat.

Structure à la fois publique et privée, la Fed est dirigée par un Conseil de gouverneurs. Son Comité monétaire, qui décide de l’évolution des taux, est composée de sept gouverneurs et 12 présidents de région qui votent à tour de rôle. Les sept gouverneurs sont nommés par la Maison Blanche pour 14 ans avec aval du Sénat.

Romandie.com avec(©AFP / 06 septembre 2017 23h45)                

Argentine: Kirchner poursuivie pour une opération polémique de la Banque centrale

mai 14, 2016

Buenos Aires – Un juge argentin a inculpé vendredi l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015) pour préjudice à l’Etat après une opération de spéculation sur les taux de change menée par la Banque centrale dans les derniers mois de son mandat.

Le juge fédéral Claudio Bonadio a considéré évident que la présidente de l’époque avait donné des instructions – sans doute élaborées de façon conjointe – à son ministre de l’Economie pour que cette opération financière soit menée, dans une décision publiée sur le site internet de la Cour suprême.

Le magistrat a aussi ordonné le gel d’actifs de Mme Kirchner pour une valeur de 15 millions de pesos (un million de dollars).

Il a prononcé les mêmes poursuites et le même embargo à l’encontre de son ministre de l’Economie de 2013 à 2015, Axel Kicillof, de l’ex-président de la Banque centrale Alejandro Vanoli ainsi que 12 autres anciens membres du directoire de cet organisme.

La justice accuse Mme Kirchner d’avoir causé des pertes à l’autorité monétaire avec cette opération de spéculation sur les taux de change en 2015, peu de temps avant l’élection du nouveau président de centre-droit Mauricio Macri.

Mme Kirchner, M. Kicillof et le reste des accusés sont suspectés d’avoir fait partie d’un groupe de fonctionnaires qui de manière systématique, concertée et organisée, ont commis plusieurs actions (…) en violation directe de leurs compétences et attributions, a détaillé le juge Bonadio.

Selon lui, ces actions avaient pour objectif que la Banque centrale concrétise des opérations sur le marché des dollars futurs dans des conditions nuisibles pour les finances publiques.

Le dollar futur est une option prise sur la valeur du taux de change à une date future, un pari sur ce que sera le taux de change entre deux monnaies plusieurs mois plus tard.

En proposant en septembre un taux de change de 10,50 pesos pour un dollar futur au lieu de 9,60 pesos (la valeur du marché), la Banque centrale a fait perdre dans l’opération des centaines de millions de dollars au pays, soutient le gouvernement de la 3e economie d’Amérique latine.

L’ex-présidente de gauche avait comparu le 13 avril dernier devant la justice, refusant de répondre aux questions du juge et présentant à la place un écrit dans lequel elle demandait la destitution du magistrat.

Sa comparution avait tourné à la tribune politique, l’ancienne dirigeante haranguant des dizaines de milliers de partisans devant le tribunal.

Aux accusations, elle répond que l’action de la Banque centrale a été conforme à sa mission de préserver la stabilité monétaire, financière, l’emploi, le développement économique avec une équité sociale.

Mme Kirchner, 63 ans, qui dément tout délit de corruption, estime être la victime d’une persécution politique menée par ses adversaires conservateurs.

Elle ne bénéficie d’aucune immunité depuis qu’elle a quitté le pouvoir en décembre, après deux mandats consécutifs.

Elle a également été citée dans une affaire de détournements de fonds vers la Suisse en passant par des paradis fiscaux.

L’ancienne présidente et son fils, le député Maximo Kirchner, font aussi l’objet d’une procédure pour irrégularités présumées dans la gestion d’activités immobilières familiales.

Plusieurs piliers du pouvoir Kirchner sont actuellement dans le collimateur de la justice argentine, comme l’ancien ministre des Transports (2003-2009) Ricardo Jaime, soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin lors de l’achat de trains d’occasion venant d’Espagne et du Portugal, et qui a été emprisonné.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mai 2016 11h26)

Ukraine: des insurgés prorusses occupent le bâtiment de la Banque centrale à Donetsk

juin 16, 2014

Donetsk (Ukraine) – Des séparatistes armés ont occupé lundi le bâtiment de la Banque centrale à Donetsk, chef-lieu de la région ukrainienne de l’Est en proie à une insurrection armée prorusse, a rapporté une journaliste de l’AFP.

Une réunion est actuellement en cours pour subordonner la Banque centrale, le ministère des Impôts et le Trésor à la République populaire de Donetsk autoproclamée, a déclaré à l’AFP Olexandre Matiouchine, l’un des hommes armés en treillis et gilet pare-balle postés devant le bâtiment, d’où sortaient les employés de la Banque.

Nous ne voulons plus verser d’impôts à Kiev, nous voulons les garder pour nous, a-t-il poursuivi.

Selon lui, les forces de l’ordre n’ont pas empêché l’occupation du bâtiment, elles y ont même contribué.

La mairie de Donetsk a demandé au habitants de cette ville d’un million d’habitants de ne pas se rendre dans le quartier où se trouve la Banque centrale.

La circulation est bloquée dans le quartier, souligne la mairie dans un communiqué.

Les deux régions de l’est de l’Ukraine, celles de Donetsk et de Lougansk sont depuis mars en proie à une insurrection armée prorusse. L’armée ukrainienne y mène depuis le 13 avril une opération militaire qui a déjà fait plus de 300 morts.

Romandie.com avec(©AFP / 16 juin 2014 13h36)

Nigeria: L’ex-patron révoqué de la Banque Centrale nommé émir de Kano

juin 8, 2014

Kano (Nigeria) – L’ex-gouverneur de la Banque centrale nigériane Lamido Sanusi Lamido, limogé il y a quelques mois, a été nommé émir de Kano (nord), un des principaux dignitaires musulmans du Nigeria, a annoncé dimanche le gouvernement de l’État de Kano.

Le gouvernement de l’État a reçu des recommandations et Allah a choisi Sanusi Lamido Sanusi, l’ancien gouverneur de la Banque Centrale, pour succéder à l’émir défunt a annoncé le secrétaire de l’État de Kano, Suleiman Bachi.

M.Sanusi est le petit-fils du frère d’ Ado Abdullahi Bayero, son prédécesseur, qui était émir de Kano depuis 1963 et qui a succombé vendredi à un cancer, à l’âge de 83 ans.

Avec le sultan de Sokoto et le Shehu de Borno, l’émir de Kano est l’un des chefs religieux traditionnels les plus influents du nord du Nigeria, majoritairement musulman.

L’ex-gouverneur de la Banque centrale nigériane, âgé de 52 ans, avait été suspendu de ses fonctions le 20 février, moins de quatre mois avant la fin de son mandat, pour imprudences en matière de finances, après avoir accusé la puissante compagnie pétrolière nationale NNPC d’avoir détourné près de 20 milliards de dollars (14,5 milliards d’euros) de fonds publics.

Son action au Nigeria, où il a remis de l’ordre dans un secteur bancaire au bord de l’implosion et stabilisé la monnaie du pays le plus peuplé et plus gros producteur de pétrole d’Afrique, a été saluée par de nombreux économistes nigérians et étrangers.

Mais cela lui a valu, également, de puissants ennemis politiques, au sein même du parti présidentiel, le PDP, dans un pays où la corruption, que M. Sanusi n’a eu de cesse de dénoncer, est endémique.

Le gouverneur de l’Etat de Kano Rabiu Kwankwaso, qui a nommé M. Sanusi, fait partie des gouverneurs du nord du pays qui ont quitté l’année dernière les rangs du PDP pour rejoindre le principal parti d’opposition, le Congrès progressiste (APC).

Romandie.com avec(©AFP / 08 juin 2014 19h13)

Plus de 3 milliards de dollars de capitaux étrangers ont quitté la Turquie

juillet 17, 2013

ANKARA – Plus de 3 milliards de dollars ont déserté les marchés turcs ces dernières semaines en raison de la conjoncture financière mondiale et de la fronde politique contre le gouvernement d’Ankara, a affirmé mercredi le vice-Premier ministre turc Ali Babacan.

Les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont eu un impact sur les marchés émergents, et les événements intérieurs (contestation politique) ont coïncidé et ont eu des effets, a expliqué M. Babacan sur la chaîne d’information NTV.

Dans la période du 17 mai au 5 juillet (…) il y a eu une sortie de capitaux de l’ordre de 3 milliards de dollars, a-t-il souligné, ajoutant que les capitaux avaient commencé à revenir en Turquie après le 5 juillet.

La Turquie reste une économie performante assise sur des fondements solides, en dépit des fluctuations globales, a tenu à rassurer M. Babacan.

En annonçant la modération prochaine de ses injections de liquidités, la Fed a mis sous pression les places émergentes comme la Turquie, qui tentent de limiter la chute de leur devise contre le billet vert.

La Banque centrale turque a fait savoir lundi qu’elle relèverait ses taux directeurs lors de sa prochaine réunion, le 23 juillet, faute d’avoir réussi à endiguer la dégringolade de sa devise par ses interventions répétées sur le marché des changes.

La fuite des capitaux pose de sérieux problèmes pour les pays émergents. L’économie turque en dépend ainsi largement pour sa croissance, qui a atteint des pics à plus de 8% en 2010 et 2011.

M. Babacan a estimé que le gouvernement islamo-conservateur turc n’envisageait pas pour l’heure de réviser sa prévision de croissance de 4% pour 2013.

Dans ce contexte de volatilité mesurée, le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a exhorté mardi soir ses citoyens à bouder les cartes de crédit, accusant les banques de plonger les Turcs dans la pauvreté en raison de leurs tarifs excessifs.

Vous savez, ces cartes de crédits, il ne faut pas les utiliser. C’est les banques qui gagnent avec leurs taux, leurs tarifs (…) Il faut mettre un terme à ce jeu, a-t-il dit lors d’un dîner de rupture du jeûne du ramadan.

Et il s’en est de nouveau pris au lobby des taux d’intérêt, les investisseurs spéculatifs, coupable à ses yeux de chercher à affaiblir l’économie turque en cherchant à quitter le pays dès lors qu’ils ressentent la moindre inquiétude sur l’avenir du pays.

La Turquie, qui réalise la moitié de son commerce extérieur avec la zone euro, a subi de plein fouet la baisse de la demande liée à une conjoncture mondiale déprimée. Cela a aggravé son déficit commercial structurellement important (6,3% estimé du PIB en 2013).

La dépréciation de la monnaie nationale (9% depuis mai) a coïncidé avec l’émergence en Turquie depuis le 31 mai d’un mouvement de mobilisation sans précédent contre le régime de M. Erdogan, accusé d’autoritarisme et de dérive islamiste.

Romandie.com avec (©AFP / 17 juillet 2013 15h56)

L’Iran en état de faillite prépare des mesures draconiennes

juin 12, 2013

PARIS – L’Iran se trouve dans un état de faillite et le régime a préparé des mesures draconiennes pour sauvegarder l’économie du pays, a affirmé mercredi à Paris le responsable d’un mouvement d’opposition en exil, en dévoilant des documents présentés comme émanant du pouvoir à Téhéran.

J’ai décidé de publier ces documents parce qu’ils concernent la vie de tous les Iraniens, témoignent de la situation catastrophique du pays et du complot préparé par le régime après les élections, a déclaré lors d’une conférence de presse à Paris Amir Hossein Jahanshahi, fondateur de la Vague verte, un mouvement d’opposition en exil au régime iranien.

L’un de ces documents, présenté comme un rapport du gouverneur de la Banque centrale iranienne, Mahmoud Bahmani, en date du 4 avril 2013, fait état d’une réelle menace d’effondrement économique du pays.

Le système bancaire est confronté à une double crise du crédit et des liquidités, des taux d’intérêt négatifs, et un manque de capital. Le ralentissement de l’économie déstabilise encore davantage le système et conduit les banques à être complètement dépendantes de la Banque centrale. Les carences budgétaires de la Banque centrale, qui l’empêchent de soutenir les banques, devraient conduire à la faillite de la plupart des banques, qui seront incapables de rembourser l’argent déposé sur les comptes, selon le rapport.

Celui-ci évoque le besoin d’une somme de 40 milliards de dollars nécessaires à la Banque centrale pour financer les banques iraniennes en 2013, dont elle ne dispose pas. Il fait aussi état d’un taux de chômage réel de 25,4%, qui monte à 38,8% chez les 15-29 ans.

Un autre document, daté du 10 avril et émanant du Conseil national de sécurité, préconise une série de mesures pour faire face au risque d’effondrement économique, dont une taxe de 20% sur les dépôts des clients dans les banques, la mise en place d’un système de rationnement alimentaire et le transfert de l’ensemble du système bancaire sous le contrôle des Gardiens de la révolution.

Le pays est en faillite, a résumé M. Jahanshahi. Et le régime demande que cette faillite soit payée par le peuple iranien. Alors que c’est le régime qui a provoqué cette situation, en finançant des mouvements terroristes et en tentant de construire la bombe atomique.

Les sanctions ont fait leur effet. Certes, le peuple en paye le prix mais le régime est aujourd’hui à genoux. Il est puissant par ses forces de sécurité, mais de plus en plus divisé et il suffirait d’une démonstration de force du peuple pour obtenir l’adhésion de l’ensemble des mécontentements dans le pays, a jugé M. Jahanshahi.

L’Iran a perdu 50% de ses revenus pétroliers en 2012 par rapport à 2011 en raison des sanctions internationales, selon le gouvernement. Celles-ci touchent les exportations pétrolières, de produits pétrochimiques et raffinés, la Banque centrale, les assurances ou encore le transport maritime.

Les grandes puissances soupçonnent l’Iran de vouloir fabriquer l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti.

L’inflation dépasse officiellement les 30% et la valeur de la monnaie nationale s’est dépréciée de près de 80% en un an et demi.

Pendant la campagne pour l’élection présidentielle, j’attendais que les candidats disent la vérité sur la catastrophe économique qui attend le peuple iranien, mais le sujet a été occulté. C’est pour cela que j’ai décidé de publier ces documents, a aussi expliqué M. Jahanshahi.

La Vague verte est un mouvement d’opposition créé en mars 2010, qui prône une alliance des oppositions iraniennes pour le renversement du régime de Téhéran et a annoncé la défection de plusieurs diplomates et militaires iraniens.

Romandie.com avec (©AFP / 12 juin 2013 13h50)

DSK inaugure une banque au Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde

mai 14, 2013

JUBA – L’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a inauguré mardi une banque d’investissement à Juba, un des rares établissements de ce type dans le plus jeune pays du monde, indépendant depuis seulement juillet 2011.

Le détail de l’actionnariat de la National Credit Bank (NCB) n’a pas été dévoilé mais y figurent des investisseurs étrangers et des Sud-soudanais.

Ce n’est pas un banque venue de l’étranger, ce sera l’une de vos banques et c’est important pour votre pays, a déclaré, à un parterre de responsables rejoints par quelques curieux, M. Strauss-Kahn, dont les apparitions publiques sont rares, depuis que sa carrière s’est arrêtée net en 2011 après une accusation de viol aux Etats-Unis.

M. Strauss-Kahn était notamment accompagné à Juba par le financier Thierry Leyne, actionnaire majoritaire de la holding financière Anatevka, basée au Luxembourg et cotée à la Bourse de Paris.

Anatevka est notamment la maison-mère du groupe Assya Asset Management, présent au Luxembourg, en Belgique, à Monaco, en Israël, en Suisse et en Roumanie. Miruna Klaus, PDG de la branche suisse de ce groupe était également présente à Juba.

Le gouverneur de la Banque centrale sud-soudanaise, Kornelio Koriom Mayik, a appelé le monde des affaires à investir dans les ressources du Soudan du Sud, pétrole, minerais, agriculture et élevage, malgré l’insécurité persistante et le manque d’infrastructure.

Ce dont (le Soudan du Sud) a besoin c’est de l’expérience nécessaire à un nouveau pays (…) de capital, d’expérience, de méthodes d’investissement de la part de gens expérimentés comme notre ami Dominique, a-t-il déclaré.

Les règles et réglementations sont en place, a-t-il assuré, bien que les nombreuses allégations de corruption ont jusqu’ici largement freiné les investissements dans le pays.

Le Soudan du Sud a conquis son indépendance du Soudan en juillet 2011, après des décennies de guerres civiles entre la rébellion sudiste et le pouvoir de Khartoum.

Le jeune pays a récupéré 75% des réserves pétrolières du Soudan d’avant partition, mais il a ces 16 derniers mois renoncé à 98% de ses recettes budgétaires, en stoppant entre janvier 2012 et avril 2013 sa production de brut, en raison d’un contentieux avec Khartoum sur les frais de transit via les oléoducs situés sur le territoire de ce dernier.

Romandie.com avec (©AFP / 14 mai 2013 21h00)

Slovénie: un conseiller du FMI pressenti pour diriger la Banque centrale

mars 28, 2013

LJUBLJANA – Un conseiller du Fonds monétaire international (FMI), Bostjan Jazbec, est pressenti par les autorités slovènes pour prendre la tête de la Banque centrale, alors que le secteur bancaire est au bord de l’implosion faisant ainsi de la Slovénie un pays candidat à une aide d’urgence de l’Union européenne.

Le mandat du Gouverneur de la Banque centrale, Marko Kranjec, expire à la mi-juillet et il a annoncé renoncer à une reconduction.

La candidature de Bostjan Jazbec, conseiller du FMI pour le Kosovo et professeur associé d’économie à l’Université de Ljubljana, est proposée par le chef de l’Etat, le social-démocrate Borut Pahor. Elle a reçu le soutien de la majorité des partis parlementaires, à commencer par le parti de centre-gauche Slovénie positive, dont est issu le nouveau Premier ministre, Alenka Bratusek.

La commission des investitures du Parlement examinera jeudi cette candidature et les parlementaires devraient passer au vote la semaine prochaine.

Si Alenka Bratusek a encore souligné mercredi que la Slovénie n’avait pas besoin d’une aide internationale après Chypre, Ljubljana doit cependant rapidement trouver des solutions pour sortir le système bancaire d’une crise sans précédent.

Parmi les anciens pays communistes, la Slovénie, ex-élève modèle de l’Union européenne et de la zone euro qu’elle a intégrée en 2007, est tombée en récession en 2012 et devrait y rester en 2013. Son système bancaire est confronté à une montagne de créances pourries (7 milliards d’euros, selon un rapport du FMI).

Le nouveau gouvernement de centre-gauche, investi par les députés slovènes le 20 mars, a annoncé la poursuite des mesures du précédent cabinet de centre-droit dirigé par le conservateur Janez Jansa, mais renversé par le Parlement, pour restructurer le système bancaire.

La loi créant une bad bank, structure de défaisance devant rassembler les actifs toxiques du secteur bancaire, et celle sur la gestion des entreprises publiques, seront amendées selon des recommandations d’experts, notamment pour renforcer le rôle de la Banque centrale.

Le FMI avait estimé le 18 mars à environ un milliard d’euros les besoins de recapitalisation des trois principales banques slovènes en 2013, un chiffre qui pourrait augmenter si les conditions économiques venaient à se détériorer.

Les taux d’intérêt des emprunts slovènes à dix ans ont continué à augmenter mercredi, face aux craintes d’une demande d’aide européenne du pays. Ils ont frôlé la barre symbolique de 7%, jugée intenable à long terme pour un pays, contre un peu plus de 6% mardi et seulement 5% la semaine dernière.

Romandie avec (©AFP / 28 mars 2013 00h36)