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Rome: Premier remaniement au sein de la Curie pour le pape

septembre 21, 2013

CITE DU VATICAN – Le pape François a effectué son premier remaniement au sein de la Curie romaine, le gouvernement du Vatican, a-t-on appris samedi auprès du Saint Siège.

Jusqu’alors responsable de l’école des nonces, l’Italien Beniamino Stella, 72 ans, a été nommé préfet de la congrégation pour le Clergé, en remplacement de Mgr Mauro Piacenza, nommé grand pénitencier.

A la tête du Synode des évêques, le souverain pontife a choisi de placer un autre Italien, Mgr Lorenzo Baldisseri, jusqu’à présent secrétaire de la congrégation pour les évêques et secrétaire du dernier conclave.

Il remplace le Croate Nikola Eterovic, nommé nonce apostolique en Allemagne.

Par ailleurs, le pape a confirmé à leurs postes Mgr Gerhard Ludwig Müller, à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, et le cardinal Fernando Filoni, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Il s’agit du premier remaniement pour le pape François au sein de la curie, après la nomination à la fin de l’été de son numéro 2, Mgr Pietro Parolin.

Le 31 août, Mgr Parolin avait été choisi par l’Argentin Jorge Maria Bergoglio, élu pape le 13 mars dernier, pour être son secrétaire d’Etat, l’équivalent d’un Premier ministre, en remplacement du controversé Tarcisio Bertone.

Ces annonces interviennent alors que début octobre, François doit réunir huit cardinaux avec lesquels il va réfléchir à des réformes au sein de l’Eglise, dont la question sensible des problèmes que connaissent les familles catholiques, notamment ceux rencontrés par les divorcés remariés.

Lors de cette réunion du 1er au 3 octobre avec les cardinaux qu’il a nommés pour le conseiller, le pape abordera également les réformes de la Curie et de la banque du Vatican.

Le pape a ensuite l’intention de confier l’examen de ces questions à un synode, une assemblée des évêques.

Romandie.com avec (©AFP / 21 septembre 2013 13h58)

Banque du Vatican: départ du directeur

juillet 2, 2013

Le directeur de la banque du Vatican, Paolo Cipriani, et son adjoint Massimo Tulli ont démissionné aujourd’hui, a annoncé le Vatican.

Ces démissions surviennent trois jours après l’arrestation d’un prélat italien lié à cette banque, l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR). Ce dernier, Mgr Nunzio Scarano, est accusé d’avoir tenté de transférer illégalement 20 millions d’euros de la Suisse vers l’Italie. Nunzio Scarano est comptable au Vatican et, selon la justice italienne qui a ouvert deux enquêtes à son sujet, cette position privilégiée l’a amené à développer un sentiment d’impunité. L’IOR est soupçonnée par la justice italienne d’implication dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent.

Le pape François, élu en mars, a annoncé mercredi la création d’une commission spéciale d’enquête sur la banque du Vatican pour s’assurer que ses activités soient « en harmonie » avec la mission de l’Eglise catholique.

Le président de l’IOR, Ernst von Freyberg, va assumer à titre provisoire les fonctions de directeur général, a précisé le Vatican.

Lefigaro.fr avec Reuters

Italie: arrestation d’un prélat dans une enquête sur la banque du Vatican

juin 28, 2013

ROME – Un prélat, un membre des services secrets italiens et un intermédiaire financier ont été arrêtés vendredi dans le cadre d’une enquête de la justice italienne sur l’Institut des oeuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, ont annoncé les médias.

Contrairement à ce qu’avaient annoncé les médias italiens, le prélat arrêté, Mgr Nunzio Scarano, n’est pas l’évêque de Salerne (sud de l’Italie), mais un prêtre appelé monseigneur, titre honorifique donné simplement en raison de son ancienneté au Saint-Siège, a précisé à l’AFP Greg Burke, conseiller en communication du Vatican.

La télévision Sky TG-24 indique que les trois hommes sont soupçonnés de fraude et corruption.

Ils ont été arrêtés par la police financière sur ordre du parquet de Rome.

Interrogée par l’AFP, la police financière n’a pas confirmé les informations, renvoyant à une conférence de presse prévue en fin de matinée.

Selon le quotidien La Repubblica, Mgr Scarano est également visé par une enquête du parquet de Salerne pour blanchiment d’argent.

Interrogé par l’AFP, le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, a indiqué que le prélat, membre de l’Administration du patrimoine du siège apostolique(APSA), l’organisme qui gère les biens du Saint-Siège, avait été suspendu depuis environ un mois, quand ses supérieurs ont su qu’il était sous enquête. Le porte-parole s’est refusé à tout autre commentaire sur cette affaire, du ressort de la police italienne.

Selon l’agence Ansa, l’enquête qui a valu l’emprisonnement de ces trois personnes porte sur le rapatriement en Italie de 20 millions d’euros en espèces depuis la Suisse.

Ces 20 millions appartiendraient à des amis de Mgr Scarano et le fonctionnaire du contre-espionnage italien arrêté se serait engagé à faire rentrer l’argent en Italie à bord d’un avion privé, moyennant une récompense de 400.000 euros, selon la même source.

L’arrestation des trois hommes a été opérée dans le cadre d’un volet indépendant d’une vaste enquête lancée par la justice italienne en septembre 2010 qui visait le président de l’IOR Ettore Gotti Tedeschi et le directeur général Paolo Cipriani de l’époque pour violation de la législation contre le blanchiment d’argent.

Des dizaines de millions d’euros avaient été bloqués dans le cadre de cette enquête qui avait conduit, entre autre, au limogeage de la direction du IOR.

Au fil des ans, des scandales retentissants ont entaché la réputation de l’IOR, des milieux criminels ayant profité de l’anonymat ou de prête-noms pour y blanchir leurs fonds.

Le plus important avait été en 1982 la faillite du Banco Ambrosiano, un scandale bancaire qui mêlait CIA et loge maçonnique. L’affaire Enimont (1993) de pots-de-vins à des partis politiques italiens a aussi éclaboussé l’IOR et plus récemment, le tribunal de Rome a détecté des cas de blanchiment d’argent mafieux à travers les arcanes de la banque.

Le Suisse René Brülhart, conseiller de l’Autorité d’information financière (AIF) qui supervise l’IOR, a indiqué que six transactions suspectes avaient été signalées en 2012.

Ces dernières années, le Vatican a renforcé à plusieurs reprises les mécanismes de contrôle du IOR et le dernier en date a été créé il y a deux jours par le pape François sous la forme d’une commission spéciale ne répondant qu’à lui, pour contrôler les activités du IOR.

Le IOR gère 19.000 comptes appartenant en majorité au clergé catholique, soit environ 7 milliards d’euros, et donc aussi bien ceux de la soeur philippine qui fait ses études à Rome que des évêques et cardinaux ou de certains diplomates, ainsi que les transferts d’argent des congrégations religieuses.

Le nouveau président du IOR, l’Allemand Ernst von Freyberg, nommé quelques jours avant la démission de l’ancien pape Benoît XVI, a entrepris de faire vérifier un par un les comptes du IOR par l’Agence américaine de consultants financiers Promontory.

Romandie.com avec (©AFP / 28 juin 2013 10h42)

La banque du Vatican à l’heure de vérité

juillet 9, 2012
 
Des cardinaux, au Vatican, pendant une audience du pape Benoît XVI au mois de juin.
Des cardinaux, au Vatican, pendant une audience du pape Benoît XVI au mois de juin. Crédits photo : Maria Grazia Picciarella/INSIDE / PANORAMIC

Dans la tourmente, l’Institut pour les œuvres religieuses attend un quitus du Conseil de l’Europe.

La banque du Vatican, plus qu’à un coffre-fort, ressemble à un château fort. Un vrai, de forme ronde, avec d’épaisses murailles. Disgracieux, il rompt l’harmonie des lignes architecturale du palais apostolique mais il est sous les fenêtres du Pape, comme protégé par la solide caserne des gardes suisses. Il faut être prélat, prêtre, religieux, religieuse ou laïc salarié du Vatican pour y pénétrer et avoir le droit d’y détenir un compte. Il y en a 33 000: l’immense majorité des clients de cette banque sui generis– dont le chiffre d’affaires avoisine 6 milliards d’euros – ne vit pas à Rome mais dans le monde entier.Personne d’ailleurs ne parle à Rome de «banque du Vatican». On dit «IOR». Prononcez «or» en y ajoutant un «i». Plus sérieusement: Institut pour les œuvres religieuses. Discrète, cette vénérable institution fut fondée, il y a soixante-dix ans, le 27 juin 1942, par Pie XII. Elle n’apparaît au grand public que lors du scandale retentissant, dit «affaire Marcinkus» et «Banco ambrosiano», dans les années 1980. Jean-Paul II lança alors un premier train de réformes pour mieux contrôler l’activité de cette institution en créant un haut conseil de surveillance composé de cardinaux.

Mais l’IOR vient de revenir cette année sur le devant de la scène avec le spectaculaire limogeage, en mai dernier, de son président Ettore Gotti Tedeschi. Complexe, cette décision est en partie liée à un second train de réformes lancé cette fois pour adapter cette institution financière, non plus à un meilleur contrôle interne, mais aux critères internationaux qui délivrent un label antiblanchiment d’argent sale. Gotti Tedeschi, banquier italien de bonne renommée, avait précisément été appelé à ce poste il y a trois ans pour mener à bien cette réforme.

Deux alertes rouges avaient déclenché cette volonté de mettre la banque en conformité avec certaines règles internationales. L’une est actuellement traitée par la magistrature italienne et concerne le diocèse sicilien de Trapani. Son évêque – il a été remercié depuis -, aurait été abusé par un prêtre peu scrupuleux et escroc qui aurait utilisé le compte de son supérieur à l’IOR pour faire transiter de l’argent suspect…

L’autre alerte touchait un transfert de fonds, l’an passé, de 23 millions d’euros entre l’IOR et une banque italienne. Il fut gelé par les autorités italiennes parce que celles-ci doutaient de l’origine de cet argent. Tout soupçon a été levé depuis. Les fonds ont été libérés.

Informé de ces problèmes, Benoît XVI a exigé que la banque du Vatican soit «irréprochable» et Ettore Gotti Tedeschi était l’homme clé de la réforme. Mais cet hiver, l’accord sur cet objectif de transparence s’est heurté à deux visions opposées.

Les uns insistaient sur la transparence à mettre en place au plus vite. Les autres sur l’indépendance à préserver à tout prix, car le Saint-Siège est aussi une entité internationale souveraine. Le banquier italien, laïc, a sans doute bousculé des habitudes et a notamment fait les frais de cette querelle de méthode.

L’épilogue du dilemme entre souveraineté et transparence devrait toutefois intervenir au cours de cet été, probablement à la mi-août. La «banque du Vatican» va revenir dans l’actualité car l’organisme Moneyval, basé à Strasbourg et qui dépend du Conseil de l’Europe, publiera le rapport (260 pages) disant si l’IOR a obtenu son certificat de banque propre.

Quarante-neuf critères

Cette «évaluation» menée par Moneyval – à la demande explicite du Saint-Siège – repose sur deux semaines d’audit approfondi au Vatican, en novembre 2011 et en mars 2012. Et sur une étude en séance plénière de cet organisme européen qui s’est déroulée à Strasbourg, mercredi dernier.

Samedi, le Saint-Siège n’avait toujours pas reçu le rapport. Il est toujours tenu secret car le Vatican doit, selon la procédure, y répondre par des commentaires qui seront ajoutés au texte final. Il aura un mois pour le faire. L’ensemble sera ensuite publié de concert à Rome et à Strasbourg et le verdict de Moneyval sera enfin connu…

Au plus haut niveau du Saint-Siège, on ne s’inquiète pas outre mesure, car la «banque du Vatican» devrait obtenir un blanc-seing de la part de l’organisme européen. Sur les 49 critères imposés pour délivrer le label de banque propre, l’IOR en satisferait 41. Il lui serait donc demandé de corriger huit points dans un délai raisonnable. S’il y avait eu plus de dix points à corriger, l’IOR aurait été classé dans les banques non fréquentables.

Une heureuse conclusion probable d’un dossier financier très technique qui devrait aussi apporter un peu de baume à une maison Vatican encore profondément blessée par la fuite et la publication de documents personnels du Pape. Mais cette crise-là est encore loin d’être résolue.

Lefigaro.fr par Jean-Marie Guénois

Blanchissement: le Vatican sous la surveillance des Américains

mars 9, 2012

Le département d’État américain a ajouté le Saint-Siège à une liste d’États vulnérables au blanchiment d’argent.

Le Vatican, nouveau paradis… du blanchiment d’argent? Les États-Unis ont en tout cas ajouté le Saint-Siège à une liste de 68 États où la situation est jugée «préoccupante», selon le rapport annuel du département d’État américain sur la lutte contre le trafic de drogue dans le monde.

Le Saint-Siège rejoint ainsi l’Albanie, l’Algérie, la Belgique, l’Égypte, l’Irlande, le Portugal ou encore le Vietnam. Ces États se situent en fait dans une catégorie intermédiaire entre, d’une part 76 pays où la situation est jugée sous contrôle et, d’autre part 66 autres où le blanchiment d’argent apparaît comment une «préoccupation première». Parmi ces derniers se trouvent l’Afghanistan, le Brésil, la Chine, la Russie, l’Irak mais aussi les Etats-Unis et la France.

«Être classé dans cette catégorie traduit seulement une vulnérabilité du système financier au blanchiment d’argent, tempère donc Susan Pittman, du Bureau international des stupéfiants et de l’application de la loi, au sein du département d’État. Le volume important des devises qui entrent au Vatican le rend vulnérable au blanchiment.»

Une Autorité financière du Vatican créée fin 2010

Pourtant, le Vatican a adopté depuis la fin de l’année 2010 de nouvelles règles de transparence financière pour se conformer aux normes internationales, après que la Banque du Vatican a vu 23 millions d’euros de ses avoirs dans les banques italiennes gelés le cadre d’une enquête pour infraction à la loi européenne antiblanchiment.

Le pape Benoît XVI a ainsi créé une Autorité financière du Vatican pour lutter contre le blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme. Le Saint-Siège espère ainsi intégrer la «liste blanche» de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) des pays qui respectent les standards internationaux contre la fraude fiscale et le blanchiment. La décision est attendue en juin.

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