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Congo: Suite aux nom­breuses plaintes des ba­rons, Sas­sou lâche Kiki et choi­sit Omar De­nis Ju­nior

septembre 23, 2022

Mal­gré une ac­tive com­mu­ni­ca­tion, le mi­nistre de la co­opé­ra­tion in­ter­na­tio­nale peine à s’im­po­ser au sein du gou­ver­ne­ment où plu­sieurs mi­nistres s’agacent de son ac­ti­visme. Sa loi « PPP » n’a tou­jours pas été pré­sen­tée et le chef de l’Etat congo­lais le main­tien à bonne dis­tance des af­faires pré­si­den­tielles.

La scène a sus­cité un cer­tain ma­laise au sein du gou­ver­ne­ment. Le 13 sep­tembre, le mi­nistre de la co­opé­ra­tion in­ter­na­tio­nale et des par­te­na­riats pu­blic-privé (PPP), De­nis Chris­tel Sas­sou Nguesso, dit « Kiki », a pro­noncé un dis­cours sur la pro­priété in­tel­lec­tuelle. Une adresse en ap­pa­rence ano­dine si elle n’avait pas été ef­fec­tuée en lieu et place d’un autre mi­nistre du gou­ver­ne­ment congo­lais, An­toine Ni­cé­phore Tho­mas Fylla Saint-Eudes, à la tête du por­te­feuille du dé­ve­lop­pe­ment in­dus­triel.

Dos­sier rwan­dais

Si l’épi­sode a fait grin­cer des dents à Braz­za­ville, c’est que ce n’est pas la pre­mière fois que le fils du pré­sident congo­lais De­nis Sas­sou Nguesso élar­git ses pré­ro­ga­tives au-delà de son mi­nis­tère. Jouis­sant d’un por­te­feuille aux contours flous, ses at­tri­bu­tions s’étendent de l’éco­no­mie à la di­plo­ma­tie.

Sur les dos­siers in­ter­na­tio­naux, il s’est ainsi per­mis cer­taines « li­ber­tés », tout par­ti­cu­liè­re­ment avec Ki­gali. A son ini­tia­tive en avril, Braz­za­ville a si­gné pas moins de huit ac­cords, pro­to­coles, mé­mo­ran­dum, tou­chant au com­merce, à la culture, à l’en­vi­ron­ne­ment, aux mines, à la jeu­nesse, ou en­core au sec­teur de l’in­ves­tis­se­ment (AI du 29/​03/​22). Fort de sa proxi­mité avec le fils du pré­sident rwan­dais, Ivan Ka­game, il n’a en re­vanche tenu in­formé qu’à la marge ses col­lègues du gou­ver­ne­ment, au pre­mier rang des­quels le chef de la di­plo­ma­tie congo­laise, Jean-Claude Ga­kosso.

De­nis Chris­tel Sas­sou Nguesso a ainsi per­son­nel­le­ment su­per­visé la si­gna­ture du PPP de la zone in­dus­trielle de Ma­lou­kou concé­dée au fonds d’in­ves­tis­se­ment rwan­dais Crys­tal Ven­tures, proche du parti pré­si­den­tiel du Front pa­trio­tique rwan­dais, qui com­prend éga­le­ment la ces­sion de terres agri­coles (AI du 28/​04/​22). Or, le com­plexe est si­tué sur le dé­bou­ché du fu­tur point route-rail tra­ver­sant le fleuve Congo, ce qui n’a pas man­qué de sus­ci­ter un cer­tain aga­ce­ment à Kin­shasa au mo­ment où les ten­sions dans l’est de la RDC s’in­ten­si­fiaient au­tour du M23.

Loi sur les PPP

Pro­jet phare au len­de­main de son ac­ces­sion au mi­nis­tère, la grande loi du mi­nistre de la co­opé­ra­tion in­ter­na­tio­nale sur les PPP n’a tou­jours pas vu le jour. Lors d’un conseil des mi­nistres, De­nis Chris­tel Sas­sou Nguesso s’est même vu de­man­der par le pré­sident de « re­tra­vailler » le dos­sier. Le pro­jet, fi­na­le­ment va­lidé lors du der­nier conseil des mi­nistres du 13 août, de­vrait être pré­senté les pro­chaines se­maines de­vant le par­le­ment.

Son style sus­cite aussi cer­taines cris­pa­tions au sein de l’équipe du pre­mier mi­nistre d’Ana­tole Col­li­net Ma­kosso. Plu­sieurs mi­nistres et cadres de la ma­jo­rité pré­si­den­tielle se sont ainsi di­rec­te­ment émus au­près de la pri­ma­ture du train de vie du mi­nistre. Parmi les élé­ments re­mon­tés fi­gurent no­tam­ment le re­cours ré­gu­lier à des jets pri­vés lors de ses mis­sions en Eu­rope aux dé­pens de vols ré­gu­lier Air France uti­li­sés par les dé­lé­ga­tions.

« Kiki » conti­nue néan­moins de dis­po­ser de sou­tiens au sein du gou­ver­ne­ment, à l’ins­tar du mi­nistre de la com­mu­ni­ca­tion, Thierry Moun­galla, ou en­core d’Inès Ne­fer In­gani, mi­nistre de la pro­mo­tion de la femme et de l’in­té­gra­tion de la femme au dé­ve­lop­pe­ment. Un ap­pui non né­gli­geable dans une hy­po­thé­tique course à la suc­ces­sion : cette der­nière est en ef­fet res­pon­sable de la sec­tion fé­mi­nine du Parti congo­lais du tra­vail (PCT), la for­ma­tion po­li­tique au pou­voir au sein de la­quelle « Kiki » manque cruel­le­ment de re­lais face aux ba­rons.

En pé­ri­phé­rie de l’en­tou­rage ?

Ces der­niers mois, il est en re­vanche ap­paru à l’écart du pre­mier cercle pré­si­den­tiel. Il s’est no­tam­ment éloi­gné de l’in­fluent conseiller spé­cial du pré­sident congo­lais Maxime Gand­zion, qui est éga­le­ment son oncle par al­liance.

Il fait aussi face à l’om­ni­pré­sence au­près du chef de l’Etat d’Omar De­nis Bongo Ju­nior, pe­tit-fils de Sas­sou, mais aussi de Ro­drigue Nguesso, fils de Mau­rice Nguesso, frère aîné du chef de l’Etat. « Kiki » n’a ainsi pas été des va­cances es­ti­vales du pa­triarche en Tur­quie, or­ga­ni­sées par Maxime Gand­zion et par la dé­sor­mais in­con­tour­nable conseillère franco-rwan­daise, Fran­çoise Joly (AI du 24/​01/​22). Il n’a pas non plus ac­com­pa­gné son père à l’in­ves­ti­ture le 13 sep­tembre du pré­sident ke­nyan William Ruto à Nai­robi.

Une ab­sence d’au­tant plus re­mar­quée que le mi­nistre de l’amé­na­ge­ment du ter­ri­toire et des in­fra­struc­tures, Jean-Jacques Bouya, fai­sait par­tie des deux es­ca­pades. En dif­fi­culté il y a en­core quelques mois, Bouya – par ailleurs cou­sin de Sas­sou – a opéré un dis­cret re­tour en se rap­pro­chant no­tam­ment de Fran­çoise Joly. Or ce poids lourd du gou­ver­ne­ment croise ré­gu­liè­re­ment le fer avec « De­nis Chris­tel » sur plu­sieurs dos­siers stra­té­giques, à l’ins­tar de ce­lui de la créance congo­laise contrac­tée au­près du géant turc Summa, ou en­core sur le re­dé­mar­rage de l’ac­ti­vité de la com­pa­gnie aé­rienne ECair. L’ac­cord de re­prise de la so­ciété, si­gné avec l’in­ves­tis­seur sud-afri­cain Al­le­giance Ca­pi­tal, ap­porté par De­nis Chris­tel Sas­sou Nguesso, est for­te­ment contesté en in­terne (AI du 21/​07/​22).

Coup de com

Reste que si « Kiki » est en dif­fi­culté à Braz­za­ville, il conti­nue de main­te­nir une com ac­tive, tout par­ti­cu­liè­re­ment à l’in­ter­na­tio­nal (AI du 13/​09/​22). Il s’ap­puie pour cela sur une équipe de fi­dèles qu’il a consti­tuée au mi­nis­tère, tou­jours logé dans les an­ciens lo­caux de Co­trade, l’an­cienne en­tre­prise de tra­ding de la So­ciété na­tio­nale des pé­troles du Congo (SNPC) dont il fut lui-même un cadre.

Au sein de son ca­bi­net, il dis­pose de son propre spin doc­tor et ami per­son­nel : l’homme d’af­faires ac­tif dans les mé­dias, Vé­rone Man­kou (AI du 13/​09/​22). Le pa­tron de la webtv, Vox TV est à la tête de plu­sieurs so­cié­tés de com­mu­ni­ca­tion. Autre fi­gure in­fluente au­près du mi­nistre : Na­tha­lie Bumba, se­conde épouse de « Kiki ». Cette der­nière garde un re­gard sur le ca­bi­net de son mari à tra­vers le dir’ cab’ Max Monka, qui est éga­le­ment son pas­teur à l’église de ré­veil Re­ho­both de Braz­za­ville.

©️ Co­py­right Africa In­tel­li­gence par Actu242.com Sep 23rd, 2022 at 10:30

[Enquête] Ventes d’armes : les derniers barons du marché africain

mars 31, 2022
De g. à dr., Aboubacar Hima, Rafi Dermardirossian et Ivor Ichikowitz. © MONTAGE JA : Jean-Marc Pau pour JA

Dans un secteur où la mainmise des États est presque totale, on retrouve encore quelques « courtiers » opérant en marge du commerce régulé de matériel militaire sur le continent. Pleins feux sur trois figures clés d’un business aussi juteux qu’opaque.

Depuis plusieurs semaines, le fracas des canons russes en Ukraine rappelle à l’Europe un bien mauvais souvenir. Celui de la guerre. Les pays européens s’y étaient préparés. À partir de 2014, date de l’annexion de la Crimée, l’Europe est redevenue l’un des points chauds du commerce mondial des armes. En Afrique, l’acquisition de matériel militaire a certes diminué de 13 % entre 2015 et 2020. Mais, confronté à de nombreuses menaces sécuritaires – terrorisme, criminalité transnationale, piraterie –, le continent demeure tout particulièrement concerné.

« Nous serons obligés d’augmenter nos forces de défense. Nous serons obligés d’accroître la protection de nos frontières. Nous serons obligés d’acheter des armes », a récemment déclaré le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, réagissant au départ annoncé de l’armée française du Mali.

LA RUSSIE, QUI EST DEVENUE EN 2020 LE PREMIER EXPORTATEUR D’ARMES SUR LE CONTINENT, OPÈRE VIA ROSOBORONEXPORT, UNE ORGANISATION D’ÉTAT

Dans cette course effrénée, les États africains font de plus en plus appel à des sociétés étatiques ou liées directement à des pays producteurs. La Russie, qui est devenue en 2020 le premier exportateur d’armes sur le continent, opère via Rosoboronexport, une organisation d’État. En France, Thalès, Safran ou Dassault ont pignon sur rue. Lors de ses récents séjours en République démocratique du Congo (RDC) et au Sénégal, Recep Tayyip Erdogan était accompagné par Ismail Demir, le président de l’Industrie turque de la défense (SSB). Acteur militaire de plus en plus important, Ankara ambitionne de faire de la Foire internationale de l’industrie de la défense (Idef), qui se tient chaque année à Istanbul, un rendez-vous incontournable des décideurs africains. En 2021, Erdogan l’avait inaugurée avec le président sierra-léonais, Julius Maada Bio.

Mauvaise presse

En marge de ce commerce régulé entre acteurs bien identifiés, on retrouve encore quelques oiseaux rares, représentants d’une époque révolue. Des intermédiaires qui, pour la plupart, évitent les feux des projecteurs tant le métier a mauvaise presse.

Ils ne sont pas Viktor Bout et n’auront sans doute jamais les honneurs du cinéma hollywoodien. Mais ils incarnent, chacun à leur manière, un business africain funeste où armes légères, avions de seconde main et véhicules blindés en tout genre s’achètent toujours à prix d’or. On les appelle marchands d’armes. Eux préfèrent le terme plus lisse de courtiers en armement. Comme pour donner l’impression qu’on peut vendre des armes comme on échange des matières premières.

Dans cette enquête, nous avons choisi de nous attarder sur trois profils : Aboubacar Hima, Ivor Ichikowitz et Rafi Dermardirossian. Le premier, basé à Niamey, fut à l’origine d’un gros scandale de corruption. Le deuxième fait œuvre de philanthropie tout en possédant la plus grande entreprise d’armement du continent. Enfin, le dernier est un négociant franco-libanais d’une quarantaine d’années qui s’est installé à Ouagadougou au début de la décennie 2010. Quand et comment se sont-ils implantés en Afrique ? Quels sont leurs réseaux ? Qui fournissent-ils ? JA a mené l’enquête.

Avec Jeune Afrique par Vincent Duhem

Arrestation de l’ex-chef de la marine bissau-guinéenne

avril 4, 2013
PRAIA (Reuters) – Les services anti-narcotiques américains ont interpellé au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest l’ancien chef d’état-major de la marine de la Guinée-Bissau, recherché par les Etats-Unis comme l’un des principaux trafiquants de drogue dans le monde, a-t-on appris auprès de deux sources impliquées dans l’opération montée avec des agents secrets.

Le contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto, impliqué dans plusieurs coups d’Etat ratés dans l’ancienne colonie portugaise d’Afrique occidentale, a été arrêté mardi en compagnie de quatre autres personnes sur une embarcation naviguant dans les eaux internationales.

Le contre-amiral a été conduit sous escorte dans l’archipel du Cap-Vert, d’où il sera acheminé par avion aux Etats-Unis pour répondre à la justice américaine.

Il fait partie des deux ressortissants bissau-guinéens présentés en 2010 par les Etats-Unis comme des barons de la drogue soupçonnés d’être mêlés à la contrebande de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud.

Selon le département américain au Trésor, Bubo Na Tchuto et le chef d’état-major de l’armée de l’air Ibraima Papa Camara ont joué un rôle dans l’acheminement par avion de plusieurs centaines de kilos de cocaïne du Venezuela vers la Guinée-Bissau en juillet 2008.

Reuters

Sénégal : Sall, Hollande et les biens mal acquis

mars 6, 2013
 

François Hollande et Macky Sall, le 1er mars 2013, à l'Élysée. François Hollande et Macky Sall, le 1er mars 2013, à l’Élysée. © Bertrand Guay/AFP

Lors de leur rencontre à Paris, le 1er mars, les présidents sénégalais, Macky Sall, et français, François Hollande, ont échangé des informations sur la traque de biens mal acquis des ex-barons du clan Wade.

Il a beaucoup été question de la traque aux biens mal acquis lors d’un entretien entre Macky Sall et François Hollande, le 1er mars à l’Élysée. Le président sénégalais, qui effectuait en France une visite de trois jours, a expliqué à son homologue les procédures engagées dans son pays contre plusieurs anciens ministres et conseillers d’Abdoulaye Wade, notamment Karim, son fils. Sall a précisé que « de forts soupçons » pèsent sur ces personnes en raison de l’importance considérable de leurs patrimoines respectifs. Le volet français de l’enquête ouverte à Paris en décembre, à la suite d’une plainte de l’État du Sénégal, n’a en revanche pas été abordé. À l’évocation du nom de l’ancien président, François Hollande s’est enquis de sa situation. Sall lui a indiqué qu’il résidait à Versailles.

Jeuneafrique.com

Côte d’Ivoire/Procès des ex-barons de la filière café-cacao : Une facture de plus de 2 milliards de fcfa sans propriétaire

juillet 11, 2012
 

Me Niamien Antoine, notaire de son état était à la barre hier mardi 10 juillet pour être entendu dans le cadre du procès des ex-barons de la filière café-cacao, par le tribunal présidé par le juge Ahmed Coulibaly. Le notaire a été entendu sur l`affaire de l`acquisition de la société Sifca-coop par le Fdpcc. Une facture de 2,16 milliards de fcfa aurait été émise par le prévenu pour le règlement de ses honoraires et les frais des actes produits par son étude. Ce que réfute Me Niamien Antoine arguant qu`il n`a perçu que ce qui lui revient de droit au titre de ses prestations et qui s`élèvent en tout à 771 millions de fcfa.

Le président du tribunal et le procureur ont donc invité Henri Amouzou et Théophile Kouassi, les premiers responsables du Fdpcc à se prononcer sur la question. Le dernier cité a indiqué qu`il a décaissé les 2,16 milliards sur la base d`une facture que lui a transmis son conseil au nom du notaire. Ledit conseil aurait a cet effet adressé un courrier aux responsables du Fdpcc pour leur signifier que les 2,16 milliards de fcfa devaient servir à payer les honoraires des professionnels intervenus dans l`opération d`acquisition de la société Sifca-coop(avocats, notaire…).

Le tribunal s’est retrouvé donc avec une facture qui a été payée par le Fdpcc mais dont le bénéficiaire reste introuvable vu que le notaire à qui elle est imputée soutient avoir perçu uniquement ses honoraires. De leur côté, les responsables du Fdpcc affirment avoir payé sur la base de la facture à eux présentée par leur conseil, pour leur aurait-il dit, régler la note du notaire. L`autre prévenu entendu au cours de l`audience d`hier est M. Souanga Koffi, ex-Directeur général de la Simatp, société créée à l`initiative du Fgccc, avec pour mission d`importer du matériel agricole à revendre. Pour les prochaines audiences, le tribunal et le ministère public ont décidé de faire appel aux experts qui viendront éclaircir certaines zones d`ombre.

L’Inter par Franck SOUHONE

Présidentielle égyptienne : la candidature de Chafiq mise en cause

juin 5, 2012

La candidature à des fonctions politiques des anciens caciques du régime Moubarak est suspendue à une décision de la Haute Cour constitutionnelle. De ce fait, des opposants réclament que le second tour de la présidentielle, qui doit se jouer entre le « candidat de l’armée » et celui des Frères musulmans, soit suspendue.

Les anciens barons du régime de Hosni Moubarak peuvent-ils avoir des responsabilités politiques dans le nouveau régime ? En Égypte, la question n’a jamais été aussi brûlante depuis que Ahmad Chafiq, l’ancien chef d’état-major et dernier Premier ministre de l’ex-raïs, s’est qualifié pour le second tour de la présidentielle, les 16 et 17 juin, face au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi.

Formé de candidats malheureux – Abdel Moneim Aboul Foutouh (islamiste modéré), Hamdeen Sabbahi (nassérien) et Khaled Ali -, de mouvements de jeunes et de plusieurs partis politiques de gauche ou libéraux, un vaste mouvement contestataire s’organise désormais pour réclamer la suspension du second tour du scrutin. Objectif : obtenir une réponse à une question de justice qui pourrait tout bouleverser.

« Isolement politique »

De fait, en avril, le Parlement a adopté une loi dite d’« isolement politique » qui prévoit d’« interdire à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate [PND, parti de Moubarak] maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique » d’exercer des droits politiques pendant dix ans. Le Conseil militaire au pouvoir l’avait ratifiée.

La candidature de Chafiq avait d’abord été invalidée, dans l’attente d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle qui n’a toujours pas eu lieu.

En raison de cette loi, la candidature de Chafiq avait d’abord été invalidée par la commission électorale. Puis celle-ci avait ensuite accepté un appel déposé par Chafiq et décidé de s’adresser à la justice pour qu’elle statue sur la constitutionnalité de l’amendement ajouté à la loi électorale. Mais aucune date n’avait été fixée pour la décision de la Haute Cour constitutionnelle.

Si l’invalidation de la candidature de Chafiq était confirmée, le troisième homme du premier tour, le nassérien Hamdeen Sabbahi, pourrait se voir qualifié pour le second tour.

Jeuneafrique.com avec AFP 

De la Pergola à la prison de Boundiali: Comment Boundiali a accueilli ses prisonniers

juillet 13, 2011

Le transfert des barons de l’ancien régime de la ‘’Refondation’’ à la prison de Boundiali suscite des commentaires de tous ordres au sein de la population.

De la grande gare aux grandes surfaces en passant par le marché et les lieux de rassemblement de la ville, la nouvelle du transfert des prisonniers de la Pergola est devenue, en un temps record, le principal sujet de conversation pour les populations de Boundiali.

C’est à l’écoute de la radio des Nations Unies (onuciFm) qu’elles ont été informées de la présence des membres de l’ancienne équipe gouvernementale Aké N’Gbo, de quelques dignitaires du pouvoir Fpi, du temps de l’ancien président Laurent Gbagbo. Arrivé à la tombée du soir dans la ville, le cortège s’est dirigé directement à la prison civile sans tambour ni trompette. Passant ainsi inaperçu devant une population habituée aux longs cortèges de véhicules 4×4, au son de sirènes et aux signaux de gyrophares du temps des forces nouvelles. Passé l’effet de surprise, chacun appelait ses proches pour vérifier l’information avant de la partager. Pour en avoir le cœur net, certains se sont rendus au quartier Résidentiel où se trouve la prison civile. C’est le cas de Sékongo Inza, fonctionnaire à la retraite, qui a perdu deux parents à Abobo pendant les tueries de la période post-électorale. Profitant du dimanche, il est allé s’assurer de l’information pour la transmettre à sa famille.

A l’approche du lieu de détention, le dispositif inhabituel mis en place par les hommes du commandant Jah Gao, a fini par le convaincre de la présence effective des personnalités identifiées comme faisant partie des dignitaires du Front populaire ivoirien (Fpi), transférés à Boundiali. « Je suis content pour toutes ces personnes qui ont tant souffert des atrocités commises par ces hommes sans cœur. Ils ont tant méprisé les ressortissants du Nord qu’aujourd’hui, je trouve normal qu’ils séjournent dans notre cité afin de se familiariser avec le peuple épris de paix et de justice », raconte-t-il.

Satisfaction et soulagement pour la quasi-totalité des personnes rencontrées sur place. Mais également une inquiétude pour tous. Des prisonniers (24) dont le nombre est jugé par certains, trop élevé pour la petite commune de Boundiali. « Avec ces personnes qui nous ont terrorisés pendant une décennie, il faut s’attendre à tout », ajoutera l’un d’entre eux, sous le couvert de l’anonymat. Précédemment domicilié à Yopougon, notre interlocuteur est arrivé à Boundiali pendant les événements qui ont secoué le pays après la proclamation des résultats de la présidentielle. Visiblement encore sous le choc, il a du mal à retenir ces larmes, à l’idée que ceux qui sont à la base de son malheur, sont non loin de lui. Raison pour laquelle, il souhaite que les nouvelles autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour le bouclage de la zone ; sait-on jamais.

Nord-Sud
Cheick Timité, envoyé spécial à Boundiali

Destabilisation du régime Ouattara: Les barons du FPI en exil divisés

juin 21, 2011

Une opération de déstabilisation du nouveau régime est en cours dans les pays frontaliers et de la sous-région (Ghana-Bénin-Togo) où les pontes de l’ancien régime ont trouvé refuge après la chute de Laurent Gbagbo, le refondateur en chef.

Le dilemme des barons du régime déchu est cornélien. Faut-il oui ou non faire, maintenant, un putsch contre le régime de Ouattara? Sur la question, les avis sont partagés au sein des refondateurs qui ont trouvé refuge dans les pays de la sous-région (Ghana-Bénin-Togo) depuis la chute de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo.

Pour les tenants de la thèse du putsch, si l’opération est menée, maintenant, elle aura plus de succès, car l’armée fidèle au président Ouattara, qui a fait le coup de feu à Abidjan avec les forces de Laurent Gbagbo, n’est plus homogène. Les forces républicaines, selon eux, montrent un visage d’une armée désunie et minée en interne par des conflits entre les chefs de guerre qui se sont reparti les centres d’intérêts économiques d’Abidjan. Ils sont plutôt préoccupés à se mener une course à l’enrichissement. Pire, soutiennent-ils, ils ne maîtrisent plus leurs éléments à la limite devenus pour la plupart des crève-la-faim. De ce fait, ceux-ci sont plus préoccupés à faire du racket sur le terrain pour assurer leur pitance journalière. Mais, aussi et surtout, se convainquent-ils, la situation de cafouillage où tout le monde porte le treillis, est une aubaine pour que les hommes qui seront commis à la mission se fondent dans la masse afin de créer la chienlit.

Mais, de l’autre côté, les tenants de la thèse contraire sont sceptiques quant à la réussite d’une telle opération. La raison, leur mentor, Laurent Gbagbo, est en résidence surveillée à Korhogo, une ville contrôlée par les forces républicaines, et plusieurs cadres de leur formation politique sont aux mains des nouveaux hommes forts d’Abidjan. Ils estiment qu’au risque d’exposer la vie du ‘‘woody’’, il est bon et sage de surseoir à toute entreprise qui pourrait s’avérer une aventure périlleuse. Ils attirent l’attention de leurs camarades sur la réaction des forces internationales qui assurent la protection du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Elles pourraient intervenir si son régime était attaqué.

Toutefois, l’idée fait son chemin. De bonnes sources, les refondateurs ont eu le temps de planquer beaucoup d’argent qu’ils pourraient utiliser pour cette opération. Ainsi, entre 2009-2010, ce sont plus de six milliards de Fcfa qui ont été domiciliés dans des banques gambiennes. Et ces fonds, les déposants peuvent à tout moment en disposer. Une Ong française qui œuvre dans le domaine de la prévention des conflits en Afrique (nous taisons volontairement le nom), revenue d’une mission au Ghana, au Bénin, au Togo et en Angola, selon nos sources, ont corroboré la thèse selon laquelle les hommes de Laurent Gbagbo s’apprêtent à frapper le nouveau régime.

Pour ce faire, selon leurs investigations, les refondateurs exilés ont passé un contrat avec une entreprise privée suisse pour former les déserteurs de l’armée ivoirienne, qui ont trouvé gîte et couverts dans ces pays, sur une période de six semaines avant qu’ils n’entrent en action.

L’Expression K. Marras. D