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Challenge start-up Bassin du Congo : les lauréats à nouveau honorés

mai 11, 2023

Les trois gagnants de Challenge start-up Bassin du Congo 2023, parmi lesquels le jeune Congolais Luvick Otoka Eyenget, ont reçu officiellement, le 11 mai, leurs financements et d’autres récompenses. Ils avaient été distingués lors du septième Salon international de la technologie et de l’innovation de l’Afrique centrale (Osiane).

Les lauréats posant avec les promoteurs du salon Osiane/Adiac

La cérémonie de remise des prix, supervisée par le président de l’organisation non gouvernementale Pratic, Luc Missidimbazi, promoteur du salon Osiane, en présente des partenaires de la plateforme, a consisté à la signature des décharges par les bénéficiaires. Le premier lauréat, Luvick Otoka Eyenget, a obtenu un virement bancaire de 10000 dollars (5,9 millions FCFA), l’engagement de billet et frais de séjour pour sa participation au salon de technologie à Las Vegas, aux États-Unis, en janvier prochain.

Concernant les deux autres lauréats, le startupeur gabonais promeur de Yubile technologie, Holden Opolo Mbany, a signé la décharge et reçu en espèces son enveloppe de 4000 dollars et des kits, tandis que son homologue congolais, Josué Tshilumba, basé à Lumbumbashi, a obtenu en espèces son enveloppe de 1000 dollars (environ 597500 FCFA).

En recevant à nouveau ces jeunes startupeurs, le promoteur du salon Osiane a voulu joindre l’acte à la parole dans son engagement à accompagner l’innovation et le développement numérique sur le continent. « Le salon Osiane est porté principalement par certains sponsors que sont MTN Congo, Canal Box, l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques, Congo Télécom… Ce n’est pas la valeur de l’argent qui compte, mais surtout l’accompagnement que nous apportons aux jeunes pour mettre en place leurs projets de création », a estimé Luc Missidimbazi.

Organisé annuellement dans l’intérêt de promouvoir l’innovation technologique et le développement des start-up en Afrique, le salon Osiane 2023 a attiré de nombreux entrepreneurs, des investisseurs et des experts de renommée mondiale. Le prix Challenge start-up du salon a été l’un des temps forts du rassemblement dédié aux nouvelles technologies. Les trois lauréats ont été primés après un processus de sélection « rigoureux » de 237 candidatures, puis de 10 candidats présélectionnés.

Les candidats ont été évalués selon des critères tels que l’innovation, le potentiel de croissance, l’impact social et la viabilité commerciale. En effet, le promoteur du Laboratoire d’innovation technologique et d’intelligence artificielle (Litia), Luvick Otoka Eyenget, a séduit le jury pour non seulement l’originalité de sa création, mais également, pour la viabilité du projet.

La start-up Tilia, à ce jour, a présenté au moins cinq prototypes de détecteur de gaz : le premier modèle de « Keba na gaz » est celui qui a été présenté lors de cette édition 2023. Ce prototype émet des sons bips pour interpeller les membres du ménage dès que le gaz est détecté. Son inventeur vient d’engager la procédure d’obtention de la certification auprès de l’Agence congolaise de la qualité et de normalisation. Les quatre autres ont leurs originalités ; chaque appareil étant équipé de batterie incorporée et capable de renseigner sur la température ambiante dans la cuisine, l’humidité et le taux de gaz en circulation dans la pièce.

Avec Adiac-Congo par Fiacre Kombo

One Forest Summit : quelle place pour les communautés autochtones ?

mars 2, 2023

Consacré à la protection des forêts primaires, le One Forest Summit a accueilli, du 1er au 2 mars, décideurs, scientifiques, entreprises et société civile. Les populations des forêts du bassin du Congo non plus ne manquent pas à l’appel, et elles espèrent être entendues.

Des gardes forestiers dans la réserve nationale « Bois des Géants » à Libreville, le 28 février 2023. © LUDOVIC MARIN/AFP

Donner aux grands pays forestiers des solutions très concrètes leur permettant de bénéficier de retombées économiques tout en élaborant des politiques plus protectrices des forêts ; renforcer la coopération scientifique entre les trois bassins tropicaux du monde ; mobiliser les moyens innovants ou audacieux qu’il conviendra d’articuler et de concrétiser. Les objectifs du One Forest Summit de Libreville sont connus. Les atteindre requiert cependant de s’assurer que les communautés autochtones ne restent pas cantonnées trop loin de la table des discussions.

Une forêt, c’est une flore, une faune, un sol, de l’eau, de la lumière et des hommes. Si les cinq premiers éléments constituent des ressources, il n’en va assurément pas de même pour les hommes qui peuplent ou vivent de la forêt. Les hommes et leurs communautés – les autochtones mais pas seulement – entretiennent avec ces forêts des relations d’échanges et de symbiose qui les rendent fortement dépendants d’elles.

Bien commun

Les organisateurs du One Forest Summit de Libreville proclament d’ailleurs à juste titre – et il faut leur en savoir gré – que « les forêts tropicales rendent un service inestimable aux populations locales et à l’humanité en leur offrant de nombreuses ressources mais aussi en piégeant le carbone et en abritant des hotspots de biodiversité. »

Il serait donc  judicieux de garder présent à l’esprit cette simple réalité : si les forêts sont dans un état de préservation qui permet aujourd’hui d’envisager non pas leur restauration, mais plutôt leur conservation en tant que bien commun, c’est justement parce que les habitants de ces forêts ne les ont pas détériorées de la manière dont les communautés urbanisées ont pu dégrader leur environnement. Il est, d’un point de vue méthodologique, intéressant d’observer que les organisateurs du sommet de Libreville distinguent la participation des communautés autochtones de celle de la société civile,  indiquant par-là que celle-ci ne saurait décider pour les premières, lesquelles ont des intérêts propres qui mériteraient d’être pris en considération.

Préservation

Deux raisons au moins doivent inciter à considérer les communautés autochtones des forêts comme des bénéficiaires prioritaires de la démarche de préservation. Leurs modes de vie, mieux, leur survie, dépend de ce qui va être décidé. Il ne viendrait à l’esprit de personne d’entamer un plan de refonte de l’urbanisation d’une grande ville telle que Libreville, Paris ou Djakarta sans recueillir le point de vue des représentants ou des municipalités de ces villes, et pourquoi pas des habitants,  au travers de consultations directes.

De même, on ne saurait envisager de se passer de la contribution des communautés autochtones aux éventuelles réflexions et actions. Que l’on s’abstienne d’évoquer une fois de plus l’absence de représentativité des éventuels représentants de ces communautés ! Cette question est désormais réglée et stabilisée du moins en droit avec des déclinaisons en droit national assez intéressantes.

Les modes de vie des communautés autochtones peuvent inspirer les actions et les politiques de préservation. Il est heureux de noter que le deuxième objectif de ce sommet est  « la prise en compte de pratiques traditionnelles qui permettent de protéger les espèces endémiques ». Les communautés traditionnelles sont contributrices, cela est certain mais elles peuvent l’être davantage encore. Elles sont destinataires des politiques publiques, des mécanismes scientifiques et économiques qui vont être mis en place. C’est une singularité qui doit inciter les parties prenantes à ce sommet à leur réserver une place effective autour de la table de discussions.

Modèles à approfondir

Le cadre existe et il faudra encourager les parties prenantes, en premier lieu les États, à s’en inspirer. Certaines initiatives apparaissent comme des modèles à approfondir. C’est le cas notamment de la Land Degradation Neutrality qui a déjà empêché l’émission de 12 millions de tonnes de CO2 et a financé, par exemple, le programme Komaza au Kenya. Ce programme a permis aux petits exploitants de développer une activité de micro-foresterie durable, participant ainsi à la régénération de la faune et de la flore locales tout en s’assurant un revenu. Il conviendrait dans cette perspective d’en étendre la capillarité aux communautés autochtones.

Concrètement, l’ambition affichée du One Forest Summit de Libreville est la mise au point d’une plateforme de solutions scientifiques et économiques pour aider à concilier protection des forêts et développement économique des « grands pays forestiers ». À cette nouvelle dénomination il faudra trouver une signification qui soit en adéquation avec la coopération scientifique solidaire envisagée. Les grands pays forestiers désignent-ils uniquement les pays forestiers du Sud ? Ceux de la ceinture équatoriale (bassin du Congo Ogoué, Amazonie et Bassin du Mékong) ? Quid par exemple de la forêt côtière continentale de Colombie-Britannique (Canada) ou encore de de l’immense Taïga du pôle nord ? Certains espaces seraient-ils pourvoyeurs de « solutions très concrètes » et d’autres utilisateurs de ces solutions ? Nous voulons croire qu’il s’agit de collaboration. L’urgence climatique ne justifiera pas l’adoption de solutions toute faites, fussent-elles concrètes.

Les augures semblent bons mais n’oublions pas : les États ont des droits, la nature a des droits mais les communautés autochtones également ont des droits, surtout quand il s’agit de leur habitat et de leurs modes de vie ; des droits qu’il convient de préserver dans la durée…

Avec Jeune Afrique

Sitsofé S. Kowouvih

Par Sitsofé S. Kowouvih

Docteur en droit, Président de l’Association Facultas

Cop 26 : 150 millions de dollars pour le bassin du Congo

octobre 30, 2021
Collectif de ministres de l'Environnement et de chercheurs pour la défense du bassin du Congo

Le parc national d’Odzala-Kokoua, dans la région de la Cuvette-Ouest, dans le nord-ouest de la République du Congo. © Education Images/Universal Images Group via Getty Images

Deuxième « poumon du monde », le bassin du Congo pourrait être un allié de poids dans la lutte contre le réchauffement climatique. À condition que sa sauvegarde devienne une priorité à la fois pour les responsables politiques, les scientifiques et les bailleurs de fonds.

La deuxième plus grande étendue de forêt tropicale de la planète se trouve en Afrique centrale, dans le bassin du Congo. Il assure la subsistance de quelque 80 millions d’habitants dans la région et les précipitations que ses forêts génèrent, jusqu’au Sahel et sur les hautes plateaux éthiopiens, font en outre vivre plus de 300 millions d’Africains ruraux. Ces forêts, qui abritent différentes espèces animales, dont les éléphants de forêt, les gorilles des plaines, les chimpanzés et les bonobos, jouent également un rôle essentiel dans la régulation du climat de la planète.

Mal loti

La pérennité de tels services vitaux, tant pour l’homme que pour la planète, n’est pas garantie, eu égard au changement climatique rapide et au développement en cours dans la région. La capacité de la forêt tropicale à absorber du dioxyde de carbone diminue à mesure que les températures augmentent. Bien qu’elle soit plus lente qu’ailleurs sous les tropiques au cours des dernières décennies, la déforestation a entraîné la perte de plus de 500 000 hectares de forêt primaires rien qu’en 2019. Un phénomène appelé à s’intensifier si rien n’est fait, si de nouvelles politiques ne sont pas envisagées.

Pourtant, les forêts tropicales d’Afrique centrale mobilisent beaucoup moins l’attention des milieux scientifiques et des pouvoirs publics que celles d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est. Ainsi, entre 2008 et 2017, le bassin du Congo n’a reçu que 11 % des flux financiers internationaux destinés à la protection et à la gestion durable des forêts dans les zones tropicales, contre 55 % pour l’Asie du Sud-Est et 34 % pour l’Amazonie.

Même comparé au reste du continent, le bassin du Congo apparaît lésé. Un exemple :  financé par le Royaume-Uni,  le Future Climate for Africa (FCFA) a investi 20 millions de livres sterling (27 millions de dollars américains) dans la modélisation panafricaine et dans quatre projets axés sur l’Afrique orientale, occidentale et australe. Rien dans le bassin du Congo ou en Afrique centrale.

ENTRE 2008 ET 2017, LE BASSIN DU CONGO N’A REÇU QUE 11 % DES FLUX FINANCIERS INTERNATIONAUX DESTINÉS À LA PROTECTION DES FORÊTS DANS LES ZONES TROPICALES

Les répercussions de cette négligence sont visibles dans la sixième évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) de 2021 : l’Afrique centrale était l’une des deux seules régions du monde (avec la pointe sud de l’Amérique du Sud) à ne pas disposer de données suffisantes permettant aux experts d’évaluer, dans son rapport 2021, les tendances passées en matière de chaleur extrême.

L’exemple brésilien

Nous sommes un groupe de ministres responsables des forêts de la région et de scientifiques évoluant sur le terrain et qui conseillent les gouvernements. Ensemble, nous appelons à une initiative pour la science du climat dans le bassin du Congo. Elle comprendrait un programme de recherche évalué à 100 millions de dollars d’une durée de dix ans, lié à un fonds distinct de 50 millions de dollars destinés à former des ressortissants du bassin du Congo en vue de l’obtention d’un doctorat scientifique. Un tel financement transformerait notre compréhension de ces forêts majestueuses, fournissant une contribution cruciale aux décideurs politiques pour les aider à adopter des politiques visant à contrer les crises environnementales imminentes de la région.

Il existe un précédent. Au milieu des années 1990, la recherche sur les forêts tropicales de la région amazonienne était limitée et essentiellement menée par des scientifiques étrangers. Officiellement lancé en 1998 et dirigé par des Brésiliens, le programme d’expérimentation biosphère-atmosphère à grande échelle en Amazonie, connu sous le nom de LBA, a représenté un effort de 100 millions de dollars pour dix ans. Il a révolutionné la compréhension de la forêt amazonienne et de son rôle dans le système terrestre.

Le LBA a nécessité six années de mesures intensives et a couvert la climatologie, l’hydrologie, l’écologie et la biogéochimie sur une superficie de 550 millions d’hectares. Il comprenait 120 projets et 1 700 participants, dont 990 Brésiliens. L’un de ses plus grands héritages a été la création d’une nouvelle génération de chercheurs brésiliens. Deux décennies plus tard, le Brésil est désormais largement reconnu comme le premier pays au monde pour la surveillance des forêts tropicales et est à la pointe de la science des forêts tropicales.

En terre inconnue

À cheval sur huit nations, le grand bassin du Congo couvre quelque 240 millions d’hectares de forêts contiguës. Le simple fait d’échantillonner cette vaste région relève de la gageure. Y accéder nécessite souvent des journées de voyage en pirogue et de longues randonnées à travers la jungle humide, rythmées par la pataugeoire dans les marécages. À cela s’ajoute un préjugé omniprésent : travailler dans la région du bassin du Congo est périlleux, face aux risques d’instabilité politique, de maladies inconnues ou d’animaux dangereux. En réalité, sur une large partie de l’Afrique centrale, les risques sont similaires à ceux de la forêt amazonienne ou des écosystèmes de savane d’Afrique de l’Est.

Ces différents défis peuvent être surmontés. Coécrits par plusieurs d’entre nous, des articles publiés ces dernières années soulignent à quel point la région est importante et peu étudiée. En 2017, le plus grand complexe de tourbières tropicales au monde, d’une superficie de 14,6 millions d’hectares au cœur du bassin du Congo, a été cartographié pour la première fois. Ce travail a radicalement changé notre compréhension des réserves de carbone dans la région. En mars 2020, un consortium international a montré que les forêts tropicales humides d’Afrique absorbent chaque année la même quantité de carbone que celle émise chaque année par l’utilisation de combustibles fossiles sur l’ensemble du continent africain dans les années 2010.

LES FORÊTS TROPICALES DU BASSIN DU CONGO SERAIENT PLUS EFFICACES POUR RALENTIR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE QUE CELLES D’AMAZONIE

En décembre 2020, il a été démontré qu’une baisse drastique de 81 % de la production fruitière pendant trois décennies dans une zone forestière du Gabon coïncidait avec le réchauffement climatique et s’accompagnait d’une diminution de 11 % des éléphants de forêt, en partie tributaires de ces fruits pour leur alimentation. Et en avril, la première évaluation régionale de la composition des communautés d’arbres en Afrique centrale a été publiée, étude qui cartographiait les zones vulnérables au changement climatique et aux pressions humaines.

Dans l’ensemble, les données étonnamment récentes (bien que quelque peu limitées) suggèrent que les forêts tropicales du bassin du Congo sont plus denses en carbone, plus efficaces pour ralentir le changement climatique et résister à ses effets que les forêts tropicales amazoniennes. Mais nous ignorons comment les sécheresses croissantes, les températures plus élevées, l’exploitation forestière sélective et la déforestation pourraient interagir – une équation à plusieurs inconnues qui comprend la possibilité d’une réduction des précipitations dans le Sahel et les hauts plateaux éthiopiens. Il y a quelque 2 500 ans, de vastes étendues de forêts du bassin ont été perdues pendant une période de stress climatique. Les chercheurs ne sont toujours pas parvenus à expliquer cet événement, ni à évaluer la probabilité de sa répétition.

On sait peu de choses sur la région car la science est insuffisante en Afrique centrale. Curieusement, les chercheurs ne comprennent toujours pas les principes de base expliquant pourquoi différents types de forêts se retrouvent là où ils sont dans le bassin du Congo. Les modèles climatiques pour cette région sont médiocres, en raison non seulement de l’interaction complexe des influences des océans Atlantique, Indien et Austral mais aussi du manque de données climatiques locales. Sans plus de données et plus de spécialistes, il est impossible de faire des prévisions fiables des réponses de ces forêts aux changements du climat et de l’utilisation des terres.

Enthousiasme, financement et leadership

Il est urgent d’investir dans la science fondamentale pour combler ces lacunes. Une initiative scientifique sur le climat du bassin du Congo devrait se concentrer sur trois problématiques essentielles : comment le bassin du Congo fonctionne-t-il actuellement en tant que système intégré ? Comment les changements en matière d’utilisation des terres et de climat affecteront-ils sa fonction ? Dans quelle mesure les différentes options de développement sont-elles durables ?

Ces thématiques soulèvent des questions plus spécifiques auxquelles les politiques devront répondre, en particulier si les pays ambitionnent d’atteindre l’objectif de zéro émission de dioxyde de carbone à l’horizon 2050. Parmi ces questions, la quantité de carbone stockée dans la végétation et les sols. Ces quantités et d’autres doivent être déclarées, conformément aux engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat de 2015. À l’heure actuelle, la plupart des pays d’Afrique centrale s’appuient sur des valeurs par défaut, qui pourraient se révéler très fausses. Selon un récent article sur les forêts de montagnes africaines très proches des bords du bassin, par exemple, les valeurs de stockage de carbone mesurées étaient 67 % plus élevées que les valeurs par défaut.

UNE INITIATIVE SCIENTIFIQUE NE FONCTIONNERA QUE SI ELLE RENCONTRE L’ENTHOUSIASME DES CHERCHEURS ET LE SOUTIEN ACTIF DES PAYS CLÉS DU BASSIN DU CONGO

Une initiative scientifique ne fonctionnera que si elle rencontre l’enthousiasme des chercheurs, si ces derniers font preuve de leadership et si elle bénéficie du soutien actif des pays clés du bassin du Congo, ainsi que de l’adhésion des bailleurs de fonds. Nous envisageons trois étapes pour atteindre ces objectifs.

Premièrement, les scientifiques de la région du Congo devraient organiser un atelier avec les architectes et les participants du LBA pour évaluer les leçons de la région amazonienne. Cette coopération sud-sud construirait un cadre dirigé par des scientifiques pour répondre aux questions de recherche cruciales.

Deuxièmement, une réunion de responsables politiques et de conseillers de la région faciliterait les discussions sur les questions politiques pertinentes que les scientifiques pourraient étudier. Celle-ci serait dirigée par le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Gabon et la République du Congo – les quatre nations menant le plus de recherches dans la région. La réunion aiderait à obtenir le soutien politique des ministères responsables des forêts, de l’environnement, de l’eau, du climat, des sciences et des universités.

Troisièmement, les partenaires devront développer un programme scientifique global acceptable pour les bailleurs de fonds. Un tel programme inclurait probablement l’intensification de nombreux efforts déjà en cours, mais dont la portée est actuellement insuffisante ou dont le financement n’est pas fiable. Cela accélérerait les progrès scientifiques.

Par exemple, une poignée de sites de terrain établis existent déjà dans le bassin du grand Congo, notamment dans le parc national de la Lopé, au Gabon, et dans la réserve de biosphère de Yangambi, en République démocratique du Congo. Ces « super-sites » sont des stations de terrain sophistiquées avec du personnel à temps plein qui collecte des ensembles de données fiables et sur le long terme concernant la végétation, les animaux et l’environnement physique, voire les flux de gaz à effet de serre à Yangambi. Mais les sites sont trop peu nombreux, et ils s’appuient sur les efforts héroïques des champions locaux. Il devrait y avoir une douzaine d’emplacements dans toute la région, avec un financement cohérent pour soutenir des projets de recherche complexes.

De même, le Réseau d’observation des forêts tropicales humides africaines (Afritron), créé en 2009, suit chaque arbre dans des parcelles d’échantillonnage permanentes pour estimer le bilan carbone des forêts non perturbées. Bien que cet observatoire soit passé de ses 40 sites d’origine en Afrique centrale à plus de 200 aujourd’hui, ceux-ci ne couvrent que 250 hectares sur un total d’environ 240 millions d’hectares. Il s’agit d’un échantillonnage très clairsemé à partir duquel tirer des conclusions régionales.

Nouvelles opportunités

Pendant ce temps, le Forest Global Earth Observatory (Forestgeo), créé en 1990 pour comprendre comment les forêts tropicales maintiennent un nombre aussi diversifié d’espèces d’arbres, n’a établi que quatre sites en Afrique centrale en trente ans, dont aucun au centre du bassin. Il y a un besoin évident d’expansion.

Enfin, la campagne de terrain aéroportée AfriSAR 2016, une collaboration entre la National Aeronautics and Space Administration (Nasa), l’Agence spatiale européenne et l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiales, a montré comment combiner différents ensembles de données pour cartographier soigneusement les types de forêts et leurs stocks de carbone dans le parc national de la Lopé au Gabon. Ce modèle pourrait être reproduit ailleurs dans le bassin.

 CENT MILLIONS DE DOLLARS ASSURERAIENT LE CHANGEMENT RADICAL NÉCESSAIRE À LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET OFFRIRAIENT DES OPPORTUNITÉS AUX JEUNES AFRICAINS

Tous ces travaux nécessiteront de lier théorie, observations, expérimentations et modélisations. Il devrait attirer une diversité d’experts internationaux de premier plan pour se concentrer sur l’Afrique et fournir une formation aux ressortissants du bassin du Congo. Un programme de recherche de 100 millions de dollars offrirait de nouvelles opportunités et des options de carrière indispensables aux scientifiques africains. L’investissement lié de 50 millions de dollars, axé sur le développement des talents, pourrait produire environ 200 doctorats décernés par les principales universités du monde entier. Cela créerait une nouvelle génération de scientifiques, y compris de futurs dirigeants, en Afrique centrale. Le programme de formation assurerait le changement radical nécessaire à la capacité scientifique et offrirait des opportunités aux jeunes chercheurs africains qui ont actuellement du mal à concourir pour des bourses internationales, lesquelles sont souvent remportées par des étudiants d’Asie ou d’Amérique du Sud.

L’argent bien dépensé

Ce programme scientifique de 150 millions de dollars sur une durée de dix ans a besoin d’investisseurs. On pourrait envisager de combiner les fonds des gouvernements qui ont fait d’importants investissements forestiers et scientifiques dans le bassin du Congo par le passé, notamment la Belgique, la France, l’Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne. Les alternatives incluent les agences des Nations unies, les fonds internationaux pour le climat et les organisations philanthropiques privées.

Un tel programme devrait figurer parmi les priorités des bailleurs de fonds, compte tenu des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Ceux-ci incluent le renforcement des capacités pour une planification et une gestion efficaces liées au changement climatique (ODD13), l’augmentation des ressources financières pour conserver et utiliser de manière durable la biodiversité et les écosystèmes (ODD15), l’augmentation du nombre de chercheurs dans les pays à faible revenu et l’augmentation de la recherche et du développement (R&D).

Le financement mondial de la R&D s’élevait à 2 200 milliards de dollars en 2019. Ainsi, investir 150 millions de dollars sur une décennie pour mieux comprendre et protéger la deuxième plus grande étendue de forêt tropicale au monde est modeste. Par comparaison, le coût total prévu par le gouvernement américain pour le projet du génome humain était de 2,7 milliards de dollars, et l’Agence spatiale européenne dépense environ 500 millions de dollars pour ses satellites scientifiques plus grands et durables. Les 100 millions de dollars que la LBA a apportés à l’Amazonie dans les années 1990 équivalent actuellement à environ 160 millions de dollars.

Autonomiser les populations locales

L’investissement dans la science sera rentabilisé plusieurs fois. Considérez simplement le rôle des forêts en tant que réservoirs de maladies zoonotiques. Une meilleure gestion des forêts réduit le risque d’épidémies, sans parler de pandémies. Certains pourraient objecter que les interventions directes dans l’aide au développement sont plus urgentes que l’investissement dans la science climatique et écologique. Cependant, ces fonds sont généralement indépendants et ne se font pas concurrence. En outre, la vieille formule « mettre fin à la pauvreté » ou « protéger l’environnement » ne s’appliquent plus : les Africains souffriront de manière disproportionnée si les températures ne sont pas limitées conformément à l’accord de Paris. Cela doit inclure la protection des forêts du bassin du Congo.

Des efforts supplémentaires pourraient aider à soutenir les objectifs du programme scientifique du bassin du Congo. Il y a notamment un manque de modèles économiques qui montrent comment les forêts sur pied peuvent devenir plus précieuses que les paysages convertis. Leur développement soutiendrait les décisions politiques visant à maintenir le couvert forestier.

Plusieurs efforts sont également en cours pour améliorer la gestion des forêts qui visent à autonomiser les populations locales, à augmenter les revenus et à protéger l’environnement. Il s’agit notamment du transfert des décisions de gestion des terres aux populations locales, par exemple par le biais de la foresterie communautaire, et de la création de produits finaux à haute valeur ajoutée à partir d’une exploitation forestière sélective plutôt que de dépendre de l’exportation de bois brut non transformé. Une nouvelle initiative scientifique pourrait évaluer diverses approches pour comprendre ce qui fonctionne le mieux.

Nous savons si peu de choses sur les forêts majestueuses d’Afrique centrale. Une initiative sur la science du climat du bassin du Congo réduirait notre ignorance collective. Le manque d’investissement est l’obstacle à la sauvegarde de ces précieux écosystèmes. Surmontez cela et l’avenir du deuxième « grand poumon vert » de la Terre sera plus radieux.

Liste complète des signataires

Lee J. T. White, ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’affectation des terres, Gabon. Eve Bazaiba Masudi, ministre de l’Environnement et du Développement durable, République démocratique du Congo. Jules Doret Ndongo, ministre des Forêts et de la Faune sauvage, Cameroun. Pierre Hélé, ministre de l’Environnent, de la Protection de la Nature et du Développement durable, Cameroun. Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, République du Congo. Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière, République du Congo. Ifo Suspense Averti, professeur-assistant, Université-Marien-Ngouabi, République du Congo. Corneille E.N. Ewango, professeur, Université de Kisangani, République démocratique du Congo. Alfred Ngomanda, directeur du Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest), Gabon. Bonaventure Sonké, Professeur, Université de Yaoundé I, Cameroun. Simon L. Lewis, professeur, University College London and University of Leeds, Royaume-Uni.

Avec Jeune Afrique par Collectif de ministres de l’Environnement et de chercheurs pour la défense du bassin du Congo

Bassin du Congo : restaurer 35 millions d’hectares de forêts en dix ans

juin 11, 2021

Le deuxième poumon écologique de la planète s’est engagé, dans le cadre de la Décennie des Nations unies, à rétablir ses paysages forestiers susceptibles de produire de gigatonnes de CO2.

Beau paysage du Bassin du Congo/DR

Le challenge est lancé par sept pays de la sous-région, dont la République du Congo assure la présidence de l’institution Fonds bleu pour le Bassin du Congo. La promesse de reconstituer 35 millions ha de forêts représente, d’après une étude onusienne, 24% des engagements mondiaux et 28% des engagements des pays africains.

La mise en œuvre de cet engagement correspond à des bénéfices potentiels, car les investissements dans la restauration des forêts du Bassin du Congo, s’ils sont réalisés, pourraient se traduire par 11 milliards de dollars (5,9 mille milliards FCFA) en bénéfices économiques et à 3,37 gigatonnes de CO2 en bénéfices climatiques. Les experts expliquent que pour chaque investissement dans la restauration des forêts dégradées, les pays de la sous-région peuvent gagner en contrepartie de 7 à 30 fois plus de bénéfices économiques.

Les investissements dans les solutions fondées sur la nature peuvent être utiles ; puisqu’ils créent généralement des emplois peu qualifiés et à mise en œuvre rapide – en moyenne, entre 7 et 40 emplois par million de dollars investi. Mais si le Bassin du Congo investit réellement dans le challenge de Bonn, l’Afrique centrale gagnera plus d’avantages comparatifs majeurs pour la régulation climatique, presque le double des investissements du Fonds vert climat.

À ce jour, le Fonds vert pour le climat a engagé 8,4 milliards de dollars US de financement pour un avantage climatique : 1,8 milliard de tonnes anticipées d’équivalent CO2 évitées. La sous-région est appelée à renforcer sa participation dans le cadre du prochain Global Landscape Forum, – un forum multipartite dédié à la promotion de l’approche paysagère- qui va se focaliser particulièrement sur l’Afrique.

« Revenir, Stopper et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde entier », c’est le principal thème de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes lancée le 5 juin dernier en marge de la Journée mondiale de l’environnement. Ce challenge se présente comme un cri de ralliement mondial pour guérir la planète.

Il faut savoir que dans le cadre du Défi de Bonn ou « Bonn Challenge », l’Afrique a pris l’engagement de restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici à 2030.

Avec Adiac-Congo par Fiacre Kombo

Mohammed VI attendu au sommet de Brazzaville sur le Bassin du Congo

avril 13, 2018

 

Mohammed VI à Marrakech en novembre 2016. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Le roi du Maroc est annoncé au sommet de Brazzaville sur le Fonds bleu du Bassin du Congo, qui se tiendra le 25 avril. Il s’y rendra après avoir assisté au sommet de la Ligue arabe, le 15 avril, à Riyad.

« Je suis heureux d’annoncer la présence du roi du Maroc aux travaux du 1er sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo ». C’est ainsi que le président congolais, Denis Sassou Nguesso, a annoncé la participation du roi du Maroc à cet événement prévu le 25 avril à Brazzaville et dont ce dernier est le principal soutien à l’international.

Mohammed VI est attendu à Brazzaville dès le 23 avril, deux jours avant l’ouverture officielle de cette rencontre climatique panafricaine, présidée par Sassou Nguesso.

Le roi du Maroc se joindra à 16 autres chefs d’État africains afin de discuter de la mise en oeuvre du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Créé en marge de la COP22 à Marrakech en novembre 2016, ce Fonds servira à financer la transition climatique et la croissance économique durable en Afrique centrale et de l’Est.

Invité spécial

Denis Sassou Nguesso avait adressé une invitation officielle au roi du Maroc en mars dernier via son ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, parti à Rabat rencontrer son homologue Nasser Bourita. Il lui a fait savoir qu’il sera son invité spécial dans cette rencontre. La dernière visite de Mohammed VI à Brazzaville remonte à février 2006 dans le cadre d’une tournée africaine qui l’avait mené également en Gambie, en RDC et au Gabon. Les deux pays avaient alors signé des accords dans les domaines hospitaliers, la pêche maritime et l’agriculture.

En février dernier, le Maroc a annoncé l’ouverture prochaine d’une ambassade à Brazzaville qui compte parmi ses principaux soutiens au sein de l’Union africaine (UA).

En novembre 2016, en marge de la COP22, Denis Sassou Nguesso avait annoncé la création, à son initiative, d’un Fonds bleu pour sauver le Bassin du Congo, deuxième poumon de la planète après l’Amazonie. Onze pays de la zone sont touchés par la dégradation de ce bassin qui représente 220 millions d’hectares de forêts. Le Fonds bleu, qui prévoit des projets hydroélectriques, de traitement des eaux ou d’irrigation des terres cultivables, cherche à mobiliser des financements.

La cérémonie de signature de ce Fonds a eu lieu en mars 2017 à Oyo, au nord de la capitale Brazzaville, en présence du Maroc.

Une escale à Riyad pour la Ligue arabe

Mais avant de s’envoler pour Brazzaville, Mohammed VI se rendra d’abord le 15 avril à Riyad, en Arabie saoudite, pour assister au 29e sommet de la Ligue arabe qui se tient cette année dans un contexte particulièrement tendu (probables frappes internationales contre la Syrie, guerre au Yémen, conflit israélo-palestinien…). Il y effectuera également le petit pèlerinage (Omra). À Riyad, Mohammed VI fera ainsi son retour dans la scène diplomatique arabe, après avoir manqué le dernier sommet qui s’était tenu à Amman en mars 2017.

Depuis son opération du cœur qui s’est passée « avec succès » fin février, le roi du Maroc est en convalescence en France. Le mardi 10 avril, il a eu un tête-à-tête avec le président français Emmanuel Macron essentiellement au sujet de la situation au Moyen-Orient. Le 9 avril à Paris, il avait aussi rencontré le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane ainsi que le Premier ministre libanais, Saad Hariri.

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Bassin du Congo : Le « Fonds bleu » lancé à Oyo pour servir l’environnement est-il mort-né ?

mars 12, 2017

La ville d’Oyo, à 400 km au Nord de Brazzaville, fief du président, Denis Sassou Nguesso, que balaie le fleuve Alima, vient d’abriter, les 8 et 9 mars, les cérémonies de lancement d’un « Fonds bleu pour le Bassin du Congo ». Objectif : subventionner des projets au profit des populations des pays concernés, à savoir, l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Maroc, le Rwanda, la République démocratique du Congo, le Tchad, la Tanzanie et la Zambie. Si la conférence était ministérielle pour permettre la signature du mémorandum d’entente, deux anciens chefs d’Etat ont répondu présents, à l’invitation du président congolais : le Malien, Alpha Oumar Konaré et le Nigérian, Olusegun Obasanjo.

L’absence remarquée de certains ministres peut a priori s’expliquer par le contenu encore vague qui caractérise ce Fonds. Pour certains observateurs, son lancement à la va vite est jugé prématuré, et ressemble beaucoup plus à un coup de com du dictateur qui veut (à tout prix) qu’on (re)parle de lui, à l’international. Il faut dire que sa rencontre ratée avec Donald Trump, avant sa prise de fonction, le 20 janvier, à la Maison Blanche, lui est restée en travers de la gorge. Mais, il y a une deuxième raison beaucoup plus stratégique qui dégoûterait bon nombre de pays concernés : le « Fonds bleu » a certes été proposé par Denis Sassou Nguesso, à Marrakech, en novembre 2016, lors de la COP 22, mais, il l’a été sur une idée (poussive) de Richard Attias. Le secteur de l’environnement intéressant de plus en plus les bailleurs de fonds, c’est depuis ses New York Forum Africa, organisés à Libreville que Richard Attias (surtout son épouse Cécilia), tente de persuader les dirigeants d’Afrique centrale de créer un organisme pour la préservation de l’environnement. N’ayant germé ni au Gabon, ni en Centrafrique, cette idée semble être née avec la Fondation de Brazzaville pour l’environnement dont l’une des éminentes membres s’appelle Cécilia Attias. Elle aura, d’ailleurs, été la seule personne représentant un organisme privé, en l’occurrence, Brazzaville Foundation, à prendre la parole devant ce parterre de personnalités, à Oyo, en tant que porte-parole de la fondation. Un petit coup d’oeil sur l’organigramme de Brazzaville Foundation finit par convaincre les moins sceptiques sur les façons de faire de Richard Attias : comme membres, il est parti chercher des personnes tout à fait insoupçonnables comme Kabiné Komara, Sundeep Waslekar, le prince Philipp von und zu Liechtenstein ou l’ancien président Olusegun Obasanjo, pour ne citer que celles-là. Elles ornent la maison bien que l’initiative soit cousue de fil blanc car née de méthodes contestables qui ont laissé de mauvais souvenirs au Gabon avec le fameux New York Forum Africa.

Pour toutes ces raisons légitimes ou non, certains pays et non des moindres (bien que membres) n’ont pas jugé utiles d’y envoyer de représentant ministériel. Citons pêle-mêle la Zambie, la Tanzanie, le Rwanda, la Guinée équatoriale et le Cameroun. Quant à ceux qui ont envoyé un ministre, gageons que c’était pour faire, uniquement, plaisir au dictateur (notre photo)…

Deux grandes ambitions animeraient ce Fonds : la préservation des forêts et des eaux du Bassin du Congo, mais aussi, l’aide des populations à accéder à une meilleure qualité de vie. Ce sont des principes généraux qu’il faudra bien peaufiner si on veut que les bailleurs de fonds s’y intéressent. On en est loin pour le moment. Le représentant de la Banque mondiale à ce lancement, a informé les pays membres que son organisation pouvait être réceptive, car il s’agit d’un des domaines d’intervention de la Banque mondiale. Mais encore faudrait-il que les dossiers à soumettre soient pertinents.

Les projets éligibles aux financements du « Fonds bleu » sont ceux qui portent sur l’amélioration des voies navigables, la construction des petits barrages hydroélectriques, le renforcement des systèmes d’irrigation des sols, le développement de la pêche, de la pisciculture, de l’aquaculture et le développement de l’écotourisme, selon une note de présentation de l’initiative.

« Le « Fonds bleu » pour le Bassin du Congo sera alimenté sur la base des subventions, renouvelables chaque année, de 100 millions d’euros avec des engagements à long terme », ajoute la note.

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Le Fonds bleu destiné à préserver le Bassin du Congo est sur pied

mars 10, 2017

Le bassin du Congo est considéré comme le second poumon vert de la planète, après l’Amazonie. © SAURABH DAS/AP/SIPA

Comme décidé lors de la COP 22, douze pays africains réunis à Oyo au Congo ont lancé ce jeudi un Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Objectif : subventionner des projets qui permettront de préserver ce territoire et ses 220 millions d’hectares de forêts.

Après les mots, les actes. Mené sous l’égide du président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguessou, lors de la COP 22, la création de ce fonds bleu avait été annoncée en novembre 2016. Un projet décidé sur la base d’un constat : la dégradation écologique de cette zone de 4 millions de km, à cheval sur plusieurs pays et peuplé par environ 93 millions d’habitants.

La région souffre notamment d’une déforestation croissante depuis plusieurs années. « L’initiative a deux grandes ambitions : la préservation des forêts et des eaux du Bassin du Congo, mais aussi aider les populations à accéder à une meilleure qualité de vie », indique un communiqué de la fondation Brazzaville impliquée dans la mise en place du fonds.

100 millions d’euros chaque année et des engagements à long terme

Pour ce faire, douze pays − Angola, Burundi, Cameroun, Congo-Brazza, Gabon, Guinée équatoriale, Maroc, Rwanda, RDC, Tchad, Tanzanie et la Zambie − ont décidé de s’associer financièrement à ce projet de grande envergure.

« Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo sera alimenté sur la base des subventions, renouvelables chaque année, [à hauteur de] 100 millions d’euros avec des engagements à long terme », est-il écrit dans une note de présentation de l’initiative.

Soutenir l’économie locale

Car derrière la cause écologique se cache aussi un intérêt économique pour la région. « L’objectif est de faire qu’autour de cette initiative se construisent des projets porteurs capables de soutenir les économies des États membres », explique le premier ministre congolais, Clément Mouamba dans une interview au journal local Les dépêches de Brazzaville.

Le Bassin du Congo est considéré comme le deuxième poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie.

Ainsi, les projets éligibles aux financements du Fonds bleu sont ceux qui portent sur l’amélioration des voies navigables, la construction de petits barrages hydroélectriques, le renforcement des systèmes d’irrigation des sols, le développement de la pêche, de la pisciculture, de l’aquaculture et le développement de l’éco-tourisme.

Avec près de 220 millions d’hectares de forêt, le Bassin du Congo est considéré comme le deuxième poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie.

Jeuneafrique.com par

La danse Kiebé-Kiebé au cœur d’une exposition au Brésil

septembre 3, 2013

Danseur  kiébé-kiébé

Danseur kiébé-kiébé

La danse traditionnelle congolaise le «Kiébé-Kiébé», fera l’objet d’une exposition internationale, le 9 septembre prochain au Brésil. Cette exposition est le fruit du partenariat entre le musée-galerie du Bassin du Congo à Brazzaville et le musée afro-brésilien de l’université fédérale de Salvador de Bahia au Brésil.

A travers cette exposition qui durera jusqu’au 29 novembre prochain, précise un communiqué de presse, le musée-galerie du Bassin du Congo, entend promouvoir cette danse, en vue de faire du musée-galerie du Bassin du Congo, la prochaine destination du Kiébé-kiébé. C’est une danse initiatique pratiquée dans les départements des Plateaux de la Cuvette et de la Cuvette-Ouest.

Placée sous le thème «Le kiébé-kiébé danse initiatique du Congo-Brazzaville», cette exposition connaîtra la participation d’imminentes personnalités du Congo et du Brésil, qui apporteront leur soutien à cet évènement, expression de la solidarité des liens qui unissent ces deux pays.

Selon le communiqué de presse, la prochaine destination du Kiébé-kiébé après le Brésil, sera le Cuba. Cette initiative entend ainsi affirmer avec force la volonté du Congo de promouvoir la visibilité des danses traditionnelles, d’affermir et d’approfondir la coopération culturelle et artistique entre les peuples.

Congo-site.com par Messilah Nzoussi

Le Guest House Guyno vient d’inaugurer le site web de son auberge

octobre 19, 2012

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Le Guest House Guyno est une auberge née dans le paysage urbain de Brazzaville, à Matour, dans l’arrondissement 1 Makélékélé.

Surplombant la vallée de Matour et constamment arrosée, par le souffle vital du fleuve Congo, cette auberge de 9 chambres aérées et spacieuses, dont les 4 chambres à l’étage offrent aux clients, un riche décor de la douce nature du bassin du Congo. Nouveau patrimoine de la fierté touristique au Congo, inscrit dans le grand livre des hôtels, c’est un cadre hôtelier à fréquenter, à visiter au www.aubergeguyno.com et à aimer pour harmoniser son temps de relaxe.

Cadre de bon séjour, au prix modique, il vous réserve, à plein temps, un accueil chaleureux dans la tendance actuelle de ses différents services donnant une touche agréable de repos et de rendez-vous.

Au Guest House Guyno, les amoureux de la détente journalière et du week-end, les voyageurs ainsi que les touristes, sont les bienvenus.

Profitez-en à tout instant et à tous moments de la vie pour votre séjour à Brazzaville entre conférences, séminaires, escales, congés et vacances. Vous y trouverez des chambres à votre goût qu’accompagnent des tableaux choisis pour vous délecter qui arborent les murs pour un bon sommeil.

Le Guest House Guyno vous réserve un volet de bar-restaurant, lieu de rendez-vous gastronomique exceptionnel, d’inspiration élégante de la fourchette et du régal des mets exotiques, servis sur des tables raffinées dans la chaleur mordante des doigts.

Au Guest House Guyno, vous avez une cour à l’ombre florissante et tonifiante où vous avez le choix de prendre à l’air libre un verre de dégustation rafraîchissante et abondante. Pour la sensation d’un creux au ventre, vous pouvez commander un bon repas de la gastronomie locale et internationale, fruit du savoir-faire de l’art culinaire résidentiel.

Pour votre escale à Brazzaville mais aussi pour toutes autres activités de la vie privée ou publique, le Guest House Guyno est dans la ligne des hôtels d’exception, à l’élégance simple et magnifique vous invitant à découvrir sa structure écologique, panoramique et touristique.

Bernard NKOUNKOU