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Bélarus: le militant Ales Bialiatski, colauréat du Nobel, condamné à 10 ans de prison

mars 3, 2023
Belarus: le militant Ales Bialiatski, colaureat du Nobel, condamne a 10 ans de prison
Bélarus: le militant Ales Bialiatski, colauréat du Nobel, condamné à 10 ans de prison© AFP/Archives/Sergei GAPON

Un tribunal de Minsk a condamné vendredi à 10 ans de prison le militant Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique au Bélarus soumis à une répression acharnée.

L’organisation de défense des droits humains Viasna a déclaré que deux collaborateurs de M. Bialiatski, arrêtés comme lui en juillet 2021, Valentin Stefanovitch et Vladimir Labkovitch, avaient, quant à eux, été condamnés respectivement à neuf et sept ans de privation de liberté.

Un quatrième accusé, Dmitri Soloviev, jugé par contumace après avoir fui en Pologne, s’est vu infliger une peine de huit ans de prison. Ils ont, par ailleurs, chacun été condamnés à une amende de 185.000 roubles bélarusses (69.000 euros).

« Ces peines monstrueuses sont une vengeance pour avoir défendu les droits humains. C’est une commande politique venue du sommet de ce pouvoir dictatorial », a dénoncé M. Soloviev auprès de l’AFP.

« Ils (les dirigeants bélarusses) ont transformé le pays en camp de concentration, leur objectif est qu’il n’y ait plus aucun observateur indépendant et aucune information sur la situation des droits humains au Bélarus, sur les meurtres et les tortures », a-t-il poursuivi, appelant les Occidentaux à « ne pas marchander » avec le régime de Minsk.

Ces sévères condamnations s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle série de procès visant militants, journalistes et opposants, implacablement réprimés depuis le mouvement de contestation de l’été 2020.

Ces actions de protestation, déclenchées après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, accusé de fraudes massives, ont été matées avec des milliers d’arrestations, de cas de tortures, la mort de plusieurs manifestants, de lourdes peines et des exils forcés.

A l’automne dernier, M. Bialiatski – dont le nom est parfois orthographié Beliatski -, a reçu le prix Nobel de la paix avec deux autres organisations de défense des droits humains, Mémorial (Russie) et le Centre pour les libertés civiles (Ukraine).

Le militant, âgé de 60 ans, a fondé et animé pendant des années Viasna, le principal groupe de défense des droits humains dans ce régime dirigé d’une main de fer depuis 1994 par M. Loukachenko.

Pendant les manifestants de 2020, l’ONG Viasna avait joué un rôle-clé dans la fourniture d’informations sur les répressions ayant visé les protestataires.

« Injustice honteuse »

Ales Bialiatski et ses collègues sont accusés d’avoir fait entrer de grandes quantités d’argent liquide au Bélarus et d’avoir financé des actions collectives portant « grandement atteinte à l’ordre public ».

Après leur condamnation, la principale opposante en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a dénoncé une « injustice honteuse », tandis que la porte-parole du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a appelé à la fin des « persécutions » visant les opposants au Bélarus.

La ministre allemande des Affaires étrangère, Annalena Baebock, a qualifié de « farce » ce procès.

Les trois hommes avaient plaidé non coupable. Pendant les audiences, qui se sont déroulées à huis clos, ils ont été obligés de porter des menottes, le tribunal ayant refusé de les faire retirer.

Ales Bialiatski avait déjà passé près de trois ans en prison au Bélarus, entre 2011 et 2014, après avoir été condamné dans une autre affaire considérée comme politique.

Le Bélarus comptait 1.461 prisonniers politiques au 1er mars, selon Viasna.

Les Occidentaux ont pris plusieurs trains de sanctions contre Minsk pour la répression des manifestations de 2020 mais le régime jouit toujours du soutien indéfectible de Moscou.

Le Bélarus a accepté en retour de servir de base arrière aux troupes russes pour attaquer l’Ukraine en février 2022. Mais l’armée bélarusse n’a pas pris part directement, jusqu’à présent, aux combats.

« Le printemps arrivera »

D’autres procès visent actuellement des militants du mouvement démocratique au Bélarus.

Mme Tikhanovskaïa, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs, sont actuellement jugés par contumace.

Plusieurs journalistes du site internet Tut.by, le principal média indépendant du Bélarus, restés dans leur pays et emprisonnés, connaissent le même sort et risquent de très lourdes peines.

En février, un journaliste et militant bélarusso-polonais, Andrzej Poczobut, a quant à lui été condamné à huit ans de prison, suscitant des protestations à Varsovie.

Vendredi, l’épouse d’un des accusés du groupe Viasna, Alina Stefanovitch s’est néanmoins dite certaine qu’un jour « le printemps arrivera » au Bélarus, « comme le temps des responsabilités ».

Le Point avec AFP

Poutine promet au Bélarus des missiles capables de transporter des charges nucléaires

juin 25, 2022
Vladimir Poutine (à droite) au moment de recevoir le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko.

Cette annonce survient au moment où la Russie et son allié, le Bélarus, sont en crise ouverte avec les pays occidentaux depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes. Photo: AP/Maxim Blinov

La Russie va livrer au Bélarus, pays voisin de l’Ukraine, des missiles capables de transporter des charges nucléaires, a annoncé Vladimir Poutine samedi.

Au cours des prochains mois, nous allons transférer au Bélarus des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire, a déclaré M. Poutine lors d’une rencontre avec son homologue bélarusse, Alexandre Loukachenko, à Saint-Pétersbourg.

Le président russe a promis de moderniser les avions Su-25 du Bélarus dans des usines de son pays et de procéder aussi à l’entraînement du personnel militaire après que M. Loukachenko lui eut demandé d’adapter ses appareils capables de transporter des armes nucléaires.

Nous nous mettrons d’accord sur la façon d’accomplir cela, a assuré M. Poutine à son homologue bélarusse.

Ces nouvelles annoncent de Poutine risquent de tendre encore ses rapports avec les dirigeants occidentaux, déjà détériorés depuis que Moscou a envoyé des troupes en Ukraine.

L’Iskander-M est un système guidé mobile nommé SS-26 Stone par l’OTAN, qui a remplacé le Scud soviétique. Ses deux missiles guidés ont une portée allant jusqu’à 500 km et peuvent transporter des ogives conventionnelles ou nucléaires.

Cet échange survient au moment où la Russie et son allié, le Bélarus, sont en crise ouverte avec les pays occidentaux depuis que Moscou a lancé, avec l’appui diplomatique et logistique de Minsk, une offensive militaire contre l’Ukraine.

Le Bélarus, frontalier de l’Ukraine et de plusieurs pays membres de l’OTAN, avait déjà annoncé le mois dernier avoir acheté des systèmes Iskander, capables de transporter des charges nucléaires.

Lors d’une rencontre à Saint-Pétersbourg avec Vladimir Poutine, le président bélarusse Alexandre Loukachenko avait fait part à son homologue russe de ses préoccupations et des inquiétudes face aux politiques agressives et conflictuelles de ses voisins lituaniens et polonais.

La Russie lance des missiles sur l’Ukraine à partir de la Biélorussie

Avant la rencontre de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko, Kiev avait accusé Moscou samedi de vouloir attirer Minsk, son allié diplomatique, dans la guerre en Ukraine après avoir fait état, plus tôt en matinée, de missiles russes tirés depuis le Bélarus voisin sur un village ukrainien.

La frappe d’aujourd’hui est directement liée aux efforts du Kremlin pour attirer le Bélarus dans la guerre en Ukraine en tant que cobelligérant, a affirmé sur Telegram la Direction générale du renseignement ukrainien, rattachée au ministère de la Défense.

Vers 5 h du matin [heure locale], la région de Tcherniguiv a subi un bombardement massif de missiles. Vingt roquettes ont visé le village de Desna, tirées depuis le territoire du Bélarus [et aussi] depuis les airs, avait indiqué dans la matinée sur Facebook le commandement Nord des troupes ukrainiennes, précisant qu’il n’y avait pas de victimes à ce stade.

Quoique non belligérant dans le conflit avec l’Ukraine à ce stade, le Bélarus a servi de soutien logistique aux troupes de Moscou, notamment lors des premières semaines de l’offensive russe.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Kiev refuse les évacuations vers le Bélarus et la Russie proposées par Moscou

mars 7, 2022

Un homme et son enfant fuient la ville d’Irpin, dans les faubourgs ouest de Kiev, en proie à des bombardements. Photo : Reuters/Carlos Barria

L’Ukraine a refusé lundi les couloirs humanitaires vers la Russie et le Bélarus proposés par Moscou et dénonce de nouvelles offensives sur plusieurs villes du pays, dont Kiev, après une nouvelle nuit de violents bombardements.

Au 12e jour de l’invasion russe, Moscou a annoncé l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’évacuation de civils de plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale Kiev.

Mais la moitié de ces couloirs rejoignent la Russie ou le Bélarus – dont le territoire est utilisé comme arrière-base par Moscou pour envahir l’Ukraine depuis le 24 février – et ont aussitôt été rejetés par le gouvernement ukrainien.

Ce n’est pas une option acceptable, a déploré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Les civils évacués n’iront pas au Bélarus pour ensuite prendre l’avion et aller en Russie, a-t-elle dit.

Moscou propose des couloirs humanitaires à Kiev… vers la Russie et le BélarusDes athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Les autorités ukrainiennes ont refusé les couloirs humanitaires vers le Bélarus et la Russie proposés par Moscou. Les détails avec Mariève Bégin.

Selon l’armée russe, la décision d’ouvrir des couloirs humanitaires a été prise après une demande personnelle du président français Emmanuel Macron adressée à son homologue russe Vladimir Poutine, lors de leur entretien de près de deux heures dimanche.

Le président Macron n’a évidemment pas demandé de tels couloirs vers la Russie ou le Bélarus, a réfuté l’Élysée, avant que M. Macron lui-même ne dénonce lundi un discours hypocrite de la part des Russes qui consiste à dire : « on va aller protéger les gens pour les emmener en Russie ».

« Tout ça n’est pas sérieux, c’est du cynisme, moral et politique. »— Une citation de  Emmanuel Macron, président de la France, en entrevue à LCI

Ces derniers jours, deux tentatives pour évacuer des civils du port assiégé de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, ont échoué, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de violer les conditions de l’évacuation.

Intenses bombardements dans le nord

Le corps d'un homme gît dans des décombres près d'une voiture.

Les bombardements à Kharkiv ont fait plusieurs morts le 6 mars 2022. Photo : AP/Marienko Andrew

Cette annonce survient alors que l’armée russe a intensément bombardé la nuit dernière la deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv.

L’artillerie lourde a touché le complexe sportif d’une université locale, une tour de télévision et des immeubles civils, selon un journaliste de l’Agence France-PresseAFP.

La ville de 1,4 million d’habitants, proche de la frontière avec la Russie, dans le nord-est de l’Ukraine, est le théâtre de bombardements parmi les plus violents depuis le début de la guerre.

Selon l’état-major ukrainien, les forces russes concentrent aussi leurs efforts sur Tchernihiv (285 000 habitants) et Soumy (263 000 habitants). Tchernihiv se trouve notamment sur l’une des principales routes menant à Kiev.

D’intenses combats ont aussi eu lieu autour de la route menant vers Jytomyr (150 km à l’ouest de Kiev), qui est pilonnée et où bon nombre de maisons ont été détruites.

Et à 150 kilomètres au sud de Jytomyr, neuf personnes ont été tuées dimanche lors d’une attaque menée par l’armée russe contre l’aéroport de Vinnytsia.

Évacuations difficiles en banlieue de Kiev

Les combats continuent aussi de faire rage dans la banlieue nord-ouest de Kiev. Le maire de Gostomel, ville qui accueille une base militaire, a été tué alors qu’il distribuait du pain et des médicaments aux malades, et réconfortait les blessés, a annoncé la mairie.

À Irpin, le maire a affirmé lundi matin que les civils arrivaient à évacuer la ville sans qu’il n’y ait de bombardements. Mais le chemin est ardu, les civils devant traverser une rivière sur une planche de bois en raison des bombardements ukrainiens qui ont délibérément détruit le pont qui l’enjambait pour freiner l’avancée des Russes.

Et sur cette planche, tout doit passer : des femmes, des bébés, des vieillards, des chiens, des poussettes, des valises à roulettes, des vélos, des blessés sur des civières et même des corps roulés dans des tapis.

C’est dans ce secteur que huit habitants fuyant Irpin ont été tués dans la seule journée de dimanche, dont une famille avec ses deux enfants, selon les autorités.Des gens traversent une rivière sur une planche de bois sous un pont détruit.

Pour évacuer, les résidents d’Irpin, en banlieue de Kiev, doivent traverser une rivière sur une planche de bois, le pont ayant été détruit par des bombardements. Il s’agit de la seule route viable pour évacuer. Photo :Reuters/Carlos Barria

Le ministre ukrainien de l’Intérieur a affirmé lundi que 4000 personnes cherchaient toujours à fuir les banlieues de Kiev.

L’armée russe a massé des forces autour de Kiev et va probablement essayer de prendre la ville dans les prochains jours, a pour sa part estimé un conseiller du ministre de l’Intérieur.

Les forces ukrainiennes se tiennent prêtes à détruire le dernier pont reliant Kiev à son arrière-pays à l’ouest pour freiner la progression des chars russes.

La capitale se prépare à se défendre, a lancé le maire de Kiev et ancien champion de boxe Vitali Klitschko sur Telegram. Kiev tiendra! Se défendra! Dressons-nous ensemble! Gloire à l’Ukraine!, a-t-il clamé.

Le convoi d’une soixantaine de kilomètres de chars russes est toujours stationné au nord-ouest de la capitale.

La situation humanitaire se dégrade dans le sud

Dans la région de Kherson, près de la Crimée, dont les Russes ont pris le contrôle, de nombreux villages sont privés d’électricité, de gaz, d’eau, de nourriture et de médicaments.

Après Kherson, plus grande ville tombée aux mains des Russes depuis le début de l’invasion, la prochaine étape des troupes de Vladimir Poutine est Mykolaïev. Lundi matin, le maire de la région a affirmé que les chars russes tiraient en direction de l’aéroport régional.L'intérieur d'un appartement est en ruine.

Un immeuble résidentiel détruit par l’artillerie russe à Mykolaïev, le 7 mars 2022. Photo HOTO : via Reuters/Services d’Urgence ukrainiens

Des missiles russes tirés depuis la mer Noire se sont aussi abattus lundi sur le village de Touzly, dans la région d’Odessa, a indiqué un porte-parole militaire régional, Sergueï Bratchouk. Selon lui, les tirs ont visé des sites d’infrastructures cruciales, mais n’ont pas fait de blessé.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait aussi averti que la Russie se préparait à bombarder Odessa, port stratégique sur la mer Noire.

Le ministre de l’Éducation Sergiy Shkarlet a précisé de son côté que 211 écoles avaient été endommagées dans les bombardements.

Les troupes de Vladimir Poutine continuent leur siège à Marioupol, dans le sud-est du pays, où les vivres et les médicaments manquent désespérément. Quelques habitants ont tout de même réussi à fuir avant la fermeture du corridor humanitaire.

Ils ont déclaré que la ville de 430 000 habitants avait été dévastée.

« Nous avons tout vu : des maisons en flammes, tous les gens assis dans des sous-sols. […] Pas de communication, pas d’eau, pas de gaz, pas de lumière. Il n’y avait rien. »— Une citation de  Yelena Zamay, qui a fui vers l’une des républiques autoproclamées de l’est de l’Ukraine détenues par des séparatistes prorusses

Des centaines de morts, des milliards de dommages

Le bilan des morts reste perdu dans le brouillard de la guerre. L’Organisation des Nations uniesONU rapporte lundi 406 civils tués, incluant 27 enfants, et 801 autres blessés, mais avertit également que ce nombre est largement sous-estimé.

Plus de 1,7 million de personnes ont quant à elles fui l’Ukraine, toujours selon l’Organisation des Nations uniesONU. Cela constitue la crise de réfugiés à avoir éclaté le plus rapidement depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Si les bombardements continuent, si on continue à bombarder les villes, de manière indiscriminée, on peut s’attendre à cinq millions d’exilés, a pour sa part averti Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

L’Organisation mondiale de la santé signale pour sa part neuf attaques – sept vérifiées et deux probables – contre des infrastructures médicales en Ukraine.

Mykhaïlo Podoliak, membre de la délégation ukrainienne qui participe à une troisième ronde de négociations avec les Russes lundi, a publié un sombre bilan de l’invasion sur Twitter lundi : 202 écoles, 34 hôpitaux et plus de 1500 bâtiments résidentiels touchés par des bombardements.

Plus de 900 localités sont aussi complètement privées d’électricité, d’eau et de chauffage, selon M. Podoliak.

Le ministre des Infrastructures évalue pour sa part les dommages causés par la guerre à 10 milliards de dollars.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Bélarus : l’écrivain ukrainien Serhiy Jadan va être expulsé pour « terrorisme »

février 11, 2017

Minsk – L’écrivain ukrainien Serhiy Jadan a annoncé samedi avoir été arrêté la nuit précédente à Minsk et qu’il allait être expulsé du Bélarus en vertu d’accords avec la Russie où il est accusé de « participation à des activités terroristes ».

Les médias bélarusses ont diffusé des photos du passeport de Serhiy Jadan, sur lequel a été tamponnée la mention « Interdit d’entrée au Bélarus ». L’écrivain, qui participait à un festival de poésie à Minsk, doit avoir quitté ce pays avant dimanche.

« Je dormais dans ma chambre d’hôtel quand la police est arrivée (…) Apparemment, je suis sur la liste des personnes interdites d’entrée en Russie pour +participation à des activités terroristes+. J’ai passé la nuit en cellule », a écrit sur Facebook Serhiy Jadan, l’un des écrivains les plus populaires d’Ukraine.

« Comme le Bélarus et le Kazakhstan font partie de la même zone douanière (malheureusement pour moi), cette interdiction s’applique automatiquement au Bélarus et au Kazakhstan », a-t-il ajouté.

Le Bélarus et la Russie ont signé des accords d’intégration politique et économique et font partie d’une même union douanière depuis les années 1990.

« Les policiers bélarusses ont passé leur temps à me poser des questions sur ma vie pour comprendre quelles relations j’entretiens avec le terrorisme (…) Ils ne comprenaient pas pourquoi je suis sur cette liste », a déclaré Serhiy Jadan, 42 ans, au portail internet bélarusse Tut.by.

« J’étais déjà venu en juin et on ne m’avait rien dit », a-t-il ajouté.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, s’est refusée à tout commentaire, déclarant qu’il revient aux « autorités compétentes » de commenter cette affaire.

« L’ambassade d’Ukraine et le ministère des Affaires étrangères préparent une note de protestation. C’est une vraie honte », a déclaré la porte-parole adjointe du Parlement ukrainien, Irina Gerachtchenko.

Dans un communiqué, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde inquiétude » et annoncé avoir convoqué l’ambassadeur du Bélarus à Kiev, Igor Sokol. « Le représentant du ministère ukrainien a souligné que les explications de la partie bélarusse, obtenues aujourd’hui, ne satisfaisaient pas la partie ukrainienne », précise le communiqué.

Serhiy Jadan est originaire de Lougansk, l’un des deux bastions rebelles de l’est de l’Ukraine, mais s’est fermement opposé à l’insurrection prorusse ayant éclaté en avril 2014. L’Ukraine et les pays européens accusent la Russie de soutenir sur les plans logistique et militaire les séparatistes, ce que Moscou dément.

Son oeuvre a été traduite dans de nombreuses langues et lui a valu plusieurs prix littéraires en Europe.

Malgré l’Union douanière, les autorités russes ont annoncé en janvier la mise en place de contrôles à la frontière entre les deux Etats, une décision dénoncée par le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

Romandie.com avec(©AFP / 11 février 2017 18h35)