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La Belgique a expulsé l’imam Hassan Iquioussen vers le Maroc

janvier 13, 2023

L’imam marocain Hassan Iquioussen a été expulsé vendredi vers le Maroc par la Belgique, après son expulsion de France cet été, annoncée par Gérald Darmanin.

L’imam marocain Hassan Iquioussen, arrêté en Belgique le 30 septembre après son expulsion de la France pour des « propos incitant à la haine et à la discrimination », a été expulsé vendredi 13 janvier vers le Maroc, ont annoncé son avocate française et les autorités belges. Le prédicateur du nord de la France, dont l’expulsion a été annoncée fin juillet par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, a été reconduit par un avion à Casablanca, après que les autorités marocaines lui ont délivré un laissez-passer jeudi, a indiqué son avocate Me Lucie Simon.

La secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor, s’est félicitée de « la bonne coopération » avec la France sur ce dossier, en confirmant le renvoi de l’intéressé vers le Maroc. « Nous ne pouvons pas permettre à un extrémiste de se promener sur notre territoire. Toute personne qui n’a pas le droit d’être ici doit être renvoyée », a commenté Nicole de Moor, citée dans un communiqué.

« Gérald Darmanin s’était beaucoup impliqué auprès de ses homologues sur ce sujet. C’est une grande victoire contre le séparatisme », a de son côté commenté l’entourage du ministre français de l’Intérieur.

Fin juillet, Gérald Darmanin avait annoncé l’expulsion de l’imam Iquioussen, lui reprochant « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République ». Mais l’imam était introuvable au moment où l’arrêté d’expulsion avait été définitivement validé par le Conseil d’État le 31 août. Il avait fui en Belgique francophone où il a été arrêté dans la région de Mons le 30 septembre.

Son avocate « surprise » par la « volte-face des autorités marocaines »

Hassan Iquioussen avait ensuite été placé en centre fermé près de Liège (est) à la mi-novembre pour séjour illégal, visé par un ordre de quitter le territoire belge après l’échec de la procédure du mandat d’arrêt européen lancée par la France.

Son avocate française Lucie Simon s’est étonnée vendredi soir de la « volte-face » du Maroc, qui avait refusé l’été dernier à la France le laissez-passer consulaire permettant l’éloignement de l’imam dans son pays d’origine.

« Je suis surprise de la volte-face des autorités marocaines et j’estime que la vie de Hassan Iquioussen est en France », a réagi Me Lucie Simon, soulignant que les avocats n’ont pas été informés de la délivrance du document consulaire. « Nous attendons le jugement sur le fond du Tribunal administratif de Paris, si l’arrêté d’expulsion (français) était annulé, la France devra assurer son retour », a-t-elle ajouté.

Par Le Point avec AFP

Belgique-Congo : annulation d’une vente aux enchères de crânes

décembre 3, 2022

Des restes de peuples colonisés qualifiés de « beaux objets » dans le catalogue d’une vente aux enchères belge. Il n’en fallait pas plus pour soulever un tollé et finalement, annuler la vente.

© Damien Glez

Si les fake news ont l’air si souvent réalistes, c’est que les vraies informations paraissent parfois ahurissantes. Il y a quelques jours, l’hôtel de ventes bruxellois Vanderkindere et le site Drouot.com autoproclamé « leader dans la vente aux enchères de beaux objets » proposaient le lot numéro 405 : « Un crâne de Bangala anthropophage aux incisives taillées en pointes, un crâne du chef arabe Munie Mohara tué par le sergent Cassart à Augoï le 9 janvier 1893 et décoré d’un bijou frontal, et un fragment de crâne collecté au “Figuier de la mort” dans le village de Bombia dans la province de la Mongala par le docteur Louis Laurent le 5 mai 1894 ». Mise à prix : entre 750 et 1000 euros.

Sans sourciller, les spécialistes belges des ventes mondaines venaient de qualifier des ossements humains de « beaux objets ». Des restes de peuples colonisés par l’un des plus cruels monarques qu’engendra l’Europe et que croisa l’Afrique. Une mise en vente macabre dans une période où la tendance est plutôt aux restitutions contrites de pièces de musée spoliées au continent africain…

Polémique prévisible

Le tollé ne s’est pas fait attendre. Rapidement, les plus intellectuelles des réactions soulèvent placidement la question de la monétisation de restes humains, au-delà des origines de ceux-ci ou des conditions de leur “acquisition”. Plus incisives, des associations spécialisées dans les bilans post-coloniaux hurlent à un évident « recel de cadavres » lié à un passé colonial qui n’aurait de « passé » que le nom. Le collectif Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations, par exemple, présente ce projet de vente comme une façon « scandaleuse » de tuer « ces victimes de la colonisation une deuxième fois »…

Tout ceci n’était-il pas prévisible ? La restitution par la France, en juin dernier, de 24 crânes algériens, avait démontré le caractère sensible de telles manipulations, sans besoin de souligner que la marchandisation ajouterait encore à l’ignominie.

Légalité

À propos des crânes du Congo mis en vente en Belgique, des menaces de plaintes ont fusé et l’hôtel des ventes a annulé l’opération, en présentant ses « profonds regrets envers toute personne ayant été meurtrie et blessée par la mise en vente de ce lot ». Quant au commissaire-priseur Serge Hutry, il a annoncé que Vanderkindere avait racheté le lot en vue de le restituer à la République démocratique du Congo. Non sans avoir revendiqué préalablement « la légalité du projet de vente » initial et le caractère purement privé de la transaction envisagée. Une position soutenue par les experts de la Chambre des Antiquaires…

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

France-Maroc : l’imam Iquioussen libéré en Belgique et placé sous surveillance électronique

octobre 28, 2022

Réclamé par la France, l’imam marocain vient d’être remis en liberté par la justice belge, qui refuse toujours de l’extrader. Mais l’intéressé devra porter un bracelet électronique.

L’imam marocain Hassan Iquioussen. © DR

L’imam Hassan Iquioussen, arrêté le 30 septembre près de Mons, fait l’objet d’une autorisation de libération en Belgique. Placé sous surveillance électronique, il devra résider chez un ami. Le parquet de Tournai, en Belgique, a confirmé à l’AFP l’information de BFMTV. « La détention sous bracelet a été accordée », a expliqué son avocat belge.

Âgé de 58 ans, le prédicateur et conférencier de nationalité marocaine fait l’objet d’une procédure d’expulsion en France depuis le 29 juillet. Son titre de séjour n’a pas été renouvelé. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait justifié cette procédure, sur la chaîne de télévision CNews, le 4 août, en arguant que l’intéressé avait tenu « des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes ».

Fiché S par les services de renseignement français, le prédicateur se voit reprocher par l’arrêté d’expulsion « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ».

Mandat d’arrêt « juridiquement infondé »

Après une cavale de plusieurs semaines en Belgique, afin d’éviter son interpellation par la police française et son expulsion vers le Maroc – qui avait initialement délivré un laissez-passer consulaire avant de revenir sur sa décision –, Hassan Iquioussen a été arrêté et placé en détention à la prison de Tournai.

La chambre du conseil de Tournai a refusé, le 21 octobre, de remettre le prédicateur aux autorités françaises. Le mandat d’arrêt européen lancé par une juge de Valenciennes à son encontre, lors de son départ de France, a été jugé juridiquement infondé. La défense de l’imam contestait en effet l’infraction reprochée de « soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement ».

« Ni le droit ni les autorités de poursuite ne peuvent être instrumentalisés à des fins politiques, il fallait peut-être la Belgique pour le rappeler », a tweeté l’avocate française de l’imam, Maître Lucie Simon. Le parquet a fait appel de la décision.

Le même jour, le prédicateur a annoncé porter plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour diffamation publique. Le locataire de la place Beauvau s’est exprimé plusieurs fois à ce sujet, déclarant notamment le 2 septembre qu’Hassan Iquioussen était « un délinquant, un fuyard et un séparatiste ».

Avec Jeune Afrique par Jeanne Le Bihan

France-Expulsion de l’imam Iquioussen : la piste d’« une fuite en Belgique » privilégiée

août 31, 2022

Tentant de se soustraire à un arrêt d’expulsion, l’imam Hassan Iquioussen aurait potentiellement pris la fuite en Belgique, selon le préfet des Hauts-de-France.

Le predicateur musulman Hassan Iquioussen pourrait etre parti en Belgique.
Le prédicateur musulman Hassan Iquioussen pourrait être parti en Belgique.© PIERRE ROUANET / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, a affirmé mercredi 31 août que l’imam marocain Hassan Iquioussen, recherché depuis la validation mardi de son expulsion par le Conseil d’État, était susceptible d’avoir pris la fuite en Belgique.

« Le scénario qui est aujourd’hui privilégié est une fuite en Belgique de Hassan Iquioussen », a déclaré le préfet lors d’une conférence de presse, qualifiant le prédicateur, mis en cause pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République, de « délinquant » dès lors « qu’il s’est soustrait à un arrêt d’expulsion ». « Il y a deux scénarios : ou bien Hassan Iquioussen, qui est sous le coup d’un arrêté exécutoire d’expulsion et d’une saisine de l’autorité judiciaire, est dans un pays étranger, auquel cas la coopération internationale se fera ; ou bien s’il est sur le territoire français et est interpellé, il sera immédiatement placé en rétention administrative », a-t-il expliqué.

Son domicile était surveillé

Le préfet a précisé avoir « saisi le parquet du tribunal de Valenciennes » mardi soir, après que deux « visites domiciliaires » organisées à Lourches, où réside l’imam, se sont « révélées infructueuses ». Un des fils du prédicateur avait affirmé mardi soir aux journalistes sur place que son père n’était pas présent à cette adresse et que lui-même ignorait où il se trouvait. Le domicile de Hassan Iquioussen « faisait l’objet d’une surveillance », a souligné Georges-François Leclerc, mais il « était susceptible d’être en plusieurs endroits ». « La surveillance de son domicile était proportionnée aux pouvoirs d’investigation dont les services de police bénéficiaient dans un cadre administratif », a-t-il mis en avant.

Le Conseil d’État a donné son feu vert mardi à l’expulsion de Hassan Iquioussen (né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine) dont le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les « discours séparatistes ». Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI « depuis dix-huit mois », selon lui. L’arrêté d’expulsion lui reproche « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République ».

Le Maroc suspend son « laissez-passer consulaire »

Le Maroc a suspendu le « laissez-passer consulaire » qu’il avait délivré le 1er août à l’imam Hassan Iquioussen afin de permettre son expulsion par la France vers ce pays, a appris mercredi l’AFP de source proche du dossier. Cette source proche du Maroc a expliqué cette décision par le fait qu’il « n’y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines », au lendemain de la décision du Conseil d’État ouvrant la voie à son expulsion. La décision d’expulsion est « unilatérale », a-t-on ajouté.

Dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, on a rappelé que la validité d’un laissez-passer était de « 60 jours », soulignant qu’il serait « incompréhensible que ce document qui n’a d’autre fonction que d’officialiser la reconnaissance par le Maroc de la nationalité de M. Iquioussen soit suspendu ». « Comment peut-on reconnaître la nationalité d’un de ses ressortissants un jour et ne plus la reconnaître le lendemain ? » s’est étonné l’entourage de Gérald Darmanin.

Né en France, Hassan Iquioussen n’avait pas opté pour la nationalité française à sa majorité, prenant la nationalité marocaine de ses parents. Âgé de 58 ans, il réside régulièrement en France. Il a 5 enfants et 15 petits-enfants, tous Français.

Par Le Point avec AFP

Migration: 7264 demandes de visa court séjour pour la Belgique introduites en RDC en 2021

août 20, 2022

Dans un rapport publié récemment sur ses activités en 2021, la direction générale de l’Office des étrangers (OE) de Belgique indique que les Congolais ont introduit 7264 demandes de visa court séjour pour la Belgique en 2021, tandis que ce chiffre était de 6613 en 2020 et de 26646 en 2019.

Le nombre de demandeurs de visa pour la Belgique a sensiblement baissé à cause de covid-19

En 2019, la République démocratique du Congo (RDC) se classait à la troisième position des pays avec le plus grand nombre de demandeurs de visa derrière la Chine avec 42402 demandeurs et l’Inde avec 31157. En 2020, la RDC s’est classée en tête des pays demandeurs de visa, devant l’Inde (6212 demandes) et les Philippines (3978). En 2021, la RDC se classe à la deuxième position derrière l’Inde (7426) et devant les Philippines (4630).

Pour l’OE, le nombre de demandes de visa court séjour a ainsi sensiblement baissé. Les conséquences de la crise sanitaire sur les déplacements internationaux, explique l’institution, sont ainsi visibles pour la seconde année consécutive, même si on constate un frémissement depuis le mois de septembre 2021, probablement lié aux assouplissements consentis en faveur des voyageurs présentant un schéma vaccinal complet.

Dans son rapport, l’OE définit un court séjour comme un séjour dont la durée maximale ne peut pas dépasser 90 jours sur toute période de 180 jours. Il s’agit, entre autres, d’une visite familiale ou amicale, d’un séjour touristique ou d’un voyage à caractère professionnel, commercial, sportif, culturel ou humanitaire. A cet effet, le rapport indique que les ambassades et consulats de Belgique sont autorisés à délivrer le visa quand le demandeur établit, avec de la documentation, qu’il respecte les conditions d’entrée dans l’espace Schengen. Pendant une année normale, les postes traitent environ 80 % des demandes de visa pour un court séjour (demande et délivrance du visa). Par contre, indique le rapport, la décision de refuser un visa est toujours prise et motivée par l’OE. Les critères d’examen d’une demande de visa et les motifs pour lesquels un visa peut être refusé sont fixés dans le code communautaire des visas.

Les ambassades de Belgique et consulats consultent l’OE quand le dossier présenté ne permet pas la délivrance du visa, c’est-à-dire quand la demande ne répond pas à une ou plusieurs conditions d’entrée dans l’espace Schengen, ou quand l’ambassade ou le consulat a un doute sur l’un ou l’autre élément du dossier et estime qu’un examen approfondi de la demande est nécessaire. Les postes diplomatiques consultent également l’OE quand le demandeur est signalé (risque sécuritaire). La décision de refuser un visa, explique-t-on, est toujours prise par l’OE, raison pour laquelle le nombre de décisions de refus prises par l’OE est supérieur au nombre de décisions d’accord.

Plus de la moitié des visas accordés

En 2021, sur les 7264 demandes congolaises introduites dans un poste diplomatique belge ,  4505 demandes de visas ont obtenu une réponse positive, tandis que 1497 demandes ont essuyé un refus, soit 20,60% des demandes. Le nombre de décisions prises par l’office des étrangers concerne 390 demandes de visas par des Congolais. L’OE a donné son accord pour 260 visas, il a décidé de refuser 1403 demandes en provenance de la RDC, tandis que 49 demandes sont restées sans objet.  

En 2020, 4179 visas ont été accordés à des demandeurs congolais, tandis que 3591 demandes ont essuyé un refus, soit 46,22%. En 2019, sur les 26646 demandes de visa en provenance des Congolais, 18599 visas ont été accordés et 5996 ont été refusés, soit 24,38 %. Pour ce qui est des demandes de visa long séjour pour les étudiants en 2021, les demandes en provenance de la RDC s’élevaient à 586. En outre, 41 demandes de visa humanitaire en provenance de la RDC ont été refusées.

Par ailleurs, avec 174 personnes naturalisées belges en 2021, les Congolais se classent dans le top 5 des nationalités pour les personnes naturalisées, en occupant la deuxième place, derrière le Maroc (332 personnes) et devant l’Arménie (158), le Kosovo (130) et la Guinée (127). En 2020, la RDC figurait à la cinquième place de cette catégorie, avec 232 personnes naturalisées belges, derrière le Maroc (234), le Kosovo (260), la Serbie (286) et l’Arménie (500).

Avec Adiac-Congo par Patrick Ndungidi

RDC-Belgique : déboulonnage anticolonialiste à Ixelles

juillet 2, 2022

Cohérente avec les « regrets » du roi des Belges réitérés récemment à Kinshasa, la commune d’Ixelles a retiré de l’espace public la statue d’un colon particulièrement brutal…

© Damien Glez

En dépit des tenants d’une histoire affichée mais contextualisée, différentes versions de repentance infusent les démembrements locaux d’anciens colons, tout autant que l’esprit woke se diffuse dans l’opinion publique. Du côté de la Belgique, les autorités d’Ixelles –l’une des 19 communes bilingues de la région de Bruxelles-capitale– ont déboulonné, vendredi 30 juin, le monument commémoratif dédié au général Émile Storms. Située à la frontière du quartier africain de Matongé et du quartier européen, la copie en marbre du buste de bronze initial dérobé indique sur son socle : « Il fonda M’Pala (1883) et étendit la civilisation jusqu’au Tanganyika »…

Décédé en 1918, le sulfureux Émile Pierre Joseph Storms fut l’un des Belges chargés par le roi Léopold II de coloniser le Congo au XIXe siècle. Réputé pour sa brutalité, « Bwana Boma » (« Monsieur Forteresse ») commettra de nombreux pillages et exactions, tranchant notamment la tête d’un chef congolais, Lusinga Iwa Ngombe, dont il enverra le crâne en Belgique. Depuis 2018 et une enquête journalistique sur les restes humains présents dans les collections du musée royal de l’Afrique centrale, dans la ville flamande de Tervuren, des voix de la société civile réclamaient le déboulonnage de la statue d’Ixelles qui fut, le 13 juin 2000, aspergée de peinture rouge.

Personnalité de troisième rang

Le retrait de l’espace public du monument dédié à Émile Storms est un symbole fort, car il avait fait l’objet, en 1972, d’un classement au titre des monuments historiques. Décidée à déboulonner le buste dès 2020, la commune d’Ixelles devra attendre une décision de la Commission royale des monuments et sites et négocier un accueil de la sculpture au musée de Tervuren, afin de calmer les plus nostalgiques de l’ère coloniale qui tolèrent un déplacement de l’œuvre mieux que sa destruction.

Si le démontage du monument a été possible, c’est que, contrairement à d’autres personnages historiques dont certains actes peuvent être valorisés, l’homme lige de Léopold II n’a pas légué de face lumineuse à l’Histoire. Le bourgmestre d’Ixelles, Christos Doulkeridis, insiste : « C’est une personnalité vraiment de deuxième, troisième rang, un lieutenant-général qui n’était connu que pour ses actes barbares ». Il existe toujours, sur le sol belge, des centaines de statues de personnes qui ont joué un rôle dans le passé colonial…

En attendant d’autres batailles dans la guerre mémorielle, la concrétisation du retrait du buste d’Ixelles tombe à point nommé, le roi Philippe de Belgique ayant réitéré, le 8 juin dernier à Kinshasa, ses « plus profonds regrets pour les blessures » infligées à l’ex-Congo belge durant la période coloniale.

Avec Jeune Afrique

Damien Glez

Par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Belgique : restitution de la dent de Patrice Lumumba ce 20 juin

juin 18, 2022

L’unique dent restante de l’ancien Premier ministre congolais sera remise à ses trois enfants, François, Juliana et Roland Lumumba, lors d’une cérémonie au Palais d’Egmont à Bruxelles, en présence du Premier ministre belge, Alexander De Croo, ainsi que de son homologue congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, représentant le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Auparavant, la famille Lumumba sera reçue par le roi Philippe au palais royal de Bruxelles.

Patrice Emery Lumumba

La dent de Patrice Lumumba a été saisie par la justice belge en 2016 chez la fille du policier belge, Gérard Soete, aujourd’hui décédé, qui était chargé de découper et de dissoudre dans l’acide, le corps du défunt Premier ministre, deux jours après son assassinat. Elle avait été saisie dans le cadre d’une enquête pour «crimes de guerre» ouverte en 2011 à Bruxelles.

Ainsi, lors de la cérémonie au palais d’Egmont, le chef du parquet fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, remettra, dans l’intimité, à la famille Lumumba cette dent placée dans un écrin, avant la cérémonie solennelle autour d’un cercueil renfermant ce coffret, en présence d’autorités belges et congolaises. Interrogé le 16 juin par Radio France internationale, Frédéric Van Leeuw a précisé que la dent sera remise à la famille et non pas à l’État congolais. Aussi a-t-il expliqué, la dent de Lumumba n’a pas pu accompagner la récente mission royale en République démocratique du Congo (RDC), parce que c’est un dossier judiciaire et la décision de la remettre à la famille a été prise par un juge d’instruction. « C’est une décision importante de la juge d’instruction, sur demande de la famille. Je dois avouer que cette décision a été prise sous l’influence de ce qui s’est passé en 2020 avec le mouvement Black Lives Matter, après la mort de Georges Floyd. Il y a eu une demande de la famille Lumumba… On commémorait aussi les 60 ans de l’indépendance du Congo. C’était symbolique et compte tenu de l’aspect affectif que cette dent peut avoir, le juge d’instruction a accepté de la rendre. Il a chargé le procureur fédéral de la remettre à la famille et pas à l’État congolais », a déclaré Frédéric Van Leeuw à la RTBF.

Depuis sa saisie en 2016, la dent était gardée  dans un coffre-fort du parquet fédéral belge. « Vu la valeur et le respect dûs à ce qui reste finalement de la dépouille de Patrice Lumumba, il fallait que cette dent soit bien protégée. Et donc elle l’est dans un écrin qui a été fabriqué tout spécialement pour la protéger et elle se trouve dans un coffre du parquet fédéral effectivement, puisqu’on voulait éviter qu’elle soit simplement considérée comme une vulgaire pièce à conviction qui se trouverait au greffe du tribunal », a ajouté Frédéric Van Leeuw à RFI.

Trois jours de deuil national prévus en RDC

Balufu Bakupa-Kanyinda, désigné par la présidence congolaise pour diriger l’opération de restitution des restes de Patrice Lumumba et son retour en RDC, a déclaré, le 17 juin à Bruxelles, que cette dent sera placée dans un cercueil provenant de la RDC et qui sera exposé à l’ambassade à Bruxelles, où il restera deux jours pour un hommage ouvert au public dans la pure tradition congolaise. Le départ pour Kinshasa est prévu le 21 juin en soirée depuis l’aéroport militaire belge de Melsbroek, à bord d’un avion de la compagnie aérienne Congo Airways. Ce dernier arrivera le 22 juin dans la matinée à l’aéroport de N’Djili. Le cercueil effectuera ensuite un périple dans plusieurs provinces de la RDC, notamment à Onalua, le village natal de Patrice Lumumba, rebaptisé Lumumbaville en 2013, pour un deuil familial; à Kisangani, son fief, pour un deuil politique; et à Shilatembo, avant un retour à Kinshasa le 27 juin. Trois jours de deuil national sont prévus du 27 au 30 juin. Le cercueil sera exposé au Palais du peuple, siège du parlement congolais, avant d’être transporté à l’ancienne résidence de Patrice Lumumba et de passer une nuit à la Primature.

Le 30 juin, date du 62e anniversaire de l’indépendance de la RDC, aura lieu la cérémonie officielle de l’inhumation au mausolée construit pour accueillir la dépouille de Patrice Lumumba à l’Echangeur de Limite, dans la banlieue est de Kinshasa, a indiqué Balufu Bakupa-Kanyinda. Pour leur part, Maurice Mpolo et Joseph Okito ont été admis dans l’Ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba, le 14 juin à Kinshasa.

L’enquête judiciaire se poursuit

Né sous le nom d’Elias Okitasombo, Patrice Emery Lumumba avait été assassiné à l’âge de 35 ans, fusillé le 17 janvier 1961, en compagnie de deux de ses proches, l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Maurice M’Polo, et l’ancien vice-président du Sénat, Joseph Okito. Son corps avait été dissous dans l’acide sulfurique sur place, à Shilatembo (dans l’actuelle province du Haut-Katanga, au sud-est du pays). Le policier belge Gérard Soete avait décidé de ramener avec lui quelques reliques comme  » des trophées de chasse « , selon le sociologue belge, Ludo De Witte, auteur d’un livre sur l’assassinat de Lumumba. Seule une dent attribuée à ce dernier avait été récupérée par le parquet fédéral belge.

Le fils aîné, François Lumumba, a déposé plainte en 2011 pour crimes de guerre, tortures et traitements inhumains, contre dix Belges considérés comme impliqués dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Dans la plainte, « diverses administrations de l’État belge » sont accusées d’avoir « participé à un vaste complot en vue de l’élimination politique et physique de Patrice Lumumba ». A l’époque des faits, ces personnalités exerçaient des responsabilités politiques ou militaires aux côtés du président sécessioniste katangais, Moïse Tshombe, ou alors étaient diplomates, envoyées au Congo par le gouvernement belge.

Aujourd’hui, selon la presse belge, seules deux des dix personnes initialement visées par la plainte sont encore en vie. Il s’agit de l’ancien diplomate et homme d’affaires Etienne Davignon, 89 ans, et de l’ex-haut fonctionnaire Jacques Brassinne de la Buissière, 92 ans.

Frédéric Van Leeuw a indiqué à RFI que l’enquête continue, rappelant que lors de la commission parlementaire qui avait eu lieu en 2000, des auditions avaient eu lieu à huis clos et le juge d’instruction avait décidé, il y a quelques mois, de faire une perquisition au Parlement pour obtenir le contenu de ces auditions. « Actuellement, il y a un débat juridique qui se fait. Les pièces sont sous scellés. Nous avons soutenu, en tout cas en tant que parquet, qu’il n’était justifiable ni légalement ni moralement de garder secrètes les auditions qui ont été faites à huis clos il y a plus de vingt ans. Il y a un point de vue différent qui a été développé au niveau du Parlement et cette question-là doit être tranchée. Le dossier a été plaidé le 1er juin et l’arrêt de la Cour d’appel est prévu vers le 14 septembre »,  a déclaré le chef du parquet fédéral belge.

Pour ce dernier, l’instruction aboutira à un procès si, au moment où la juge estime que son dossier est clôturé et qu’elle ne peut pas aller plus loin, le parquet fédéral décide de poursuivre X ou Y dans ce dossier. « Donc je ne peux pas encore anticiper cela. La prochaine échéance sera l’arrêt de la Cour d’appel, le 5 septembre. Nous saurons alors si nous pouvons avoir accès aux PV. Là, les décisions de la juge seront différentes : soit il n’y aura pas d’accès, alors l’ensemble des devoirs d’enquête aura été épuisé, puisque toutes les personnes auront été interrogées une ou plusieurs fois. Soit il y aura accès et là, il faudra que les enquêteurs prennent connaissance de ces auditions, qu’ils puissent les étudier et faire les comparaisons nécessaires avec tous les autres éléments du dossier. Mais je pense que dans ce dossier, il faut aller le plus loin possible… Tout en sachant que c’est plus compliqué, après plus de 60 ans », a admis Frédéric Van Leeuw à la RTBF.

Avec Adiac-Congo par Patrick Ndungidi

RDC-Rwanda : Denis Mukwege demande à la Belgique d’agir

juin 12, 2022

12 juin 2022 à 17:48

« L’agression est claire » : le médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a appelé dimanche 12 juin la Belgique à intervenir dans la crise entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir la rébellion du M23.

Le docteur Denis Mukwege à Paris, en 2016 © Bruno Levy pour JA

« L’agression du Rwanda à travers le M23 ce n’est pas une nouvelle chose », a déclaré le médecin devant la presse à Bukavu (Sud-Kivu, est de la RDC), juste avant la visite dans son hôpital de Panzi, à la périphérie de la ville, du roi des Belges et de son épouse, qui achèvent une visite de six jours en RDC.

« Cette visite royale est un acte de courage exceptionnel (…), nous rendre visite en ce moment, où le Congo est victime d’une énième agression, est un acte humanitaire fort », a-t-il estimé, alors que des combats violents étaient de nouveau signalés dans la province voisine du Nord-Kivu entre les forces gouvernementales et le M23 (« Mouvement du 23 mars »), ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 et réapparue en fin d’année dernière,

« L’agression est claire »

« La Belgique a une expertise sur le Congo (…), ce qui lui donne une certaine responsabilité », a estimé le Dr Mukwege, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour son action en faveur des femmes victimes de viols. Contre « la violence qui se passe actuellement au Congo, la Belgique peut jouer un rôle très important », a-t-il dit, en rappelant qu’en 2012, quand le M23 avait « attaqué pour la première fois, le président des États-Unis d’alors, Barack Obama, avait appelé (…) le président rwandais pour lui demander d’arrêter ». « Une semaine après, ce mouvement s’était replié au Rwanda, donc cet appel téléphonique nous a donné la paix pendant dix ans », a-t-il ajouté.

« L’agression est claire, il faut la nommer, et la Belgique peut le faire », a insisté le docteur, selon qui « la Belgique peut porter un plaidoyer très fort auprès de l’Union européenne et au niveau des Nations unies ». Depuis le début de cette nouvelle crise entre les deux voisins, le Rwanda nie tout soutien au M23.

Par Jeune Afrique avec AFP

Belgique : la prostitution est désormais autorisée, première en Europe

juin 5, 2022

Si le proxénétisme est encore interdit dans le plat pays, les travailleuses du sexe peuvent librement travailler, indique « Ouest-France ».

La prostitution est desormais totalement legale en Belgique.
La prostitution est désormais totalement légale en Belgique.© MYRIAM TIRLER / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Une première en Europe. Depuis le 1er juin dernier, les travailleuses du sexe sont des « professionnelles » à part entière en Belgique, révèle Ouest-France. En effet, le Parlement belge avait voté en mars dernier une grande loi sur le droit pénal lié aux infractions sexuelles. Parmi les principales mesures, l’intégration de la notion de consentement, une définition légale du viol plus large mais surtout la dépénalisation totale de la prostitution. Objectif : faire évoluer le code pénal belge aux problématiques actuelles.

D’après la police belge, il y aurait 26 000 prostituées dans le pays. Or, jusqu’ici celles-ci travaillaient dans un cadre très flou. Et pour cause, leur activité bien qu’illégale était tolérée par les autorités. Dans le même temps, toutes ces femmes n’avaient pas forcément une activité régulière. Ainsi, selon l’Université catholique de Louvain, elles seraient moins de 6 000. Il y a fort à parier que cet éclaircissement législatif va rebattre les cartes. Selon le texte voté par les parlementaires en mars dernier, les prostituées peuvent désormais bénéficier des mêmes droits que tous les travailleurs belges. En outre, elles pourront accéder à l’ensemble de la protection sociale – de la maladie au chômage – au même titre que les salariés « classiques ». 

Dans la loi belge, il est cependant toujours interdit de faire du proxénétisme. D’autant que le but de la loi est de « couper l’herbe sous le pied » de ces individus profitant souvent de personnes fragiles physiquement et psychologiquement. En revanche, un banquier ou un assureur qui travaillerait avec une prostituée ne tombera plus sous le coup de la loi.

La Belgique, un pays en avance ?

À ce jour, Bruxelles est la seule capitale à avoir légalisé la pratique de la prostitution, au sein de l’Union européenne. Si des législations similaires existent dans d’autres pays européens, les conditions étant trop restrictives, les effets ne se sont jamais fait ressentir. En Allemagne, par exemple, pour être reconnue comme « prostituée », il faut un contrat de travail. Ce qui n’est pas toujours le cas.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la Belgique s’illustre sur une telle avancée sociétale. En 2002, c’était le deuxième pays au monde à rendre l’euthanasie possible. Un an plus tard, le mariage entre personnes de même sexe était légalisé. A contrario, le pays a durci en 2017 sa législation sur le cannabis. Jusqu’à cette date, les autorités permettaient aux habitants de détenir sans problème jusqu’à trois grammes de cannabis. 

Pour ce qui est de la prostitution, cette réforme était réclamée depuis de nombreuses années par les prostituées elles-mêmes. Leurs arguments : cela mettrait fin aux discriminations et permettrait de lutter efficacement contre la traite d’êtres humains. « L’histoire nous a montré que le seul outil pour lutter contre l’esclavage, ce sont les droits. Et en criminalisant, on crée une zone de non-droit », explique Daan Bauwens, directeur de l’organisation de représentation des travailleuses (et travailleurs) du sexe, à Ouest-France.

Avec Le Point avec AFP

Décès du chanteur belge Arno à l’âge de 72 ans

avril 23, 2022
Le chanteur sur scène, micro à la main, avec de l'éclairage derrière.

Le chanteur Arno en 2003 au Festival des Vieilles charrues en France. Photo: Getty Images/Fred Tanneau

Le chanteur Arno, figure belge de la scène rock, connu pour sa voix cassée mâtinée d’un accent flamand, sa chevelure en bataille et ses excès, est décédé samedi des suites d’un cancer, a annoncé son agent.

L’artiste de 72 ans, parfois comparé à Alain Bashung ou Tom Waits, de la même génération que lui, avait annoncé en février 2020 souffrir d’un cancer du pancréas.

Arno nous a quittés ce 23 avril. Il va nous manquer à tous et à toutes […] mais il sera toujours là grâce à la musique qui l’a fait tenir jusqu’au bout, a écrit son agent belge Filip De Groote dans un communiqué.

Né le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu’il évoque dans ses chansons, Arno Hintjens avait débuté sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 80, avec notamment la chanson Putain, putain — un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.Début du widget YouTube. Passer le widget?

https://www.youtube.com/embed/_RhX7mgp_AUFin du widget YouTube. Retour au début du widget?

C’est en solo qu’il s’était ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme Les yeux de ma mère ou sa reprise des Filles du bord de mer d’un autre Belge, Adamo.

Tournée interrompue

L’annonce de sa maladie était intervenue alors qu’il se trouvait en pleine promotion d’un album (Santeboutique, sorti en septembre 2019). Il avait dû interrompre sa tournée pour subir une opération.

La pandémie de coronavirus et l’impossibilité de tenir des concerts ont ensuite reporté plusieurs fois tout au long de 2020 la perspective de remonter sur scène, même s’il a pu enregistrer un nouvel album (Vivre, avec le pianiste français Sofiane Pamart, sorti fin mai 2021).

À l’époque de la sortie de l’album, il avait été empêché de le promouvoir par une nouvelle hospitalisation pour un traitement par chimiothérapie.Début du widget YouTube. Passer le widget?

https://www.youtube.com/embed/tiF-0scv11QFin du widget YouTube. Retour au début du widget?

Il est finalement remonté sur scène en février 2022, programmant une demie douzaine de dates à Bruxelles et à Ostende, sa ville natale, après un premier rendez-vous en petit comité dans les studios de la radio publique flamande le 12 janvier.

Durant ses derniers spectacles, l’artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé.

Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, il avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué une icône de la scène musicale belge.

Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà, s’est désolé sur Twitter Philippe Close, le maire de Bruxelles, une ville dont il était citoyen d’honneur.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse