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Le Pakistan rend hommage à Benazir Bhutto, dix ans après son assassinat

décembre 27, 2017

Benazir Bhutto la veille de son assassinat, le 26 décembre 2007 / © AFP/Archives / TARIQ MAHMOOD

Des milliers de personnes se sont recueillies mardi autour du tombeau de l’ex-Première ministre pakitanaise Benazir Bhutto, dix ans jour pour jour après son assassinat, le 27 décembre 2007, dont les commanditaires n’ont pas été inquiétés par la justice.

Quelque 20.000 personnes se sont rendues à Garhi Khuda Baksh, le fief de la famille Buttho, situé à environ 450 km de la mégalopole de Karachi, ont montré des images télévisées.

« J’ai l’impression que nous sommes devenus des orphelins après qu’elle est tombée en martyre », a observé Allah Varayo, 45 ans, interrogé par téléphone par l’AFP alors qu’il se trouvait près du tombeau.

Autour de lui, la foule brandissait des drapeaux noirs, vert et rouge, les couleurs du Parti du peuple pakistanais (PPP), le parti des Bhutto, fondé par le grand-père de Benazir, Zulfikar Ali.

« Les gens sont plus enthousiastes, ils sont arrivés en plus grand nombre par rapport aux années précédentes », a estimé Ahsan Junejo, venu en voisin.

Mme Bhutto, deux fois élue Première ministre du Pakistan et première femme de l’ère contemporaine à avoir dirigé un pays musulman, a été assassinée dans un attentat-suicide à Rawalpindi le 27 décembre 2007.

Selon la version la plus communément acceptée, un assaillant lui a tiré dans le cou après un meeting avant de déclencher sa charge explosive à proximité de son convoi, tuant 24 autres personnes.

Le président d’alors, le général Pervez Musharraf, est soupçonné d’avoir pris part à une vaste conspiration afin de tuer sa rivale avant des élections.

« Assassin, assassin. Musharraf assassin », ont scandé la foule et Bilawal Bhutto, le fils de Benazir, juché sur un podium installé près du tombeau.

La justice pakistanaise, après l’avoir inculpé du meurtre de sa rivale en 2013, a déclaré « fugitif » Pervez Musharraf en août dernier. L’ex-président, qui vit désormais à Dubai, a aussi vu ses biens confisqués.

M. Musharraf dément avoir joué un rôle dans les évènements ayant entraîné l’attentat qui avait semé le chaos des mois durant dans le pays.

Après l’assassinat, son régime avait aussitôt accusé le chef des talibans pakistanais à l’époque, Baitullah Mehsud. Ce dernier, qui avait démenti toute implication, a été tué par un drone américain en 2009.

En 2010, l’ONU a accusé dans un rapport le gouvernement de Musharraf de ne pas avoir fourni une protection adaptée à Mme Bhutto, soulignant que sa mort aurait pu être évitée.

A ce jour, seuls deux personnes ont été condamnées par la justice dans cette affaire, deux policiers qui ont écopé chacun de 17 ans de prison pour « leur mauvaise gestion de la scène du crime », lavée au karcher deux heures après les faits et où très peu d’indices avaient été retrouvés.

Romandie.com avec(©AFP / 27 décembre 2017 14h27)                

Le procureur enquêtant sur le meurtre de Benazir Bhutto assassiné

mai 3, 2013
  • Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad. Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles alors qu'il quittait son domicile par des hommes circulant à moto. /Photo prise le 3 mai 2013/REUTERS/Mian Khursheed

    Reuters/Reuters – Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad. Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles …plus  alors qu’il quittait son domicile par des hommes circulant à moto. /Photo prise le 3 mai 2013/REUTERS/Mian Khursheed  moins 

ISLAMABAD (Reuters) – Le procureur pakistanais qui enquêtait sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto a été tué par balles vendredi à Islamabad, a-t-on appris de sources policières.

Chaudhry Zulfikar a été abattu de douze balles alors qu’il quittait son domicile. Ses agresseurs circulaient à moto.

Il dirigeait l’enquête sur la mort de Benazir Bhutto, assassinée en décembre 2007 à Rawalpindi, près d’Islamabad, alors qu’elle était en campagne électorale et qu’elle venait de rentrer dans son pays.

Le magistrat était également responsable de l’enquête au Pakistan sur les attentats de Bombay de 2008 qui ont fait 166 morts. L’Inde affirme que les commandos ayant semé la terreur dans la capitale économique du pays venaient du Pakistan.

Benazir Bhutto a été tuée dans un attentat suicide lors d’un meeting. Son père, Zulfikar Ali Bhutto, fondateur de l’actuel parti au pouvoir (Parti du peuple pakistanais, PPP), a été pendu par les militaires en 1979 après avoir dirigé le pays.

Dans un rapport publié en 2010, une commission d’enquête des Nations unies disait ne pas pouvoir exclure une implication dans l’attentat de membres des services de sécurité et de l’armée.

Benazir Bhutto était une adversaire farouche des taliban pakistanais et des organisations islamistes soutenus par certains au sein de l’armée. Elle faisait l’objet d’une forte suspicion de la part des militaires.

L’assassinat du procureur intervient une semaine après la mise en détention de l’ancien président et ancien chef d’état-major Pervez Musharraf, revenu en mars de quatre ans d’exil pour se présenter aux élections législatives du 11 mai prochain.

COLÈRE DE L’ARMÉE

C’était la première fois qu’un tel traitement était réservé à un haut gradé, remettant en cause la règle non écrite selon laquelle les militaires sont intouchables au Pakistan.

La Haute Cour de Peshawar, dans le nord-est du Pakistan, a jugé mardi que Musharraf était inéligible à vie, une décision justifiée selon les juges par les charges pesant contre l’ex-homme fort du Pakistan visé par des poursuites judiciaires.

L’arrêt de la cour a provoqué la colère du général Ashfaq Kayani, chef de l’armée pakistanaise, considéré comme l’homme le plus influent du pays.

« A mon avis, il ne s’agit pas d’une simple punition, mais la prise de conscience et la participation des masses pourraient vraiment mettre fin à ce jeu de cache-cache entre la démocratie et la dictature », a-t-il déclaré.

Depuis l’indépendance obtenue il y a 66 ans, l’armée a toujours joué un rôle déterminant au Pakistan, assumant le pouvoir pendant plus de la moitié de cette période.

Depuis quelques années, les militaires ont accordé une plus grande marge de manoeuvre aux civils, les laissant assumer les conséquences de certaines erreurs politiques, mais ont continué à oeuvrer en coulisses.

Les relations entre Kayani et le pouvoir civil ont toujours été délicates. Le général doit maintenant composer avec une Cour suprême de plus en plus interventionniste sur la question du respect des droits de l’homme par les militaires.

Reuters

L’ex-président pakistanais Musharraf traduit en justice

avril 9, 2013
En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi.

En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi. Crédits photo : ASIF HASSAN/AFP

 

L’ancien dictateur, qui tente d’être élu lors des législatives du 11 mai, comparaît ce mardi devant la Cour suprême pour « trahison ».

-il faire dans cette galère? Depuis son retour au Pakistan le 24 mars, le général Pervez Musharraf, dictateur de 1999 à 2008, accumule les déconvenues. Tout avait bien commencé. Alors qu’il séjourne à Dubaï, le mois dernier, la justice pakistanaise lui accorde une liberté provisoire malgré sa mise en accusation dans trois affaires: l’assassinat de l’ancienne premier ministre Benazir Bhutto, le meurtre du chef baloutche Akbar Bugti et le renvoi des juges de la Cour suprême en 2007. De quoi lui permettre de faire campagne.

Mais ses déboires judiciaires ne font que commencer. Depuis lundi, la Cour suprême examine une requête déposée par plusieurs avocats. Les juristes demandent à la Cour d’ordonner des poursuites pour haute trahison contre le général. En 2007, Musharraf avait suspendu la Constitution et imposé l’état d’urgence. Un acte qui, au titre de l’article 6 de la Constitution, est passible de la peine de mort ou de la prison à vie. Le général a été convoqué mardi devant la Cour qui lui a interdit de quitter le pays.

Pire, il est menacé de mort par les talibans pakistanais. Adnan Rasheed, un ancien officier qui avait failli le tuer dans un attentat à la bombe en 2003, a promis qu’il lui ferait la peau. Dans une vidéo, où il apparaît entouré de kamikazes, il a lancé, bravache: «Rends-toi. Sinon, nous te frapperons quand tu t’y attendras le moins.» Du coup, Musharraf n’a pas pu tenir le moindre meeting.

 
 

Alors pourquoi est-il revenu, lui qui jouissait d’un exil paisible, bercé entre Londres et Dubaï? «Pervez Musharraf a cette mentalité propre à beaucoup de militaires, indique le général à la retraite Talat Masood, qui l’a bien connu. Il pense avoir le devoir de servir son pays. Le problème, c’est qu’il a une trop haute opinion de lui-même pour comprendre qu’il n’est plus populaire.»

Une poignée de fidèles

Musharraf caresse l’espoir d’un retour aux affaires depuis longtemps. Moins de deux ans après sa démission, il clame dans la presse internationale que ses concitoyens l’aiment toujours. «La preuve», lance-t-il au journal allemand Der Spiegel en octobre 2010, «j’ai 315.000 fans sur Facebook.» Ils n’étaient qu’un millier à l’accueillir à l’aéroport. Cherchez l’erreur…

Le général était pourtant prévenu. En 2011, à Londres, il reçoit une poignée de fidèles, dont son ancien ministre des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri. «À cette époque, je lui ai conseillé de renoncer à son rêve de retour, raconte-t-il. Il était clair que les gens l’avaient oublié. Mais il n’a pas aimé mon conseil. Musharraf était entouré de personnes qui lui répétaient que le gouvernement était incompétent et que la population le réclamait.» Le général est convaincu d’avoir été un bon président et qu’il peut sortir son pays de l’ornière. «Où est le Pakistan que j’avais laissé il y a cinq ans? Je suis venu reconstruire le pays que je vous ai laissé», lance-t-il un brin messianique à sa descente d’avion.

Si son parti n’a aucune chance de remporter plus de quelques sièges à l’Assemblée nationale et dans les parlements des provinces, Musharraf peut être élu député. Dimanche, la commission électorale a approuvé sa candidature pour la circonscription de Chitral, dans le nord-ouest du pays. Il y est populaire pour avoir construit le tunnel du Lowari, qui relie cette zone montagneuse inaccessible en hiver, à la région de Dir plus au sud.

Enfin, il bénéficie de la protection de l’armée. «La plupart des haut gradés en poste aujourd’hui ont servi sous ses ordres. Certains, comme l’actuel chef de l’armée de terre, le général Kayani, lui doivent leur avancement. Tout ce monde-là n’aimerait pas qu’un camarade se fasse tuer», estime Talat Masood.

Lefigaro.fr par Emmanuel Derville