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Benoît XVI sera inhumé jeudi 5 janvier

décembre 31, 2022

Les funérailles de l’ancien pape seront présidées par son successeur, le pape François, un événement inédit dans l’histoire du Vatican.

Le pape émérite Benoît XVI s’est éteint samedi 31 décembre à l’âge de 95 ans. Ses funérailles se tiendront jeudi 5 janvier et seront présidées par son successeur, le pape François. L’inhumation d’un ancien pape constitue un événement inédit dans l’histoire deux fois millénaire de l’Église catholique. Benoît XVI sera inhumé dans une crypte de la basilique Saint-Pierre de Rome, a annoncé le Vatican.

« Le cercueil du souverain pontife émérite sera porté dans la basilique Saint-Pierre puis dans les grottes du Vatican (qui abritent les tombes papales) pour y être enterré », a précisé le service de presse du Saint-Siège dans un communiqué. Le cercueil du théologien allemand – né Joseph Ratzinger – sera exposé de lundi à mercredi en la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de se recueillir.

Fin d’une cohabitation insolite

Le biographe officiel de Benoît XVI avait révélé en 2020 qu’il souhaitait être inhumé dans la tombe de Jean-Paul II, dont il fut un proche collaborateur, dans la crypte de Saint-Pierre. Cette tombe est vide depuis le transfert du cercueil de Jean-Paul II dans une chapelle latérale à l’occasion de sa béatification en 2011. Le Vatican n’a pas précisé si ce serait en effet le cas.

La santé du théologien allemand – qui fut à la tête de l’Église catholique de 2005 à 2013 – s’était dégradée ces derniers jours. L’annonce de sa mort a pris par surprise les fidèles se trouvant place Saint-Pierre. « Nous sommes vraiment anéantis », a ainsi confié à l’AFP un Italien âgé de 30 ans, Davide Di Tommaso.

Son décès met fin à la cohabitation insolite de deux hommes en blanc : l’Allemand Joseph Ratzinger, brillant théologien peu à l’aise avec les bains de foule, et l’Argentin Jorge Bergoglio, jésuite doté d’une parole incisive qui a voulu remettre les pauvres et les migrants au centre de la mission de l’Église.

Après ses huit ans d’un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l’Église. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu’il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander « pardon » mais avait assuré n’avoir jamais couvert de pédocriminels.

Sa renonciation, annoncée en latin le 11 février 2013, fut une décision personnelle liée à ses forces déclinantes et non à la pression de scandales, avait-il assuré dans un livre de confidences paru en 2016. Pour Marco Politi, vaticaniste italien interrogé samedi par l’AFP, Benoît XVI « a été important en tant que théologien, mais il n’avait pas le profil mental du rôle pour faire le pontife ». « C’est une partie du passé de l’Église qui disparaît avec lui. Les conservateurs mènent, en agitant sa bannière, une guerre civile depuis dix ans contre François. (Avec sa mort), ils perdent un symbole vivant, ils ne peuvent plus dire “voici le vrai pape, voici le faux” », a-t-il estimé.

Par Le Point avec AFP

Benoît XVI n’est plus

décembre 31, 2022
Benoît XVI saluant la foule depuis un balcon.

Benoît XVI salue la foule depuis sa résidence de Castel Gandolfo, le 28 février 2013. Il s’agira de son dernier geste en tant que pape. Photo : Getty Images Vincenzo Pinto

Benoît XVI, qui a été pape pendant 8 ans avant de démissionner, est mort samedi à l’âge de 95 ans. Il était considéré comme l’un des plus grands théologiens de son temps, un grand intellectuel. Mais aussi comme un homme intransigeant, qui ne voulait pas être pape et qui, pourtant, l’est devenu.

Élu pape en 2005, Benoît XVI a quitté ses fonctions en 2013. Il n’avait plus la force pour diriger l’Église, disait-il. Au cours de son pontificat, il a fait face à des crises majeures, notamment le silence des autorités ecclésiastiques quant aux abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants pendant des décennies. Retour sur le parcours de cet homme de Dieu antiréformiste.

Enfance

Le pape Benoît XVI alors qu'il était enfant.

Le pape Benoît XVI alors qu’il était enfant, en Bavière.

Joseph Aloisius Ratzinger naît le 16 avril 1927 à Marktl am Inn, un village de la Basse-Bavière, dans le sud de l’Allemagne. La religion catholique est très présente dans la vie familiale. Il passe son adolescence dans la ville de Traunstein, où il devra, comme tous ses camarades de classe, s’enrôler dans les Jeunesses hitlériennes.

Jeunesse

Joseph Ratzinger pendant la Seconde Guerre mondiale.

Joseph Ratzinger en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il était assistant de l’aviation allemande. Photo: Getty Images/STF

En 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, Joseph Ratzinger, 16 ans, est mobilisé au sein d’une unité de lutte antiaérienne. Il est ensuite affecté au Service national de travail obligatoire pour creuser des tranchées. En 1945, il sera brièvement interné dans un camp de prisonniers de guerre.

Entrée en religion

Georg et Joseph Ratzinger (à droite).

Georg et Joseph Ratzinger (à droite) lors de leur ordination à Freising, dans le sud de l’Allemagne, en 1951. Photo : Getty Images/Reproduction Timm Schamberger

À la fin de la guerre, il étudie la théologie et la philosophie au séminaire de Freising et à l’Université de Munich avec son frère Georg. Les deux seront ordonnés prêtres en même temps, le 29 juin 1951. Joseph Ratzinger devient ensuite vicaire à la paroisse du Précieux-Sang, à Munich, en plus d’être chargé de cours au séminaire.

Après son doctorat en théologie, obtenu en 1953, il entame une brillante carrière d’enseignant qui le mènera dans plusieurs universités allemandes. Il a la réputation d’être un bon professeur et il est très aimé de ses étudiants. En 1969, il s’installe à Ratisbonne, où il enseignera jusqu’en 1977.

Le théologien

Le cardinal Joseph Ratzinger accompagné des cardinaux Benelli, Gantin, Tomazek et Gappi.

Le cardinal Ratzinger, au Vatican, en compagnie de quatre autres cardinaux, en 1977. Photo : Getty Images/STF

De 1962 à 1965, Joseph Ratzinger participe en tant qu’expert au Concile Vatican II, qui vise à moderniser l’Église. Face à la volonté de changement de certains religieux, qu’il perçoit comme excessive, il défend Rome et la tradition.

Le 25 mars 1977, Paul VI le nomme archevêque de Ratisbonne, la troisième des grandes villes d’Allemagne. Trois mois plus tard, il est promu cardinal. Comme plusieurs autres au sein de l’Église, le pape apprécie son conservatisme en cette période de turbulences.

Le gardien du dogme

Le cardinal Ratzinger discute avec le cardinal Giovanni Battista Re.

Le cardinal Ratzinger au Vatican, le 16 octobre 2003, lors d’une grande rencontre marquant le 25e anniversaire de l’élection du pape Jean-Paul II. Photo : Getty Images/Patrick Hertzog/AFP

Jean-Paul II, devenu pape en 1978, le nomme en 1981 préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. C’est à la tête de ce qui était auparavant l’Inquisition que le futur pape Benoît XVI se démarque, menant une lutte sans merci contre toute tentative de réforme au sein de l’Église ou de la société.

Rigide, intransigeant, rétrograde : ses adversaires ne manquent pas d’adjectifs pour le qualifier. Le cardinal s’oppose à tout ce qui s’écarte de la doctrine. Il condamne l’homosexualité et la contraception, en plus de rendre la vie dure aux théologiens de la libération et aux partisans de l’ordination des femmes.

Le souverain pontife

Le pape Benoît XVI.

Le pape Benoît XVI célébrant sa messe inaugurale place Saint-Pierre, le 24 avril 2005. Photo: Getty Images/Franco Origlia

Le 19 avril 2005, après deux jours de conclave et quatre tours de scrutin, le cardinal Ratzinger est désigné pour succéder à Jean-Paul II, qui vient de mourir. Il a alors 78 ans, ce qui en fait l’un des papes les plus âgés à son accession au trône de saint Pierre.

Le cardinal Ratzinger choisit le nom de Benoît XVI, en souvenir de Benoît XV, dont il veut souligner l’action pour la paix pendant la Première Guerre mondiale, mais aussi du saint patron de l’Europe, Benoît de Nursie. Il déclare vouloir ainsi rappeler les racines chrétiennes de la culture et de la civilisation européennes.

Controverse sur les musulmans

Le pape Benoît XVI  en Turquie.

Le pape Benoît XVI visite la mosquée de Sultanahmet, mieux connue sous le nom de mosquée Bleue, à Istanbul, le 30 novembre 2006. Photo : Getty Images/Vatican Pool

Dans un discours à l’Université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006, le pape cite un texte médiéval qui accuse l’islam de propager la violence. Dans la foulée de l’affaire des caricatures de Mahomet, survenue en 2005, ces propos enflamment le monde musulman. Le pape exprime ses regrets en précisant que ce texte ne reflète en aucune manière sa pensée.

Quelques semaines plus tard, lors d’un voyage en Turquie, son premier dans un pays musulman, il visite la mosquée Bleue, où il se recueille aux côtés du grand mufti d’Istanbul. Il est le second pape, après Jean-Paul II, à visiter un lieu de culte musulman et le premier à s’y recueillir.

Pédophilie au sein de l’Église

Des victimes d’abus sexuels.

Des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres manifestent avec leurs proches en 2010. Sur les pancartes, on peut lire : « Honteux! » et « Une Église sans abus ». Photo : Getty Images/Vincenzo Pinto

Le pontificat de Benoît XVI est marqué par les multiples scandales d’abus sexuels sur des enfants commis par des prêtres depuis des décennies et par les tentatives du Vatican pour s’en dissocier. Le pape est notamment mis en cause pour son rôle en tant que préfet, car il aurait écrit des lettres déclarant que ces affaires devaient être soumises au secret pontifical. Après un déluge de critiques, Benoît XVI demande pour la première fois pardon au nom de l’Église lors d’une messe place Saint-Pierre, en juin 2010.

« Nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, et nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir. »— Une citation de  Benoît XVI

En février 2012, il demandera de nouveau pardon pour les violences sexuelles commises par des clercs qui étaient alors sous sa gouverne. Les groupes de victimes seront toutefois déçus par les tentatives du pape de se dissocier de ces événements, lui qui réitère n’avoir jamais couvert d’acte pédocriminel.

Premier tweet du pape

Le pape Benoît XVI envoie son premier tweet.

Le pape Benoît XVI envoie son premier tweet, le 12 décembre 2012. Photo: AFP/Vincenzo Pinto

Le 12 décembre 2012, le pape publie son premier tweet sur son compte personnel @pontifex. Benoît XVI avait déjà publié un tweet sur le compte du site d’actualités du Vatican, le 28 juin 2011. Le Vatican annonce également la mise en ligne d’une application gratuite nommée The Pope, qui permettra d’observer ce qui se passe au Vatican grâce à des caméras web.

Démission

Une figurine du pape Benoît XVI.

Une figurine du pape Benoît XVI tenant une pancarte qui dit « au revoir » en allemand est en vente dans une boutique de la via San Gregorio Armeno, à Naples, le 12 février 2013, quelques jours avant son départ officiel. Photo : Getty Images/AFP/Carlo Hermann

Le 28 février 2013, le pape quitte officiellement ses fonctions. Benoît XVI, 85 ans, avait donné sa démission deux semaines plus tôt, expliquant qu’il n’avait plus les forces de diriger l’Église catholique en raison de son âge. Sa démission, qui fait office d’exception dans l’histoire de l’Église, lui vaut désormais le titre de pape émérite.

« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne me permettent plus d’exercer adéquatement le ministère pétrinien. »— Une citation de  Benoît XVI

En juin 2020, il va en Bavière pour rendre visite à son frère Georg, qui meurt peu de temps après. Une infection au visage le fragilise grandement en août de la même année.

Au cours de l’année 2022, l’ancien pape continue de recevoir des visiteurs, mais c’est un homme visiblement affaibli et frêle qui les accueille. Sur sa dernière vidéo publique, diffusée par le Vatican en août, on le voit muni d’un appareil auditif, ne pouvant plus parler, mais son regard est toujours vif.

Après des mois à se déplacer en fauteuil roulant et à montrer des signes de fragilité, Benoît XVI tombe gravement malade à la fin de l’année. Son successeur, le pape François, en fait l’annonce le 28 décembre. En trois jours, sa santé s’est dégradée, ce qui laisse présager une fin proche.

Avec Radio-Canada

Prières en Allemagne et à Rome pour Benoît XVI, dans un état « stationnaire »

décembre 30, 2022
Prieres en Allemagne et a Rome pour Benoit XVI, dans un etat "stationnaire"
Prières en Allemagne et à Rome pour Benoît XVI, dans un état « stationnaire »© AFP/Archives/Vincenzo PINTO

L’ex-pape Benoît XVI, âgé de 95 ans et dont la santé s’est dégradée ces derniers jours, est dans un état « stationnaire », a indiqué vendredi le Vatican alors que les catholiques continuent de prier pour le théologien allemand.

« Actuellement, son état est stationnaire », a déclaré le chef du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. « La nuit dernière, le pape émérite a pu bien se reposer. Et hier (jeudi) après-midi il a participé à la célébration de la messe dans sa chambre », a-t-il ajouté.

Le pape François avait annoncé mercredi que son prédécesseur était « gravement malade » et appelé à prier pour celui dont la renonciation en 2013 pour raisons de santé avait pris le monde par surprise. Une messe à son intention doit d’ailleurs être célébrée vendredi en fin d’après-midi à la basilique de Saint-Jean-de-Latran, à Rome.

« Sa santé s’est dégradée il y a environ trois jours. Ce sont ses fonctions vitales qui lâchent, y compris le coeur », avait précisé à l’AFP une source vaticane mercredi, ajoutant qu’aucune hospitalisation n’était prévue, la résidence de Benoît XVI disposant de l’équipement médical nécessaire.

François a lui-même rendu visite mercredi à Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae, lieu de résidence du pape émérite situé au coeur des jardins du Vatican.

En Allemagne, dans l’église Saint Oswald de Marktl am Inn, où l’ancien pape a été baptisé, une photo de Benoît XVI a été installée sur un trépied près d’un baptistère. Des photos de sa visite en 2006 dans le bourg tapissent les murs. Des badauds entrent de temps en temps dans le bâtiment blanc, coiffé d’un clocher noir.

L’un d’entre eux, Tobias Ferstl, 43 ans, a prié les yeux fermés plusieurs minutes devant le portrait de l’ancien souverain pontife.

« Je devais passer par ici, j’ai donc décidé de faire une halte sur le lieu de naissance du pape émérite », explique à l’AFP ce fervent catholique.

« Je ne ressens pas de grande tristesse ou d’étonnement, mais plutôt une gratitude », assure-t-il, quelques larmes dans les yeux, décrivant Benoît XVI comme « quelqu’un de doux ».

Messe à Rome

Sur la place Saint-Pierre de Rome, le flot de touristes et de pèlerins prenant des selfies devant le sapin de Noël et la crèche contrastait avec les quelques journalistes présents dans l’éventualité d’une annonce du Vatican.

« Il a été un grand pape, peut-être mal compris par une partie du monde catholique, mais il a servi l’Eglise. Il a fait des homélies et des écrits extraordinaires », a déclaré à l’AFP Carmelo Dellisanti.

Une messe à l’intention de l’ex-pape a été célébrée vendredi soir en la cathédrale Saint-Jean-de-Latran à Rome.

« Benoît XVI a toujours manifesté une grande confiance dans la providence. En tant que prêtre, théologien, évêque, pape, il a exprimé tout à la fois la force et la douceur de la foi », a rappelé dans son homélie le cardinal Angelo De Donatis, vicaire du diocèse de la capitale italienne.

Benoît XVI, dont le pontificat de huit ans (2005-2013) a été marqué par de multiples crises, a été rattrapé début 2022 par le scandale de la pédocriminalité dans l’Eglise.

Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles du temps où il était archevêque de Munich, il est sorti de son silence pour demander « pardon » mais a assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

« Je pense qu’il a vécu une période difficile en tant que pape, à cause du scandale de la pédophilie, et qu’il n’a jamais vraiment voulu être pape, donc il serait bien qu’il rejoigne le paradis, car il a fait son temps ici-bas », a confié Annika Hafner, une Allemande de 30 ans, place Saint-Pierre.

Joseph Ratzinger est apparu de plus en plus fragile ces derniers mois, se déplaçant en chaise roulante, mais continuant de recevoir des visiteurs. Les photos de sa dernière visite reçue, datant du 1er décembre, montrent un homme frêle et visiblement affaibli.

Sur la dernière vidéo publique de Benoît XVI, diffusée par le Vatican en août, on voit aussi un homme amaigri, muni d’un appareil auditif, ne pouvant plus parler mais au regard toujours vif.

Avec Le Point par AFP

Le pape appelle à prier pour Benoît XVI, « gravement malade »

décembre 28, 2022
Le pape appelle a prier pour Benoit XVI, "gravement malade"
Le pape appelle à prier pour Benoît XVI, « gravement malade »© POOL/AFP/Archives/Sven Hoppe

Le pape François a annoncé mercredi que son prédécesseur Benoît XVI, âgé de 95 ans, était « gravement malade » et qu’il priait pour celui dont la renonciation en 2013 pour raisons de santé avait pris le monde entier par surprise.

Devant les fidèles réunis comme chaque mercredi au Vatican, le pape François a appelé à une « prière spéciale » pour son prédécesseur. « Pour entretenir sa mémoire, car il est gravement malade, pour demander au Seigneur de le consoler et de le soutenir », a-t-il déclaré.

En fin de matinée, le Saint-Siège a confirmé l' »aggravation au cours des dernières heures » de l’état de santé du théologien allemand en raison de son « âge avancé », précisant qu’il restait sous surveillance médicale permanente.

« A la fin de l’audience générale, le pape François s’est rendu au monastère Mater Ecclesiae pour rendre visite à Benoît XVI », a précisé dans un communiqué Matteo Bruni, directeur du service de presse du Vatican.

Le pape émérite Joseph Ratzinger a renoncé à sa charge en 2013 en raison d’une santé défaillante et vit depuis une retraite discrète dans ce monastère situé au cœur des jardins du Vatican.

Après huit ans d’un pontificat marqué par de multiples crises, ce brillant théologien fut rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l’Église.

Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu’il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander « pardon », mais avait assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

Sa renonciation, annoncée en latin le 11 février 2013, fut une décision personnelle liée à ses forces déclinantes et non à la pression de scandales, avait assuré l’ancien pape, peu à l’aise avec les bains de foule, dans un livre de confidences paru en 2016.

Par ce geste, inédit en 700 ans, le premier pape allemand de l’Histoire moderne a ouvert la voie à ses successeurs dont les forces viendraient à décliner. François, 86 ans et souffrant de douleurs au genou, a lui-même laissé « ouverte » cette possibilité.

« Acte de grandeur »

Le gouvernement allemand a indiqué « surveiller » la situation, « tout comme le chancelier (Olaf Scholz) qui souhaite au pape émérite un bon rétablissement et lui adresse ses pensées ».

Le président de la Confédération épiscopale allemande Georg Bätzing a de son côté appelé sur Twitter « les fidèles en Allemagne à prier pour Benoît XVI », tout comme son homologue de la conférence épiscopale italienne, le cardinal Matteo Zuppi.

« Dans ce moment de souffrance et d’épreuve, nous serrons les rangs autour du pape émérite », a affirmé Mgr Zuppi dans un communiqué.

S’exprimant avec difficulté, Benoit XVI est apparu de plus en plus fragile ces derniers mois, se déplaçant en chaise roulante, mais il continuait de recevoir des visiteurs. Les photos de sa dernière visite reçue, datant du 1er décembre, montraient un homme frêle et visiblement affaibli.

Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d’être nommé archevêque de Munich.

Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l’Église durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, puis pape pendant huit ans (2005-2013), succédant à Jean Paul II.

En tant que chef de l’Église catholique, il a défendu une ligne conservatrice, notamment sur l’avortement, l’homosexualité ou l’euthanasie.

Ses déclarations ont parfois créé l’incompréhension, comme sur l’islam, l’utilisation du préservatif contre le VIH ou encore l’excommunication de quatre évêques intégristes en 2009.

Son pontificat fut également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels (« Vatileaks ») orchestrée par son majordome personnel. Le scandale avait mis en évidence une Curie romaine (gouvernement du Vatican) minée par les intrigues et dénuée de rigueur financière.

Pour Eleonora Matsechek, une fidèle italienne de 19 ans originaire de Modène présente mercredi place Saint-Pierre, Benoît XVI « a été un bon pape, il a fait preuve de courage en démissionnant ».

« Je ne sais pas quelles ont été ses motivations, mais ce n’est pas facile d’admettre qu’on ne réussit plus à remplir son rôle et à faire un pas de côté », a-t-elle confié à l’AFP.

La dernière vidéo de Benoît XVI, diffusée par le Vatican en août, montre un homme amaigri, muni d’un appareil auditif, ne pouvant plus parler mais au regard toujours vif.

Par Le Point avec AFP

L’ancien pape Benoît XVI accusé d’inaction face à des prêtres pédophiles

janvier 20, 2022
L'ancien pape Benoit XVI accuse d'inaction face a des pretres pedophiles
L’ancien pape Benoît XVI accusé d’inaction face à des prêtres pédophiles© AFP/Archives/VINCENZO PINTO

Un rapport commandé par l’Eglise a jeté jeudi une ombre sur la réputation de l’ancien pape Benoît XVI, accusé de n’avoir rien entrepris pour empêcher des prêtres de commettre des violences sexuelles sur mineurs dans l’archevêché allemand qu’il dirigea autour des années 80.

Le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu’il ne devienne pape, n’a pris aucune mesure pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs, a affirmé le cabinet Westpfahl Spilker Wastl (WSW) dans ce rapport, qui recense aussi plus de 400 victimes d’abus dans cet archevêché de Munich et Freising.

Sans réagir directement aux accusations, Benoît XVI a exprimé « son choc et sa honte » face à la pédocriminalité dans l’église allemande, selon un communiqué de son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.

Mais dans une prise de position transmise aux avocats, le pape émérite de 94 ans qui vit retiré au Vatican depuis sa démission en 2013, a rejeté « strictement » toute responsabilité.

Les auteurs du rapport jugent cette dénégation peu crédible.

Ils se disent notamment « convaincus » que Mgr Ratzinger, qui dirigea l’archevêché de 1977 à 1982, était au courant du passé pédophile du prêtre Peter Hullermann, même s’il l’a toujours nié.

En 1980, cet écclésiastique, soupçonné de graves abus sur mineurs, avait été transféré de Rhénanie du nord-Westphalie en Bavière. Or selon le protocole, cité par le rapport, de la réunion d’admission de Hullermann, son passé fut évoqué et Mgr Ratzinger était présent.

Malgré une thérapie psychiatrique, le prêtre a poursuivi les sévices. Six ans plus tard, un tribunal bavarois l’a condamné à une peine de prison avec sursis. Mais il a été transféré dans une autre ville bavaroise, où il aurait récidivé. Il faudra attendre 2010 avant qu’il soit contraint à la retraite.

« Phénomène effrayant »

Les auteurs du rapport ont également épinglé le cardinal Reinhard Marx, actuel archevêque de Munich et Freising, pour avoir fait preuve de négligence dans deux cas de prêtres soupçonnés d’agressions sexuelles sur des enfants.

Sans réagir directement à ses affirmations, l’intéressé s’est dit « bouleversé et honteux » face aux souffrances infligées par des membres de l’église. Il a promis de d’exprimer sur les éventuelles conséquences dans une semaine, après analyse du rapport.

Globalement, l’avocate Marion Wetspfahl a dénoncé « le phénomène effrayant des dissimulations » systématiques de cas de violences sur mineurs, afin de protéger l’Eglise.

Le rapport, qui s’appuie sur les archives disponibles et des témoignages, décompte en tout 497 victimes entre 1945 et 2019, en majorité des jeunes garçons et adolescents et 235 coupables présumés, principalement des prêtres. Mais selon M. Pusch, « ce nombre ne reflète pas la dimension complète » des agressions.

« La prise en compte » des victimes « reste insuffisante à de nombreux points de vue », a-t-il également dénoncé.

Le Saint-Siège a dit vouloir étudier en détail le rapport, réitérant « son sentiment de honte et de remords » pour les violences commises.

« Pragmatisme froid »

L’expertise a de nouveau relevé « le pragmatisme froid » pratiqué pendant des décennies au nom de la protection de l’institution, « sans aucune empathie pour les victimes », a réagi le commissaire indépendant pour les questions d’agressions sexuelles, Johannes-Wilhelm Rörig.

L’absence de volonté des hauts dignitaires « d’endosser toute responsabilité personnelle » est clairement exposée, a également pointé Sigrid Grabmeier du groupe réformateur « Wir sind Kirche ».

L’enquête de Munich constitue un nouveau chapitre dans l’élucidation des actes de pédophilie qui touchent l’Eglise catholique dans le monde entier.

En Allemagne, elle reste la première confession, même si ses fidèles la fuient en masse: ils sont tombés à 22,2 millions en 2020, une chute de 2,5 millions par rapport à 2010.

Il y a quatre ans, un rapport a dévoilé qu’au moins 3.677 enfants avaient été victimes d’agressions sexuelles commises depuis 1946. Depuis, chaque diocèse a mandaté des enquêtes locales.

Après des excuses officielles, l’Eglise a fixé un dédommagement – jugé insuffisant par les victimes – pouvant aller jusqu’à 50.000 euros par personne, contre 5.000 euros jusqu’ici.

Reste à savoir quelles conséquences aura le rapport de Munich. Mgr Marx avait démissionné en juin pour « partager la responsabilité de la catastrophe des abus sexuels commis ». Le pape François l’avait refusé.

« Continuer avec le même personnel qui a conduit à cette catastrophe, cela ne fonctionnera pas », a prévenu Matthias Katsch de l’association de victimes Eckiger Tisch.

Par Le Point avec AFP

Le Vatican rassurant sur la santé de l’ancien pape Benoît XVI

août 3, 2020

 

Le Vatican s’est voulu lundi 3 août rassurant sur l’état de santé de l’ancien pape Benoît XVI, jugé pourtant «extrêmement fragile», selon le quotidien régional allemand Passauer Neue Presse qui cite un biographe de l’ancien pape, Peter Seewald.

«Les conditions de santé du pape émérite ne sont pas source d’inquiétudes particulières, sinon celles entourant une personne âgée de 93 ans en train de surmonter la phase la plus aiguë d’une maladie douloureuse, mais non grave», a annoncé la salle de presse du Vatican, citant son secrétaire personnel Mgr Georg Gänswein.

Premier pape à démissionner en près de 600 ans

Selon le journal Passauer Neue Presse, Benoît XVI souffre d’érysipèle au visage, une maladie infectieuse caractérisée par une tuméfaction rougeâtre qui entraîne de fortes démangeaisons et des douleurs intenses. «D’après Seewald, le pape émérite est désormais extrêmement fragile (…). Ses capacités intellectuelles et sa mémoire ne sont pas affectées, mais sa voix est à peine audible», a écrit lundi le Passauer Neue Presse.

Peter Seewald a rencontré samedi à Rome Benoît XVI pour lui présenter sa biographie, selon le quotidien. «Lors de cette rencontre, le pape émérite, en dépit de sa maladie, s’est montré optimiste et a déclaré que si ses forces augmentaient à nouveau, il reprendrait peut-être sa plume», a-t-il ajouté. Premier pape à démissionner en près de 600 ans, Benoît XVI, qui avait invoqué des raisons de santé, mène une vie retirée dans un petit monastère du Vatican depuis sa renonciation en 2013.

Avec Le Figaro avec AFP

Célibat des prêtres : le cardinal Sarah approuve l’analyse d’Andrea Tornielli

janvier 15, 2020

"Des profondeurs de nos coeurs" @ Fayard

« Des profondeurs de nos cœurs » @ Fayard

Comment Benoît XVI a contribué au livre

« Le livre Des profondeurs de nos cœurs ne s’oppose rigoureusement pas au Pape. Le texte publié ce matin par @Tornielli est juste. » C’est la déclaration du cardinal Robert Sarah dans un tweet le 13 janvier 2020 en fin de journée.

Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements réagit ainsi aux polémiques lancées après l’annonce de la parution d’un livre auquel a collaboré Benoît XVI, défendant le célibat sacerdotal (publication le 15 janvier). D’après la presse italienne, le pape émérite a demandé le lendemain que son nom soit retiré des co-signataires de l’ouvrage.

Démentant les accusations à son encontre, le cardinal Sarah confirme l’analyse du directeur éditorial du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, Andrea Tornielli : « Nous avons réellement travaillé dans un esprit filial. Il est malsain de vouloir sans cesse opposer les hommes d’Église. »

Dans son éditorial, Andrea Tornielli évoque « une contribution sur le célibat sacerdotal, en filiale obéissance au Pape ». Rappelant que « le célibat sacerdotal n’est pas et n’a jamais été un dogme », il cite la position du pape François à ce sujet, exprimée notamment en janvier dernier sur le vol de retour du Panama : « Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Eglise… Je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non… C’est le mien, personnel, je ne le ferai pas, cela reste clair. Je suis un ‘fermé’ ? Peut-être. Mais je n’ai pas envie de me mettre devant Dieu avec cette décision. »

Le cardinal Sarah a également publié divers autres tweets, dont l’un pour annoncer que le pape émérite ne sera pas co-auteur : « Considérant les polémiques qu’a provoquées la parution de l’ouvrage Des profondeurs de nos cœurs, il est décidé que l’auteur du livre sera pour les publications à venir : Card Sarah, avec la contribution de Benoît XVI. En revanche, le texte complet demeure absolument inchangé. »

Il donne par ailleurs des détails sur la contribution de Benoît XVI en publiant les images de trois lettres d’une correspondance avec le pape émérite. Dans la première, datée du 20 septembre 2019, ce dernier confie qu’il avait « commencé à écrire quelques réflexions sur le sacerdoce » mais que, sentant ses forces faiblir, il avait interrompu son travail.

Benoît XVI annonce qu’il reprend la plume après la demande « inattendue » du cardinal Sarah concernant « un texte sur le sacerdoce, avec une attention particulière au célibat ». « Je vous laisse le soin de voir si ces notes dont je sens fortement l’insuffisance, ajoute-t-il, peuvent avoir quelque utilité. »

Le pape émérite a ensuite transmis son texte le 12 octobre 2019. Puis le 25 novembre, il écrit à nouveau en remerciant le cardinal : « J’ai été profondément touché par la façon dont vous avez compris mes intentions ultimes. J’avais écrit sept pages d’éclairage méthodologique sur mon texte et je suis heureux de dire que vous avez su dire l’essentiel en une demi-page. » Benoît XVI autorise à publier son texte, vraisemblablement sans savoir que son nom serait indiqué en co-auteur de l’ouvrage.

Par Anne Kurian janvier 14, 2020 13:08

Vatican: Benoît XVI est en train de s’éteindre lentement, dit son secrétaire

mars 24, 2016

Cité du Vatican – Benoît XVI est en train de s’éteindre comme une bougie, lentement et sereinement, a confié jeudi le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein, mais le Vatican a assuré aussitôt qu’il n’y avait aucune aggravation de son état.

Joseph Ratzinger est un homme âgé, certes, mais très lucide. (…) Au mois d’avril, il fêtera ses 89 ans. Il est comme une bougie qui s’éteint, lentement et sereinement, comme cela arrive à beaucoup d’entre nous, affirme Mgr Gänswein dans une interview à la revue italienne BenEssere, parue jeudi.

Le pape émérite est serein, en paix avec Dieu, avec lui-même et avec le monde. Il s’intéresse à tout et garde son humour fin et subtil, poursuit le prélat allemand, qui réside avec Benoît XVI dans l’ancien monastère Mater Ecclesiae au Vatican et travaille également auprès de François, dont il est chargé d’organiser l’emploi du temps.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a mis en garde contre toute interprétation alarmiste des propos de Mgr Gänswein: Il n’y a aucun type de préoccupation particulière, aucune nouveauté. Il n’y a pas de risque spécial ou d’aggravation de son état de santé.

Mais chacun peut voir qu’il devient plus fragile avec le temps (…), il est clairement en train de perdre des forces, a-t-il ajouté.

Le pape émérite, qui a démissionné en février 2013, partage son temps entre la lecture, la prière, le piano et quelques visites. Il entretient de bons rapports avec son successeur, qui le définit comme un grand-père à la maison dont il aime écouter les conseils.

Dans un entretien remarqué au jésuite Jacques Servais, accordé en octobre mais publiée en mars, le théologien Ratzinger a apporté un appui remarqué à François pour la place toujours plus centrale et dominante qu’il accorde au thème de la miséricorde à l’égard des personnes blessées.

Ces propos ont été largement interprétés comme une expression de soutien explicite à François de la part d’un pape considéré comme plus conservateur et rigoriste.

Romandie.com avec(©AFP / 24 mars 2016 17h23)

Benoît XVI s’est refusé à critiquer le pape François (presse)

octobre 19, 2014

Le pape émérite Benoît XVI retraité au Vatican a refusé catégoriquement de répondre aux appels de cardinaux conservateurs qui cherchaient son soutien contre les ouvertures du pape François lors du synode, a révélé dimanche le quotidien italien « La Repubblica ».

Alors que le synode sur la famille s’est achevé avec l’approbation d’un texte à la tonalité ouverte mais sans consensus sur trois passages controversés concernant les divorcés et les homosexuels, Benoît VI, qui fait figure de pilier de la doctrine, a assisté dimanche à la messe de clôture du synode et de béatification du pape du Concile Vatican II, Paul VI (1968-78), sur la place Saint-Pierre.

Joseph Ratzinger vit depuis le printemps 2013 après sa démission dans un ancien monastère sur la colline du Vatican, se consacrant à la prière, la lecture et l’écriture et à recevoir des proches.

« Je ne suis pas le pape »
Selon des sources bien informées citées par le quotidien italien, il a répondu à des cardinaux venant le voir en secret pour protester contre les ouvertures de François: « je ne suis pas le pape, ne vous adressez pas à moi ». Et il a envoyé un message au pape argentin pour lui offrir amicalement son aide théologique.

« Quand Benoît XVI parle, c’est toujours pour soutenir François », ont relevé des « observateurs attentifs » cités par le journal. Le pape émérite, au profil conservateur sur la doctrine, refuse absolument de se laisser utiliser contre son successeur argentin.

Est-ce pour le remercier de son soutien moral et intellectuel que François a cité, pendant vingt lignes de son discours final au synode, des écrits de Benoît XVI, pour souligner que « l’autorité dans l’Eglise est dans le service »…?

Romandie.com

Le Vatican a défroqué des centaines de prêtres pédophiles sous Benoît XVI

janvier 18, 2014

CITE DU VATICAN – Le Vatican a révélé samedi que quelque 400 prêtres ont été défroqués au cours du pontificat de Benoît XVI, à la suite de la multiplication des dénonciations d’abus sexuels d’enfants par des membres du clergé.

En 2012 ils étaient environ 100, et environ 300 en 2011, a déclaré le porte-parole du Vatican Federico Lombardi.

Mais le Réseau des survivants des personnes victimes de violence par des prêtres (SNAP) juge ces mesures disciplinaires insuffisantes.

Le Pape doit commencer à défroquer également les prêtres qui couvrent les crimes sexuels, et pas seulement ceux qui les commettent, a déclaré le SNAP dans un communiqué.Tant que ce n’est pas fait, peu de choses vont changer.

Défroquer (les coupables) relève d’une stratégie défensive plutôt que de la protection de l’enfance, a encore dit le SNAP, estimant que ces sanctions étaient prises surtout grâce au courage d’un plus grand nombre de victimes parvenant à rendre publique leur expérience.

C’est au début des années 2000 en Irlande et aux Etats-Unis que les crimes, commis sur des milliers d’enfants par des prêtres surtout dans les années 1960, 70 et 80, ont commencé à faire surface. La haute hiérarchie a été accusée d’avoir souvent protégé les coupables, en les mutant, pour préserver la bonne réputation de l’institution.

Benoît XVI, maintenant pape émérite après avoir démissionné l’année dernière, avait donné des consignes de tolérance zéro envers les prêtres pédophiles. Le Vatican avait reconnu avoir reçu des diocèses locaux des milliers de rapports d’abus.

Les poursuites internes sont du ressort de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais ses travaux ne sont généralement pas publics. Elle l’explique par le besoin de protéger les victimes et les témoins, mais les associations de victimes critiquent le manque de transparence dans son fonctionnement et trouvent que le Vatican ne fait pas assez pour poursuivre les abus devant la justice civile.

Une délégation du Vatican a, pour la première fois, été sommée jeudi à Genève de donner des explications devant le comité pour les droits de l’enfant de l’ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François, successeur de Benoit XVI, faisait part de sa honte face aux scandales dans l’Eglise.

Le Saint-Siège saisit que certaines choses doivent être faites différemment, a dit au comité Mgr Charles Scicluna, ancien procureur du Vatican chargé de crimes sexuels.

Pour le SNAP, la hiérarchie catholique devrait s’assurer que les prêtres auteurs de violences sexuelles soient poursuivis pénalement.

L’église catholique compte environ 400.000 prêtres dans le monde.

Romandie.com avec(©AFP / 18 janvier 2014 15h37)