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Israël: Benyamin Nétanyahou mis en examen pour corruption, fraude et abus de confiance

novembre 21, 2019

 

Le premier ministre est notamment soupçonné d’avoir offert des avantages divers en échange d’une couverture plus favorable dans un journal et un site d’information israéliens. Il a dénoncé un «coup d’État» contre lui.

Israël se dirige vers de nouvelles élections législatives en mars, les troisièmes en moins d’un an, alors que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a été inculpé jeudi soir par le procureur général d’Israël, Avichaï Mandelblit, dans plusieurs ­affaires judiciaires qui pourraient sonner le glas de son parcours politique. Le leader de centre gauche, Benny Gantz, avait auparavant annoncé, mercredi soir, qu’il avait échoué à former un gouvernement. Une situation inédite depuis la création de l’État hébreu en 1948.

Les 21 prochains jours détermineront si les Israéliens vont retourner aux urnes. Durant cette période, les députés vont chercher parmi les membres de la Knesset un candidat miracle susceptible de trouver une majorité au parlement. Ce dernier devra bénéficier d’une pétition signée par 61 élus sur 120. Il aura alors quatorze jours pour former une coalition. Mais après des semaines de pourparlers infructueux, les chances que l’un d’eux y parvienne apparaissent faibles. L’impasse institutionnelle atteint son paroxysme avec un système dans l’incapacité de dégager des véritables mécanismes de sortie de crise.

L’équation à résoudre est compliquée par le rôle central qu’entend continuer à tenir Benyamin Nétanyahou, malgré l’effritement de sa marge de manœuvre, et son obligation de rendre des comptes à la justice. Le premier ministre, qui clame son innocence, est sur la sellette dans trois dossiers. Il n’a pas pour autant l’obligation légale de démissionner, mais il pourrait y être contraint par une décision de la Cour suprême. Les querelles sur sa personne clivent les positions. Ses adversaires lui reprochent de ne pas vouloir passer la main à une personnalité de consensus issue de son parti pour diriger en alternance un gouvernement d’unité nationale. Sur le fond, les divergences idéologiques entre les uns et les autres sont minimes. La droite, le centre gauche et les ultranationalistes paraissent convaincus que l’Iran représente une menace existentielle pour Israël, qu’un véritable retrait des colonies de Cisjordanie est inenvisageable, et qu’il faut répondre en priorité par la force aux islamo-nationalistes, qui tiennent l’enclave palestinienne de Gaza et tirent des roquettes sur le sud du pays.

Benny Gantz n’est pas parvenu à s’entendre avec son rival pour mettre en place une rotation pour le poste de chef de gouvernement. Il n’a pas réussi non plus à dégager une solution de substitution. Il pouvait espérer diriger une coalition minoritaire, avec le soutien sans participation des députés arabes, mais il n’a pas réussi à convaincre Avigdor Lieberman, le chef russophone du parti ultranationaliste Israel Beytenou, de le rejoindre. Déterminé à ne pas gouverner avec les ultraorthodoxes, ni avec l’appui des partis arabes, Avigdor Lieberman, qui a précipité cette longue période électorale il y a plus d’un an en démissionnant de son poste de ministre de la Défense, est devenu le défaiseur de rois.

Scène politique fragmentée

Le verdict des urnes de septembre, qui faisait suite à celui d’avril, n’a pas permis de départager clairement le Likoud du parti Bleu et Blanc. Tous deux n’ont pas obtenu les appuis nécessaires pour revendiquer la victoire dans un jeu réglé par une proportionnelle qui gonfle le poids des petits partis. Il est peu probable, d’après les sondages, qu’un nouveau scrutin change fondamentalement la donne. Aucun parti, qu’il s’agisse de celui de la droite traditionnelle ou de celui créé ex nihilo par Benny Gantz, ne domine une scène politique fragmentée. Les sociaux-démocrates du Parti travailliste ont perdu leur influence, les ultraorthodoxes sont divisés en chapelles, tout comme les ultranationalistes religieux ou ceux se réclamant de la laïcité.

L’ex-chef d’état-major de l’armée, Benny Gantz, a, dans un discours télévisé, rejeté sur Benyamin Nétanyahou la responsabilité de l’impasse politique. « J’ai soulevé chaque pierre pour tenter de former un gouvernement d’union nationale », a-t-il déclaré. Il a affirmé que le bloc de droite du Likoud, rassemblant 55 députés, « ne travaillait que pour un seul homme », en faisant référence sans le citer au premier ministre, au pouvoir depuis dix ans.

Dans un éditorial grinçant, dénonçant la paralysie, depuis un an, de la Knesset et l’« hypocrisie » de la classe politique, le quotidien de gauche Haaretz en arrive à citer Michel Houellebecq. « Tout peut arriver dans la vie, surtout rien », écrit-il. « Pendant les trois semaines qui précèdent la dissolution de l’éphémère 22e Knesset, tout peut arriver, mais surtout rien. »

Une affaire de corruption et deux affaires de fraude et d’abus de confiance

Benyamin Nétanyahou est le premier chef de gouvernement israélien à être inculpé de corruption durant l’exercice de son mandat. Il risque à l’issue d’un long processus judiciaire jusqu’à dix ans de prison pour le chef d’accusation de corruption, et trois ans pour chacun des deux chefs d’inculpation de fraude et d’abus de confiance. Il est mis en cause pour corruption dans l’affaire Bezeq, la plus sensible, appelée aussi dossier 4000. La justice le soupçonne d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui auraient rapporté des millions de dollars – des « sommes énormes », selon le procureur général d’Israël, Avichaï Mandelblit, qui qualifie les faits d’«extrêmement grave » – au patron du géant de la télécommunication et de l’internet, en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias du groupe, le site Walla!.

Dans le dossier 1000, il est accusé de fraude et d’abus de confiance pour avoir accepté de façon illicite quelque 250.000 euros de cadeaux sous forme notamment de bijoux, de cigares et de champagne, remis par des milliardaires en échange de service. Dans le dossier 2000, il lui est reproché d’avoir proposé des avantages divers à un patron de presse contre une couverture plus favorable de son journal. Benyamin Nétanyahou nie avoir commis la moindre infraction et dénonce de «fausses accusations motivées politiquement» et un «coup d’État» contre lui.

Son rival politique, Benny Gantz, a quant à lui jugé que l’inculpation de Benyamin Netanyahou constituait «un jour très triste pour l’État d’Israël».

Le Figaro.fr par Thierry Oberlé Correspondant à Jérusalem

Le ministre de la défense israélien démissionne, faute de « confiance » en Nétanyahou

mai 22, 2016

Le ministre de la défense israélien, Moshe Yaalon (à droite), a présenté sa démission au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, vendredi 20 mai.

Le ministre de la défense israélien, Moshe Yaalon (à droite), a présenté sa démission au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, vendredi 20 mai. SEBASTIAN SCHEINER / AP
L’humiliation n’était pas acceptable. Sur le point d’être remplacé, le ministre de la défense israélien, Moshe Yaalon, a annoncé vendredi 20 mai, dans un communiqué, qu’il avait présenté sa démission à Benyamin Nétanyahou. « J’ai informé le premier ministre ce matin qu’en raison de sa conduite dans les derniers développements et du manque de confiance en lui, je démissionnais du gouvernement et de la Knesset [Parlement] pour prendre du temps en retrait de la vie politique. » Un peu plus tard, au cours d’une déclaration à la presse enregistrée à Tel-Aviv, il a précisé que ce retrait serait limité. Il compte revenir « pour postuler à la direction nationale d’Israël ». L’heure serait très grave, à l’écouter : « A ma grande tristesse, des éléments dangeureux et extrémistes ont pris le contrôle d’Israël et du Likoud, ils déstabilisent notre maison et menacent ses habitants », a-t-il dit, dans une intervention chargée d’émotion.

Cette démission de Moshe Yaalon survient alors que les négociations entre le Likoud, la formation de M. Nétanyahou, et Israël Beiteinou, celle d’Avigdor Lieberman, s’accélèrent, afin d’élargir l’actuelle majorité. Forte de seulement 61 sièges à la Knesset (sur 120), elle pourrait ainsi gagner six nouveaux membres. En échange, M. Lieberman, qui a été ministre des affaires étrangères à deux reprises dans le passé, réclame le portefeuille de la défense.

Cette demande est faite alors que les rapports entre le premier ministre et Moshe Yaalon s’étaient fortement dégradés ces derniers mois. M. Yaalon, membre du Likoud, figure très respectée et expérimentée de l’appareil sécuritaire, était devenu le protecteur de l’état-major. Celui qui parlait de « boussole morale » réclamait l’application stricte des règles déontologiques, refusait les accès populistes de la droite nationaliste religieuse. Le 15 mai, il encourageait encore les militaires à s’exprimer sans peur et à ne pas suivre le vent. « J’ai combattu de toutes mes forces les manifestations d’extrémisme, de violence et de racisme dans la société israélienne, qui menacent sa solidité et qui s’infiltrent dans les forces armées, lui portant déjà atteinte », a-t-il expliqué vendredi.

Du côté des hauts gradés

Dans le conflit très ancien, souvent sourd, parfois public, entre M. Nétanyahou et les plus hauts gradés du pays, M. Yaalon avait pris le parti des seconds. L’antagonisme remonte notamment à la question du programme nucléaire iranien. Les militaires israéliens ont toujours adopté des positions réalistes sur ce sujet, doutant de la possibilité d’empêcher le développement des capacités iraniennes par la force. Ces généraux incarnent aussi les élites israéliennes traditionnelles, que M. Nétanyahou cherche à remplacer, ou à museler, dans différents secteurs : au sein de la société civile comme dans la vie culturelle ou les médias.

M. Lieberman, connu pour ses provocations, mais homme opportuniste avant tout, n’a aucune expérience en matière militaire. Il arriverait donc avec une plus grande souplesse d’esprit. « La seule chose qui a sifflé près de ses oreilles sont des balles de tennis », raillait le Likoud, dans un communiqué, en début d’année. « Menteur », « charlatan » ou « M. Zigzag » sont quelques noms d’oiseaux lancés en retour par M. Lieberman à l’attention de M. Nétanyahou. Une autre membre de son parti, Sofa Landver, pourrait hériter du ministère chargé de l’intégration des migrants.

Parmi les autres demandes de M. Lieberman figurent la peine de mort pour les Palestiniens jugés coupables de terrorisme ou encore l’obtention de fonds auprès du ministère des finances, pour le règlement des pensions pour les retraités qui ont émigré de l’ex-URSS au début des années 1990. La question de la peine de mort risque d’être âprement débattue sur le plan judiciaire. Le procureur général, Avichai Mandelblit, devrait s’opposer à une telle proposition, comme ses prédécesseurs.

Le successeur de Moshe Yaalon à la Knesset sera automatiquement Yehuda Glick, le suivant sur la liste du Likoud aux élections de mars 2015. Cet activiste messianique à la barbe rousse milite depuis des années en faveur de la construction d’un nouveau temple juif sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), à Jérusalem-Est. Victime d’une tentative d’assassinat en 2014, il trouverait ainsi une tribune inédite pour pousser en faveur de nouveaux droits d’accès à ce lieu saint pour les juifs.

Lemonde.fr par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)

Les Etats-Unis ont continué d’espionner le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou

décembre 30, 2015

benyamin-netanyahou

Benyamin Nétanyahou à Jérusalem le 13 décembre 2015. BAZ RATNER / REUTERS
Malgré leur promesse de renoncer à l’espionnage de leurs alliés après le scandale de l’agence de renseignement (National Security Agency, NSA), les Etats-Unis ont continué à surveiller les communications du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, a affirmé mardi 29 décembre The Wall Street Journal (WSJ).

Contactée par l’Agence France-Presse (AFP) et Reuters, la Maison Blanche n’a pas démenti l’article, qui cite plusieurs responsables anonymes de l’administration américaine, mais a insisté sur la profondeur de ses liens avec l’Etat hébreu.

« Nous ne conduisons pas d’activités de renseignement visant l’étranger, sauf en cas d’intérêt spécifique et validé relatif à la sécurité nationale. Ceci s’applique aussi bien aux citoyens ordinaires qu’aux dirigeants mondiaux », a ainsi déclaré aux deux agences de presse un porte-parole du Conseil de sécurité nationale auprès de la présidence des Etats-Unis. L’ambassade d’Israël n’a pas voulu faire de commentaire.

« Raisons impérieuses de sécurité nationale »

Après les révélations de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden sur les opérations d’espionnage de l’agence, Barack Obama avait annoncé en janvier 2014 que son pays interromprait la mise sur écoute des responsables internationaux considérés comme « amis ». Or, selon The Wall Street Journal, le président a trouvé que des « raisons impérieuses de sécurité nationale » justifiaient la poursuite du programme de surveillance de certains de ces dirigeants, dont Benyamin Nétanyahou et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Dans le cas du premier ministre israélien, Washington se serait inquiété de possibles efforts de Jérusalem pour surveiller de son côté les négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire. Les écoutes de la NSA ont permis à la Maison blanche d’apprendre comment M. Nétanyahou et ses conseillers avaient fait fuiter des détails sur les pourparlers et sur le projet d’Israël de monter le Congrès contre cet accord, rapporte le quotidien économique.

La France s’était indignée en juin des pratiques « inacceptables » des services secrets américains, qui ont écouté pendant des années les présidents français. Le portable de la chancelière allemande, Angela Merkel, avait également été surveillé, d’après les révélations d’Edward Snowden.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Des milliers d’Israéliennes manifestent pour un accord de paix

mars 4, 2015

Plusieurs milliers d’Israéliennes, juives et arabes, se sont rassemblées mercredi devant la Knesset (parlement), selon l’AFP. Elles ont exigé que le gouvernement issu des élections du 17 mars se fixe comme priorité un accord de paix avec les Palestiniens.

Malgré la pluie intermittente, les membres du mouvement « Women Wage Peace » (« Les femmes font la paix »), créé après la guerre de l’été 2014 à Gaza, se sont regroupées à quelques centaines de mètres du parlement à Jérusalem, pour écouter des discours « alternatifs » à celui prononcé la veille par le Premier ministre Benyamin Netanyahou devant le Congrès américain sur l’Iran.

« Nous votons pour un accord de paix » et « Nous choisissons la vie », proclamaient des pancartes brandies par des manifestantes. « A deux semaines des élections, nous n’avons encore entendu aucun discours sur la situation relative au conflit israélo-palestinien, aucun des candidats n’a donné de réponse claire sur le sujet », a lancé une des oratrices, Irit Keinan.

Organisation indépendante
« Cela suffit, nous avons assez souffert des guerres. Il y a parmi nous des jeunes femmes, des mères, des grand-mères, des femmes qui élèvent des enfants qui seront la prochaine génération de soldats qui devront faire la guerre et nous disons: assez! », a-t-elle ajouté sous les applaudissements.

L’organisation, qui se veut indépendante des partis politiques, compte 7000 adhérentes, juives et arabes, selon ses dirigeantes.

Même si « Women Wage Peace » n’a donné aucune consigne de vote pour les prochaines élections, le gouvernement sortant de Benyamin Netanyahou, qui brigue un quatrième mandat, est plus particulièrement visé. La campagne pour les législatives a jusqu’ici été terne et sans débat de fond.

Lors de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 2200 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, ainsi que 73 Israéliens, pour la plupart des soldats.

Romandie.com