Cinq ans après l’incendie du 21 juin 2016 perpétré à de l’ambassade du Congo en France par certains activistes dits « combattants », le procès s’est ouvert, mercredi 22 septembre 202I à 13h39, au Tribunal judiciaire de Paris. Au total, trois personnes sur quatre (dont, Bitsindou Romarick, Gambia, Bitoumbou alias Faye Monama) défendus par (Maitre Brice Nzamba) se sont présentées à cette audience. L’ambassade du Congo (partie civile) est défendue par deux avocats de la société des avocats Selas LGH (dont maitre Catherine Hennequin).
La présidente de séance (représentant le Tribunal), a d’entrée de jeu, rappelé les faits (destruction et incendie des biens) pour lesquels les prévenus sont poursuivis devant le tribunal. Sans ambages, ces derniers ont reconnu les faits qui leurs sont reprochés surtout que, la police scientifique avait prélevé les empruntes et le numéro de série de la voiture incendiée et « tracer » les communications. Par la suite, les joutes oratoires entre les partis ont commencé par Maitre Catherine Hennequin, qui a demandé que les accusés soient punis sévèrement et qu’ils paient 120.000 Euros de préjudices matériels, 10.000 Euros de préjudice moral et 2500 Euros de frais d’avocats. Prenant la parole à son tour, la Procureure de la République a commencé par planter le décor de la préméditation des faits (achat des bidons d’essence à la Gare du nord et des bouteilles de bière qui ont servi à la fabrication des cocktails molotov). Elle a requis 3 ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt et, interdiction de séjour de 5 ans ou une interdiction définitive desdits « combattants » en France. Elle a fondé ses réquisitions sur l’article 322 du Code de procédure pénale, sur la récidive de certains d’entre-deux et des contraventions reçues plus d’une fois. D’un ton ferme, elle a tenu à dire haut et fort que les manifestations pacifiques sont autorisées. Non les violences sur toutes leurs formes. Par conséquent, la France ne cautionnera jamais les actes de violences. Devant cette déclaration, les activistes n’ont plus insisté sur l’argumentaire de s’opposer à M. Sassou Nguesso par des actes de violences.
De son côté, Maitre Brice Nzamba a tenté avant tout de recadrer la partie civile et la Procureure, qui ont voulu parler « d’attaque contre la France » alors que l’ambassade est un territoire ou symbole congolais ! Il a, ensuite, plaidé pour l’annulation du mandat de dépôt requis par la Procureure. Ce dépôt ne se justifie pas par ce que, les prévenus avaient déjà passé plusieurs semaines en détention provisoire. En outre Maitre Nzamba a interpelé le Tribunal pour qu’il comprenne le mécanisme par lequel ses clients sont arrivés à cette action. Il a rappelé que ses clients (comme ils ont su l’expliquer) n’étaient pas organisés mais ont agi par spontanéité dans l’ambassade en voiture bélier à la place de bruler les poubelles et distribuer les tracts. Ces réactions font suites aux violences perpétrées a l’issue des élections de 2016 qui ont fait des morts. Maitre Nzamba a terminé sa plaidoirie en suppliant la présidente de surseoir ses peines et surtout de ne pas rapatrier les accusés au Congo par ce qu’ils vivent avec leurs épouses et enfants. Les reconduire à la frontière serait donc synonyme de complicité de la France avec le régime de M. Sassou Nguesso à Brazzaville ou, les hordes de soudards et tortionnaires les attendent de pied ferme à l’aéroport.
Tous les activistes ont dénoncé Bokilo qui pose des actes de banditisme de grand chemin. Ils ont regretté les faits posés inconsciemment avant de solliciter la clémence de la présidente de la séance. Cette dernière a répondu simplement qu’elle n’a pas reçu de plainte contre Bokilo. Mais celle de l’ambassade via Alexis Ekaba et…
A 16h38, devant quatre policiers, deux agents des services spéciaux qui suivent les dossiers du Congo et autres, la présidente de la séance a mis l’affaire en délibéré au 20 octobre 2021. L’activiste Grace s’est mis a parlé du combat qui continuera jusqu’à la chute de Sassou…
Avec Congo-Liberty par Ghys Fortune BEMBA-DOMBE