Les sept députés dissidents du Bloc québécois viennent d’annoncer en conférence de presse qu’ils quittent le caucus du parti, en raison de leur conflit avec la chef Martine Ouellet. Il ne reste donc plus que trois députés au sein du caucus qu’elle dirige.
La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, aura donc tenté en vain de rétablir la confiance avec ces dissidents lors d’une rencontre avec son caucus ce matin.
« Je tends la main aux députés », avait-elle déclaré peu avant la rencontre. Martine Ouellet et sa garde rapprochée ont travaillé jusque tard en soirée mardi pour préparer la proposition que les députés ont finalement rejeté.
En point de presse mercredi matin, la chef s’est dite prête à travailler sur sa personnalité, objet de critiques de la part des dissidents.
L’aile parlementaire était divisée en deux factions : sept députés qui remettaient en question le leadership de leur chef et trois qui la soutiennent. C’est la démission, dimanche, du leader parlementaire du parti, Gabriel Ste-Marie, qui a provoqué cette crise. Ce dernier avait évoqué son incapacité à communiquer avec sa chef.
Un discours de la chef bloquiste avait mis le feu aux poudres lors du conseil général du parti, une semaine plus tôt. Elle avait alors tenté de se distancier des « mêmes recettes qui sont là depuis 25 ans », ce qui avait choqué les dissidents.
Invité à commenter la crise mercredi, l’ex-chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a souligné que ces « vieilles recettes » ont mené le parti à plusieurs victoires à partir de 1993, de même qu’à la tenue du référendum de 1995.
Pour lui, défendre les intérêts du Québec va de pair avec l’indépendance du Québec. « Il faut que cet objectif-là passe avant les intérêts personnels de chacun. »
L’aile jeunesse du parti s’est rangée derrière Mme Ouellet. Dans une lettre envoyée à Radio-Canada mercredi, l’exécutif du Forum jeunesse du Bloc québécois défend son leadership. « Nous n’avons jamais vu une chef qui collabore autant avec son aile jeunesse », peut-on y lire.
La lettre dénonce également la sortie des députés dissidents, critiquant leur « entêtement à ne pas vouloir bouger des positions qu’ils ont depuis des années ».
C’est que cette crise n’est pas la première. En juin 2017, sept députés du parti avaient affirmé que leur lien de confiance avec Martine Ouellet était rompu. Mme Ouellet avait alors dû congédier son chef de cabinet, Louis-Philippe Dubois qui, selon le Huffington Post, avait voulu ouvertement nuire à un député du parti, Rhéal Fortin, pour rétablir la situation.
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