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Russie : un blogueur militaire russe connu tué dans une explosion à Saint-Pétersbourg

avril 2, 2023
Le blogueur militaire russe a été tué dans l'explosion d'un café à Saint-Pétersbourg.

La police russe inspecte le café endommagé par une explosion à Saint-Pétersbourg. Photo: AFP via Getty Images/Olga Maltseva

Un blogueur militaire russe connu, fervent défenseur de l’offensive militaire en Ukraine, a été tué dimanche et 25 autres personnes blessées par « un engin explosif » dans un café à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, selon les autorités.

Aujourd’hui, un engin explosif inconnu a explosé dans un café du centre de Saint-Pétersbourg, a indiqué dans un communiqué le Comité d’enquête russe, chargé des principales investigations dans le pays.

Une personne est décédée et 25 blessées, dont 19 sont hospitalisées, a précisé sur Telegram le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Alexandre Beglov.

Selon les enquêteurs, qui ont ouvert une enquête pénale sur cette affaire de meurtre à l’aide d’un moyen dangereux, la victime est le blogueur militaire connu sous le pseudonyme de Vladlen Tatarskiï.

Autour du bâtiment, la route était bouclée par une vingtaine de voitures de policiers, six ambulances et des camions de pompiers, a constaté un journaliste de l’AFP.

Une fille aurait vraisemblablement apporté l’engin explosif, selon une source citée par l’agence Ria Novosti.

Il y avait une figurine dans la boîte : un cadeau destiné à M. Tatarskiï, a ajouté cette source. Elle le lui a donné puis, plus tard, tout d’un coup, il y a eu une explosion, a raconté à l’AFP Alissa Smotrova, une dame présente. Il y avait du sang, des bouts de verre…

Une autre source également citée par Ria Novosti a précisé que la personne en question était connue du blogueur et qu’ils s’étaient croisés lors d’événements, sans donner plus de détails.

Selon le ministère russe de l’Intérieur, à 18 h 13, la police du district de Vasileostrovskiï a reçu des informations selon lesquelles une explosion s’était produite dans un café sur le quai Universitetskaïa, au numéro 25.

L’explosion a eu lieu dans le café Street Food Bar No. 1, situé le long de la Neva, non loin du centre historique de Saint-Pétersbourg.

Né dans le Donbass ukrainien

Toutes les mesures nécessaires sont prises pour identifier les personnes impliquées, a ajouté le Comité d’enquête russe.

Âgé de 40 ans et né dans le Donbass ukrainien, Vladlen Tatarskiï, de son vrai nom Maxime Fomine, était un personnage connu de la blogosphère militaire en Russie avec plus d’un demi-million d’abonnés sur sa chaîne Telegram.

Vladlen Tatarskiï a développé sa communauté sur Telegram notamment en publiant, depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine, des vidéos d’analyse sur la situation sur le terrain et de conseils pour les mobilisés, selon l’agence TASS.

Il déclarait soutenir l’intervention russe chez son voisin ukrainien.

Dans la foulée du début de la guerre en 2014, il a combattu plusieurs mois au sein des milices prorusses séparatistes dans l’est de l’Ukraine, selon le média d’information local Fontanka.

Le groupe Cyber Front Z, qui se décrit sur les réseaux sociaux comme des soldats de l’information de la Russie, a indiqué qu’ils avaient loué le café pour la soirée en vue d’une activité publique.

Il y a eu une attaque terroriste. Nous avons pris certaines mesures de sécurité, mais malheureusement, elles n’ont pas suffi, a déclaré le groupe sur Telegram.

Selon Fontanka, il y avait moins de 100 personnes à cette activité publique.

Un conseiller à la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a rapidement réagi, disant estimer que le terrorisme intérieur [comme] instrument de lutte politique n’était qu’une question de temps.

En août 2022, les services de sécurité russes du FSB avaient accusé leurs homologues ukrainiens d’avoir tué Daria Douguina, fille d’un idéologue réputé proche du Kremlin, morte dans l’explosion de sa voiture près de Moscou.

De tels événements en Russie sont toutefois très rares depuis le début de l’offensive militaire en Ukraine, il y plus d’un an.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

Le blogueur saoudien Raif Badawi est libéré

mars 11, 2022
Raif Badawi.

Raif Badawi Photo : Facebook

Après 10 ans de détention, le blogueur saoudien Raif Badawi a été libéré. Sa femme Ensaf Haidar et Amnistie internationale confirment qu’il est sorti de prison.

Ensaf Haidar affirme que son conjoint l’a avisée de sa libération par téléphone. Amnistie internationale a également souligné que le roi de l’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, aurait levé son interdiction de voyager, ce qui lui permettrait de retrouver sa femme et ses enfants à Sherbrooke.

#Raifestlibre Après 10 ans de détention #Raifestlibre ! #Raifisfree After 10 years in prison #Raifisfree !
بعد 10 سنوات من السجن #رائف_حرّاً pic.twitter.com/1VA0XjSofs— Ensaf Haidar ⚜️ (@miss9afi) March 11, 2022

Je ne lui pas encore parlé, mais je veux lui dire qu’on l’entend. Je veux lui dire que ça ne va pas être long avant qu’on le revoie! s’est exclamée sa fille Najwa, venue retrouver de nombreux partisans réunis devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour marquer l’événement.

« On n’en revenait pas! On sautait partout! On courait partout! C’est un poids de moins! »— Une citation de  Najwa BadawiEnsaf Haidar, l'épouse de Raif Badawi tient une pancarte avec sa photo.

Ensaf Haidar n’a pas cessé de militer au cours des 10 dernières années pour la libération de son mari. Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

Un combat qui n’est pas terminé

Les partisans du blogueur espéraient qu’il soit libéré sous peu, puisque sa peine était venue à terme à la fin du mois de février. Amnistie internationale faisait d’ailleurs de nouveau pression le 5 mars dernier pour demander sa libération immédiate.

Beaucoup d’émotions, beaucoup de soulagement, affirme d’entrée de jeu France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone. Elle rappelle toutefois que la partie n’est toujours pas gagnée pour le blogueur.

Raif Badawi est toutefois interdit de sortie du pays, interdit de passeport pour 10 ans et interdit de communiquer sur les réseaux sociaux et d’avoir en sa possession un téléphone cellulaire […] On craint que les communications soient plus difficiles à partir de maintenant, explique-t-elle.

« Le combat n’est pas terminé. Il va falloir redoubler d’ardeur pour que l’interdiction de sortie du pays soit levée et qu’il soit réuni avec sa famille le plus tôt possible.  »— Une citation de  France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone

France-Isabelle Langlois confirme qu’Amnistie internationale va poursuivre la pression sur le gouvernement canadien pour qu’il intervienne en Arabie saoudite. C’est l’ensemble des Amnisties à travers le monde qui se mobilisent, affirme-t-elle.La 100e veillée à la bougie pour la libération de Raif Badawi à Sherbrooke

Sa famille n’a jamais perdu espoir de le revoir. Près de 400 rassemblements ont été tenus devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour demander sa libération. Photo : Radio-Canada/ICI Estrie/Carl Marchand

Raif Badawi a été emprisonné en 2012 pour avoir critiqué les autorités religieuses de son pays. Il avait été condamné à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens. Il avait reçu une série de 50 coups de fouet en janvier 2015, mais n’avait toutefois plus été fouetté depuis.

En janvier 2021, le Bloc québécois avait fait adopter une motion à l’unanimité à la Chambre des communes pour qu’Ottawa accorde la citoyenneté canadienne à Raif Badawi. Cette motion avait par la suite été adoptée par le Sénat, en juin 2021.

Sa conjointe et ses trois enfants avaient trouvé refuge à Sherbrooke en 2013, et ont obtenu leur citoyenneté canadienne en 2018.

Ensaf Haidar n’a jamais cessé de militer pour la libération de son mari, s’étant même présentée comme candidate bloquiste lors des dernières élections fédérales dans le but, entre autres, de faire avancer la cause de Raif Badawi à Ottawa.

Avec Radio-Canada

Le blogueur saoudien Raif Badawi pourrait être libéré lundi

février 27, 2022

Les partisans du blogueur saoudien Raif Badawi espèrent qu’il sera bientôt libéré de prison après avoir purgé une peine de 10 ans et qu’il sera autorisé par l’Arabie saoudite à retrouver sa famille au Canada.

L’avocat des droits de la personne Irwin Cotler, qui représente M. Badawi sur la scène internationale depuis 2014, affirme que les discussions entre les représentants de l’Union européenne (UE) et ceux du royaume de l’Arabie saoudite ont fait naître l’espoir que le blogueur sera libéré dans les jours qui viennent.

Il précise toutefois que des pressions doivent être exercées pour permettre à M. Badawi de rejoindre sa femme et ses enfants, qui vivent au Québec. Bien que sa peine de prison ait pris fin, Raif Badawi doit encore faire face à une interdiction de voyager pendant 10 ans, à une interdiction de travailler dans les médias et à une amende punitive de 335 000 $ qui a été prononcée au moment de sa condamnation.

Nous parlons d’une sorte de prison sans murs où il est privé de voyage pour les 10 prochaines années, a déclaré Me Cotler, qui est aussi ancien ministre fédéral de la Justice et fondateur du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne.

Ce serait l’équivalent de poursuivre la punition à l’extérieur de la prison, avec la même douleur intense d’être privé de la présence de sa femme et de ses enfants, a affirmé Me Cotler.

Raif Badawi a été emprisonné en 2012 et condamné en 2014 à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens pour avoir critiqué les autorités religieuses du pays. Il a reçu 50 coups de fouet en janvier 2015 lors d’une flagellation publique, mais il n’aurait plus été fouetté depuis.

M. Cotler a affirmé qu’il ne craignait pas de nouvelles flagellations pour son client, la Cour suprême saoudienne ayant interdit cette pratique en 2020.

« J’espère qu’il sera libéré comme prévu selon le calendrier islamique le 28 février. »— Une citation de  Ensaf Haidar, épouse de Raif Badawi

Sa femme, Ensaf Haidar, a fait le compte à rebours de la date de libération prévue sur son compte Twitter. Elle et les trois enfants du couple vivent à Sherbrooke, au Québec, depuis 2013.

L’emprisonnement de Raif Badawi a suscité une forte condamnation sur la scène internationale.

De nombreuses organisations gouvernementales ainsi que des groupes de défense ont exigé sa libération.

Selon Me Cotler, les écrits pour lesquels M. Badawi a été emprisonné, qui font la promotion des droits de la personne et de la démocratie, sont conformes aux réformes que le prince héritier Mohammed ben Salmane préconise depuis cinq ans, à savoir l’appel à une Arabie saoudite plus ouverte et à un islam plus modéré.

« À ce stade, je dirais qu’il est dans l’intérêt de l’Arabie saoudite de permettre sa libération et de le réunir avec sa famille. »— Une citation de  Irwin Cotler, avocat des droits de la personne

En d’autres termes, ce n’est pas seulement la chose juste à faire, mais en termes d’Arabie saoudite, il serait dans son propre intérêt politique, économique et national de le faire, a estimé Irwin Cotler.

L’année dernière, la Chambre des communes et le Sénat ont voté en faveur de l’utilisation par le ministre de l’Immigration de son pouvoir discrétionnaire pour accorder la citoyenneté canadienne à Raif Badawi, mais cela ne s’est pas encore produit.

Ottawa se dit préoccupé

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déclaré dans un communiqué qu’il ne pouvait pas commenter spécifiquement le cas de M. Badawi, en raison de la protection de la vie privée.

Le gouvernement du Canada est très préoccupé par le cas de Raif Badawi en Arabie saoudite, a indiqué le ministère dans un courriel. Nous avons toujours plaidé en sa faveur et nous continuerons à utiliser toutes les occasions de le faire. Son bien-être est au cœur de nos préoccupations.

Me Cotler affirme qu’il a eu des discussions avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration au sujet de ce dossier. Il a ajouté que la citoyenneté canadienne permettrait au pays d’effectuer des démarches diplomatiques au nom de M. Badawi.

La section francophone canadienne d’Amnistie internationale a déclaré que, d’après les informations dont elle dispose, M. Badawi pourrait être libéré entre le 28 février et le 3 mars, ou en juin, selon le calendrier utilisé pour calculer sa peine.

Quoiqu’il en soit, ils espèrent que la libération interviendra bientôt, compte tenu de la libération d’autres dissidents l’année dernière à l’expiration de leur peine, dont la propre sœur de M. Badawi.

La décision appartient en dernier ressort au gouvernement saoudien, a déclaré la directrice de campagne pour l’organisation de défense des droits de la personne, Colette Lelièvre, ajoutant qu’il est important de maintenir la pression tant que M. Badawi n’est pas libéré et réuni avec sa famille.

Nous suivons la situation au jour le jour. Si nous voyons qu’il n’a pas été libéré la semaine prochaine, nous serons plus visibles sur la question, a précisé Mme Lelièvre. Même s’il est libéré, il y a d’autres conditions qu’il devra suivre, et malheureusement, il ne sera pas envoyé au Canada.

Avec La Presse canadienne

Mauritanie : libération du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, accusé de blasphème

juillet 31, 2019

Mohamed Cheikh Ould Mkhaitir, blogueur mauritanien, était incarcéré depuis 2014. © DR / Human Rights Watch

 

Condamné à mort pour blasphème en 2014, le blogueur mauritanien Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir a été remis en liberté le 29 juillet, après plus de cinq ans de détention. Il a immédiatement quitté Nouakchott pour le Sénégal.

Après cinq années de détention, le blogueur mauritanien Mohamed Cheickh Ould Mkheïtir a été remis en liberté le 29 juillet, a annoncé Reporters sans frontières (RSF), qui lutte depuis 2014 pour sa libération. Le blogueur – condamné en 2014 à la peine de mort pour un billet de blog jugé blasphématoire, une condamnation ramenée à deux années de prison – a immédiatement été exfiltré au Sénégal, afin d’éviter les mouvements de contestation à son égard.

Contacté par RSF, il « a remercié les organisations qui se sont mobilisées pour sa libération depuis près de six ans de détention ». Sa libération « est un immense soulagement car, pour un simple article publié sur un réseau social, il a vécu un véritable calvaire, en violation d’une décision de justice rendue par son propre pays », a indiqué Christophe Deloire, le secrétaire générale de RSF.

Mohamed Cheickh Ould Mkheïtir n’est pas « entièrement libre de ses mouvements », a néanmoins précisé Me Fatima Mbaye, son avocate. En effet, le blogueur doit désormais trouver un pays d’accueil, le Sénégal n’étant qu’un pays de transit en attendant de recevoir qu’un pays lui accorde l’asile.

Aucune destination n’a pour le moment été citée. L’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle) a néanmoins annoncé que le président français, Emmanuel Macron, s’était entretenu au téléphone lundi après-midi avec le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, qui doit être investit ce 1er août. « L’entretien a porté sur les excellentes relations entre la France et la Mauritanie », ont déclaré les autorités mauritaniennes, qui n’ont pas souhaité s’exprimer sur le cas de Mohamed Cheickh Ould Mkheïtir.

Persona non grata en Mauritanie

Dans un article publié sur son blog en janvier 2014, Mohamed Cheick Ould Mkheïtir avait dénoncé l’utilisation de la religion pour justifier des inégalités entre les castes, notamment au détriment de la sienne, les maalemine, une classe de forgerons dont il est issu. Il avait ensuite été placé en détention dès le 2 janvier 2014, dans l’attente de son procès, à la prison civile de Nouadhibou (Nord-Ouest). Bien que la peine capitale ne soit plus appliquée en Mauritanie depuis 1987, des manifestants avaient réclamé sa condamnation à mort lors de rassemblements à Nouakchott.

En première instance, il avait été reconnu coupable d’apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014 par la Cour criminelle de Nouadhibou. Le 21 avril 2016, la cour d’appel de Nouadhibou avait confirmé la condamnation en requalifiant les faits en « mécréance », une accusation moins lourde prenant en compte son repentir, puis renvoyé son dossier devant la Cour suprême, qui avait ordonné en janvier la tenue d’un nouveau procès devant une cour d’appel autrement composée. Celle-ci avait ramené en novembre 2017 sa condamnation à deux ans de prison.

Début juillet, il avait renouvelé la démarche en brisant le silence sur sa page Facebook, inactive depuis 2014. « Comme je l’avais annoncé au début 2014 et comme je l’ai répété à toutes les occasions qui s’offraient à moi devant les tribunaux, je réaffirme ici mon repentir devant Allah, le seigneur des mondes », a-t-il déclaré. La dernière repentance qui lui a valu sa libération a été cette fois exigée par une commission d’oulémas – chef religieux – qui a été spécialement constituée pour son cas.

 Par Jeune Afrique avec AFP

Le président mauritanien assume la détention d’un blogueur au-delà de sa peine

juin 21, 2019

 

La justification par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz du maintien en détention au-delà de sa peine de l’auteur d’un billet de blog jugé blasphématoire a indigné son avocate, qui a appelé vendredi son futur successeur à régler en priorité ce «dossier pourri».

L’auteur de ce texte, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheïtir, taxé de blasphème envers le prophète de l’islam pour cet article et détenu depuis janvier 2014, a vu sa condamnation à mort pour «apostasie» ramenée en appel à deux ans de prison en novembre 2017 après avoir exprimé son repentir. Il aurait donc dû être remis en liberté, le pourvoi en cassation du parquet n’étant pas suspensif. Mais il a été placé depuis en détention administrative dans un lieu tenu secret, y compris de ses avocats.

Lors d’une conférence de presse en forme de bilan jeudi soir, peu avant la fin de la campagne pour l’élection présidentielle de samedi à laquelle il ne peut se représenter après deux mandats, Mohamed Ould Abdel Aziz a justifié cette situation par «sa sécurité personnelle aussi bien que celle du pays». «Nous savons que du point de vue de la loi, il doit être libéré, mais pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons mettre en jeu la vie de plus de 4 millions de Mauritaniens», a-t-il répondu à une question sur l’affaire Ould Mkheïtir. «Des millions de Mauritaniens étaient descendus dans la rue pour réclamer son exécution, sa remise en liberté signifierait laisser s’installer la pagaille dans le pays», a-t-il fait valoir.

Une avocate du jeune homme, Fatimata Mbaye, a qualifié de «choquants» les propos du chef de l’Etat, dans une déclaration à l’AFP vendredi. «Ce dossier, c’est lui seul qui le gère. C’est lui qui l’a créé, c’est lui qui le gère», a-t-elle affirmé au sujet du président sortant, soulignant que «ce jeune homme n’est pas détenu dans un lieu connu de la justice». Il s’agit d’un cas de «détention arbitraire», qui constituera pour le prochain président, quel qu’il soit, «un dossier à régler le plus rapidement possible», a estimé Me Mbaye. «On est en train de lui léguer un dossier pourri», en raison du tort qu’il a déjà causé à l’image de la Mauritanie, a-t-elle dit.

Dans une lettre ouverte rendue publique vendredi, Reporters sans frontières (RSF) et 11 autres ONG exhortent le président Ould Abdel Aziz à «utiliser les quelques semaines qui lui restent à la tête du pays pour mettre fin à la détention illégale» du blogueur. Autrement, «son bilan après 11 années au pouvoir s’en trouverait fortement assombri», selon les organisations, qui ne mentionnent pas les déclarations du président sortant jeudi soir.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Mauritanie: appels à la libération de deux blogueurs détenus depuis deux mois

mai 22, 2019

 

Amnesty International a appelé mercredi les autorités mauritaniennes à libérer deux jeunes blogueurs proches de l’opposition arrêtés il y a deux mois et poursuivis pour «dénonciation calomnieuse» envers le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, alors que l’élection présidentielle se tiendra le 22 juin.

De leur côté, les avocats d’Abderrahmane Ould Wedadi et Cheikh Ould Jiddou, arrêtés le 22 mars et inculpés le 27 mars, ont annoncé la saisie du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire «afin de faire reconnaître le caractère illégal de leur détention et pour demander leur libération immédiate».

Les deux jeunes blogueurs reprenaient depuis plusieurs mois sur Facebook des informations de la presse étrangère «relatives au potentiel gel d’un compte bancaire par les autorités de Dubaï qui appartiendrait au chef de l’Etat mauritanien», ont rappelé mardi dans un communiqué les avocats, Brahim Ould Ebetty et Henri Thulliez. Le président mauritanien, interrogé le 5 mars par la presse sur cette affaire, avait affirmé qu’il «s’agissait d’une rumeur qui finira par s’estomper». Selon leurs avocats, «surtout les deux blogueurs enquêtaient depuis plusieurs années sur une escroquerie immobilière basée sur le système de Ponzi, touchant plusieurs milliers de familles et qui aurait bénéficié à des proches du président sans que l’auteur principal présumé ne soit jamais inquiété par la justice». La personne visée est un chef religieux, cheikh Ridha al-Saïdi, qui a acheté à crédit à des milliers de Mauritaniens des centaines de maisons, terrains, véhicules et bétail à des prix très supérieurs à leur valeur réelle, pour les revendre ensuite bien en-dessous du prix du marché, mais sans jamais les rembourser. Des associations de créanciers du religieux se sont constituées pour réclamer leur dû, manifestant devant sa concession située dans la banlieue nord de la capitale, sans jusqu’à présent saisir la justice.

Amnesty International a pour sa part appelé dans un communiqué les autorités à «libérer immédiatement et sans condition deux célèbres blogueurs détenus depuis deux mois uniquement pour avoir dénoncé sur Facebook des faits présumés de corruption dans le pays», les appelant à «s’ouvrir aux débats et à la critique». «Le respect et la protection du droit à la liberté d’expression devraient être une de leurs priorités, l’élection présidentielle étant prévue le mois prochain», a souligné l’organisation.

Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, élu en 2009 puis réélu en 2014, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut se représenter au terme de son second mandat. Pour lui succéder, le parti au pouvoir a désigné comme candidat un autre ancien général, son compagnon de toujours, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Égypte: arrestation d’un bloggeur qui avait déjà été détenu pour athéisme

mai 5, 2018

La police en Egypte a arrêté un blogueur qui avait déjà été détenu il y a quelques années et accusé de prôner l’athéisme, a indiqué un avocat défenseur des droits de l’Homme / © AFP/Archives / STRINGER

La police en Egypte a arrêté un blogueur qui avait déjà été détenu il y a quelques années et accusé de prôner l’athéisme, a indiqué samedi un avocat défenseur des droits de l’Homme.

Chérif Gaber est actuellement en garde à vue et devrait être interrogé par le parquet dimanche, a précisé à l’AFP Gamal Eid, qui dirige le Réseau arabe d’information sur les droits de l’Homme (ANHRI). Il n’a pas précisé la date de l’arrestation.

En avril, M. Gaber avait twitté que « certains avocats musulmans » avaient déposé une plainte contre lui auprès du parquet.

« Je vais probablement être arrêté dans les prochains jours mais je ne veux pas que vous vous fâchiez », avait-il écrit.

Il avait déjà été détenu en 2013 pour avoir « prôné » l’athéisme.

La loi égyptienne punit toute insulte ou manque de respect à l’égard des trois religions monothéistes que la Constitution du pays reconnaît et protège: l’islam, le christianisme et le judaïsme.

L’athéisme est largement refusé par une société égyptienne conservatrice, et les autorités religieuses du pays, musulmanes comme chrétiennes, ont à plusieurs reprises insisté sur la nécessité de le combattre.

Romandie.com avec (©AFP / 05 mai 2018 20h47)                  

Un dissident franco-vietnamien expulsé en France

juin 25, 2017

Paris – Un blogueur dissident franco-vietnamien est arrivé à Paris dimanche après avoir été privé de sa nationalité vietnamienne et expulsé par le régime à parti unique.

Le Vietnam est un pays où les opposants sont fréquemment emprisonnés, mais Pham Minh Hoang, 62 ans, est le premier dissident de l’histoire récente à se voir retirer sa nationalité vietnamienne.

L’ancien professeur de mathématiques a été contraint de prendre un vol pour Paris samedi.

« Je suis très triste », a déclaré M. Hoang par téléphone à l’AFP après son arrivée dans la capitale française. « J’ai essayé de faire du mieux que je pouvais, mais aujourd’hui, j’ai perdu la bataille ».

Il a ajouté cependant qu’il continuerait de militer pour la cause de la démocratie au Vietnam.

Il a raconté avoir été emmené par la police vendredi. Il a pu rencontrer des membres du consulat de France et un avocat mais n’a pu dire au revoir à sa femme, Le Thi Kieu Oanh.

« Je suis totalement accablée. Quand mon mari est parti, je n’ai pas pu lui dire au revoir, je suis aussi très en colère », a déclaré celle-ci à l’AFP.

M. Hoang avait découvert qu’il avait été privé de sa nationalité vietnamienne dans un courrier daté du 17 mai et signé de la main du président.

Il avait été condamné en 2011 à trois ans de prison pour tentative de subversion, mais avait été libéré au bout de 17 mois et assigné à résidence pour trois ans.

Les autorités lui reprochaient une série d’articles qui portaient atteinte d’après elles à l’image du pays et visaient à renverser le gouvernement.

M. Hoang avait émigré en France en 1973 mais était rentré au Vietnam au bout de 27 ans, exerçant comme professeur de mathématiques à l’Université polytechnique d’Ho-Chi-Minh-Ville.

Au Vietnam, blogueurs, avocats et militants accusés d’activités antigouvernementales séjournent régulièrement derrière les barreaux. Les médias sont détenus par l’Etat mais depuis quelques années, les dissidents se servent des réseaux sociaux pour faire entendre leur voix.

Human Rights Watch a qualifié la révocation de sa nationalité « d’action choquante et sans précédent ». « Elle franchit de nombreuses lignes jaunes en matière de droits de l’homme, la liberté d’expression, le droit à la citoyenneté, l’exercice des droits civils et politiques fondamentaux », a dit l’ONG dans un communiqué.

Romandie.com avec(©AFP / 25 juin 2017 13h39)                                            

Blogueur pro-ukrainien condamné à cinq ans de camp en Sibérie

décembre 30, 2015

Un blogueur russe a été condamné mercredi en Sibérie à cinq ans de camp de travail pour avoir mis en ligne des vidéos pro-ukrainiennes. Celles-ci sont considérées par la justice russe comme des appels publics à la haine. L’ONG Sova parle d’un jugement « trop sévère ».

Un tribunal de Tomsk, en Sibérie occidentale, a reconnu Vadim Tioumentsev coupable d’incitation à la haine interethnique et d’activités extrémistes, a précisé l’ONG russe Sova, spécialisée dans l’étude de la xénophobie. En outre, le blogueur s’est vu interdire d’utiliser Internet durant 3 ans, a indiqué la même source.

« Nous considérons que ce jugement est trop sévère, compte tenu du fait qu’il a été uniquement rendu pour la mise en ligne des vidéos », a encore souligné l’ONG.

Dans ces vidéos diffusées sur Youtube, le blogueur a notamment appelé à expulser de Russie les réfugiés originaires des régions rebelles ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, dans l’est ukrainien, les accusant d' »avoir trahi l’Ukraine ».

La Russie « semble déterminée à empêcher la liberté d’expression (d’exister) sous quelque forme que ce soit », a dénoncé mercredi Mark P. Lagon, président de l’ONG américaine Freedom House.

La semaine dernière, une militante politique russe a été condamnée à deux ans de camp de travail pour « séparatisme » après avoir partagé sur un réseau social un appel à manifester pour l’autonomie de sa région du sud-ouest de la Russie.

Romandie.com

L’épouse du blogueur Badaoui reçoit le prix Sakharov pour son mari

décembre 16, 2015

L’épouse du blogueur saoudien Raef Badaoui, Ensaf Haidar, a reçu mercredi à Strasbourg le prestigieux prix Sakharov pour la liberté de l’esprit du Parlement européen au nom de son mari. Ce dernier est détenu en Arabie saoudite pour « insulte » envers l’islam.

« Je demande ici à nouveau au roi Salmane de gracier Raef Badaoui et de le libérer sans aucune condition et immédiatement », a déclaré dans l’hémicycle le président du Parlement européen Martin Schulz avant la remise du prix.

Très applaudie par des députés debout, Ensaf Haidar a souligné que son mari était « une voix libre dans le pays de la pensée unique ». « Dans nos pays, une pensée libre et éclairée est considérée comme du blasphème, c’est l’idéologie de certaines sociétés arabes », a-t-elle regretté.

Selon elle, « la société (saoudienne, ndlr) vit sous le joug d’un régime théocratique, qui ne demande aux gens que d’être des béni-oui-oui ». Mme Haidar, qui vit désormais au Canada, a également dit craindre « un exode des cerveaux arabes qui iront chercher un air plus frais ailleurs ».

Cinquante coups de fouet par semaine
Le prix Sakharov a été décerné le 29 octobre à Raef Badaoui, emprisonné depuis 2012 dans son pays.

Le blogueur avait été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à 50 coups de fouet par semaine pendant 20 semaines.

La justice saoudienne a ordonné la fermeture de son site internet. Elle lui reproche d’y avoir publié des écrits critiquant la police religieuse de son pays et d’y avoir appelé à la fin de l’influence de la religion sur la vie publique dans ce royaume ultra-conservateur. Il avait reçu ses 50 premiers coups de fouets en janvier mais cette punition a été suspendue depuis après une vague de protestations dans le monde.

Romandie.com