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Bob Marley : « Africa Unite », « War », « Exodus »… un message universel

mai 11, 2021
Bob Marley lors d’un concert à Paris, le 4 juillet 1980.

Musicien surdoué, promoteur du mouvement rasta créé par Leonard Percival Howell, ce rebelle qui portait l’Afrique en lui continue de faire des émules partout dans le monde. Avec un message qui parle aux exclus de la Babylone contemporaine.

Décédé le 11 mai 1981, Bob Marley était un chanteur populaire dont la renommée avait dépassé les frontières de sa petite île natale, la Jamaïque, pour s’étendre au reste du monde. Son message, universel, parlait à tous les opprimés, les sans-droits, les laissés-pour-compte, du Bronx à Soweto. À l’instar de beaucoup de Caribéens et d’Africains-Américains, la question identitaire, la quête des racines, l’émancipation étaient au cœur de ses préoccupations, exacerbées par l’histoire violente de la Jamaïque.

Cette île des Caraïbes, où Robert Nesta Marley est né d’un père blanc et d’une mère noire, existe parce que des esclaves, importés d’Afrique, l’ont fertilisée de leur sueur et de leur sang. Pour l’essentiel issus du peuple ashanti, dans l’actuel Ghana, ils étaient durs à dompter et n’éprouvaient aucune peur lorsque le maître les marquait au fer rouge. Leur volonté de rentrer un jour au pays de leurs ancêtres n’a jamais disparu, le marronnage n’étant qu’un moyen de recouvrer la liberté avant le grand retour. Un rêve que l’abolition de l’esclavage n’a pas estompé.

En grandissant, Bob Marley entend parler de cette histoire. Il entend aussi parler de son compatriote Marcus Garvey, fondateur de l’Universal Negro Improvement Association (UNIA) en 1914. Mort en 1940, Garvey prônait le retour des Noirs en Afrique, convaincu qu’« aucune sécurité, aucun succès ne viendra à l’homme noir tant qu’il sera une minorité dans la communauté particulière où il pourrait devenir industriellement et commercialement fort. » Garvey mourut sans avoir mis le pied sur le continent, mais il n’en demeure pas moins l’un des précurseurs du panafricanisme et de la conscience noire. Dans l’esprit du jeune Marley, les choses sont claires : l’Afrique représente Sion, la terre promise, alors que le monde occidental oppresseur n’est autre que la Babylone biblique.

Le retour en Éthiopie

Également nourri de la ferveur des Églises qui pullulent en Jamaïque et se qualifient d’éthiopiennes pour affirmer leur africanité, Bob Marley trouve son Dieu en ras Tafari Makonnen, devenu Haïlé Sélassié Ier, empereur d’Éthiopie, et adhère au rastafarisme. Sensible au discours sur le retour en Afrique, le négus a accordé des terres aux Noirs du monde afin qu’ils participent à la reconstruction de son pays. Ce sera à Shashemene, à 250 km au sud d’Addis-Abeba. Les premiers arrivants sont des Jamaïcains. Bob Marley n’a pas la chance de voir son idole quand le négus visite la Jamaïque en 1966 : il est alors aux États-Unis. Il ne le rencontrera jamais. Reste qu’en 1968, il enregistre son premier disque de l’ère rastafarienne : Selassie Is the Chapel.

Dans les années 1970, l’engagement du chanteur pour l’Afrique s’amplifie. À peine une décennie après les indépendances, les coups d’État se sont multipliés sur le continent, les libertés individuelles ont reculé et les partis uniques triomphent. Marley est-il au courant ? Sans doute. En 1974, il ne fait pas partie des artistes venus des Amériques pour se produire à Kinshasa en marge du combat de boxe Ali-Foreman. Et quand le négus est déposé à Addis-Abeba, puis meurt en 1975, Marley compose Jah Live  pour honorer sa mémoire. On retrouve ce thème du retour en Afrique dans Rastaman Chant et dans l’album Exodus.

C’EST LORS DE SON PREMIER VOYAGE EN AFRIQUE QU’IL ÉCRIT L’UNE DE SES CHANSONS LES PLUS CÉLÈBRES, « ZIMBABWE »

L’année 1978 est importante à plus d’un titre. Elle est marquée par la sortie d’Africa Unite, chanson avec laquelle Marley exprime sa volonté de voir le continent s’unir et affirme son soutien aux combattants de la liberté. Il précise aussi que, si sa musique s’adresse à toute l’humanité, son cœur bat pour l’Afrique. Au siège de l’ONU, à New York, il reçoit la médaille de la paix « attribuée par 500 millions d’Africains ».

Dans la chanson War, il interprète même le texte d’un discours prononcé par Haïlé Sélassié Ier à l’ONU, en 1963. Mais le plus émouvant demeure sans doute son premier voyage en Afrique. Au mois de novembre 1978, il se rend en Éthiopie, à Shashemene. Même s’il n’y passe que quatre jours, il découvre la terre africaine et retrouve les Jamaïcains qui s’y étaient installés. Il n’y donne aucun concert, mais c’est là qu’il écrit l’une de ses chansons les plus célèbres, Zimbabwe, dédiée aux guérilleros en lutte contre le régime raciste de Ian Smith, en Rhodésie du Sud. En octobre 1979, Marley participe à un concert à Harvard dont les recettes, 250 000 dollars, sont versées à l’organisation Amandla pour le financement des combattants de la liberté en Afrique.

Deux ans plus tard, il est invité à Libreville par Pascaline Bongo, la fille du président du Gabon, à l’occasion de l’anniversaire de son père. Le concert qu’il donne est réservé aux dignitaires… Mais en avril 1980, Marley est à Harare, au Zimbabwe, où les nationalistes africains s’apprêtent à proclamer l’indépendance. À ses frais, il y donne, les 18 et 19 avril, ses deux uniques concerts publics en Afrique. Si le premier jour les choses se passent mal au stade Rufaro à cause de l’exclusion du peuple, le lendemain, des dizaines de milliers de Zimbabwéens viennent vibrer avec celui dont la chanson Zimbabwe est devenue l’hymne de leur armée de libération. En novembre 1980, quelques mois avant sa mort, Bob Marley se fait baptiser à l’Église orthodoxe éthiopienne de New York sous le nom de Berthane Sélassié. Ultime hommage et fidélité à l’Afrique. Ce n’est pas par hasard que, le 6 février 2005, 300 000 personnes ont assisté sur Meskel Square, la plus grande place d’Addis-Abeba, à un mégaconcert à l’occasion du soixantième anniversaire de sa naissance.

Avec Jeune Afrique par Tshitenge Lubabu M.K.

Bob Marley inspire-t-il toujours les artistes africains ?

mai 9, 2021
Les Guinéens célèbrent le 20e anniversaire de la mort de Bob Marley, le 11 mai 2001.

Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, principaux disciples de l’icône rasta, sont les baobabs reggae qui cachent une forêt musicale qui a énormément évolué.

Bob Marley inspire-t-il encore les artistes africains ? Si on regarde les hits qui passent en boucle sur Trace Africa, la question peut paraître incongrue. Le reggae n’y est quasiment plus présent, balayé par des genres urbains plus récents : hip-hop, afrobeats, coupé-décalé, RnB…

De la Côte d’Ivoire…

On peut bien citer les maîtres ivoiriens du domaine, mais on parlait déjà d’eux pour les 30 ans de la mort de l’icône rasta. Bien sûr, Alpha Blondy confie lui-même en entretien (en parlant de lui à la troisième personne) : « Alpha Blondy a pu faire son travail de chanteur parce que Bob Marley a existé. Bob Marley est un soleil, Alpha Blondy n’est qu’une petite étoile dans le ciel du reggae. »

La star ivoirienne a repris certains titres à sa manière (comme « J’ai tué le commissaire », adaptation un peu paresseuse de « I shot the sheriff »). Il a été jusqu’à enregistrer avec les Wailers au studio originel Tuff Gong de Kinston, notamment le titre « Yitshak Rabin »… Un symbole pour celui qui a toujours clamé son amour pour le maître et son message d’espoir anti-raciste. Via sa radio Alpha Blondy FM, créée en 2015, le chanteur et ambassadeur de l’ONU continue de mettre en avant les ténors et les jeunes pousses du reggae.

LES MUSULMANS PENSENT À MAHOMET TOUS LES JOURS, NOUS ON PENSE À BOB MARLEY

L’autre grand pilier du reggae ivoirien, et ancien rival d’Alpha Blondy, est évidemment Tiken Jah Fakoly, longtemps auréolé par son exil. « Les musulmans pensent à Mahomet tous les jours, nous on pense à Bob Marley », expliquait-il dans un entretien au HuffPost. Il raconte que c’est un anglophone, venu du Ghana, qui lui a expliqué le message du Jamaïcain, dans lequel il s’est totalement retrouvé, se lançant dès lors dans une carrière de chanteur.

Il a repris plusieurs titres de son idole (« War », « Get up, stand up »…), sa manière d’être sur scène (les petits sauts à pieds joints qui contrastent avec sa carrure de géant), et sa mission : éveiller les consciences. Lui aussi a créé une radio, Radio libre Fakoly, aux couleurs sonores jamaïcaines.

D’autres Ivoiriens reprennent l’héritage du grand Bob : Ismaël Isaac, Beta Simon, Serge Kassi, Kajeem… tous nés dans les années 1960.

…au Sénégal et à la Guinée

Hors de la Côte d’Ivoire, le reggae compte encore quelques résistants. Par exemple Meta Dia, au Sénégal, qui après un bref début rap a été conquis par le reggae lors d’un passage à New York. Il est toujours en tournée avec son groupe The Cornerstones et qui a pu collaborer avec Damian Marley, l’un des fils les plus talentueux de Bob Marley.

Puppa Lëk Sèn, également originaire de Dakar, est passé lui aussi du rap (hardcore) à des influences plus reggae, revendiquant une inspiration de Marcus Garvey (militant considéré comme un prophète par les rastas) et Bob Marely, bien sûr. Son style, le « kanasou » est un mélange de reggae, de reggae dancehall et d’afro-beat.

Il faut aussi compter sur Mohamed Mouctar Soumah, alias Takana Zion. Le Guinéen a encore lâché un album en 2019, Human Supremacy. Sur le disque précédent, Good life, il invitait en featuring Bunny Wailer, membre fondateur des Wailers, mort le 2 mars dernier.

Reggae vieillissant

Cet alignement de noms démontre que le reggae est toujours vivant en Afrique… mais aussi vieillissant. En dix ans d’entretiens de musiciens issus du continent, on n’en a jamais rencontré un de moins de 30 ans citant spontanément Bob Marley ; à l’inverse d’un Fela, copié constamment par les chanteurs nigerians, et notamment Burna Boy. L’image cool et non-violente de l’icône rasta, moins adaptée à la période, y est sans doute pour beaucoup. C’est également une question de mode : le reggae roots a été supplanté jusqu’en Jamaïque par des genres plus musclés, du ragga au hip-hop.

Pour autant la culture reggae continue d’imprégner les sociétés africaines. D’abord parce que les albums de Marley étaient généralement écoutés par les parents des jeunes artistes d’aujourd’hui, même les plus inattendus : le rappeur hardcore d’origine congolaise Kalash Criminel a ainsi été bercé par les hits du chanteurs.

Ensuite parce que le mouvement rastafari propose une grille de lecture du monde suffisamment large pour rester valable aujourd’hui. Babylone pouvant être assimilé tour-à-tour à l’État africain corrompu, au capitalisme, ou à l’Occident prédateur. Il n’est à ce titre pas étonnant que le mouvement burkinabè du Balai citoyen ait été fondé par un rappeur (Smockey) et un chanteur reggae, Sams’K Le Jah.

Avec Jeune Afrique par Léo Pajon

Gabon : Bob Marley, le reggaeman et la fille d’Omar Bongo

avril 7, 2021
Bob Marley et Pascaline Bongo, dans les années 1980.

Dans « Bob Marley et la fille du dictateur », la journaliste française Anne-Sophie Jahn revient sur l’histoire d’amour passionnée entre la star du reggae et la fille du président gabonais, Pascaline Bongo. Une rencontre qui a permis au chanteur de renouer avec ses lointaines racines africaines.

L’anecdote a déjà été racontée, par Pascaline Bongo elle-même, dans un documentaire sorti au cinéma en 2012. Lors de la première rencontre entre la fille du président gabonais Omar Bongo, étudiante aux États-Unis alors âgée de 23 ans, et la superstar planétaire Bob Marley, le reggaeman tout occupé à tirer sur un énorme joint n’avait lâché qu’une phrase : « Tu es vilaine. »

Une allusion aux cheveux lissés de la jeune femme, considérés par Bob comme un outrage inacceptable à son africanité. Malgré ces débuts embarrassants, le couple a vécu une histoire d’amour passionnée seulement interrompue par la mort de l’idole, le 11 mai 1981. Passionnée mais presque impossible, admet Pascaline Bongo elle-même dans le livre qu’une journaliste française, Anne-Sophie Jahn, publie le 7 avril.

Du fait de la personnalité des deux amants, de leur milieu d’origine aussi, la liaison n’a jamais été totalement officialisée. « Pas cachée mais pas publique », témoigne le guitariste jamaïcain Junior Marvin qui accompagnait Marley au sein des Wailers.

Cette romance et les obstacles auxquels elle s’est heurtée en dit beaucoup sur les mentalités d’une partie de l’Afrique fraîchement décolonisée, sur les réalités du Gabon de l’époque, et surtout sur la relation que les populations noires de Jamaïque, des Caraïbes et peut-être même d’Amérique entretenaient avec un continent idéalisé, fantasmé mais généralement très mal connu.

Entre fascination et malentendus

C’est sur cette relation, mêlant fascination et malentendus, que s’est construite l’histoire d’amour entre Bob et Pascaline. Malgré leur premier échange abrupt, la fille du président gabonais venue assister au concert des Wailers à Los Angeles propose au groupe de finir la soirée dans la luxueuse villa qu’elle occupe, avec sa sœur Albertine, à Beverly Hills. La soirée reste sage, ni flirt ni excès, mais la jeune femme fait au chanteur une proposition qui va tout déclencher : que dirait-il de venir se produire à Libreville, début 1980 ?

Bob et les Wailers sont extatiques. Voilà des années qu’ils chantent le panafricanisme, crient leur amour au continent de leurs ancêtres, appellent à l’unité – la pochette de leur album paru en octobre 1979, Survival, est un patchwork des drapeaux du continent – mais paradoxalement, aucun de ces Jamaïquains venus des quartiers misérables de Kingston n’y a jamais mis les pieds.

Le voyage au Gabon – qui sera suivi d’un autre au Zimbabwe, pour fêter l’indépendance toute neuve de ce qui est resté jusqu’en 1980 la Rhodésie – est au cœur du livre d’Anne-Sophie Jahn, dont le titre – Bob Marley et la fille du dictateur – annonce clairement la couleur. Ce séjour, en effet, est placé sous le signe du malentendu. Invités à jouer au Gabon, les Wailers ne se sont pas posés de questions. Quand ils apprennent que la date choisie est celle de l’anniversaire d’Omar Bongo – dont ils ne savent pas bien s’il est « roi » ou président, d’ailleurs ils s’en moquent – ils ne s’en posent pas plus. L’accueil est royal, leurs hôtes aux petits soins.

Découverte d’un pays tristement inégalitaire

Surpris, les reggaemen découvrent une capitale plutôt moderne, grâce à l’argent du pétrole qui, depuis quelques années, coule à flots. Le président Bongo, qui n’est guère amateur de reggae, ne voit pas l’intérêt d’accorder audience à ces rastas dépenaillés et fumeurs de ganja. Poser avec ces types aux tignasses crasseuses et pour qui le summum de l’élégance semble être de porter des vestes de survêtement ? Il passe son tour, merci. Mais Pascaline est, et restera, sa fille préférée. Il envoie donc à ses invités son fils et successeur désigné, Ali.

NOUS NE SAVIONS PAS QU’OMAR BONGO ÉTAIT UN DICTATEUR

Au fil des jours, les Wailers découvrent aussi un pays tristement inégalitaire où une partie de la population vit dans une pauvreté extrême. Ils apprennent que le président vient d’être réélu avec 99,96 % des voix. « Nous ne savions pas qu’Omar Bongo était un dictateur, regrette Junior Marvin avec amertume. Nous étions innocents, tellement contents d’être invités en Afrique. » Judy Mowatt, choriste du groupe, enfonce le clou : « Ils n’étaient pas colonisés mais ils n’étaient pas libres. Le Gabon était un pays néocolonial dirigé par un homme noir. »

Dans le livre, Pascaline Bongo elle-même explique comment, de son point de vue, le « révolutionnaire » Bob Marley, que la CIA considérait à l’époque comme un personnage « subversif » à garder à l’oeil, a pu résoudre ce dilemme. « Quand on s’est rencontrés, raconte-t-elle, il m’a appris que mon père avait été le seul à proposer qu’Haïlé Sélassié s’installe au Gabon après qu’il a été détrôné. Et ça, pour les rastas… c’était un acte fort qui méritait leur respect et leur admiration. »

Très amoureux de sa « princesse africaine »

C’est à Libreville que l’histoire d’amour débute. Dès lors, Pascaline gravite en permanence dans l’entourage de Bob, multipliant les trajets en jet privé entre Libreville, Los Angeles où elle poursuit ses études et Kingston. Le chanteur, s’il n’est guère démonstratif en public, semble très amoureux de sa « princesse africaine » avec qui il rêve de faire un enfant. Un de plus, est-on tenté de préciser : le roi du reggae, mort à 36 ans, a reconnu 11 rejetons de 7 mères différentes et environ 25 autres affirment être de son sang. Rien de choquant pour un rasta et si Pascaline rechigne, elle n’a d’autre choix que d’en prendre son parti.

PASCALINE BONGO PREND LA PILULE EN CACHETTE : LES RASTAS REFUSENT LA CONTRACEPTION, SANS MÊME PARLER DE L’AVORTEMENT

Depuis 1966, Bob est marié avec Rita, qui joue périodiquement les choristes pour les Wailers, et multiplie les aventures plus ou moins durables. À la même période, il vit une grande passion avec Cindy Breakspeare, couronnée Miss Monde en 1976 et qui en 1978 lui a donné un fils, le chanteur Damian Marley. Pascaline Bongo, elle, prend la pilule en cachette – les rastas refusent la contraception, sans même parler de l’avortement – et a bien conscience du caractère impossible de leur relation.

« Bob me disait : ton père ne te laissera jamais te marier avec moi, et moi je me disais aucune chance avec toutes ces femmes dans sa vie… Il était rasta et sa philosophie c’était de tout partager. Et puis ce n’était pas de sa faute si les filles lui sautaient dessus, elles savaient toutes qu’il était marié… mais c’était une superstar. »

La journaliste Anne-Sophie Jahn relate l’histoire d’amour entre la fille du président gabonais Omar Bongo, étudiante âgée de 23 ans, et la superstar planétaire Bob Marley.

La jeune femme cesse de lisser ses cheveux et adopte les tresses – « pas des vraies locks, son père ne l’aurait jamais laisse faire… », précise le fils de son premier mari, Didier Ping – , prenant ce qu’il y a à prendre. Jusqu’à ce triste jour de décembre 1980 où les médecins new-yorkais confirment ce que le chanteur et son entourage n’avaient pas voulu entendre : le mélanome détecté en 1977 mais mal soigné s’est mué en cancer généralisé, Bob n’a plus que trois semaines à vivre.

ELLE RESTERA JUSQU’AU BOUT PROCHE DE CEDELLA, LA MÈRE DE BOB DÉCÉDÉE EN 2008

Il tiendra six mois, claquemuré dans une clinique de Bavière où un médecin allemand tente un traitement de la dernière chance. Pascaline fait le trajet tous les week-ends, et se rend compte qu’elle aurait dû accepter de porter son enfant. La star s’éteint le 11 mai à Miami, où on l’a fait transférer. Les obsèques ont lieu à Kingston, bien sûr la jeune femme y assiste. Elle restera jusqu’au bout proche de Cedella, la mère de Bob décédée en 2008.

Étudiante à l’ENA, puis ministre de son père et directrice de cabinet de son frère avant de renoncer à la vie politique, elle reste attachée à son ancien amour et à sa musique. Le premier enfant née de son mariage avec Jean Ping, une fille, est prénommée Nesta. Comme Bob, dont le nom officiel était Robert Nesta Marley. Pascaline, qui après les Wailers a réussi à faire jouer Michael Jackson et Jay Z à Libreville, est aussi la marraine du festival Abi Reggae, organisé chaque année depuis 2015 à Abidjan.

Bob aura été le premier grand amour de Pascaline. On aimerait conclure en écrivant que Pascaline fut le dernier grand amour du chanteur, mais la vie sentimentale de Bob est bien trop compliquée pour cela. Aimer une « princesse africaine » lui a certainement permis de mieux comprendre un continent qu’il avait longtemps chanté sans le connaître.

Sur la pochette de son tout dernier album, Uprising, sorti un mois après sa mort, un rasta à la crinière de lion lève les bras en signe de victoire tandis que la dernière chanson du disque, Redemption song, reprend des extraits de discours du leader rasta panafricaniste Marcus Garvey et appelle à « l’émancipation ». Il n’est pas interdit d’y lire un discret hommage à une « princesse » nommée Bongo.

Bob Marley et la fille du dictateur, d’Anne-Sophie Jahn, éd. Grasset, 224 pages, 20 euros.

Avec Jeune Afrique par Olivier Marbot

Voici les 10 personnalités mortes qui rapportent le plus d’argent !

octobre 30, 2016

Voici les 10 personnalités mortes qui rapportent le plus d’argent !

 

Comme chaque année, le magazine américain Forbes publie le classement des personnalités décédées qui rapportent le plus d’argent. Droits d’auteur, produits dérivés: même après leur mort, leur visage, leur voix ou leur oeuvre génèrent encore du profit. En tout, sur l’année écoulée, les 10 noms qui figurent dans ce classement ont engrangé 1 milliards de dollars (soit 910 millions d’euros)

Michael Jack­son plus riche mort que vivant. Sa brutale dispa­ri­tion le 25 juin 2009, à Los Angeles, à l’âge de 50 ans avait laissé le monde entier sous le choc et ses fans incon­so­lables. Sept ans après, le chan­teur conti­nue de gagner gros. 

Toujours selon le maga­zine Forbes, la star (ou plutôt ses ayants-droits) vient de pulvé­ri­ser un record en empo­chant, la somme astro­no­mique de 825 millions de dollars en une année.

Ce qui fait de lui l’artiste le mieux payé de 2016, toutes caté­go­ries confon­dues, qu’ils soient morts ou vivants.

Il devance très large­ment David Bowie et Prince, morts tous les deux en 2016. Leurs dispa­ri­tions n’ayant, à priori, pas suscité la même émotion.

Dans le clas­se­ment de tête nous retrouvons égale­ment en deuxième posi­tion Charles Schultz, le « papa » de Snoopy, suivi d’Elvis Pres­ley, Bob Marley ou encore John Lennon.

Voici le top 10

 

Le top 10 des morts qui rapportent le plus d'argent

Buzzdefou.com

La famille de Bob Marley lance sa marque de cannabis

novembre 18, 2014

La famille de l’ancienne star du reggae Bob Marley et une société d’investissement de Seattle se sont associées pour lancer une marque de cannabis et de produits destinés à la consommation de marijuana. Les articles seront mis en vente dans les pays et les Etats américains ayant autorisé l’usage de cette drogue.

La marque, Marley Natural, proposera des graines d’une variété similaire à celle que le chanteur jamaïcain aurait consommée en Jamaïque, mais également de l’huile de cannabis et des produits sous forme d’infusion.

Cette initiative intervient deux semaines après le feu vert donné par référendum début novembre dans les Etats d’Oregon et d’Alaska à la création de magasins vendant du cannabis à l’instar de ce qui se fait au Colorado et dans l’Etat de Washington.

« Il (Bob Marley) considérait l’herbe comme quelque chose de spirituel, capable d’éveiller notre bien-être, d’approfondir notre réflexion, d’être en contact avec la nature et de libérer notre créativité », a expliqué Cedella Marley, la fille du chanteur.

Mort à 36 ans
Les Pays-Bas autorisent la vente de cannabis dans des « coffee shop » tandis qu’Israël, le Canada et la moitié des Etats américains ont admis son usage médical. L’Uruguay a également légalisé sa consommation.

Bob Marley, créateur de tubes tels que « No Woman, No Cry », « I Shot The Sheriff » ou encore « Get Up, Stand Up », est décédé d’un cancer en 1981, à l’âge de 36 ans.

Romandie.com