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Canada: L’avion du futur, Bombardier y travaille

mars 20, 2022

Cette maquette représente l’avion du futur tel qu’imaginé par Bombardier. Photo : Radio-Canada

Tout le monde veut être plus vert… L’aviation ne fait pas exception. Les constructeurs cherchent à produire des appareils qui consomment le moins de carburant possible. Bombardier travaille en ce sens. L’entreprise québécoise planche sur un projet secret : établir les bases de ce que deviendra l’avion du futur.

Avec ce projet, Bombardier ne crée pas un nouveau programme d’avion, ne développe pas une nouvelle C Series. Essentiellement, ce qu’on crée, c’est une plateforme de recherche et développement, une plateforme sur laquelle on migre et intègre toutes sortes de technologies prometteuses, précise Benoît Breault, directeur de l’ingénierie, Bombardier.

L’objectif ultime? Produire des jets d’affaires plus verts, des avions qui consomment moins de carburant. On vise le net zéro. L’objectif net zéro, c’est vraiment de réduire au maximum les émissions de carbone des produits de Bombardier, selon Benoît Breault. On investit 90 % de nos ressources en recherche et développement pour atteindre cet objectif.

Premier défi : augmenter la portance de l’appareil tout en réduisant la friction de l’air, ce qu’on appelle la traînée. On y va donc d’un changement radical en fusionnant les ailes au fuselage. C’est la naissance de l’aile-fuselage intégrée.

Les avions ont généralement un fuselage très cylindrique. Puis on ajoute une aile de chaque côté. Avec une configuration aile-fuselage intégrée, on n’a plus cette discontinuité entre les deux composants, explique Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier

Des ingénieurs travaillent à la fusion de l’aile-fuselage. Photo : Radio-Canada

Réduire la turbulence, c’est l’autre défi. C’est en améliorant l’aile que Bombardier compte y arriver.

« Si on pense au Global 7500 par exemple, c’est une aile de quatrième génération qui est tout à fait extraordinaire. Maintenant, on travaille à une aile de cinquième génération. On a des outils d’optimisation qui nous permettent d’aller chercher encore de meilleures performances aérodynamiques. »— Une citation de  Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier

Le dernier défi est informatique. En ce moment, un logiciel peut simuler une manœuvre en vol ou le comportement de l’aile pendant cette manœuvre. Mais on ne peut pas simuler les deux à la fois. On veut maintenant créer un jumeau numérique, une représentation virtuelle de l’appareil où 100 % des interactions, 100 % des systèmes seront simulés en même temps.

Un prototype de l’avion du futur

Pour savoir si ces nouveautés fonctionnent, il faut les tester. Bombardier a donc créé un drone expérimental. À l’abri des regards, dans un lieu qu’on ne peut dévoiler, Bombardier a amorcé sa série d’essais.

Le drone est construit à petite échelle. Sa structure représente 7 % de celle d’un jet d’affaires. Il pèse environ 23 kilos pour une envergure de 2 mètres. Le prochain modèle est déjà en construction et il sera deux fois plus gros. Les essais en vol s’amorceront dans l’Ouest canadien d’ici l’été.

Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier Photo : Radio-Canada

Imaginer le futur, c’est sans contredit une marche vers l’inconnu… Un défi pour Kathleen Dussault, comme pour Bombardier : Quand on innove, quand on invente de nouvelles configurations, il faut en quelque sorte réapprendre, explorer différentes avenues. Certaines avenues vont se montrer plus prometteuses que d’autres. Donc, on explore.

Avec Radio-Canada par Danny Lemieux

Alstom rachète la branche ferroviaire du canadien Bombardier

février 17, 2020

Des discussions étaient en cours depuis plusieurs semaines autour de cette vente.

Bombardier dit vouloir se recentrer sur son activité d'aviation d'affaires et utiliser le produit de la cession pour accélérer son désendettement.
Bombardier dit vouloir se recentrer sur son activité d’aviation d’affaires et utiliser le produit de la cession pour accélérer son désendettement. Arnd Wiegmann / Reuters

Bombardier a annoncé lundi 17 février un accord en vue du rachat par Alstom de sa division Bombardier Transport, spécialisé dans la construction ferroviaire, pour une valeur d’entreprise de 8,2 milliards de dollars (7,45 milliards d’euros). Une information confirmée par le groupe français, également par voie de communiqué. Ce dernier a annoncé son intention d’acquérir la division ferroviaire de Bombardier pour un prix compris entre 5,8 et 6,2 milliards d’euros.

Le groupe canadien dit vouloir se recentrer sur son activité d’aviation d’affaires et utiliser le produit de la cession pour accélérer son désendettement. À l’issue de la transaction, qui doit être bouclée au premier semestre 2021 sous réserve du feu vert des autorités de régulation, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDQQ) – qui détient actuellement 32,5% de Bombardier Transport – deviendra le principal actionnaire d’Alstom avec environ 18% du capital, a ajouté Alstom dans un communiqué.

«CDPQ s’est engagé à réinvestir environ deux milliards d’euros dans Alstom correspondant à 100% du produit net de cession de sa participation dans Bombardier Transports», a ajouté le groupe français. Un investissement de 700 millions d’euros supplémentaires dans le groupe est également prévu. Bouygues, à l’heure actuelle premier actionnaire du groupe ferroviaire français avec 15% du capital, en conservera environ 10%, selon le communiqué.

Opération attendue pour 2021

Le groupe ainsi augmenté devrait avoir un chiffre d’affaires cumulé de plus de 15 milliards d’euros, avec un carnet de commandes de plus de 75 milliards. Il sera ainsi plus à même de faire face au mastodonte chinois CRRC, dont le chiffre d’affaires atteignait l’équivalent de 28 milliards d’euros en 2018. La transaction sera payée pour partie en numéraire et pour partie en actions nouvellement émises par Alstom. «La réalisation de l’opération est attendue pour le 1er semestre 2021», a indiqué Alstom.

«Cette acquisition renforcera notre présence internationale ainsi que notre capacité à répondre à la demande toujours plus importante de solutions de mobilité durable. Bombardier Transport apportera à Alstom une complémentarité géographique et industrielle sur des marchés en croissance, ainsi que des plateformes technologiques additionnelles», a commenté le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué.

Le projet d’acquisition par Alstom des activités ferroviaires du groupe canadien est «une excellente nouvelle pour la France, pour l’Europe et pour le Canada», s’est réjoui Bruno Le Maire dans un communiqué. «Le gouvernement veillera à ce que cette opération soit créatrice de valeur pour l’industrie française et européenne ainsi que pour les salariés d’Alstom, de Bombardier ou de leurs sous-traitants», a ajouté le ministre français de l’Économie et des Finances. «Ce rapprochement permettra à Alstom de préparer l’avenir, dans un contexte de concurrence internationale de plus en plus intense», a-t-il également assuré.

Bruno Le Maire s’entretiendra mardi avec la vice-présidente de la Commission européenne sur «ce projet d’acquisition qui devra être soumis par Alstom à l’approbation des autorités de la concurrence», a-t-il également précisé. Margrethe Vestager s’était opposée il y a un an au projet de fusion entre Alstom et l’allemand Siemens, qui aurait permis de créer un champion européen du ferroviaire face à la concurrence internationale. D’après la Commission, cette fusion aurait porté atteinte à la concurrence sur le marché des TGV et des systèmes de signalisation.

Par Le Figaro avec Reuters

Victoire pour Bombardier, ses avions CSeries ne seront plus taxés aux États-Unis

janvier 26, 2018

Un avion Bombardier sur le tarmac de l’aéroport de Mirabel au Québec, le 16 septembre 2013 / © AFP/Archives / Clement Sabourin

L’avionneur canadien Bombardier a remporté une victoire juridique sur son concurrent américain Boeing et l’administration Trump, les taxes gigantesques sur les importations des avions CSeries ayant été bloquées vendredi par une autorité indépendante.

Les membres de la Commission américaine du commerce international (USITC) ont jugé à l’unanimité (4 voix contre 0, 2 postes étant vacants) que les industriels américains, en l’occurrence l’avionneur Boeing, n’étaient pas affectés par le programme de l’avionneur canadien.

En décembre, le ministère américain du Commerce avait, lui, estimé que les aéronefs canadiens, des appareils moyen-courriers de 100 à 150 sièges, bénéficiaient de subventions du gouvernement canadien et qu’ils étaient vendus en-dessous de leur prix de fabrication.

L’administration Trump, qui se targue de vouloir protéger les entreprises et les travailleurs américains victimes de concurrence déloyale, avait alors fixé d’une part des droits devant compenser les subventions publiques (dits « compensateurs ») à 212,39%, et d’autre part, un taux anti-dumping à 79,82%.

Bombardier a immédiatement crié « victoire » après la décision de l’USITC, « pour l’innovation, la concurrence et la primauté de la loi ». « C’est aussi une victoire pour les compagnies aériennes américaines et le public voyageur des Etats-Unis », a-t-il ainsi réagi.

La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland y a vu la confirmation de la position du Canada « selon laquelle les appareils CSeries de Bombardier ne constituent pas une menace commerciale pour Boeing ».

L’industrie aérospatiale est « un secteur vital » au Canada qui soutient « plus de 200.000 emplois de la classe moyenne partout » dans le pays, a-t-elle rappelé, tout en promettant le soutien indéfectible du gouvernement en faveur de « l’industrie canadienne de l’aérospatiale et ses travailleurs contre les pratiques commerciales protectionnistes ».

La Première ministre britannique Theresa May a, elle aussi, salué cette décision, Bombardier jouant « un rôle vital » dans l’économie de l’Irlande du Nord.

– ‘Pratiques protectionnistes’ –

« Nous allons poursuivre à plein régime notre projet CSeries, en se concentrant sur les besoins de nos compagnies aériennes clientes et en créant plus et de nouveaux emplois hautement qualifiés aux Etats-Unis », a réagi de son côté, le PDG d’Airbus, Tom Enders.

Concurrent historique de Boeing, l’avionneur européen a passé récemment un accord avec Bombardier pour la production des CSeries dans son usine américaine.

Boeing s’est dit de son côté « déçu » que l’USITC ne reconnaisse pas le préjudice dont il s’affirme victime.

« Nous allons examiner l’avis de la Commission un peu plus en profondeur au fur et à mesure que les détails seront publiés dans les prochains jours », a indiqué Boeing.

Il va en outre continuer de passer en revue les torts supposés causés par les pratiques commerciales qu’il juge « illégales » de Bombardier et notamment les conséquences pour l’emploi.

Le groupe de Chicago n’a pas précisé s’il allait faire appel de la décision de l’USITC, bien que deux recours soient encore possibles, auprès du Tribunal du commerce de New York avant une ultime saisine de la Cour d’appel fédérale de Washington.

Les membres de l’USITC sont répartis de manière équitable entre démocrates et républicains.

Dans ce dossier, son rôle était de déterminer si l’industrie américaine était menacée par les importations en question.

Le ministère du Commerce avait, lui, agi à la demande de Boeing et conclu en sa faveur.

Dans sa plainte déposée après la commande par la compagnie américaine Delta de 75 CSeries, Boeing avait estimé que Bombardier avait vendu chaque CS100 à 19,6 millions de dollars américains pour un coût de fabrication de 33,2 millions.

Au prix catalogue 2017, le CS100 est proposé à 79,5 millions de dollars l’unité. Pour autant, les prix catalogues ne reflètent jamais ceux réellement payés par les compagnies qui négocient toujours d’importants rabais.

Et devant l’USITC, Boeing avait affirmé que « le Cseries n’existerait tout simplement pas sans ces subventions », évoquant « des prix ridiculement bas ».

Bombardier avait, lui, plaidé « une attaque sans fondement ». Il avait par ailleurs passé un accord avec le géant européen Airbus pour que les avions CSeries destinés au marché américain soient fabriqués dans une usine d’Airbus aux Etats-Unis.

Les CSeries n’ont pas été encore livrés à Delta. Par conséquent, les taxes, qui avaient été décidés en décembre, n’avaient pas pu être appliquées.

Romandie.com avec(©AFP / 27 janvier 2018 01h46)                

Airbus et Bombardier vers de nouveaux horizons avec la Cseries

octobre 17, 2017

Airbus et Bombardier devraient être « capables de prendre 50% du marché » des avions de 100 à 150 places,pour le PDG d’Airbus / © AFP / STF

Avec le couteau de Boeing sous la gorge, Bombardier a cédé à Airbus le contrôle de son programme aéronautique CSeries, mettant fin à ses ambitions de s’imposer seul face aux deux géants américain et européen.

« Je suis triste mais en même temps rassuré », car au-delà de cette question, « tout le monde est gagnant dans cet accord », a dit à l’AFP Mehran Ebrahimi, spécialiste de l’aéronautique à l’Université du Québec à Montréal.

L’avionneur européen a annoncé un spectaculaire rapprochement avec le groupe canadien en prenant 50,01% de l’entité qui gère le programme de l’avion CSeries (100 à 150 places), au moment où Bombardier se trouve dans une situation financière périlleuse.

« Le programme de la CSeries n’est pas mort » et il va plutôt connaître un essor sur le plan commercial « avec la puissance marketing colossale d’Airbus », prédit M. Ebrahimi.

Succès sur le plan industriel, cet avion, premier monocouloir de conception entièrement nouvelle depuis plus de 25 ans, tardait cependant à rencontrer le succès commercial.

Mis en service à l’été 2016, après des coûts de développement de plus de 5,4 milliards de dollars américains, le CSeries n’a jusqu’à maintenant été commandé qu’à 360 exemplaires.

Qui plus est, une commande de 75 appareils de la compagnie américaine Delta était menacée depuis l’imposition de droits punitifs sur l’avion par le gouvernement américain.

En pleine renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna) entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, les autorités américaines ont imposé, sous la pression de Boeing, des droits compensatoires de 220% sur ce type d’avions importés sur leur sol, ainsi qu’une taxe antidumping de 80%.

Même si ces droits restent à confirmer, ils avaient de facto « fermé l’accès au marché américain » pour Bombardier, a estimé la ministre québécoise de l’économie, Dominique Anglade.

Le rapprochement Airbus/Bombardier vient régler ce problème car le géant européen prévoit d’ouvrir une seconde ligne d’assemblage pour les avions de la CSeries vendus aux Etats-Unis à ses installations de Mobile, en Alabama (sud des Etats-Unis).

« La CSeries sera assemblée aux Etats-Unis et ne sera donc pas sujette à ces droits, ce qui est une nouvelle fantastique pour Bombardier et le Canada », a estimé Walid Hejazi, professeur de management aéronautique à l’Université de Toronto.

Le partenariat donne aussi du temps au gouvernement canadien de Justin Trudeau pour revoir son intention de ne pas acheter d’avions de chasse super Hornet à Boeing si les Etats-Unis décident finalement d’imposer les droits punitifs visant la Cseries.

– ‘Boeing pas content’ –

« Boeing faisait tout pour fermer le lucratif marché américain à Bombardier. Il n’avait pas prévu ce développement. Boeing n’est clairement pas content car ce dénouement sape réellement sa position stratégique », a dit M. Hejazi à l’AFP.

L’accord profite aussi au président, Donald Trump, « dans la mesure où une partie de la production passe du Canada aux Etats-Unis », souligne-t-il.

Le siège du programme et la ligne d’assemblage principale de la CSeries resteront cependant basés aux installations de Bombardier à Mirabel, au nord de Montréal, assurant l’avenir de 2.000 emplois. L’accord consolide aussi la filière industrielle aéronautique au Québec, forte de 40.000 salariés.

« Airbus vient d’acquérir une technologie extraordinaire et va compléter d’une façon remarquable sa gamme de produits. Bombardier va certainement augmenter son nombre de commandes et donc à long terme la viabilité de son projet », explique pour sa part Merhan Ebrahimi.

« Maintenant toutes les autres compagnies aériennes américaines et ailleurs dans le monde vont examiner avec beaucoup plus de sérieux la CSeries », renchérit M. Hejazi.

Le rapprochement représente également un joli dilemme sur le plan stratégique pour Airbus car Bombardier avait dans ses cartons des plans pour un CS500, un avion de la CSeries à plus de 150 places.

« Produire le CS500 serait moins onéreux pour Airbus que de développer la famille des A320 neo. Mais là encore, ce n’est pas aussi évident dans la mesure où Airbus à un carnet de plus de 3000 commandes pour le A320 », explique M. Ebrahimi.

Romandie.com avec(©AFP / 17 octobre 2017 18h37)                

Canada/États-Unis: Londres menace Boeing de représailles dans l’affaire Bombardier

septembre 27, 2017

Outre sa présence au Canada, Bombardier est un... (AP)

Outre sa présence au Canada, Bombardier est un des principaux employeurs en Irlande du Nord, avec près de 8000 personnes, dont 4200 pour les seules activités aéronautiques, la majeure partie dans son usine de Belfast où sont fabriqués les ailes et des éléments du fuselage de la C Series.

Les autorités britanniques ont réagi avec virulence et menacé Boeing de représailles après la décision américaine d’imposer des droits antidumping massifs sur des avions de Bombardier, qui emploie des milliers de personnes en Irlande du Nord.

Mardi, le gouvernement de Donald Trump a décidé de taxer à hauteur de 220% les avions de transport civil CSeries fabriqués par l’avionneur canadien. Il avait été saisi par Boeing, qui accuse Bombardier de faire bénéficier ces avions de subventions publiques leur permettant d’être vendus en-dessous de leur prix de revient.

«Amèrement déçue par la première décision sur Bombardier», a réagi mercredi matin la première ministre Theresa May. «Le gouvernement continuera de travailler avec l’entreprise pour protéger des emplois vitaux en Irlande du Nord», a-t-elle ajouté.

Mme May avait pourtant directement évoqué ce sujet avec le président américain Donald Trump lors d’une entrevue à l’occasion de l’assemblée générale de l’ONU le 21 septembre aux États-Unis, insistant à l’époque sur l’importance de Bombardier pour l’économie nord-irlandaise.

Le ministre britannique de la Défense Michael Fallon a même évoqué mercredi de possibles représailles contre l’avionneur américain, emboîtant le pas au premier ministre canadien Justin Trudeau, qui avait menacé la semaine dernière de ne pas acheter de chasseurs Boeing Super Hornet pour l’armée canadienne si Washington mettait ses menaces à exécution.

«Boeing est un partenaire majeur de défense et l’un des grands gagnants de notre dernier passage en revue des contrats de défense, donc ce n’est pas l’attitude que nous attendons d’un partenaire de long-terme», a souligné M. Fallon lors d’un discours à Belfast, non loin d’un énorme site de Bombardier.

Boeing a remporté pour des milliards de livres de contrats de défense avec le Royaume-Uni. Il a ainsi été choisi dernièrement pour lui fournir de nouveaux avions de reconnaissance maritime ainsi que des hélicoptères Apache.

«Ils vont présenter leur candidature pour d’autres contrats de défense et ce type d’attitude pourrait clairement compromettre notre relation», a menacé M. Fallon.

Mauvais signe pré-Brexit

Outre sa présence au Canada, Bombardier est l’un des principaux employeurs en Irlande du Nord, où il emploie au total près de 8000 personnes, dont 4200 pour les seules activités aéronautiques, la majeure partie dans son usine de Belfast où sont fabriqués les ailes et des éléments du fuselage de la C Series.

Le parti nord-irlandais DUP, dont les 10 députés alliés au Parti conservateur permettent à Theresa May de disposer d’une majorité au Parlement, a aussi déploré la position du gouvernement américain. Sa cheffe Arlene Foster a souligné sur Sky News que sa formation userait de «toute son influence sur le gouvernement» dans ce dossier.

«C’est une décision très décevante, mais ce n’est pas la fin du processus, et d’autres étapes suivront», a-t-elle espéré, la décision américaine devant faire l’objet d’une confirmation d’ici le 12 décembre.

Le dirigeant du syndicat Unite en Irlande du Nord, Jimmy Kelly, a toutefois jugé «peu probable» que la décision initiale du secrétariat américain au Commerce soit inversée «par le président Trump dont les penchants protectionnistes sont bien connus».

Il a jugé que cette mesure représentait «une menace directe et très sérieuse» sur les emplois locaux, directs ou ceux des sous-traitants ou des prestataires de services qui dépendent de l’activité de Bombardier.

Plusieurs personnalités politiques britanniques ont aussi souligné que cette décision de Washington augurait mal des négociations commerciales à venir entre les États-Unis et le Royaume-Uni, lorsque ce dernier aura quitté l’Union européenne.

«Cela ne présage rien de bon pour un éventuel accord commercial américano-britannique», a déploré Hugo Swire, un député conservateur ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères.

«Les partisans du Brexit nous promettent un super accord commercial avec les États-Unis après notre départ de l’UE (…) mais ce que nous constatons, c’est que le gouvernement américain prend une décision complètement opposée à nos intérêts économiques», a souligné l’association pro-européenne Open Britain.

Lapresse.ca par Antoine POLLEZ avec AP et AFP

Un bombardier américain survole la disputée mer de Chine méridionale

juillet 7, 2017

Pékin – Au moins un avion militaire américain a survolé la mer de Chine méridionale, a affirmé vendredi l’armée de l’Air américaine, une façon pour les Etats-Unis de contester la souveraineté que revendique Pékin sur ces eaux disputées par plusieurs pays de la région.

Ce survol intervient au moment où le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping assistent à un sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne.

Le bombardier américain à long rayon d’action B1-B, ainsi que deux avions de chasse F-15 des forces japonaises d’autodéfense, ont quitté tard jeudi soir la base aérienne américaine d’Andersen, située dans le Pacifique, pour un exercice conjoint. Les trois aéronefs ont dans un premier temps survolé la mer de Chine orientale, a affirmé l’armée américaine.

A l’issue de l’exercice, le bombardier américain « s’est rendu en mer de Chine méridionale avant de rentrer » sur la base d’Andersen, précise le communiqué. On ne sait pas si cet avion a été rejoint durant ce survol par un autre bombardier américain.

La mission, affirme l’armée américaine, « démontre comment les Etats-Unis continueront d’exercer leur liberté de navigation partout où la loi internationale le permet ».

Elle intervient dans un contexte de refroidissement soudain des relations entre Washington et Pékin, après plusieurs initiatives des Etats-Unis qui ont provoqué la colère de la Chine.

Après une manoeuvre maritime réalisée dimanche par la Marine américaine en mer de Chine méridionale, le ministère chinois des Affaires étrangères avait dénoncé « une grave provocation politique et militaire ». Le navire USS Stethem s’était approché à moins de 12 milles nautiques de l’île Triton (appelée « Zhongjian » par Pékin) dans l’archipel des Paracels, contestant de facto la souveraineté chinoise sur ce territoire également revendiqué par le Vietnam. L’île est administrée par la Chine depuis plusieurs décennies.

Concernant le survol effectué jeudi soir par un avion américain, le major Ryan Simpson, qui supervise les opérations des bombardiers américains dans le Pacifique, a évoqué une manoeuvre « sûre et efficace ». Elle démontre, selon lui, la « solidarité » américano-japonaise pour ce qui est de se « défendre contre les actions provocatrices et déstabilisatrices sur le théâtre du Pacifique ».

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où elle dispute la souveraineté d’îlots et récifs à d’autres pays, notamment le Vietnam et les Philippines.

Les libertés de navigation et de survol dans les mers de Chine méridionale et orientale sont « incontestables », a réagi vendredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang lors d’un point presse. « La Chine a toujours respecté la liberté de survol », a-t-il souligné.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juillet 2017 15h09)                                            

Bombardier va supprimer 7500 postes supplémentaires dans le monde

octobre 21, 2016

Paris (awp/afp) – Le constructeur aéronautique et de matériels ferroviaires canadien Bombardier, en pleine restructuration, a annoncé vendredi une série de mesures impliquant notamment qu' »environ 7.500 postes seront touchés », principalement dans les fonctions administratives.

« Les actions particulières qui seront prises par Bombardier incluent la rationalisation des fonctions administratives et d’autres fonctions non liées à la production dans l’ensemble de l’entreprise », écrit le groupe dans un communiqué.

« Environ 7.500 postes seront touchés lorsque l’entreprise optimisera ses effectifs et spécialisera certains sites d’ici la fin de 2018 », ajoute-t-il. Bombardier avait déjà fait part en février de sa volonté de supprimer 7.000 postes, principalement de production, d’ici fin 2017.

« L’impact de cette restructuration sur les emplois sera en partie compensé par des embauches stratégiques visant à soutenir l’accélération de nos programmes en croissance, notamment le C Series et le Global 7000, ainsi que les principaux contrats ferroviaires remportés », souligne le constructeur vendredi.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole du groupe a déclaré depuis Montreal que Bombardier allait « dans la mesure du possible », recourir à des départs volontaires et proposer des changements de postes aux salariés concernés.

En difficulté, le groupe a lancé l’an dernier un plan de redressement sur cinq ans.

« Les actions annoncées aujourd’hui nous assureront d’avoir la bonne structure de coûts, les bons effectifs et la bonne structure organisationnelle pour livrer concurrence avec succès à l’avenir », a commenté le PDG du constructeur Alain Bellemare, cité dans le communiqué.

« Même s’il est toujours difficile de restructurer, les actions annoncées aujourd’hui sont nécessaires pour assurer la compétitivité à long terme de Bombardier et permettre à l’entreprise de continuer à investir dans son portefeuille de produits d’avant-garde, tout en réduisant l’endettement à son bilan », a-t-il ajouté.

L’entreprise espère retirer des mesures annoncées vendredi des économies récurrentes d’environ 300 millions de dollars d’ici la fin 2018. Elle prévoit parallèlement d’enregistrer dans ses comptes des charges de restructuration comprises entre 225 millions et 275 millions de dollars à partir du quatrième trimestre 2016 et tout au long de 2017.

Romandie.com avec(AWP / 21.10.2016 12h45)

L’Iran confirme vouloir 114 Airbus, s’intéresse aussi à Boeing

janvier 24, 2016

L’Iran prévoit d’acheter 114 avions à Airbus d’ici à un mois ou deux et envisage d’autres opérations, ont indiqué dimanche les autorités iraniennes, une semaine après la levée des sanctions économiques et financières qui pesaient sur le pays.

La République islamique pourrait avoir besoin d’un total de 500 nouveaux appareils à moyen terme sur les trois ans à venir, a indiqué le député Mahdi Hashemi, président de la Commission parlementaire du développement. Il s’exprimait lors de la première grande réunion post-sanctions qui se tenait à Téhéran, le Sommet CAPA Aviation.

Le gouvernement iranien dit depuis longtemps qu’il doit rafraîchir sa flotte vieillissante, qui a beaucoup souffert de la pénurie de pièces de rechange en raison des sanctions commerciales imposées par les Etats-Unis et les pays occidentaux.

Ces sanctions ont été levées il y a une semaine maintenant, après constat de la mise en oeuvre par Téhéran de l’accord de juillet 2015 encadrant son programme nucléaire.

Le gouvernement iranien discutera des modalités du contrat avec Airbus ces prochains jours, a précisé le ministre iranien des transports Abbas Akhoondi aux journalistes.

Le président iranien Hassan Rohani est attendu à Paris mercredi dans le cadre d’une tournée en France et en Italie qui était prévue en novembre. Mais l’événement avait été reporté en raison des attentats de Paris et Saint-Denis.

Intérêt pour des A380
L’Iran est également intéressé par les avions de l’américain Boeing, a indiqué le ministre des transports. L’Iran voudrait acheter plus de 100 Boeing a ensuite précisé à Reuters le vice-ministre des transports Asghar Fakhrieh Kashan à Reuters.

En ce qui concerne Airbus, l’Iran a conclu un accord provisoire pour acheter huit exemplaires de l’A380, le très gros porteur de l’avionneur européen, livrables à partir de 2019, a détaillé à Reuters le vice-ministre des transports.

L’achat de 16 A350 est également prévu, a déclaré Asghar Fakhrieh Kashan, en marge de la conférence de Téhéran. L’Iran est aussi intéressé par des avions régionaux et notamment par le MRJ de Mitsubishi et les séries C du canadien Bombardier, a dit le vice-ministre.

Les compagnies aériennes iraniennes privées parlent aussi au brésilien Embraer et au russe Soukhoï.

Avec des propositions
Selon le député Mahdi Hashemi, la commande à Airbus pourrait être passée d’ici à deux mois. Le ministre iranien des transports avait annoncé dès le 16 janvier que l’Iran avait décidé d’acheter 114 avions civils à l’avionneur européen juste avant l’annonce officielle de la levée des sanctions internationales contre la République islamique.

Le député Hashemi a aussi appelé les investisseurs internationaux et les compagnies aériennes à se présenter à Téhéran. « Venez avec vos propositions », a-t-il dit. « Nous voudrions avoir de nouveaux contrats et les honorer immédiatement et rattraper les pertes liées au passé dont nous avons souffert. »

Romandie.com

Bombardier: perte de 4,9 mrd USD, le Québec met la main à la poche

octobre 29, 2015

Montréal (awp/afp) – Le gouvernement du Québec va injecter 1 mrd USD dans une société dédiée à l’avion CSeries, de l’argent frais pour le constructeur Bombardier qui a annoncé jeudi une perte de 4,9 mrd au troisième trimestre.

La perte est attribuable en totalité à des dépréciations d’actifs pour le CSeries dont la certification est en cours d’achèvement. Cette dépréciation d’actifs porte pour 1,2 mrd sur l’arrêt du programme Learjet 85, un avion d’affaires qui devait sortir en 2018.

Le ministre de l’Economie Jacques Daoust a indiqué jeudi que l’investissement sur les réserves du Fonds du développement économique, sera géré par Investissement Québec, et permettra une participation de 49,5% dans la nouvelle société CSeries.

Bombardier va apporter, pour une équivalence de 50,5% des parts, « les 1700 employés du programme, les contrats de fournisseurs et de clients ainsi que des actifs et des propriétés intellectuelles nécessaires pour poursuivre les activités de conception, de fabrication et de commercialisation des avions biréacteurs CS100 et CS300 », selon le ministre.

La perte de 4,9 mrd USD du constructeur aéronautique et de matériels ferroviaires sur le troisième trimestre, est à comparer à un bénéfice de 74 mio entre juillet et septembre l’an dernier.

Hors charges de dépréciation d’actifs, le groupe Bombardier a enregistré un résultat net de 2 mio USD.

Romandie.com avec(AWP / 29.10.2015 12h44)