
Cette maquette représente l’avion du futur tel qu’imaginé par Bombardier. Photo : Radio-Canada
Tout le monde veut être plus vert… L’aviation ne fait pas exception. Les constructeurs cherchent à produire des appareils qui consomment le moins de carburant possible. Bombardier travaille en ce sens. L’entreprise québécoise planche sur un projet secret : établir les bases de ce que deviendra l’avion du futur.
Avec ce projet, Bombardier ne crée pas un nouveau programme d’avion, ne développe pas une nouvelle C Series. Essentiellement, ce qu’on crée, c’est une plateforme de recherche et développement, une plateforme sur laquelle on migre et intègre toutes sortes de technologies prometteuses
, précise Benoît Breault, directeur de l’ingénierie, Bombardier.
L’objectif ultime? Produire des jets d’affaires plus verts, des avions qui consomment moins de carburant. On vise le net zéro. L’objectif net zéro, c’est vraiment de réduire au maximum les émissions de carbone des produits de Bombardier
, selon Benoît Breault. On investit 90 % de nos ressources en recherche et développement pour atteindre cet objectif.
Premier défi : augmenter la portance de l’appareil tout en réduisant la friction de l’air, ce qu’on appelle la traînée. On y va donc d’un changement radical en fusionnant les ailes au fuselage. C’est la naissance de l’aile-fuselage intégrée.
Les avions ont généralement un fuselage très cylindrique. Puis on ajoute une aile de chaque côté. Avec une configuration aile-fuselage intégrée, on n’a plus cette discontinuité entre les deux composants
, explique Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier

Des ingénieurs travaillent à la fusion de l’aile-fuselage. Photo : Radio-Canada
Réduire la turbulence, c’est l’autre défi. C’est en améliorant l’aile que Bombardier compte y arriver.
« Si on pense au Global 7500 par exemple, c’est une aile de quatrième génération qui est tout à fait extraordinaire. Maintenant, on travaille à une aile de cinquième génération. On a des outils d’optimisation qui nous permettent d’aller chercher encore de meilleures performances aérodynamiques. »— Une citation de Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier
Le dernier défi est informatique. En ce moment, un logiciel peut simuler une manœuvre en vol ou le comportement de l’aile pendant cette manœuvre. Mais on ne peut pas simuler les deux à la fois. On veut maintenant créer un jumeau numérique, une représentation virtuelle de l’appareil où 100 % des interactions, 100 % des systèmes seront simulés en même temps.

Un prototype de l’avion du futur
Pour savoir si ces nouveautés fonctionnent, il faut les tester. Bombardier a donc créé un drone expérimental. À l’abri des regards, dans un lieu qu’on ne peut dévoiler, Bombardier a amorcé sa série d’essais.
Le drone est construit à petite échelle. Sa structure représente 7 % de celle d’un jet d’affaires. Il pèse environ 23 kilos pour une envergure de 2 mètres. Le prochain modèle est déjà en construction et il sera deux fois plus gros. Les essais en vol s’amorceront dans l’Ouest canadien d’ici l’été.

Kathleen Dussault, aérodynamicienne chez Bombardier Photo : Radio-Canada
Imaginer le futur, c’est sans contredit une marche vers l’inconnu… Un défi pour Kathleen Dussault, comme pour Bombardier : Quand on innove, quand on invente de nouvelles configurations, il faut en quelque sorte réapprendre, explorer différentes avenues. Certaines avenues vont se montrer plus prometteuses que d’autres. Donc, on explore.
Avec Radio-Canada par Danny Lemieux