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Gabon : Demande d’invalidation du candidat Bongo Ondimba Ali par l’opposition

juin 25, 2016

 

La CENAP (Commission électorale nationale autonome et permanente) va devoir montrer son indépendance vis-à-vis du pouvoir. La Cour constitutionnelle, aussi, même si les candidats de l’opposition n’iront rencontrer sa présidente et l’ensemble de son bureau, que plus tard.

Ce 24 juin 2016, à 12 heures, heure de Libreville, René Aboghé Ella, le président de la CENAP avait marqué son accord pour recevoir les candidats à l’élection présidentielle du 27 août, en présence de l’ensemble de son bureau. Autour du candidat de l’Union nationale, Casimir Oyé Mba qui en avait fait la demande, avaient pris place les candidats devant affronter le président sortant, Bongo Ondimba Ali (BOA) dont de sérieux soupçons pèsent sur son acte de naissance. Parmi les plus importants, et par ordre alphabétique, Manganga Moussavou Pierre Claver, Moubamba Ben, Ndong Sima Raymond, Nzouba Ndama Guy et Ping Jean. Les échanges furent courtois, les membres de la CENAP étant dans une posture d’écoute.

A la sortie de cette rencontre, Casimir Oyé Mba a pris la parole, au nom de tous les candidats, pour dire qu’il avait été remis un mémorandum en contestation de l’éligibilité de BOA dans lequel les candidats « demandaient que la constitution soit appliquée  à tous dans sa rigueur » absolue. Casimir Oyé Mba s’est appesanti sur la « responsabilité » qui incombe à la CENAP chargée d’instruire les demandes de candidature, et, a, notamment, mis l’accent sur les doutes qui pèsent sur l’acte de naissance de BOA, avant d’en « appeler à tous les Gabonais pour s’élever contre la violation de la constitution » qui se prépare dans les officines du PDG. Car, a-t-il tenu à préciser (et beaucoup de Gabonais ne le savaient pas forcément), « le code électoral autorise chaque électeur gabonais à contester une candidature non conforme » à la constitution. Il a, par conséquent, invité les membres et sympathisants de l’opposition, les membres de la société civile, les électeurs gabonais sans appartenance politique, à écrire, directement, à « Monsieur le Président de la CENAP B.P. 4028 Libreville, Gabon » pour s’élever contre ce « délit de droit », cette « forfaiture », cette « imposture » ayant trait à la candidature de BOA.

Dès demain, a-t-il insisté, au nom de tous les candidats présents et devant une nuée de micros et de caméras, les électeurs sont invités, à aller, sans peur, sans crainte, déposer leur lettre de protestation au siège de la CENAP, à Libreville, pour les besoins futurs. Cela dit, on peut s’attendre, aussi, à la réplique des partisans de BOA qui enverraient, également, un courrier pour confirmer, plutôt, la validité de l’acte de naissance de leur champion. Dans tous les cas, l’objectif est de mettre la CENAP (et plus tard la Cour constitutionnelle) devant leur « responsabilité » car, comme disent les candidats presqu’en choeur, BOA, ayant acquis la nationalité gabonaise en cours de route, est disqualifié par l’article 10 de la constitution. Sans aucune autre forme de procès.

Doté de vertus pédagogiques qu’on ne lui soupçonnait guère, Casimir Oyé Mba a invité les électeurs de province, à utiliser la formule plus sûre de lettre recommandée adressée au président de la CENAP afin de limiter les déperditions. Le fax de la CENAP au numéro (01.73.05.75) sera, aussi, à la disposition des électeurs gabonais de province, de la diaspora, et des administrations, pour ceux qui choisiront ce mode de transmission simplifié, mais avec le risque que certains fax se « perdent » dans la salle de fax de la CENAP. Oyé Mba a, aussi, pensé aux électeurs qui souffriraient d’un handicap intellectuel : ils les invitent à se rendre auprès des bureaux de l’USP (Union sacrée pour la patrie) ou des sièges de partis politiques ou d’associations de la société civile, où le meilleur accueil leur sera réservé, pour les aider à formuler leur requête.

Voilà comment le combat en vue du blocage de la candidature du BOA suprême commence à prendre forme. Oui, ça devient, enfin, sérieux. Après une tournée des principaux candidats en France pour sensibiliser les autorités hexagonales, il serait, aussi, question d’aller à la rencontre de quelques chefs d’Etat de la sous-région. Toutefois, le calendrier n’est pas, encore, arrêté bien que chaque chef d’Etat soit, déjà, parfaitement, au courant, de la réalité des choses dans le pays du patriarche Ondimba. Au final, le destin du Gabon est, totalement, pleinement, entre les mains des Gabonais et des Gabonaises, cette « maison de verre » où rien ne se cache comme aimait à le dire le patriarche.

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Congo-Gabon: Vers la diplomatie de l’humiliation

juin 4, 2016

 

Comme on peut l’imaginer, BOA (Bongo Ondimba Ali) a dû attacher le cœur, avant d’aller à la rencontre du dictateur, chez lui, à Oyo, où l’atterrissage de son avion était prévu, samedi, 4 juin, à 16 heures, heure locale, (15 H GMT). « Le petit », comme on l’appelle, à Mpila, est interdit de passer la nuit au Congo-Brazzaville, selon un oukaze (non signé) de sa maman chérie, qui ne veut pas, aussi, le perdre. C’est la raison pour laquelle, BOA, quand il en a l’occasion, préfère zapper, soigneusement, la destination « Congo » car porteuse de poisse pour la famille. Il se fait, souvent, représenter par le professeur, Daniel Ona Ondo, le premier ministre chef du gouvernement.

Pour ce périlleux voyage de BOA sur cette mystique terre d’Oyo, le Palais du Bord de Mer a pris toutes sortes de précautions. Le BOA qui est demandeur de la rencontre, voulait que celle-ci soit entourée d’une discrétion totale. Très bruyante, la capitale, Brazzaville, a donc été évitée. Restait Oyo, l’actuelle véritable plaque tournante politique du pays, où le dictateur venait de séjourner, il y a quelque temps. Pour montrer aux Congolais dont 92% ont refusé de voter pour lui, qu’il est un homme politique qui compte encore dans la sous-région (Sassou a été justement surnommé « Monsieur 8% » des voix obtenues à l’élection présidentielle), il a fait diffuser que le chef de l’Etat du Gabon venait le voir, en consultation, à Oyo. Conséquence, ce qu’on voulait secret à Libreville, a été, savamment, mis sur la place publique, à Brazzaville. Premier échec de BOA.

Autre gage de bonne volonté de Libreville à l’égard du dictateur de Brazzaville : l’incontournable directeur de cabinet de BOA, le Béninois, Maixent Accrombessi, a décidé, la semaine dernière, de jeter en pâture, le bimensuel, Afrique Education, en étalant, sur la place publique, ses relations contractuelles avec le Palais du Bord de Mer (Présidence de la République gabonaise). Cinq confrères ont été mis à contribution par Accrombessi afin de discréditer et salir le Groupe Afrique Education, qui, au passage, avait de très bonnes relations avec le patriarche Ondimba, ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui.

Pourquoi tout ce remue-ménage ? Parce qu’Accrombessi voulait faire passer l’idée qu’Afrique Education est un magazine de chantage, qui fait chanter le pouvoir de Libreville, comme cela a été le cas pour le régime congolais, dans le passé. Voilà pourquoi, on a, opportunément, sorti un ancien courrier d’un journaliste congolais proche de la présidence congolaise, qui aurait été adressé à Afrique Education, pour s’indigner du ton utilisé par le magazine à l’endroit du pouvoir congolais.

En entreprenant cette campagne médiatique d’un autre genre contre le « magazine préféré du patriarche », Accrombessi, en prévision du périlleux voyage de BOA à Oyo, voulait, adresser un message au dictateur, comme quoi, Libreville et Brazzaville subissent (exactement) le même traitement de la part du même magazine « maître chanteur ». Malheureusement, Accrombessi a eu tout faux. Et c’est là le deuxième échec de BOA.

Car le Béninois est à l’origine des difficultés que rencontre le président gabonais dans (presque) tous les domaines. Afrique Education l’a dit et redit, et il n’en est pas content. Tout comme, Afrique Education ne fait que dire la vérité sur le Congo-Brazzaville sans forcer le trait. Voilà pourquoi ce magazine y rencontre les difficultés depuis une quinzaine d’années. Le patriarche, de son vivant, était celui qui jouait les arbitres entre le Congo et Afrique Education. Depuis sa disparition, en 2009, c’est la confrontation générale entre les deux parties, au point où lors de sa première et brève entrevue, à Brazzaville, avec Sassou, en tant que chef d’Etat nouvellement élu, le 11 septembre 2009 (notre photo montrant la visite éclair de 12 heures effectuée le 11 septembre 2009 à Brazzaville par le chef de l’Etat gabonais), BOA s’était entendu dire par Sassou de ne pas travailler avec Afrique Education. Très surpris (par cette injonction), BOA, une fois de retour à Brazzaville, avait demandé à l’actuel ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, de téléphoner à Afrique Education pour demander ce qui se passe, exactement, entre le directeur de ce magazine et le président du Congo.

Pour la petite information à l’endroit de Ya Maixent, Afrique Education est le magazine étranger (de loin) le plus lu au Congo-Brazzaville, et le plus recherché. De l’aveu même de l’entourage de Sassou, la présidence congolaise a perdu la bataille de la communication à cause d’Afrique Education. Ce n’est un secret pour personne que les plus grands lecteurs d’Afrique Education, ce sont les ministres et les parlementaires congolais du PCT, avant même les dirigeants de l’opposition. Le dictateur, lui-même, ne rate pas un (seul) numéro d’Afrique Education. Quand on lui apporte le magazine, avant de le parcourir, parfois, il demande : « qu’est-ce qu’on a encore dit sur moi dedans » ?

En rencontrant les 5 journalistes gabonais pour les monter contre Afrique Education, Maixent Accrombessi ne leur a pas dit toute la vérité, en l’occurrence, que les deux parties (présidence du Gabon et Groupe Afrique Education) se connaissent, parfaitement, depuis de très longues années, que le contrat dont il leur a parlé (en partie) existe bien, qu’il a été reconduit par BOA (ce que Accrombessi a omis de dire aux cinq journalistes missionnés) et que, lui, Accrombessi, en personne, avait commencé à le payer, et l’a fait, jusqu’en avril 2011 (preuve que ce contrat a été reconduit), avant d’arrêter, subitement, les paiements, pour des raisons inconnues. Il leur a, aussi, caché ce point important.

Pour revenir au voyage d’Oyo, le problème à résoudre, et qui est important pour les émergents dont Accrombessi, c’est le sauvetage de BOA de sa noyade programmée. Tous les Gabonais soupçonnent ce que BOA est parti demander au dictateur congolais : l’aider à résoudre son épineux problème d’acte de naissance, problème qui est devenu insoluble à cause de l’inconséquence d’Accrombessi qui, dans son intelligence suprême, avait cru bon de renvoyer paître Pierre Péan quand celui-ci avait fait savoir qu’il voulait sortir un livre à charge sur le président gabonais.

Mais, il y a, aussi, la crainte de BOA que Jean Ping et Guy Nzouba Ndama obtiendraient de substantiels financements de campagne de Brazzaville. Voilà pourquoi le BOA a perdu le sommeil. Et l’appétit !

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Gabon : Le parlement va être saisi pour destituer le président de la République

mai 10, 2016

 

Dans son arrogance qui l’a, toujours, caractérisé, Bongo Ondimba Ali (BOA) a, juste, fait le dos rond, après avoir appris le programme de ses détracteurs. Faussaire hors pair, devenu président de la République, BOA a de quoi faire sauter toute la République du Gabon. A commencer par la CENAP et, surtout, la Cour constitutionnelle qui aurait dû (pu) s’auto-saisir quand, urbi et orbi, BOA avait, lui-même, déclaré, à Radio France Internationale, dans une émission de grande écoute, que l’acte de naissance qu’il avait utilisée, lors des élections de 2009, était un « faux ». Lui-même l’a dit de sa propre bouche ! N’ayant pas tiré les conséquences, la Cour constitutionnelle aurait dû faire respecter la constitution, en ouvrant une enquête à des fins de destitution du président faussaire. La Cour ne l’a pas fait. Il n’est sans doute pas trop tard pour bien faire. Pour se rattraper.

Après la sortie du brûlot de Pierre Péan (Nouvelles affaires africaines : Mensonges et pillages au Gabon, chez Fayard en 2014), les langues ont commencé à se délier au Gabon. Deux ans après, les uns et les autres aiguisent les machettes, prêts pour le combat.

Le BOA, disons-le franchement, aurait pu bénéficier de circonstances atténuantes s’il avait su composer comme son défunt père, le patriarche Ondimba, savait discuter avec ses fervents ennemis. Cela lui aurait permis de sauver le Gabon. On pense même que Péan ne serait pas allé jusqu’à publier ce livre qui est en train de le perdre. Mais, avec son entourage de « savants » qui l’encadrent au Palais du Bord de Mer, on n’a voulu rien entendre. Plus exactement, le Béninois, Maixent Accrombessi, directeur de Cabinet et véritable président du Gabon, a refusé toute négociation avec l’auteur, et l’a envoyé se faire foutre.

La coalition de l’opposition gabonaise Union sacrée pour la patrie (USP) a annoncé, ce lundi, 9 mai, qu’elle allait saisir le parlement pour demander la destitution du BOA, qu’elle accuse d’avoir falsifié son état-civil : « Au titre de la semaine qui va courir à compter du 9 mai 2016, l’Union sacrée pour la patrie va saisir le Parlement, l’ultime étape, avant de se retourner vers le peuple souverain, pour prendre rendez-vous avec l’histoire », affirme un communiqué de l’USP.

Le 23 avril, cette récente coalition, regroupant plusieurs partis d’opposition et des ONG de la société civile, avait lancé un ultimatum de deux semaines au chef de l’Etat pour retirer sa candidature à l’élection présidentielle prévue fin août ou démissionner de ses fonctions, faute de quoi, elle saisirait le Parlement pour obtenir sa destitution. Les émergents (du Palais du Bord de Mer) l’ont ignorée, l’humiliant même au passage.

Si le parlement tourne l’USP en bourrique, comme le lui aurait demandé la présidence de la République, ce sera la rue.

Pour montrer qu’il n’est en rien concerné, BOA a maintenu son voyage, à Kigali, du 11 au 13 mai (sauf changement de dernière minute). Une attitude suicidaire.

Les détracteurs d’Ali Bongo l’accusent d’avoir menti à propos de ses origines, et d’être un enfant nigérian adopté par le défunt président Omar Bongo durant la guerre du Biafra, ce qui pourrait l’empêcher de briguer un nouveau mandat.

Selon l’article 10 de la Constitution (que tous les Gabonais connaissent désormais par cœur), il faut être né Gabonais, jusqu’à la 4e génération, pour prétendre à la magistrature suprême. BOA doit prouver qu’il n’est pas concerné. Autrement dit, que sa mère s’appelle bien La Mama (Patience Dabany) comme il l’a, souvent, répété. Sauf que La Mama l’aurait accouché à 13 ans (par césarienne) à Brazzaville, en février 1959, ce qui est contesté par ceux qui ont travaillé sur cette question. Sur le plan de la médecine, la césarienne ne se pratiquait pas à Brazzaville, dans les années 60.

La science aurait pu mettre tout le monde d’accord : si BOA acceptait de se soumettre à un test ADN avec sa mère (La Mama), encore, vivante, à Libreville, ou n’importe lequel de ses frères ou sœurs. Mais BOA a refusé net de faire quoi que ce soit, ce qui a alimenté le doute.

Conséquence : à l’heure actuelle, au Gabon, il faut tirer directement ou indirectement profit de la présence de BOA à la tête du pays, pour le soutenir. Voilà qui explique une situation politique polluée au Gabon, comme on ne l’avait jamais vu auparavant.

Les deux camps sont bloqués et beaucoup craignent l’intervention de l’armée pour mettre les politiques d’accord. Il sera impossible d’aller aux élections dans de telles conditions. Est-ce pour cela que BOA, conscient de l’incertitude qui plane et de l’instabilité de la situation, n’a pas encore fixé la date de la présidentielle, alors qu’elle devrait, logiquement, se tenir le 28 août prochain ? A moins qu’il veuille prendre tout le monde de court, ce qui aggraverait encore plus la situation.

C’est dans ce climat gravissime que le médiateur de la République, Laure Olga Gondjout, est sorti de sa réserve pour implorer le président de la République de se rapprocher de l’opposition (comme savait le faire son père), afin de dialoguer et de sortir le pays de cette mauvaise passe. Mais, au lieu d’étudier cette sage proposition, les « profito-situationnistes » du Palais du Bord de Mer ont, d’ores et déjà, qualifié le médiateur de membre du parti PDG-Héritage et Modernité. Ce nouveau parti qui est composé, entre autres, des 14 députés, tous, anciens membres du PDG, aujourd’hui, démissionnaires de ce parti.

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