Posts Tagged ‘Boni Yayi’

Bénin : après la rencontre entre Patrice Talon et Boni Yayi, une vague de libérations

juin 17, 2022

À peine un jour après la rencontre entre le président béninois et son prédécesseur et opposant, plusieurs personnes poursuivies pour atteinte à la sûreté de l’État ont obtenu une libération provisoire…

Au Bénin, plusieurs personnes détenues pour tentative de déstabilisation ont été libérées le 15 juin. © Damien Glez

On croyait les coups d’État désuets en Afrique mais voici revenue à la mode toute la gamme, du putsch « salutaire » au complot imaginaire ou présumé. L’ancien quartier latin de l’Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cet ingrédient politique du présumé projet de coup d’État. Et si l’issue judiciaire d’une délicate affaire n’est pas formellement compromise, la politique vient manifestement de mettre son grain de sel dans la procédure de justice.

Rencontre au sommet

C’est en février 2020 que 17 personnes, notamment des militaires et un membre du parti de l’homme d’affaires Sébastien Adjavon, étaient placés sous mandat d’arrêt pour « complot contre la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, défaut de signaler un crime et complicité ». Ce 13 juin, alors que le dossier était toujours en instruction, le président Patrice Talon rencontrait son prédécesseur et opposant Thomas Boni Yayi, au palais de la Marina, pour aborder des sujets « relatifs à la consolidation de la paix » politique. Cet entretien faisait suite à un autre, en septembre, au cours duquel Boni Yayi avait glissé à son successeur une petite liste de détenus dont il souhaitait ardemment la libération.

Marchandage ? Le lendemain de la deuxième rencontre, le 14 juin, à la demande du procureur spécial de la controversée Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), la juge des libertés et de la détention signait l’ordre de « mise en libération provisoire » de 17 détenus, sans pour autant classer l’affaire… La politique a-t-elle ses raisons que la justice ignore ? Saura-t-on un jour si ce dossier reposait sur un véritable complot ou sur des dénonciations calomnieuses ? Nombre d’acteurs comme l’Église ou la société civile considèrent que la décrispation est une priorité. La politique béninoise semble effectivement grippée depuis les législatives non inclusives de 2019.

Mais le dégel politique peut avoir des limites. Et les observateurs de rappeler, dès l’annonce des 17 libérations, que les opposants Reckya Madougou et Joël Aivo restent sous les verrous. En décembre dernier, à Porto-Novo, la première, ancienne garde des Sceaux, écopait de 20 ans de prison pour « complicité d’actes terroristes » devant la Criet. Quelques jours plus tôt, le second, constitutionnaliste, était condamné à dix ans de prison pour « blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’État ». Les deux encellulés doivent-ils se considérer comme les oubliés de la décrispation politique ou comme d’ultimes atouts dans la manche des autorités ?

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Guinée équatoriale : les bons offices de Boni Yayi auprès de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo

mai 12, 2017

Conférence de presse du Président Boni Yayi (Bénin), également président en exercice de l’Union africaine (UA), le 30 mai 2012 à l’Hotel Meurice, Paris. © Vincent Fournier/JA

On n’avait plus entendu parler de lui depuis son départ de la présidence béninoise, où lui a succédé il y a un peu plus d’un an l’homme d’affaires Patrice Talon. Thomas Boni Yayi a-t-il entamé sa reconversion ?

Ami du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo,  Thomas Boni Yayi, ancien président béninois, aurait joué un rôle « central » dans l’organisation du tout premier Forum économique Guinée équatoriale - Arabie saoudite, qui se tiendra à partir du 10 mai à Djeddah.

L’entreprise n’a pas dû être aisée : lors du sommet Afrique-monde arabe qui s’est tenu à Malabo en novembre 2016, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe avaient quitté la conférence en signe de soutien au Maroc – qui refusait de participer à un événement où apparaissait l’emblème de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). L’ancien président béninois figure en bonne place dans le programme de Djeddah, puisqu’il introduira lui-même le discours du président équato-guinéen.

Jeuneafrique.com

Benin/ORTB: Point de presse du Chef de l’État à son retour des Jeux Africains

septembre 7, 2015

Le Président Boni Yayi, de retour dans son pays, après l’ouverture, des Jeux Africains,  a donné en direct de la télévision nationale un point de presse sur cette grande fête sportive africaine.

Outre la mise en place avec les autres partenaires continentaux, d’une initiative de l’énergie africaine pour résoudre la question des délestages qui minent de nombreux foyers; il va bénéficier de l’appui financier de son homologue congolais pour la construction au Benin d’une Maison de la culture des artistes.

Bénin : un nouveau Premier ministre nommé Lionel Zinsou

juin 19, 2015

    Le Franco-Béninois Lionel Zinsou au Forum africain de Bercy, le 6 février 2015. © Bruno Levy pour J.A.


Le Franco-Béninois Lionel Zinsou au Forum africain de Bercy, le 6 février 2015. © Bruno Levy pour J.A.




 

Le président béninois Boni Yayi a procédé à un remaniement ministériel dans la nuit du jeudi au vendredi marqué par l’entrée au gouvernement comme Premier ministre du Franco-Béninois Lionel Zinsou. Qui fait un pas de plus vers la présidentielle de 2016…

Le nouveau gouvernement, annoncé jeudi 18 juin, est consécutif à l’entrée au Parlement de plusieurs membres du gouvernement suite aux élections législatives d’avril. Il comporte 28 ministres, contre 27 précédemment, dont 4 femmes, et compte également 3 ministres d’État : Komi Koutché au Finances, Alassane Djimba à l’Enseignement et Fulbert Amoussouga aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Surtout, le remaniement consacre le retour des postes non constitutionnels de Premier ministre, qu’occupe désormais le Franco-Béninois Lionel Zinsou, et de vice-Premier ministre, où s’installe un fidèle du président, François Abiola. La loi fondamentale béninoise dispose en effet que seul le président de la République est le chef du gouvernement. Cependant, le Bénin a déjà connu depuis l’établissement de la démocratie deux Premiers ministres (Adrien Houngbédji sous le président Mathieu Kérékou en 2001 puis Pascal Koupaki en 2011) qui n’ont pas su imposer leur marque dans la gestion du gouvernement.

Lionel Zinsou aura-t-il plus de marge de manœuvre ? Son arrivée au gouvernement confirme en tout cas ses ambitions politiques, alors que Boni Yayi multiplie les déclarations pour assurer qu’il ne touchera pas à la limitation constitutionnelle du nombre des mandats présidentiels et qu’il ne se présentera pas à l’élection prévue en 2016. Le financier franco-béninois, qui est également mécène d’art à travers sa fondation qui porte son nom, a un calendrier politique qui apparaît de plus en plus évident. En acceptant sa nomination, il ne fait ainsi qu’anticiper son départ de PAI Partners, géant européen du capital-investissement qu’il préside depuis 2008. Départ qui était prévu… en 2016, justement.

Agitateur d’idées

Ancienne plume de Laurent Fabius, Lionel Zinsou, 60 ans, est un économiste influent et un infatigable agitateur d’idées au carnet d’adresses bien fourni, notamment depuis une décennie passée à piloter les équipes Afrique de la banque d’affaires Rothschild. Mais son entrée dans le grand bain politique risque de faire quelques remous. L’opposition a d’ores et déjà tiré à boulets rouges sur celui qui pourrait vouloir se positionner comme le successeur potentiel de Boni Yayi.

« Il va de soi qu’un tel gouvernement qui viole la Constitution sera comme les autres et ne brassera que du vent. En l’absence de cadre juridique portant sur les attributs de la fonction de Premier ministre, il est clair que ce dernier n’est nommé que pour le titre», fustige Victor Topanou, président du Front uni pour la république (FUR, opposition). À Lionel Zinsou de le faire mentir.

Jeuneafrique.com par Fiacre Vidjingninou

Burkina : comment les chefs d’État africains voient la chute de Compaoré

novembre 14, 2014

Goodluck Jonathan (à g.), Macky Sall et Isaac Zida (centre), le 5 novembre à Ouagadougou.
Goodluck Jonathan (à g.), Macky Sall et Isaac Zida (centre), le 5 novembre à Ouagadougou. © Issouf Sanogo/AFP

D’Alassane Ouattara à Boni Yayi, en passant par Ibrahim Boubacar Keïta, Faure Gnassingbé ou Alpha Condé… Tous n’ont pas le même avis sur le départ de Compaoré.

De tous les chefs d’État africains, le plus affecté par la chute de Blaise Compaoré est certainement l’Ivoirien Alassane Ouattara. Entre les deux hommes, la relation était stratégique. De bonne source, le jour de sa chute, le 31 octobre, Blaise a téléphoné à son ami ivoirien pour lui demander asile et recevoir protection dans sa fuite. Aussitôt, Alassane Ouattara a appelé François Hollande afin que la France prête hélicoptère et avion au fugitif.

Après son arrivée à Yamoussoukro, le Burkinabè a reçu deux fois la visite du président ivoirien, les 1er et 4 novembre. Autre ami très marqué par l’événement, Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, lui, dénonce « l’exil doré » accordé par la Côte d’Ivoire.

Qui se désole de la chute de Blaise ?

En Afrique centrale, tous les chefs d’État, ou presque. En Afrique de l’Ouest en revanche, très peu de monde. À l’exception d’Alassane Ouattara, bien sûr, et de son homologue togolais, Faure Gnassingbé, qui doit redouter une propagation de l’onde de choc jusqu’à Lomé. « Blaise avait la particularité d’être accessible à tout le monde, confie avec un brin de nostalgie le ministre d’un État d’Afrique de l’Ouest. Quand j’étais dans l’opposition, il me recevait souvent à sa table. Mais ce n’était pas seulement pour mes beaux yeux. Selon lui, tout opposant pouvait faire naître la subversion chez l’un de ses partenaires et l’affaiblir. Le Burkina était riche de ses voisins. »

C’est sans doute au Mali que l’événement est le mieux accueilli. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), « apprécie le geste héroïque du peuple burkinabè […] contre une dictature de plus de vingt-sept ans ». Commentaire d’un proche d’IBK : « Nous ne pardonnons pas à Blaise d’avoir accordé le gîte et le couvert à tous les chefs rebelles du Nord-Mali. Son départ va faciliter les négociations d’Alger. »

Au Niger, même son de cloche. Sur la BBC en langue haoussa, Mohamed Bazoum, le ministre des Affaires étrangères, a lâché : « Ce qui s’est passé doit servir de leçon aux chefs d’État qui veulent se maintenir trop longtemps au pouvoir. » Mahamadou Issoufou se frotte les mains à l’idée que son opposant Hama Amadou ne puisse plus se réfugier au Burkina Faso.

En Mauritanie, l’Union pour la République (UPR, au pouvoir) félicite les Burkinabè « pour la réalisation du triomphe des peuples africains contre la tyrannie ». Mohamed Ould Abdelaziz se réjouit quant à lui de voir son opposant Limam Chafi, proche conseiller de Compaoré, errer désormais entre Abidjan et Rabat.

Pas de réaction officielle en Guinée, car Alpha Condé était à la fois très proche de Blaise et très inquiet devant son obstination à rester au pouvoir. « Cela va très mal se passer », prédisait-il ces dernières semaines.

Pas de commentaire non plus au Bénin. Mais subitement, Boni Yayi retrouve des mots simples pour dire qu’il n’essaiera pas de briguer un troisième mandat en 2016. « Je ne toucherai pas à ma Constitution. Je le jure », a-t-il déclaré le 3 novembre sur France 24. « L’an dernier, à chaque fois qu’il le disait aussi clairement, il recevait un coup de fil menaçant de Ouagadougou, explique l’un de ses proches. Aujourd’hui, Blaise ne peut plus lui pourrir la vie. »

Jeuneafrique.com par Christophe Boisbouvier

Barack Obama reçoit ensemble quatre dirigeants d’Afrique noire francophone

juillet 29, 2011

WASHINGTON – Barack Obama reçoit ensemble quatre chefs d`Etat d`Afrique noire francophone vendredi, dont l`Ivoirien Alassane
Ouattara, une rencontre sans précédent à la Maison Blanche pour un président étroitement lié au continent mais qui l`a peu visité depuis son entrée en fonctions.

Rare incursion en politique étrangère au cours d`un mois qui l`aura surtout vu se consacrer au débat sur la dette avec le Congrès, M. Obama accueillera à 15H10 (19H10 GMT) les présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, nigérien Mahamadou Issoufou et ivoirien Alassane Ouattara.

« Cette rencontre sera l`occasion de souligner le soutien de l`administration (américaine) à des démocraties en développement, de mettre en valeur nos partenariats avec ces pays, et de discuter de l`élaboration d`institutions démocratiques fortes, du développement économique et d`autres sujets régionaux », a indiqué la Maison Blanche.

M. Obama doit s`exprimer face à la presse à la fin de la rencontre, prévue dans la salle du Conseil de la Maison Blanche.
Il s`agira de la première entrevue entre MM. Obama et Ouattara depuis que ce dernier a pris ses fonctions à la tête de la Côte d`Ivoire en avril après plus de quatre mois de crise politique et de graves violences.

Les Etats-Unis avaient soutenu sans réserve M. Ouattara à l`issue de l`élection présidentielle de fin novembre 2010, et enjoint le président sortant Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir.

Le président américain avait salué le 11 avril l`arrestation de M. Gbagbo.
Mais il avait aussi appelé à faire répondre de leurs actes les auteurs de violences post-électorales.

En Côte d`Ivoire, la presse proche de M. Ouattara, comme le journal Nord-Sud, a salué « une grande rencontre pour clore une visite historique » de M. Ouattara aux Etats-Unis, qui « augure d`un avenir radieux vu la pluie
d`investissements qui s`annonce ».

Le quotidien Le Patriote a souligné que « c`est bien la toute première fois, après Houphouët (sous Kennedy), qu`un chef d`Etat ivoirien est reçu à la Maison Blanche ».

M. Obama, né aux Etats-Unis d`un père kényan, ne s`est rendu qu`à une seule reprise en Afrique noire depuis le début de son mandat il y a deux ans et demi, au Ghana en juillet 2009. Il avait alors appelé le continent à prendre en main son propre destin et à combattre les pratiques antidémocratiques.

Recevant en août 2010 plus d`une centaine de jeunes Africains à la Maison Blanche, le président les avait aussi exhortés à ne pas suivre les pas de la génération des indépendances il y a 50 ans, qui s`était selon lui accrochée au pouvoir.

C`est également sur la démocratie que la Première dame des Etats-Unis Michelle Obama avait axé une tournée très politique en Afrique australe en juin.

Au Niger, la rencontre Obama-Issoufou soulève également l`enthousiasme. « Les Etats-Unis sont les champions de la démocratie; si un président est fréquentable pour eux, alors c`est synonyme d`un quitus à son engagement pour la démocratie », explique à l`AFP Iro Sani, porte-parole du parti au pouvoir.

« La communauté internationale jette aujourd`hui un regard positif sur le Niger après des élections libres et démocratiques en 2011 », approuve Ali Idrissa, acteur de la société civile.

Mais c`est aussi « un regard intéressé » sur ce pays sahélien « au vu de son potentiel minier, notamment d`uranium et pétrole », remarque-t-il.

Deux dirigeants de pays africains riches en pétrole ont eu récemment les honneurs d`une réception par M. Obama: le Nigérian Goodluck Jonathan et le Gabonais Ali Bongo.

AFP