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Mali : 6 soldats tués, 15 Casques bleus blessés dans deux attaques

juin 26, 2021

Un Casque bleu bangladais, lors d’une patrouille près de Gao, en mai 2019 (Illustration).

Le Mali a connu vendredi une nouvelle journée sanglante avec deux attaques, l’une contre un poste militaire dans le Centre, qui a fait six morts, et l’autre contre une position temporaire de l’ONU au Nord, qui a fait 15 blessés.

L’attaque d’un poste militaire dans le village de Boni (Centre) a fait six morts parmi les soldats et un blessé. Dix soldats maliens avaient déjà été tués en février dans ce même village.

Les troupes ont « vigoureusement repoussé » des « attaques simultanées » menées dans ce village vendredi après-midi, ont indiqué les Forces armées maliennes sur leur page Facebook.

Plus tôt dans la journée, 15 Casques bleus des Nations unies, allemands pour la plupart, ont été blessés dans le nord du pays dans une attaque au véhicule suicide contre une position temporaire.

Trois des 12 Casques bleus allemands touchés sont grièvement blessés, a précisé la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer. Deux d’entre eux sont dans un état jugé stable tandis que le troisième a été opéré. Tous les blessés ont été évacués de la zone par hélicoptère, a-t-elle ajouté.

Un avion est attendu dans la nuit à Gao, la grande ville proche, pour emporter samedi matin les plus grièvement blessés.

Un soldat belge a également été blessé, a rapporté le ministère belge de la Défense. Il a reçu les premiers soins sur place avant d’être transporté dans un hôpital.

La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a fait état de quinze blessés dans cette attaque au véhicule piégé menée tôt contre une base temporaire près du village d’Ichagara.

La Minusma avait établi là une position depuis jeudi, le temps de sécuriser une opération de remorquage d’un véhicule de la mission, a indiqué une porte-parole de la mission. Le véhicule à remorquer avait été endommagé jeudi par l’explosion d’un engin explosif artisanal.

L’engin avait explosé au passage d’un convoi de la Minusma qui escortait le déploiement d’un bataillon dit « reconstitué » de l’armée malienne, c’est-à-dire intégrant d’anciens rebelles ayant combattu les forces régulières dans le nord avant la signature d’un accord de paix en 2015, a indiqué une source sécuritaire internationale.

Cible d’attaques

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises.

Les indépendantistes ont signé un accord de paix en 2015. Mais le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, aux violences intercommunautaires et aux trafics en tous genres. Les violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.

La Minusma, forte d’environ 18.300 personnes, dont 13.200 militaires, est régulièrement la cible d’attaques, comme les forces maliennes et françaises. C’est la mission la plus meurtrière pour l’ONU dans le monde.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a condamné « l’attaque ignoble d’aujourd’hui (qui) souligne une fois de plus combien il est important que nous nous opposions aux terroristes ».

La France, qui déplore la mort de 50 soldats dans la région depuis 2013, « condamne avec la plus grande fermeté l’attaque (..), réaffirme son plein soutien à la Minusma, qui exerce un rôle essentiel pour la stabilisation du Mali » et « salue l’engagement des pays qui y contribuent », a également déclaré le ministère français des Affaires étrangères.

Après plus de huit ans d’engagement, le président Emmanuel Macron a annoncé en juin une réduction future de la présence militaire française au Sahel, avec la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d’une alliance internationale associant des Européens.

« La France demeure auprès de l’ensemble de ses partenaires au Sahel pour lutter contre le fléau du terrorisme », a toutefois insisté le Quai d’Orsay.

Elle avait précédemment suspendu ses opérations conjointes avec les forces maliennes à la suite d’un nouveau coup de force des militaires, le deuxième en neuf mois, faisant du colonel Assimi Goïta le président de transition.

L’engagement français au Mali suscite régulièrement des expressions ou des manifestations hostiles, généralement limitées et souvent doublées d’appels à une intervention de la Russie.

Par Jeune Afrique avec AFP

Mali: 13 civils maliens et burkinabé tués dans l’explosion d’une mine )responsables locaux)

janvier 25, 2018

Bamako – Treize civils venant du Burkina Faso pour une foire hebdomadaire dans le centre du Mali ont été tués jeudi lorsque leur véhicule a sauté sur une mine en territoire malien, selon un bilan provisoire fourni par des élus locaux et une source sécuritaire.

« Treize civils maliens et burkinabé ont été tués jeudi près de la localité de malienne de Boni, lorsque le véhicule dans lequel ils étaient a sauté sur une mine », a déclaré à l’AFP Mahmoud Traoré, un élu de la région de Mopti, dont dépend Boni.

« Ce sont les terroristes qui utilisent ces mines pour semer la terreur », a affirmé une source de sécurité malienne, faisant état de « 13 personnes mortes sur le coup » et d’un blessé « dans un état critique ».

« Le véhicule est calciné », a ajouté M. Traoré.

Selon un autre élu local, témoignant sous le couvert de l’anonymat, « le véhicule de forains », a quitté tôt le Burkina Faso pour le marché hebdomadaire qui se tient jeudi à Boni. « A son bord, on comptait sept commerçants burkinabè et des Maliens. A 9 km de la ville de Boni, le véhicule a explosé après avoir sauté sur une mine », a précisé cette source.

Selon un enseignant de Boni, « des policiers et militaires maliens, ainsi qu’une ambulance » se sont dirigés vers les lieux du drame.

Le 6 novembre, cinq civils, dont une adolescente, avaient été tués lorsque l’autocar qui les amenait vers une foire hebdomadaire avait roulé sur une mine près d’Ansongo (nord-est). Cette attaque n’avait pas été revendiquée.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, mais dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Face à la dégradation de la situation aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’organisation régionale G5 Sahel, qui regroupe ces trois pays, ainsi que la Mauritanie et le Tchad, a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, un projet de force conjointe antijihadiste, initialement lancé en novembre 2015.

Romandie.com avec(©AFP / 25 janvier 2018 14h22)                   

Bénin : Boni Yayi et l’affaire des poisons

mai 10, 2013
Boni Yayi et Patrice Talon. Boni Yayi et Patrice Talon. © AFP/Montage J.A.

Persuadé d’avoir été victime d’une tentative de meurtre commandité par le businessman Patrice Talon, le président a fait appel au FBI pour procéder à des analyses toxicologiques. En exclusivité, J.A. a eu accès à ce rapport aux résultats troublants.

On ne le dira jamais assez, l’affaire est digne d’un roman d’espionnage. Aujourd’hui, après bien des rebondissements, c’est à Paris que se joue un épisode déterminant de la guérilla judiciaire entamée sur les rives du lac Nokoué. Le 17 avril, les juges de la cour d’appel de Paris ont décidé de renvoyer au 22 mai – pour complément d’information – l’examen de la demande d’extradition formulée par le Bénin à l’encontre de l’homme d’affaires Patrice Talon et d’Olivier Boko, son bras droit. Tous deux sont accusés de « tentative d’assassinat » sur la personne du président, Thomas Boni Yayi.

Dans la conduite de ses affaires – à la tête d’un florissant empire agro-industriel -, Patrice Talon, 55 ans, avait pourtant largement bénéficié de l’amitié de Boni Yayi, à qui il avait apporté son soutien financier durant ses campagnes présidentielles de 2006 et 2011. Opérateur majeur de la filière coton, le businessman s’était retrouvé en situation de quasi-monopole, de la fourniture d’intrants à l’égrainage. En 2011, son entreprise, Bénin Control SA, était au coeur du Programme de vérification des importations (PVI), qui supervise le trafic du Port autonome de Cotonou. De fait, Talon était devenu le pivot de l’économie béninoise, dont les activités portuaires et le coton sont les deux poumons. Beaucoup de pouvoirs entre les mains d’un seul homme…

Aussi, après tant d’années d’amitié, la chute est-elle particulièrement rude pour ce magnat qui, selon les enquêteurs béninois, est l’instigateur d’un complot visant à empoisonner le chef de l’État. Ses complices ? Ibrahim Mama Cissé, le médecin du président, et Zoubérath Kora-Séké, sa gouvernante et nièce. Les policiers sont formels : Talon a promis à chacun d’eux 1 milliard de F CFA (environ 1,5 million d’euros). En échange, ils devaient substituer différents poisons aux médicaments que prend habituellement le dirigeant béninois. Mise au point dans un hôtel bruxellois, l’opération était prévue pour le 20 octobre 2012. Elle a échoué in extremis, après une imprudence de Zoubérath Kora-Séké, les messages qu’elle échangeait avec Patrice Talon ayant été interceptés par son petit ami, à en croire un ministre proche du président.

Entête du rapport d’analyse toxicologique réalisé par le FBI pour le compte des autorités béninoises, en date du 29 mars 2013.

Rocambolesque

Mais avant même que cette affaire n’éclate, Patrice Talon s’était réfugié en France, en septembre, après avoir fui son pays dans des conditions rocambolesques. Car au Bénin, où rien n’allait plus entre lui et son ancien protecteur, il faisait déjà l’objet d’une demi-douzaine de procédures judiciaires. Vol qualifié, escroquerie, détournements de subventions de l’État dans la filière cotonnière… et même une tentative de putsch déjouée au dernier moment, et pour laquelle Johannès Dagnon, son commissaire aux comptes – et cousin -, est incarcéré… Un « acharnement judiciaire » que l’intéressé explique par son refus de céder aux pressions du chef de l’État. « Boni Yayi voulait que je le soutienne dans une réforme constitutionnelle qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat, accuse-t-il. Nous en avions parlé à plusieurs reprises, mais, la dernière fois, la conversation a été plus que tendue. »

Aujourd’hui installé en région parisienne, l’homme d’affaires est sous contrôle judiciaire. Pour Cotonou, il ne fait aucun doute qu’il sera extradé. « Non seulement ses complices ont avoué, mais le rapport d’analyses toxicologiques est édifiant », assure un proche du palais de la Marina. Afin de démontrer à quel point la menace était sérieuse, les autorités béninoises n’ont pas hésité à faire appel au FBI. Les enquêteurs de l’agence fédérale américaine se sont rendus à Cotonou fin novembre 2012 pour y récupérer les médicaments incriminés, avant de les expertiser dans leur laboratoire de Quantico, en Virginie.

Les résultats ont été transmis aux autorités béninoises le 16 avril, accompagnés d’un courrier de Michael A. Raynor, ambassadeur des États-Unis à Cotonou. Ce rapport daté du 29 mars – dont J.A. s’est procuré copie, et que l’ambassade américaine se refuse à commenter – est la pièce maîtresse de l’instruction béninoise, le document sur lequel repose désormais la demande d’extradition.

Les experts n’ont pas trouvé de « produits radioactifs » destinés à « achever » le président par asphyxie, contrairement à ce qu’avait déclaré Philippe Houndégnon, l’ancien commissaire central de Cotonou, lors d’une conférence de presse mémorable, le 22 octobre dernier. Mais dans les médicaments que Thomas Boni Yayi prenait quotidiennement ont été instillées des substances toxiques et dangereuses, comme l’attestent des plaquettes de gélules rafistolées avec du scotch.

Ampoules

Des traces d’un laxatif, le bisacodyl, d’un puissant hallucinogène, la psilocybine, et d’un anesthésiant, la kétamine.

Le président utilise ordinairement du Lyrica (prégabaline), un antiépileptique, du Josir LP, qui traite les inflammations de la prostate, et du Dafalgan 500, un antalgique classique. Dans plusieurs gélules des deux premiers remèdes, les scientifiques ont décelé des traces d’un laxatif, le bisacodyl. Dans le Dafalgan, ils ont découvert du psilocine (ou psilocybine), un puissant hallucinogène, dont l’usage médical est strictement encadré. Enfin, dans trois ampoules injectables retrouvées avec les médicaments incriminés, ils ont identifié un agent pouvant provoquer un blocage neuromusculaire (de l’atracurium, ou cisatracurium), un anesthésiant (de la kétamine) et un opiacé censé maximiser les effets des autres substances (le sufentanyl).

Au vu de ces résultats, l’on indique désormais dans l’entourage du président que si ces médicaments peuvent être qualifiés de « mortifères », ils ne visaient pas à le tuer. « Ils auraient entraîné des réactions incontrôlées, suffisamment étranges pour que la Cour constitutionnelle le déclare incapable d’exercer ses fonctions et le destitue », affirme un ministre proche du chef de l’État. Une « nuance » que la défense de Patrice Talon a bien l’intention d’exploiter.

« Tantôt on parle de tentative d’empoisonnement, tantôt de tentative d’assassinat, la qualification même des faits pose problème », assène le très médiatique William Bourdon, avocat de Patrice Talon. « Le dossier présenté par le Bénin est d’une approximation et d’une pauvreté incroyables, même le procureur l’a relevé », ajoute-t-il.

Car, pour la défense, rien ne dit que les aveux de Zoubérath Kora-Séké ou du Dr Ibrahim Mama Cissé n’ont pas été obtenus sous la contrainte. Dans les procès-verbaux de police, dont J.A. a eu connaissance, le médecin affirme que Talon lui a ordonné d’administrer les médicaments au chef de l’État, et qu’il avait menacé de faire exploser en vol l’avion présidentiel. Mais, selon une source proche du dossier, le prévenu n’aurait pas du tout tenu le même discours en présence de son avocat.

Instrumentalisation

Pour l’heure, la défense parisienne de Patrice Talon dénonce un règlement de comptes politique et l’instrumentalisation, à cette fin, de la justice béninoise, rappelant au passage les relations difficiles que cette institution entretient avec l’ONG Amnesty International.

Le juge d’instruction béninois doit fournir à la cour d’appel de Paris, avant le 22 mai, un maximum de pièces justifiant sa requête contre Talon et Boko. Et Me Christian Charrière-Bournazel, avocat-conseil de Thomas Boni Yayi, qui, même s’il ne peut pas intervenir dans la procédure, la surveille comme du lait sur le feu, tient à ce que les choses soient claires : « Extradition ne veut pas dire condamnation. La justice française examinera les charges et décidera en conscience. »

Mais même si la justice donne son accord, une extradition est éminemment politique. Or, de mémoire d’avocat, jamais personne n’a été extradé de la France vers le Bénin. Dans un courrier officiel joint au dossier d’instruction, Cotonou assure ne plus appliquer la peine de mort, mais la loi abolissant cette sentence – votée en 2011 – n’a toujours pas été promulguée. Et le Bénin rappelle qu’il fait partie de la liste des seize « pays sûrs » recensés par l’Office français de protection des étrangers et apatrides (Ofpra). Il est vrai que le dernier rapport de l’organisation sur le pays aurait besoin d’être actualisé. Il date de 2005, soit un an avant l’arrivée au pouvoir de Thomas Boni Yayi.

 Jeuneafrique.com par Malika Groga-Bada

Bénin : l’homme d’affaires Patrice Talon arrêté en France

décembre 6, 2012
Patrice talon a été proche du président béninois Boni Yayi. Patrice talon a été proche du président béninois Boni Yayi. © Ty/Erick Ahounou

L’homme d’affaires béninois a été interpellé, mercredi 5 décembre, par la police française à son domicile parisien. Un mandat d’arrêt international émis par la justice de son pays pour complot contre Boni Yayi pèse sur lui.

Accusé par la justice de son pays d’avoir voulu empoisonner le président du Bénin, Boni Yayi, et visé par un mandat d’arrêt international, Patrice Talon, a été interpellé chez lui, à Paris, le 5 décembre à la mi-journée, selon une source proche du dossier. L’homme d’affaires béninois a été placé sous écrou à la Préfecture de Police puis déféré au parquet, jeudi 6 décembre. La justice française va à présent devoir se prononcer sur le mandat d’arrêt international. Un accord de coopération en matière de justice lie les deux pays.

Toujours mercredi, en fin d’après midi, François Hollande et Boni Yayi se sont parlé au téléphone. Le président français a assuré son homologue béninois qu’il n’y aurait « aucune obstruction ».

Au Bénin, Patrice Talon est poursuivi pour « tentative d’assassinat » sur Boni Yayi. Le complot présumé a été déjoué, le 17 octobre, lors d’un voyage officiel du président béninois à Bruxelles. Trois personnes accusées de complicité ont été arrétées, à Cotonou, le 22 octobre. Toujours selon la justice béninoise, elles devaient remplacer un traitement antidouleur par des produits radioactifs.

Jeuneafrique.com avec par Philippe Perdrix

La sorcellerie au coeur du pouvoir : petits secrets de Palais

juillet 10, 2012
Les grands féticheurs reçoivent des clients venus de partout pour une consultation. Les grands féticheurs reçoivent des clients venus de partout pour une consultation. © AFP

Le recours aux forces de l’invisible se pratique dans la plupart des capitales subsahariennes. Tout est ensuite une question de spécificités.

Bénin : Le pays du « çakatu »

Au Bénin, terre du vaudou, l’exercice du pouvoir est très souvent marqué par un compagnonnage avec les forces occultes. Avant de rencontrer Jésus et de découvrir la Bible, l’ancien président Mathieu Kérékou a eu son marabout durant les années 1990. Au moment de son triomphe électoral en 1991, son successeur, Nicéphore Soglo, a été foudroyé par un çakatu (« mauvais sort »). « Il souffrait le martyre et avait l’impression qu’on lui plantait des aiguilles dans le corps. C’est alors que j’ai décidé d’appeler à l’aide le ministre français de la Défense, Pierre Joxe », se souvient son fils, Lehady. Avion sanitaire de l’armée française, court séjour à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce, soins intensifs… Soglo a été remis sur pied durant l’entre-deux-tours, mais c’est en balbutiant et soutenu physiquement par son épouse Rosine qu’il a prêté serment. Il lui a fallu plusieurs années pour s’en remettre.

Les médecins du Val-de-Grâce ont diagnostiqué un classique « empoisonnement », selon un haut officier français de l’époque qui a suivi ce dossier. « Mais au Bénin, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, cette attaque avait une dimension magique. Et malheur à celui qui prétendrait le contraire », explique un proche de l’ancien président béninois. Un tel épisode laisse des traces.

L’actuel chef de l’État, l’évangélique Boni Yayi, toujours prompt à invoquer Dieu dans ses discours, a « envoyé des émissaires visiter les plus hautes divinités du pays lors de son arrivée au pouvoir en 2006 », assure un fin connaisseur des us et coutumes du palais de la Marina. À vrai dire, cela n’a rien de surprenant, ni de condamnable. Et c’est éventuellement plus prudent.

« Lors de chaque élection, je sais que l’on organise pour moi des sacrifices d’animaux. Je laisse faire », reconnaît un responsable politique. Plus marquant encore, la méfiance au sein du marigot. Certains caciques auraient des pouvoirs occultes. Un nom revient régulièrement… mais il est difficile de violer le secret de la confession. « Une chose est sûre, nous dînons très rarement les uns chez les autres », résume un élu de haut rang. On comprend mieux la fragilité des alliances politiques béninoises !

Cameroun : « Infection » au fond du couloir

Janvier 2005, contre toute attente, le nouveau directeur général s’est présenté pour la passation de service. La veille, pourtant, un gros chat blanc était tombé du onzième étage du bâtiment et était reparti sans une égratignure. Une démonstration de force supposée de son prédécesseur. Quelques mois plus tôt, le responsable d’un groupe de travaux publics avait exigé de changer entièrement le mobilier de son bureau lors de sa prise de fonctions. Idem pour ce nouveau patron de la police : le « sortant » avait placé un crâne bien en évidence dans le bureau…

Circonscrits dans les années 1970 et 1980 aux zones rurales, les faits de sorcellerie, supposés ou réels, sont de plus en plus librement évoqués dans les administrations et les grandes entreprises camerounaises, où la guerre des postes fait rage. Mais cette « immunisation » des bureaux concerne également les ministères, où elle serait systématique. Ces pratiques ont aussi cours au palais d’Etoudi, selon un habitué des lieux qui cite notamment le secrétariat général de la présidence et la passation de pouvoirs entre les présidents Ahidjo et Biya.

Pour l’anthropologue François Bingono Bingono, qui se présente comme « crypto-communicologue », la sorcellerie s’est démocratisée. « Personne ne veut se laisser surprendre. Chaque fois qu’une personne est appelée à de nouvelles fonctions, elle s’entoure d’un maximum de précautions. Ne pas le faire revient à s’exposer à un risque d' »infection » par l’evu [« sorcellerie », en langue bétie, NDLR]. On part du principe que celui qui s’en va a laissé des fétiches destinés à asseoir sa propre puissance ou à le protéger », explique-t-il.

François Bingono Bingono, qui apprécie par « autodérision » d’être appelé « sorcier », a sa petite idée sur cette mode des actes de purification. « Les Africains prétendument cartésiens ont intégré des confréries, des loges maçonniques et des cercles exotériques fréquentés par les Occidentaux. Mais ils se sont vite heurtés au sectarisme de ces derniers et sont revenus aux fondamentaux pour leur quête de spiritualité. »

Côte d’Ivoire : à chacun son fétiche

Ce fut l’un des premiers gestes des forces pro-Ouattara : détruire les fétiches de Laurent Gbagbo. Les jours suivant la capture de l’ex-chef d’État et de son épouse Simone, le 11 avril, à la résidence présidentielle de Cocody, les Abidjanais ont vu les bulldozers démolir des monuments, notamment au carrefour Saint-Jean à Cocody, à L’Indénié, à Adjamé et à Yopougon-Siporex. Selon la presse nationale, les démolisseurs y ont trouvé des écritures bibliques, des statuettes, des ossements.

En Côte d’Ivoire, les croyances sont tenaces. « C’est enraciné en nous, explique le journaliste Venance Konan. Nous avons presque tous nos fétiches, mais personne n’en parle. » À commencer par les militaires. Les FRCI, mercenaires burkinabè et chasseurs dozos, qui ont aidé Alassane Ouattara à prendre le pouvoir, sont munis de multiples amulettes, bagues, talismans, grigris et coquillages. Des fétiches censés les protéger des balles et leur assurer le succès sur le champ de bataille. Durant la campagne électorale, les deux camps ont également eu recours aux rituels de sacrifice des boeufs et des poulets.

Certains politiques ne peuvent rien décider ni faire sans voir leur féticheur. Félix Houphouët-Boigny, dans les années 1950, envoyait régulièrement un de ses émissaires, Lady Sidibe, pour « consulter ». Cela arrivait notamment lorsqu’il avait une rencontre importante comme avec le général de Gaulle. Si Henri Konan Bédié ne semble pas y recourir, Laurent Gbagbo a demandé la protection mystique des féticheurs de la région du Poro, dans le nord du pays. Mais on raconte qu’en novembre 2004, après l’attaque des Sukhoi de l’armée ivoirienne sur la base militaire française de Bouaké, les vieux sont sortis et ont jeté un sort aux avions de Gbagbo. Quelques instants plus tard, le président français, Jacques Chirac, donnait l’instruction d’abattre les appareils.

Gabon : Le monde parallèle

Il a été vice-Premier ministre, président du Conseil économique et social, conseiller à la présidence… Louis-Gaston Mayila, l’insubmersible dignitaire du régime de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, a créé la surprise en posant en tenue bwitie en dernière page de L’Union, le quotidien progouvernemental. Il ne s’est jamais caché d’être un adepte de ce rite ancestral controversé, hérité des Pygmées, qui se caractérise par des incantations, de la musique et des danses très réglementées, sous l’autorité d’un nganga, maître de cérémonie et guérisseur. Cet avocat a même reconnu danser avec la photo du président Omar Bongo Ondimba.

Bwiti, vaudou, ndjobi… Ici, religions traditionnelles, sociétés secrètes et cercles initiatiques constituent un monde parallèle dont les liens avec les politiques sont à la fois complexes, étroits et souvent intéressés. Les adeptes se croisent aussi bien dans les temples maçonniques à l’entrée desquels se bouscule l’élite, qu’à la cathédrale de Libreville, où la bonne société communie le dimanche, comme si de rien n’était…

À l’approche d’une échéance électorale, les parents tremblent pour leurs enfants. Des corps mutilés sont retrouvés sur les plages de l’Estuaire, dans la forêt de Nzeng Ayong, le quartier populaire de la ville, ou sur la voie ferrée de la banlieue industrielle d’Owendo. Selon l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), 28 enfants ont été tués en 2011. Les adultes aussi sont en danger. Selon les chiffres rendus publics par cette association, créée par Jean-Elvis Ebang Ondo, dont le fils fut enlevé, tué et mutilé en mars 2005, 20 femmes et 14 hommes ont été sacrifiés l’année dernière. Entre janvier et mai de l’année en cours, l’ALCR a attribué 32 décès aux crimes rituels (10 enfants, 7 femmes, et 15 hommes).

Les organes les plus recherchés sont la langue, les yeux, les oreilles et le sexe, prélevés de préférence du vivant de la victime, à en croire le témoignage du féticheur Pierre Allogo, dans le reportage « Les Organes du pouvoir », diffusé dans l’émission L’Effet papillon de la chaîne Canal+ en avril dernier. « Plus la personne souffre, plus le bénéficiaire sera puissant », explique-t-il. L’impunité est presque garantie. Les victimes sont souvent choisies parmi les catégories les plus pauvres. Généralement, les crimes ne provoquent même pas la saisine de la justice. Lorsqu’elle est saisie, les magistrats sont piégés par l’absence de preuves.

Les croyances du Gabon sont bien souvent au centre de la vie politique. Ainsi, pour avoir prévu d’organiser un hommage au député et président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou, décédé en octobre 2011, le président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, est-il accusé par des militants de l’UPG d’avoir voulu « voler l’âme » du défunt. Des centaines de militants décident d’empêcher ce « forfait ». L’hommage des parlementaires n’a pas eu lieu.

Mali : Satan murmure à l’oreille des politiques

Pour l’état civil, il est Daouda Yattara, né vers 1982, à Markala, dans la région de Ségou. Mais pour le commun des Maliens, il est « Satan », le plus grand féticheur du pays, aussi puissant que le diable lui-même. Un sobriquet qui ne déplaît pas à Yattara, bien au contraire. Il l’a inscrit en rouge sang sur le mur d’enceinte de sa maison, gravé en lettres d’or sur sa Mercedes 500… Et pour ceux qui n’auraient pas bien compris, il répète à l’envi : « Si Dieu est en haut, moi, je suis ici ! »

Fils d’agriculteurs, ce féticheur soutient qu’il est né avec ses pouvoirs. Et que dès l’adolescence il est parti en apprentissage chez des féticheurs maliens et guinéens. Puis il s’est installé à son compte, il y a une quinzaine d’années. C’est avec une grande fierté qu’il présente son dernier trophée, un fétiche vaudou vieux d’une centaine d’années, offert par les grands prêtres de Ouidah, au Bénin.

À Sitanèbougou (« le village de Satan », en bambara), sa résidence située dans le quartier populaire de Sébénikoro, à l’ouest de Bamako, le bureau de consultation ouvre trois jours par semaine. Les visites commencent dès les premières heures de la journée.

Mais, depuis quelque temps, les compétences du féticheur se sont étendues à un domaine qu’il dit détester : la politique. « Je n’en ferai jamais, déclare-t-il. Parce que la politique, c’est le mensonge. » Il n’empêche qu’il accepte volontiers de consulter les fétiches, « quand il sent quelque chose de bien chez quelqu’un », explique Étienne Dembélé, l’un de ses assistants. Députés, chefs de parti, ministres, directeurs d’administration… Ils se dépouillent volontiers de leur titre – et de leur prestige – pour se soumettre aux exigences du sorcier. « Ils viennent de partout, ajoute Étienne Dembélé. Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Gabon, Cameroun… » « Je reçois des chefs de guerre aussi, confie Yattara. Ils viennent se préparer pour les combats. » Bagues d’invisibilité et invincibilité aux balles sont les demandes les plus fréquentes. Des « traitements » pour lesquels il vaut mieux s’installer quelque temps chez le féticheur, dont la maison d’un étage a suffisamment de place pour accueillir une quinzaine de « patients ». Sur demande des fétiches, boeufs, boucs, poulets ou chiens sont immolés au cours de cérémonies parfois spectaculaires. Demandent-ils des sacrifices humains ? « J’ai plus d’une soixantaine de fétiches, dont certains sont très vieux, élude Yattara. Et puis, ce ne sont pas des choses dont on parle au téléphone… » Hors de question non plus d’obtenir des noms. « C’est l’un des grands principes de mon métier, ne jamais livrer les secrets des gens, déclare-t-il. Ils me connaissent, je les connais, ça suffit ! »

En mars 2012 cependant, la presse sénégalaise avait largement commenté son séjour à Dakar, entre les deux tours de la présidentielle. Le féticheur, lui, se contente de dire qu’il se rend souvent dans la capitale sénégalaise, « où il compte beaucoup d’amis ».

Combien coûtent ses services ? « Rien. Il suffit de faire un don, en fonction de ses possibilités », dit-il, en précisant toutefois qu’il ne vaut mieux pas le rétribuer en deçà de ses moyens financiers. « Je peux toujours annuler mon travail… »

Pas de tarifs fixes, donc. Mais s’il suffisait d’évaluer la puissance d’un marabout à son train de vie, Daouda Yattara serait sans aucun doute le meilleur. Son parc automobile compte une demi-douzaine de voitures. Fin juin, il terminera la construction du premier étage de Sitanèbougou, sa résidence principale, tandis qu’une deuxième maison est en cours de construction quelque part à Bamako. Et bien qu’il refuse de dresser une liste complète de ses biens, Yattara avoue qu’il n’a pas à se plaindre : « Une chose est sûre : aujourd’hui, je peux vivre sans travailler jusqu’à ma mort. »

Sénégal : Maraboutisme dévoyé

Corniche ouest de Dakar, février dernier. Maodo Malick Pouye, un garçon de 6 ans, a été retrouvé égorgé, le corps lacéré, le visage défiguré. Les premiers éléments de l’enquête privilégient la thèse du sacrifice humain. La famille de la victime également. « Le corps de Maodo était méconnaissable avec un gros trou dans le dos, des traces de couteau visibles sur son visage », précise Ndèye Michel, la tante du défunt, la voix étouffée par les sanglots. La méthode est connue des initiés. D’après Oulèye Diaw, une « voyante », « les organes humains, surtout ceux des enfants, sont utilisés dans des rituels de sorcellerie ».

Pour la famille du jeune Maodo, ce n’est pas un hasard si la tragédie s’est produite dix-huit jours avant le premier tour de l’élection présidentielle du 26 février. Autre découverte macabre en mars dernier, à seulement deux semaines du second tour : un corps amputé de ses membres inférieurs et de sa main gauche laissé à l’abandon sur une plage de Guédiawaye, en banlieue de Dakar.

La recherche discrète d’organes humains pour des rituels mystiques se poursuit jusque dans les hôpitaux. « On nous demande souvent des prépuces d’enfants circoncis, du placenta, des têtes de bébés mort-nés moyennant une forte somme d’argent », confie un infirmier qui officie dans un grand hôpital de Dakar.

Le fétichisme et la sorcellerie sont à différencier du « maraboutage », très répandu au Sénégal. « On ne réclame pas d’organes humains », précise le président des jeunes marabouts du Sénégal, Sérigne Modou Bousso Dieng. « Les pratiques occultes sont interdites par l’islam et, contrairement à la sorcellerie, le maraboutage se fait sur la base du Coran », ajoute-t-il.

Jeuneafrique.com par Pascal Airault, Georges Dougueli, Malika Groga-Bada 

UA : Boni Yayi évoque l’envoi au Mali d’une force africaine sous l’égide de l’ONU

mai 30, 2012

Le chef de l’État béninois et président en exercice de l’Union africaine (UA), Thomas Boni Yayi, s’est dit favorable à ce que l’UA saisisse le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Mali et a évoqué l’envoi d’une « force africaine qui opère avec le soutien des Nations Unies ».

Le chef de l’État béninois et président en exercice de l’Union africaine (UA), Thomas Boni Yayi a répondu positivement à l’appel lancé mardi par le président français François Hollande, lors d’une conférence de presse mercredi 30 mai à Paris. « Nous proposons que l’UA renforce sa position pour que le Conseil de paix et sécurité (de l’UA) puisse saisir le Conseil de sécurité de l’ONU » concernant la situation au Mali, a-t-il dit. Le président français avait en effet souhaité mardi que les institutions africaines saisissent « le plus tôt possible (…) le Conseil de sécurité ».

Citant « l’exemple de la Somalie », Boni Yayi a évoqué l’envoi d’une « force africaine opèrant avec le soutien des Nations Unies ». « Nous pouvons aller dans cette direction », a-t-il dit. « Cette solution (militaire) doit venir après le dialogue, mais le dialogue ne doit pas trop durer  (…) Nous ne voulons pas d’un Afghanistan ouest-africain. La question de la stabilité n’est pas négociable pour nous ».

Déclaration commune

« On ne peut pas décider de dire qu’on va transformer le Mali, pays démocratique et laïc par sa tradition, en une république islamique. Avec les dernières informations que nous recevons, j’ai du mal à faire la distinction entre MNLA, Ansar Eddine et Aqmi », a relevé le président béninois.

L’UA a ainsi rejeté la « déclaration d’indépendance » des groupes contrôlant le nord du Mali dans un communiqué commun avec l’Union européenne (UE), au terme de la 5e réunion annuelle de leurs comités de politique et de sécurité (PSC), plus tôt ce mercredi à Bruxelles. L’UE et l’UA « réitèrent leur engagement à préserver l’unité et l’intégrité territoriale du Mali » et « condamnent énergiquement les violations des droits de l’Homme dans le nord du Mali par les rebelles et les groupes armés et terroristes », a ajouté le communiqué.

« Nous sommes d’accord pour accroître la pression », a également souligné Olof Skoog, qui préside le comité de l’UE, au cours d’une conférence de presse.

Jeuneafrique.com avec AFP

Coup d’État au Mali : Dioncounda Traoré pour assurer l’intérim ?

mars 28, 2012

Un transfert du pouvoir au président de l’Assemblée nationale  malienne Dioncounda Traoré est une des solutions envisagées par la Cedeao pour  mettre fin à la crise malienne, a affirmé le ministre burkinabé des Affaires  étrangères Djibril Bassolé.

Le Président de l’Assemblée nationale malienne Dioncounda Traoré pourrait assurer l’intérim du  pouvoir jusqu’aux prochaines élections, a affirmé mercredi 28 mars sur Radio  France Internationale (RFI) le ministre burkinabé des Affaires étrangères  Djibril Bassolé. Cette alternative pourrait entrer dans le cadre d’une « transition » souhaitée par la Communauté économique des États d’Afrique de  l’Ouest (Cedeao). Une transition que la Cedeao veut « conforme aux dispositions  constitutionnelles ».

« Que le président de l’Assemblée qui est l’intérimaire constitutionnel  puisse présider aux destinées du pays dans les modalités définies, arrêtées,  acceptées par la classe politique et les responsables de la junte, afin qu’au  plus tôt on puisse aboutir aux élections », est « tout à fait » possible, a-t-il  assuré.  « Si c’est la formule qui peut permettre de sortir de crise,  pourquoi pas? Et je pense que le Président Amadou Toumani Touré n’y verrait  lui-même pas d’inconvénient, lui qui a toujours souhaité la paix, la stabilité  et la démocratie », a-t-il ajouté.

« Retour à l’ordre constitutionnel normal »

Réunie en sommet extraordinaire à Abidjan, la Cedeao a  annoncé l’envoi d’une délégation de chefs d’États à Bamako. Elle devrait se rendre dans la capitale malienne jeudi 29  mars et « réclamer le retour à l’ordre constitutionnel normal, pour que les  élections au Mali puissent se tenir », a déclaré Djibril Bassolé à RFI.

La délégation sera conduite par le chef de l’État ivoirien, Alassane  Ouattara, président en exercice de l’organisation, et composée de ses homologues  du Burkina (Blaise Compaoré), du Bénin (Boni Yayi) du Liberia (Ellen Johnson  Sirleaf), du Niger (Mahamadou Issoufou) et du Nigeria (Goodluck Jonathan).

Le président burkinabè a été quant à lui nommé médiateur dans la crise malienne avec pour « mission de prendre contact avec  toutes les parties prenantes en vue d’engager un dialogue fructueux pour la  restauration de la paix dans le pays ».

Jeuneafrique.com avec AFP