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Boycott des produits français : le Maghreb aussi ?

octobre 26, 2020
Les appels au boycott des produits français se sont multipliés à la suite du discours d'Emmanuel Macron du 21 octobre 2020.

Alors que les appels au boycott des produits français se multiplient dans le monde musulman à la suite du discours du président Emmanuel Macron, le mouvement ne prend que timidement au Maghreb.

Le mouvement est parti des pays du Golfe. De Koweït et du Qatar surtout, où le 23 octobre plusieurs enseignes de grande distribution ont retiré les produits alimentaires français — fromages, confitures, etc. — de leurs étals.

En cause : le discours du président français Emmanuel Macron promettant de ne pas renoncer aux caricatures du prophète Mohammed, lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty le 21 octobre.

« Atteinte délibérée à l’islam et ses symboles »

L’Université du Qatar a également annoncé le report de la semaine culturelle française après « l’atteinte délibérée à l’islam et ses symboles ». L’Organisation de la coopération islamique a, elle, dénoncé « les propos de certains responsables français (…) susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes », quand Nayef Falah Mubarak Al-Hajraf, le secrétaire général koweïtien du Conseil de Coopération du Golfe, a pointé les « déclarations irresponsables » du président français sur « l’islam et les musulmans ».

Le ministère français des Affaires étrangères a, lui, a appelé les gouvernements des pays concernés à faire « cesser » les appels au boycott, lesquels « dénaturent les positions défendues par la France en faveur de la liberté de conscience, de la liberté d’expression, de la liberté de religion et du refus de tout appel à la haine ». Sur les réseaux sociaux, le hashtag #Boycott_France_Products a ainsi beaucoup circulé ces trois derniers jours.

AU MAGHREB, LES AUTORITÉS ONT VERTEMENT RÉAGI AUX PROPOS DE MACRON, ET À LA REPUBLICATION DES CARICATURES DU PROPHÈTE

Au Maghreb, les autorités ont également vertement réagi aux propos d’Emmanuel Macron. Ou plus précisément à la republication des caricatures en question. Le ministère marocain des Affaires étrangères a publié un court communiqué le 25 octobre dans lequel il « condamne vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l’islam et au Prophète ».

Pour le ministère, ces caricatures « reflètent l’immaturité de leurs auteurs, et réaffirme que la liberté des uns s’arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres ». Le chef du gouvernement Sâadeddine el-Othmani a lui aussi publié le communiqué sur son compte Twitter. Pour autant, rien à signaler pour l’instant du côté du boycott des produits français.

« Nos clients français sont en alerte, mais le mouvement est pour le moment limité au Moyen-Orient », explique Moncef Belkhayat, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports qui se consacre maintenant exclusivement à ses affaires, notamment comme président du groupe de communication WB Africa.

Dans plusieurs filiales marocaines de marques françaises, la consigne est « de ne pas bouger pour le moment », nous explique une cadre, « vu que le mouvement n’a pas encore pris d’ampleur ici [au royaume]. Rien ne sert de s’affoler et de communiquer maladroitement. »

« Je suis Mohammed, je ne suis pas Charlie Hebdo »

Les appels au boycott, bien sûr, circulent sur les réseaux sociaux marocains. Les sympathisants du Comité commun de défense des détenus islamistes, groupe de tendance salafiste qui avait organisé des manifestations sous le slogan « Je suis Mohammed, Je ne suis pas Charlie Hebdo » en 2015, font par exemple tourner les appels.

Boycott des cosmétiques français, à Koweït City, le 25 octobre 2020.

Au Maroc, les appels au boycott des entreprises françaises résonnent avec les événements de 2018. Un mouvement de protestation contre la vie chère lancé sur les réseaux sociaux avait incité les consommateurs à viser des marques accusées de profiter de leur situation de leaders dans leur marché pour pratiquer des prix élevés. Parmi elles, Centrale Danone, une filiale marocaine du groupe français Danone. Cette année-là, le boycott avait coûté un point de croissance au français.

En Tunisie, à part la justification de l’assassinat de Samuel Paty faite par le député radical Rached Khiari, la position sur le séparatisme adoptée par le président français Emmanuel Macron n’ont eu que peu d’écho. Mais la gronde couvait : il a suffi qu’un autre élu conservateur, Yacine Ayari, allume la mèche en proposant un boycott du sommet de la Francophonie pour qu’une grande majorité de l’opinion lui emboîte le pas et crie haro sur la France.

EL KARAMA A COMMUNIQUÉ EN CONDAMNANT « FORTEMENT LE RACISME ENVERS LES ARABES ET LES MUSULMANS »

Dans un post Facebook, l’élu de la circonscription France Nord en 2019 fustige la France qu’il accuse de « ridiculiser et de mépriser nos croyances et d’imposer des restrictions sur les diverses cultures sur son sol pour des raisons politiques et électorales, loin du respect mutuel».

La coalition islamiste El Karama a, elle, communiqué en condamnant « fortement le racisme envers les Arabes et les musulmans, qui évolue de jour en jour, et qui a atteint son paroxysme en republiant les caricatures françaises insultantes envers le Saint Prophète ».

Pays interconnectés

L’historienne Kmar Bendana dédramatise : « Ce n’est qu’une énième éruption. Alors que nos situations sont différentes, on transpose en Tunisie une problématique française. Nos pays sont interconnectés ; mondialisés avec chacun sa réalité. La crise est dans le retard des élites dans nos pays », estime-t-elle. Les chiffres imposent aussi une réalité : avec des échanges commerciaux de 7,8 milliards d’euros et une communauté de près de 800 000 Tunisiens, la Tunisie est dans une large mesure dépendante de l’Hexagone.

Pour la France, le pays est un allié stratégique dans la région qui justifie, le déblocage, lors de la visite du ministre de la Défenses, Jean-Yves Le Drian à Tunis le 22 octobre d’un plan d’aide de 300 millions d’euros et la fourniture de 500 000 euros d’équipements sanitaires pour lutter contre le Covid-19.

Pour ce qui est de l’Algérie, le Mouvement de la société pour la paix, d’obédience islamiste, a appelé, le 24 octobre « les institutions officielles algériennes, notamment la présidence, à dénoncer les déclarations de Macron et de prendre une position diplomatique, politique et économique adéquate, conformément au serment de respect envers la religion musulmane et sa gloire et dans un esprit de cohésion avec les sentiments des Algériens ». Sans être entendu pour le moment.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani et Jules Crétois

Les fans de Johnny Hallyday mobilisés pour boycotter son album

mars 20, 2018

Les fans de Johnny Hallyday mobilisés pour boycotter son album
Johnny Hallyday

« Madame attend l’argent qui va rentrer grâce à tous ceux qui vont acheter cet album », lâche Géraldine. « Moi, j’étais une fan mais je n’achèterai pas cet album », lui répond Annick. Odile, de son côté, approuve : « Idem, dégoûtée. » Il suffit de lire les premiers commentaires sous la publication d’un article lié à l’album posthume de Johnny Hallyday sur Facebook pour se faire une idée : de nombreux fans affirment ne pas vouloir l’acheter, « écoeurés » par le scandale autour du l’héritage du Taulier. Sur les comptes Instagram des aînés de Johnny, Laura Smet et David Hallyday, c’est la même rengaine. Sous leurs photos, nombreux sont les internautes qui appellent au boycott de l’ultime disque. Des comptes de soutien dédiés aux premiers enfants du rockeur ont même été créés. À demi-mot (ou pas, d’ailleurs), tous critiquent une seule et même personne : la veuve du Taulier.

C’est en effet l’épouse de Johnny, Laeticia, qui a été désignée comme directrice artistique de ce disque posthume. Elle doit ainsi superviser l’élaboration de l’album, du choix de la pochette aux enregistrements en studios réalisés avec les musiciens Maxim Nucci [qui l’a produit, supervisé et arrangé] et Yarol Poupaud, à Los Angeles et à Suresnes. Selon Jérôme Verme­lin, jour­na­liste Culture à LCI, si Laeti­cia Hally­day a été choi­sie pour cette mission, c’est parce qu’elle connais­sait les souhaits du Taulier. « Peut-être que Laeti­cia va donner des images de son inti­mité, qu’elle va super­vi­ser le package, a-t-il récemment expliqué. « C’est la preuve aussi que Johnny faisait confiance à Laeti­cia, pour la sauve­garde de son héri­tage artis­tique. »

En réalité, plus que cette nomination, c’est surtout l’affaire de l’héritage de leur Taulier qui révolte les fans. Début février, Laura Smet et David Hallyday déposaient une assignation devant la justice française afin de contester les modalités de succession de leur père Johnny Hallyday, rédigées en Californie. Ils estiment que son testament les « déshérite » – un terme contesté par Laeticia Hallyday – et demandent que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales françaisesIls ont par ailleurs saisi en référé le TGI de Nanterre dans le but de prendre connaissance du projet d’album posthume de leur père.

Lors de la première audience du 5 mars dernier, l’avocat de Laeticia Hallyday, Maître Ardavan Amir-Aslani, demandait à ce que l’on « mette fin à la campagne médiatique orchestrée par David et Laura qui dénigrent sa cliente. » Et de poursuivre, selon France Inter : « Vous voulez asphyxier ma cliente, la priver des revenus que cet album pourrait lui rapporter. » Trop, c’est trop pour de nombreux admirateurs de la famille Hallyday. Impossible, pour eux, d’« enrichir » de quelque manière que ce soit Laeticia Hallyday en laissant de côté David et Laura.  Jeudi dernier, le tribunal a finalement décidé de renvoyer l’affaire au vendredi 30 mars à 14 heures, acceptant la requête des aînés. Reste à savoir si les premiers enfants de Johnny auront le droit de regard qu’ils attendent tant sur cet album.

Femmeactuelle.fr

Égypte: des personnalités appellent au boycott de la présisentielle

janvier 28, 2018

Des signatures en faveur de la candidature du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour un deuxième mandat, le 24 janvier 2018 / © AFP / MOHAMED EL-SHAHED

Cinq personnalités égyptiennes ont appelé dimanche au boycott de la présidentielle prévue en mars pour laquelle le chef de l’Etat sortant Abdel Fattah al-Sissi est candidat à sa propre succession, accusant le régime « d’empêcher toute compétition loyale ».

M. Sissi, au pouvoir depuis 2014, est actuellement le seul candidat officiellement en lice pour l’élection dont le premier tour est prévu entre les 26 et 28 mars. Les aspirants à la présidence ont jusqu’à lundi pour déposer leur candidature.

L’appel de ces personnalités a été lancé alors que la course à la présidentielle, où M. Sissi part largement favori, a vu depuis quelques semaines plusieurs prétendants écartés par les autorités. D’autres se sont dits découragés, dénonçant des pressions sur leurs partisans.

Les signataires condamnent « toutes les mesures administratives et sécuritaires prises par le régime actuel pour empêcher toute compétition loyale lors de la prochaine élection » présidentielle.

Le texte, signé entre autres par deux anciens candidats à la présidentielle de 2012, Mohamed Anouar El-Sadate, le neveu de l’ancien président Sadate, et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ancien dirigeant des Frères musulmans, appelle « notre grand peuple à boycotter totalement cette élection ».

Il dénonce aussi « le climat de peur » ayant accompagné le processus électoral ainsi qu' »un calendrier électoral ne donnant pas aux candidats une réelle chance de se présenter ».

Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité de contrôle des comptes publics et grand pourfendeur de la corruption, a aussi signé le texte. Démis de ses fonctions en 2016 par le président Sissi, il était le responsable de campagne d’un candidat récemment écarté de la présidentielle, l’ex-chef d’Etat-major Sami Anan.

Il a été blessé samedi à l’arme blanche au Caire, son entourage évoquant un « motif politique » pour cette « attaque ». Sami Anan a été écarté de la présidentielle et selon des membres de sa campagne, ni sa famille, ni ses avocats n’ont pu le joindre depuis sa comparution mardi devant un procureur militaire.

Le texte appelant au boycott a également été signé par Hazem Hosni, professeur de sciences politiques à l’université du Caire et Essam Heggy, un éminent scientifique égyptien.

Mercredi, l’avocat défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali avait annoncé qu’il renonçait à se présenter à la présidentielle de mars.

D’autres adversaires potentiels ont été ces dernières semaines écartés ou découragés comme l’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq.

Romandie.com avec(©AFP / 28 janvier 2018 21h50)

États-Unis: Trump plaide contre le racisme à une inauguration boycottée par des personnalités noires

décembre 10, 2017

Le président américain Donald Trump lors de l’inauguration d’un musée des droits civiques à Jackson (Mississippi, sud), le 9 décembre 2017. © Susan Walsh/AP/SIPA

Donald Trump a plaidé samedi contre le racisme et pour l’égalité des chances lors de l’inauguration d’un musée des droits civiques à Jackson (Mississippi, sud), événement qui avait été boycotté par plusieurs personnalités noires, dont le maire.

« Nous voulons que notre pays soit un endroit où chaque enfant, quelles que soient ses origines, puisse grandir sans peur, sans connaître la haine et entouré d’amour, d’opportunités et d’espoir », a déclaré le président, après avoir visité le tout nouveau musée des droits civiques du Mississippi.

Kenya: l’opposition appelle ses partisans à « rester à l’écart » du scrutin de samedi

octobre 27, 2017

Nairobi – L’opposition kényane a appelé vendredi ses partisans à « rester à l’écart » du scrutin organisé samedi dans quatre comtés de l’ouest du pays, où l’élection présidentielle n’a pu avoir lieu jeudi en raison des violences, pour éviter de mettre leur vie en danger.

« La première chose que nous voulons dire à nos partisans maintenant, c’est que nous voulons être sûrs qu’ils ne seront pas blessés lors de la répétition forcée de l’élection (samedi) », a déclaré l’un des leaders de l’opposition, Musalia Mudavadi, lors d’une conférence de presse.

« Nous leur disons de rester à l’écart, car ils pourraient marcher vers un piège dans lequel ils seraient blessés. C’est notre priorité »..

Malgré les appels à la retenue des deux camps, des affrontements violents avec la police ont eu lieu jeudi dans de nombreux bastions de l’opposition, où les frustrations et le sentiment de marginalisation ont été exacerbés depuis des années.

Dans quatre des 47 comtés du pays (Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya), tous acquis à l’opposition, l’élection a été reportée à samedi par la Commission électorale (IEBC).

En raison des violences, la plupart des bureaux de vote y sont restés fermés jeudi, le matériel électoral n’ayant pu être acheminé et les agents électoraux craignant pour leur sécurité.

Depuis deux jours, au moins six personnes ont été tuées par balle et des dizaines blessées dans des bidonvilles de Nairobi et l’ouest du pays, selon des sources hospitalière et policière.

Au moins 46 personnes au total ont été tuées depuis le scrutin présidentiel du 8 août, annulé par la justice, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police.

La coalition d’opposition Nasa s’est félicitée que ses appels au boycottage aient été entendus. Le taux de participation est estimé à moins de 35% des 19,6 millions d’électeurs sur plus de 90% des circonscriptions dépouillées, selon l’IEBC.

« Le boycottage a montré que les prétendus chiffres et pourcentages avancés tout du long par (le parti au pouvoir) Jubilee et (le président) Uhuru Kenyatta étaient frauduleux », a dit M. Mudavadi. « Uhuru a perdu les élections en août. Il a encore perdu cette parodie d’élection, lors de laquelle il concourait en fait contre lui-même ».

Le scrutin de jeudi était organisé après l’annulation le 1er septembre par la Cour suprême de l’élection du 8 août, à l’issue de laquelle M. Kenyatta avait été proclamé vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à M. Odinga.

« Nous appelons l’IEBC à annuler ce scrutin forcé. La motivation est clairement malveillante et néfaste et le processus entier est une mascarade », a martelé M. Mudavadi.

Romandie.com avec(©AFP / 27 octobre 2017 15h22)                                           

Kenya: violences, faible participation…la présidentielle accumule les ratés

octobre 26, 2017

Des Kényans attendent pour voter lors de la présidentielle, le 26 octobre 2017 à Kiambu / © AFP / SIMON MAINA

Boycott de l’opposition, participation en berne, au moins quatre morts dans des heurts avec la police, report du scrutin à samedi dans l’ouest: l’élection présidentielle jeudi au Kenya a connu une accumulation de ratés qui laisse augurer des lendemains difficiles.

Convoquée après une première présidentielle annulée et au terme d’une crise de deux mois qui a divisé la Nation, cette élection devrait voir le président sortant Uhuru Kenyatta, 56 ans, être largement réélu, en raison du boycott de son principal opposant, Raila Odinga, 72 ans.

Mais pour le fils de Jomo Kenyatta, le père de l’indépendance, cette réélection promise apparaît comme une victoire à la Pyrrhus. Le leader de l’ethnie kikuyu, la plus nombreuse et influente du pays, a d’ores-et-déjà perdu son pari.

Après avoir tout fait pour éviter le report de l’élection souhaité par l’opposition, il comptait sur une large mobilisation des électeurs pour se redonner un peu de légitimité démocratique. Mais lassés de l’inconséquence de leurs dirigeants, ceux-ci ont massivement boudé les urnes.

La participation était estimée à 17h00 (14H00 GMT) à 48%, en forte baisse par rapport aux 79% du scrutin présidentiel du 8 août, invalidé par la justice pour « irrégularités », a annoncé en soirée le président de la Commission électorale (IEBC), Wafula Chebukati.

M. Kenyatta, dont la réélection attendue promet d’être soumise à une multitude de recours en justice, ne semble pas avoir été capable de convaincre au-delà de ses électeurs du premier scrutin.

Quelque 19,6 millions d’inscrits étaient en théorie attendus dans les bureaux de vote. Mais les files d’attente sont restées bien maigres, dans un contraste saisissant avec l’effervescence qui avait marqué les élections générales du 8 août.

Surtout, ce nouveau scrutin, marqué par des violences dans les bastions de l’opposition entre certains de ses partisans, qui ont tenté de bloquer l’accès aux bureaux de vote, et la police, a laissé apparaître un pays profondément fracturé.

– ‘Ils nous tirent dessus’ –

Au moins quatre personnes ont été tuées par balle et des dizaines d’autres blessées, selon des sources policière et hospitalière. Trois hommes sont morts dans le bidonville de Mathare à Nairobi, et les villes de Kisumu et Homa Bay, dans l’ouest. La police a précisé en soirée qu’une autre personne avait succombé à une blessure à une jambe à Kisumu.

Au moins 87% des 40.883 bureaux de vote ont ouvert, selon le chef de l’IEBC. Mais dans l’ouest, la plupart sont restés fermés, le matériel électoral n’ayant pu être acheminé et les agents électoraux craignant pour leur sécurité.

Cette situation a incité la Commission électorale à reporter le scrutin à samedi dans quatre des 47 comtés du pays (Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya), tous situés dans l’ouest et majoritairement peuplés par l’ethnie luo de M.Odinga.

Les mêmes difficultés risquent toutefois de se répéter samedi. « Je déclare une semaine de deuil et nous ne participerons pas à une élection si nous sommes en deuil », a ainsi lancé le gouverneur du comté de Kisumu, Anyang’ Nyong’o.

M. Odinga avait appelé ses partisans à rester « chez eux ». Mais tous n’ont pas respecté cette consigne. A Kisumu, les manifestants ont érigé très tôt des barricades, où ils faisaient brûler des pneus. En fin d’après-midi, la ville et ses alentours étaient quadrillés de dizaines de barrages.

La police a fait un usage régulier de gaz lacrymogène et parfois tiré en l’air pour disperser ces groupes. Les mêmes scènes se sont répétées à Siaya et Homa Bay, et dans des bidonvilles de Nairobi, Kibera et Mathare.

« C’est fou, ils nous tirent dessus. Nous manifestons et ils nous tirent dessus. De quel genre de pays s’agit-il? », a déclaré à l’AFP Samuel Okot, 20 ans, venu dans un hôpital de Kisumu avec son ami Joseph Ouma, blessé par balle à un genou.

– ‘Mouvement de résistance’ –

Le calme a régné dans le reste du pays, placé sous très haute sécurité après des semaines de climat politique délétère. Au moins 44 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression des manifestations par la police.

Ce nouveau scrutin était organisé après l’annulation le 1er septembre par la Cour suprême de l’élection du 8 août, à l’issue de laquelle M. Kenyatta avait été proclamé vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à M. Odinga.

La Cour avait justifié cette décision – une première en Afrique – par des irrégularités dans la transmission des résultats, faisant peser la responsabilité de ce scrutin « ni transparent, ni vérifiable » sur l’IEBC.

Galvanisé par ce jugement, M. Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), a fait pression pour obtenir une réforme de cette Commission. Mais si l’IEBC a entrepris quelques timides changements, l’opposition estime qu’elle reste acquise au pouvoir.

M. Chebukati avait lui-même accrédité cette idée la semaine passée en admettant qu’il ne pensait pas l’IEBC en mesure de garantir un scrutin crédible.

Dénonçant la « dictature » qui s’est abattue sur le Kenya, Raila Odinga avait appelé de ses voeux mercredi la création d’un « Mouvement national de résistance » contre « l’autorité illégitime du gouvernement ». Ce jour d’élection pourrait avoir marqué le lancement de ce mouvement.

Cette crise, la pire depuis les violences politico-ethniques de 2007-2008 (au moins 1.100 morts), a remis en lumière les profondes divisions sociales, géographiques et ethniques qui traversent le Kenya et ses 48 millions d’habitants.

Romandie.com avec(©AFP / 26 octobre 2017 22h19)

Kenya: incertitude à deux jours d’une élection boycottée par l’opposition

octobre 24, 2017

Le président kenyan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto arrivent à un meeting électoral le 23 octobre 017 à Nairobi / © AFP / SIMON MAINA

Les Kényans sont à nouveau appelés aux urnes jeudi pour une présidentielle à hauts risques, en raison du boycott annoncé par l’opposition et de l’organisation dans la hâte du scrutin après l’invalidation en justice de la réélection du chef de l’Etat Uhuru Kenyatta.

Dans un climat politique délétère, marqué par de nombreuses manifestations de l’opposition implacablement réprimées par la police, la Commission électorale (IEBC) assure être prête d’un point de vue technique et logistique, après avoir été accablée par la Cour suprême pour sa gestion du scrutin invalidé.

Mais son président Wafula Chebukati, de plus en plus isolé au sein de la commission, a publiquement émis des doutes sur sa capacité à garantir la crédibilité du scrutin.

Parallèlement, les appels se multiplient en faveur d’un report de l’élection au-delà de la date limite du 31 octobre, prévue par la Constitution. Mardi, la Cour suprême a convoqué en urgence une audience mercredi matin, après avoir été saisie par trois militants des droits de l’homme qui souhaitent un report pouvant aller jusqu’à 90 jours.

Cette période d’incertitude et de tension, qui affecte durement l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est, avait paradoxalement débuté par une décision historique de cette même Cour suprême, le 1er septembre. Saisie par l’opposition, elle évoque alors des irrégularités dans la transmission des résultats et invalide contre toute attente la présidentielle du 8 août, une première en Afrique.

Le jugement est salué comme une opportunité pour les politiciens kényans de renforcer la démocratie, mais ces derniers n’auront finalement redoublé d’efforts que dans leurs invectives, faisant sonner bien creux leurs appels à la paix.

– Au moins 40 morts –

L’IEBC a depuis entrepris certaines réformes, mais l’opposition estime que l’institution est toujours partiale et majoritairement acquise au parti au pouvoir. Dans ces conditions, l’opposant Raila Odinga, 72 ans, a annoncé le 10 octobre son retrait de l’élection, sans pour autant le formaliser.

L’opposition a depuis envoyé des messages contradictoires sur la marche à suivre le jour du scrutin, qu’elle a promis de communiquer en temps utile à ses partisans.

En attendant, elle a organisé de nouvelles manifestations mardi, malgré une interdiction du ministre de l’Intérieur.

A Kisumu, un des bastions de M. Odinga, quelque 2.000 manifestants ont défilé dans le centre-ville avant que n’éclatent des échauffourées avec la police dans le principal bidonville de la cité. A Nairobi, quelques centaines de personnes ont été dispersées au gaz lacrymogène.

Au moins 40 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police dans des bastions de l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’homme.

Après s’en être pris verbalement aux juges de la Cour suprême, qualifiés d' »escrocs », Uhuru Kenyatta, 55 ans, n’a lui cessé de répéter que le scrutin devait avoir lieu le 26.

Son gouvernement a également entrepris d’amender la loi électorale dans l’urgence, officiellement pour corriger les erreurs évoquées par la Cour suprême. Mais l’opposition estime que les amendements offrent de nombreuses possibilités pour truquer l’élection.

Le texte, adopté par le parlement, n’a pas encore été signé par le président Kenyatta, enjoint par la communauté internationale de s’en abstenir.

– ‘Avide de pouvoir’ –

Mardi, le quotidien Daily Nation a une nouvelle fois appelé les responsables politiques « à la raison ». « Le Kenya est un acteur crucial du commerce régional et un membre respecté de la communauté des nations, et cela ne doit pas être souillé par des politiciens avides de pouvoir », a prié le journal dans son éditorial.

Lundi, vingt ambassadeurs occidentaux avaient eux parlé d’une voix pour dénoncer la « détérioration de l’environnement politique » kényan.

Car dans un pays où le vote se joue plus sur des sentiments d’appartenance ethnique et géographique que sur des programmes, cette crise politique a une nouvelle fois mis en lumière les profondes divisions sociales, géographiques et ethniques qui traversent le Kenya et ses quelque 48 millions d’habitants.

M. Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), plaide pour l’organisation d’un tout nouveau processus électoral. Selon lui, l’élection de jeudi se résumera à un « sondage d’opinion » au sein du parti au pouvoir.

Le centre d’analyse International Crisis Group (ICG) estime lui qu’un report « aiderait à éviter une crise au Kenya », dix ans après les pires violences post-électorales de l’histoire du pays (1.100 morts). « Les institutions et les dirigeants politiques devraient envisager un court report, et de son côté, Odinga devrait s’engager à participer », dit-il.

Romandie.com avec(©AFP / 24 octobre 2017 19h34)                

États-Unis/Passager expulsé: le PDG d’United Airlines ne démissionnera pas

avril 12, 2017

 

Boycott d’United Airlines suite à l’expulsion musclée d’un passager: le PDG, OScar Munoz, ne démissionnera pas / © AFP / Joshua LOTT

Le PDG d’United Airlines, Oscar Munoz, a déclaré mercredi qu’il ne démissionnera pas alors que la compagnie aérienne fait face à des appels au boycott pour l’expulsion musclée d’un passager d’un de ses avions.

« Certains ont appelé à votre démission. Est-ce une option que vous avez envisagée? », a-t-on demandé à M. Munoz lors d’un entretien sur la chaîne de télévision américaine ABC.

« Non », a-t-il répondu. « J’ai été embauché pour améliorer les performances d’United, nous sommes en train de le faire et c’est ce que je continuerai à faire », a-t-il affirmé. M. Munoz avait pris les commandes d’United en septembre 2015 à la suite du départ inattendu de son prédécesseur, ébranlé par une enquête sur des soupçons de conflits d’intérêts avec l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey (est).

La communication de M. Munoz, qui avait pourtant reçu en mars le prix du « meilleur communicant » 2016 décerné par une association, a contribué à envenimer l’affaire.

Après l’apparition des premières vidéos de l’incident, survenu dimanche, M. Munoz avait fait le choix de ne pas s’excuser auprès du passager, le qualifiant de « perturbateur et d’agressif » dans un courriel adressé aux salariés d’United.

Face au tollé et au plongeon de l’action en Bourse mardi, il a fait marche arrière pour finalement s’excuser. Le passager, David Dao, un Américain d’origine vietnamienne, s’est depuis attaché les services d’un cabinet d’avocats de Chicago (nord).

Oscar Munoz a également annoncé au cours de l’interview qu’United ne ferait plus appel à la police pour expulser des passagers ayant « acheté leur billet (ou) déjà assis » dans l’avion. « Nous ne le ferons plus », a-t-il promis.

Il a également réitéré ses excuses à M. Dao et à sa famille pour cet épisode « honteux et humiliant ». « Ca n’arrivera plus jamais dans un vol United Airlines. C’est mon postulat et c’est ma promesse », a-t-il assuré.

Si son image a souffert de l’incident aux Etats-Unis, United Airlines risque également gros sur le plan financier, en l’occurrence en Chine, pays où l’événement a suscité les réactions les plus virulentes. Elle y est la première compagnie aérienne américaine: elle assure 20% des vols entre la Chine et les Etats-Unis, soit 100 vols par semaine, selon la chaîne de télévision CNBC.

Romandie.com avec(©AFP / 12 avril 2017 15h28)

Côte d’Ivoire: un quotidien pro-Gbagbo suspendu pour un appel au boycott de la présidentielle

octobre 22, 2015

Abidjan – L’organe de régulation de la presse ivoirienne a suspendu, pour trois parutions, le journal Le Temps, un quotidien pro-Gbagbo accusé d’avoir publié un appel au boycott de la présidentielle de dimanche, a annoncé jeudi son directeur de publication.

Le Conseil national de la presse (CNP) décide (…) de la suspension du quotidien ‘Le Temps’ pour une période de trois jours, souligne un communiqué transmis à l’AFP.

Le CNP reproche au journal d’avoir publié mercredi en quatrième de couverture une affiche de l’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, sur laquelle on pouvait lire notamment: L’heure est arrivée, Osons dire non aux élections truquées, et une liste de griefs, parmi lesquels: Commission électorale inféodée ou Médias de service public caporalisés.

M. Koulibaly, un ténor de l’opposition au président sortant Alassane Ouattara, s’est retiré de la course à la présidentielle, quelques jours avant le démarrage de la campagne électorale qui s’achève vendredi prochain.

Le président Ouattara est le grand favori du scrutin de dimanche. Le principal adversaire du président sortant devrait être Pascal Affi N’Guessan qui a été investi par le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ex-président Laurent Gbagbo.

Une élection apaisée et crédible est jugée fondamentale pour stabiliser le pays et tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur M. Gbagbo. Ce dernier attend son jugement par la Cour pénale internationale (CPI).

Cette affiche électorale est en effet un appel au boycott de l’élection présidentielle du 25 octobre, accuse le CNP qui y voit une atteinte à la cohésion sociale et à l’ordre public.

Nous ne sommes pas surpris par cette décision, parce que nous étions dans le viseur du CNP, a réagi Yacouba Gbané, le directeur de publication du Temps, dénonçant un harcèlement.

Le Temps ne paraissant pas le dimanche, la nouvelle parution du quotidien aura lieu lundi, au lendemain du premier tour de la présidentielle.

La presse ivoirienne est connue pour ses partis pris très marqués et son ton souvent virulent, qui en ont fait une caisse de résonance essentielle pendant la longue décennie de crise politico-militaire qu’a traversée la Côte d’Ivoire depuis la fin des années 1990.

Romandie.com avec(©AFP / 22 octobre 2015 15h18)

Burundi: l’opposition appelle au boycott du scrutin présidentiel

juillet 20, 2015

L’opposition burundaise a appelé une nouvelle fois lundi les électeurs à boycotter le scrutin présidentiel de ce mardi. Il risque, selon elle, d’aboutir à un durcissement du régime en place.

Le pays traverse une violente crise depuis que le président actuel, Pierre Nkurunziza, a annoncé en avril qu’il comptait briguer un troisième mandat. Cette décision, que ses opposants jugent contraire à la Constitution, a déclenché des semaines de contestation et abouti à la mort de plusieurs dizaines de manifestants ainsi qu’à un coup d’Etat avorté au mois de mai.

Le chef de l’Etat s’abrite derrière une décision de justice pour affirmer qu’il peut bien présenter sa candidature.

Charles Nditije, chef de file du parti d’opposition Uprona, a exhorté la communauté internationale à ne pas reconnaître le résultat de cette élection. Pierre Nkurunziza est seul en course depuis le retrait de ses adversaires.

« J’appelle les citoyens burundais à ne pas se rendre aux urnes ce 21 juillet pour ce scrutin qui n’est pas démocratique », a dit ce leader de l’opposition. Un porte-parole de l’Union africaine, Jacob Enoh Eben, a fait savoir lundi que l’organisation ne dépêcherait pas d’observateurs pour veiller au bon déroulement du vote dans la mesure où, dit-il, « les conditions ne permettent pas d’élections crédibles, transparentes et libres ».

Crainte de guerre civile
Les pourparlers entre gouvernement et opposition n’ont donné quasiment aucun résultat. Les dernières discussions ont même été suspendues dimanche, en l’absence de représentants du pouvoir autour de la table.

Des diplomates en poste dans le pays craignent que la crise actuelle ne dégénère en guerre civile. Cette perspective est d’autant plus redoutée dans cette région qu’elle réveille le souvenir du génocide au Rwanda, qui avait fait 800’000 morts en 1994.

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