Frédéric Mitterrand, qui affectionne les destins glamour ou royaux, livre un portrait énamouré de l’acteur, sex symbol de Hollywood s’il en est.

Ce spécialiste reconnu des princesses et des destins tragiques nous avait dissimulé sa passion secrète : Brad Pitt. L’écrivain et ancien ministre de la Culture, passionné de cinéma, consacre son nouveau livre à la star américaine la plus cool du monde. Parce qu’il l’aime, pour se faire plaisir, Frédéric Mitterrand, 75 ans, a épluché tous les articles afin de comprendre l’essence du beau blond énigmatique. Il détaille ses longs débuts de petite vedette de la télévision, le choc physique que fut pour lui Thelma et Louise, déterre d’anciennes amourettes.

Pourquoi une telle déclaration, Frédéric ? « J’ai pensé à mon meilleur copain, mort quand j’avais 18 ans. Il me faisait songer à Brad Pitt. Je vis dans le culte du « vrai garçon », un homme pas « pédé » mais « gay friendly », qui serait doté de sensibilité, d’intelligence, avec un côté aventureux… Brad, je suis sûr qu’il est un vrai garçon. » L’écriture est rapide, faite d’élans et de piques, drôles quand, sous sa plume, George Michael incarne un « loukoum chantant », ou douteuses lorsqu’il n’évite pas le jeu de mot graveleux sur les attributs du brave… Pitt. Cet acteur, son fantasme, il le défend absolument. Les sérieux soucis de Brad, accusé par son ex-femme d’avoir frappé un de ses enfants ? Ils suscitent chez l’auteur l’envie de s’en prendre à Angelina Jolie, cette « mante religieuse ». On n’écorne pas le mythe ! D’autant que, Fred le certifie, Brad est un animal triste. « Entre dépressifs on se reconnaît, vous savez ! » Mitterrand a rôdé du côté de Miraval, le domaine de Provence ou Brad cultive son jardin et du vin rosé. Chou blanc, il n’a pas aperçu la bête. Mais est-il nécessaire de chercher au-delà de cette beauté envoûtante ? Mitterrand l’assure, définitif : « Brad Pitt n’a rien à cacher. » Vraiment ?
« Brad », de Frédéric Mitterrand (XO, 336 p., 20,90 €).
« Brad » de Frédéric Mitterrand
« J’ai écrit un livre sur Brad Pitt parce que je l’aime. C’est un vrai garçon : sexy, fort, aventureux, et je suis sûr qu’il me protégerait si j’avais besoin de lui. Car il a aussi les fragilités des hommes véritables qui savent à quel point la vie est difficile. »
« Je ne le connais pas, il ne me connaît pas, mais peut-être s’arrêtera-t-il sur cette bouteille à la mer en découvrant qu’il a un ami quelque part en France qui l’aime, l’admire et le comprend. »
« Angelina le récupère comme une maîtresse d’école avec un enfant désobéissant et penaud. Il a l’impression de ne plus avoir de prise sur quoi que ce soit. Réconciliations éphémères, le mariage à Miraval, voulu et mis en scène par Brad, devait donner le signal d’un apaisement durable, mais c’est l’arrangement du déni et de l’indifférence, et le nouveau départ double le cap de la désespérance. Brad replonge dans l’alcool, la maîtresse d’école est devenue Louise Fletcher dans Vol au dessus d’un nid de coucou. »
« Son physique, son charme, et sa candeur attirent évidemment les gays, et il est même assez flatté d’être pour eux un objet de fantasmes érotiques. »
Avec Le Point