Le caporal Cédric Charenton, qui appartenait au 1er Régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers (Ariège), a été « mortellement touché par un tir ennemi » lors d’un assaut contre une position djihadiste dans l’Adrar des Ifoghas, massif montagneux du Nord-Est, a précisé dimanche le ministère de la Défense.
La mort du militaire avait été annoncée auparavant par la présidence de la République et Matignon qui ont fait part de leur tristesse.
Cédric Charenton était engagé depuis le 25 janvier sur le territoire malien.
Il a été tué par un tireur samedi « vers 18h00 alors que sa section montait à l’assaut d’une position ennemie au cœur du sanctuaire des terroristes », a indiqué le ministère de la Défense.
Sur son compte Twitter, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, parle d' »un des combats les plus violents que nous ayons menés sur le territoire malien ».
Au cours de l’opération de samedi, qui visait selon l’état-major français « à fouiller des cavités et des galeries », l’armée française, appuyée par des avions de chasse et des hélicoptères de combat, a mené plusieurs assauts contre « des éléments terroristes ».
« Une quinzaine de terroristes » ont été tués lors de l’opération, a dit dimanche le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major, lors d’un point de presse.
L’opération s’est déroulée dans la vallée d’Ametetai, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tessalit, là où les forces tchadiennes, engagées aux côtés des Français, affirment avoir tué samedi le chef islamiste Mokhtar Belmokhtar, ce que les autorités françaises ne confirmaient toujours pas dimanche, tout comme la mort d’Abdelhamid Abou Zeïd, un autre chef islamiste.
« UN ADVERSAIRE FANATISÉ »
Trois pick-ups ont été détruits, d’importants stocks de munitions et plusieurs armes lourdes ont été saisis à cette occasion, a précisé Thierry Burkhard.
« Tout indique » que les djihadistes présents dans cette zone appartiennent à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a-t-il dit.
« On a face à nous un adversaire qui est fanatisé, qui défend fermement les positions sur lesquelles nous sommes obligés de successivement donner l’assaut », a-t-il expliqué. « Il combat sans esprit de recul ».
« Dans cette zone, les djihadistes sont équipés d’armements légers d’infanterie – Kalachnikov, fusils mitrailleurs, lance-roquettes, lance-grenades – mais ils disposent également d’armements lourds – mortiers, mitrailleuses, explosifs » et mines artisanales, a-t-il expliqué.
Environ 1.200 soldats français sont engagés dans l’Adrar des Ifoghas ainsi que 800 soldats tchadiens.
La totalité ou une partie des otages enlevés au Sahel seraient détenus dans cette zone.
Le ministère français des Affaires étrangères a catégoriquement démenti que les autorités françaises aient l’intention de demander des éléments d’ADN aux proches des otages français, comme l’affirme Le Point.fr
« Nous n’avons jamais fait une telle demande, c’est absolument faux », a dit dimanche un porte-parole à Reuters.
Deux autres militaires français ont été tués depuis le début de l’intervention au Mali : un pilote d’hélicoptère le premier jour de l’intervention et un sous-officier le 19 février.
« Dans ces circonstances particulièrement tragiques, le Premier ministre tient à affirmer que la France est déterminée à tenir ses engagements et à poursuivre ses actions aux côtés du peuple malien et des contingents africains », souligne Matignon dans un communiqué.
Le soutien des Français à l’intervention militaire au Mali s’érode, cédant 13 points en trois semaines, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié samedi.
Quatre mille soldats français sont engagés au Mali.
Reuters