L’ancien chef du gouvernement, démis de ses fonctions le 7 septembre 2022, était recherché par la justice burundaise et plusieurs perquisitions avaient été menées sans parvenir à le localiser. Les autorités n’ont pas communiqué sur les raisons de cette opération.
Il y a quelques mois encore très puissant Premier ministre, Alain-Guillaume Bunyoni, recherché depuis plusieurs jours par la justice sans que les autorités ne communiquent sur les raisons, a été arrêté, ont annoncé le 22 avril la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) et un haut responsable sécuritaire.
La CNIDH a affirmé dans un tweet avoir effectué « une visite pour s’entretenir avec le général Alain-Guillaume Bunyoni. Il se porte bien. Il n’a subi aucun acte de torture ou tout autre abus, depuis son arrestation ».
Le ministre de l’Intérieur du Burundi, Martin Niteretse, avait annoncé le 19 avril lors d’une conférence de presse que l’ancien chef du gouvernement était recherché par la justice et que plusieurs perquisitions avaient été menées sans parvenir à le localiser, affirmant ignorer les raisons de ces opérations. « En réalité, le général Bunyoni a été arrêté très rapidement par le Service national de renseignement », a déclaré un haut responsable sécuritaire, qui a requis l’anonymat.
Numéro deux du pays
Alain-Guillaume Bunyoni était de longue date considéré comme le véritable numéro deux du régime depuis la crise politique de 2015 et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir.
Alors qu’il occupait la primature depuis juin 2020, il a été démis de ses fonctions le 7 septembre par le président Evariste Ndayishimiye et remplacé par le ministre de l’Intérieur Gervais Ndirakobuca. Cinq jours plus tôt, le chef de l’État avait dénoncé dans un discours des velléités de « coup d’État » de la part de ceux qui se croient « tout-puissants » et tentent de « saboter » son action.
Les dirigeants des pays de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) sont réunis ce samedi en sommet extraordinaire à Bujumbura pour discuter de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC.
Le président Tshisekedi a été convié à cette réunion organisée par le Burundi, qui préside actuellement l’EAC, avait indiqué un peu plus tôt une source diplomatique. Les chefs d’État de plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Est sont réunis en sommet extraordinaire à Bujumbura pour discuter de la situation sécuritaire en RDC. Cette réunion intervient en pleine recrudescence des violences dans l’est du pays.
Feuille de route pour la paix
Dans la province congolaise du Nord-Kivu, la rébellion du M23, que Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir, s’est emparée de larges territoires riches en minerais, et elle continue d’avancer malgré une feuille de route pour la paix conclue à Luanda, en Angola, en juillet 2022. Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour faire taire les armes et apaiser les tensions, en vain jusqu’à présent. « Les discussions devraient se concentrer sur l’évaluation de la feuille de route de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif des troupes du M23/RDF (Forces de défense rwandaises) des zones occupées avant le 15 janvier », a déclaré samedi la présidence congolaise.
« Les troupes terroristes du M23 n’ont jamais quitté ces zones, au contraire le M23 et ses alliés ont élargi leurs zones d’occupation », a-t-elle ajouté. Si la RDC accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU et les pays occidentaux, Kigali s’en défend. Il s’agit de « parvenir à des décisions qui amélioreront la situation sécuritaire et faciliteront le rétablissement de la paix dans l’est de la RDC », a déclaré sur Twitter l’actuel président de l’EAC, le président burundais Évariste Ndayishimiye.
Outre les présidents burundais et congolais, participent au sommet les chefs d’État rwandais Paul Kagame, kényan William Ruto, ougandais Yoweri Museveni et tanzanienne Samia Suluhu Hassan. Cette rencontre est convoquée alors qu’une vive tension persiste entre la RDC et le Rwanda, et se tient peu après la visite du pape François à Kinshasa, où il a condamné les « cruelles atrocités » perpétrées dans l’est de la RDC. De nombreux groupes armés y sévissent depuis des décennies, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990-2000.
« Clarification urgente »
Pour lutter contre ces groupes, l’EAC a créé en 2022 une force régionale devant comprendre des militaires kényans – arrivés à Goma à partir de novembre –, ougandais, burundais et sud-soudanais. Le mini-sommet réuni le 23 novembre à Luanda lui a confié la mission de « faire usage de la force » contre les rebelles du M23 s’ils refusaient de se retirer des zones occupées, ce qu’elle n’a pas encore fait. À Bujumbura, le président Tshisekedi « entend clarifier le mandat de la force régionale », a déclaré samedi la présidence congolaise.
À la demande de Kinshasa, cette force ne comprend pas de troupes rwandaises, mais quelques officiers rwandais étaient toutefois présents à son quartier général de Goma. Fin janvier, Kinshasa a fait savoir que ces officiers avaient été « enjoints de quitter le sol congolais pour des raisons sécuritaires ». Dans une lettre au ministre congolais des Affaires étrangères, le secrétariat général de l’EAC a demandé « une clarification urgente » sur cette décision.
Cette semaine encore, durant la visite du pape François à Kinshasa, Félix Tshisekedi a réitéré ses accusations contre Kigali. « Outre des groupes armés, des puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités », a-t-il déclaré.
Rapprochement rwando-burundais
Dans une déclaration avant le sommet, William Ruto a demandé que les riches ressources minières de RDC, à l’origine des nombreux conflits en cours, soient protégées. « Le moment est venu depuis longtemps pour la communauté internationale d’auditer avec la plus grande vigilance les chaînes d’approvisionnement industrielles et de s’assurer que la production et la consommation mondiales respectent la souveraineté congolaise en matière de ressources et ne profitent pas des conflits et des souffrances humaines », a-t-il déclaré.
Un début de rapprochement rwando-burundais se noue par ailleurs en marge du sommet : c’est la première visite de Paul Kagame au Burundi depuis 2013. Les deux pays avaient jusqu’alors des relations tendues. Le Burundi a notamment accusé le Rwanda d’abriter les responsables d’un coup d’État raté en 2015. En 2020, Paul Kagame avait exhorté son homologue Évariste Ndayishimiye, élu depuis peu, à normaliser les relations diplomatiques, mais cette demande avait alors été rejetée, qualifiée d’« hypocrite ».
Elle a aujourd’hui 60 ans. Mais Laetitia Ngendakumana pleure encore comme la fillette de 10 ans qu’elle était en 1972, lorsque son père a disparu dans les massacres ethniques qui ont embrasé le Burundi, récemment qualifiés de génocide par une commission gouvernementale.
Comme pour beaucoup d’autres entre le 29 avril et la fin juin 1972, il y a 50 ans, le monde de cette famille hutu s’est écroulé avec l’arrestation par le pouvoir tutsi du patriarche, haut cadre dans une banque de Bujumbura, la plus grande ville du pays.
« On n’a jamais su où on avait emmené papa. Ce que je sais c’est (qu’ensuite) on nous a pillé tout ce qu’on avait », raconte en se triturant les mains Laetitia, dans la maison entourée de bananiers où elle vit désormais près de Gitega, la capitale politique.
Ni son mariage avec un enseignant de cette région, ni la naissance de leurs 14 enfants – 12 ont survécu -, ni la fin des massacres et la stabilisation relative dans ce pays troublé des Grands Lacs n’ont effacé sa douleur.
Longtemps, 1972, surnommée dans les foyers l' »ikiza » (le fléau en langue nationale kirundi), est restée un tabou dans la sphère publique.
Quand en 2019, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) mise en place par les autorités a annoncé rouvrir des fosses communes pour compter et tenter d’identifier les victimes, Laetitia en a immédiatement contacté les responsables.
Identifier des restes humains vieux de cinq décennies relève du miracle, mais l’agricultrice s’accrochait à un espoir: des prothèses dentaires.
« Mon père avait eu un accident (de voiture) et perdu ses dents. Il portait des prothèses en or. Je leur avais demandé qu’ils m’informent s’ils les découvraient », poursuit-elle.
« Ils m’ont appelée ».
Cruelle ironie, les restes de son père se trouvaient à quelques kilomètres de chez elle, sur une autre colline boisée des environs de Gitega.
« L’Etat a tué »
Les événements de 1972 démarrent le 29 avril par des massacres perpétrés par des extrémistes hutu contre les Tutsi, notamment dans le sud du pays.
La répression se mue rapidement en massacres systématiques de l’élite hutu – cadres, enseignants mais aussi collégiens – faisant 100.000 à 300.000 morts selon les estimations.
Les Hutu représentent 85 % de la population, contre 14 % pour les Tutsi.
Les tueries ont touché tout le Burundi, mais Gitega en fut l’épicentre: s’y trouvait un camp militaire, où les victimes arrêtées à travers le pays transitaient, avant d’être tuées.
Dans cette région, la CVR a creusé neuf fosses communes, exhumant les restes d’environ 7.000 victimes. Des piles de crânes, d’os et des sacs de vêtements en lambeaux aujourd’hui entreposés dans la petite pièce sombre d’un bâtiment public en l’attente d’un mémorial.
Pour identifier les fosses de 1972 dans un pays meurtri par de nombreux massacres entre Hutu et Tutsi puis par une guerre civile (1993-2006) la CVR s’est appuyée sur les souvenirs, ou les découvertes macabres, des habitants.
« Quand nous disons 7.000 victimes c’est uniquement par rapport aux fosses qu’on a déjà trouvées, confirmées, exhumées », souligne le président de la CVR Pierre-Claver Ndayicariye, pour qui de nombreuses fosses restent inconnues.
Après trois ans d’enquêtes, la CVR a publié en décembre dernier un rapport d’étape qualifiant ces massacres de génocide et de crimes contre l’humanité.
« En 1972, l’Etat a tué ses populations », martèle Pierre-Claver Ndayicariye.
« Il s’agit d’un génocide parce que l’Etat a planifié, a organisé, a mis à exécution ce génocide », poursuit-il sur un ton solennel, insistant sur la responsabilité du président tutsi d’alors, Michel Micombero.
« Agenda politique »
Mais la qualification de génocide ne fait pas l’unanimité au Burundi, où le sujet est très sensible et où certains dénoncent une instrumentalisation par le régime, désormais hutu, de la CVR, composée presque exclusivement de cadres du parti au pouvoir.
Durant ses enquêtes, la CVR a été accusée de partialité pour avoir concentré ses recherches sur les sites où des Hutu étaient enterrés, et ignoré ceux où se trouvaient des victimes tutsi.
« Il y a quand même un problème d’agenda politique dans cette histoire », estime l’historien Evariste Ngayimpenda, déplorant la volonté de « légitimation ethnique » des régimes burundais successifs.
« Du temps où les Tutsi étaient au pouvoir (…) l’évitement du péril hutu était une thématique constante et aujourd’hui, c’est l’inverse, c’est l’évitement du péril tutsi, qui est aussi une thématique constante ».
Selon le recteur de l’université du Lac Tanganyika, à Bujumbura, le travail de la CVR a également « pêché par déficit méthodologique » – il questionne notamment la datation des fosses – et par l’absence de recours à l’expertise internationale, notamment de l’ONU.
Près de Gitega, Laetitia et son mari, Emmanuel Berakumenyo, espèrent que ce 50e anniversaire, pour lequel l’Etat n’a pas annoncé de commémorations officielles, soit l’occasion de cicatriser un passé douloureux.
« Ce sont des conflits qui pourront peut-être se terminer petit à petit, mais il faut que l’administration prête main forte », estime l’ancien enseignant, rescapé des massacres.
Président du Burundi de 1987 à 1993, puis de 1996 à 2003, Pierre Buyoya est décédé ce jeudi à l’âge de 71 ans. Il laisse derrière lui un héritage complexe, marqué par deux putschs et la signature des accords de paix d’Arusha.
Lorsqu’il était interrogé sur son parcours politique, Pierre Buyoya avait coutume de répondre que l’important « n’est pas comment on accède au pouvoir, mais comment on le quitte ». Pour l’ancien président du Burundi, qui a conquis le pouvoir par les armes à deux reprises, en 1987 puis en 1996, avant de le céder en 2003, conformément aux accords de paix d’Arusha, cette nuance avait toute son importance.
Elle correspondait en tout cas à son histoire, celle d’un major de l’armée burundaise devenu chef d’État par la force puis diplomate et resté, pendant plus de trois décennies, une figure centrale du pays.
Décédé le jeudi 17 décembre du Covid-19, selon ses proches, Pierre Buyoya était hospitalisé depuis une semaine à Bamako. La détérioration soudaine de son état de santé avait conduit à son évacuation médicale vers Paris où il est finalement mort dans la nuit.
Deux coups d’État
Né en 1949, à Burari, au sud de Bujumbura, Pierre Buyoya doit avant tout sa carrière à son passage dans l’armée burundaise, dominée à l’époque par la minorité tutsie, dont il est issu. Formé à la prestigieuse École royale des cadets de Bruxelles, réputé travailleur, il gravit rapidement les échelons et acquiert le grade de major.
Il accède au pouvoir une première fois en 1987 à la suite du coup d’État qui renverse le colonel Jean-Baptiste Bagaza. Dans un contexte de tensions ethniques extrêmes entre Tutsi et Hutu, il mène alors une politique de « réconciliation nationale », marquée par le référendum sur la Charte de l’Unité nationale, en 1991. Un an après la promulgation d’une nouvelle Constitution, il convoque en juin 1993 les premières élections démocratiques du pays.
Le duel annoncé entre son parti, l’Union pour le progrès national (Uprona), et le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu) de Melchior Ndadaye tourne à l’avantage de ce dernier.
Ndadaye, devenu premier président hutu démocratiquement élu, est finalement assassiné le 21 octobre 1993 aux côtés d’autres cadres de son régime. Souvent accusé d’avoir joué un rôle dans cet épisode, Buyoya a systématiquement nié son implication. Un premier procès, en 1998, condamnera quelques soldats, qualifiés d’« exécutants ». Entretemps, le major Buyoya a reconquis le pouvoir par la force.
Alors que le pays s’enflamme et que la guerre civile s’aggrave après la mort du successeur de Ndadaye, Cyprien Ntaryamira – tué dans l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 -, Buyoya renverse le président Sylvestre Ntibantunganya en 1996.
C’est sous ce second mandat que débutent les discussions qui aboutiront en 2000 à la signature des accords d’Arusha, ouvrant la voie à la fin du conflit qui ensanglante le pays. Conformément à ces accords, une transition est mise en place à partir de 2001 et Pierre Buyoya remet le pouvoir à Domitien Ndayizeye, jusque-là vice-président, en 2003.
Diplomate
À son départ du pouvoir, Buyoya se dit optimiste pour l’avenir du pays qui élit, en 2005, un ancien rebelle hutu : Pierre Nkurunziza. L’ancien major, lui, change de costume et multiplie les fonctions diplomatiques ainsi que les missions d’observateur électoral ou de médiateur au service de plusieurs organisations internationales.
C’est là toute la complexité de l’héritage de Pierre Buyoya. Arrivé au pouvoir par les armes à deux reprises, il s’est néanmoins bâti une réputation de démocrate plus que de putschiste en rendant par deux fois le pouvoir en douceur.
Nommé Haut représentant de l’Union africaine au Mali et au Sahel en 2012, il brigue deux ans plus tard le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie – finalement remporté par la canadienne Michaëlle Jean. Il bénéficie pendant toute sa campagne d’un soutien appuyé de Pierre Nkurunziza. Mais les relations entre les deux hommes vont ensuite se dégrader.
Comme de nombreuses personnalités burundaises, Pierre Buyoya dénonce le troisième mandat remporté par Nkurunziza en 2015 et la violente crise qui s’en suit. À plusieurs reprises, l’ancien chef de l’État dénoncera la répression en cours et ira même jusqu’à évoquer le risque d’un « génocide ».
Les relations avec le régime burundais ne feront que s’aggraver, surtout avec la relance, en novembre 2018 de l’affaire Ndadaye. La justice burundaise émet alors plusieurs mandats d’arrêt contre des personnalités suspectées d’être mise en cause dans l’assassinat de l’ancien président, vingt ans après le « procès des exécutants ».
Buyoya dénonce alors une procédure « politique », tandis que Bujumbura met la pression à l’Union africaine pour que ce dernier soit démis de ses fonctions et arrêté. L’ancien président burundais sera finalement condamné à la perpétuité, le 20 octobre dernier. Une peine prononcée in absentia, comme pour la plupart des accusés.
S’il a dénoncé le verdict, Buyoya avait annoncé fin novembre sa démission de son poste de haut représentant de l’UA au Sahel. Il avait alors évoqué le souhait de se consacrer pleinement à sa défense.
L’ancien président du Burundi a quitté ses fonctions d’envoyé spécial pour le Mali et le Sahel ce mardi 24 novembre, sans préciser de raison officielle.
La justice burundaise l’a trouvé coupable, avec une vingtaine de proches, « d’attentat contre le chef de l’Etat, attentat contre l’Etat et attentat tendant à porter le massacre et la dévastation ».
Selon un haut responsable de l’UA, Pierre Buyoya souhaiterait préparer sa défense en appel de cette condamnation qu’il avait qualifié de « parodie de justice ». L’instance continentale n’a pas fait de commentaire depuis l’énoncé du verdict.
Premier chef de l’Etat démocratiquement élu du Burundi et premier hutu à accéder au pouvoir, Melchior Ndadaye a été assassiné en octobre 1993 lors d’un coup d’Etat militaire qui allait entraîner le pays dans une guerre civile opposant l’armée, dominée par la minorité tutsie, à des groupes rebelles hutu, qui fera 300 000 morts jusqu’en 2006.
Melchior Ndadaye avait succédé à Pierre Buyoya, lui-même porté par l’armée au pouvoir en 1987, et qui redeviendra président à la faveur d’un nouveau coup d’Etat entre 1996 et 2003, avant de remettre le pouvoir à Domitien Ndayizeye, un hutu, en vertu d’un accord de paix signé en 2000 à Arusha en Tanzanie.
Ces réfugiés exilés en République démocratique du Congo (RDC) ont manifesté la volonté de retourner dans leur pays depuis mai 2020.
Les réfugiés burundais retournent chez eux (Ph.Net)
Le processus de rapatriement a été arrêté à la uite de la propagation de la pandémie de covid-19. La RDC et le Burundi ont été obligés de fermer leurs frontières pour contenir cette maladie. Ce qui a aussi interrompu le processus de rapatriement volontaire des refugiés burundais vivant en RDC.
Le trois cent un réfugiés burundais rapatriés chez eux constituent le quatrième convoi de réfugiés à être organisé depuis septembre 2020. Cette opération de rapatriement s’inscrit dans le cadre des solutions durables que propose le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour les réfugiés. Près de quarante-huit mille réfugiés burundais vivent dans la province du Sud-Kivu.
Selon le HCR, tous les réfugiés candidats au rapatriement ont été soumis à un examen médical avant leur départ pour le Burundi. Pour les protéger contre la covid-19, ils ont, chacun, reçu des masques faciaux. « A leur arrivée au Burundi, les réfugiés rapatriés sont soumis à un test virologique permettant de déterminer s’ils sont porteurs du virus », précise le HCR dans un communiqué de presse.
À la suite de la présidentielle de mai 2020, des réfugiés ont exprimé leur volonté de bénéficier d’une aide pour faciliter leur retour au Burundi. Cependant, la pandémie du coronavirus a poussé la RDC et le Burundi à fermer leurs frontières pour contenir la propagation du virus, interrompant ainsi le rapatriement volontaire des réfugiés. L’opération de rapatriement volontaire des réfugiés burundais fait suite à un accord tripartite signé en 2009 par le HCR et les gouvernements de la RDC et du Burundi. Pour rappel, depuis septembre 2020, le HCR a assisté près de mille deux cents réfugiés burundais qui sont rentrés chez eux.
Les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, terrorisent depuis trop longtemps la population du Burundi. Le nouveau président Évariste Ndayishimiye doit mettre un terme à leurs exactions.
À l’approche des récentes élections au Burundi, certains membres des Imbonerakure ont joué un rôle déterminant dans les assassinats, arrestations arbitraires, disparitions, et dans l’intimidation et le harcèlement d’opposants politiques. La ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie [CNDD-FDD] a terrorisé la population, comme elle le fait depuis déjà de nombreuses années.
En 2011, j’ai rencontré des proches de Wilson Ndayishimiye, un garçon de 4 ans tué deux mois plus tôt chez lui, dans la périphérie de Bujumbura. « Voilà ce qui peut arriver quand vous refusez de rejoindre les Imbonerakure », m’avait alors confié l’un deux. Le père de Wilson, un combattant rebelle démobilisé, avait en effet refusé de rejoindre les Imbonerakure et avait été menacé de représailles. Le 17 mai, des hommes armés, sans doute des Imbonerakure, ont tiré dans les bouches d’aération de la maison et tué le petit garçon.
Exactions en série
Pendant les neuf années qui ont suivi, les Imbonerakure sont devenus des sbires du CNDD-FDD. Entre le 30 décembre 2014 et le 3 janvier 2015, certains membres ont participé avec des soldats et des policiers burundais aux exécutions extrajudiciaires d’au moins 47 membres d’un groupe armé, dont certains s’étaient rendus.
Début 2015, je me suis rendu sur le lieu de ces meurtres. Dès qu’ils ont eu vent de notre arrivée, les Imbonerakure locaux ont encerclé notre véhicule. L’autorité éhontée avec laquelle ces jeunes membres du parti nous menaçaient était frappante.
Les Imbonerakure sont devenus plus puissants, protégés par une impunité quasi-totale qui a encouragé les abus.
En avril 2015, des manifestations ont éclaté après à la décision de Nkurunziza de briguer un troisième mandat malgré la limite de deux mandats fixée dans les accords d’Arusha, l’accord de paix négocié à la fin d’une guerre civile sanglante qui a fait environ 300 000 morts. Alors que les forces de sécurité gouvernementales réprimaient les opposants réels ou supposés au parti au pouvoir et au gouvernement, les Imbonerakure sont devenus plus puissants, protégés par une impunité quasi-totale qui a encouragé les abus.
Les réfugiés que nous avons rencontrés en RD Congo en 2019 ont raconté les abus généralisés dont les Burundais sont victimes, entre des actes mesquins d’extorsion et d’intimidation et la terreur des passages à tabac et des assassinats.
Avant les élections du mois dernier, la population burundaise nous a également expliqué que les Imbonerakure, qui portent souvent des t-shirts les identifiant au parti au pouvoir, étaient postés devant les marchés, les hôpitaux, les écoles, les bâtiments administratifs ou sur les routes, pour vérifier que chacun s’était bien acquitté de sa contribution financière soi-disant « volontaire » aux scrutins.
En 2018, avant la tenue d’un référendum constitutionnel, nous avons pu interviewer cinq anciens membres des Imbonerakure. Ces entretiens ont donné un rare aperçu du fonctionnement du groupe depuis 2015. Les jeunes nous ont expliqué que leur principale motivation pour le rejoindre était l’argent. « La pauvreté a permis aux Imbonerakure de recruter énormément de jeunes. Nous sommes tous au chômage et on nous promet un travail stable », nous a raconté un ancien membre issu de la province de Gitega, âgé de 21 ans.
Ils m’ont promis un emploi dans le gouvernement et maintenant j’ai du sang sur les mains. »
Cet appât du gain n’est pas surprenant dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Mais ceux avec qui nous nous sommes entretenus ont aussi expliqué que ces promesses d’argent n’avaient jamais été tenues. En revanche, la violence est entrée dans leur quotidien.
Un jeune de 21 ans originaire de Bujumbura, et qui s’est enfui en RDC, nous a raconté comment il a rejoint les Imbonerakure en 2015, quand il avait 19 ans : « J’ai été piégé. Ils m’ont promis un emploi dans le gouvernement et maintenant j’ai du sang sur les mains. » Le groupe, affirme-t-il, s’est habitué à une impunité croissante : « Parfois on nous envoyait faire le travail des forces de sécurité et parfois on travaillait avec la police et l’armée. Nous pouvions très facilement arrêter ou enlever des gens, passer les opposants à tabac… La police aidait à effacer toute trace des Imbonerakure. »
En avril 2014, un document interne envoyé par le bureau des Nations unies au Burundi a été divulgué, signalant que dans une province, deux membres des forces armées avaient fourni des armes et des uniformes de l’armée et de la police à des Imbonerakure. Le gouvernement a nié ces allégations mais n’a pris aucune mesure pour enquêter sur cette question.
Enquêtes transparentes
Ndayishimye a été le chef du parti au pouvoir pendant certaines des années les plus sanglantes de la ligue des jeunes. Mais le nouveau gouvernement peut rompre avec le passé et ordonner immédiatement et publiquement aux membres des Imbonerakure de cesser de détenir, de maltraiter et de tuer en toute illégalité. De même, des ordres devraient être donnés pour qu’ils n’extorquent plus d’argent à la population.
C’est maintenant au nouveau président de bâtir l’héritage qu’il souhaite léguer à son pays.
Les autorités judiciaires devraient aller au-delà des quelques cas isolés de poursuites contre des membres du groupe, et mener des enquêtes approfondies et transparentes sur le rôle des Imbonerakure dans les crimes commis sous le règne de Nkurunziza. « Dieu ne pardonnera jamais les péchés des Imbonerakure », reconnaissait face à nous, en 2018, un des membres du groupe.
Mais ces exactions sont la marque de l’ère Nkurunziza. C’est maintenant au nouveau président de bâtir l’héritage qu’il souhaite léguer à son pays.
Par Lewis Mudge Chercheur auprès de la division Afrique de Human Rights Watch, notamment sur la Centrafrique.
Les funérailles de l’ex-président du Burundi Pierre Nkurunziza ont eu lieu vendredi. Décédé subitement le 8 juin, il a officiellement succombé à un arrêt cardiaque.
Un hommage national a été rendu à l’ex-chef de l’État, mort à l’âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, dans le stade Ingoma de Gitega.
Recouvert du drapeau national, le cercueil de Pierre Nkurunziza, était transporté sur une jeep précédée d’une fanfare et accompagnée par un détachement de généraux marchant au pas.
Les invités, répartis sur tout le pourtour du stade en fonction de leur province d’origine, étaient habillés en blanc, avec pour les hommes une photo de Pierre Nkurunziza imprimée sur les chemises et les tee-shirts, comme l’avaient demandé les autorités.
Dans la tribune d’honneur, l’ancienne première dame, Denise Bucumi, était entourée du nouveau chef de l’État burundais, Évariste Ndayishimiye, et de l’ancien président tanzanien Jakaya Kikwete.
Au passage du cercueil devant eux, les spectateurs étaient invités à se lever, sans applaudir, et à s’incliner. À son arrivée dans le stade, des cris, pleurs et gémissements avaient été entendus. Plusieurs personnes se sont ensuite évanouies, sous le coup de l’émotion ou de la forte chaleur.
« Il n’est pas facile de trouver les mots justes dans une situation comme celle-ci, où la famille de feu son Excellence Pierre Nkurunziza, ses amis et tout le pays ont perdu un père, un ami, un sauveur et un chef de l’État sans avoir eu le temps de l’accompagner », a déclaré Évariste Ndayishimiye, au bord des sanglots.
Convoi sous forte protection
« Dans la Bible, il est écrit qu’il faut remercier Dieu en toutes choses », a observé Denise Bucumi, au contraire imperturbable. « Dieu m’a donné la force d’accepter le décès de Nkurunziza et de le remercier. »
L’ancien président, comme son épouse, une pasteur évangéliste, était un chrétien très croyant, qui considérait bénéficier de l’onction divine.
Les mesures de distanciation sociale pour lutter contre le Covid-19 n’étaient pas respectées et, à l’exception de quelques officiels, personne ne portait de masque dans le stade.
La journée, déclaré fériée, avait débuté à l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi (centre), où Pierre Nkurunziza est décédé, par « un hommage rendu au défunt dans la plus stricte intimité familiale par son épouse (…), ses enfants et des proches », a expliqué à l’AFP un cadre de la présidence, sous couvert d’anonymat.
Puis le convoi funéraire, sous forte protection policière, a quitté l’hôpital pour se diriger vers Gitega, la capitale administrative du pays, 60 km au sud-ouest, des milliers de personnes se massant au bord de la route pour rendre hommage à l’ex-président.
Il devait ensuite être enterré dans un monument récemment construit à Gitega, sur le site d’un autre édifice censé être dédié aux victimes des différentes crises que le pays a traversées mais qui n’avait pas fait l’unanimité et n’avait jamais été inauguré.
Le décès inattendu de Pierre Nkurunziza a choqué le pays. S’il est mort officiellement d’un arrêt cardiaque, les Burundais se demandent aujourd’hui si l’ex-président, qui selon une source médicale contactée par l’AFP était en « détresse respiratoire » au moment de sa mort, n’a pas succombé au nouveau coronavirus.
Des signes de continuité
L’ancien chef de l’État laisse derrière lui un pays divisé, isolé et appauvri. Sa candidature très controversée à un troisième mandat en avril 2015 avait débouché sur une crise politique qui a fait plus de 1 200 morts et conduit 400 000 Burundais à l’exil.
Ces cinq dernières années ont été caractérisées par des exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’Homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Elu en mai et investi deux mois plus tôt que prévu après le décès de son mentor, le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, s’est immédiatement placé dans ses pas lors de son premier discours public.
Les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne…), qui depuis 2015 lui imposent des sanctions, espéraient une inflexion avec le nouveau président, réputé plus ouvert que Pierre Nkurunziza.
Le président burundais a été investi jeudi à Gitega avec deux mois d’avance sur la date prévue, après le décès soudain de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Il prend la tête d’un pays divisé, isolé, appauvri et confronté à la pandémie de Covid-19.
Le nouveau président burundais, Évariste Ndayishimiye, a prêté serment jeudi 18 juin, succédant ainsi à Pierre Nkurunziza. « Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi…», a déclaré le chef de l’État en prêtant serment dans un stade à Gitega, la capitale administrative du pays.
Pour éviter une période d’incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l’histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d’une longue guerre civile (300 000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d’accélérer la transition.
La Cour constitutionnelle, acquise à l’exécutif, avait décidé qu’Évariste Ndayishimiye devait débuter son mandat de sept ans le plus tôt possible, sans période d’intérim. À la mort de Pierre Nkurunziza, qui l’avait présenté comme son « héritier », le général Ndayishimiye s’est engagé à « poursuivre son œuvre ».
« Obstacles et réticences »
Le nouveau chef de l’État est l’un des acteurs clés d’un pouvoir qui a mené une répression meurtrière ayant fait plus de 200 morts et conduit 400 000 Burundais à l’exil, après la candidature controversée de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015.
Il n’a pas empêché les exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD. Malgré tout, il n’a pas personnellement été mis en cause dans de tels abus, et est perçu comme plus tolérant que son prédécesseur et ne faisant pas partie de la frange la plus intransigeante du régime.
La disparition de Pierre Nkurunziza, qui devait rester très influent, pourrait lui donner les coudées un peu plus franches. Mais les analystes s’interrogent sur sa capacité à s’affranchir du groupe de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir et à réconcilier un pays encore traumatisé par la crise de 2015.
S’il cherche à réformer, « il risque de se heurter à des obstacles, à des réticences de la part de ces généraux qui ont intérêt à se protéger », prévoit Carina Tertsakian, de l’Initiative pour les droits humains au Burundi.
Son attitude à l’égard du principal parti d’opposition, le Conseil national pour la liberté (CNL) d’Agathon Rwasa, qui avait dénoncé une « mascarade électorale », sera un premier indice de ses intentions.
Le défi du Covid-19
La communauté internationale, dont les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne…), qui depuis 2015 lui imposent des sanctions, paraît prête à laisser sa chance à Évariste Ndayishimiye. Il a lancé quelques signes d’ouverture à son intention et pourrait chercher à sortir son pays de son isolement, si préjudiciable sur le plan économique.
Le Burundi est classé parmi les trois pays les plus pauvres au monde par la Banque mondiale, qui estime que 75 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, contre 65 % à l’arrivée au pouvoir de Pierre Nkurunziza en 2005.
Évariste Ndayishimiye avait promis lors de la campagne de faire de l’éradication de la pauvreté et du développement du pays sa priorité. Son premier défi sera toutefois l’épidémie de nouveau coronavirus. Pierre Nkurunziza avait maintenu les élections et refusé de confiner la population, en assurant que le Burundi en était protégé par la « grâce divine ».
Mais les Burundais se demandent aujourd’hui si l’ex-président, qui selon une source médicale contactée par l’AFP était en « détresse respiratoire » au moment de sa mort, n’a pas lui-même succombé à cette maladie.
Après l’avoir longtemps ignorée, les autorités semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation et ont un peu infléchi leur discours ces derniers jours. Évariste Ndayishimiye pourrait ainsi consacrer une partie de son discours d’investiture à l’épidémie.
Le Burundi tenait ce jeudi une réunion extraordinaire du conseil des ministres pour discuter de la marche à suivre après le décès soudain du président Pierre Nkurunziza, qui soulève des incertitudes dans ce pays à l’histoire troublée.
Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 15 ans, devait achever son mandat le 20 août et passer le témoin au général Évariste Ndayishimiye, son dauphin désigné par le parti au pouvoir CNDD-FDD et vainqueur proclamé de la présidentielle du 20 mai, en dépit des accusations de fraudes massives de son principal rival.
Mais sa mort ouvre une période d’incertitude pour son pays, dont l’histoire est marquée par des crises politiques meurtrières et une longue guerre civile, et qui pourrait être soumis à des luttes d’influence déstabilisatrices.
L’investiture de Ndayishimiye accélérée?
Le gouvernement a organisé un conseil des ministres afin de discuter de «la gestion de la situation consécutive au décès inopiné» de Pierre Nkurunziza, décédé selon le gouvernement d’un arrêt cardiaque. «Cette réunion sera présidée par le 1er vice-président, Gaston Sindimwo, (…) Nous allons notamment signer la saisine de la Cour constitutionnelle pour qu’elle déclare la vacance de poste définitive de la présidence», a annoncé à l’AFP une source ministérielle, sous couvert d’anonymat. Selon la Constitution de 2018, en cas de vacances de poste définitive de la présidence, l’intérim est censé être assuré par le président de l’Assemblée nationale, un poste actuellement occupé par Pascal Nyabenda.
«En réalité, ça n’est pas le Conseil des ministres qui va décider de ce qui va se passer (…) Tout a été décidé au sein du Comité de crise qui siège à la présidence», a ajouté cette source. Ce Comité de crise, constitué essentiellement de généraux issus du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, est notamment chargé d’organiser l’après-Nkurunziza sur le plan institutionnel.
«Or aujourd’hui nous sommes dans un cas particulier puisque la présidentielle vient d’avoir lieu et que Nkurunziza était en fin de mandat. Le pouvoir penche pour accélérer l’investiture du président élu sans passer par la case intérim», a expliqué à l’AFP un haut cadre du parti au pouvoir. «Ça sera légitime et pas du tout choquant, et surtout ça peut éviter au général Ndayishimiye cette longue période d’incertitude et d’immobilisme synonyme de tous les dangers», a estimé un diplomate sous couvert d’anonymat.