Posts Tagged ‘Cambridge Analytica’

Un français sur quatre envisage de supprimer son compte Facebook (sondage)

avril 12, 2018

Paris (France) – Un Français sur quatre envisage de supprimer son compte Facebook selon un sondage Ifop qui sera publié vendredi dans le Parisien Magazine, après le scandale « Cambridge Analytica » accusée d’avoir recueilli sans leur consentement les données de millions d’usagers du réseau social.

En outre, deux tiers des Français ne font pas confiance à Facebook, selon ce même sondage.

Les autres réseaux sociaux n’ont pas davantage la cote puisque les sondés sont 74% à ne pas faire confiance à Snapchat et Twitter et 72% à Instagram.

Un tiers d’entre eux affirment envisager de fermer leur compte Twitter contre 22% pour Snapchat et 19% pour Instagram.

Cette défiance envers les réseaux sociaux s’explique principalement par la crainte de voir utiliser ses données personnelles (65%) et pour le risque d’escroquerie et d’arnaque (38%).

La société britannique Cambridge Analytica a récupéré à leur insu les données personnelles de près de 3 millions de personnes résidant dans l’UE.

Le plus gros réseau social du monde estime à 87 millions le nombre d’utilisateurs dont les données personnelles sont arrivées entre les mains de l’entreprise d’analyse de données qui a travaillé ensuite pour la campagne du candidat républicain Donald Trump à la présidentielle américaine de 2016.

Mardi, Mark Zuckerberg a présenté ses excuses personnelles pour ne pas avoir compris à temps à quel point Facebook pouvait être détourné de bien des façons.

Selon le sondage Ifop, 73% des Français affirment avoir entendu parler de l’affaire, mais 34% reconnaissent ne pas savoir précisément de quoi il s’agit.

Facebook reste de loin le réseau social le plus utilisé par les Français: 63% d’entre eux possèdent un compte contre seulement 22% pour Twitter, 21% pour Instagram et 18% pour Snapchat.

Enquête réalisée en ligne les 27 et 28 mars auprès d’un échantillon de 1.013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Romandie.com avec (©AFP / 12 avril 2018 17h28)                                            

YouTube, Google, accusés de pratiques illégales sur le ciblage des enfants(associations)

avril 9, 2018

Washington – Des associations américaines ont accusé lundi YouTube et sa maison mère Google de collecter des données personnelles sur les enfants et de les utiliser pour cibler des publicités, des pratiques illégales selon elles.

Vingt-trois organisations de défense des droits numériques et de protection de l’enfance, ont déposé une plainte auprès de la FTC, le régulateur américain du commerce, ont-elles annoncé dans un communiqué, lui demandant d’enquêter sur ces pratiques.

Selon les associations, Google collecte les informations personnelles de mineurs sur YouTube, bien que ce site soit officiellement interdit aux moins de 13 ans, notamment sur leur localisation, l’appareil utilisé pour se connecter, ou des numéros de téléphone portable.

« Google amasse ces informations sans en informer au préalable les parents et Google les utilise pour cibler des publicités vers les enfants partout sur internet », affirment-elles encore.

« Depuis des années, Google a abandonné sa responsabilité envers les enfants et les familles en affirmant de façon trompeuse que YouTube –un site inondé de dessins animés, comptines et publicités pour des jouets– n’est pas pour les enfants de moins de 13 ans », estime dans le communiqué Josh Golin, de la Campagne pour une enfance sans publicité, l’une des organisations signataires.

« Google réalise des profits gigantesques avec les pubs pour enfants et doit respecter la COPPA », la loi américaine sur la protection de la vie privée des enfants sur internet, dit encore M. Golin.

Les pratiques de Google contreviennent selon les associations à cette loi de 1998 qui « interdit à un site internet destiné aux enfants, ou qui sait que des enfants l’utilisent, de collecter et utiliser de telles informations sans avoir l’accord des parents ».

Google « a agi avec duplicité en prétendant faussement dans ses conditions de service que YouTube est seulement pour ceux qui ont 13 ans ou plus, alors qu’il a délibérément attiré les jeunes vers un terrain de jeu numérique rempli de publicités », a indiqué pour sa part Jeff Chester, du Center for Digital Democracy, une autre association signataire.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de Google a indiqué que le groupe n’avait pas vu la plainte mais que « protéger les enfants et les familles était une priorité ».

« Parce que YouTube n’est pas pour les enfants, nous avons investi de façon importante pour créer l’application YouTube Kids, qui propose une alternative spécialement destinée aux enfants », a ajouté le porte-parole.

Cette plainte intervient dans un contexte de méfiance renouvelée sur la gestion des données personnelles par les groupes internet, en particulier Facebook, englué dans le scandale retentissant Cambridge Analytica.

Romandie.com avec (©AFP / 09 avril 2018 14h07)                                            

Facebook: Mark Zuckerberg accepte d’être entendu par le Congrès américain le 11 avril

avril 4, 2018

Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg lors d’une intervention à l’Université de Stanford à Palo Alto en Californie, le 24 juin 2016 / © AFP/Archives / MANDEL NGAN

Washington – Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a accepté de s’expliquer sur le scandale de l’exploitation des données personnelles de ses utilisateurs par la société Cambridge Analytica lors d’une audition à la Chambre des représentants américaine le 11 avril, ont annoncé des élus mercredi.

L’audition aura lieu le 11 avril à 10H00 (14H00 GMT) devant la commission du Commerce et de l’Energie de la Chambre, ont confirmé son président républicain, Greg Walden, et son membre démocrate Frank Pallone, qui espèrent que cette audition « permettra aux Américains de mieux comprendre ce que deviennent leurs données personnelles en ligne ».

« Nous apprécions que Zuckerberg accepte d’être entendu par la commission, et nous avons hâte qu’il réponde à nos questions le 11 avril », ont déclaré les parlementaires.

Ce ne devrait pas être la seule audition de Mark Zuckerberg au Congrès, où l’affaire Cambridge Analytica a provoqué un scandale. La société, employée par l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016, est accusée d’avoir exploité les données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook sans qu’ils en aient conscience.

Le jeune PDG a aussi été invité à s’expliquer par la commission judiciaire du Sénat le 10 avril, aux côtés des patrons de Google, Sundar Pichai, et de Twitter, Jack Dorsey. Sa participation n’a pas été confirmée, mais selon des déclarations de la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein au quotidien San Francisco Chronicle, Mark Zuckerberg aurait accepté sur le principe de se rendre également au Sénat.

Romandie.com avec (©AFP / 04 avril 2018 13h05)                                            

Facebook, vilipendée par tous, même dans la Silicon Valley

mars 23, 2018

San Francisco – La Silicon Valley n’est pas la dernière à vilipender Facebook mais c’est pourtant presque tout le secteur technologique qui prospère sur le trésor que représentent les données personnelles mises en ligne.

Facebook, qui revendique 2 milliards d’utilisateurs dans le monde, est dans la tourmente depuis une semaine, littéralement cloué au pilori pour n’avoir pas su protéger correctement les données confidentielles de millions d’utilisateurs, qui ont fini aux mains de la firme privée britannique, Cambridge Analytica (CA).

Cette polémique lui a déjà fait perdre 14% en Bourse cette semaine et plus de 50 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Vendredi, le patron de Tesla et SpaceX, le très médiatique Elon Musk, a promis de supprimer les pages Facebook des deux entreprises, rejoignant ainsi le mouvement appelant à « effacer Facebook » (#deletefacebook) lancé ces derniers jours notamment via…les réseaux sociaux.

La veille, c’est Brian Acton, cofondateur de l’application de messagerie WhatsApp, qui appelait à quitter le réseau social. « Il est temps de se soucier de la vie privée », dit celui qui travaille désormais pour Signal, une autre application de messagerie.

Brian Acton, dont la fortune est estimée à plus de 5 milliards de dollars, a vendu WhatsApp en 2014 à … Facebook pour 19 milliards de dollars.

Roger McNamee, un célèbre investisseur de la Silicon Valley et un des premiers actionnaires de Facebook, a lui aussi critiqué le groupe cette semaine, appelant son patron Mark Zuckerberg, mais aussi ceux de Twitter et Google, à aller s’expliquer devant le Congrès.

Avant même la polémique autour de CA, le célèbre investisseur du secteur Peter Thiel –lui-même membre du conseil d’administration de Facebook– a tiré plusieurs fois à boulets rouges sur tout le secteur technologique.

– « Système entier » –

Alors, Facebook est-il la victime expiatoire de tout un secteur qui a, comme le réseau social, bâti son modèle économique sur les données personnelles ?

« Le système entier est vulnérable à la manipulation », lance The Center for Humane Technology, une organisation fondée par d’ex-personnalités de la « tech » (dont Roger McNamee) souhaitant dénoncer ses dérives.

Ce qui est sûr, estiment nombre d’experts, c’est que la problématique va bien au-delà du réseau social, note l’analyste Rob Enderle.

« Tout ce qui les intéresse, c’est les annonceurs publicitaires, et l’utilisateur n’est finalement qu’un esclave numérique. Cette semaine, c’est Facebook mais ça pourrait être d’autres, Google, Twitter ou même Apple », explique ce spécialiste des groupes technologiques.

Des plate-formes de réservation de voitures comme Uber misent aussi sur les données personnelles, indispensables à la mise au point de la voiture autonome. Le géant du e-commerce Amazon accumule aussi une montagne de données.

D’où la question de savoir où mèneront ces torrents de critiques et les promesses des groupes technologiques — à commencer par celles de Facebook– dans un monde où la technologie fait partie de la vie quotidienne d’une bonne partie des individus comme des entreprises ou des gouvernements.

« Est-ce qu’ils peuvent aller plus loin pour protéger vos données personnelles ? Absolument pas. Car c’est toute leur viabilité financière qui dépend de l’usage de vos données. (…) Sans cela, ils ne gagneraient plus d’argent », résume Karen North, professeur de sciences numériques à l’Université de Californie du Sud (USC).

Quant aux annonceurs publicitaires, ils « pourraient avoir un impact s’ils arrêtaient de … faire de la pub. Mais ils ne peuvent pas. Les annonceurs ont bien plus besoin de Facebook » que l’inverse, relève Scott Galloway, professeur de la New York University.

L’idée qui se généralise est que les changements doivent venir de l’extérieur car « l’auto-régulation ne fonctionne pas », note Jennifer Grygiel, spécialiste des réseaux sociaux à l’Université de Syracuse (est).

C’est le but du Règlement européen de protection des données personnelles (RGPD) qui doit entrer en vigueur en mai et qui pourrait compliquer les affaires des groupes technologiques, du moins en Europe.

Aux Etats-Unis, The Center for Humane Technology, entre autres, dit batailler pour que « les gouvernements (mettent) la pression sur les entreprises technologiques ».

Mark Zuckerberg lui-même ne se dit pas totalement fermé à davantage de régulation, même si cela reste assez vague. « Il n’a pas de raison que le secteur de la publicité sur internet soit soumis à moins d’exigences de transparence que la publicité télé ou imprimée », a-t-il dit au Wall Street Journal jeudi.

Romandie.com avec (©AFP / 23 mars 2018 22h10)