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Un caméraman de Reuters arrêté par la police éthiopienne

décembre 28, 2020

UN CAMERAMAN DE REUTERS ARRÊTÉ PAR LA POLICE ÉTHIOPIENNE

© Reuters/FAMILY ALBUM

NAIROBI (Reuters) – Un caméraman de Reuters, Kumerra Gemechu, a été arrêté mardi dernier à Addis Abeba, la capitale éthiopienne et a été placé en détention provisoire pendant au moins deux semaines, a-t-on appris auprès de sa famille.

Aucune raison expliquant l’arrestation n’a été donnée à sa famille et la police n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters. Kumerra Gemechu n’a pas été inculpé.

Kumerra Gemechu, âgé de 38 ans, collabore en tant que caméraman indépendant avec Reuters depuis une dizaine d’années.

Vendredi, lors d’une audience à laquelle aucun avocat n’était présent, un juge a ordonné sa mise en détention pour une durée de 14 jours afin de donner à la police le temps de mener son enquête, a déclaré sa famille.

Dans un communiqué publié lundi, l’agence de presse Reuters a fermement condamné la mise en détention du caméraman. Cette arrestation intervient après qu’un photographe de Reuters, Tiksa Negeri, a été agressé par deux policiers éthiopiens le 16 décembre dernier.

« Les journalistes doivent pouvoir faire leur travail de collecte de l’information dans l’intérêt du public sans crainte de harcèlement ou de subir des préjudices, où qu’ils soient. Nous ne connaîtrons pas de repos tant que Kumerra ne sera pas libéré », a déclaré Stephen Adler, directeur des rédactions de Reuters.

La police a confisqué le téléphone, l’ordinateur, les clés USB ainsi que des papiers appartenant à Kumerra Gemechu, ajoute sa famille.

ARRESTATIONS DE JOURNALISTES

L’arrestation de Kumerra Gemechu intervient alors que le gouvernement fait pression sur les journalistes d’agences de presse internationales couvrant le conflit dans la région du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie.

Kumerra Gemechu couvrait le conflit du Tigré mais Reuters n’a pu déterminer si son arrestation était liée à son travail. Aucun représentant du gouvernement n’a répondu aux questions de Reuters relatives à ce sujet.

Le Comité de protection des journalistes (CPJ) a déclaré que la détention de Kumerra Gemechu était « le dernier exemple en date montrant la vitesse à laquelle la liberté de la presse disparaît sous l’égide du Premier ministre Abiy Ahmed. »

Selon le rapport du CPJ publié début décembre sur le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde, au moins sept journalistes étaient maintenus en détention provisoire en Ethiopie pour des raisons en lien avec leur travail.

Cinq de ces arrestations ont été faites après le déclenchement le 4 novembre de l’offensive des autorités éthiopiennes contre les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Rectifie l’âge de Kumerra Gemechu au troisième paragraphe.

Par Reuters avec (Bureau de Nairobi; version française Camille Raynaud, édité par Blandine Hénault)

Congo: Le 15 août 2012 à Kinkala

août 16, 2012
  • Parade du 15 août 2012 à Kinkala

Indépendance cha cha… Ce fut un charivari. Les Congolais qui ont vécu cette fête in situ et intra muros, ne sont pas prêts d’oublier le calvaire enduré pendant les trois journées.

Côté cour : la tribune officielle, le bout de bitume qui a servi au défilé d’apparat, le stade de foot, deux à trois immeubles flambant neuf, la case de passage de Sassou appelée « Palais présidentiel ». Ecran total sur ces apparences.

Côté (arrière) cour, c’est-à-dire l’envers du décor, se découvre le vrai visage de nos « grands bâtisseurs » : galerie des bâtiments inachevés, absence de sanitaires, manque d’eau potable, flics dans toute la bourgade, habitations privées squattées par les militaires, foule immense de civils brazzavillois errant, le regard hagard, à la gare routière de Madiba ne sachant où passer la nuit.

Des coulisses de la scène, le monde n’en verra aucune image à la télé : Les metteurs en scène du Chemin d’Avenir font un black out total, grâce à un savant cadrage des cameramen aux ordres.

La voix nasillarde des journalistes comme Bibiane Kouloumbou qui fait défiler des hyperboles de la propagande dans une rhétorique(approximative) se charge de compléter l’illusion d’une fête réussie.

Auto-stop

En revanche les malheureux courageux qui ont fait le voyage de Kinkala ont vécu et vu de leurs propres yeux ce que Sony Labou Tan’Si a appelé « commencement des douleurs ». Et, à l’heure où nous rédigeons cet article, pour nombre de ces fêtards « malgré eux » venus par cars charters de Brazzaville et des villages voisins, la fin de la galère n’est pas pour demain la veille. Faute de lieux d’hébergement, certains aimeraient bien rentrer chez eux, mais où trouver un moyen de transport ?

Un sapologue joint au téléphone nous a dit essayer l’auto-stop pour rejoindre Bacongo : une gageure. Le bureau de la propagande avait dit que la fête serait une sinécure. Kinkala s’est en fait révélé une souricière dont il est difficile de s’extraire. « Vous y êtes, vous y restés » – Malgré-vous. Ou alors, « vous y restés, ne demandez pas votre reste ».

Lé dza, lé noua

Pendant ce temps, comme jadis à Versailles, la cour du Roi de Mpila s’amuse, d’abord en regardant le match Diables-Noirs Yaka-dia-mama/Léopard de Dolisie, ensuite en savourant (lé dza lé noua) un copieux dîner de galas où, bien sûr, les invités sont triés sur le volet et où ça danse (lé bina) comme des sac de patates (le nouveau député de Vindza notamment). Mountouari Côme Kosmos (soit dit en passant) a intérêt à veiller sur l’harmonie des voix de son choeur… – la faute, il est vrai, revient au Ministre Opimba qui chante comme une casserole. Bravo à Robert Massamba-Débat (soit redit en passant) pour son chorus de guitare durant le boeuf… Quant à Opimba, des cours de chant ne lui feraient pas de mal.

Le peuple absent

Personne n’a vu le peuple de Kinkala à la fête. Les « indigènes » indignés du district de Kinkala ont été exclus de tous les volets de la manif (élection de Miss Pool, défilé de mode, marathon, défilé militaire). Qu’a-t-on célébré ? La municipalisation accélérée ou la Fête Nationale ? Où sont passés, alors, ces descendants kongo des grands résistants comme Mabiala-Ma-Nganga, Bouéta-Mbongo ? Pourquoi n’a-t-on pas vu un seul chef traditionnel au milieu des autres chefs politiques ?

Au total, le cirque politique de Kinkala a illustré la formule « ce soir je dîne chez toi, sans toi, sous ton toit. »

Le Pool a eu sa part d’humiliation. Merci.

Le prochain sur la liste : Djambala, en 2013.

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