Posts Tagged ‘Camp Agban’

Après les évènements d’Agban – Le grand nettoyage a commencé

octobre 27, 2011

Le général Kouassi Gervais, commandant supérieur de la gendarmerie ne veut plus se laisser surprendre par des sautes d’humeurs des soldats de son corps.

Après la mutinerie de la nuit du 14 au 15 octobre dernier, où des gendarmes ont tiré pendant une heure dans le plus grand camp de gendarmerie du pays, c`est-à-dire Agban, ‘’Gervinho’’ comme l’appellent ses hommes, a décidé de ‘’ nettoyer’’ le corps d’élite.

Pendant que les enquêtes se poursuivent pour situer les responsabilités des uns et des autres par les auditions et des arrestations, la volonté du patron de la gendarmerie d’apporter le coup de balai s’accentue.

Selon une source bien introduite, un vent de nettoyage souffle à la gendarmerie nationale. Pas question pour le remplaçant d’Edouard Kassaraté Tiapé à la tête du corps le plus respecté en Côte d’Ivoire pour sa discipline et surtout son sens du devoir républicain, de laisser prospérer le désordre et l’incivisme. Ainsi, précise notre source, tous les maquis dans l’enceinte du camp d’Agban, où les soldats décompressaient après le boulot, ont été détruits. Le message est clair : l’alcool et les armes ne font pas bon ménage. L’ordre, aux yeux du commandant, passe nécessairement par la maitrise des effectifs et des mouvements des troupes.

Par conséquent, il a été décidé de jeter un coup d’œil sur les dossiers de recrutement des gendarmes. Surprise : selon notre source, certains soldats ne sont pas passés par les concours pour intégrer les fichiers de la gendarmerie. Comment cela a-t-il été possible ? Notre interlocuteur affirme que la preuve a été faite que ces éléments ont été recrutés en dehors de la voie légale et versés dans les effectifs.

En fait, lorsque la crise militaro-politique a éclaté en septembre 2002, l’on se souvient que 2000 jeunes avaient été recrutés sans procédure par l’armée ivoirienne. Ceux que l’on a baptisé les ‘’2000 recrues’’ ont été par la suite reversées dans les différentes composantes de la grande muette. Et certains ont intégré les rangs des forces de première catégorie (la police) et de deuxième catégorie (la gendarmerie).

En plus, l’ex-parti au pouvoir, le FPI de Laurent Gbagbo a pris le soin de faire le plein de la gendarmerie et de la police avec ses militants. C’est le bouillant président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, alors n°3 du FPI qui a levé le voile sur cette scabreuse affaire des quotas aux concours d’entrée à la police et à la gendarmerie en juin 2010. Dans une sortie musclée, le N°2 de l’ex-régime a dénoncé le ministre de l’Intérieur d’alors, Désiré Tagro et ses complices qui selon lui, faisaient autant de mal aux Ivoiriens que l’ex- rébellion. Avant que le ministre mis en cause avoue lors d’un conclave de son parti le 13 juin 2010 que les 2/3 de places aux concours d’entrée à la police étaient réservées aux membres de la direction du FPI qui se les partageaient.

Après la chute du régime, que faire de ses soldats recrutés sur la base du militantisme? Cette préoccupation est à l’étude. En attendant un vaste mouvement de mutation dans les brigades de gendarmerie à travers tout le pays a été entrepris par le commandement supérieur. Aussi, tous les soldats ayant une présence prolongée à Agban ont-ils été mutés ailleurs. Et une opération d’indentification des familles et le nombre exact de leurs membres est en cours dans le camp. Le commandant supérieur est déterminé à restaurer la discipline et l’ordre au sein de la gendarmerie. Surtout que le chef des mutins du 15 octobre, qui a lancé un message sur la radio de la gendarmerie, a appelé à une révolte contre la manière de diriger les troupes.

Pour le Général Kouassi donc, il n’est plus question de tergiverser dans la tâche de redonner à la gendarmerie, sa réputation de loyauté aux institutions de la République.

Le Patriote par Lacina Ouattara

Dans la nuit du vendredi au samedi: Coups de feu au camp d’Agban. Qui a osé ?

octobre 17, 2011

Qu’est ce qui a pu bien se passer au camp de Gendarmerie d’Agban dans la nuit de vendredi 14 à samedi 15 octobre dernier ? C’est la grande question que la grande communauté du renseignement tente d’élucider. Entre temps, la rumeur enfle.

Ce vendredi, en effet, aux environs de 01h30 selon une source bien informée, un inconnu visiblement un gendarme, s’invite avec l’indicatif de l’ex- commandant Abéhi Jean-Noël du Groupe d’escadron blindé (GEB) «Bizon» sur le système radio de la Maréchaussée ivoirienne avec ce discours séditieux: «L’heure de libération de la Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo a sonné» et demande aux gendarmes de se rallier. Très vite, il est apparu clairement que la voix de l’émetteur n’était pas celle du commandant-déserteur.

Pendant une à cinq minutes, des rafales se font entendre. Panique dans la ville. Les populations sont traumatisées par quatre mois de crise post-électorale sans précédent. «Le camp d’Agban est attaqué en même temps que la RTI».Voici l’information qui a troublé le sommeil des Abidjanais.

Des milliers de familles sont réveillées tard dans la nuit, chacun passe l’information à ses proches. «On se sait jamais! », comme on le dit trivialement à Abidjan.

Qui a tiré? Pour quels motifs? Questions sans réponses au moment du bouclage. Le constat fait par un informateur au camp est qu’il n’y a pas eu de réaction immédiate par le commandement local pour prendre les choses en main comme il est de coutume. Quand les agents commis à la garde soutiennent mordicus qu’ils ne savent pas d’où sont venus les tirs et qui a tiré, de quoi à établir que quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire. Le camp d’Agban a la particularité d’avoir un système d’éveil redouté. En plus de la sentinelle, les miradors sont tenus et des équipes d’intervention sont opérationnelles.

La Brigade de recherche instruit par le commandement supérieur de la Gendarmerie, le général de brigade, Kouassi Gervais a ouvert ses carnets. Le lendemain des coups de feu, c’est-à-dire samedi, une vaste opération de perquisition des habitations a été lancée. Elle a visé les sous-officiers et devrait s’étendre aux officiers. Des armes et des minutions illégalement détenues ont été découvertes. Une vingtaine de gendarmes suspects ont été mis aux arrêts et conduits au camp commando de Koumassi. Le temps que l’enquête livre ses secrets.

Le Patriote par Coulibaly Brahima

Déménagement clandestin à Agban: des armes saisies au domicile du commandant Abéhi

juillet 21, 2011

Le domicile de l’ancien commandant d’escadron blindé de la gendarmerie d’Agban, Abéhi Jean Noël, a été perquisitionné, hier, et certains éléments de sa garde rapprochée ont été mis aux arrêts. Il y a été trouvé plusieurs armes de guerre appartenant au commandant fugitif.

C’est sur ordre de Vako Bamba, adjoint au commandant supérieur de la gendarmerie, que la brigade de recherches a mené l’opération. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? A 10h, des gendarmes restés fidèles à l’ancien patron de l’escadron blindé sont arrivés avec un camion cent-tonnes pour, dit-on, ramasser ses bagages en vue de les transporter vers une destination inconnue. C’est ainsi que la hiérarchie a été saisie par des gendarmes de la caserne d’Agban.

Immédiatement, l’ordre a été donné au cdt Yéo Ousmane et à ses éléments de mettre la main sur le camion et de procéder à une perquisition. Ce qu’ils firent. Ensuite, tous ceux qui procédaient au déménagement clandestin ont été mis aux arrêts. Le camion-pirate neutralisé est actuellement stationné dans la cour d’Agban.

Il faut rappeler qu’Abéhi Jean Noël a pris la fuite le 4 juillet dernier. Il est sorti très tôt à bord de deux véhicules de type 4×4 de couleur blanche aux vitres fumées respectivement immatriculés 252 PKB 11 et 383 WW 01. Aidé par ses «lieutenants», l’ancien homme fort de l’escadron blindé de la caserne de gendarmerie d’Agban a donc choisi la fuite pour échapper, croit-il, au tribunal militaire.

Selon une source proche de la gendarmerie nationale, l’ancien chef de l’escadron blindé a refusé à six reprises de répondre à la convocation du tribunal militaire d’Abidjan. Le lt-colonel Ange Kessi, commissaire du gouvernement, devait l’auditionner dans le cadre des procédures judiciaires liées aux événements de la crise post-électorale. Abéhi aurait demandé aux enquêteurs de se rendre à Agban pour l’entendre.

Dans la mesure où il a estimé que sa sécurité ne serait pas garantie en se déplaçant au 17ème étage de la tour A du tribunal militaire, au Plateau. En guise de réponse, le procureur militaire a menacé d’aller le chercher de force à la caserne pour le mettre sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour arrestation illégale, séquestration et meurtre. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Nord-Sud par Bahi K.