Posts Tagged ‘Campagne’

France-Papillomavirus : Macron lance une campagne de vaccination dans les collèges

février 28, 2023

Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges afin d’éradiquer le papillomavirus.

Emmanuel Macron choisit la manière forte. Le président de la République a annoncé mardi 28 février la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges pour les élèves de 5e afin d’éradiquer le papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers.

« On va généraliser à partir de la rentrée prochaine pour les 5e », a indiqué le chef de l’État lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente). « Cela permet d’éviter beaucoup de cancers », a ajouté Emmanuel Macron. Ces annonces interviennent quatre jours avant la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV).

Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1 000 décès par an, 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.

Des cancers « totalement éliminables »

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6 % des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80 % d’ici à sept ans.

La vaccination est aujourd’hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.

En Australie, grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées par les HPV est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Et les prévisions envisagent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici à 15 ans.

Quelle est la couverture vaccinale en France ?

Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose, et 37,4 % des jeunes filles de 16 ans un schéma complet à deux doses, selon les chiffres de Santé publique France qui font référence. Chez les garçons, 6 % avaient reçu une dose à 15 ans.

« La couverture vaccinale a progressé, car en 2018, 29 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, 40,7 % en 2020 », souligne Sophie Vaux, coordinatrice de programme sur la surveillance de la couverture vaccinale à Santé publique France. « Elle reste néanmoins bien en dessous des objectifs du plan cancer 2014-2019 qui fixait l’objectif de couverture à 60 % ou du dernier plan cancer (2021-2030) qui vise une couverture de 80 % en 2030. » « La France a par ailleurs une couverture vaccinale parmi les plus faibles d’Europe », poursuit-elle.

Plus de 70 % des adolescentes sont en effet vaccinées en Finlande, Suède, Hongrie, Norvège, Espagne ou encore au Royaume-Uni.

Quels sont les freins ?

« Plusieurs raisons expliquent la faible couverture vaccinale française », souligne Sophie Vaux. L’une des premières est le coût du vaccin, compris entre 95 et 116 euros. S’il est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie et la part restante prise en charge par une mutuelle complémentaire, l’avance des frais ou l’absence de mutuelle peuvent freiner.

Une récente étude de Santé publique France a notamment montré que la vaccination était plus faible dans les populations les plus pauvres. En France, contrairement à d’autres pays, la vaccination contre les infections à HPV est dite « opportuniste » dans le sens où c’est l’adolescent ou ses parents qui prennent rendez-vous avec le médecin pour la vaccination.

« Une prise en charge par la médecine scolaire pourrait permettre d’augmenter les couvertures vaccinales comme cela a été observé en Australie, au Canada, en Finlande, en Norvège ou en Écosse », estime Sophie Vaux. Une expérimentation en milieu scolaire menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en 5e : le taux de vaccination est passé de 9 % à 27 % la première année et de 14 % à 31 % la seconde.

Avec Le Point.fr par V.P. avec AFP

France: En ville ou à la campagne, l’étonnant succès de la collecte nationale d’armes non déclarées

novembre 29, 2022
En ville ou a la campagne, l'etonnant succes de la collecte nationale d'armes non declarees
En ville ou à la campagne, l’étonnant succès de la collecte nationale d’armes non déclarées© AFP/Valentine CHAPUIS

« Cette opération, c’est idéal »: dans son appartement parisien, Nicolas a posé en évidence sur la table du salon un vieux pistolet de la Seconde guerre mondiale retrouvé au fond d’un placard, que la police est venue chercher après un simple coup de fil.

Sa grand-mère avait découvert l’arme, rouillée et manifestement inutilisable, « en creusant un trou dans son jardin des Landes (sud-ouest) il y a une dizaine ou une quinzaine d’années », raconte Nicolas, 36 ans, qui souhaite conserver l’anonymat.

Elle n’en avait jamais reparlé et c’est en rangeant ses affaires après son décès, il y a quelques mois, que Nicolas était tombé dessus. Sans savoir quoi en faire.

L’opération nationale d’abandon – ou d’enregistrement – d’armes illégales, coordonnée par le ministère de l’Intérieur jusqu’au 2 décembre, est tombée à point nommée. Sans elle, se débarrasser du pistolet « n’aurait pas fait partie des priorités », reconnaît le jeune homme.

D’autant qu’à Paris ou dans sa petite couronne, pas besoin de se déplacer. Pour éviter que trop d’armes circulent en ville, ce sont les policiers qui le font. En l’occurrence, chez la défunte grand-mère de Nicolas, deux fonctionnaires de l’unité de police administrative (UPA) du commissariat du 20ème arrondissement.

Les vérifications d’usage faites, ils remettent au jeune homme un « formulaire simplifié d’abandon d’arme » puis repartent avec le pistolet. Il rejoindra une armoire sécurisée du commissariat avant d’être détruit.

« Cinq à six millions d’armes »

L’enjeu est de taille. En France, cinq millions de particuliers possèdent légalement des armes à feu mais il existerait « cinq à six millions d’armes non déclarées », explique Jean-Simon Merandat, chef du Service central des armes et explosifs (SCAE) du ministère de l’Intérieur.

Le plus souvent, ce sont des armes héritées. Entreposées « à la cave, dans le grenier ou un placard », elles sont « souvent non sécurisées », donc dangereuses et sources d’accidents domestiques.

« Le deuxième enjeu (de cette opération), ce sont les vols. Huit mille armes sont volées chaque année dans des cambriolages », reprend Jean-Simon Merandat, qui évoque aussi la lutte contre les violences intra-familiales.

Première en France, la campagne a surpris par son succès. Comme l’ avait été une campagne similaire ciblée en martinique en 2014.

Pour son premier jour, vendredi, la minuscule salle de la préfecture de police centralisant les appels parisiens résonnait du bruit ininterrompu des sonneries de téléphones, au point qu’une troisième opératrice a dû être ajoutée à la hâte.

Même constat en province. « C’est un succès auquel on ne s’attendait pas. On a doublé, puis triplé les effectifs », a assuré mardi le préfet délégué pour la défense et la sécurité dans le Rhône, Ivan Bouchier, durant un déplacement au commissariat central de Lyon.

Dans les locaux lyonnais, une quarantaine de personnes patientent, majoritairement des hommes âgés. Parmi eux Eric Jarillot, 62 ans, déjà venu samedi mais qui avait alors fait demi-tour: « Trop de monde ».

Il sort de son sac un antique fusil qui tient du mousquet… « Il doit dater au moins de la guerre de Sécession, je n’étais pas né la dernière fois qu’on a tiré avec, c’est sûr ! Il était dans la maison de campagne de mes beaux-parents », rigole-t-il.

« Raisons sentimentales »

Dans les zones rurales, la campagne est menée avec plus de souplesse: chacun peut se déplacer avec son arme, direction les commissariats ou un des 300 sites ouverts en France pour l’opération.

Au commissariat de Cahors (Lot), Julien Ilbert, vigneron de 42 ans, est venu déclarer son fusil de chasse. « Je le tiens de mon grand-père. Il me l’a offert, avec mon père, quand j’avais 16 ans. Jusqu’à présent, il était dans un angle de la maison à prendre la poussière. Je ne m’en sers pas mais voudrais le garder pour des raisons sentimentales », explique-t-il.

Jean Sablayrolles, un retraité de 74 ans, est lui resté quelques minutes dans le sas du commissariat avec un fusil de chasse dont il souhaitait se débarrasser, enroulé dans une couverture.

« Le fusil était à mon grand-père. Il n’a pas servi depuis 50 ans. Je l’ai récupéré lors d’un déménagement. Depuis, il m’encombrait plus qu’autre chose », déclare-t-il après avoir déposé l’arme.

Une centaine de kilomètres à l’est, au commissariat de Rodez (Aveyron), les fonctionnaires de police pensaient « récupérer beaucoup de vieux fusils » mais avaient, dès le premier jour de l’opération, « enregistré plusieurs armes de poing », selon Lilian Kinache, commandant en charge de la communication.

Lundi, Jean-Simon Mérandat avançait le chiffre de 21.000 armes abandonnées et 600.000 munitions récupérées après trois jours d’opération, auxquelles s’ajoutent plus de 6.000 armes mises en règle.

Par Le Point

Macky Sall : la dernière marche ?

juillet 2, 2022

Journaliste, correspondant à Dakar, il couvre l’actualité sénégalaise et ouest-africaine, et plus ponctuellement le Rwanda et le Burundi.

Le mystère reste entier sur ses intentions : Macky Sall se conformera-t-il à la Constitution en quittant son poste au terme de son second mandat ? Il rentrerait ainsi dans l’histoire de son pays en devenant le premier chef de l’État à mettre fin volontairement à son règne.

Le président sénégalais Macky Sall assiste à la cérémonie d’ouverture du premier parc éolien d’Afrique de l’Ouest à Thiès, au Sénégal, le 24 février 2020. THIES, SENEGAL – FEBRUARY 24: Senegalese President Macky Sall attends a opening ceremony of the first wind farm of West Africa in Thies, Senegal on February 24, 2020. © ALAATTIN DOGRU/Anadolu Agency via AFP

La phrase, en toute logique, devrait s’écrire sans point d’interrogation. Une Constitution n’est-elle pas destinée à fixer la règle du jeu, quelle que soit l’identité du joueur ? Et pourtant…

Au Sénégal, rien ne permet de savoir ce que Macky Sall a en tête à dix-neuf mois de la prochaine présidentielle. Prendra-t-il le risque de jeter les Sénégalais dans la rue s’il se représente ? Ou bien se conformera-t-il aux dispositions de l’article 27, lesquelles stipulent que « nul ne peut exercer plus de deux mandats [présidentiels] consécutifs ». « Je répondrai à cette question après les législatives », assurait le chef de l’État dans une interview récente.

Une échéance qui vaut également, a-t-il dit, pour la nomination du futur Premier ministre, une fonction supprimée en 2019, avant d’être rétablie en décembre 2021, mais dont le siège reste vacant jusqu’ici, alors même que Macky Sall occupe depuis le début de l’année la présidence tournante de l’Union africaine. Une tâche fastidieuse pour une fin de mandat, entre régimes putschistes au sein de la Cedeao et répercussions en Afrique du conflit en Ukraine.À LIREUnion africaine : quelles priorités pour Macky Sall ?

Jamais, depuis l’indépendance du Sénégal, un chef de l’État n’a mis fin volontairement à son règne au terme de son second mandat. Macky Sall marquera-t-il l’Histoire en se conformant à cette disposition constitutionnelle adoptée dès 2001 – sept ans avant la France – mais qui n’a, jusque-là, jamais servi ?

Défis

Abdoulaye Wade n’avait pas eu cette sagesse, et son wax waxeet (‘dire puis se dédire’, en wolof) avait obscurci sa fin de règne et provoqué sa chute. Macky Sall est bien placé pour s’en souvenir puisque l’Union sacrée entre l’ensemble des candidats alors opposés au président sortant avait largement contribué à son élection dans un fauteuil, au second tour, au soir du 25 mars 2012.

Reste que les prochains mois s’annoncent délicats. Car si le chef de l’État décide, conformément à sa promesse récente, de ne jamais poser un acte qui serait contraire à la Constitution, se poseront à lui deux défis ultimes. D’abord, désigner un dauphin au sein de sa majorité, où les prétendants ne manquent pas, sans provoquer une guerre civile dans ses rangs. Ensuite, permettre à son successeur de poursuivre son œuvre en maintenant en vie la coalition Benno Bokk Yakaar, où l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel) peut compter sur l’allégeance du Parti socialiste, de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et de Rewmi.

Continuité

Jusqu’ici, seul Senghor était parvenu à assurer cette continuité au sommet de l’État en désignant Abdou Diouf pour lui succéder, lorsqu’il a pris une retraite anticipée, en cours de mandat, le 31 décembre 1980. Abdou Diouf, lui, a perdu dans les urnes, en 2000, en voulant briguer le mandat de trop. Et Abdoulaye Wade, qui a commis la même erreur, s’est refusé, après sa défaite, à désigner un successeur à la tête du PDS, dont il reste, à 96 ans, le secrétaire général national. Son fils Karim, bien qu’inéligible, a été désigné candidat à la dernière présidentielle – à laquelle il n’a pu concourir. Au prix d’une véritable hémorragie au sein du parti.

Les dix-neuf mois qui le séparent de l’échéance ne seront donc pas de tout repos pour Macky Sall puisque les législatives prévues le 31 juillet feront office de prélude à la prochaine présidentielle. Depuis ses débuts en politique, l’homme a su faire preuve d’un sens aigu de la stratégie, gravissant une à une les marches sans jamais trébucher, alliant la capacité du joueur de poker à dissimuler la teneur de sa main à celle du joueur d’échecs à anticiper plusieurs coups. Reste que son ultime combat en politique, celui de sa succession, se jouera par procuration.

Avec Jeune Afrique par Mehdi Ba

Kenya : entre Ruto et Odinga, la campagne présidentielle tourne au vinaigre

avril 17, 2022

Depuis que le chef de l’État l’a trahi, le vice-président, William Ruto, ne retient plus ses coups contre son adversaire dans la course à la magistrature suprême, Raila Odinga. Retour sur un duel sans merci.

Raila Odinga (à g.) et William Ruto à Nairobi, le 24 février 2013. © REUTERS/Thomas Mukoya

« Concours de beauté » à Londres : c’est ainsi que les observateurs étrangers ont raillé le chassé-croisé des deux principaux candidats à l’élection présidentielle kényane dans la capitale britannique, à quelques jours d’intervalle en mars dernier.

Le vice-président, William Ruto (le « roi de l’arnaque »), et l’ancien Premier ministre Raila Odinga (« l’héritier ») font dans l’antagonisme personnel plutôt que dans la bataille d’idées. Un travers de campagne qui n’échappe pas aux réseaux sociaux qui relaient tant les insultes personnelles et ethniques que les accusations entièrement fabriquées.

On en oublierait presque que les 22 millions de juges ultimes de ce duel fratricide sont appelés à déposer leur verdict dans les urnes le 9 août prochain.

Tragédie shakespearienne

À Londres, le vice-président a voulu s’ériger en homme de paix dans cet affrontement électoral. Mais il n’a pas pu s’empêcher de s’engager sur le terrain glissant des violences qui ont éclaté au Kenya après le scrutin de 2017. Alors que Raila Odinga avait contesté les résultats donnant Kenyatta vainqueur, William Ruto a promis de respecter le verdict des urnes.

BEAUCOUP ONT DIT QU’ILS ALLAIENT TRUQUER L’ÉLECTION ET QUE, MÊME SI JE L’EMPORTAIS, KENYATTA NE ME CÈDERAIT PAS LE POUVOIR

« J’aimerais que tous les autres candidats s’engagent à reconnaître le résultat des élections. Ils ne le font pas parce que ce ne sont pas des gens sérieux. Beaucoup ont dit qu’ils allaient truquer l’élection et que, même si je l’emportais, Kenyatta ne me cèderait pas le pouvoir », a déclaré le vice-président.

Point de non-retour

Cette phrase en dit long sur une bataille électorale qui tourne à l’affaire personnelle. Le parcours de William Ruto recèle l’origine des rancœurs. Au lendemain des violences postélectorales qui, en 2007-2008, firent plus de 1 500 morts, Uhuru Kenyatta, issu de l’ethnie kikuyue, et William Ruto, le Kalenjin, tous deux sous le coup de poursuites de la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle dans cette crise, se rapprochèrent afin de mieux se protéger.

Puis William Ruto a travaillé sans relâche pour le gouvernement d’Uhuru Kenyatta, qui a utilisé ses compétences en matière de mobilisation politique –­avant de l’abandonner. Aujourd’hui, un point de non-retour a été atteint : après avoir publiquement désigné Ruto comme son successeur, Uhuru Kenyatta a retourné sa veste, et finalement apporté son soutien à Raila Odinga, le leader de l’opposition.

Comme dans les tragédies shakespeariennes, le combat entre les rois fait rage, assorti de son lot d’accusations. Mais la société civile ne semble guère apprécier le spectacle : le journaliste et militant John Githongo parle d’ »une élection qui porte essentiellement sur rien ». Pour lui, la joute entre Ruto et Raila est dépourvue de grandes idées. De nombreux Kényans, en particulier les plus jeunes, semblent d’accord. L’inscription des électeurs dans certaines zones urbaines a été plus faible que lors des précédents scrutins.

Le candidat préféré ?

Pour l’heure, William Ruto est persuadé d’avoir été reçu à Londres et à Washington grâce à un statut de « candidat favori de l’Occident », une petite musique reprise allègrement par ses partisans. Mais les responsables des deux capitales ont rejeté cette affirmation, en soulignant que son rival, Raila Odinga, bénéficiera exactement du même niveau d’accès en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Pour les diplomates des deux États occidentaux, le Kenya est un point d’ancrage dans la région, alors que son voisinage est dangereux : les conflits en Éthiopie, en Somalie et au Sud-Soudan se poursuivent, tandis que la junte militaire soudanaise massacre depuis six mois des manifestants civils favorables à la démocratie. Le Kenya accueille notamment le complexe de camps de réfugiés de Dadaab, qui abrite plus de 400 000 Somaliens.

Avec Jeune Afrique par Julian Pecquet et Patrick Smith

France: Zemmour accusé d’avoir laissé scander « Macron assassin » condamne les propos de la foule

mars 27, 2022
Zemmour accusé d’avoir laissé scander « Macron assassin » condamne les propos de la foule© AFP/JULIEN DE ROSA

Eric Zemmour, accusé par une partie de la classe politique d’avoir laissé la foule scander « Macron assassin » pendant son meeting dimanche à Paris, a finalement « condamné » ces propos visant le chef de l’Etat, selon son entourage.

Le slogan a été scandé sur l’esplanade du Trocadéro une dizaine de fois après que le candidat de Reconquête ! a déclaré: « Certains s’indignent de ma fermeté. Ce qui m’indigne moi, ce ne sont pas les mots et les concepts, ce sont les drames quotidiens que vous subissez. Ce qui m’indigne moi, c’est qu’on ne rendra jamais la paix à Evelyne Reybert, maman de Julien, massacré » à Romans-sur-Isère. Ce qui m’indigne, moi, c’est qu’on ne consolera jamais les enfants de Sarah Halimi ou de Mireille Knoll. On ne rendra jamais justice à tous ceux que l’Etat n’a pas su protéger ».

Eric Zemmour a alors fait une pause dans son discours tandis que montaient les cris, sans toutefois intervenir.

« Il ne l’a pas entendu » et « il condamne ce qu’a dit la foule à ce moment-là ». « Il ne reprend pas l’expression à son compte. Il n’a jamais utilisé un tel terme et ne l’a jamais laissé entendre dans son discours », a affirmé son entourage, interrogé à plusieurs reprises sur cet épisode.

« E. Zemmour laisse une foule crier +Macron assassin+. Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », avait auparavant déploré Valérie Pécresse dans un tweet.

« Ce n’est certainement pas ça la droite ! Ce n’est pas ça ma France ! », a ajouté la candidate LR, alors qu’Eric Zemmour s’est présenté pendant son meeting comme « seul candidat de droite ».

« C’est une honte pour la démocratie et la République d’entendre de tels propos », a abondé le président des députés LR Damien Abad à propos du slogan entendu.

« Quand on veut être président de la République, on doit d’abord la faire respecter par ses propres militants ! », a renchéri le président de la région Paca Renaud Muselier, qui a quitté LR.

De Guadeloupe où elle fait campagne, Marine Le Pen, a elle estimé qu’il y avait « une forme d’outrance qui répond à une forme d’outrance ».

« C’est un propos tout à fait outrancier. C’est regrettable. On a suffisamement de choses à reprocher à Emmanuel Macron pour ne pas tomber dans ce type d’outrance », a-t-elle dit. Elle a aussi jugé « pas raisonnable » de la part de son concurrent d’extrême droite « de continuer à diviser les patriotes », critiquant une « fuite en avant d’Eric Zemmour qui perd de vue l’intérêt général, l’intérêt supérieur du pays ».

Dans la majorité présidentielle, le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale Christophe Castaner a qualifié d' »irresponsable » l’attitude du candidat, qui « a laissé faire ». L’ancien ministre a considéré qu’il avait même « fait la démonstration cet après-midi de son empêchement présidentiel ».

Ce n’est pas non plus « la droite républicaine; jamais la droite républicaine ne ferait cela. Par contre l’extrême droite, oui, depuis longtemps », a-t-il ajouté.

L’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a appelé à voter Emmanuel Macron, s’est inquiété du « niveau des intentions de vote de l’extrême droite », estimant qu' »au Trocadéro un nouveau degré a été franchi » dans « la violence des discours ».

Par Le Point avec AFP

France-Présidentielle: Macron accaparé par l’Ukraine, Pécresse positive au Covid

mars 24, 2022
Présidentielle: Macron accaparé par l’Ukraine, Pécresse positive au Covid© POOL/AFP/Brendan SMIALOWSKI
Source AFP

L’un fait à peine campagne, l’autre a contracté le Covid et doit la faire « à distance »: la journée de jeudi confirme, si besoin était, le caractère atypique de la campagne présidentielle, à un peu plus de deux semaines du scrutin.

Le président-candidat Emmanuel Macron était tout entier consacré au conflit russo-ukrainien, participant à Bruxelles jeudi et vendredi à une intense séquence diplomatique de trois sommets successifs de l’Otan, du G7 et de l’UE.

A tel point que certains dans son camp s’interrogent sur les conséquences de son absence sur le terrain dans la campagne.

Balayant les accusations disant qu’il veuille enjamber le rendez-vous de la présidentielle, la majorité n’a de cesse de répéter qu’il sera président jusqu’au dernier quart d’heure et explique sa présence réduite dans la campagne par un contexte international hors norme.

Pas de déplacements, pas de bains de foule, pas de débat télévisé, des interventions médiatiques passant largement sous les radars : cela ressemble à du service minimum pour le président-candidat, largement en tête dans les sondages, à quelque 30 % des intentions de vote au premier tour, même si une légère érosion, logique selon ses soutiens, est constatée suite à sa conférence de presse de présentation de son programme mi-mars.

Après avoir attendu la date limite pour se déclarer, le chef de l’Etat a seulement rencontré des Français lors de deux « débats » très cadrés à Poissy (Yvelines) et à Pau.

Castex en VRP

Un seul grand meeting est prévu, le 2 avril à La Défense (Hauts-de-Seine). Les autres réunions publiques se font sans lui, comme mercredi soir à Nice où se sont rassemblés des poids lourds de la macronie, tandis que les ministres sillonnent le terrain.

Jeudi matin, le Premier ministre Jean Castex a arpenté les rues de Saint-Saint-Denis pendant trois heures, tracts à la main, pour défendre son candidat.

Cette ligne est-elle tenable jusqu’au premier tour du 10 avril ?

Interrogé par la presse, Jean Castex a joué l’humilité, réaffirmant qu' »une élection n’est jamais gagnée » et que « dans le monde troublé qui est le nôtre l’excès de confiance en rien ne se justifie ».

« Le premier message à faire passer, c’est voter d’abord », a-t-il ajouté, alors que le manque de rythme de la campagne fait craindre aux sondeurs une abstention record.

« Il y a peu d’intérêt pour la campagne, qui manque de magie (…). Il faut qu’Emmanuel Macron fasse un grand discours. Et montre que LREM n’est pas un vaisseau fantôme », confie même un responsable de la majorité.

« La vérité, c’est qu’Emmanuel Macron est totalement absorbé par la crise internationale. C’est très compliqué d’exister, de faire campagne », estime un autre proche du chef de l’Etat.

Pécresse positive

Déjà à la peine dans les sondages, la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a pour sa part annoncé jeudi qu’elle avait contracté le Covid-19, l’obligeant à poursuivre sa campagne « à distance ».

Valérie Pécresse devait se rendre à Bordeaux vendredi mais « le meeting sera animé par quelqu’un d’autre », a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions.

Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône « est annulé », a-t-on ajouté.

La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour « rétablir l’ordre ». Elle devait participer en duplex jeudi soir à l’émission « Elysée 2022 » sur France 2.

A seulement 17 jours du premier tour, des dynamiques semblent se confirmer et des positions se cristalliser désormais.

La candidate du RN Marine Le Pen est bien installée à la deuxième place des intentions de vote, un sondage OpinionWay-Kéa Partners publié jeudi la créditant de 20 %, confirmant une dynamique ascendante.

Le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui sollicite la « responsabilité morale » des électeurs pour se hisser au second tour avant un gros meeting dimanche à Marseille, est aussi sur une pente favorable: certaines études d’opinion le placent à la troisième place, autour de 14 %.

Pour le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !), en revanche, l’érosion se poursuit: il passe sous la barre de 10 % des intentions de vote à 9 %, selon le sondage OpinionWay.

Le conflit en Ukraine a par ailleurs poussé les candidats à se positionner, remettant sur le devant de la scène les positions prorusses de Marine Le Pen, Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon.

L’écologiste Yannick Jadot, aux alentours de 5-6 %, a de nouveau critiqué TotalEnergies jeudi, estimant que le pétrolier voulait le « faire taire en pleine campagne présidentielle » en le poursuivant en diffamation après ses accusations de « complicité de crimes de guerre » en Ukraine.

Avec Le Point

France: Immigration, sécurité, identité, haine des médias… Pour son premier meeting, Eric Zemmour décline ses thèmes de prédilection

décembre 5, 2021

Le candidat d’extrême droite a officialisé le nom de sa formation politique, « Reconquête ». De brèves tensions ont émaillé le début de son discours devant quelque 13 000 personnes, au Parc des expositions, à Villepinte.

Des supporteurs du candidat d’extrême droite Eric Zemmour, le 5 décembre 2021, au Parc des expositions de Villepinte.
Des supporteurs du candidat d’extrême droite Eric Zemmour, le 5 décembre 2021, au Parc des expositions de Villepinte. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour entendait faire une démonstration de force lors de son premier meeting de campagne présidentielle dimanche 5 décembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Ses opposants ont eux aussi fait entendre leur voix, et manifesté à Paris.

M. Zemmour a pris la parole en fin d’après-midi, au Parc des expositions, face à ses troupes rassemblées derrière son nouveau slogan, « Impossible n’est pas français », expression assortie d’un rameau d’olivier. Ce premier meeting depuis l’officialisation de son entrée en campagne, mardi 30 novembre, a rassemblé 13 000 personnes dimanche, selon les organisateurs. « Près de 15 000 Français qui ont bravé le politiquement correct, les menaces de l’extrême gauche et la haine des médias », a commencé par dire le candidat.

Plusieurs personnes exfiltrées

Le polémiste désormais candidat s’est ensuite plaint d’être attaqué par « le pouvoir et ses relais médiatiques », avant d’enchaîner : « La meute est désormais lancée à mes trousses. Mes adversaires veulent ma mort politique. Les journalistes veulent ma mort sociale et les djihadistes veulent ma mort tout court. »

Réfutant les accusations de racisme et de misogynie, le candidat s’est vanté d’être le « seul de la liberté de penser, la liberté de parole, la liberté de débattre, la liberté des mots sur la réalité pendant qu’ils rêvent tous d’interdire mon meeting et de me condamner »« Comment pourrais-je penser cela, moi, petit juif berbère venu de l’autre côté de la Méditerranée ? », s’est-il encore justifié.

Entre deux « on est chez nous » et des « vive la France » scandés par la foule, le meeting s’est déroulé dans une ambiance électrique et hostile à l’égard des journalistes, hués à plusieurs reprises par les supporteurs d’Eric Zemmour. Pendant les premières minutes du discours du candidat d’extrême droite, l’ambiance s’est considérablement tendue, ont constaté les journalistes sur place. Des échauffourées ont éclaté à l’arrière de la salle, selon les images diffusées par des journalistes de Brut et du Huffington Post. Elles montrent des altercations et des personnes lançant des chaises. Selon les journalistes du Monde présents sur place, plusieurs personnes ont été exfiltrées par le service d’ordre en charge du meeting et des dizaines de jeunes militants.

Aussi, alors que plus de 400 journalistes ont été accrédités, des membres de l’émission « Quotidien », de la chaîne TMC, avaient été pris à partie plus tôt dans l’après-midi, d’abord par un groupe de jeunes militants, puis par une foule de plus en plus importanteIls ont été mis brièvement « à l’abri par sécurité », selon l’équipe du candidat d’extrême droite.

Le nom du parti officialisé

Eric Zemmour a profité de ce grand raout pour officialiser le nom de son parti, « Reconquête », avec adhésion payante. « La reconquête est désormais lancée. La reconquête de notre économie, la reconquête de notre sécurité, la reconquête de notre identité, la reconquête de notre souveraineté, la reconquête de notre pays », a fait valoir le candidat d’extrême droite.

« L’immigration zéro deviendra un objectif clair de notre politique », a déclaré Eric Zemmour. Celui-ci a annoncé vouloir « renvoyer tous les clandestins présents illégalement sur le sol Français »« expulser immédiatement les délinquants étrangers »« déchoir les criminels binationaux de leur nationalité française », et a promis de soumettre ces questions au peuple français par référendum.

M. Zemmour a par ailleurs proposé un « processus de simplification administrative sous l’égide directe de l’Elysée », la création « d’un grand ministère de l’industrie chargé du commerce extérieur, de l’énergie, de la recherche et des matières premières » et que la France sorte du commandement militaire intégré de l’OTAN.

En optant pour la date du 5 décembre, le polémiste a calqué son calendrier sur le congrès du parti Les Républicains (LR), qui a choisi samedi sa candidate, Valérie Pécresse, au profil plus modéré que son rival, Eric Ciotti. « Je tends la main aux électeurs, aux cadres, aux sympathisants des Républicains, dont beaucoup ont été représentés par mon ami Eric Ciotti. Votre place est parmi nous, à nos côtés dans ce combat pour la France », a dit Eric Zemmour.

Le candidat s’en est également pris au président de la République, Emmanuel Macron, qu’il a accusé d’avoir « vidé de leur substance notre économie, notre identité, notre culture, notre liberté, notre énergie, nos espoirs, nos existences »« Il a tout vidé parce qu’il est à lui tout seul, le grand vide, le gouffre. En 2017, la France a élu le néant et elle est tombée dedans », a-t-il encore ajouté.

Faire « taire » Zemmour

Initialement prévu au Zénith, dans le 19e arrondissement de Paris, le meeting a finalement été délocalisé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres. L’équipe d’Eric Zemmour l’explique par « l’engouement populaire », mais admet aussi des raisons de sécurité, alors qu’une cinquantaine d’organisations syndicales, partis de gauche et associations avaient appelé à manifester de Barbès à La Villette pour faire « taire » M. Zemmour.

Quelque 2 200 manifestants selon la Préfecture de police, 10 000 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de Paris dimanche pour dénoncer la candidature à l’élection présidentielle du polémiste d’extrême droite. Ils sont arrivés peu avant 16 heures dans le calme à La Villette, selon notre journaliste Pierre Bouvier.

D’autres militants hostiles au candidat d’extrême droite se sont regroupés à Villepinte, où 46 personnes, qui se trouvaient dans une zone interdite aux manifestations ont été interpellées, selon la préfecture de police. L’association Action antifasciste Paris-Banlieue, qui a notamment appelé sur Twitter ses sympathisants à « saboter » le meeting d’Eric Zemmour, affirmait vouloir « maintenir la pression » ce dimanche après-midi.

Le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel, avait lancé une pétition pour faire annuler le meeting par les propriétaires du lieu, le groupe Viparis, en l’interpellant sur sa « charte de la diversité ». La démarche a scandalisé le camp Zemmour. Elle a aussi été contestée par Jean-Luc Mélenchon, interrogé vendredi sur BFM-TV, pour qui « la démocratie, c’est d’écouter aussi ce qui vous déplaît ». Le candidat de La France insoumise tenait, lui, meeting à La Défense, en début d’après-midi.

Des personnalités de La Manif pour tous présentes

Villepinte devait permettre de mesurer les ralliements, alors que l’organisation est critiquée en interne pour sa fragilité et que des militants plus radicaux ont intégré la campagne, comme l’ancien mégrétiste et proche des identitaires Grégoire Tingaud, qui sera chargé de coordonner les référents régionaux. Le financier Charles Gave, qui a retiré son soutien, et le souverainiste Philippe de Villiers ne seront pas présents dimanche.

En revanche, plusieurs personnalités de La Manif pour tous, qui réunit les opposants au mariage entre personnes de même sexe, sont présentes à Villepinte : l’ancien député conservateur Jean-Frédéric Poisson, qui a renoncé à sa propre candidature en 2022 et s’occupera des législatives, ainsi que Christine Boutin, qui présidait avant lui le petit Parti chrétien-démocrate (devenu VIA, la voie du peuple), et Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, associé jusqu’à présent à LR.

Une figure des « gilets jaunes », Jacline Mouraud, est aussi présente pour soutenir Eric Zemmour et « représenter la France populaire », tout comme l’ancienne conseillère régionale RN Agnès Marion. Celle-ci « espère » un discours autour du « grand déclassement » et du « grand remplacement », cette théorie ethniciste, revendiquée par Eric Zemmour, du remplacement des populations européennes par des immigrés non européens. Pierre-Jean Chalençon, homme d’affaires collectionneur d’objets liés à Napoléon, accusé d’avoir organisé des dîners clandestins pendant le confinement, et l’animateur de télévision Eric Naulleau sont également au meeting d’Eric Zemmour. A leurs côtés se trouve aussi Karim Ouchikh, un proche de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus.

Le Monde avec AFP

France/Dépenses excessives de campagne: Nicolas Sarkozy fixé sur son sort le 30 septembre

juin 22, 2021
Depenses excessives de campagne: Nicolas Sarkozy fixe sur son sort le 30 septembre
Dépenses excessives de campagne: Nicolas Sarkozy fixé sur son sort le 30 septembre© AFP/Archives/Benoit PEYRUCQ

Après cinq semaines de débats, le procès de Nicolas Sarkozy, et de 13 autres prévenus, dans l’affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012 s’est achevé mardi et le tribunal correctionnel de Paris a mis sa décision en délibéré au 30 septembre.

Alors que le parquet a requis un an de prison dont six mois avec sursis à l’encontre de l’ancien chef de l’Etat, son avocate, Me Gesche Le Fur, a plaidé mardi en faveur de la relaxe de son client.

« Il n’a signé aucun devis, il n’a signé aucune facture, il a accepté toutes les restrictions qu’on lui a demandées. Il est loin d’être un candidat hystérique, insatiable. Il est respectueux des valeurs de la justice », a plaidé l’avocate, qui remplaçait le conseil « historique » de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, souffrant.

Ne contestant pas la fraude, Me Le Fur a expliqué que l’équipe de campagne avait « peut-être cédé à un certain emballement en devançant (les) désirs » du président-candidat. Bref, un excès de zèle.

« La vérité judiciaire de ce dossier ne sera pas la Vérité avec un grand V. La justice a fait son travail avec les éléments qu’on a bien voulu lui donner », avait concédé la procureure Vanessa Perrée lors de son réquisitoire. « Qui a ordonné le système ? Nous n’avons pas assez d’éléments pour le démontrer ».

L’avocat de Jérôme Lavrilleux, Me Christian Saint-Palais, a demandé pour sa part au tribunal « une sanction adaptée » pour son client.

Ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé quand ce dernier était patron de l’UMP (devenue Les Républicains) et directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, M. Lavrilleux est l’un des rares prévenus à avoir admis sa responsabilité dans la fraude.

Me Saint-Palais a dénoncé une sorte « d’entente cordiale » des autres prévenus contre de son client, par leur volonté de lui faire « porter seul le chapeau ».

Compte tenu de ses « aveux », le ministère public a requis contre Jérôme Lavrilleux une peine de 3 ans de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende.

Intervenant à la fin des débats, M. Lavrilleux qui s’est retiré définitivement de la politique pour s’occuper de gîtes ruraux en Dordogne, a affirmé s’en remettre « à la décision du tribunal ».

Avant le procès, M. Lavrilleux avait indiqué qu’il ferait appel seulement s’il était condamné à une peine de prison ferme.

Conventions fictives

L’ex-chef de l’Etat, qui ne s’est présenté au tribunal qu’à l’occasion de son interrogatoire, était jugé depuis le 20 mai avec 13 anciens cadres de l’UMP et de la société Bygmalion (qui organisait les meetings), membres de l’équipe de campagne ou experts-comptables.

A la différence des autres prévenus, Nicolas Sarkozy est poursuivi uniquement pour « financement illégal de campagne », pour avoir signé des comptes de campagne considérés comme frauduleux, et non pour « escroquerie », « usage de faux » et « abus de confiance ».

L’enquête a montré que les dépenses de sa campagne présidentielle se sont élevées à près de 42,8 millions d’euros alors que le plafond légal était de 22,5 millions.

Pour tenter de masquer cette explosion des comptes de campagne, un système de double facturation a été mis en place imputant à l’UMP, sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings de campagne.

L’enquête « n’a pas établi » que Nicolas Sarkozy l’aurait « ordonné », qu’il y aurait « participé », ni même qu’il en aurait été informé. Par contre, l’accusation a soutenu qu’il en avait « incontestablement » bénéficié, disposant ainsi de « moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait ».

Le parquet a requis à l’encontre des autres prévenus des peines de dix-huit mois à quatre ans de prison avec sursis et des amendes allant jusqu’à 150.000 euros.

En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme (trois ans dont un ferme), pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite « des écoutes ».

Avec AFPP

En France, amadouer les réfractaires au vaccin est un exercice délicat

avril 26, 2021

 

« Avancez vers mon collègue, s’il vous plaît! » La file n’est jamais bien longue devant l’immense Stade de France, transformé en usine à vacciner. Chaque jour depuis le début d’avril, 2000 personnes se font immuniser ici, souvent dans l’enthousiasme.

La vaccination au Stade de France

© Yanik Dumont Baron/Radio-Canada La vaccination au Stade de France

«Nous sommes de l’Est parisien», explique un retraité venu avec sa femme. «Dans notre secteur, il y a très peu de points de vaccination. On pense qu’elle nous donnera de la liberté pour voyager dans quelque temps.»

À l’écart de la file, un homme attend que sa femme se fasse immuniser. Tout s’est joué vite. Lui a été vacciné la veille. « »Il y a du Pfizer! » J’ai dit, « on y va! » J’ai foncé. J’ai pris mes parents.»

«Et je suis impatient de faire la deuxième dose pour être tranquille dans ma tête!», lance-t-il, rieur.

Cet enthousiasme encourage les responsables de la campagne de vaccination au Stade de France. Mais il masque aussi une réalité : ceux qui font la queue ces jours-ci n’ont pas eu besoin d’être convaincus.

«C’est vrai que, pour l’instant, on est en lien avec tous ceux qui sont volontaires à la vaccination», admet Katy Bontinck, première adjointe à la Santé pour la Ville de Saint-Denis.

Mais doucement, poursuit-elle, «on commence à aller vers ceux qui peuvent avoir plus de réticences, qui se posent des questions, voire qui y sont vraiment opposés».

Photo prise devant le Stade de France, transformé en usine à vacciner. Environ 2000 personnes s'y font immuniser chaque jour.

© Yanik Dumont Baron/Radio-Canada Photo prise devant le Stade de France, transformé en usine à vacciner. Environ 2000 personnes s’y font immuniser chaque jour.

Convaincre les réticents est essentiel si la France veut atteindre l’immunité collective, estimée à 60 %, voire 70 % de sa population.

Les récents sondages indiquent qu’au moins six Français sur dix sont prêts à se faire immuniser, à condition de pouvoir choisir leur vaccin. Autant dire que l’immunité collective ne pourra pas être atteinte sans une partie de ceux qui hésitent.

La chasse aux volontaires

Saint-Denis est située dans le département français le plus touché par cette troisième vague de contaminations. Conscientes du défi, les autorités ont imaginé des méthodes pour retracer ceux qui hésitent à se faire vacciner et ceux qui n’en voient pas l’utilité.

Des employés municipaux circulent dans les rues et dans les parcs de la ville, dépliants et tablette à la main. Leur mission est d’identifier des volontaires admissibles à la vaccination et de leur prendre un rendez-vous sur-le-champ.

«Quand on donne un flyer avec un numéro de téléphone, explique Katy Bontinck, on peut rentrer chez soi et ne pas le faire.» La démarche vise autant les procrastinateurs que ceux qui ont des difficultés à prendre rendez-vous sur Internet.

Dans cette «chasse aux volontaires», Saint-Denis compte aussi sur une trentaine de commerçants. Des bénévoles qui croisent beaucoup de gens chaque jour et qui sont bien placés pour discuter d’immunisation.

Parmi eux, il y a le restaurateur Marc Boulanger. La répartie facile, il aime bien discuter.

Marc Boulanger, ambassadeur de la vaccination, dans son restaurant O Grand Breton, à Saint-Denis.

© Yanik Dumont Baron/Radio-Canada Marc Boulanger, ambassadeur de la vaccination, dans son restaurant O Grand Breton, à Saint-Denis.

Il n’aborde pas directement le sujet avec ses clients, mais attend qu’il vienne dans la conversation. «Je ne suis pas là pour vendre quelque chose, affirme-t-il. De toute façon, aujourd’hui, on ne parle que de ça…»

«Tu t’es fait vacciner, toi?», lance Rachel Wignall, l’épouse de Marc à un client. «Nah!», répond ce dernier, «j’attends de voir quel vaccin tuera le moins», laisse-t-il tomber, sourire en coin.

Un cynisme de comptoir, peut-être, mais qui démontre bien la difficulté de l’exercice. Pour convaincre, il faut discuter avec ceux qui ne font pas confiance aux politiciens ou à l’industrie pharmaceutique.

Et puis, il y a ceux qui ne voient pas l’utilité d’être protégés. Rachel Wignall en connaît plusieurs «qui ont été touchés par la COVID, mais pour qui ça s’est bien passé» et d’autres qui ne connaissent aucun malade.

Le flacon au bouchon rouge contient dix doses du vaccin d'AstraZeneca. Un médecin français doit le précommander, aller le chercher en pharmacie, le transporter dans un sac isotherme sans l’agiter et en le gardant à la verticale.

© Yanik Dumont Baron/Radio-Canada Le flacon au bouchon rouge contient dix doses du vaccin d’AstraZeneca. Un médecin français doit le précommander, aller le chercher en pharmacie, le transporter dans un sac isotherme sans l’agiter et en le gardant à la verticale.

La méfiance envers AstraZeneca

Pour convaincre les sceptiques, la France mise aussi sur leurs médecins de famille. Des gens comme Cristina Marbot, par exemple, qui tient un cabinet dans un quartier populaire et multiethnique du nord de la ville.

«D’une manière générale, on a envie de se faire vacciner», explique-t-elle dans son cabinet. «Mais [les gens] sont apeurés par les informations qui circulent et, parfois, par le manque d’informations.»

Ces jours-ci, les discussions tournent surtout autour du produit d’AstraZeneca. Il n’est vraiment pas apprécié en France. Mais c’est le seul que la docteure Marbot puisse offrir dans son cabinet.

Une dizaine de patients seront vaccinés en une seule journée cette semaine. Ce qui est très peu, considérant la quantité de personnes qui passent par son cabinet chaque mois.

Mais réunir ces dix volontaires demande beaucoup de travail. Il faut contacter au moins 20 patients et tenter de les convaincre.

La docteure Cristina Marbot tient un cabinet médical dans un quartier populaire du nord de Saint-Denis.

© Yanik Dumont Baron/Radio-Canada La docteure Cristina Marbot tient un cabinet médical dans un quartier populaire du nord de Saint-Denis.

«Je suis évidemment très inquiète, parce que cette campagne de vaccination a mal commencé», admet la docteure, qui souligne toutes les hésitations devant les produits d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson.

Autre problème : tous ceux qui sont disposés à se faire vacciner, mais qui ne sont pas admissibles pour l’instant en raison des règles françaises d’attribution des doses.

Pas évident de conserver la trace de ces volontaires pour les aviser au moment où ils seront admissibles.

«Ça nécessite évidemment des efforts importants pour ne pas les oublier, pour les relancer, pour les appeler, pour les convaincre, pour leur expliquer», souligne-t-elle.

Et justement, faute d’approvisionnement suffisant, la France ne peut permettre à tous de se faire vacciner avant, au moins, le mois de juin.

Avec Radio-Canada par Yanik Dumont Baron

Congo/Pointe-Noire: Meeting du candidat Guy Brice Parfait Kolelas à l’Institut Thomas Sankara

mars 12, 2021

Peuple de Pointe -Noire, le meeting de votre candidat – initialement prévu au rond-point Lumumba, se tiendra finalement à l’institut THOMAS SANKARA ce samedi 13 Mars a 10 h .

Venez massivement écouter le candidat du changement GUY BRICE PARFAIT KOLELAS!

La peur a changé de camps .

Avec Brazzanews Large diffusion !!!