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Sadio Mané, meilleur joueur de l’histoire du football sénégalais ?

février 7, 2022
Sadio Mané pose avec le trophée de la CAN, le 6 février 2022, au stade Olembe de Yaoundé © Ayman Aref/DPA/MAXPPP

Il a été le principal acteur du sacre du Sénégal, devenu champion d’Afrique en battant l’Égypte dimanche soir (0-0, 4-2 aux t.a.b). Et tout au long de la compétition, l’attaquant des Lions de la Teranga a tiré ses coéquipiers vers le haut.

On dit souvent que pour aller très loin dans une compétition majeure, et accessoirement la gagner, il faut que le meilleur joueur de l’équipe soit à son meilleur niveau. Ce fût le cas en 2019, quand Riyad Mahrez, avec ses trois buts, ses passes décisives et son influence dans le jeu collectif, contribua à réinstaller l’Algérie sur le toit du football africain, après une longue éclipse de vingt-neuf ans. Cette année, le Fennec n’a pas brillé, sa sélection a quitté le Cameroun au soir du premier tour, et c’est un finaliste de 2019 qui a pris sa revanche.

Sadio Mané et le Sénégal sont devenus champions d’Afrique, et l’attaquant de Liverpool, élu meilleur joueur du tournoi à 29 ans, a pris une part prépondérante dans la conquête de ce premier titre de l’histoire des Lions de la Teranga.

Décisif dès le premier match

Dès le premier match face au Zimbabwe (1-0), le 10 janvier à Bafoussam, Mané a montré son implication et sa détermination à accompagner son équipe le plus loin possible. « Ce jour-là, il a marqué un penalty lors du temps additionnel. Il a su prendre ses responsabilités, et sans cette victoire, le Sénégal ne se serait peut-être pas qualifié pour les huitièmes de finale », rappelle l’ancien défenseur international Omar Daf (54 sélections entre 1999 et 2012), sélectionneur-adjoint lors de la Coupe du Monde 2018 et désormais entraîneur du FC Sochaux.

Mané avait commencé la CAN en inscrivant un penalty décisif. Il l’a terminée en transformant le tir au but permettant aux Lions de terrasser les Pharaons, plus de deux heures après avoir manqué un penalty. « Sadio n’est pas une grande gueule, c’est un garçon plutôt réservé, qui parle peu mais qui a beaucoup de caractère et de tempérament. Cet échec dans les toutes premières minutes ne l’a pas fait sortir de son match, il a continué à tenir son rôle de leader technique, en se montrant appliqué, combattif et exemplaire », poursuit l’ex défenseur sénégalais, finaliste de la CAN en 2002.

Le patron de la sélection

S’il n’avait pas marqué lors des deux autres matches du premier tour face à la Guinée (0-0) et au Malawi (0-0), l’influence de Mané s’est révélée décisive lors des matchs à élimination directe. Buteur face au Cap Vert (2-0), passeur décisif contre la Guinée Équatoriale (3-1), le joueur formé à Génération Foot a livré une prestation majeure en demi-finale lors d’un Sénégal-Burkina Faso (3-1) de référence.

« Il avait déjà fait de très bons matches avec la sélection, mais je crois que celui-ci est un ton au-dessus des autres. Il a marqué, fait marquer, et ce match résume sans doute le mieux ce qu’il a fait lors de cette CAN au Cameroun. Sadio n’a cessé de donner l’exemple, par son investissement et cela a encore plus donné envie à ses coéquipiers de le suivre », ajoute Omar Daf. Au Cameroun, le buteur des Lions ne s’est pas contenté de faire ce qu’il fait de mieux, il s’est aussi impliqué sans rechigner dans le travail défensif, une tâche dont les attaquants ne raffolent guère.

S’IL N’AVAIT PAS RÉUSSI UN TOURNOI DE CE NIVEAU, LE SÉNÉGAL N’AURAIT PEUT-ÊTRE PAS GAGNÉ LA CAN

Depuis sa première sélection en mai 2012 lors d’un match amical face au Maroc, Sadio Mané, qui évoluait alors au FC Metz, en Ligue 2 française, n’a jamais cessé de clamer son attachement au maillot national. Avec ses 86 sélections et ses 29 buts, l’attaquant est aujourd’hui considéré par de nombreux observateurs comme le meilleur joueur de l’histoire du football sénégalais. « C’est également mon avis, et pas seulement parce qu’il a gagné la CAN. Nous avons eu de très grands joueurs au Sénégal, mais Mané est pour moi le meilleur. Il a réellement tiré le groupe vers le haut, et s’il n’avait pas réussi un tournoi de ce niveau, le Sénégal n’aurait peut-être pas gagné la CAN, même si il y a beaucoup de qualités dans l’effectif d’Aliou Cissé », conclut Daf.

Dans moins de deux mois, les retrouvailles entre l’Égypte et le Sénégal (24 et 29 mars), à l’occasion du barrage qualificatif pour la Coupe du Monde 2022 offriront à Mané une nouvelle occasion de montrer qui est le patron…

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

Sénégal: L’émotion du président Macky Sall après la victoire des Lions de la Terenga à la CAN 2022

février 6, 2022

Avec TV5Monde

CAN : la Gambie surprend, les favoris ne brillent pas

janvier 27, 2022
Pius Utomi EKPEI / AFP © Le milieu de terrain gambien Musa Barrow (à droite) se bat pour la possession du ballon face au défenseur guinéen Saidou Sow (à gauche) en 8e de finale de la CAN 2022.

Les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations ont fait des dégâts parmi les prétendants au titre : le Nigeria et la Côte d’Ivoire sont tombés, tandis que le Cameroun, le Maroc et le Sénégal se sont qualifiés dans la douleur. La Gambie et la Guinée équatoriale ont quant à elles écarté la Guinée et le Mali.

Le tableau des quarts de finale est désormais connu, et il y en aura pour tous les goûts. La 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) permettra d’assister à un derby nord-africain (Maroc-Égypte), un alléchant Tunisie-Burkina Faso – deux sélections très proches l’une de l’autre – et deux affiches a priori plus déséquilibrées (Cameroun-Gambie et Sénégal-Guinée équatoriale).

Les matchs auront lieu les 29 et 30 janvier, et, après le Nigeria et la Côte d’Ivoire sortis en huitièmes, au moins un autre favori – qui des Lions de l’Atlas, qui des Pharaons ? – devra remballer ses ambitions.

La Côte d’Ivoire et la malédiction égyptienne

C’est à chaque fois la même sentence pour la Côte d’Ivoire, quand elle a le malheur de croiser l’Égypte en phase finale de la CAN. À Douala, le 26 janvier au soir, les Éléphants ont regardé les Pharaons s’envoler vers les quarts de finale, à l’issue de la séance des tirs au but (0-0, 4-5 aux t.a.b.). Déjà en 2006 au Caire, en finale de la CAN, les Ivoiriens avaient subi un sort identique (0-0, 2-4 aux t.a.b.), deux ans avant d’exploser (1-4) en demi-finale lors de l’édition 2008 organisée au Ghana.

Cette nouvelle élimination risque de coûter sa place au sélectionneur Patrice Beaumelle, dont le contrat s’achèvera en mars. Le technicien français jouait très gros lors de cette édition, après que son équipe a été éliminée lors du deuxième tour des qualifications pour la Coupe du monde 2022 le 16 novembre par le Cameroun à… Douala (0-1). D’ores et déjà, les supporters ivoiriens ont réclamé son départ immédiat. Le comité de normalisation qui dirige la Fédération ivoirienne de football (FIF) jusqu’à l’élection, en mars, du nouveau président, devrait rapidement se prononcer sur le dossier.

Prestation médiocre

L’Algérie et le Ghana au premier tour, désormais la Côte d’Ivoire, la liste des prétendants au titre continue de fondre. Les huitièmes de finale ont aussi été le spectacle de l’élimination des Nigériens, sortis par une Tunisie au réalisme froid (0-1). On pourrait ajouter le Mali, un outsider considéré comme candidat très présentable au sacre suprême et éjecté par la Guinée équatoriale (0-0, 5-6 aux t.a.b.).

Le Cameroun s’est quant à lui sorti du piège comorien (2-1), mais en livrant une prestation médiocre face à un adversaire à qui la CAN a pourtant interdit d’aligner son seul gardien de but valide. L’instance a changé les règles la veille de la rencontre en imposant un isolement de cinq jours aux joueurs, excluant ainsi Ali Ahamada, infecté par le Covid-19 quelques jours plus tôt, mais guéri et testé négatif. Les Comores, qui ont dû se résoudre à aligner un joueur de champ (Chaker Alhadur) et vu leur capitaine Nadjim Abdou expulsé au bout de six minutes, peuvent logiquement penser qu’on ne prête qu’aux riches…

Chez les autres favoris, le Sénégal, toujours aussi peu enthousiasmant, s’est débarrassé sans convaincre du Cap-Vert (2-0). Et le Maroc s’en est remis à un coup-franc génial d’Achraf Hakimi pour éliminer Malawi (2-1).

le Burkina Faso debout, la Gambie et la Guinée équatoriale invités surprises

En 2019, Madagascar, dont c’était la première participation, et le Bénin avaient épaté la galerie en atteignant les quarts de finale. Cette année, la plus grande surprise de la CAN – outre l’élimination du tenant du titre algérien – est la présence des Scorpions gambiens en quart de finale. Malgré sa 150place au classement FIFA , la Gambie a battu la Tunisie (1-0) au premier tour, et réservé le même sort à de décevants Guinéens en huitième de finale (1-0).

Dirigée par Tom Saintfiet, un sympathique Belge ayant entraîné un peu partout dans le monde (Îles Féroé, Malawi, Namibie, Togo, Yémen, Malte, Bangladesh, Éthiopie, Finlande, Trinidad-et-Tobago…), l’équipe ne compte pas de star dans son effectif. Avec son football à la fois décomplexé et rigoureux, elle aura réussi son tournoi, quel que soit le résultat du match face aux Lions indomptables.

La Guinée équatoriale, quant à elle, a déjà atteint les quarts de finale en 2012 et terminé à la quatrième place en 2015. Après avoir réussi l’exploit de battre l’Algérie au premier tour (1-0), cette sélection sans panache mais particulièrement solide (un but encaissé en quatre matchs) a éjecté de la compétition le Mali (0-0, 6-5 aux t.a.b.). Le Sénégal, prochain adversaire du Nzalang Nacional, est prévenu.

Enfin, le Burkina Faso, rarement décevant en phase finale, a souffert pour éliminer le Gabon (1-1, 7-6 aux t.a.b.), à l’issue d’un des matches le plus captivants de cette CAN.

Des quarts de finale non sans nostalgie

Le Cameroun ouvrira le bal face à la Gambie, le 29 janvier à Douala. S’il se qualifie, le pays organisateur affrontera le vainqueur de Sénégal-Guinée équatoriale. La logique tend à imaginer un remake de la finale de 2002, remportée aux tirs au but par les Lions indomptables.

Le même jour, la Tunisie et le Burkina Faso se croiseront à Garoua, et l’histoire rappelle que lors des deux précédentes confrontations entre les Aigles de Carthage et les Étalons, en 1998 et 2017, l’issue a toujours été favorable aux Burkinabè… Les Marocains se souviennent également que le 29 janvier 2017 à Port-Gentil (Gabon), un but de l’Égyptien Kahraba en fin de match les avaient privés d’une place en demi-finale (0-1)…

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

CAN 2021 : la Guinée équatoriale piège le Mali et rejoint le Sénégal en quarts de finale

janvier 27, 2022

Rugueuse, combative et portée par son gardien Jesus Owono, la Guinée équatoriale a créé la surprise en éliminant le Mali aux tirs au but (0-0 après les prolongations, 6 à 5 tirs au but), rejoignant le Sénégal en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), mercredi à Limbé. 

Jesus Owono a stoppé deux tentatives maliennes durant l’haletante série de tirs au but entre le Mali et la Sierra Leone (Issouf Sanogo / AFP)

Derniers qualifiés pour le « top 8 » de l’édition camerounaise, les joueurs du « Nzalang Nacional » (« L’Eclair ») sont sortis vainqueurs d’une séance de tirs au but irrespirable pour faire basculer une rencontre longtemps indécise et souvent indisciplinée.

Malgré deux échecs équato-guinéens, le jeune portier d’Alaves, Jesus Owono, a sauvé les siens en réalisant deux parades décisives, en plus de la tentative tirée au-dessus par le capitaine malien, Hamari Traoré.

Owono et ses partenaires tenteront dimanche (20h00) de décrocher une place en demi-finale pour la deuxième fois de leur histoire après 2015, dès leur troisième participation à la CAN. Le rêve continue pour ceux qui ont déjà battu en poules l’Algérie, tenante du titre. 

Leur prochain adversaire, le Sénégal, est-il prenable ? Il a en tout cas été mis en difficulté en huitièmes de finale par le Cap-Vert mardi (2-0). Et cet opposant rappellera de bons souvenirs à la Guinée équatoriale : lors de l’édition 2012, cette dernière s’était imposée pendant la phase de groupes contre ce cador du continent (2-1).

Pour le Mali, c’est une désillusion : favoris face à la 114e nation mondiale, les hommes de Mohamed Magassouba ont peiné dans la touffeur de Limbé. Ils regretteront sans doute aussi quelques situations litigieuses qui auraient pu aboutir à des penalties en leur faveur.

Moussa Doumbia a ainsi été bousculé dans la surface par Josete Miranda (40e mn), mais l’arbitre a annulé sa décision de siffler penalty grâce à l’assistance vidéo. Et après l’heure de jeu, une main de Saul Coco dans sa surface n’a pas été étudiée par la VAR. 

Les Equato-Guinéens et leur teigneux leader, Iban Salvador Edu, ont, de leur côté, opposé une belle agressivité, quitte à écoper de quatre cartons jaunes et de frôler, parfois, l’exclusion. Mais leur hargne a fini par payer, au bout de seize tirs au but !

La suite de l’aventure de la Guinée équatoriale se disputera au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, dimanche, et non au stade Japoma de Douala comme initialement prévu : le match a été relocalisé, en raison de l’état de la pelouse de celui-ci.

Par Adiac-Congo avec AFP

CAN – Patrick Mboma : « Les Lions indomptables font plaisir à voir »

janvier 24, 2022
Vincent Aboubakar célèbre le premier but de son équipe lors du match contre le Cap Vert, au stade d’Olembé, à Yaoundé, le 17 janvier 2022 © KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Les performances de l’équipe camerounaise sont suivies de près par leur ancien capitaine, vainqueur de la CAN en 2000 et 2002. À quelques heures des 8e de finale contre les Comores, il se montre confiant mais prudent.

Sur le papier, le 8e de finale de ce lundi 24 janvier au stade d’Olembé est le plus déséquilibré de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). D’un côté, le Cameroun, cinq fois vainqueur de la compétition, qui a déjà bouclé le premier tour avec sept points. De l’autre, les Comores, qui participent pour la première fois à la phase finale et qui sont fortement affectés par le Covid-19.

Les Lions indomptables seront évidemment les grands favoris et se voient déjà rencontrer le 29 janvier le vainqueur du match Guinée-Gambie. Mais leur ancien capitaine, Patrick Mboma (56 sélections, 33 buts) incite ses compatriotes à une certaine prudence, tout en saluant leurs premières performances et surtout leur esprit d’équipe.

Patrick Mboma, à Abidjan en 2016.
Patrick Mboma, à Abidjan en 2016. © SIA KAMBOU/AFP

Jeune Afrique : Le Cameroun a terminé le premier tour invaincu. Que retenez-vous des trois matchs de votre ancienne équipe ?

Cette sélection a rempli sa mission en se qualifiant logiquement. Elle n’est pas enthousiasmante, mais elle fait plaisir à voir. Je ne me suis pas ennuyé, et ce qu’elle a montré lors du premier tour est très encourageant. Il émane de cette sélection beaucoup d’envie et de détermination, et une vraie cohésion. Lors des deux premiers matchs, contre le Burkina Faso (2-1) et l’Éthiopie (4-1), l’équipe a été rapidement menée au score mais elle ne s’est jamais affolée. On sent que les joueurs aiment évoluer ensemble, qu’ils ont un objectif commun : aller le plus loin possible. Grâce à ce comportement, ils bénéficient de l’appui du public, qui croit en eux.

Vous ressentez beaucoup d’engouement autour des Lions ?       

Les Camerounais apprécient ce qu’ils voient depuis le début de la CAN. La qualification pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du Monde, en novembre dernier après la victoire face à la Côte d’Ivoire (1-0), avait déjà eu beaucoup d’impact. Les gens savent que le Cameroun n’est pas forcément la meilleure équipe du tournoi, mais qu’elle peut rivaliser avec les autres favoris que sont le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Maroc.

Pourtant, il y a encore quelques jours, beaucoup de Camerounais disaient ne pas croire aux chances de victoire de leur équipe…

Oui, c’est le Cameroun dans toute sa splendeur ! Souvent, avant un tournoi, les Camerounais disent que leur équipe n’a aucune chance. Mais quand la compétition débute, ils vous répètent qu’elle va gagner !

DANS L’HISTOIRE DE LA CAN, PEU DE JOUEURS ONT ÉTÉ AUSSI PERFORMANTS QUE VINCENT ABOUBAKAR

Il y avait une sorte de défiance avant la CAN, car les prestations n’étaient pas toujours convaincantes. Le sélectionneur, le Portugais Toni Conceicao, était critiqué, car on ne comprenait pas toujours son système de jeu. On ne le comprend d’ailleurs pas toujours et certains disent qu’il n’a pas beaucoup de charisme, mais pour le moment, les résultats sont là, et c’est l’essentiel. Il a l’intelligence d’impliquer beaucoup de joueurs, en faisant les changements qu’il faut. Et pour aller loin dans une grande compétition, il faut que tous les joueurs soient concernés, car il peut y avoir des blessures, des suspensions, des cas de Covid, de la fatigue. Si tout n’a pas été parfait depuis qu’il a été nommé, fin 2019, le bilan est positif.

On dit souvent que, pour aller loin dans un tournoi, il faut un bon gardien et un vrai buteur…

Et c’est le cas du Cameroun ! André Onana, notre gardien, a certes commis une erreur lors du premier match, qui nous a coûté un but, mais depuis, il est très performant. Quant à Vincent Aboubakar, il en est déjà à 5 buts en trois matches, et je pense que peu de joueurs, dans l’histoire de la CAN, ont réussi une telle performance. C’est un véritable atout que d’avoir un buteur si performant.

Il y a d’autres joueurs qui ont montré des choses intéressantes, comme le défenseur Nouhou Tolo. J’attends plus d’André Zambo Anguissa au milieu, car il a un gros potentiel, et il peut apporter davantage.

LES COMORIENS N’AURONT RIEN À PERDRE, AUCUNE PRESSION

Le Cameroun sera favori face aux Comores lundi. Est-ce le 8e de finale idéal, au moins sur le papier ?

Les Comoriens n’auront rien à perdre, aucune pression. Ils ont déjà réussi leur CAN en battant le Ghana (3-2) et en se qualifiant pour la phase finale. Tout ce qui peut intervenir après ne sera que du bonus. Ce n’est pas l’équipe qui a fait la meilleure impression au premier tour, mais ce n’est pas ce qu’on attendait d’elle. Les joueurs font bien ce qu’ils savent faire, leur parcours est respectable. Il faudra prendre cette équipe au sérieux, la respecter. Les Lions auraient pu tomber sur un adversaire plus fort, mais il faudra confirmer leur statut de favori.

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

CAN 2022 : l’Algérie prend la porte

janvier 20, 2022

Corrigé par la Côte d’Ivoire (3-1), le champion en titre est éliminé de la Coupe d’Afrique des Nations. Retour sur la rencontre et les buts.

Battue par la Cote d'Ivoire (3-1), l'Algerie est eliminee de la Coupe d'Afrique des Nations.
Battue par la Côte d’Ivoire (3-1), l’Algérie est éliminée de la Coupe d’Afrique des Nations.© CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Un séisme a secoué Limbé. Battue par la Côte d’Ivoire (3-1), l’Algérie championne d’Afrique en titre a été éliminée de la Coupe d’Afrique des Nations 2022. Les Fennecs ont d’abord été menés (3-0) par des buts de Franck Kessié (22e), Ibrahim Sangaré (39e) et Nicolas Pépé (54e) avant de revenir au score en fin de match grâce à une tête de Sofiane Bendebka (73e). Grâce à cette deuxième victoire en trois matchs, la Côte d’Ivoire assure la première place du groupe E. Les Algériens terminent quant à eux derniers et prennent la porte.

L’Algérie éliminée

La victoire ou la porte. Sous la pression d’une élimination précoce de la CAN 2022, l’Algérie, championne d’Afrique en titre, lance ce choc face à la Côte d’Ivoire après le coup d’envoi de l’arbitre sud-africain Victor Gomes. Tout de suite, les Fennecs partent de l’avant et obtiennent un premier coup franc plein axe (1re). Riyad Mahrez tente sa chance, mais le ballon est repoussé par le mur ivoirien (3e). La première véritable occasion chaude est, quant à elle, à la faveur des Éléphants. Auteur d’une bonne récupération et d’un joli numéro du côté gauche, Ghislain Konan pénètre dans la surface avant de trouver Nicolas Pépé au point de pénalty. L’ex-pensionnaire de Ligue 1 reprend en première intention, mais son tir passe largement au-dessus des cages de Raïs M’Bolhi (8e). Les Verts peuvent souffler. Quelques instants plus tard, Nicolas Pépé signe la première frappe cadrée de ce choc, bien captée par le portier algérien (18e). En guise de réponse, Ismaël Bennacer trouve le poteau ivoirien sur corner (21e). Mais, sur l’action qui suit, c’est la Côte d’Ivoire qui va débloquer les compteurs. Au terme d’un excellent mouvement collectif, Max-Alain Gradel lance l’intenable Nicolas Pépé sur le côté droit dans la surface de réparation. L’attaquant d’Arsenal fixe Abdelkader Bedrane avant de décaler Franck Kessié en retrait, qui propulse le cuir au fond des filets (22e, 1-0). C’est son premier but dans une Coupe d’Afrique des nations.

Les Algériens sont dans l’obligation de réagir après cette ouverture du score et tentent tant bien que mal de développer leur jeu. Mais, trop passifs, les hommes de Djamel Belmadi vont se faire punir. Sur un coup franc tiré par Serge Aurier du côté droit, Ibrahim Sangaré échappe au marquage défensif et se retrouve seul au second poteau. D’un coup de tête dévastateur, l’attaquant crucifie Raïs M’Bolhi et assomme l’Algérie (39e, 2-0). Le break est fait.

Complètement sonnés, les Algériens ont bien du mal à se montrer dangereux avant la pause. Seul Youssef Belaïli tente un pointu, qui termine sa course dans les mains de Sangaré (45e). À la pause, les champions en titre sont virtuellement éliminés de la CAN 2022 !

Pourtant, c’est encore la Côte d’Ivoire qui réalise un festival d’actions offensives. En face, l’Algérie est au bord de l’agonie, notamment sur des opportunités de Max-Alain Gradel (47e), Serge Aurier (50e) ou Nicolas Pépé (51e). Et sans surprise, les Éléphants vont finir par porter le coup de grâce. Après une bonne récupération au milieu de terrain, Sébastien Haller décale Nicolas Pépé sur le côté droit. L’attaquant des Gunners entre dans la surface de réparation et enfume son vis-à-vis avant d’enrouler du gauche (54e). 

Quelques instants plus tard, l’espoir algérien renaît. Les Fennecs obtiennent un penalty après une faute dans la surface de réparation sur Youcef Bellaïli (58e). Riyad Mahrez se présente alors face à Raïs M’Bolhi pour le tirer, mais l’attaquant de Manchester City trouve le poteau (60e). Quand ça ne veut pas… Mais c’est finalement sur coup-franc que les Algériens vont réussir à réduire la marque. Sur un corner côté gauche, le ballon est mis en retrait pour Youcef Belaïli qui manque sa reprise du droit. Le ballon atterit sur Aïssa Mandi qui remet pour Sofiane Bendebka. Le milieu du MC Alger n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (73e). L’Algérie y croit.

Malgré une fin de match très intense, l’Algérie ne va pas réussir à faire trembler de nouveau les filets ivoiriens. À l’inverse, Sebastien Haller croît porter l’estocade aux Fennecs au bout du temps additionnel (90e+3). Son but est finalement annulé à la fin du match. Mais cette décision n’y change rien. L’Algérie, tenante du titre, termine 4e de son groupe derrière la Côte d’Ivoire (1er), la Guinée équatoriale (2e) et la Sierra Leone (3e) et sort par la petite porte.

  • Sierra Leo… 0 1 Guinée Eq…Terminé
  • Gambie Vs Tunisie à 20:00
  • Mali Vs Mauritanie à 20:00

Avec Jeune Afrique par Guillaume Paret

La CAN innove avec un quatuor d’arbitres féminin pour Guinée-Zimbabwe

janvier 18, 2022

La Confédération africaine de football a désigné comme arbitre centrale la Rwandaise Salima Rhadia Mukansanga. Elle sera entourée d’une équipe entièrement féminine.

Salima Rhadia Mukansanga va diriger le quatuor d'arbitres feminin du match Guinee-Zimbabwe de la CAN ce mardi 18 janvier.
Salima Rhadia Mukansanga va diriger le quatuor d’arbitres féminin du match Guinée-Zimbabwe de la CAN ce mardi 18 janvier.© AFP

Ce mardi 18 janvier est incontestablement une date qui va compter dans l’histoire du football africain. Il marque un moment où le plafond de verre de l’arbitrage des matchs autour du ballon rond va être littéralement pulvérisé. En effet, la Rwandaise Salima Rhadia Mukansanga va devenir la première femme à arbitrer un match de Coupe d’Afrique des nations (CAN). Ce sera le GuinéeZimbabwe prévu à Yaoundé.

Aux JO de Tokyo, en 2021, Salima Rhadia Mukansanga avait eu l’opportunité d’officier. © AYMAN AREF / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Alors qu’elle avait déjà figuré parmi les arbitres de champ du tournoi olympique des Jeux de Tokyo cet été, l’arbitre rwandaise de 35 ans a également été la première femme quatrième arbitre d’un match de CAN, c’était le Guinée-Malawi du 10 janvier dernier. « C’est la première fois qu’une équipe entièrement féminine arbitrera un match de la CAN », a précisé la Confédération africaine de football dans un communiqué. La Camerounaise Carine Atemzabong et la Marocaine Fatiha Jermoumi assisteront Salima Rhadia Mukansanga, et la responsable de l’arbitrage vidéo sera la Marocaine Bouchra Karboubi.

Par Le Point avec AFP

CAN 2022 : le Cameroun réussit ses débuts

janvier 9, 2022

Pays hôte de la Coupe d’Afrique des Nations, le Cameroun a remporté le match d’ouverture en renversant le Burkina Faso (2-1)

Le Cameroun recoit le Burkina Faso pour le match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations 2022.
Le Cameroun reçoit le Burkina Faso pour le match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations 2022.© AFP / Issouf SANOG

Le Cameroun s’est fait peur. Mais le Cameroun a réussi son entrée en matière dans la Coupe d’Afrique des Nations 2022. Menés peu avant la demi-heure de jeu par un but de Gustavo Sangaré (24e), les hommes d’António Conceição ont renversé le Burkina Faso devant leur public de Yaoundé, grâce а un doublé de Vincent Aboubakar (40e, 45e+3) sur pénalty. Les Lions Indomptables prennent ainsi provisoirement la tête de leur groupe A, en attendant la rencontre entre l’Éthiopie et le Cap-Vert.

Le Cameroun renverse le Burkina Faso

L’attente fut longue. Près d’un demi-siècle sans organiser de Coupe d’Afrique des nations sur son territoire. Mais après trois ans de retard, voilà que le Cameroun lance finalement « sa » CAN au stade Olembé de Yaoundé face au Burkina Faso. Les Lions indomptables donnent alors le coup d’envoi de ce match d’ouverture et obtiennent immédiatement un bon coup franc, après une vilaine faute de Steeve Yago (1e) sanctionné d’un carton jaune. Le coup de pied arrêté ne donne rien, mais le Cameroun annonce déjà la couleur.

La première opportunité de cette rencontre est d’ailleurs pour les hommes d’António Conceição avec la tentative de Vincent Aboubakar. Bien servi aux abords de la surface, l’attaquant camerounais contrôle idéalement pour se retourner avant de percuter dans l’axe et de frapper… hors du cadre d’Hervé Koffi (8e). Quelques instants plus tard, le portier burkinabé s’aventure loin de son but pour s’interposer sur une longue relance de son homologue camerounais. Mais Hervé Koffi se fait éliminer par Karl Toko Ekambi qui, poussé dans le coin droit, ne parvient pas à redresser son centre (10e). Les situations se multiplient.

Au quart d’heure de jeu, les Lions indomptables mettent l’accent sur les côtés et cherchent à écarter le jeu. Mais ne parvenant pas à concrétiser sa domination (60 %), le Cameroun va finir par se faire punir. Au terme d’une triple situation burkinabé, Gustavo Sangaré est parfaitement servi par Bertrand Traoré au second poteau. Onana manque complètement sa sortie et l’attaquant de Quevilly-Rouen (L2) signe un plat du pied parfait dans des cages vides (24e, 0-1). Les Camerounais sont punis de leur manque de justesse.

Une ouverture du score qui douche l’enthousiasme des fans des Lions indomptables. Quelque peu abattu, le Cameroun manque de tranchant pour faire la différence. Mais les hommes d’António Conceição vont être récompensés de leurs efforts. Zambo Anguissa est fauché dans la surface de réparation par le capitaine burkinabé Bertrand Traoré. Après consultation de la VAR, Mustapha Ghorbal, l’expérimenté arbitre algérien de cette rencontre, désigne le point de pénalty. Vincent Aboubakar se présente alors face à Hervé Koffi qui, d’un contre-pied parfait, offre l’égalisation au Cameroun (40e, 1-1). Le stade Olembé exulte et les Lions relancent ce match.

Et alors que les deux équipes se rendent coup pour coup en fin de première période, les Lions vont à nouveau obtenir un pénalty. Lancé à pleine vitesse côté gauche, Nouhou Tolo pénètre dans la surface avant de subir le tacle glissé de Issoufou Dayo, complètement pris de vitesse. Le latéral gauche des Sounders de Seattle s’écroule et Mustapha Ghorbal désigne une seconde fois le point de pénalty. Là encore, Vincent Aboubakar s’illustre d’un contre-pied parfait (2-1, 45e+3). Le Cameroun renverse le Burkina Faso juste avant la pause.

Au retour des vestiaires, aucun changement n’est à signaler et le Burkina Faso donne le coup d’envoi de ce deuxième acte. Les Burkinabés portent le ballon vers l’avant et, face à la pression imposée par les hommes de Kamou Malo, le Cameroun recule. André Onana, le portier camerounais, est même contraint de s’illustrer d’un arrêt réflexe décisif. Collé à la ligne de sortie de but à droite Bertrand Traoré tire fort à ras de terre en direction du but. Le ballon revient sur Adama Guira, après un contre de Jérôme Onguéné, qui frappe à bout portant. Sur sa ligne, Onana repousse d’une main ferme le tir burkinabé (55e). Coup de chaud à Yaoundé !

Pourtant, le Cameroun est proche de faire le break. En surnombre, les Lions Indomptables mènent un contre éclair après une frappe manquée de Traoré et repoussée. Vincent Aboubakar décale alors Moumi Ngamaleu à droite, qui pénètre dans la surface et croise son tir. Hervé Koffi repousse, dans les pieds d’Aboubakar qui contre dans le but (59e). Toutefois, le capitaine ne célèbre pas son triplé car le but est refusé pour une position de hors-jeu de Ngamaleu en amont.

Il faut finalement attendre la 69e minute de jeu pour voir les premiers changements dans cette rencontre. Côté camerounais, Karl Toko Ekambi et Emmanuel Kundé sont respectivement remplacés par Clinton Njie (69e) et Éric-Maxim Choupo-Moting (69e). Quelques instants plus tard, Firmin Sanou opère à son tour du coaching avec les entrées de Mohamed Konaté à la place de Edmond Tapsoba (71e), et de Yaya Sanogo à celle de Cyrille Bayala (71e).

En fin de rencontre, le Cameroun tente de faire le break pour soigner encore davantage son entrée en matière dans la Coupe d’Afrique des Nations. Mais les Lions Indomptables ne parviennent pas à retrouver le chemin des filets. De son côté, le Burkina Faso ne réussit pas à poser le pied sur le ballon et accepte de subir. Malgré cinq minutes de temps additionnel, le score en reste là. Le Cameroun remporte le match d’ouverture de la CAN 2022 et prend provisoirement la tête de leur groupe A, en attendant la rencontre entre l’Éthiopie et le Cap-Vert.

Avec Le Point par Guillaume Paret

CAN : le Covid va-t-il gâcher la fête au Cameroun ?

janvier 6, 2022

Risques de contamination des joueurs, jauges dans les stades… La menace du coronavirus plane sur la Coupe d’Afrique des nations de football, qui doit débuter au Cameroun le 9 janvier.

L’Afrique, singulièrement le Cameroun, pousse un double « ouf ! » de soulagement. « Ouf ! », voici revenue la compétition continentale de football qui console les Africains de certaines « janvioses » et leur permet, au bureau, de tirer un peu au flanc, tout cela dans une Afrique 2022 percluse de régimes politiques déroutants, de croissance économique en berne et d’insécurité permanente. Et puis « ouf ! On avait failli ne plus y croire », à cette CAN camerounaise d’abord étiquetée « 2019 », avant d’être retirée, re-étiquetée « 2021 » puis décalée en 2022, à cause d’on ne sait quel pangolin ou quelle chauve-souris…

La certitude de la tenue de cette Coupe est d’ailleurs très récente. Des rumeurs d’impréparation – voire de chantiers « inlivrables »– ont effet circulé jusqu’en décembre. Le président de la Fifa demandait encore, le 19 du mois, le report de la compétition reine. Et les grand clubs européens menaçaient de ne pas libérer leurs joueurs par crainte de contaminations au Covid-19 et/ou de quarantaines fâcheuses.

Tests positifs et cas contacts

Que le ballon rond roule donc à pleine vitesse, que l’enjaillement soit débridé et que l’odontol de palme et de maïs coule à flot ! Mais attention à l’excès d’euphorie… Le rêve de stades bourrés à craquer lors des matchs d’équipes vedettes est déjà déçu, du fait des jauges « sanitaires » appliquées dans les stades de la CAN 2022 : 60 % de taux de remplissage sur la plupart des confrontations et 80 % pour celles du pays hôte, comme l’a annoncé, mardi, la Confédération africaine de football (CAF). « C’est mieux que rien », diront les tenants du verre à deux tiers plein.

PEU DE TEMPS APRÈS UNE CÉRÉMONIE AU PALAIS PRÉSIDENTIEL SÉNÉGALAIS, TROIS LIONS ONT ÉTÉ TESTÉS POSITIFS

Mais quelle sera la proportion des joueurs impactés, directement ou indirectement, par la circulation persistante de variants du Covid-19 ? Si chaque délégation espère bien aligner 11 joueurs sur la pelouse, le coronavirus est plus qu’une épée de Damoclès au-dessus des têtes starifiées. Des matchs de préparation ont déjà été perturbés, comme certains des Éléphants de Côte d’Ivoire, des Cœlacanthes comoriens, des Scorpions gambiens et des Fennecs algériens. À titre plus individuel, des joueurs ont subi le verdict fatal de tests positifs au Covid-19, comme quatre joueurs de la sélection camerounaise ou trois internationaux algériens. Les impératifs de quatorzaine conduisent à compter sur les doigts le nombre de jours avant tel ou tel match et à croiser ces mêmes doigts au moment des tests de contrôle…

Dans chaque délégation, l’euphorie est donc menacée de douche froide, parfois à quelques heures d’intervalle. À titre d’exemple, c’est peu de temps après une cérémonie au Palais présidentiel sénégalais, le 4 janvier, que trois Lions ont été testés positifs et que le vol pour Bafoussam a été repoussé. En leur remettant le drapeau national, l’exigeant Macky Sall – il ne réclame rien de moins que la coupe, après deux finales infructueuses – a-t-il respecté les gestes barrières ? Cas contact, il devra aussi être testé. En football, le « contact » pardonne peu…

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.