Posts Tagged ‘Candidat’

Venezuela: vote sous tension, un candidat à la Constituante tué

juillet 30, 2017

Des électeurs appelés à désigner leurs délégués à une assemblée constituante, le 30 juillet 2017 à Caracas / © AFP / JUAN BARRETO

Un candidat à l’Assemblée constituante a été tué par balle, signe de la tension qui régnait dimanche au Venezuela où les électeurs sont appelés à désigner leurs délégués à cette assemblée que le président Maduro veut doter d’un « super pouvoir », mais que l’opposition rejette.

Protestations, blocages, violences: ce scrutin se déroule dans un climat de forte tensions dans un pays au bord de l’effondrement économique. Depuis le mois d’avril des manifestations anti-gouvernementales ont fait plus d’une centaine de morts ainsi que des milliers de blessés.

Dans la nuit de samedi à dimanche, « un groupe a fait irruption » chez José Felix Pineda, un avocat de 39 ans, à Ciudad Bolivar (sud-est), « et lui a tiré dessus à plusieurs reprises », a indiqué le Parquet sur Twitter, sans évoquer d’éventuels motifs.

Il s’agit du deuxième candidat assassiné. Le 10 juillet, José Luis Rivas a été abattu en pleine campagne électorale dans la ville de Maracay (centre-nord).

Le scrutin pour désigner les 545 membres de l’Assemblée constituante a débuté dimanche à 06H00 locales (10H00 GMT) et le président socialiste Nicolas Maduro a été le premier à voter dans l’ouest de Caracas.

« Je suis le premier à voter dans le pays. Je demande aujourd’hui sa bénédiction à Dieu pour que le peuple puisse exercer librement son droit de vote démocratique », a déclaré le chef de l’Etat. Selon lui, « l’empereur Donald Trump a voulu empêcher le peuple d’exercer le droit de vote ».

Au petit matin, les forces de l’ordre, qui surveillent les centre électoraux, ont violemment délogés des opposants qui bloquaient des rues à El Paraiso, dans l’ouest de Capitale.

– Participation, donnée-clef –

L’opposition, qui boycotte tout le processus et n’a donc présenté aucun candidat, a appelé à un rassemblement massif à Caracas, ainsi qu’à dresser des barricades dans tout le pays bien que le gouvernement ait menacé de jusqu’à dix ans de prison ceux qui feraient obstacle au scrutin.

Les antichavistes détiennent la majorité au Parlement et voient dans cette Constituante un moyen pour le président Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner l’Assemblée nationale élue et d’éviter la présidentielle prévue fin 2018. Ils dénoncent une dérive vers un « régime à la cubaine ».

Le gouvernement assure de son côté que cette future assemblée, dont la durée du mandat n’est pas définie, sera un « super pouvoir » qui aura la capacité de dissoudre le Parlement, qu’elle apportera la paix et permettra au pays de se redresser économiquement.

« Cette fraude constitutionnelle et électorale est la plus grave erreur historique qu’ait pu commettre Maduro », a affirmé le député Freddy Guevara, au nom de la coalition de l’opposition Table de l’unité démocratique (MUD).

Nicolas Maduro et sa Constituante ont le soutien des pouvoirs judiciaire et militaire. Mais plus de 80% des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion du pays et 72% son projet, selon l’institut de sondages Datanalisis.

Le Conseil national électoral (CNE) a assuré samedi que les militaires garantissaient le déroulement du scrutin et permis aux électeurs de voter dans n’importe quel bureau de leur commune, arguant de « menaces de l’opposition ».

La participation sera une donnée-clef. Selon l’analyste Benigno Alarcon, le gouvernement cherche à éviter une forte abstention, après les 7,6 millions de votes que la MUD assure avoir réunis lors d’un référendum symbolique organisé il y a deux semaines contre le projet.

– ‘La dictature s’auto-isole’ –

Mais grâce au mode de scrutin, combinant vote territorial et par secteurs socio-professionnels, 62% des 19,8 millions d’électeurs pourront se prononcer deux fois. Ce qui va compliquer le calcul des résultats, selon l’expert électoral Eugenio Martinez.

Bien qu’elles disent vouloir la paix, des personnalités qui siègeront dans cette assemblée, comme le puissant Diosdado Cabello, ont menacé de s’en servir pour envoyer des gens en prison, dissoudre le Parlement ou démanteler le Parquet.

Chaviste de longue date –du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013 et dont M. Maduro est l’héritier–, la Procureure générale Luisa Ortega a pourtant dénoncé une rupture de l’ordre constitutionnel et appelé à rejeter la Constituante.

Avec ce projet, Nicolas Maduro s’est mis à dos les Etats-Unis, importateurs de 800.000 du 1,9 million de barils de brut que produit par jour le Venezuela, ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe.

Washington a imposé des sanctions à 13 fonctionnaires et militaires proches du chef de l’Etat accusés d’attenter à la démocratie, de violations des droits humains ou de corruption.

La Colombie et le Panama ont annoncé qu’ils ne reconnaîtraient pas la Constituante, les Etats-Unis ont menacé d’autres sanctions. « La dictature s’auto-isole », a affirmé le député Guevara.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juillet 2017 17h33)                

France: Fillon inculpé dans l’affaire des emplois fictifs (avocat à l’AFP)

mars 14, 2017

Paris – Le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, a été inculpé mardi par la justice française, notamment pour détournement de fonds publics, dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et ses enfants, a annoncé à l’AFP son avocat.

La convocation chez les juges est survenue avec 24 heures d’avance sur la date qu’il avait lui-même annoncée publiquement.

« La mise en examen est intervenue ce matin. L’audition a été avancée pour qu’elle se déroule dans des conditions de sérénité », a ajouté Me Antonin Levy.

François Fillon a été inculpé notamment de « détournement de fonds publics », « recel et complicité d’abus de biens sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique », a confirmé à l’AFP une source judiciaire.

François Fillon, 63 ans, s’était dit ces derniers jours déterminé à aller « jusqu’au bout » de sa campagne, même en cas d’inculpation. Il est le premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids d’une inculpation sur les épaules.

Lors d’une intervention devant des chasseurs mardi en début d’après midi, le candidat n’a rien laissé paraître, se contentant d’évoquer ironiquement une campagne « où les balles volent bas ».

L’enquête ouverte par la justice concerne notamment les centaines de milliers d’euros de salaires versés sur des deniers publics, à sa femme et deux de ses enfants pour des emplois d’assistants parlementaires. Son épouse Penelope, 62 ans, est convoquée chez les juges le 28 mars.

Dernier épisode d’un feuilleton qui a polarisé la campagne électorale, le Journal du Dimanche a révélé que ses factures de plusieurs milliers d’euros chez un tailleur de luxe parisien avaient été réglées par un homme d’affaires à l’identité non révélée.

Le candidat conservateur, qui se dit victime d’une « chasse à l’homme », peine à recentrer sa campagne sur les questions politiques, après une succession d’allégations qui ont vu son équipe laminée par les désertions et sa chute dans les sondages, à moins de six semaines du premier tour de la présidentielle.

Ancien favori, François Fillon apparaît désormais distancé par la candidate d’extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande, repositionné au centre.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2017 15h58)             

France/présidentielle: Fillon, bientôt inculpé, reste candidat

mars 1, 2017

Paris – Le candidat de la droite à la présidentielle en France, François Fillon, englué dans une affaire d’emplois fictifs, a annoncé mercredi sa prochaine inculpation, tout en assurant qu’il allait rester candidat « jusqu’au bout » pour le scrutin d’avril-mai.

« Mon avocat a été informé que je serai convoqué le 15 mars par les juges d’instruction pour être mis en examen » (inculpé), a déclaré à la presse M. Fillon, le visage grave.

Dénonçant un « assassinat politique », François Fillon a affirmé s’en remettre « au peuple français ». « Seul le suffrage universel et non pas une procédure menée à charge peut décider qui sera le prochain président de la République », a-t-il lancé.

« Je ne cèderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j’irai jusqu’au bout », a-t-il martelé.

Le candidat de droite, affaibli depuis près de deux mois par une affaire d’emplois fictifs présumés de son épouse, qui empoisonne sa campagne, a assuré qu’il se rendrait à cette convocation mais a dénoncé la date de sa convocation.

« Ce n’est pas moi seulement qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle », a-t-il jugé, alors que le premier tour du scrutin est prévu le 23 avril.

Triomphalement désigné lors de la primaire de la droite fin novembre, M. Fillon est en grande difficulté depuis la révélation fin janvier de cette affaire d’emplois fictifs par l’hebdomadaire Le Canard enchaîné, qui éclabousse aussi deux de ses enfants. Il avait lui-même indiqué qu’il se retirerait s’il était inculpé, avant de faire machine arrière, expliquant ne vouloir s’en remettre désormais qu' »au seul suffrage universel ».

Mais celui qui partait grand favori de l’élection présidentielle a chuté dans les sondages: la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen et l’ancien ministre de l’Economie du président socialiste François Hollande, Emmanuel Macron, repositionné au centre, sont désormais les mieux placés pour se qualifier au second tour du scrutin prévu en mai.

Depuis le début de l’année, la plupart des réunions publiques de M. Fillon sont désormais accompagnées de concerts de casseroles, souvent brandies par des militants de gauche.

Romandie.com avec(©AFP / 01 mars 2017 12h54)             

Angola : le parti au pouvoir lance sa campagne électorale

décembre 10, 2016

José Eduardo dos Santos, président de l’Angola. © Alain Jocard/AFP

Le parti au pouvoir en Angola a officiellement lancé samedi sa campagne pour les élections générales d’août 2017, en l’absence du chef de l’Etat José Eduardo dos Santos qui ne briguera pas un autre mandat selon des sources internes à la formation.

La cérémonie, organisée dans le stade du 11 novembre de Luanda en présence de plusieurs milliers de personnes, était présidée par le ministre de la Défense, Joao Lourenço, présenté comme le successeur de M. dos Santos.

La semaine dernière, des sources internes au Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir) avaient indiqué que le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 37 ans, ne serait pas candidat à sa succession.

Selon ces mêmes sources, l’ancien général Lourenço, et actuel numéro 2 du parti, a été nommé tête de liste du MPLA pour les élections générales de 2017. Il deviendra donc président en cas de victoire du parti.

Depuis cette « fuite », le MPLA et la présidence étaient cependant restés muets, et la population angolaise attendait l’officialisation de ces décisions samedi, à l’occasion du 60e anniversaire du parti.

Mais le MPLA, formation politique d’origine marxiste-léniniste, est resté fidèle à sa réputation d’opacité, et n’a pas fait publiquement d’allusion samedi au départ du président dos Santos.

La vice-présidente du parlement et membre du comité central du MPLA, Joana Lina, a cependant confirmé à l’AFP l’information.

« Au sein du parti, nous savons qui sera le successeur du président dos Santos et le candidat du parti aux élections », a-t-elle déclaré sans toutefois lâcher de nom.

« Ce n’était pas aujourd’hui le moment opportun de l’officialiser. L’annonce officielle sera faite dans quelques jours », a-t-elle ajouté sans plus de précisions.

Selon le programme des cérémonies samedi, M. dos Santos devait présider le lancement de la campagne électorale. Aucune raison officielle n’a été avancée pour expliquer son absence.

Le président, âgé de 74 ans, est souffrant depuis plusieurs années et effectue régulièrement des séjours en Europe pour se faire soigner. Sa maladie est « un secret de Polichinelle », explique à l’AFP Didier Péclard, spécialiste de l’Angola à l’université de Genève.

« Victoire entre nos mains »

L’annonce la semaine dernière de son départ n’a pas surpris outre mesure.

M. dos Santos, le vice-doyen africain en terme de longévité au pouvoir, avait lui-même annoncé en mars son intention de mettre fin à sa carrière politique en 2018.

C’est son très probable successeur, Joao Lourenço, un pur produit du régime angolais, qui a présidé la cérémonie samedi.

« Le MPLA est l’unique parti capable de gouverner et diriger l’Angola », a-t-il affirmé devant des milliers de partisans.

« La victoire est entre nos mains », a-t-il ajouté, vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise rouge rehaussée d’une écharpe jaune d’or, les couleurs du drapeau angolais.

« Notre parti a l’avantage d’être déjà au pouvoir. Nous avons tout pour gagner les élections. Le MPLA est le seul parti qui a décroché l’indépendance. A part le MPLA, il n’existe pas d’autre parti », a-t-il lancé.

L’Angola a mis fin au régime du parti unique en 1991, mais le MPLA, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975 de cette colonie portugaise, a continué de diriger le pays.

Jusqu’à récemment, les enfants de M. dos Santos, notamment sa fille Isabel, une milliardaire à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, étaient pressentis pour succéder à leur père à la présidence.

Mais le ministre de la Défense semble avoir profité d’un concours de circonstances favorables. « Plusieurs personnes haut placées dans le parti ont tapé du poing sur la table » dans l’hypothèse où l’un des enfants dos Santos prendrait sa succession, a expliqué à l’AFP Soren Kirk Jensen, du centre d’études Chatham House à Londres.

Et ils ont poussé la candidature de Joao Lourenço, « à la réputation de modéré », a-t-il ajouté.

Jeuneafrique.com avec AFP

Présidentielle: 80% des Français ne veulent pas de Hollande en 2017

avril 9, 2016

Quatre Français sur cinq ne souhaitent pas que le président français François Hollande soit candidat à sa propre succession en 2017. Ils sont toutefois 67% à penser qu’il se représentera, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche.

Les sympathisants du parti socialiste sont 53% à ne pas désirer que le président sortant se représente. Ce pourcentage monte à 91% chez les sympathisants des Républicains (opposition de droite) et à 89% chez ceux du Front national (extrême droite).

Si François Hollande ne se présente pas, 34% des Français se disent prêts à voter pour le ministre de l’économie Emmanuel Macron, devant le premier ministre Manuel Valls (28%), l’écologiste Nicolas Hulot (26%) et Martine Aubry (25%). Emmanuel Macron a lancé cette semaine son mouvement politique tout en assurant qu’il soutenait François Hollande.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 991 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 7 au 8 avril 2016.

Romandie.com

Congo-Brazzaville : la police encercle le domicile du général Mokoko, candidat présidentiel

février 14, 2016

 

le-general-jean-marie-michel-mokoko

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, à Bangui, le 7 mai 2014 Crédits : ISSOUF SANOGO/AFP

L’air est lourd ce samedi soir 13 février à Brazzaville, et pas seulement en raison de la touffeur nocturne et d’un ciel orageux. Peu après 21 heures locales, des policiers en civil et en uniforme ont pris position au centre-ville, entre l’hôtel Mikhael et l’ambassade du Congo Kinshasa voisin. Visé par ce dispositif, le général Jean-Marie Michel Mokoko compte les heures, entouré de sa vieille mère et de sa garde rapprochée sur le qui-vive.

C’est bien de lui qu’il est question, à 2,5 km de là, au palais présidentiel. Le général Jean François Ndenguet, qui dirige la police, s’y entretenait avec le chef d’Etat, Denis Sassou-Nguesso, du sort à réserver à cette figure de la vie politique congolaise devenue en quelques jours leader populaire de l’opposition – et bête noire du régime. Jean-Marie Michel Mokoko, joint au téléphone par Le Monde Afrique, se veut « serein », même s’il ajoute que « tout peut arriver dans ce pays » qu’il espère diriger, s’il est élu lors de l’élection présidentielle prévue le 20 mars. « Je n’ai pas peur de mourir ou d’être arrêté par des serviteurs de dirigeants qui considèrent ce pays comme leur patrimoine personnel », dit-il.

Relever un « Congo ruiné »

Quelques heures plus tôt, dans l’après-midi, il était acclamé par un aréopage d’opposants à Denis Sassou-Nguesso, de sympathisants et de curieux entassés dans la salle comble de conférences du palais des Congrès de Brazzaville. Le général, qui était encore conseiller du président chargé des questions de paix et de sécurité le 3 février, date de sa démission, et qui représentait l’Union africaine en Centrafrique, a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. Son allocution a présenté les grandes lignes de son programme, et dénoncé le « désarroi du peuple et le désespoir de la jeunesse », « l’accentuation de la pauvreté », « la dégradation de l’Etat ».

Lire aussi : Général Mokoko : « Sassou doit se retirer comme un homme de paix »

Les leaders des partis d’opposition avaient fait le déplacement, y compris d’autres candidats à la présidentielle, pour soutenir celui qui est rentré à Brazzaville le 9 février, accueilli à l’aéroport par des jets de pierre et des gaz lacrymogènes jetés par des policiers aux ordres du Général Ndenguet. Certains journalistes et plusieurs partisans de Jean-Marie Michel Mokoko y avaient été violentés. Au Palais des Congrès ce samedi 13 février étaient notamment présents les anciens ministres Guy Brice Parfait Kolélas et Okombi Salissa qui furent tous deux maintenus à résidence durant plusieurs semaines en octobre 2015, lors du référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution, permettant à Denis Sassou-Nguesso de se représenter. Un vote entaché de « tricheries », selon l’opposition et des diplomates occidentaux, et dénoncé par la communauté internationale.

Lire aussi : Des pierres, des gaz et des tirs, bienvenue à Brazzaville, M. Mokoko

Jean-Marie Michel Mokoko a promis de relever un « Congo ruiné » et de « restaurer l’autorité de l’Etat bafoué ». Des mots qui désignent le clan « Sassou », visé en France par la plainte dite des biens mal acquis et soupçonné de détournements massifs de revenus pétroliers.

Étrange vidéo

La riposte n’a pas tardé. À 15 h 30, le site web de Jeune Afrique, hebdomadaire ayant souvent fait l’éloge de Denis Sassou-Nguesso, publie un article non signé intitulé « Congo Brazzaville : Jean-Marie Michel Mokoko et la vidéo qui tue ». L’article raconte une vidéo datant de 2003 dans laquelle on découvre Jean-Marie Michel Mokoko discuter d’un coup d’Etat. Ce document d’un peu plus de 30 minutes, présenté comme exclusif, circule en réalité depuis plusieurs années dans les rédactions et les milieux diplomatiques. Jeune Afrique ne publie pas la vidéo sur son site, mais elle apparaît, au même moment, sur des médias en ligne proches du pouvoir et postée sur YouTube.

Pour le général Mokoko, présenté comme un putschiste avide de pouvoir, l’embarras est immédiat. « Je me souviens très bien de ce piège, se défend-il samedi soir au téléphone, depuis son domicile de Brazzaville entre-temps encerclé par des policiers. Mais en quoi un prétendu plan de coup d’Etat datant de 2003 est-il d’actualité en 2016, le jour de l’officialisation de ma candidature ? » Et d’ajouter qu’il avait remis en personne cet enregistrement au cabinet présidentiel dans la foulée. « Nous en avions discuté avec le directeur de cabinet du président et Jean-Dominique Okemba [JDO, patron du Conseil national de sécurité] », dit-il.

Lire aussi : L’après-Sassou au Congo (2/4) : JDO, l’homme de l’ombre

À l’origine de cette étrange vidéo, il y a un avocat parisien plusieurs fois passé par la case prison, Me Sylvain Maier, connu pour avoir défendu l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Cet avocat a tenté de convaincre Jean-Marie Michel Mokoko d’adhérer à un plan fantasque visant à renverser Denis Sassou-Nguesso. C’était en 2007 plutôt qu’en 2003 comme dans le souvenir de M.Mokoko. Il introduit plusieurs « barbouzes » français à la mine patibulaire qui se disent proches de la DGSE. Des pieds nickelés qui tenteront plus tard un coup d’Etat en Côte d’Ivoire pour installer au pouvoir le militaire et rebelle Ibrahim Coulibaly, lequel sera assassiné en 2011. Certains extraits de la bande seront diffusés sur internet. Mais la vidéo complète, qui comprend une allocution du général Mokoko censée être diffusée après sa prise du pouvoir, n’a circulé que dans des cercles restreints jusqu’à ce samedi 13 février.

Lire aussi : HSBC : le compte en Suisse de l’ex-avocat de Laurent Gbagbo

Il y a une dizaine d’années, Arlette Soudan-Nonault, l’épouse du directeur de la rédaction de Jeune Afrique, et membre du bureau politique du Parti Congolais du travail (PCT, au pouvoir) avait évoqué ce film devant des diplomates occidentaux en poste à Brazzaville. « Elle disait à tout le monde que je serai arrêté et jeté en prison », ajoute le général Mokoko pour qui « ce n’est pas un hasard si cette affaire ressort aujourd’hui dans Jeune Afrique ». Mme Soudan-Nonault dément formellement ce qu’elle qualifie « de pure affabulation diffamatoire », et souligne qu’à l’époque des faits, elle n’était « pas membre du PCT ». Pourtant, la semaine du 8 février, elle aurait proposé le document à plusieurs rédactions parisiennes. Là encore, Arlette Soudan-Nonault dément formellement. « Je n’ai moi-même reçu le document de façon anonyme que le 7 février et je ne l’ai transmis à personne », dit-elle.

Lire aussi : François Soudan, journaliste et bel ami des présidents africains

Jean-Marie Michel Mokoko redoute néanmoins que les menaces d’arrestation ne soient mises à exécution. Il ignore s’il pourra, comme prévu, se rendre lundi 15 février dans son village natal, au nord du pays, pour prendre quelques jours de repos et songer à sa campagne présidentielle.

Congo: Le Général Marie-Michel Mokoko candidat à la présidentielle raconte son agression

février 12, 2016
Auteur: Exclusif-Brazza


L’ancien chef d’état major des Armées Jean-Marie Mokoko aujourd’hui candidat aux présidentielles au Congo révèle avoir été agressé par des policiers en civil.

Que s’est-il passé hier à l’aéroport international Maya-Maya ?

Il était un peu plus de 19h. J’étais tout heureux de revenir dans mon pays après quatre mois d’absence. Je savais que quelque chose pouvait se passer à mon arrivée j’ai donc demandé à mes camarades de ne pas avertir nos militants. Leur présence se justifiait d’autant moins que la campagne n’est pas encore ouverte. Seuls mes proches collaborateurs devaient m’accueillir à l’aéroport. J’ai été surpris en entrant dans le salon VIP de me retrouver tout seul. il n’y avait personne pour m’accueillir.

Avez-vous compris que quelque chose se tramait ?

J’ai su plus tard que la police avait bouclé la zone pour empêcher mes amis de rentrer et les maintenir dans un endroit précis. En sortant du terminal, je monte dans la voiture qui m’attend puis nous sortons du parking. Avant de prendre la sortie vers la ville, j’aperçois sur ma gauche une cinquantaine de personnes qui, curieusement se mettent à me saluer bruyamment. J’avais pourtant donné la consigne de ne faire venir aucun militant. Plus tard mon aide de camp me dira avoir repéré deux bus non immatriculés dont nous savons qu’ils appartiennent à la police. Nous reconnaissons dans la foule des agents en civil.

« Cette agression a été organisée par le directeur général de la police nationale »

Etes-vous certain que ces faux militants appartenaient à une brigade de police? Si oui, laquelle ?

Ils sont connus à Brazzaville. C’est une organisation constituée par des supplétifs de la police nationale, il y a parmi eux d’anciens judokas et karatékas. Ils dépendent directement du directeur de la police nationale.

Pourquoi vous êtes-vous arrêté ?

A ma droite, je vois mes amis sensés m’accueillir à l’aéroport. La moindre des choses est de m’arrêter pour les saluer. Alors, tout est allé très vite. Mon aide de camp me pousse dans voiture quand il comprend que c’est un piège. La foule jette des gaz lacrymogènes et nous caillasse. Dans la voiture, je vois un gros caillou atterrir sur mon genou. Aujourd’hui, je marche difficilement mon genou me fait atrocement mal. Pourtant le parking est cimenté. Les cailloux ont été amenés, c’est bien la preuve qu’il s’agit d’une opération préméditée. Nous réussissons à sortir avec difficulté à sortir de l’aéroport.

Vous voulez dire que la police a organisé un coup monté pour vous intimider ?

Pire, le directeur général de la police a organisé cette agression caractérisée. D’après le porte-parole de la police, des hommes ont été envoyés pour ma protection, mais je n’étais pas en danger ! Dans ce pays le simple fait de dire qu’on est candidat constitue une infraction ! Ils avaient pris toutes les dispositions pour que les personnes qui m’attendaient restent dans ce lieu précis pour me faire descendre de mon véhicule. C’était prémédité !

« Nous vivons dans une république d’un autre âge »
Qu’est-il arrivé aux personnes qui vous attendaient justement ?

Ils ont été tabassés et piétinés comme des bêtes. Plusieurs d’entre eux sont blessés. Un de mes collèges a un œil tuméfié, l’autre l’oreille couvert de sang. Ce matin, il a dû aller à l’hôpital. C’est inacceptable. Nous vivons dans une république d’un autre âge ! Ce n’est pas possible. Il faut alerter l’opinion.
On parle d’une commission indépendante, mais c’est l’administration du territoire qui va organiser ses élections. Il ne reste plus qu’au président de déclarer tous les candidats forfaits et se présenter seul. Je suis révolté.

Votre candidature a surpris le président Sassou Nguesso, vous faisiez partie de son cabinet il y a encore quelques jours…

J’ai manifesté le désir de me présenter à cette élection parce que je pense que les dispositions légales de mon pays me permettent de prétendre à la fonction suprême.

En doutez-vous aujourd’hui ?

Non, mais il faut absolument alerter l’opinion publique sur ce qu’il se passe au Congo. Tout se passe par intimidation, par corruption. Tout le monde se couche.

Avec Zenga-mambu.com

Congo: le président Denis Sassou Nguesso candidat à un troisième mandat en mars

janvier 25, 2016

2031

 
Brazzaville – Le parti au pouvoir à Brazzaville a annoncé lundi que le président congolais Denis Sassou Nguesso briguerait un troisième mandat lors de la présidentielle du 20 mars, comme le lui permet la nouvelle constitution entrée en vigueur en novembre.

M. Sassou Nguesso, qui cumule près de 32 ans à la tête du pays, a été investi candidat du Parti congolais du travail (PCT) à l’issue d’une réunion du comité central de cette formation.

 Le comité central du PCT a validé la candidature du camarade Denis Sassou Nguesso comme candidat du parti à l’élection présidentielle du 20 mars 2016, selon un communiqué du parti lu à la presse après la rencontre.

En faisant totalement confiance au président Denis Sassou Nguesso, nous avons fait le bon et le meilleur choix, a déclaré le secrétaire-général du PCT, Pierre Ngolo.

Camarade Denis Sassou Nguesso, vous êtes investi sans avoir fait acte de candidature parce que les Congolais dans leur diversité vous portent et vous considèrent comme l’homme de la situation dans le contexte actuel du pays et de la sous-région, a-t-il lancé.

La nouvelle constitution congolaise adoptée en octobre lors d’un référendum boycotté par l’opposition permet au chef de l’État sortant, né en 1943, de se représenter, ce qui lui était interdit aux termes de la loi fondamentale adoptée en 2002.

Le gouvernement a annoncé fin décembre sa volonté d’avancer au mois de mars la présidentielle dont le premier tour aurait normalement dû avoir lieu en juillet.

Le président Sassou Nguesso et le PCT ont voulu tourner le peuple congolais en dérision en disant qu’ils changeaient la constitution pour faire évoluer les institutions, a réagi l’opposant Clément Miérassa, président du Parti social démocrate congolais (PSDC).

C’était totalement faux. Le président a changé la Constitution pour demeurer au pouvoir, a-t-il déclaré à l’AFP, estimant que l’annonce de sa désignation comme candidat ne surprend personne.

En dehors de M. Sassou Nguesso, le seul candidat résident actuellement au Congo à s’être déclaré est Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou.

Député de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), la première formation de l’opposition au Parlement, M. Kignoumbi compte concourir pour la troisième fois de suite à la présidentielle, en tant que candidat indépendant, comme en 2002 et en 2009.

Lors de ces deux scrutins, remportés par M. Sassou Nguesso dès le premier tour, M. Kignoumbi était arrivé deuxième, selon les résultats officiels.

Certains membres de la diaspora congolaise ont annoncé leur intention de se présenter mais la loi électorale impose que les candidats à la magistrature suprême aient résidé pendant deux ans d’affilée au Congo avant de se déclarer.

Petit pays d’Afrique centrale de quelque 4,4 millions d’habitants, le Congo tire la majeure partie de ses revenus du pétrole.

M. Sassou Nguesso a dirigé le pays à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues.

Revenu au pouvoir par les armes en 1997, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.

Rassemblés en deux grandes coalitions, les opposants au président, après avoir tenté en vain d’empêcher le changement de constitution, ont posé des conditions à leur participation à la présidentielle du 20 mars, parmi lesquelles la mise en place d’une commission électorale dont l’indépendance est reconnue par tous et l’élaboration d’un fichier électoral fiable.

Romandie.com (©AFP / 25 janvier 2016 20h40)

 

Présidence Fifa : le Sud-Africain Sexwale pourrait être candidat

octobre 3, 2015
Tokyo Sexwale, le 2 octobre 2015. © Dan Balilty/AP/SIPA

Tokyo Sexwale, le 2 octobre 2015. © Dan Balilty/AP/SIPA

L’homme d’affaires sud-africain et ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, Tokyo Sexwale, a dit vendredi à Tel Aviv se laisser encore du temps pour décider de briguer ou non la succession de Sepp Blatter à la présidence de la Fifa.

« Il y a toujours une date butoir (pour se déclarer), autour du 26 de ce mois, nous avons donc encore quelques jours », a dit Tokyo Sexwale à la presse.

Ce militant contre l’apartheid a passé 13 ans dans les geôles de Robben Island aux côtés de Nelson Mandela. Après la fin de l’apartheid, il a occupé des fonctions politiques, dont celle de ministre pendant quelques années.

Hommes d’affaires, il a été nommé en 2015 président du Comité de surveillance de la Fifa pour Israël et la Palestine. C’est à ce titre qu’il était vendredi à Tel Aviv.

Les fédérations de football palestinienne et israélienne s’y sont rencontrées pour la deuxième fois pour tenter de résoudre sous l’égide de Tokyo Sexwale et de la Fifa la grave crise qui les oppose depuis mai. Les discussions ont été « très positives », a dit Tokyo Sexwale sans en préciser la teneur.

Les Palestiniens accusent Israël d’entraver la liberté de mouvements de leurs joueurs et souhaitent voir Israël suspendu des instances internationales du football parce qu’il permet à des clubs établis dans des colonies de Cisjordanie occupée d’évoluer dans les championnats israéliens.

Les présidents des fédérations israélienne et palestinienne, Ofer Eini et Jibril Rajoub, ainsi que des représentants de l’UEFA, dont Israël est membre, et de la Confédération asiatique de football, à laquelle la Palestine appartient, ont participé à cette rencontre à huis clos dans un hôtel de Tel Aviv. Ils s’étaient déjà réunis fin août à Zurich.

Lors d’une pause, MM. Eini et Rajoub se sont longuement serré la main devant les photographes, tout en refusant de s’exprimer.

« Nous comprenons que ces problèmes sont plus profonds et principalement sécuritaires et politiques et que nous ne pouvons pas les résoudre, mais dès que le football est affecté, nous nous devons d’être présents, ici, pour veiller au déroulé dans les règles et la bonne humeur du jeu », a déclaré Tokyo Sexwale.

Il a indiqué qu’il avait également été question des conséquences du récent refus de l’Arabie saoudite de venir jouer dans les Territoires palestiniens un match de qualification pour la Coupe du monde de 2018.

« Les Saoudiens ont l’impression que ça légitimerait l’occupation » israélienne, a commenté l’émissaire de la Fifa. De nombreux pays arabes refusent de se soumettre aux contrôles de l’armée israélienne qui tient tous les accès à la Cisjordanie.

Jeuneafrique.com