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La canicule a fait au moins 15 000 victimes en Europe

novembre 7, 2022

Selon une estimation dévoilée par l’OMS à l’occasion de la COP27, les décès liés aux vagues de chaleur devraient augmenter dans le futur.

Selon l'OMS, les vagues de chaleur auraient fait environ 4 500 morts en Allemagne en 2022.
Selon l’OMS, les vagues de chaleur auraient fait environ 4 500 morts en Allemagne en 2022.© Vincent Isore / MAXPPP / IP3 PRESS/MAXPPP

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une estimation, toujours incomplète, lundi à l’occasion de la COP27 sur le climat. Celle-ci affirme qu’au moins 15 000 décès en Europe sont directement liés aux graves vagues de chaleur ayant affecté le continent durant l’été 2022. Ce bilan, qui inclut 4 500 morts en Allemagne, près de 4 000 en Espagne, plus de 3 200 au Royaume-Uni et un millier au Portugal, « devrait augmenter, plusieurs pays ayant rapporté des surmortalités liées à la chaleur », indique la directeur de la branche européenne de l’OMS, Hans Kluge, dans un communiqué.

L’OMS souligne ainsi que l’Institut français de la statistique, l’Insee, a enregistré une surmortalité de 11 000 personnes durant l’été 2022 par rapport à l’été 2019 précédant la pandémie de Covid, « probablement » expliquée par les très fortes chaleurs enregistrées en juin et en juillet, notamment. Selon les données de l’OMS, les températures extrêmes sont responsables de 148 000 décès en Europe depuis 50 ans. Avec 15 000 morts et sans doute plus en une seule année, 2022 représenterait à elle seule plus de 10 % de ce total.

« Le changement climatique nous tue déjà, mais une action forte aujourd’hui peut éviter davantage de morts », souligne l’organisation onusienne de la santé, au moment où se tient la COP27 en Égypte. Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, le continent européen est celui qui se réchauffe le plus rapidement, enregistrant une hausse des températures plus de deux fois supérieure à la moyenne planétaire au cours des trente dernières années.

Par Le Point avec AFP

La canicule en Europe sème la mort en Espagne

juillet 20, 2022
Des gens se baignent dans la mer sous un ciel bleu partiellement enfumé.

Ciel enfumé près de La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, où des incendies ont déjà ravagé des milliers d’hectares de forêt. Photo: AFP via Getty Images/Thibaud Moritz

La canicule qui frappe l’Europe depuis près de 10 jours aurait provoqué la mort de « plus de 500 personnes » en Espagne, a indiqué le premier ministre Pedro Sanchez lors d’un déplacement en Aragon.

Je demande aux citoyens d’être extrêmement prudents, a ajouté M. Sanchez. La surmortalité serait due à cette vague de chaleur, où le mercure a atteint 45 °C, mais il s’agit là d’une estimation du nombre de décès et non d’un registre officiel, a prévenu l’Institut public Carlos III.

Selon des données préliminaires publiées mercredi par l’agence météorologique nationale espagnole, la vague de chaleur actuelle est la plus importante et la plus intense jamais enregistrée dans le pays.

De nombreuses régions espagnoles sont aussi ravagées par des incendies qui ont détruit jusqu’à maintenant des milliers d’hectares à travers le pays.

Des feux de forêt touchent également la France et la Grèce.

La canicule des derniers jours s’étend sur une bonne partie de l’ouest de l’Europe, touchant le Portugal, le Royaume-Uni et la France, et balaie de nombreux records de température. Il s’agit du deuxième épisode de chaleur intense en un mois en Europe.

En France, deux incendies ont détruit près de 20 600 hectares de forêt en Gironde depuis le 12 juillet. Le feu semblait toutefois ralentir mercredi : le bilan est positif, même si les incendies ne sont pas toujours fixés, a mentionné à la presse un porte-parole des pompiers, le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.

Le président français Emmanuel Macron devait se rendre mercredi à La Teste-de-Buch, puis à Langon, à 40 kilomètres au sud de Bordeaux, aux côtés des sapeurs-pompiers, du personnel de la sécurité civile, des forces de l’ordre, des élus et de l’ensemble des personnes mobilisées, a annoncé l’Élysée.

Nuit d’incendies et records battus

En Grèce, après une nuit mouvementée, des moyens aériens ont été déployés pour combattre un feu qui ravage le pied du mont Penteli, au nord d’Athènes, et qui menace de nombreuses habitations.

Près de 500 pompiers, 120 véhicules, 10 hélicoptères et 9 avions étaient toujours mobilisés mercredi pour tenter d’éteindre l’incendie.

Plusieurs autres incendies se sont déclarés un peu partout en Europe, notamment au Royaume-Uni. Trois feux dans les environs de Londres ont mobilisé 300 pompiers, mais ceux-ci n’ont pas fait de blessés.

Dans un village à l’est de Londres, un feu d’une superficie de 40 hectares a éclaté, touchant des habitations, des bâtiments et des garages. Une dizaine de personnes ont dû être évacuées. L’origine du brasier n’a pas été établie.

Un feu a parcouru des champs et détruit plusieurs maisons du village de Wennington, à une trentaine de kilomètres du centre de Londres.

Les pompiers londoniens affirment qu’ils ont connu leur nuit la plus occupée depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Des records de chaleur sont tombés depuis les derniers jours en Europe. Il a fait 40,2 °C à l’aéroport d’Heathrow, une température jamais atteinte, puis 40,3 °C dans le village de Coningsby, au nord-est de l’Angleterre, selon l’agence météo Met Office.

En Écosse, la température a elle aussi fracassé des records avec 34,8 °C. En France, les 40 °C ont été dépassés dans des centaines de villes.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse

Canicule en Europe : le Royaume-Uni dépasse les 40°C, un record historique

juillet 19, 2022
Des gens se rafraîchissent, les pieds dans l'eau de la fontaines de Trafalgar Square, dans le centre de Londres, le 17 juin 2022.

Le mercure a dépassé mardi le record jamais atteint au Royaume-Uni avec 40,2 °C à l’aéroport Heathrow. Photo: AFP via Getty Images/Carlos Jasso

La température a dépassé mardi le seuil des 40 °C au Royaume-Uni, une première dans ce pays frappé comme le reste de l’Europe occidentale par une canicule qui occasionne des feux de forêt dévastateurs, notamment en France.

Il s’agit du deuxième phénomène de chaleur intense en à peine un mois en Europe. Cette multiplication est une conséquence directe de la crise climatique, selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Le mercure a dépassé un niveau jamais atteint au Royaume-Uni avec 40,2 °C à 11 h 50, heure locale, à l’aéroport d’Heathrow, dans l’ouest de Londres, a annoncé l’agence météo Met Office.

Le record historique de températures – qui datait de juillet 2019 avec 38,7 degrés – avait déjà été battu dans la matinée avec plus de 39 °C recensés au sud de Londres.

C’est sûr que les Anglais ne sont pas habitués à ça. C’est dur d’être dehors, même à l’ombre c’est étouffant, a déclaré à l’AFP Emily Nixon, 34 ans, qui lundi a trouvé refuge dans une piscine municipale de la capitale britannique.

Après avoir vécu lundi la journée la plus chaude de l’année, les Britanniques ont passé la nuit la plus chaude jamais enregistrée dans le pays avec des températures qui par endroits ne sont pas descendues sous les 25 °C.

Le ministre des Transports Grant Schapps a souligné sur la BBC que non, les transports publics du pays datant de l’époque victorienne n’étaient pas en mesure de gérer de telles chaleurs.

Tous les trains sont annulés à cause de la chaleur. Je ne comprends pas. Ils ont des trains en Australie. Qui fonctionnent. Quel est le problème ici?, s’est agacé Ashley Meeloo, un usager de 62 ans à Londres.

Le gouvernement a été accusé de prendre le phénomène à la légère. Le premier ministre démissionnaire Boris Johnson a séché une réunion d’urgence sur la crise dimanche, préférant assister à un pot de départ, et le vice-premier ministre Dominic Raab a dit aux Britanniques de profiter du soleil.

Un panneau routier avertissant les automobilistes des prévisions de canicule pour les 18 et 19 juillet.

L’agence météorologique britannique annonce que les températures pourraient dépasser mardi la barre des 40 degrés dans le sud-est du pays. Photo : Getty Images/AFP/Damien Meyer

Des militants écologistes du groupe Extinction Rebellion ont brisé mardi matin des vitres de News UK, qui édite notamment le tabloïd The Sun, pour protester contre le traitement de la canicule dans certains médias.

The Sun a choisi de mettre en une des images de femmes en bikinis, de plages et d’enfants heureux avec des glaces, a dénoncé le groupe. Un autre tabloïd a titré lundi Ce n’est pas la fin du monde, stay cool and carry on [restez au frais et continuez].

Léger répit en France

Ailleurs en Europe, les Pays-Bas, qui ont enregistré lundi leur jour le plus chaud de l’année avec 35,4 °C, étaient confrontés déjà à des températures de 33 degrés vers 9 h 20 GMT. Quelque 39 °C sont attendus dans l’après-midi.

La Belgique redoute des records, le thermomètre pouvant grimper par endroits jusqu’à 40 °C. Exceptionnellement, les grands musées gérés par l’État fédéral sont accessibles gratuitement aux plus de 65 ans, qui peuvent y trouver de la fraîcheur.

En France, la température devrait baisser mardi sur la façade atlantique après une nuit compliquée en Gironde sur le front des deux incendies géants qui ont déjà ravagé 17 000 hectares de forêt.

Lundi, les records ont été battus dans plusieurs villes : 39,3 °C à Brest [nord-ouest], 42 °C à Nantes [centre ouest] ou 42,6 °C à Biscarosse [sud-ouest], selon Météo France. Le record absolu dans le pays, 46 °C, remonte au 28 juin 2019 à Vérargues [sud].

Quelque 16 000 personnes ont dû être évacuées lundi sous plus de 40 °C en raison des feux dans la région de Bordeaux.

En Bretagne, région généralement peu touchée par les feux de forêt, près de 1400 hectares de végétation sont partis en fumée dans le Finistère et 500 personnes ont été évacuées, 260 sapeurs-pompiers étant encore à pied d’œuvre mardi matin.

Une femme est assise près d'une fontaine à Paris.

En France, les températures devraient baisser un peu, mais les autorités du pays ont appelé à la prudence. Photo : Getty Images/AFP/Stefano Rellandini

Ça brûle toujours en Espagne et au Portugal

En Espagne, où la vague de chaleur extrême sévit depuis près de dix jours, les feux de forêt continuaient de faire rage mardi matin, notamment dans la province de Zamora [nord-ouest]. Selon les autorités régionales, près de 6000 personnes ont dû être évacuées à cause des flammes qui ont détruit plusieurs milliers d’hectares de prairies et de forêts.

Un léger répit était annoncé côté températures par l’agence météorologique nationale, alors que le mercure a allègrement dépassé les 40 degrés ces derniers jours.

Le changement climatique tue des personnes […], mais aussi notre écosystème, notre biodiversité, a réagi lundi le président du gouvernement Pedro Sanchez.

Au Portugal, plus de 1400 pompiers continuaient de lutter mardi matin contre les incendies dans le centre et le nord du pays.

Les deux feux de forêt les plus préoccupants à l’extrême nord du pays. L’un d’entre eux mobilisait mardi près de 700 pompiers et a conduit dans la soirée de lundi à l’évacuation de 300 personnes.

Un couple de septuagénaires a trouvé la mort lundi dans la zone après être sorti de la route alors qu’il tentait d’échapper aux flammes.

Une nouvelle hausse des températures est prévue dès mercredi dans le pays.

Un avion Canadair qui éteint le feu.

Au Portugal, les feux font toujours rage. Photo : Getty Images

Toute l’Allemagne est aussi confrontée à cette vague de chaleur, mais en Basse-Saxe [nord-ouest], les températures pourraient atteindre aujourd’hui les 40 degrés et donc s’approcher du maximum de 42,6 degrés enregistré dans cette région en juillet 2019 par le service météorologique allemand (DWD).

Environ la moitié du territoire de l’UE est actuellement confrontée à un risque de sécheresse à cause de l’absence prolongée de précipitations, qui expose des pays comme France, la Roumanie, l’Espagne, le Portugal et l’Italie à une probable baisse de rendement des cultures, selon la Commission européenne.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Canicule : comment éviter le coup de chaud

juillet 17, 2022

Que se passe-t-il dans notre corps lors d’une exposition prolongée à des températures trop élevées ? Éléments de réponse avant le prochain épisode.

Une vague de chaleur arrive sur la France, avec des températures qui vont frôler les 40 °C. Les personnes âgées et les enfants peuvent y être particulièrement vulnérables… mais on oublie souvent que ces affections liées à la chaleur peuvent survenir même chez une personne jeune et en bonne santé, bien hydratée. Il suffit que la chaleur soit plus forte que ce que le corps peut supporter.

Le coup de chaleur (hyperthermie) survient lorsque la capacité de notre corps à dissiper la chaleur est dépassée et qu’il n’arrive plus à se refroidir. Cela peut être dû à un exercice intense comme à la température élevée de l’environnement, au fait d’être dans une ambiance chaude (voiture fermée, etc.) Pour contrer la surchauffe, nous augmentons notre production de sueur et les petits vaisseaux sanguins de notre peau se dilatent pour faire remonter la chaleur à sa surface afin de l’évacuer. Une ambiance chaude et humide atténue toutefois son efficacité.

Que se passe-t-il dans notre corps lors d’une exposition prolongée à des températures trop élevées ?

Voici les étapes de ce « malaise thermique » et ce qui amplifie le risque d’en être la victime. Les crampes sont le premier stade de ce processus, suivies de l’épuisement et, finalement, survient le coup de chaleur proprement dit.

Plusieurs niveaux de risque : léger, modéré, grave

Le coup de chaleur peut être grave et entraîner des lésions cérébrales, un coma et la mort s’il n’est pas pris en charge. Il se caractérise par une augmentation considérable de la température du corps, qui peut alors s’élever à plus de 40 °C.

Les personnes atteintes d’hyperthermie deviennent peu à peu confuses, irritables, voire agressives, ont des maux de tête, des vertiges et parfois des hallucinations. Leur peau est rougie, elles ressentent une soif intense. Elles peuvent avoir des difficultés à marcher, des tremblements musculaires, un pouls supérieur à 130 battements par minute, souffrir de nausées et respirer plus vite que la normale.

Cette constellation de symptômes peut donner l’impression d’une prise de cocaïne ou d’une réaction à un médicament comme l’aspirine, à une infection ou à un sevrage alcoolique.

Quels symptômes ?

Toute victime d’un coup de chaleur doit voir sa température corporelle abaisser immédiatement. Pour ce faire, elle doit être placée à l’ombre, déshabillée, et de l’eau, chaude de préférence, peut être pulvérisée sur son corps avec un ventilateur dirigé vers elle. L’eau chaude est utilisée pour éviter de provoquer des frissons, qui sont un mécanisme du corps pour générer de la chaleur.

Le refroidissement doit être interrompu lorsque la température corporelle revient autour de 39 °C afin d’éviter le passage à un état hypothermique, c’est-à-dire lorsque la température centrale du corps devient trop basse. Presque toutes les personnes atteintes d’un coup de chaleur sont admises à l’hôpital pour surveiller les électrolytes dans le sang (sodium, potassium…) et leur niveau d’hydratation, ainsi que pour évaluer d’autres risques de problèmes, tels que le dysfonctionnement d’un organe.

Les autres atteintes dues à la chaleur ne sont pas aussi lourdes. Elles peuvent, par exemple, se limiter à des crampes de chaleur : des contractions douloureuses des grands groupes musculaires (jambes, ventre…) qui résultent de la pratique inappropriée d’une activité physique intense dans la chaleur et d’une hydratation insuffisante. Les crampes de chaleur n’affectent pas nos capacités mentales et ne font pas trop monter notre température.

La consommation d’alcool, la fatigue et le fait d’être malade avant de faire de l’exercice augmentent le risque de souffrir de crampes et d’autres effets secondaires liés à la chaleur. Il n’y a pas de traitement spécifique, hormis se reposer, se mettre dans un environnement frais et revenir à une hydratation adéquate. Si la déshydratation était importante, le recours à une perfusion intraveineuse peut être envisagé.

Les principaux organes ne sont que très peu affectés

L’épuisement dû à la chaleur est une atteinte modérée impliquant une déshydratation et une hyperthermie mineure : la température du corps s’élève, mais reste alors généralement inférieure à 40 °C. Les personnes touchées peuvent avoir des nausées, des vomissements, des vertiges, des signes de déshydratation – et de la fatigue, donc. Les fonctions cérébrales ne sont pas affectées.

Le traitement est le même que pour les crampes et le pronostic est excellent, car les principaux organes ne sont que très peu affectés. Il peut être préférable d’être examiné par un médecin, sans que cela entraîne forcément une hospitalisation.

Notre système de refroidissement

Notre corps fonctionne au mieux avec une température interne de 37 °C. Pour maintenir une température constante, il utilise divers mécanismes homéostatiques. En cas de froid, les frissons lui servent ainsi à générer de la chaleur.

En cas de chaleur, notre corps doit dissiper cette dernière pour rester dans sa zone optimale de fonctionnement. Pour se refroidir, il utilise la respiration, la conduction, la convection, la transpiration et l’évaporation et le rayonnement. Selon la température, la zone du corps, si nous pratiquons de l’exercice ou pas, le taux de chaleur évacué varie beaucoup.

La conduction implique un contact physique direct avec des objets plus froids. Un exemple serait de prendre entre vos mains un verre d’eau glacée. Mais ce mécanisme ne vaut, en moyenne, que pour 2 à 3 % de la chaleur que nous perdons. La convection, qui représente environ entre 10 et 20 % de la perte de chaleur, implique le transfert de la chaleur à l’air ou l’eau autour de nous. Notamment lorsque nous utilisons un ventilateur pour brasser de l’air frais, que nous prenons une douche froide, etc.

Environ 30 % de notre perte de chaleur provient de l’évaporation. Nous avons pour cela recours à la transpiration, mais d’autres animaux disposent de mécanismes différents : les chiens halètent, les kangourous lèchent leurs avant-bras, etc.

Le rayonnement est notre moyen le plus important de perdre de la chaleur. Il transfère la chaleur de notre corps sous forme d’ondes électromagnétiques et peut représenter environ 40 % de la perte de chaleur. Malheureusement, dès que la température ambiante dépasse 35 °C, le rayonnement perd en efficacité.

Tous ces mécanismes régulateurs peuvent être influencés par d’autres facteurs, notamment l’humidité, nos vêtements, notre hydratation, etc.

Prévenir le coup de chaud

Des recherches ont été menées sur les facteurs génétiques qui prédisposent certaines personnes à être plus vulnérables à la chaleur. Certains médicaments semblent aider à prévenir ces effets lors de tests sur des animaux. Mais la clé pour lutter contre la hausse de la température et ses conséquences est la prévention.

Réduisez au minimum vos activités intenses par temps chaud, adaptez votre environnement en restant dans des bâtiments climatisés ou bien aérés, baissez stores et volets, utilisez des ventilateurs, hydratez-vous et limitez votre consommation d’alcool et de médicaments.

Les nourrissons, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques ne peuvent pas forcément moduler leur exposition à la chaleur aussi bien que les autres, et doivent prendre des précautions particulières.

Les athlètes doivent également être conscients des risques qu’ils courent à pratiquer dans ces conditions.

Par conséquent, les jours de grande chaleur, prenez une bouteille d’eau glacée, dirigez-vous vers un environnement intérieur frais et optez pour une activité calme si vous voulez éviter d’être victime de la chaleur.

*Professeur assistant aux urgences, université d’Arizona

Avec Le Point par Par Brian Drummond par The Conversation France

L’Europe occidentale brûle toujours sous les effets de la canicule

juillet 16, 2022
L'Europe occidentale brule toujours sous les effets de la canicule
L’Europe occidentale brûle toujours sous les effets de la canicule© AFP/PATRICIA DE MELO MOREIRA

Une partie de l’Europe occidentale continuait de lutter samedi contre des feux de forêt dévastateurs, conséquence d’une vague de chaleur, selon les prévisionnistes, qui pourrait faire tomber plusieurs records de température au début de la semaine prochaine.

Dans le sud-ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas samedi pour fixer les incendies, particulièrement en Gironde où près de 10.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée où les températures pourraient atteindre 40°C localement, selon Météo-France.

Dans le touristique bassin d’Arcachon, en bord d’océan atlantique, les efforts déployés ont permis de ralentir la progression du feu. « Nous sommes toujours, et c’est une satisfaction, à 3.150 hectares brûlés, mais le feu n’est toujours pas maîtrisé », a déclaré à la presse un représentant de l’Etat, en saluant « l’énorme intensité et mobilisation » des pompiers.

Des reprises ont eu lieu ces dernières heures du côté de plages proches.

Plus dans les terres, le feu continue de progresser dans deux petites communes, avec désormais « plus de 7.000 hectares » brûlés, selon les autorités.

Ces feux, qui mobilisent plus d’un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l’évacuation de plus de 12.000 personnes.

Accalmie en péninsule ibérique

Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi, dans le nord du pays.

« Nous prévoyons de circonscrire ce feu dans la journée », a déclaré le commandant de la protection civile André Fernandes.

Ce feu semblait perdre en intensité en début d’après-midi, ont témoigné sur place des journalistes de l’AFP. Si la colline boisée d’où s’échappait de la fumée blanche était inaccessible aux pompiers, l’action d’un hélicoptère anti-incendie parvenait à ce stade à limiter la progression des flammes.

La veille, un avion bombardier d’eau qui combattait un feu de forêt dans la région de Guarda (nord) s’est écrasé, provoquant la mort du pilote, son unique occupant.

Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D’après ses estimations, ces feux ont ravagé, depuis le début de la canicule, entre 12.000 et 15.000 hectares de forêt et de broussailles.

En Espagne, des dizaines d’incendies faisaient toujours rage du nord au sud du pays. Dans la région d’Estrémadure, limitrophe du Portugal, un tronçon de l’autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise, a pu être rouvert à la circulation après avoir été fermé pendant plus de douze heures en raison d’un brasier.

A l’extrême sud, en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l’évacuation préventive de plus de 3.000 personnes, selon les services de secours andalous.

En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s’était déclaré vendredi matin, provoquant l’évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l’île de Crête.

L’Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d’alerte aux températures élevées samedi, avec des valeurs supérieures à 40ºC dans de nombreuses régions et jusqu’à 44ºC par endroits.

Au Portugal, seule la région de l’Algarve au sud ne se trouvait pas en alerte à la chaleur. Dans le reste du pays, l’Institut météo prévoit samedi des températures pouvant atteindre les 42°C par endroits.

Alerte rouge au Royaume-Uni

Plus au nord de l’Europe, au Royaume-Uni, un comité de crise composé de ministres du gouvernement britannique devait se réunir dans la journée de samedi après que l’agence météorologique nationale a émis la toute première alerte « rouge » pour chaleur extrême, mettant en garde contre un « risque pour la vie ».

Le Met Office a déclaré que dans le sud de l’Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40°C pour la première fois lundi ou mardi, pouvant ainsi battre le record de 38,7°C datant de 2019.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a conseillé aux Londoniens de n’utiliser les transports publics ces jours-là qu’en cas de « nécessité absolue ». Les compagnies ferroviaires ont également invité les passagers à éviter de voyager.

Certaines écoles du sud de l’Angleterre ont annoncé aux parents qu’elles resteraient fermées en début de semaine prochaine.

Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Par Le Point avec AFP

France-Canicule : sept astuces pour rester au frais sans climatiseur

juillet 14, 2022

Les vagues de chaleur extrême se multiplient et s’intensifient. Voici comment limiter la surchauffe chez soi quand on n’a pas de système de climatisation.

Que l’on ne puisse pas ou que l’on ne veuille pas utiliser de climatiseur chez soi, il existe des solutions de bon sens pour réduire la température d’un logement. « Ces réflexes peuvent être suffisants dans la majorité des cas pour garder votre logement à une température acceptable et vous passer de climatisation », assure l’agence de la transition écologique, l’Ademe, qui a publié un guide dédié, « Chaud dehors, frais dedans ». L’enjeu est de taille : la climatisation représente environ 10 % de la consommation électrique mondiale et contribue donc largement à l’aggravation du réchauffement climatique. Voici nos sept conseils pour bien vivre sans clim.

1. Aérez, mais pas n’importe comment

Tout le monde sait qu’il faut aérer, mais encore faut-il le faire bien. Surveillez votre thermomètre et votre appli de météo : dès que la température extérieure passe en dessous de la température intérieure de votre logement, faites entrer de l’air frais. Aérez toute la nuit si c’est possible (attention aux coups de vent, aux averses ou encore aux cambriolages…), et dans tous les cas, dès le matin tôt, quitte à mettre un réveil à 5 h 30 pour ouvrir des fenêtres supplémentaires avant d’aller vous recoucher.

Si le vent est insuffisant, vous pouvez placer un ventilateur devant la fenêtre, tourné vers l’intérieur, pour créer un courant d’air salutaire. Autre astuce pour maximiser la circulation d’air : si votre logement a au moins deux étages, créez un effet cheminée en ouvrant des fenêtres sur plusieurs niveaux. Ainsi, l’air chaud montera pour s’échapper par les ouvertures les plus hautes, alors que le bas aspirera de l’air frais qui se diffusera progressivement vers les étages. L’aération peut paraître dérisoire, surtout lorsque les températures restent élevées la nuit, mais démarrer une journée de canicule avec quelques degrés de moins dans le logement peut tout changer.

2. Calfeutrez-vous

Dès que la température extérieure dépasse la température intérieure de votre logement, fermez les fenêtres et les volets. Si vous quittez votre logement dans la journée, fermez tous les volets. Si vous restez dans votre logement et voulez garder un peu de lumière, alternez les fermetures pour, au minimum, masquer le soleil direct. Mais l’isolation thermique sera meilleure si tous les volets sont totalement fermés, puisque la couche d’air entre le volet et la fenêtre joue le rôle d’un isolant supplémentaire.

Si votre cage d’escalier ou votre palier sont moins chauds, ouvrez votre porte d’entrée pour aspirer un peu d’air frais, là encore en faisant attention aux cambriolages. Si vous en disposez, déployez les stores et protections extérieures pour limiter l’exposition de vos murs et fenêtres au soleil. Les couleurs claires sont vos alliées : elles réfléchissent la lumière et la chaleur. Utilisez un ventilateur si vous le souhaitez, mais inutile de le laisser allumé quand vous quittez la pièce : il ne fait que brasser l’air et n’a aucun effet sur la température.

3. Humidifiez votre logement

L’augmentation du taux d’humidité permet de faire baisser légèrement la température, et la chaleur ressentie est significativement plus supportable. Pour cela, faites sécher du linge, des draps ou des serviettes, soit après une lessive, soit en les mouillant spécifiquement pour cet usage, ou passez la serpillière sur le carrelage (sans produit ménager, si le sol est déjà propre). Attention, certains parquets n’apprécient pas d’être trop souvent mouillés. Un air moins sec a aussi l’avantage d’être plus doux pour votre corps : votre peau, vos yeux et votre gorge vous remercieront.

4. Traquez les sources de chaleur à l’intérieur

Certains appareils ménagers sont vos ennemis quand il fait chaud. Un frigo, un congélateur, un vidéoprojecteur, un écran de télé ou un ordinateur émettent énormément de chaleur. Éteignez totalement les appareils non indispensables (évitez le mode veille), et isolez les autres. Par exemple, fermez la porte de la cuisine pour que la chaleur du frigo et du congélateur, sans parler de celle du four ou des plaques de cuisson, ne se diffuse pas ailleurs.

Si vous télétravaillez, vous pouvez fermer la porte de la pièce de travail pour vous ménager un autre espace frais dans le logement, que vous serez heureux de trouver pendant les pauses ou le soir.

5. Entourez-vous de verdure et d’arbres

Nos villes subissent de plein fouet les vagues de chaleur parce qu’elles sont bétonnées, goudronnées et tondues à ras. La présence d’arbres et de végétation réduit énormément la température en créant des îlots de fraîcheur et en évitant l’accumulation de chaleur. Il est donc important de laisser des arbres pousser là où c’est possible, ainsi que de limiter la tonte de l’herbe en créant de grands îlots d’herbes hautes, comme le font de plus en plus les jardiniers des parcs urbains.

Cette mesure a aussi l’avantage de préserver l’habitat des insectes, dont de nombreuses espèces sont menacées d’extinction par l’activité humaine. « Si votre maison est entourée de béton (terrasse, allées, plates-bandes…), vous aurez plus de difficultés à profiter de la fraîcheur nocturne pour rafraîchir votre logement », explique l’Ademe.

6. Choisissez bien votre logement

Si vous devez déménager prochainement, soyez impitoyable sur les normes thermiques. L’isolation a été pensée pendant des siècles pour conserver la chaleur l’hiver. Mais l’époque des maisons aux murs épais qui conservent la fraîcheur l’été est révolue. Dans les constructions modernes aux murs fins, l’isolation doit être prévue aussi pour le confort d’été, ce qui n’est que très rarement le cas, la faute à des normes mal pensées et à des promoteurs peu regardants.

Si possible, visitez le logement après une journée chaude : certains logements, même parmi les plus modernes, sont de véritables fours l’été avec des températures intérieures dépassant les maximales en extérieur (dans ce cas, mieux vaut aérer toute la journée que de se calfeutrer).

7. Faites-vous à l’idée que le monde a changé

Il faut désormais vivre avec des températures plus souvent élevées, plutôt que de chercher à conserver un logement frais tout l’été à grand renfort d’appareils high-tech polluants et consommateurs d’énergie. Une chambre à 28 degrés la nuit n’est pas « invivable », même pour un bébé ou une personne âgée… Si un climatiseur s’avère malgré tout nécessaire, pour des personnes fragiles par exemple, il est impératif de prendre le temps de bien le choisir. « N’achetez pas une climatisation dans l’urgence pour faire face à une situation exceptionnelle, car elle risque de se révéler coûteuse à l’usage et mal adaptée à vos besoins », rappelle l’Ademe.

En plus des critères évidents de performance et d’efficacité énergétique, il est important de prendre en compte la pollution sonore. Non seulement vos voisins doivent pouvoir continuer à dormir la fenêtre ouverte, mais vous pourriez vous aussi subir les nuisances d’un bloc extérieur trop bruyant.

Avec Le Point par Guerric Poncet

Canicule : les fortes chaleurs impactent-elles la libido ?

juin 17, 2022

Les périodes de fortes chaleurs jouent-elles un rôle sur notre désir sexuel ? Alexia Bacouël, sexothérapeute, analyse l’effet du mercure sur les relations sexuelles.

La deshydratation peut entrainer des troubles de l'erection.
La déshydratation peut entraîner des troubles de l’érection. © CAIA IMAGE/SCIENCE PHOTO LIBRARY / NEW / Science Photo Library/AFP

Le thermomètre avoisine les 40 degrés partout en France. Alors que pour certains, la hausse du mercure booste la libido, pour d’autres elle freine l’envie d’avoir des relations sexuelles. Dans un récent rapport consulté par Libérationl’Institut national d’études démographiques (INED) révélait que neuf mois après chaque canicule il y avait de 5 à 6 % moins de naissances. « Parmi les décrochages, certains paraissent directement reliés à des événements conjoncturels spécifiques. L’année 2004 présente ainsi un profil saisonnier caractérisé par un creux de naissances au printemps, soit 9 à 10 mois après l’épisode caniculaire de 2003 », pointe le rapport. Et d’ajouter également : « On peut donc faire l’hypothèse qu’un événement caniculaire soudain pourrait avoir des conséquences sur la fertilité de certains couples exposés au risque de conception. La soudaine augmentation des températures pourrait occasionner aussi une diminution de l’activité sexuelle des conjoints (ces deux hypothèses n’étant pas exclusives). »

Mais alors, la chaleur agit-elle directement sur la fréquence des rapports sexuels ? Alexia Bacouël, sexothérapeute, thérapeute de couple, fondatrice du Cabinet de curiosité féminine et auteure du livre Les Dessous du plaisir, revient sur cette idée reçue.

Le Point : Comment les très fortes chaleurs actuelles impactent-elles le désir ?
Alexia Bacouël : Quand il fait très chaud, on a le corps moite, qui transpire. Pour certains, la transpiration représente quelque chose de très sensuel alors que pour d’autres c’est assez repoussant. Cela peut même les bloquer dans leur envie d’avoir des relations sexuelles. Comme pour tout, il n’existe pas de règle. Le ressenti face à la chaleur reste quelque chose de personnel.

Les variations de chaleur provoquent des variations de lumière. Ce sont ces changements qui influent sur le moral. Par exemple, quand l’hiver la lumière baisse, le moral peut s’en ressentir. La baisse d’une hormone, la sérotonine, peut causer une légère dépression et freiner la libido. À l’inverse, les fortes chaleurs et la luminosité boostent la production de sérotonine et peuvent donc augmenter le désir.

Comment répond le corps au moment de la canicule ?
De très importantes chaleurs font aussi que l’on est plus fatigué, plus lent. Nous avons souvent moins d’énergie et nos activités quotidiennes sont moins frénétiques. Alors certaines personnes ont aussi moins envie de faire l’amour. En effet, les relations sexuelles nécessitent un travail cognitif et physique que tout le monde ne veut pas accomplir.

Par ailleurs, le manque d’eau affecte également le fonctionnement de l’organisme. Par exemple, la déshydratation peut entraîner des troubles de l’érection. Le manque d’eau ne permet alors pas au pénis d’avoir suffisamment de sang riche en oxygène et en nutriments pour conserver une érection. Le meilleur conseil que l’on puisse donner aux gens est donc de boire assez pour garder une bonne hydratation.

L’été est-il une période davantage propice aux rapprochements physiques ?
Les couples ont souvent plus de rapports sexuels pendant l’été. Pendant cette période, les personnes sont plus disponibles mentalement. Elles ont davantage de temps, elles sont moins prises par la frénésie du quotidien, moins stressées, elles sont dans de nouveaux espaces. Les tenues plus légères, la peau halée et les épaules dénudées participent également à raviver la flamme du désir qui a pu s’affaiblir pendant l’année.

Avec Le Point avec Johanna Amselem

Jusqu’à 50 °C en Californie : une canicule record frappe les États-Unis

juin 12, 2022

Le Sud-Ouest américain est touché par une vague de chaleur inédite, avec des températures allant jusqu’à 46 °C à Phoenix, rapporte le « Guardian ».

La temperature a atteint 55 ?C, le 11 juillet 2021, dans le parc national de Death Valley, en Californie.
La température a atteint 55 °C, le 11 juillet 2021, dans le parc national de Death Valley, en Californie.
 © DAVID BECKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le mercure atteint des records aux États-UnisAu même titre que la France, le Sud-Ouest américain est frappé par un épisode de très fortes chaleurs ce week-end. Comme le relate le Guardian, dimanche 12 juin, plusieurs grandes villes de la région suffoquent sous des températures extrêmement élevées. C’est notamment le cas à Phoenix, où les habitants ont supporté jusqu’à 46 °C, un record depuis 1918.

Un autre record, datant de 1956, a été battu à Las Vegas. Avec 46 °C enregistrés, la température pourrait même augmenter dans les prochains jours, d’après l’agence météorologique nationale américaine. Idem dans le Colorado, à Denver, où le mercure a atteint les 38 °C. Il s’agit d’ailleurs d’un double record : celui de la plus forte température depuis 2013 et du jour le plus tôt de l’année à atteindre les 38 °C. Une chaleur presque supportable, quand on la compare au ciel de plomb de la vallée de la mort, en Californie, avec ses 50 °C enregistrés samedi.

La planète ne cesse de chauffer

Les températures élevées sont monnaie courante dans le désert américain. Pour autant, ces épisodes records de chaleur ne sont pas à prendre à la légère. Comme le rappelle le Guardian, ce phénomène cause davantage de décès que n’importe quel autre désastre environnemental, tel que les ouragans, les inondations ou les tornades. En 2021, la canicule historique de l’ouest du Canada et des États-Unis a entraîné la mort de 700 personnes, en raison de violents incendies.

Les autorités californiennes sont donc particulièrement vigilantes sur les dangers de cette nouvelle canicule alors que la quasi-totalité de l’État est en état de sécheresse, souvent extrême, voire « exceptionnelle ». Une loi devrait prochainement être adoptée en Californie pour instaurer un système généralisé d’alerte en cas de canicule extrême, comme il en existe pour les ouragans ou les tornades dans d’autres régions des États-Unis. En raison des gaz à effet de serre générés par les activités humaines, principalement par les énergies fossiles, la planète a déjà gagné environ 1,1 °C depuis l’ère pré-industrielle. En Californie, les températures moyennes au cours de l’été sont désormais supérieures de 1,6 °C à leur niveau de la fin du XIXe siècle.

Par Le Point avec AFP

Algérie: plus de 40 morts dans les incendies qui ravagent le nord

août 10, 2021
Algerie: plus de 40 morts dans les incendies qui ravagent le nord
Algérie: plus de 40 morts dans les incendies qui ravagent le nord© AFP/Ryad KRAMDI

Au moins 42 personnes, dont 17 civils et 25 militaires, ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, ont indiqué mardi les autorités, évoquant des feux « d’origine criminelle » attisés par un épisode de canicule.

Les incendies, qui ont débuté lundi soir, ont tué 17 civils à Tizi-Ouzou et Sétif, selon un nouveau bilan annoncé par le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane, dans la soirée.

Le président Abdelmadjid Tebboune a lui déploré sur Twitter la mort de 25 militaires qui tentaient d’éteindre les incendies, présentant ses condoléances aux familles des victimes.

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la mort en martyrs de 25 militaires après qu’ils aient réussi à secourir plus d’une centaine de citoyens des flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi-Ouzou », a écrit le président.

Le ministère de la Défense nationale a précisé que 14 autres militaires souffraient de brûlures à différents degrés.

Leur intervention a « permis de sauver des flammes 110 citoyens: hommes, femmes et enfants », ajoute le ministère dans un communiqué.

Appels à l’aide internationale

Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages encerclés par la fumée tandis que les collines alentours rougeoient.

Près de Tizi-Ouzou, un homme blessé, bardé de bandages, marche dans une rue le crâne couvert de cendres, d’autres sont portés sur des brancards, a constaté un photographe de l’AFP.

Des appels circulent sur les réseaux sociaux comme Instagram pour fournir des bandages, du tulle gras ou encore de la crème pour les brûlures à des hôpitaux ou centres de crise à court de matériel.

D’autres appels ont été lancés sur les réseaux sociaux exhortant les autorités à solliciter une assistance internationale afin de venir à bout de ces incendies.

Dans un communiqué reçu par l’AFP, un groupe de « militants démocrates en Algérie et à l’étranger » a enjoint les autorités « de prendre toutes leurs responsabilités et d’appeler à une aide internationale, dans les meilleurs délais, afin d’éviter une catastrophe tant humaine qu’écologique ».

« Seule la voie aérienne usant de matériels lourds, tels que les Canadairs entre autres, est en mesure de circonscrire les feux et les incendies », plaident ces Algériens des deux rives de la Méditerranée.

De son côté, le Premier ministre a affirmé à la télévision qu’Alger est « à un stade avancé de discussions avec des partenaires européens pour louer des avions anti-incendie », sans citer les pays contactés.

Des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, a précisé Youcef Ould Mohamed, le conservateur local des forêts, cité par l’agence APS.

« Origine criminelle »

Une cinquantaine d’incendies « d’origine criminelle » et attisés par un épisode de canicule ont débuté lundi soir dans le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, qui s’est rendu accompagné d’une délégation ministérielle à Tizi-Ouzou, l’une des villes les plus peuplées de la région.

« Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle », a affirmé M. Beldjoud.

Selon le Premier ministre, plus de 70 incendies ont éclaté dans 18 wilayas (préfectures) du nord du pays. La protection civile a elle fait état d’une centaine de feux dans 16 wilayas.

Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.

La radio publique algérienne a annoncé l’arrestation de trois « pyromanes » à Médéa (nord) où un incendie s’est aussi déclaré. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l’APS.

L’Algérie connaît un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau dans le pays. Les services météorologiques prévoient des températures allant jusqu’à 47 degrés.

Lors d’un Conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président Tebboune a ordonné l’élaboration d’un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêts, avec des peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, voire la perpétuité si l’incendie a causé la mort d’individus.

Début juillet, trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans des incendies ayant ravagé 1.500 hectares de forêts dans le massif des Aurès (nord-est de l’Algérie) avaient été arrêtées.

La catastrophe n’a pas empêché la JSK (Jeunesse Sportive de Kabylie), le club de football phare de la région, de jouer et remporter la Coupe d’Algérie mercredi soir à Alger, en présence de hauts responsables, suscitant certaines réactions outrées sur les réseaux sociaux.

Pays le plus étendu d’Afrique, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %.

Chaque année, le pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44.000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels.

Les incendies qui se multiplient à travers le globe sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.

L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroit est une combinaison idéale pour le développement des feux.

Par Le Point avec AFP

France: Les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d’euros depuis 2015, selon une étude

juillet 27, 2021
Les canicules ont coute entre 22 et 37 milliards d'euros depuis 2015, selon une etude
Les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d’euros depuis 2015, selon une étude© AFP/Archives/JEAN-FRANCOIS MONIER

Les canicules ont coûté en France entre 22 et 37 milliards d’euros de 2015 à 2020 en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, selon Santé publique France, qui met en lumière le « fardeau invisible » de ces événements climatiques extrêmes.

Lors d’inondations ou de tempêtes, les assureurs entrent vite en jeu pour chiffrer les dégâts, déjà bien visibles à l’oeil nu sur les images de télévision.

Mais les impacts des canicules, événements extrêmes pourtant les plus meurtriers, « sont rarement considérés sous un angle économique », estime l’étude publiée mardi, qui note également une « faible » perception de ce risque, signe le plus évident du réchauffement de la planète.

Les chercheurs se sont donc penchés sur les canicules ayant touché la France métropolitaine de 2015 à 2020, des épisodes de chaleur extrêmes qui ont causé au total près de 10.000 morts.

En six ans, tous les départements métropolitains sauf trois (Côte d’Armor, Creuse et Finistère) ont subi au moins une vague de chaleur, pour un total cumulé de 2.716 alertes journalières (vigilance orange ou rouge de Météo-France), soit 29,2 journées en moyenne par département.

Quelle que soit la méthode de calcul adoptée, « les coûts intangibles liés à la mortalité prématurée représentent la part majoritaire, soulignant un fardeau sociétal sous-estimé et largement invisible ».

Cela représente 30,2 milliards d’euros en utilisant une méthode basée sur le nombre de décès et 15,9 milliards sur celle basée sur le nombre d’années de vie perdues, indique l’étude, précisant s’être servi de valeurs classiquement utilisées pour chiffrer la mortalité liée à la pollution de l’air.

Arrive ensuite la « perte de bien-être », estimée à 6,3 milliards d’euros. Elle n’a pourtant été calculée qu’en 2019 et 2020, seules années à avoir connu des vigilances rouges accompagnées de recommandations à éviter les déplacements et l’activité physique, de fatigue ou de diminution des capacités cognitives.

L’excès de recours aux soins (passage aux urgences, SOS Médecins, hospitalisations) ne représente qu’une faible part du total, avec 31 millions d’euros. Plus d’un tiers de ce montant a été observé sur une seule année, 2019, avec des pics de passage aux urgences notamment chez les jeunes.

Rapporté à la taille de la population exposée, l’impact économique des canicules depuis 2015 « s’établit en moyenne entre 72 euros par habitant en 2017 et 224 euros par habitant en 2020, pour un total sur la période de 814 euros par habitant ».

« Malgré la mise en place d’un plan de prévention depuis 2004, les canicules continuent d’avoir un impact sanitaire et économique fort en France », insiste Santé Publique France, soulignant l’exacerbation de la fréquence, de la durée, de l’intensité et de l’extension géographique de ces vagues de chaleur.

Et face à une nouvelle aggravation prévue, les résultats soulignent « l’urgence de mesures d’action permettant de renforcer l’adaptation aux canicules », plaide l’étude.

Par Le Point avec AFP