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France: Ouverture d’un musée de l’art africain contemporain à Cannes

juillet 13, 2022

CRÉATION. L’établissement exposera des œuvres de la collection Jean Pigozzi, qui a réuni depuis 1989 plus de 10 000 créations d’artistes d’Afrique subsaharienne.

Chérie Samba : « Jaime la couleur » 2003

Cannes, dans le sud de la France, accueille depuis mardi 12 juillet au sein de la gare maritime l’exposition « Bande-annonce, la collection Pigozzi à Cannes » sous le commissariat artistique de Jérôme Neutres et Élisabeth Whitelaw. Avec plus d’une centaine d’œuvres composées de peintures, sculptures et photographies de vingt-sept artistes des années 1960 à aujourd’hui, cette exposition dévoile en partie la collection privée d’art contemporain africain de Jean Pigozzi, la plus importante au monde. À cette occasion, le maire de Cannes, David Lisnard, et le collectionneur ont annoncé la création d’un musée dédié à l’art contemporain africain qui sera entièrement consacrée aux œuvres de la collection Jean Pigozzi dans l’ancienne chapelle Saint-Roch de Cannes. La collection Pigozzi a beaucoup contribué à révéler au grand public la création contemporaine africaine et à la faire émerger sur la scène artistique mondiale.

Un musée dédié à l’art contemporain africain

La mairie de Cannes « a entrepris une démarche ambitieuse de promotion et de valorisation de l’art moderne et contemporain », a expliqué David Lisnard, également président de l’Association des maires de France. « Ce travail se concrétise aujourd’hui par la création du premier musée au monde consacré à la prestigieuse collection d’art contemporain africain de Jean Pigozzi », a ajouté le maire LR de la cité azuréenne mondialement connue grâce à son festival international de cinéma.

Le musée, dont la date d’ouverture n’a pas été précisée, proposera sur plus de 600 m2 une exposition permanente et un espace d’exposition temporaire, dans l’ancienne chapelle Saint-Roch de Cannes.

Jean Pigozzi, un collectionneur hors norme

Fils et héritier du patron italien de la marque automobile Simca, revendue à Chrysler en 1963, Jean Pigozzi, qui a grandi entre Antibes, Genève et Paris, s’est d’abord consacré à la photographie. Puis, en 1989, après avoir visité l’exposition « Magiciens de la terre » au centre Georges-Pompidou à Paris, il se passionne pour l’art contemporain africain. Depuis lors, il a réuni plus de 10 000 œuvres d’artistes de tout le continent africain, du Sénégal au Mali, du Congo à l’Afrique du Sud, couvrant une période allant des années 1950 à nos jours.

Sa collection, actuellement entreposée à Genève mais régulièrement exposée dans de grands musées du monde entier, réunit, entre autres, des œuvres du photographe malien Seydou Keïta, considéré comme l’un des plus grands portraitistes du XXe siècle, des créations du Congolais Bodys Isek Kingelez ou des sculptures du Tanzanien George Lilanga, tous décédés. Elle comprend aussi les célèbres masques faits à partir de bidons d’essence du Béninois Romuald Hazoumè et de nombreux tableaux des Sénégalais Soly Cissé et Mor Faye ainsi que du Congolais Chéri Samba. « Ma collection est vivante, organique, car je continue d’acheter régulièrement. J’ai adoré la période « découverte » il y a 30 ans, et je suis toujours aussi enthousiaste face à de nouveaux talents. Aujourd’hui, de nombreuses galeries représentent des artistes africains, il y a une multitude de foires en Occident et en Afrique, des biennales, etc. Je continue d’être fidèle à certains artistes. […] Parfois, on me contacte spontanément pour me proposer des œuvres, et il peut y avoir de bonnes surprises. C’est cela qui m’intéresse le plus : dénicher de nouveaux talents. Si j’étais un jeune collectionneur, je partirais avec ma valise sillonner les grandes villes africaines. Il y a un intérêt croissant pour l’art de ce continent et donc il y a forcément de nouveaux talents qui émergent, des vocations qui naissent », écrit Jean Pigozzi dans un extrait du catalogue de l’exposition ouverte jusqu’au 21 août 2022.

Avec Le Point

Cinéma : ce festival de Cannes aurait pu être celui de l’Afrique

juillet 19, 2021
Le cinéaste Spike Lee, président du jury du festival de Cannes 2021.

Malgré le grand nombre de films africains sélectionnés sur la Croisette, deux seulement ont obtenu des prix. Même si chacun a retenu, à sa façon, l’attention des festivaliers.

De retour sur la Croisette après une année 2020 zappée pour cause de pandémie, le festival de Cannes de ce mois de juillet, disposant de deux années de production pour choisir sa sélection, s’annonçait comme un cru exceptionnel. De l’avis général, ce ne fut pas le cas, du moins pas au niveau espéré. Malgré la qualité ou l’originalité de certaines des œuvres présentées, dont la Palme d’or, qui est allée de façon peu surprenante par les temps qui courent à un film réalisé par une femme mais aussi de façon assez surprenante à un film trash et même gore, le très beau et très dérangeant Titane de la jeune Française Julia Ducournau.

Ce qui était vrai en général l’était aussi pour l’Afrique et l’on s’attendait, au regard de la quantité des œuvres sélectionnées et de la qualité de leurs auteurs, de la présence aussi au sein du jury de la Sénégalaise Mati Diop, à un festival 2021 exceptionnel pour l’Afrique. Là encore, on a quelque peu déchanté.

Deux films africains en compétition

À l’annonce de la sélection officielle du festival début juin, on avait en effet pu se féliciter de voir arriver en compétition pour la Palme d’or deux films africains – une première depuis l’origine de la manifestation -, réalisés de surcroît par deux cinéastes de grand renom : le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun pour Lingui-Les liens sacrés et le Marocain Nabil Ayouch pour Haut et fort – Casablanca beats.

Or, si les deux auteurs ont été ovationnés par le public de l’immense salle Lumière après la projection de leurs œuvres, Haroun bénéficiant même d’une accolade peu conventionnelle du président du jury Spike Lee, ils sont repartis bredouille après l’annonce du palmarès. Non pas qu’ils aient démérité, comme le prouvent les critiques souvent favorables que ces deux films ont obtenues dans les médias internationaux présents à Cannes, mais parce qu’il y avait assurément des œuvres plus achevées, plus fortes ou plus originales pour séduire les jurés.

Lot de consolation pour Nabil Ayouch ?

Reste qu’au total, toutes sélections pour Cannes confondues, il y avait, un petit record, six films africains projetés sur la Croisette. Deux ont obtenu des prix, il est vrai moins prestigieux que ceux décernés par le jury officiel mais néanmoins convoités. L’Égyptien Omar El Zohairy, petit barbu un peu timide quand on l’approche, a réussi un coup de maître pour son premier film, Feathers (« Les plumes »). Avec cette histoire très originale, souvent drôle et même déroutante malgré son sujet dramatique – disons, pour ne pas en dire plus, qu’il raconte ce qu’il se passe dans une famille déshéritée d’une banlieue glauque du Caire quand le chef quelque peu tyrannique de la famille se retrouve transformé en poule par un prestidigitateur -, Omar El Zohairy a conquis La Croisette et repart avec à la fois le grand prix de la Semaine de la critique et le prix du premier film du très exigeant jury de la presse internationale.

Quant à Nabil Ayouch, il y a fort à parier qu’il a perçu comme un lot de consolation le prix du « cinéma positif » décerné des mains de Jacques Attali pour Haut et fort. Mais il a du être satisfait des raisons invoquées, à juste titre, pour le couronner : « Un film qui tourne autour de la notion d’éveil des consciences, celles des jeunes Marocains, et qui se veut au service des générations futures ».

L’AFRIQUE ÉTAIT EN TOUT CAS FORT BIEN REPRÉSENTÉE LORS DE CETTE ÉDITION SI PARTICULIÈRE

Les quatre autres films africains présents à Cannes, tous de grande qualité, ont retenu chacun à leur manière l’attention des festivaliers. En raison de leur originalité (en particulier l’ovni Neptune frost, sorte de comédie musicale afrofuturiste truffée de dialogues anti-impérialistes de la Franco-Rwandaise Anisia Uzeyman et de son époux américain Saul Williams, présenté à la sélection de la Quinzaine des réalisateurs), de leur beauté formelle (qu’il est beau le désert du Niger filmé par Aïssa Maïga dans le documentaire sur les effets du réchauffement climatique Marcher sur l’eau, présenté en séance spéciale dans la sélection officielle), de leur interprétation et de leur gravité (tourné à Djibouti, La femme du fossoyeur, premier film du Somalien installé en Finlande Khadar Ayderus Ahmed, traite sans pathos d’un problème terrible, un risque mortel pour la femme en attente d’opération d’un couple très amoureux en raison d’un système de santé défaillant, grâce à une mise en scène très réussie) ou encore de leur approche subtile et courageuse d’une réalité complexe (Une Histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid, son deuxième film qui a eu l’honneur de clôturer la Semaine de la critique).

Si l’on ajoute le succès remporté par des films d’auteurs de la diaspora africaine (par exemple le superbe Freda de Gessica Généus célébrant le courage des femmes d’Haïti et le très énergique Bonne mère de Hafsia Herzi sur une « mère courage » de Marseille), on comprendra que l’Afrique était en tout cas fort bien représentée lors de cette édition si particulière du plus grand festival de cinéma de la planète. D’autant plus, ce qui est prometteur, qu’une bonne partie des œuvres citées ont été tournées par de jeunes cinéastes, souvent auteurs ici de leur premier long-métrage. Ils sont donc loin d’avoir fini de nous épater.

Avec Jeune Afrique par Renaud de Rochebrune

Parasite de Bong Joon-Ho remporte la palme d’or du 72e Festival de Cannes

mai 25, 2019

Parasite de Bong Joon-Ho remporte la palme d’or du 72e Festival de Cannes

Bong Joon-Ho a été couronné de la prestigieuse récompense pour cette 72e édition sous le regard d’Alejandro Gonzales Inarritu et Catherine Deneuve. STEPHANE MAHE/REUTERS

 

Le film de Bong Joon-Ho, digne représentant de la Nouvelle Vague sud-coréenne, a reçu la prestigieuse récompense à l’issue de la 72e édition du Festival de Cannes. Attribué à l’unanimité par le jury , le prix lui a été remis par Catherine Deneuve.

CocoriCorée! En remettant à l’unanimité la palme d’or à Bong Joon-ho, le Président Alejandro Gonzales Inarritu a mis tout le monde d’accord. Les membres de son jury d’abord, constitués en grande partie de réalisateurs et réalisatrices a priori peu dociles et un peu au parfum en matière de mise en scène: Pawel Pawlikowski, Maïmouna N’Diaye, Yorgos Lanthimos, Kelly Reichardt, Robin Campillo, Alice Rohrwacher, plus le dessinateur Enki Bilal et l’actrice Elle Fanning. On aurait voulu être une petite souris dans ce panier de crabes.

Satire sociale et suspense

La critique et les festivaliers ensuite ne trouveront pas grand-chose à redire à ce lauréat. Parasite , présenté mardi 21 mai, a fait son nid dans les esprits, malgré la concurrence de Tarantino et de son Once Upon a Time présenté le même jour. Les deux réalisateurs ont d’ailleurs fait la même requête à la presse: ne pas divulgâcher l’intrigue de leurs films respectifs. Avec Parasite, Bong Joon-ho, 49 ans, confirme qu’il est un raconteur d’histoire diabolique, un grand metteur en scène et un observateur acéré de son pays, la Corée du Sud, société matérialiste et ultralibérale qui singe les Etats-Unis avec un ridicule et une absence de scrupules terrifiants.

Parasite mêle satire sociale et suspense avec une maestria impressionnante. Dans un appartement en sous-sol, la famille Ki-taek vivote en fabriquant des emballages de carton à pizza. Les parents et les deux grands enfants sont au chômage. Un jour, le fils se fait recommander par un ami pour donner des cours d’anglais à la fille d’une famille riche. Les Park habitent une grande maison d’architecte. L’adolescente tombe amoureuse de son professeur particulier. Son petit frère passe son temps à jouer aux Indiens. Le père est le PDG d’une multinationale. La mère est une desesperate housewife un peu gourde. «Elle n’est pas riche mais gentille, elle est gentille parce qu’elle est riche», dira Madame Ki-taek qui a pris la place de l’ancienne gouvernante, allergique aux pêches – le détail a son importance.

Avant elle, sa fille et son mari ont aussi trouvé du travail chez les Park par des moyens que la morale réprouve. Salauds de pauvre. Ils trimballent une odeur de «vieux radis», de «torchon sale». Ils ne respectent rien. À peine les Park partis en vacances, les Ki-taek prennent leurs aises. Ils se soûlent au whisky sur le canapé douillet. C’est sans compter la gouvernante précédente qui vient sonner à la porte. Voilà, on ne racontera pas plus l’intrigue.

Le retour en force du cinéma de genre

Disons simplement que la belle maison moderne de Parasite est la métaphore d’un pays où les pauvres vivent comme des rats relégués au sous-sol. Quand ils remontent à la surface, ils laissent exploser une colère noire ou jaune, avec ou sans gilet. Cette lutte des classes verticale succède à celle horizontale du train dystopique de Snowpiercer, Le Transperceneige (2013), premier film de Bong Joon-ho, en anglais qui lui vaut un bras de fer avec Harvey Weinstein, distributeur de l’œuvre aux États-Unis, décidé à réduire la parabole à un film d’action bas du front. Le réalisateur sud-coréen se bat pour maintenir sa version mais Weinstein enterre le film avec une sortie confidentielle sur le territoire nord-américain.

Avec Okja , son film suivant, Bong Joon-ho revient à Cannes en 2017. Peut-être le premier et dernier film produit par Netflix en compétition. Cette fable vegan avec un gros cochon suscite la polémique. Le président du jury Pedro Almodovar est le premier à déclarer qu’il ne se voit pas donner la Palme d’or à un film qui ne sortirait pas en salles. Depuis, Netflix est persona non grata à Cannes et Bong Joon-ho est revenu dans le circuit traditionnel et aux racines de son cinéma. Dans Parasite, on retrouve son acteur fétiche, Song Sang, le héros de son premier coup d’éclat en 2003, Memories of Murder, film de serial killer sombre et poisseux. Bong Joon-ho confirme ensuite avec The Host et Mother.

Le triomphe de Parasite symbolise le retour en force du cinéma de genre (fantastique, polar, science-fiction, néo western) cette année à Cannes. Il porte haut les couleurs de la Corée du sud, terre de cinéastes brillants depuis la fin des années 1990. Bong Joon-ho a réussi là où Lee Chang-Dong (Burning) a échoué l’an dernier. Il venge aussi Park Chan-wook, privé de Palme d’or avec Old Boy en 2004. Cette année-là, le jury présidé par Tarantino récompense Fahrenheit 9/11, de Michael Moore… Après le Japonais Hirokazu Kore-Eda, Palme d’or en 2018 avec Une affaire de famille, déjà l’histoire d’une famille de «parasites» dans une maison, la reconnaissance de Bong Joon-ho enfonce le clou: le cinéma venu d’Asie est l’un des plus passionnants du moment. Enfin, dernière bonne nouvelle, Parasite sort dans les salles françaises dès le 5 juin. Que demande le peuple?

Le Figaro.fr par Etienne Sorin

Harvey Weinstein accusé de « trafic sexuel » à Cannes

novembre 28, 2017

L'hôtel Le Majestic, à Cannes.... (ARCHIVES REUTERS)

L’hôtel Le Majestic, à Cannes.

Harvey Weinstein a fait l’objet d’une nouvelle plainte déposée à New York lundi par une aspirante actrice, Kadian Noble, qui accuse le producteur déchu, son frère Bob et la maison de production qu’ils ont cofondée de «trafic sexuel» à Cannes.

Harvey Weinstein «a recruté et attiré l’aspirante actrice Kadian Noble avec la promesse d’un rôle, sachant qu’il utiliserait la force, la fraude ou la coercition pour l’amener à une relation sexuelle dans sa chambre d’hôtel», affirme la plainte de cette citoyenne et résidente britannique.

Bob Weinstein et la Weinstein Company sont accusés de négligence et d’avoir «connu le comportement de Harvey Weinstein et facilité» ce qui est décrit comme «une habitude pour Harvey Weinstein de voyager (…) pour solliciter de jeunes actrices avec la promesses de rôles» et les forcer à des relations sexuelles.

M. Weinstein, qui a par ailleurs été forcé à démissionner lundi du syndicat des réalisateurs d’Hollywood après avoir été renvoyé de l’Académie des arts et sciences du cinéma et avoir démissionné du syndicat des producteurs, maintient que toutes ces relations étaient consenties.

Autour de février 2014, Harvey Weinstein a «approché Kadian à l’hôtel Majestic de Cannes», l’invitant à monter dans sa chambre pour qu’elle lui montre une vidéo de ses performances, selon la plainte déposée lundi.

Le producteur, après avoir convié la jeune femme jusqu’à sa chambre, aurait appelé un autre responsable de sa société qui aurait demandé à Mme Noble d’être «gentille et de faire tout ce qu’il demande». Il s’est ensuite approché d’elle et a empoigné sa poitrine. La plainte affirme que Mme Noble a résisté avant de se sentir «forcée de se laisser faire».

Harvey Weinstein... (REUTERS) - image 2.0

Harvey Weinstein REUTERS

 

Il l’aurait ensuite entraînée de force dans la salle de bain, puis retenue tout en caressant sa poitrine et ses fesses avant de la forcer à le masturber, détaille la plainte.

Kadian Noble aurait à la suite de cet incident souffert «de blessures sévères, de détresse émotionnelle», d’angoisse et d’une «incapacité à avoir goût à la vie et à mener une existence normale».

Elle demande un procès et des dommages et intérêts non chiffrés.

Plus de 100 actrices, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Rose McGowan, et d’anciennes collaboratrices de Weinstein l’ont accusé d’harcèlement ou agression sexuelle, voire de viols.

D’après le magazine Variety, une autre plainte a été déposée à Londres lundi dénonçant des «agressions répétées dans les années 2000».

Mi-novembre, deux actrices anonymes avaient déjà porté plainte à Los Angeles, l’une en nom collectif, contre Harvey Weinstein et sa société pour des faits similaires.

Des enquêtes policières sont également en cours à Londres, New York et Los Angeles sur de multiples accusations de viol contre M. Weinstein, qui a été limogé de sa société.

La police new-yorkaise avait affirmé début novembre disposer de suffisamment d’éléments sur un viol présumé commis en 2010 sur l’actrice Paz de la Huerta pour constituer un «vrai dossier», susceptible de mener à une interpellation.

Agence France-Presse avec Lapresse.ca

Cannes: l’Allemande Diane Kruger prix d’interprétation féminine pour « In The Fade »

mai 28, 2017

Cannes – L’Allemande Diane Kruger a reçu dimanche le prix d’interprétation féminine du 70e Festival de Cannes pour son premier grand rôle dans une production allemande, « In The Fade » du réalisateur Fatih Akin.

L’ancienne top-modèle blonde lumineuse, exilée à Hollywood, habituée des rôles dans des superproductions, joue une mère de famille qui se venge après la mort de son mari, d’origine turque, et de son fils, dans un attentat commis par des néo-nazis.

« Fatih, mon frère, merci d’avoir cru en moi, de m’avoir permis de faire ce film. Tu me donnes une force que j’ignorais avoir et n’oublierai jamais », a déclaré l’actrice en acceptant son prix.

Dans sa carrière, Diane Kruger a tourné pour Wolfgang Petersen (« Troie »), Quentin Tarantino (« Inglourious Basterds »), ou le Français Benoît Jacquot (« Les adieux à la reine »).

Elle est une habituée des grands festivals de cinéma européens et a déjà fait partie du Jury des festivals de Berlin, Venise et Cannes.

« In The Fade » lui a offert son premier grand rôle dans un production allemande, avec un cinéaste allemand qu’elle apprécie et qui voulait travailler de longue date avec elle.

Née Heidkrüger en 1976 en Allemagne de l’Ouest, Diane Kruger a quitté à l’adolescence son village pour étudier le ballet à Londres, puis a entamé à 16 ans une carrière de mannequin à Paris, avant le cinéma.

Romandie.com avec(©AFP / 28 mai 2017 20h04)                                            

Cannes: prix de la mise en scène à Sofia Coppola pour « Les Proies »

mai 28, 2017

Cannes – La réalisatrice américaine Sofia Coppola, 46 ans, a reçu dimanche le prix de la mise en scène du 70e Festival de Cannes pour « Les Proies ».

Ce film, remake des « Proies » de Don Siegel avec Clint Eastwood (1971), raconte l’histoire d’une directrice de pensionnat (Nicole Kidman), dont la vie est bouleversée par l’arrivée d’un soldat blessé (Colin Farrell), en pleine guerre de Sécession aux Etats-Unis.

« Merci à mon père pour avoir partagé son amour du cinéma », a déclaré la fille du monument du cinéma américain, Francis Ford Coppola, en recevant son prix.

Dans une veine différente des chocs esthétiques et narratifs de « Virgin Suicides » (1999) et « Lost in Translation » (2003), la réalisatrice américaine livre dans « Les Proies » un drame historique de 01H34, sixième opus à l’esthétique soignée, dans des paysages du sud des Etats-Unis noyés dans le brouillard.

Chose rare pour un film en compétition à Cannes, « Les Proies » est un remake du film du même nom, réalisé par Don Siegel en 1971 et suit fidèlement le même déroulé, adapté d’un livre de Thomas Cullinan situé pendant la guerre de Sécession. Le rôle du caporal Mc Burney, joué par Colin Farrell chez Coppola, était tenu à l’époque par Clint Eastwood.

Blessé en terrain ennemi, ce soldat nordiste est recueilli par la poignée de jeunes pensionnaires restées dans leur internat malgré la guerre. Faut-il livrer ce « visiteur indésirable », le soigner, le cacher? L’arrivée d’un homme dans cet univers féminin trouble les coeurs et les esprits, jusqu’à ce que la situation finisse par déraper et verse dans la violence.

Au début, « je ne voulais pas faire un remake », avait confié Sofia Coppola en conférence de presse, expliquant qu’elle avait essayé « d’oublier » la version de Don Siegel. « Finalement, j’y ai réfléchi »: dans le film de 1971, « ce pensionnat de jeunes filles pendant la guerre de Sécession aux Etats-Unis, ce monde de femmes, est vu par le soldat. Je me suis dit, je vais relire le film et raconter cette histoire du point de vue des femmes ».

Romandie.com avec(©AFP / 28 mai 2017 20h24)                   

Nicole Kidman reçoit le prix spécial du 70e anniversaire de Cannes

mai 28, 2017

Cannes – Le jury a remis un prix spécial « du 70e anniversaire du Festival de Cannes » à l’actrice australienne Nicole Kidman, à l’affiche de deux films en compétition, « Les Proies » de Sofia Coppola et « Mise à mort du cerf sacré » du Grec Yorgos Lanthimos.

« Je t’aime, merci beaucoup, et j’espère à très très bientôt », a déclaré l’actrice américaine, déjà repartie de Cannes, par message vidéo, après l’annonce de son prix. Ce prix, créé spécialement pour cette édition à l’initiative du jury présidé par Pedro Almodovar, lui a été remis par le plus sexy des jurés: la star américaine Will Smith.

A 49 ans, Nicole Kidman était omniprésente sur les marches pour cette édition anniversaire du festival, avec trois films et une série en sélection officielle, dont deux long-métrages en compétition.

L’actrice australienne, qui dans sa carrière passe des blockbusters aux films indépendants, était notamment à l’affiche des « Proies » de Sofia Coppola, aux côtés de Colin Farrell, Elle Fanning et Kirsten Dunst. Sofia Coppola a reçu le prix de la mise en scène pour ce film, l’histoire d’un soldat nordiste hébergé dans un pensionnat de jeunes filles pendant la Guerre de Sécession.

Kidman était également à l’affiche, à nouveau aux côtés de Colin Farrell, du drame fantastique « Mise à mort du cerf sacré » du cinéaste grec radical Yorgos Lanthimos, qui a remporté le prix du scénario.

Hors compétition, cette grande rousse ou blonde, c’est selon, au teint de porcelaine est également sur la Croisette pour « How to talk to girls at parties » de l’Américain John Cameron Mitchell, avec Elle Fanning, dans lequel de jeunes amatrices de punk rencontrent des extraterrestres dans le Londres des années 70.

Enfin, elle joue dans la saison 2 de « Top of the Lake » de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, montrée en séance spéciale.

Nicole Kidman a déjà reçu trois Golden Globes, et été oscarisée en 2003 pour son rôle de Virginia Woolf dans « The Hours » de Stephen Daldry.

Romandie.com avec(©AFP / 28 mai 2017 20h35)                                            

Burkini : le Collectif contre l’islamophobie conteste l’arrêté cannois

août 12, 2016

A Marseille, le 4 août 2016.
A Marseille, le 4 août 2016. AP
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a annoncé, vendredi 12 août, qu’il avait saisi la justice en référé-liberté afin de contester l’arrêté municipal qui interdit le port du Burkini sur les plages cannoises.

L’arrêté, pris le 28 juillet par le maire (Les Républicains) de Cannes, David Lisnard, précise que « l’accès aux plages et à la baignade est interdit jusqu’au 31 août 2016, à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime ». « Toute infraction fera l’objet d’un procès verbal et sera punie de l’amende », de 1e catégorie, soit 38 euros, est-il écrit.

Le directeur du CCIF, Marwad Muhammad, a dit au Monde que le collectif se fondait sur deux principaux leviers pour contester la nature de l’arrêté : le fait que la mesure soit restrictive des libertés sans motif justifié ; sa composante stigmatisante à l’endroit des musulmans. Une dizaine d’habitantes de Cannes « directement concernées » avaient sollicité le CCIF, qui collecte depuis 2003 les plaintes pour des actes ou des menaces antimusulmans ou des faits de discriminations en raison de la religion supposée.

Sans faire directement référence au burkini, un maillot de bain porté par certaines femmes musulmanes et qui couvre intégralement le corps, le directeur général des services de la ville de Cannes, Thierry Migoule, avait dit jeudi à l’Agence France-Presse : « Il ne s’agit pas d’interdire le port de signes religieux à la plage, mais les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre », des tenues que l’on commence à voir à Cannes depuis l’an dernier, selon lui.

Le CCIF « serein »

Le CCIF se dit « relativement serein » quant à l’issue de la procédure, le collectif fait notamment référence au précédent de Wissous Plage, en 2014, lorsqu’il avait fait suspendre un arrêté qui interdisait aux femmes voilées l’entrée du site touristique de la commune de l’Essonne. La préfecture s’était à l’époque opposée à l’arrêté. Concernant Cannes, la préfecture des Alpes-Maritimes n’a pour l’heure pas pris position.

Lire aussi :   A Marseille, polémique politique autour d’une « journée burkini » dans un centre aquatique

« L’arrêté burkini » est une polémique de plus liée à l’islam parmi celles qui rythment la période estivale en France. Au début du mois d’août, une « journée burkini » prévue dans un parc aquatique privé des Pennes-Mirabeau a été annulée. Nice Matin annonçait vendredi que Villeneuve-Loubet, une autre commune des Alpes-Maritimes, avait pris un arrêté similaire à celui de Cannes.

« Saisonnalité des polémiques »

Le CCIF estime que tous ces événements ont un point commun, « celui de ne pas s’appuyer sur le droit ». Si la loi française interdit le port du voile intégral dans l’espace public, elle n’interdit pas le port de signes religieux. Comme le rappelle au Monde Nicolas Cadène, rapporteur de l’Observatoire de la laïcité, un organisme public qui vise au respect de ce principe en France, « on ne peut invoquer le principe de laïcité pour justifier des restrictions vestimentaires dans l’espace public ».

Lire aussi :   Polémique sur le burkini à Marseille : ce qu’il faut savoir

Selon M. Muhammad, il existe « une saisonnalité des polémiques » autour de l’islam. « Les jupes trop longues posent problème dans les classes, la nourriture halal ou l’abattage rituel pendant le ramadan, le burkini en période estivale ». Il déplore la volonté de certains de « créer un problème musulman ».

Nicolas Cadène appelle, lui, à la responsabilité, constant que « certaines décisions politiques ne sont pas fondées sur de réels problèmes ». « Il est inutile de créer de nouveaux interdits qui ne feraient qu’alimenter le repli sur soi et les postures victimaires », argue-t-il.

Dans un communiqué consulté par L’Express et Nice Matin, la Ligue des droits de l’homme de Cannes, qui dénonce un « abus de droit » et fait référence au principe de la laïcité contenu dans la Constitution, compte suivre la même procédure judiciaire que le CCIF, lundi au plus tard. « Notre maire a-t-il le catalogue des vêtements autorisés sur les plages de Cannes et bientôt dans nos rues ? A quand une milice des mœurs comme au pays des mollahs ? », s’interroge l’association dans un communiqué. « Comment en effet, ne pas craindre que, par des attitudes aussi exclusives et répressives, certains de nos compatriotes ne se sentent exclus de la cité ? », déplore la LDH.

 Lemonde.fr/ Elvire Camus , Journaliste au Monde

Le maire de Cannes interdit les vêtements religieux à la plage

août 12, 2016

La plage de Cannes.

La plage de Cannes. REGIS DUVIGNAU / REUTERS
David Lisnard, maire (Les Républicains) de Cannes (Alpes-Maritimes), a pris le 28 juillet un arrêté municipal interdisant le port de vêtements religieux sur les plages de la ville. Un arrêté dont l’Agence France-Presse (AFP) publie les détails jeudi 11 août.

« Une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements, échauffourées, etc.) qu’il est nécessaire de prévenir. »

« L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime. »

« Le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces principes est également interdit. […] Toute infraction fera l’objet d’un procès-verbal et sera punie de l’amende de première catégorie, soit 38 euros. »

« Symbole de l’extrémisme islamiste »

« Il ne s’agit pas d’interdire le port de signes religieux à la plage », a expliqué à l’AFP, jeudi, Thierry Migoule, directeur général des services de la Ville de Cannes, à propos de cet arrêté. Il évoque néanmoins le fait de vouloir prohiber « les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre ». De telles « tenues » ont, selon lui, commencé à être vues à Cannes depuis 2015.

M. Migoule a également dit lors de son entretien à l’AFP qu’aucun burkini — un maillot qui couvre intégralement le corps — n’avait été vu sur les plages cannoises depuis la prise de cet arrêté. Selon lui, lorsque ce sera le cas, les personnes seront d’abord invitées à changer de tenue ou à quitter la plage, sans être immédiatement verbalisées.

Si la loi française interdit le port du voile intégral dans l’espace public, en revanche rien n’interdit le port de signes religieux. La circulaire sur la loi de 2010 concernant le voile intégral prohibe seulement la dissimulation du visage dans l’espace public, ce qui vise notamment le niqab. Le burkini, qui couvre le corps sans dissimuler le visage, est donc une tenue tout à fait légale.

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Interrogé par Nice Matin, David Lisnard a de son côté déclaré :

« Je n’ai ni le temps ni l’envie de polémiquer. J’ai pris cet arrêté parmi tant d’autres pour assurer la sécurité de ma ville dans un contexte d’état d’urgence. (…) On n’interdit pas le voile, ni la kippa, ni les croix, j’interdis simplement un uniforme qui est le symbole de l’extrémisme islamiste. Il faut arrêter de vouloir caricaturer cet arrêté. Nous vivons dans un espace public commun, il y a des règles à respecter. »

Autant de propos qui ont fait vivement réagir Feiza Ben Mohamed, porte-parole et secrétaire générale de la Fédération des musulmans du Sud, évoquant sur Twitter la mise en place d’une « procédure » pour faire annuler l’arrêté et incitant les personnes qui pourraient être verbalisées à cause de cet arrêté à porter l’affaire devant un tribunal administratif.

Lemonde.fr

Cannes: Différents prix remis aux acteurs

mai 22, 2016

Le Britannique Ken Loach Palme d’or à Cannes

Ken Loach a remporté dimanche soir la Palme d’or du 69e Festival de Cannes pour son film « I, Daniel Blake ».

Le prix d’interprétation masculine est revenu à l’Iranien Shahab Hosseini et celui de l’interprétation féminine à la star philippine Jaclyn Jose. Le Britannique Ken Loach avait déjà remporté la Palme d’or du 59e Festival de Cannes en 2006 pour « Le Vent se lève ».

Le jury, présidé par l’Australien George Miller, a également distingué l’Iranien Asghar Farhadi pour « Le Client », qui obtient deux prix. Le Grand prix a été remis à « Juste la fin du monde » de Xavier Dolan. « Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse » car les idées « que nous appelons néo-libérales risquent de nous amener à la catastrophe », a déclaré dimanche soir Ken Loach. « Il faut dire qu’un autre monde est possible et même nécessaire », a encore lancé le metteur en scène, après avoir mis en garde contre le retour de l’extrême droite.
Son film primé à Cannes, « I, Daniel Blake », suit le parcours kafkaïen d’un chômeur contraint de demander l’aide sociale.

Cannes: Prix de la mise en scène ex-æquo au Roumain Cristian Mungiu et au Français Olivier Assayas

Cannes – Le Prix de la mise en scène du 69e Festival de Cannes a été remis dimanche, ex-aequo, au Roumain Cristian Mungiu pour Baccalauréat et au Français Olivier Assayas pour Personal Shopper.

Dans Baccalauréat Cristian Mungiu sonde avec acuité les compromissions et la corruption dans la société roumaine. Il est toujours difficile de prendre une décision juste a souligné Cristian Mungiu, saluant le travail du jury.

Je tiens à remercier ma famille qui m’a orienté dans la vie, a ajouté le cinéaste emblématique du renouveau du cinéma roumain, s’exprimant en anglais et en français. Ce nouveau film du réalisateur de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, déjà Palme d’or en 2007, raconte l’histoire de Roméo, un père prêt à tout pour que sa fille puisse entrer dans une université anglaise.

Médecin dans une petite ville de Transylvanie, cet homme rêve de voir sa fille entrer dans une université anglaise. Il voit son projet sur le point de se concrétiser, Eliza n’ayant plus qu’à réussir son Bac avec une bonne moyenne pour y accéder.

Cristian Mungiu est le réalisateur le plus connu du mouvement post-décembre, une expression qui désigne l’après-chute du régime Ceausescu en décembre 1989.

Né en 1968 à Iasi (nord-est de la Roumanie), il étudie la littérature anglaise et américaine à l’université de cette ville, avant de se former à la réalisation cinématographique à l’école du film de Bucarest. Il exerce d’abord comme professeur, puis comme journaliste jusqu’en 1994. Pendant ses études de cinéma, Mungiu avait travaillé comme assistant réalisateur sur des productions étrangères tournées en Roumanie, notamment Capitaine Conan de Bertrand Tavernier et Train de vie de Radu Milhaileanu.

Le Français Olivier Assayas, qui a également reçu le Prix de la mise en scène, a déclaré que Cannes lui avait donné beaucoup de choses. Ce prix de la mise en scène est le plus beau prix, que je partage avec un cinéaste que j’admire.

La mise en scène, c’est quelque chose qui s’invente collectivement, mais j’ai l’impression d’avoir construit un collectif et ce prix lui appartient collectivement a-t-il ajouté. Personal Shopper raconte l’histoire d’une jeune femme, Maureen, qui espère entrer en contact avec son frère jumeau disparu. C’est l’américaine Kristen Stewart qui interprète le rôle de Maureen dans ce long métrage, qui mêle suspense et surnaturel.

C’est la deuxième fois qu’Olivier Assayas, 61 ans, un habitué de Cannes, dirige l’actrice après Sils Maria, en 2014, qui avait valu à l’actrice le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Il est l’auteur d’une quinzaine longs métrages, empruntant à différents genres, qu’il a réalisés en 30 ans.

Cinéaste générationnel, ancré dans la tradition littéraire française mais aussi ouvert sur le monde, notamment asiatique, et la culture pop planétaire, cet ancien chroniqueur des Cahiers du cinéma a toujours accordé une place importante dans son oeuvre à la culture.

Cannes: Prix d’interprétation à l’Iranien Shahab Hosseini et à la Philippine Jaclyn Jose

Cannes – Le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes a été attribué dimanche à l’acteur iranien Shahab Hosseini pour le film Le Client et le prix d’interprétation féminine est allé à la Philippine Jaclyn Jose pour Ma’ Rosa. Je remercie Dieu, a déclaré l’Iranien de 42 ans qui a dédié son prix à son peuple. Fidèle d’Asghar Farhadi, Shahab Hosseini avait déjà joué avec le réalisateur iranien dans Une Séparation et A propos d’Elly.

Je sais que mon père, là où il est, au paradis, est en train de partager cette soirée avec moi. Paix à son âme, et que son âme soit joyeuse, a-t-il ajouté. Ce prix, je le dois à mon peuple donc de tout mon coeur avec tout mon amour, c’est à lui que je le rends, a-t-il poursuivi.

Dans ce long-métrage, un drame domestique et social dans la classe moyenne de Téhéran, Shahab Hosseini, 42 ans, interprète avec Taraneh Alidousti un couple d’acteurs qui se trouve confronté à des événements et des choix bouleversants alors qu’ils jouent Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller.

Son personnage, Emad, professeur et comédien, se trouve contraint de quitter avec sa femme son appartement à Téhéran en raison de travaux menaçant leur immeuble.

Né à Téhéran le 3 février 1974, Shahab Hosseini a abandonné ses études de psychologie dans le but d’émigrer au Canada. Une séparation, son précédent film sous la direction d’Asghar Faradhi, lui avait valu l’Ours d’argent de la meilleure interprétation avec l’ensemble des acteurs du long-métrage au festival de Berlin en 2011. La star philippine Jaclyn Jose a reçu dimanche le prix d’interprétation féminine à Cannes pour son rôle dans Ma’ Rosa, de son compatriote Brillante Mendoza.

Dans ce film, un cri contre la corruption, elle incarne une mère de famille modeste, forcée de réunir une importante somme d’argent pour éviter la prison, ainsi qu’à son mari.

Dans ce film, un cri contre la corruption, l’actrice de 52 ans est Rosa, mère de trois enfants forte et déterminée, appréciée dans son quartier. Elle tient une échoppe et deale de petits sachets de crystal, une drogue du pauvre.

Alors qu’elle est arrêtée, le film raconte ses efforts et ceux de son mari pour sortir du commissariat où ils ont été emmenés, entre dénonciation de leur fournisseur de drogue et course effrénée de leurs enfants pour trouver l’argent réclamé pour leur caution. Je ne sais que dire, je suis si surprise…

Merci, merci à Brillante Mendoza, c’est un réalisateur formidable, un vrai génie, a-t-elle déclaré, très émue, en recevant son prix. Je voudrais saluer tous les Philippins, a-t-elle ajouté, sous les yeux de sa fille Andi Eigenman, qui joue son propre rôle dans le film et était présente dans la salle.

Pour le rôle, Jaclyn Jose est allée s’immerger incognito, de nuit, dans les quartiers que le film décrit, pour faire connaissance avec des personnes du même milieu que Ma’ Rosa, qu’elle allait interpréter.

Son rôle dans Ma’ Rosa tranche singulièrement avec le travail habituel de Jaclyn Jose: le rôle d’une femme riche et gâtée dans La femme du millionnaire, soap philippin très populaire.

Romandie.com avec(©AFP / 22 mai 2016 20h32)