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France: après le bac général, le bac pro et le CAP vont eux aussi être transformés

mai 28, 2018

Entrée du lycée professionnel Latécoère à Istres en 2012 / © AFP/Archives / BORIS HORVAT

Insérer les lycées professionnels au sein de campus ou de réseaux, revoir la liste des bacs pro et rendre leur intitulé plus compréhensible, remanier les trois années du lycée: avec ces trois axes annoncés lundi, le ministre de l’Éducation entend revaloriser la voie professionnelle à l’école.

Après la réforme du bac général et technologique, Jean-Michel Blanquer s’attaque à la voie professionnelle: éternelle mal-aimée du système éducatif français, elle compte quelque 700.000 élèves, qui préparent un bac pro, un CAP ou une mention complémentaire (formation d’un an après le bac pro ou le CAP).

Cette voie a connu plusieurs réformes au fil des ans, avec notamment la création du bac pro il y a 30 ans. Mais elle reste dévalorisée, contrairement à la situation dans d’autres pays comme l’Allemagne ou la Suisse. Très marquée socialement, elle accueille principalement des enfants des milieux les moins favorisés.

La réforme, qui s’inspire d’un rapport de la députée LREM Céline Calvez et du chef étoilé Régis Marcon, s’appuie sur trois « leviers ». Certaines mesures devraient commencer à être introduites à la rentrée 2019, certaines sous la forme d’expérimentations.

Il s’agit d’abord de renforcer la création de « véritables campus professionnels », conçus avec les régions, a déclaré lundi Jean-Michel Blanquer en conférence de presse.

Ils sont actuellement 78 sur le territoire mais peu existent sous la forme d’un réel campus, avec un lycée pro, un centre de formation des apprentis (CFA), parfois un IUT, un internat, des équipements sportifs et culturels, un incubateur d’entreprises et des lieux de formation continue.

Tous les lycées pro feront partie d’un réseau, thématique (le secteur de l’automobile par exemple) et régional.

Le deuxième axe de la réforme concerne la carte des formations, qu’il faut revoir afin de mieux prendre en compte les métiers de demain et réduire les effectifs d’élèves dans les filières qui insèrent mal sur le marché de l’emploi (par exemple le bac pro gestion-administration, 75.000 élèves).

– Deux modules en Terminale pro –

Le ministre veut aussi rendre plus lisible la liste des 80 bacs pro, dont les intitulés (du type « Industrie des procédés », ou encore « Chaudronnerie ») sont souvent hermétiques.

Les bacs pro seront ainsi regroupés en familles de métiers (métiers du bois, de bouche, de la relation clients, etc.).

Enfin, le parcours des élèves lors des trois années de lycée sera revu. La Seconde restera une Seconde pro mais la formation sera moins spécialisée. L’élève suivra lors de cette première année une formation par famille de métiers (par exemple le bâtiment), avant de se spécialiser en Première.

Cette mesure « impliquera inéluctablement une déprofessionnalisation des formations », s’insurge le Snuep-FSU, un des syndicats de l’enseignement professionnel, farouchement opposé à la réforme. Il y voit « une perte de savoir-faire pour les jeunes ».

Toujours en classe de Seconde, a précisé le ministre, les élèves passeront « un test de positionnement », l’équivalent d’un bilan des acquis. Une évaluation à laquelle seront également soumis les élèves des Secondes générale et technologique.

La classe de Terminale proposera deux modules: un pour les élèves visant l’insertion professionnelle après le bac, l’autre pour ceux qui souhaitent poursuivre en études supérieures (un BTS le plus souvent). La rentrée 2018 verra l’ouverture de 2.000 places en « classes passerelle », sas entre la Terminale et le BTS, afin de mieux préparer les jeunes aux études supérieures.

Tous les lycéens devront aussi réaliser « un chef d’œuvre », nom du projet à construire sur les deux dernières années, application concrète de leurs enseignements.

Pour le CAP, formation actuellement le plus souvent sur deux ans, le ministère veut qu’elle puisse être modulée sur un, deux ou trois ans, en fonction des besoins de l’élève.

Cette « transformation » de la voie pro est complémentaire avec la réforme des deux autres bacs (général et technologique) et s’articule aussi avec celle de l’apprentissage, toutes présentées en février.

Jean-Michel Blanquer veut d’ailleurs que tous les lycées comptent une unité de formation par apprentissage (UFA), afin de « dépasser l’opposition entre apprentissage et enseignement professionnel scolaire ».

Le syndicat SE-Unsa, plutôt favorable à la réforme annoncée lundi, appelle toutefois à « surveiller de très près » le développement de l’apprentissage dans les lycées, craignant une concurrence entre ces deux systèmes.

Romandie.com avec (©AFP / 28 mai 2018 13h55)                

Congo: Les raisons du refus du CAP de Jean Itadi suite à l’invitation du CSCPRC de Marius Mouabenga

mars 26, 2015

COMMUNIQUE DU CAP

Le CAP a été invité par le Comité de Suivi de la Convention pour la Paix et la Reconstruction du Congo, en vue d’un entretien relatif au changement ou non de la constitution du 20 janvier 2002 et au dialogue.

CONGRES AFRICAIN POUR LE PROGRÈS

PRESIDENCE

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COMITE PERMANENT

Par la lettre no 36/PR/CSCPRC/CG/CAB du 27 février 2015, le CAP a été invite par le Comité de Suivi de la Convention pour la Paix et la Reconstruction du Congo, en vue d’un entretien relative au changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002 et au dialogue.

Le Comité de Suivi de la Convention pour la Paix et la Reconstruction du Congo a été mis en place au lendemain d’un dialogue non inclusif abusivement dit « dialogue national sans exclusive » tenu à Brazzaville en 2001.

C’était, pensions-nous, pour veiller à la paix et préserver l’unité et la cohésion nationales. Voici donc 14 ans depuis que votre Comité a été mis en place.  Pourrions-nous faire son bilan aux plans de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale ?

En tout cas, nous avons été étonnés de l’initiative de ce Comité à discuter avec nous du changement ou non de la constitution et du dialogue national inclusif.

Nous avons répondu à cette initiative par simple civilité, car nous considérons que ce Comité n’ a aucune compétence pour discuter avec les partis politiques qui ont dit NON au changement de la constitution, donc NON à un troisième mandat du Président D. Sassou Nguesso et ont exigé la convocation d’un dialogue national en vue de revoir fondamentalement la gouvernance électorale dans notre pays.

La position du CAP est donc bien connue par vous

– Nous sommes contre le changement de la constitution,

– Nous exigeons sans délai la convocation du dialogue, non pas pour discuter du changement ou non de la constitution, débat inopportun selon nous, mais de reformes sur la gouvernance électorale.

Nous n’avons en réalité rien à discuter avec votre Comité. Nous allons simplement profiter de cette occasion que vous nous donnez pour vous poser trois questions:

  1. Le Comité pense-t-il que le changement de la constitution par le Président D. Sassou Nguesso n’est-il pas un acte d’incivisme, de trahison du serment, et une forfaiture qui pourraient troubler l’ordre public et mettre la paix en péril ? Le meilleur moyen d’éviter les troubles et la guerre ne consiste-t-il pas précisément à respecter l’ordre constitutionnel et les lois de la République ?
  2. Le Comité, pense-t-il que le dialogue que nous appelons de tous nos vœux en vue de régler la question  électorale dans notre pays est une mauvaise chose? Croit-il que les élections se passent si bien dans notre pays qu’il n’est pas nécessaire d’en parler dans l’intérêt de la paix?
  3. N’est-ce pas que c’est avec le Président D. Sassou Nguesso que votre comité devrait discuter pour l’amener à comprendre qu’après 32 ans de présidence de notre pays, il lui faut aider son pays à préparer proprement l’alternance   démocratique en 2016, dans la paix, dans la quiétude et dans la confiance mutuelle? Au lieu de cela, il procède malheureusement par la manipulation, l’intimidation, l’achat des consciences, l’intrigue pour ensuite prétendre que c’est le peuple congolais souverain qui demande le changement de la Constitution. Le peuple congolais, nous le savons tous, n’a rien demandé de tel. Arrêtons donc d’amuser la galerie.

Pour le CAP, depuis la création, et malgré les missions qui lui sont dévolues, votre Comité n’a donc  pas répondu à ce que tout le monde attendait après ces guerres atroces qui ont profondément meurtri notre pays:

–  Rien n’a été fait pour une véritable réconciliation nationale;

–  Les réparations des méfaits de la guerre ont été effectuées de manière sélective;

–  Les injustices de tous genres sont monnaie courante: il y a aujourd’hui dans notre pays des citoyens de première  zone  et des citoyens de deuxième zone, c’est à dire des sous citoyens congolais;

–  Les inégalités sociales actuelles accentuent la division du pays et constituent un risqué d’implosion due à la mauvaise répartition de la richesse nationale;

–  La volonté d’accaparement du pouvoir, de puissance et de mise en œuvre d’une dynastie en République, est  une dérive totalitaire inacceptable.

Autant de situations qui menacent gravement la paix et qui auraient dû préoccuper votre Comité.

Au regard de ce qui précède, le CAP ne juge pas utile d’exposer devant vous son approche du dialogue et encore moins s’expliquer sur son NON au changement de la Constitution. Le CAP considère que devant l’importance des enjeux et la gravité de la situation politique du moment, l’interlocuteur de l’Opposition c’est le Président de la République lui-même et son gouvernement. Ici encore, le Comité n’a pas vu comment le Président D. Sassou Nguesso a toujours montré son indifférence à l’égard de l’Opposition de son pays en refusant viscéralement de parler avec elle, lui dont on dit qu’il se dépense sans compter dans la résolution des conflits qui ont lieu en Afrique, comment il l’a toujours méprisée, la considérant comme une quantité négligeable:  » Le chien aboie, la caravane passe ». Telle est restée sa règle. Que pense votre Comité d’une telle attitude de la part du Président de la République?

Au sujet du changement de la Constitution, nous espérons que votre Comité est conscient de la gravité de la situation et des risques que le Président D. Sassou Nguesso prendrait en voulant sauter et opérer un passage en force. Le CAP s’opposera énergiquement a toute idée de Référendum en vue de changer de Constitution, Référendum qu’il gagnerait forcément grâce à son système électoral vicié et inique.

Quant au dialogue, il est nécessaire parce que c’est le seul moyen, selon le CAP, d’aller vers une alternance apaisée. Pour nous, il n’est pas du tout question d’aller à l’élection présidentielle de 2016 avant d’avoir réglé la brulante question de la gouvernance électorale.

Pour conclure, nous conseillons à votre Comité, qui par ailleurs est rattaché à la Présidence de la République, de faire entendre raison au Président de la République, en lui montrant les risques pour lui d’aller à contre-courant de l’histoire.

Fait à Brazzaville, le 17 Mars 2015

Pour la direction du CAP

Le Président

Jean Itadi