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Un bateau des garde-côtes ukrainiens explose : six blessés, le capitaine porté disparu

juin 7, 2015

Kiev – Six garde-côtes ukrainiens ont été blessés et un porté disparu lorsque leur bateau a explosé à cause d’une mine près du port de Marioupol dans la zone de conflit dans l’Est de l’Ukraine, ont indiqué les autorités ukrainiennes.

Il y avait sept militaires à bord, six ont été hospitalisés et un est encore recherché. Il s’agit du capitaine, a indiqué le service des gardes-frontières dans un communiqué.

Le bateau a sauté sur une mine lors d’une inspection, selon la même source qui avait auparavant indiqué que le bateau avait été fortement endommagé.

Marioupol, port stratégique sur les bords de la mer d’Azov, est la dernière grande ville dans l’Est séparatiste prorusse sous contrôle du gouvernement ukrainien. Des combats éclatent de façon régulière près du village de Chirokiné, situé à une dizaine de kilomètres de Marioupol.

La prise de Marioupol constituerait une étape clé pour créer un pont terrestre entre la Russie et la péninsule ukrainienne de la Crimée annexée en mars 2014, mais très dépendante de l’Ukraine pour ses approvisionnements vitaux.

L’Est de l’Ukraine a connu ces derniers jours un regain de violences meurtrières dans le conflit qui a fait plus de 6.400 morts depuis avril 2014.

L’Ukraine et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les rebelles de l’Est et d’y avoir déployé des troupes régulières ce que Moscou dément.

Sur le terrain, la situation restait tendue dimanche, selon l’armée ukrainienne qui accuse les séparatistes d’utiliser les armes interdites par les accord de Minsk.

Les troupes russes et terroristes (Kiev désigne ainsi les séparatistes, ndlr) ont tiré à cinq reprises aux lance-roquettes multiples Grad près du village Granitne, à la mi-chemin entre le fief rebelle de Donetsk et Marioupol, a déclaré Olexandre Motouzianyk, un porte-parole militaire ukrainien au cours d’un point de presse.

Aucun soldat ukrainien n’est mort, mais huit ont été blessés au cours des dernières 24 heures, a-t-il ajouté.

Les drones ennemis ont survolé à 38 reprises les régions rebelles de Donetsk et de Lougansk, a-t-il précisé.

Les autorités séparatistes ont pour leur part fait état de deux civils blessés dans un quartier de Donetsk dans des bombardements qu’elles ont attribués à l’armée ukrainienne.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2015 17h03)

Retour en Guinée de l’ex-putschiste Dadis Camara pour les obsèques de sa mère

avril 13, 2013
Le capitaine Moussa Dadis Camara. Le capitaine Moussa Dadis Camara. © AFP

L’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé la Guinée en 2008-2009 et vit depuis en exil, le capitaine Moussa Dadis Camara, est arrivé samedi à N’Zérékoré, dans le sud du pays, pour assister aux obsèques de sa mère, a appris l’AFP auprès de témoins.

L’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé la Guinée en 2008-2009 et vit depuis en exil, le capitaine Moussa Dadis Camara, est arrivé samedi à N’Zérékoré, dans le sud du pays, pour assister aux obsèques de sa mère, a appris l’AFP auprès de témoins.

Le capitaine a été accueilli à l’aéroport de la ville par une foule de femmes et de jeunes pour la plupart vêtus de tee-shirt et de pagnes à son effigie, selon ces témoins interrogés par téléphone depuis Conakry.

Le gouverneur de région, Lancéi Condé, et le maire de la ville, Cé Gbami, étaient également présents.

Le capitaine Dadis Camara était accompagné du général Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, qui lui a accordé l’exil à Ouagadougou depuis plus de trois ans, et de David Anderson, membre du protocole de la présidence libérienne.

Le capitaine Camara a transité par Monrovia avant de se rendre à N’Zérékoré, ville proche de la frontière libérienne, où il ne doit rester que le temps des obsèques. Un important dispositif de sécurité était visible à l’aéroport et le long de la route qui mène au centre ville de N’Zérékoré, dispositif dirigé par le lieutenant-colonel Claude Pivi, ancien compagnon et fidèle de l’ex-chef de la junte.

Le capitaine Dadis Camara a pris le pouvoir au lendemain de la mort de l’ancien président Lansana Conté le 22 décembre 2008 et a a quitté Conakry le 3 décembre 2009, après la tentative d’assassinat dont il a été victime de la part de son ancien aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Camara, dit Toumba.

Evacué au Maroc dès le lendemain pour recevoir des soins, il est resté à Rabat jusqu’au 10 janvier 2010 avant d’être acheminé à Ouagadougou au Burkina Faso pour y passer sa convalescence et où il vit depuis.

Depuis lors, il a toujours été empêché de retourner en Guinée malgré le souhait plusieurs fois manifesté par lui-même et ses partisans, explique-t-on.

Un peu plus de deux mois avant son agression, son régime avait perpétré des massacres d’opposants guinéens dans un stade de Conakry qui a fait au moins 157 morts, des dizaines de disparus et plus d’une centaine de femmes violées.

Depuis, la justice guinéenne pressée par la Cour pénale internationale (CPI) a inculpé au moins six personnes pour des crimes contre l’humanité dont le lieutenant Toumba Diakité, les colonels Moussa Tiègboro Camara et Abdoulaye Chérif Diaby, alors ministre de la Santé de la junte.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), ont souhaité dans un communiqué que la venue en Guinée de l’ex-putchiste soit une occasion pour la justice guinéenne d’avancer dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009.

Moussa Dadis Camara n’a pas été mis en cause formellement par la justice guinéenne dans ce massacre, selon ces organisations, mais elles rappelent que la Commission d’enquête internationale sur la Guinée avait estimé en décembre 2009 qu’il existe des raisons suffisantes de présumer une responsabilité pénale directe du président Moussa Dadis Camara, voire une responsabilité de commandement.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: le président Traoré à Paris pour des examens médicaux après son agression

mai 24, 2012
Mali: le président Traoré à Paris pour des examens médicaux après son agression Mali: le président Traoré à Paris pour des examens médicaux après son agression © AFP

Le président malien de transition, Dioncounda Traoré, a quitté mercredi Bamako pour Paris, selon le gouvernement pour un rendez-vous médical fixé de longue date et tombant deux jours après son agression dans son bureau par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.

Par ce déplacement, M. Traoré, 70 ans, « a honoré un rendez-vous médical fixé de longue date. (. . . ) Il reviendra au pays dès que son médecin avisera à ce sujet », a déclaré mercredi soir à la télévision publique ORTM le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré.

Son départ intervient quelques heures après la désignation unilatérale par les partisans du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des auteurs du coup d’Etat du 22 mars, comme « président de la transition » en lieu et place de Dioncounda Traoré.

« Par un malheureux hasard des évènements », son déplacement a lieu « deux jours après l’attaque perpétrée contre lui » dans son bureau même à Koulouba, siège du complexe présidentiel près de Bamako, a affirmé le ministre Touré.

Pour Boubacar Diarra, un conseiller de M. Traoré, son départ n’entraîne pas « de vacance du pouvoir ». Avant l’agression, « il était prévu qu’il y aille pour un contrôle ».

Dioncounda Traoré a été frappé par des manifestants favorables aux putschistes. Blessé, mais sans lésions graves d’après ses examens médicaux, il a été brièvement hospitalisé.

La transition d’un an qu’il préside a débuté mardi: il a été désigné au-delà des 40 jours constitutionnels suivant son investiture du 12 avril à la suite d’un accord entre lui-même, le capitaine Sanogo, et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

En vertu de cet accord qui fixe la transition à un an, le capitaine Sanogo – qui avait accepté le 6 avril de rendre le pouvoir aux civils, mais dont les hommes restaient influents à Bamako – obtient le statut d’ancien chef d’Etat avec tous les privilèges liés à ce rang, indemnités, logement, gardes, voiture.

Le départ pour Paris de Dioncounda Traoré suit la tenue d’une « convention » des membres de la Coordination des organisations patriotiques du Mali, (Copam, pro-putsch) qui, dans la nuit de mardi à mercredi, ont décidé « d’instituer président de la transition le capitaine Amadou Sanogo », en l’absence de l’officier.

Et la Copam entend l’installer dès jeudi, a annoncé un de ses responsables, Mohamed Tabouré, lors d’un meeting mercredi après-midi à Bamako. « Nous allons l’investir. Dès demain (jeudi), nous allons monter à Kati », quartier général des putschistes près de Bamako, « pour dire au capitaine de se préparer à s’installer à Koulouba », a dit M. Tabouré, sans plus de précisions.

« Monument des Martyrs » détruit

C’est en marge d’un rassemblement de la Copam, lundi, que l’agression de M. Traoré avait été commise à Koulouba, où les bureaux d’autorités ont été investis par des centaines de manifestants hostiles, en dépit de la présence de nombreux militaires.

Jusqu’à mercredi soir, le capitaine Sanogo n’avait pas publiquement réagi à la décision des pro-putsch de le nommer chef de la transition.

« Il ne répondra pas. (. . . ) Il y a un président de la transition, il est connu, c’est Dioncounda Traoré, a déclaré mercredi à l’AFP Abdoulaye Kanté, un des dirigeants de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) de M. Traoré, principale formation politique du front anti-putsch.

La confusion qui règne à Bamako continue de profiter aux groupes armés, dominés par des islamistes dont Ansar Dine (Défenseur de l’islam) et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui sont en train d’asseoir leur emprise sur le nord du Mali. Ils occupent depuis près de deux mois avec d’autres mouvements, dont la rébellion touareg.

Mercredi, des islamistes ont détruit à Tombouctou le « Monument des Martyrs » de la ville, rendant hommage aux victimes de la lutte contre la dictature du général Moussa Traoré en 1991. Ils avaient déjà détruit le monument El Farouk, un cheval symbole de Tombouctou, et profané un mausolée. L’Unesco a fait part de son inquiétude concernant les célèbres manuscrits de la ville dont beaucoup datent de l’âge d’or de Tombouctou, entre le XIIème et le XVème siècles.

L’alliance Ansar Dine/Aqmi a par ailleurs confisqué et brûlé dans des boutiques de nombreux cartons de cigarettes. De jeunes fumeurs ont été fouettés.

La tension politique affecte également les médias: des hommes non identifiés ont incendié cette semaine dans la région de Ségou (centre), sans faire de blessés, une station du réseau de radios Kayira, appartenant au parti politique Sadi, pro-putsch.

Mercredi, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a annoncé qu’un journaliste malien de la presse privée, Baba Ahbi, basé à Bamako, était porté disparu depuis le 12 mai. Cette information n’avait pu être confirmée immédiatement par l’AFP à Bamako.

Jeuneafrique.com avec  AFP

Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent « président de la transition » |

mai 23, 2012
Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent 'président de la transition' Mali: les partisans du chef putschiste Sanogo le désignent « président de la transition » © AFP

Les partisans du capitaine malien Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars ayant renversé le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), l’ont désigné dans la nuit de mardi à mercredi « président de la transition » en lieu et place de Dioncounda Traoré, a constaté l’AFP.

Réunis depuis lundi à Bamako en « convention », les membres de la Coordination des organisations patriotiques du Mali, (Copam, pro-putsch), ont « décidé d’instituer président de la transition le capitaine Amadou Sanogo », précise une résolution de cette « convention ».

Elle précise que sa « mission prioritaire » sera « le recouvrement de l’intégrité du territoire avec l’ensemble de l’armée, du peuple malien et des pays amis épris de paix ». Le coup d’Etat du 22 mars a précipité la chute du nord du Mali, contrôlé depuis près de deux mois par des groupes armés, dont des islamistes,

Le capitaine Sanogo sera ensuite chargé d’organiser avec « une administration neutre et impartiale, les élections transparentes et crédibles », selon le texte.

La période de transition d’un an a débuté mardi et est dirigée par l’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime ATT, Dioncounda Traoré, blessé lundi dans son bureau à Bamako par des partisans du coup d’Etat du 22 mars, opposés à son maintien au pouvoir.

Sa désignation comme président de la transition au-delà des 40 jours constitutionnels suivant son investiture du 12 avril, faisait suite à un accord trouvé dimanche entre lui-même, le capitaine Sanogo et les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: l’ex-junte propose une concertation pour choisir le président

mai 14, 2012

Le chef des auteurs du coup d’Etat du 22 mars au Mali, le capitaine Amadou Sanogo, a appelé lundi les autorités par intérim du pays à organiser une concertation nationale qui permettra de choisir le président de transition jusqu’à l’élection du prochain chef de l’Etat.

« Nous avons décidé de demander de manière désintéressée à M. le Premier ministre (Cheick Modibo Diarra) dès aujourd’hui d’organiser une convention avec toutes les forces vives de la Nation, sans exclusion aucune », a déclaré à la presse le capitaine Sanogo au camp militaire de Kati (près de Bamako), son quartier général.

« Cette convention sera placée sous la haute présidence » du chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré, et aura pour principal objectif « le choix du président de la transition, c’est-à-dire l’homme ou la femme (. . . ) qui sera, nous osons l’espérer, une solution » au blocage politique au Mali, a-t-il ajouté.

Le capitaine Sanogo a renversé le 22 mars le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT), exilé au Sénégal, puis a officiellement remis le pouvoir aux civils aux termes d’un accord de retour à l’ordre constitutionnel signé le 6 avril avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Il reste toutefois très présent sur la scène politique et ne cède pas sur les modalités de la transition, laissant le champ libre aux islamistes, rebelles touareg et groupes criminels armés ayant pris depuis un mois et demi le contrôle du nord du Mali.

Depuis le 12 avril, le pays est théoriquement dirigé par Dioncounda Traoré pour un intérim de 40 jours qui doit s’achever le 22 mai selon la Constitution. L’ex-junte tient au respect de ce délai et s’oppose sur ce point à la Cédéao qui, après avoir fixé une durée de la transition à 12 mois, n’a plus évoqué de calendrier lors d’un sommet à Dakar le 3 avril.

Depuis, des pourparlers laborieux se sont déroulés entre l’ex-junte et les médiateurs de la Cédéao, qui ont quitté Bamako la semaine dernière sans accord sur le nom du prochain chef de la transition.

Jeuneafrique.com

Force d’intervention au Mali : la Cedeao patiente, pour combien de temps ?

mai 11, 2012

Réunie à Dakar le 3 mai, la Cedeao a fait profil bas. Si elle se dit toujours favorable à l’envoi d’une force d’intervention, elle a précisé que l’opération ne se ferait pas sans le consentement des autorités maliennes de transition. À moins que…

« Un pas en avant, deux pas en arrière. » Comme beaucoup à Bamako, le cadre de l’administration malienne qui nous confie sa déception ce matin-là attendait avec impatience les conclusions des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunis le 3 mai. « Mais une fois de plus, on vient de conforter les putschistes dans leur position, regrette-t-il. Ils sont incontournables. » Exagération ? Pas sûr. À Dakar, où ils se sont retrouvés pour un sommet extraordinaire, les présidents de la sous-région sont revenus sur les décisions qu’ils avaient annoncées le 26 avril. Le déploiement de la Force d’attente de la Cedeao (FAC), ont-ils finalement décidé, ne se fera qu’à la demande expresse des autorités de transition. Une reculade ? « Non, soutient un diplomate ouest-africain. Un réajustement, plutôt. Il n’a jamais été question d’imposer aux Maliens des décisions de la Cedeao. »

En attendant, au camp militaire Soundiata Keïta de Kati, le QG des putschistes, situé à une quinzaine de kilomètres de la capitale, on se frotte les mains. On y voit même une petite victoire pour le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE), qui a renversé Amadou Toumani Touré (ATT) le 21 mars. En particulier pour son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo : le 26 avril au soir, il avait rejeté en bloc les premières décisions de la Cedeao, et répété que non seulement le président par intérim, Dioncounda Traoré, ne resterait pas en poste durant les douze mois de la transition (durée fixée par l’organisation sous-régionale), mais que de surcroît aucune force étrangère ne foulerait le sol malien sans l’accord du gouvernement de transition, dans lequel l’armée tient notamment les ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure.

Autant dire que le climat était tendu à Bamako. Surtout après le déclenchement, le 30 avril, de ce que la presse locale a appelé la « guerre des bérets ». Ce jour-là, des commandos parachutistes – les bérets rouges – ont pris d’assaut le siège de la télévision, l’aéroport international Bamako-Sénou et le QG du CNRDRE à Kati. À leur tête, le lieutenant-colonel Abidine Guindo, commandant du 33e régiment parachutiste de Djicoroni et fidèle du président ATT dont il a organisé l’exfiltration du palais de Koulouba le jour du coup d’État.

Entre bérets rouges et bérets verts (l’armée de terre) les combats ont duré deux jours et fait 27 morts selon les chiffres officiels, 70 selon des sources militaires. Quelques bérets rouges faits prisonniers et exhibés à la télévision ont été présentés comme étant originaires du Burkina et de Côte d’Ivoire. Et à Kati, on a vite fait d’imputer le « contre-coup d’État » aux présidents Blaise Compaoré et Alassane Ouattara. Des accusations jugées fantaisistes dans ces deux pays. « La junte a tellement peur d’être écartée qu’elle voit des complots partout, raille-t-on à Abidjan. Quitte à dépenser de l’énergie, autant se concentrer sur la résolution des problèmes du Nord ! »

Crimes de guerre

Dans cette partie du pays, les populations sont prises en otage par les groupes armés qui contrôlent, depuis la toute fin du mois de mars, les villes de Gao, Kidal et Tombouctou. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touarègue qui a unilatéralement proclamé l’indépendance du Nord, a perdu du terrain dans les trois régions administratives qu’elle espérait conquérir et, selon un rapport de Human Rights Watch publié le 30 avril, s’est rendue coupable de crimes de guerre. L’ONG évoque notamment des viols, des enrôlements d’enfants-soldats et des pillages.

Quant aux alliés islamistes du MNLA, ce sont eux qui occupent aujourd’hui le devant de la scène… et le théâtre des opérations. Le groupe Ansar Eddine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité du djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, une dissidence d’Aqmi) ont pris l’ascendant sur la rébellion touarègue et sont parvenus à rassembler de nombreux jeunes désoeuvrés. Ils seraient aujourd’hui plus de 6 000, lourdement armés, contre 1 500 hommes au début de la guerre, en janvier. « On savait déjà qu’ils avaient profité de la guerre en Libye pour faire leur marché, explique une source sécuritaire ouest-africaine. Mais, maintenant, ils ont en plus réquisitionné le matériel que l’armée a abandonné dans les camps ». À Gao, ce sont des moudjahidine aguerris qui patrouillent dans des BTR (blindés de transport de troupes) équipés d’« orgues de Staline »…

Dans son communiqué final, le 3 mai, la Cedeao annonce des négociations avec les rebelles. Tente-t-elle de jouer la carte du MNLA contre les islamistes ? « Ce serait trop risqué, explique un connaisseur de la sous-région. Mieux vaut se concentrer sur la mise sur pied d’une force d’intervention. » Celle-ci compterait 5 000 hommes, et non plus 2 000 comme initialement annoncé. Mais de nombreuses questions sont encore à régler. De quels moyens financiers serait-elle dotée ? Quelle serait sa feuille de route : sécuriser les institutions à Bamako ? Ouvrir un couloir humanitaire dans le Nord ? Restaurer l’intégrité territoriale et bouter les islamistes, trafiquants et bandes armées hors du pays ? Le chantier est vaste…

Trio de transition

En théorie, le président par intérim, Dioncounda Traoré, et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, ont les pleins pouvoirs. En théorie seulement. « Ils consultent la junte, explique un habitué du camp de Kati. Ils n’y sont pas obligés, mais c’est vivement conseillé. » Modibo Diarra entretient des relations cordiales avec le chef de la junte. Tous deux sont originaires de Ségou et ont vécu aux États-Unis. Le capitaine Sanogo laisse les coudées franches à ce « grand frère » qu’il dit admirer. Avec Traoré, les relations sont plus tendues : Sanogo le soupçonne d’avoir manoeuvré pour écarter les militaires. Lorsque, le 26 avril, les chefs d’État de la sous-région ont décidé de maintenir Traoré à la tête de la transition pendant douze mois, Sanogo a eu du mal à cacher sa colère : « Il restera quarante jours, pas un de plus ! » Réponse de Traoré, le 1er mai, via un message à la nation : « Si tel est le souhait partagé, je ne resterai pas une seconde de plus que les jours de l’intérim. » Message que les médias d’État n’ont pas diffusé. Sur ordre de Kati ? M.G.-B.

Une organisation à définir

Le Burkina et la Côte d’Ivoire ont déjà promis de participer, à hauteur respectivement de 500 et 1 000 hommes. Mais se passerait-on de la contribution du Niger, du Sénégal ou du géant nigérian ? Première puissance militaire de l’Afrique de l’Ouest, Abuja pourrait assurer le commandement de cette force ; toutefois, sa connaissance du terrain sahélien est mince, pour ne pas dire inexistante. Pas sûr aussi que la Cedeao puisse se passer de l’expertise de Niamey : moins bien équipée que ses voisins, l’armée nigérienne n’en est pas moins l’une des mieux organisées et des plus dynamiques, et elle a fait montre, à plusieurs reprises, de son efficacité dans la traque de groupes armés. Et puis, comment envisager une opération militaire sans la Mauritanie, le Tchad et l’Algérie ? L’ennui, c’est qu’Alger rechigne à intervenir hors de ses frontières, inquiet des conséquences qu’une telle opération pourrait avoir sur sa propre communauté touarègue – peu enclin aussi à aller combattre des groupes armés dont il a mis du temps à se débarrasser. Enfin, les compétences des Tchadiens seraient les bienvenues. Mais le président Déby Itno a été clair le 10 avril. Dans une conférence de presse, il a affirmé que la question d’une intervention de son pays « [n’était] pas à l’ordre du jour » et que la Cedeao, dont N’Djamena ne fait pas partie, avait « tous les moyens humains pour mettre en oeuvre sa décision ».

Il faudra aussi parvenir à mobiliser les ressources nécessaires. Une source sécuritaire estime qu’une force de la Cedeao coûterait environ 500 millions de dollars (environ 380 millions d’euros) par an. L’organisation sous-régionale compte sur ses partenaires traditionnels : la France, l’Union européenne et les États-Unis, qui ont toutefois prévenu qu’ils n’enverraient aucune troupe au sol (« cela doit rester une affaire africaine », insiste la Cedeao). Un conseiller américain viendrait renforcer l’état-major opérationnel ; Paris et Bruxelles apporteront un appui logistique et financier, à condition qu’il y ait une « feuille de route claire et cohérente pour le Mali », insiste une source française bien informée. « Ce sera la première vraie mission militaire de la Cedeao », dit un général ouest-africain, qui s’attend « à une guerre difficile ». « Mais c’est une guerre vitale pour nous tous. »

Reste à convaincre les autorités de transition maliennes de l’opportunité de faire appel à la FAC. Rien n’est joué. Pour l’heure, la Cedeao prétend ne pas s’en inquiéter. « On est dans le formalisme pour ne brusquer personne, confiait un ministre de la Cedeao à l’issue du sommet. Mais si le danger se précise, rien ne dit que nous n’allons pas nous passer d’autorisation. » À bon entendeur…

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Jeuneafrique.com par Malika Groga-Bada et Rémi Carayol, à Ouagadougo