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États-Unis/Assaut du Capitole : Donald Trump sera cité à comparaître par le comité d’enquête

octobre 13, 2022
Donald Trump au soleil.

Le républicain Donald Trump lors d’un rassemblement partisan en Arizona, en prévision des élections de mi-mandat, le 9 octobre 2022 Photo : Reuters/Brian Snyder

Le comité du Congrès enquêtant sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole, survenu le 6 janvier 2021, a voté jeudi à l’unanimité pour citer l’ancien président à comparaître devant ses membres, parce qu’« il est tenu de répondre de ses actes », selon son chef.

Le milliardaire républicain se pliera-t-il à la convocation? Il ne l’a pas dit dans sa première réaction à la nouvelle, mais il a vivement dénoncé les élus.

Pourquoi le comité ne m’a-t-il pas demandé de témoigner il y a des mois? Pourquoi ont-ils attendu jusqu’à la toute fin, jusqu’aux derniers moments de leur dernière réunion? Parce que la commission est un FIASCO total qui n’a servi qu’à diviser davantage notre pays, a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.

Plus tôt, le comité avait voté à l’unanimité pour l’assigner à comparaître.

Donald Trump est la personne au centre de l’histoire, de ce qui s’est passé le 6 janvier. Nous voulons donc l’entendre, a déclaré son président Bennie Thompson lors d’une audience publique. Il doit rendre des comptes. Il est tenu de répondre de ses actes, a-t-il ajouté.

Mais il s’agit aussi pour le comité de faire tout ce qu’il peut pour raconter l’histoire la plus complète possible et fournir des recommandations afin d’aider à garantir que rien de semblable au 6 janvier ne se reproduise à l’avenir, a-t-il poursuivi.

La mission du comité, composé de sept démocrates et de deux républicains, est de faire la lumière sur le comportement du président avant, pendant et après l’attaque du Capitole, qui avait choqué dans le monde entier.

Ce jour-là, le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès pour essayer d’empêcher les élus de certifier la victoire de son rival démocrate, Joe Biden. Le milliardaire continue de soutenir contre toute évidence que le scrutin lui a été volé.

Des manifestants devant un cordon de policiers.

Des partisans de Donald Trump tentent de franchir une barrière policière, le mercredi 6 janvier 2021, au Capitole à Washington. Photo : AP/Julio Coertez

Une victoire prévue « bien à l’avance », malgré le vote

Jeudi, avant son annonce choc, le comité avait déroulé le fil des événements tel que dessiné par ses investigations, montrant que l’ex-président avait prévu bien à l’avance de se déclarer victorieux à l’élection de 2020, avant même que les résultats ne soient connus.

Son intention était claire, ignorer l’État de droit et rester au pouvoir, a souligné le républicain Adam Kinzinger.

L’élue démocrate Zoe Lofgren a évoqué un plan prémédité du président pour déclarer sa victoire, quel qu’ait été le vrai résultat. Son discours de victoire a été planifié bien à l’avance, avant que les votes n’aient été comptés, a-t-elle ajouté.

À l’appui de leurs dires, les élus ont projeté plusieurs vidéos de l’ex-président, de certains de ses proches ou d’anciens employés de la Maison-Blanche.

Sur des images tournées juste avant la présidentielle de 2020 par une équipe danoise pour un documentaire, on peut entendre Roger Stone, allié de longue date de l’ex-président républicain, dire qu’il n’en a que faire du vote.

Que le vote aille se faire foutre, allons directement à la violence, lance-t-il.

Roger Stone derrière un micro.

Roger Stone est un allié de longue date du président américain Donald Trump. Photo : Reuters/Leah Millis

M. Stone, qui n’a pas été inculpé en lien avec le 6 janvier, a contesté l’authenticité des vidéos, affirmant qu’elles avaient été manipulées.

Le comité a également refait jouer un enregistrement d’un appel de Donald Trump à Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Georgie, dans lequel l’ex-président dit avoir besoin de quelque 11 000 bulletins de vote à son nom – un nombre suffisant pour battre son rival Joe Biden dans cet État du Sud.

Le comité a aussi dévoilé des éléments provenant de centaines de milliers de pages fournies par le Secret Service, la police d’élite chargée de la protection rapprochée des hautes personnalités de l’État. Les élus veulent comprendre pourquoi certains SMS d’agents, envoyés le jour de l’assaut, ont été effacés.

Les documents confirment des éléments présentés lors de précédentes auditions, selon lesquels M. Trump a enflammé la foule de ses partisans bien qu’il ait été informé du potentiel de violence, a indiqué l’élu Adam Schiff.

Rapport attendu

Depuis sa création, le comité a interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents.

Le rapport d’enquête doit être rendu public d’ici la fin de l’année, mais probablement pas avant les élections parlementaires du 8 novembre qui détermineront le parti appelé à contrôler le Congrès pour le reste du mandat du président Biden.

Des membres du panel ont ouvertement suggéré que le secrétaire à la Justice, Merrick Garland, devrait inculper Donald Trump en lien avec l’attaque du Capitole. Le comité lui-même n’a pas dit officiellement s’il allait recommander des renvois devant la justice.

Radio-Canada par Agence France-Presse

États-Unis: Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, reconnu coupable d’entrave à l’enquête sur l’assaut du Capitole

juillet 22, 2022
Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, reconnu coupable d'entrave a l'enquete sur l'assaut du Capitole
Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, reconnu coupable d’entrave à l’enquête sur l’assaut du Capitole© GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/CHIP SOMODEVILLA

Steve Bannon, ex-proche conseiller de Donald Trump, a été reconnu vendredi coupable d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès par un tribunal fédéral, après avoir refusé de coopérer avec la commission sur l’assaut du Capitole.

L’homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux Etats-Unis et directeur de la campagne à succès de Donald Trump en 2016, connaîtra sa peine en octobre.

Le jury d’un tribunal fédéral de Washington a délibéré pendant moins de trois heures vendredi pour conclure à sa culpabilité sur les deux chefs d’inculpation qui pesaient contre lui.

Il encourt entre un mois et un an de prison pour chacun de ces chefs.

Même après avoir été écarté de la Maison Blanche en août 2017, Steve Bannon était resté proche de Donald Trump et avait échangé avec lui le jour précédant l’attaque du 6 janvier 2021 contre le siège du Congrès.

Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rôle de l’ancien président dans ce coup de force avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents.

Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes, ce qui lui avait valu d’être inculpé d' »entrave » au travail du Congrès.

« Nous avons peut-être perdu une bataille aujourd’hui mais nous ne perdrons pas la guerre », a lancé M. Bannon à des journalistes après l’énoncé du verdict. « Je soutiens Trump et la Constitution ».

Appel aux urnes

« Je vais me battre jusqu’au bout », a ajouté dans la soirée de vendredi Steve Bannon, invité sur Fox News, ajoutant que « nous avons un long processus d’appel » à venir. « Je pense que la loi est avec nous sur nombre de points ».

L’ex-conseiller politique a aussi appelé les téléspectateurs à battre les démocrates aux élections législatives de mi-mandat en novembre afin qu’un Congrès dominé par les républicains ouvre, propose-t-il, sa propre commission d’enquête sur l’assaut du Capitole.

« Nous avons besoin d’une vraie commission du 6 janvier », a-t-il dit face au présentateur vedette Tucker Carlson.

De leur côté, le président démocrate de la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole, Bennie Thompson, et la présidente adjointe, la républicaine Liz Cheney, ont salué la décision du tribunal comme « une victoire pour l’Etat de droit ».

« Quiconque fait obstruction à notre enquête sur les faits doit faire face aux conséquences », ont-ils déclaré dans un communiqué.

A l’ouverture des débats mardi, la procureure Amanda Vaughn avait accusé Steve Bannon de se croire « au-dessus de la loi ».

M. Bannon a « ignoré les ordres d’obtempérer, même après que le Congrès a rejeté ses prétextes, et a balayé de nombreux avertissements selon lesquels il ferait face à des poursuites s’il ne se pliait pas à l’assignation à comparaître comme il était tenu de le faire », avait ajouté Mme Vaughn.

Défense silencieuse

Selon elle, la commission avait des raisons légitimes de penser qu’il pourrait avoir, comme d’autres proches du président, des informations sur les liens entre Donald Trump et ses partisans qui ont pris d’assaut le Capitole alors que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

La défense n’a pas produit de témoins au procès, débuté lundi par la sélection des jurés, et Steve Bannon n’a pas pris la parole pour se défendre.

Son avocat, Evan Corcoran, a cependant dénoncé des poursuites politiques, assurant que « personne n’a(vait) ignoré l’assignation à comparaître » et que des négociations avaient même eu lieu avec la commission concernant sa date de déposition.

A l’approche de son procès, Steve Bannon, avait accepté de coopérer avec les parlementaires. Les procureurs avaient dénoncé « un revirement de dernière minute afin d’éviter » une condamnation et le juge en charge du dossier avait souhaité maintenir le procès.

Contempteur virulent de l’establishment politique, Steve Bannon est étroitement associé aux idées de la droite extrême, dont il a assuré la promotion directement auprès de Donald Trump, quand le magnat des affaires est entré à la Maison Blanche en 2017.

Il dirigeait auparavant le site d’information controversé Breitbart, plaque tournante de la « droite alternative », mouvement associé à certaines thèses conspirationnistes et comptant nombre de militants convaincus de la supériorité de la race blanche.

Avec Radio-Canada

États-Unis: Des élus racontent les pressions de Trump pour invalider l’élection de 2020

juin 21, 2022
Des partisans du président Donald Trump assiègent le Capitole américain à Washington.

Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans du président Donald Trump ont envahi le Capitole pour empêcher la validation de la victoire de son adversaire Joe Biden. Photo: AP/Jose Luis Magana

Pressions, intimidations, menaces… Le patron des élus républicains d’Arizona a raconté mardi les méthodes de Donald Trump et de ses avocats pour tenter de le convaincre de renverser le résultat de la présidentielle américaine de novembre 2020 dans cet État conservateur remporté par Joe Biden.

Le milliardaire républicain justifiait ses demandes par sa conviction que l’élection lui avait été volée en répétant des accusations de fraudes, dont il n’a jamais apporté la preuve et qui ont été balayées par les tribunaux.

Mais les partisans de Trump avaient pris d’assaut le Congrès américain le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la validation de la victoire du candidat démocrate, plongeant le pays dans le chaos pendant plusieurs heures.

Les affirmations de l’ancien président sur sa victoire en Arizona étaient fausses, a assuré Rusty Bowers, président de la chambre des représentants de cet État, devant la commission d’enquête sur cette attaque à Washington.

Quiconque dirait, n’importe où et n’importe quand, que j’ai dit que l’élection était truquée, ce ne serait pas vrai, a ajouté l’élu.

Il a également qualifié de fausses les allégations de l’avocat de l’ex-président, Rudy Giuliani, évoquant des centaines de milliers d’immigrants illégaux et de milliers de morts qui avaient voté pour Joe Biden.

Malgré plusieurs demandes, M. Bower a dit n’avoir jamais vu les preuves de ces allégations, évoquant une conversation avec l’ancien maire de New York.

Il a dit :  »nous avons beaucoup de théories, nous n’avons pas de preuves ». Et je ne sais pas si c’était une gaffe.

M. Bowers a refusé de convoquer l’assemblée locale pour invalider le scrutin, puis de remplacer les grands électeurs élus, chargés de certifier le résultat du vote, par des partisans de M. Trump.

Dans le système électoral américain, ce sont ces grands électeurs qui désignent le vainqueur de l’élection dans leur État.

Il a alors été inondé de plus de 20 000 courriels et de dizaines de milliers d’appels téléphoniques et de textos alors que des manifestants, parfois menaçants, se rassemblaient devant son domicile pour l’insulter, a-t-il raconté, les larmes aux yeux.

Des membres du comité en train de parler ou d'écouter.

Le comité responsable d’enquêter sur l’insurrection du Capitole est notamment composé de Bennie Thompson, élu démocrate du Mississippi à la Chambre des représentants, de Zoe Lofgren, représentante de la Californie au Congrès, et de Liz Cheney, représentante du Wyoming. Photo : Getty Images/Chip Somodevilla

L’équipe juridique de M. Trump a pourtant poursuivi son plan. Des partisans du milliardaire, choisis comme de grands électeurs parallèles dans les États clés remportés par Joe Biden, avaient renversé le résultat du scrutin au moyen de fausses attestations.

Mais le vice-président Mike Pence, qui présidait le vote, avait résisté aux pressions de la Maison-Blanche pour déclarer Donald Trump vainqueur.

J’ai juste pensé que c’était une parodie tragique, a commenté Rusty Bowers, qui avait voté pour le milliardaire en 2016 et le soutenait en 2020.

Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Géorgie, avait pour sa part reçu un appel téléphonique de Donald Trump lors duquel le président lui avait demandé de trouver près de 12 000 bulletins de vote à son nom, soit le nombre suffisant pour battre Joe Biden dans cet État du Sud contrôlé par les républicains.

Il avait là encore évoqué des fraudes électorales et des bourrages d’urnes, des accusations rejetées par les tribunaux.

Mais Brad Raffensperger n’avait pas cédé. Les chiffres sont les chiffres et nous ne pouvions pas recompter [les votes] parce que nous nous étions assurés d’avoir vérifié chaque allégation, a-t-il dit mardi devant la commission.

Il n’y avait aucun bulletin à trouver, le compte était exact et il a été certifié, a-t-il souligné.

Il a également été la cible de harcèlement et de menaces, comme Shaye Moss, simple agente électorale d’Atlanta qui avait participé au dépouillement des bulletins le soir de l’élection avec sa mère.

Donald Trump les avait accusées nommément d’être des arnaqueuses professionnelles.

Cela a bouleversé ma vie, a-t-elle dit mardi, racontant avoir reçu des messages racistes et des menaces de mort.

Depuis plus d’un an, la commission d’enquête – formée de sept démocrates et de deux républicains – a entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l’ancien président, pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump avant, pendant et après l’attaque du 6 janvier.

La cinquième audition de la commission aura lieu jeudi, et se penchera sur les efforts du président pour faire pression sur le département de la Justice afin de rester au pouvoir.

Donald Trump, qui n’a jamais concédé sa défaite à la présidentielle, a dénoncé mardi sur les réseaux sociaux des voyous politiques qui ont criminalisé la justice à un niveau jamais vu auparavant dans notre pays.

Avec Radio-Canada

États-Unis-Enquête sur l’assaut du Capitole : « carnage » et « tentative de coup d’État » de Trump

juin 10, 2022

Le comité a rendu publics des extraits d’interrogatoires et des événements du 6 janvier en plus de donner la parole à des témoins.

Deux personnes assises devant une audience.

Le président et la vice-présidente de la commission parlementaire, le démocrate Bennie Thompson et la républicaine Liz Cheney, devant l’audience Photo : Getty Images/Pool

Le comité responsable d’enquêter sur la tentative d’insurrection au Capitole a blâmé catégoriquement Donald Trump, jeudi soir, pour les événements du 6  janvier 2021. L’assaut n’était pas une manifestation spontanée, mais bien « une tentative de coup d’État » découlant directement des efforts du président déchu pour faire invalider les résultats du scrutin de novembre.

Les grandes lignes des événements sont bien connues, mais le comité avait pour objectif d’en raconter tous les détails pour la postérité et pour éviter que le tout ne se reproduise.

On ne peut pas balayer tout ça sous le tapis, a souligné Bennie Thompson, le chef de la commission du 6 janvierLe peuple américain mérite des réponses.

Un homme à la tribune devant des drapeaux américains

Le président de la commission d’enquête du Congrès sur les événements du 6 janvier 2021, le démocrate Bennie Thompson Photo: Getty Images/Drew Angerer

Depuis près d’un an, M. Thompson et un groupe d’élus – sept démocrates et deux républicains – ont entendu plus de 1000 témoins, dont 2 enfants de l’ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

L’audience de jeudi était la première d’une série de sept qui se dérouleront dans le prochain mois pour faire la démonstration que l’attaque était un effort concerté visant à empêcher la certification de la victoire de Joe Biden et que c’est Donald Trump qui a mis le tout en branle.

Donald Trump, grand responsable

M. Thompson a étayé les découvertes du comité voulant que Trump a mené une vaste conspiration à plusieurs niveaux pour invalider l’élection présidentielle et que l’insurrection du 6 janvier était le point culminant de cette tentative de coup d’État.

Le président Trump a mobilisé une horde violente, a lancé Liz Cheney, l’une des seules républicaines siégeant au comité et qui s’est attiré les foudres de son parti pour avoir critiqué Donald Trump dans le passé. L’attaque contre notre Capitole n’était pas une émeute spontanée, mais plutôt un plan sophistiqué en sept étapes.

Liz Chenney a les bras croisés.

Liz Chenney copréside le comité qui a enquêté sur l’assaut du Capitole. Photo : AP/ J. Scott Applewhite

Les témoignages présentés jeudi montrent à quel point M. Trump était attaché à ses propres mensonges, même son entourage martelait que Joe Biden avait bel et bien gagné. Les allégations de fraude électorale étaient de la foutaise a insisté l’ancien procureur général des États-Unis, William Barr, pourtant très fidèle au président durant son mandat, dans un interrogatoire montré pour la première fois au public.

La fille de Donald Trump, Ivanka, abondait dans le même sens lors de son interrogatoire par le comité en avril. Je respecte le procureur Barr, alors j’accepte ce qu’il a dit. Un conseiller de l’ex-président, Jason Miller, a pour sa part raconté au comité que d’autres stratèges de campagne avaient expliqué en des termes très clairs à Trump qu’il avait perdu.

L’extrême droite bien impliquée

Certains portent des drapeaux américains ou pro-Trump et grimpent dans le Capitole à travers une fenêtre qu'ils ont brisée.

Des partisans de Donald Trump, lors de l’assaut du Capitole du 6 janvier Photo : Reuters/Leah Millis

Le comité a également entendu des témoins jeudi soir, dont le documentariste britannique Nick Quested. Ce dernier a suivi des membres des Proud Boys, un groupe d’extrême droite que le Canada considère comme une organisation terroriste, lorsqu’ils ont marché du rassemblement où Donald Trump prenait la parole jusqu’au Capitole.

La veille, il a également capté des images d’une rencontre entre des membres des Proud Boys et des Oath Keepers, un autre groupe d’extrême droite. Ils avaient alors élaboré un plan pour le 6 janvier. Les images enregistrées par M. Quested au cœur de l’action ont été utilisées par le comité dans leur enquête.

Nick Quested parle dans un microphone.

Le documentariste Nick Quested Photo : AP/ Andrew Harnik

De nombreux émeutiers ont également souligné s’être déplacés à la demande du milliardaire. Bennie Thompson en veut pour preuve des commentaires de Donald Trump, comme lorsqu’il a demandé au Proud Boys de rester en retrait et aux aguets (stand back and stand by) lors d’un débat présidentiel.

Le comité a également montré une partie de l’interrogatoire d’un membre des Proud Boys qui estime que les forces de l’organisation ont probablement triplé après ce commentaire du 45e président.

C’était un carnage. C’était le chaos.

Un homme semble donner un coup de pied vers le sol en direction de la caméra.

Le comité a monté des images de caméra d’interventions où les émeutiers attaquent les policiers au sol. Photo : AP

Le comité a aussi montré des vidéos de la foule qui a perpétré les violences, de leur marche vers le Capitole jusqu’à leur incursion puis leurs attaques brutales contre des policiers et des agents de sécurité.

Les séquences enregistrées par des caméras de surveillance et des caméras d’intervention, notamment, montrent les émeutiers en train de battre les policiers avec des porte-drapeau, des bâtons de baseball et d’autres équipements.

Caroline Edwards, une policière du Capitole qui a subi une commotion cérébrale après avoir été attaquée par un membre des Proud Boys, a livré un témoignage bouleversant.

Le Capitole avait les allures d’une scène de guerre digne d’un film après des heures de combats au corps à corps avec les émeutiers, une situation pour laquelle aucun agent ne pouvait être préparé.

Caroline Edwards regarde vers le haut.

Caroline Edwards a subi une commotion cérébrale lors de l’insurrection du 6 janvier. Photo : AP/ Andrew Harnik

Nous étions là

Dans d’autres extraits, on peut voir des manifestants scander pendez Mike Pence, puisque le vice-président avait refusé d’invalider l’élection de Joe Biden. On pouvait aussi les entendre crier Nancy, Nancy en se dirigeant vers les bureaux de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants.

Les personnes qui assistaient à l’audience ont haleté lorsque Liz Cheney a lu un témoignage racontant que lorsque Trump a appris que les émeutiers réclamaient la pendaison de Mike Pence il leur a répondu qu’ils avaient sans doute raison et qu’il le méritait.

Des élus démocrates pris aux pièges durant l’assaut étaient aussi de la partie. Un représentant du Minnesota, Dean Philips, est toujours consterné par le fait qu’un tel événement qui expose la fragilité de la démocratie puisse être blanchi par des dizaines de millions de personnes.

De nombreux républicains ont tenté de minimiser l’insurrection en reprochant aux démocrates de trop s’attarder aux événements. Nous voulons rappeler aux gens que nous étions là. Nous avons vu à quel point nous sommes passés près d’une première transition violente du pouvoir dans ce pays, a martelé M. Philipps.

La plupart des grands réseaux d’informations ont diffusé l’audience en direct, à l’exception de Fox News.

Par Radio-Canada avec Associated Press

États-Unis-Émeute du Capitole : inculpé, Steve Bannon s’est rendu à la police

novembre 15, 2021

Proche allié de Donald Trump, l’ex-conseiller est poursuivi pour avoir refusé de témoigner dans l’affaire de l’assaut des partisans de l’ancien président.

Steve Bannon, ex-conseiller proche de Donald Trump, est vise par la justice dans le cadre de l'affaire des emeutes au Capitole, ici en 2016.
Steve Bannon, ex-conseiller proche de Donald Trump, est visé par la justice dans le cadre de l’affaire des émeutes au Capitole, ici en 2016.© MANDEL NGAN / AFP

Steve Bannon, proche allié de Donald Trump, s’est rendu à la police de Washington, lundi 15 novembre dans la matinée. L’ex-conseiller de 67 ans a été inculpé « d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès » sur l’attaque contre le Capitole, le 6 janvier 2021.

Pour l’heure, Steve Bannon est poursuivi pour avoir refusé de témoigner et de transmettre des documents à la commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur le rôle de l’ex-président républicain dans l’assaut de ses partisans. « Nous combattons le régime Biden tous les jours », a-t-il déclaré à la presse à son arrivée devant les locaux du FBI à Washington. « Je veux que vous restiez concentrés sur le message », a-t-il ajouté à l’adresse des partisans de l’ex-président, estimant que « tout ceci, c’est du bruit ».

Entre 30 jours et un an de prison

Steve Bannon devrait être présenté à un juge fédéral dans la journée. Il encourt entre 30 jours et un an de prison pour chaque chef d’inculpation. Malgré sa convocation à la mi-octobre, il ne s’était pas présenté devant les élus en invoquant le droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels.

Conseiller discret, mais très influent, il avait joué un rôle crucial dans l’élection de Donald Trump en donnant un virage résolument populiste à la campagne du milliardaire républicain en 2016, avant d’être poussé vers la sortie l’année suivante. Il n’exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier, mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d’enquête.

Cette inculpation, « un message clair »

La commission, qui a déjà entendu plus de 150 témoins, a lancé la semaine dernière de nouvelles assignations contre des proches du milliardaire républicain, dont son ancienne porte-parole à la Maison-Blanche Kayleigh McEnany ou son conseiller Stephen Miller. L’inculpation de Steve Bannon est selon la commission « un message clair » sur les risques encourus pour tous ceux qui refuseraient de coopérer avec les élus.

Un autre proche de Donald Trump, son ancien chef de cabinet Mark Meadows, a également snobé vendredi une citation à comparaître devant la commission. Le 6 janvier, des milliers de partisans de Donald Trump s’étaient réunis à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de Joe Biden. L’ancien magnat de l’immobilier s’était adressé à la foule, martelant, sans fondement, que l’élection lui avait été « volée ». Plusieurs centaines de manifestants s’étaient alors lancés à l’assaut du temple de la démocratie américaine, semant le chaos et la violence jusque dans l’hémicycle.

Par Le Point avec AFP

États-Unis : alerte à la bombe près du Capitole, aucun explosif retrouvé

août 19, 2021

Un individu a menacé de faire exploser une bombe à Washington, près du Capitole, jeudi 19 août. Il a fini par se rendre et son véhicule a été inspecté.

Un individu a bord d'un vehicule a menace de faire exploser une bombe pres du Capitole, jeudi 19 aout.
Un individu à bord d’un véhicule a menacé de faire exploser une bombe près du Capitole, jeudi 19 août.© SAUL LOEB / AFP

Aux États-Unis, un homme à bord d’un véhicule a menacé de faire exploser une bombe près du Capitole, jeudi 19 août. Un lourd dispositif de sécurité a été déployé autour du Congrès américain, à Washington. Une scène qui ravive les souvenirs de l’assaut du 6 janvier et de l’attaque meurtrière à la voiture-bélier du 2 avril. L’individu s’est finalement rendu et a été appréhendé « sans incident » dans l’après-midi, a annoncé la police après plusieurs heures de négociations.

Le suspect, âgé de 49 ans, a été identifié sous le nom de Floyd Ray Roseberry par la police. Cet homme blanc au crâne rasé et portant le bouc s’était filmé en direct dans la matinée sur un compte Facebook, en proférant des menaces incohérentes. L’individu « est sorti de son véhicule et s’est rendu », a déclaré le chef de la police du Capitole, Thomas Manger, en conférence de presse. Il a été placé « en détention sans incident », a-t-il précisé. « Le conducteur de la camionnette a dit à l’agent arrivé sur les lieux qu’il avait une bombe et il semblait, selon l’agent, qu’il y avait un détonateur dans la main de cet individu », a déclaré le chef de la police du Capitole, Thomas Manger.

Une enquête a été lancée et le site a été sécurisé. Après examen minutieux des lieux et du véhicule du suspect, il s’est avéré qu’il n’y avait aucun explosif à bord. Mais les autorités ont tout de même retrouvé des éléments incriminants. « Nous n’avons pas trouvé de bombe dans le véhicule mais des matériaux qui peuvent permettre de fabriquer des bombes ont été récupérés dans la camionnette » et l’enquête se poursuit, a écrit la police du Capitole dans un communiqué en fin d’après-midi.

« J’essaye d’avoir Joe Biden au téléphone »

À ce stade des investigations, les enquêteurs ne disposent pas d’éléments indiquant que le suspect avait des complices, a déclaré le policier lors d’une conférence de presse. « Je crois que sa mère était décédée récemment, et nous avons parlé avec des membres de sa famille, il était aux prises avec d’autres problèmes », a révélé Thomas Manger.

Sur des images de la chaîne NBC, on peut voir le suspect sortir de son véhicule, lever les bras en s’agenouillant puis ramper vers les policiers. « Autant que nous le sachions, cela a simplement été sa décision de se rendre à ce stade », a expliqué le chef de la police du Capitole. Ses messages sur les réseaux sociaux « suggèrent qu’il fait partie du mouvement pro-Trump MAGA », acronyme de « Make America Great Again » (Rendre sa grandeur à l’Amérique), le slogan de l’ex-président Donald Trump, a souligné le groupe de surveillance des sites extrémistes SITE. Facebook a depuis rendu son profil indisponible et enquête sur les faits, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la plateforme.

« J’essaye d’avoir Joe Biden au téléphone », déclarait le suspect dans la vidéo consultée par l’AFP, où il tourne parfois son objectif vers le Capitole, de l’autre côté d’un parc. « Je vous le dis, si les snipers arrivent, qu’ils commencent à tirer sur cette fenêtre, cette bombe explosera », disait-il en référence aux tireurs d’élites déployés sur les lieux.

« Vous savez ce que vous faites, les démocrates ? Vous tuez l’Amérique »

L’individu suggérait par ailleurs que quatre autres bombes avaient été placées ailleurs, dans d’autres voitures. Et il s’attaquait au parti démocrate de Joe Biden, majoritaire au Congrès. « Vous savez ce que vous faites, les démocrates ? Vous tuez l’Amérique. Vous donnez aux gens l’envie de quitter l’Amérique. »

Tous les immeubles aux alentours ont été évacués selon la police, notamment la Cour suprême et le siège du parti républicain. « Aux alentours de 09h15 ce matin, un homme dans un pick-up noir a conduit sur le trottoir devant la bibliothèque du Congrès », a expliqué Thomas Manger en conférence de presse. Le Congrès n’est pas en séance en cette semaine de vacances parlementaires, mais des employés et assistants parlementaires fréquentent l’enceinte du Capitole.

La Maison Blanche a indiqué « surveiller la situation » et être régulièrement informée par la police. De nombreux véhicules des forces de l’ordre et des ambulances étaient positionnés à la mi-journée autour du périmètre du Capitole. Le FBI et la police de Washington étaient sur place avec la police du Capitole. « Il s’agit d’une enquête pour une menace de bombe », avait précisé la police du Capitole en milieu de matinée, après avoir indiqué enquêter sur un « véhicule suspect près de la bibliothèque du Congrès ».

L’enceinte du Capitole est sous haute sécurité depuis l’assaut meurtrier mené le 6 janvier

Les forces de l’ordre appelaient à éviter la zone autour de la bibliothèque du Congrès, qui se trouve face au Congrès, de l’autre côté d’une rue et d’un parc. « Mon équipe et notre immeuble près du véhicule ont été évacués en sécurité », a tweeté un parlementaire démocrate de la Chambre des représentants, Raja Krishnamoorthi.

La maire de Washington, Muriel Bowser, a indiqué avoir été informée sur cette « situation qui évolue » et annoncé que la police de la capitale fédérale coopérait avec les autres forces présentes. Le métro de Washington a annoncé que ses trains évitaient l’arrêt du Capitole (Capitol South) « à cause d’une enquête de police ».

L’enceinte du Capitole est sous haute sécurité depuis l’assaut meurtrier mené le 6 janvier par des partisans de Donald Trump. Des centaines de manifestants pro-Trump avaient alors forcé l’entrée du Congrès pendant que les parlementaires étaient réunis à l’intérieur pour certifier la victoire du démocrate Joe Biden face au président républicain sortant. Le 2 avril, un policier avait été tué et un autre blessé lorsqu’un jeune homme avait précipité sa voiture contre un barrage qui en protège l’entrée, avant d’être abattu.

Par Le Point avec AFP

États-Unis: Un conducteur fonce dans un point de contrôle du Capitole et tue un policier

avril 2, 2021

WASHINGTON — Un conducteur a foncé dans un point de contrôle du Capitole des États-Unis, vendredi après-midi, tuant un policier et en blessant un second.

© Fournis par La Presse Canadienne

D’après les faits rapportés par le corps de police particulier du Capitole, à Washington, le suspect, qui a été identifié comme étant Noah Green, 25 ans, serait sorti de son véhicule en brandissant un couteau et des agents auraient alors fait feu.

La chef de police par intérim, Yogananda Pittman, a confirmé en conférence de presse que l’un des agents avait succombé à ses blessures. Le suspect a lui aussi perdu la vie après son arrivée à l’hôpital.

«Je demande simplement au public de garder les policiers du Capitole des États-Unis et leurs familles dans ses prières», a déclaré la chef Pittman.

«Cela a été une période extrêmement difficile pour la police du Capitole des États-Unis après les événements du 6 janvier et maintenant les événements qui se sont produits ici aujourd’hui.»

Les autorités assurent qu’il n’y aurait plus de menace immédiate et qu’il ne semble pas y avoir de lien entre cet incident et l’insurrection de janvier dernier.

La police a identifié l’officier tué comme étant William «Billy» Evans, un vétéran de 18 ans d’expérience qui était membre de l’unité des premiers intervenants du corps policier.

Deux représentants de la loi ont déclaré à l’Associated Press que les enquêteurs pensaient au départ que le suspect avait poignardé l’un des policiers, mais il semble possible que ce ne soit pas le cas. Le policier pourrait être décédé en raison du choc avec le véhicule.

Les deux représentants de la loi n’étaient pas autorisés à discuter publiquement de l’enquête et se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat.

La chef par intérim Yogananda Pittman a déclaré que le suspect ne semblait pas avoir été sur le radar de la police et les enquêteurs tentent de comprendre le motif de son geste.

Cette attaque rappelle que le Capitole et les agents chargés de le protéger demeurent des cibles potentielles de violence.

Le président Joe Biden a déclaré dans un communiqué que son épouse et lui avaient le cœur brisé. Il a exprimé ses condoléances à la famille du policier Evans et a ordonné que les drapeaux à la Maison- Blanche soient mis en berne.

L’incident s’est produit à un poste de contrôle près du Capitole au moment où le Congrès américain fait relâche. Cela survient tout de même dans un contexte sous haute tension quelque trois mois après l’invasion de l’enceinte politique survenue le jour de la certification de la victoire électorale du président Joe Biden.

Les environs du Capitole ont été placés en confinement à la suite de la fusillade. Tous les employés ont été avisés qu’ils ne pouvaient plus entrer ni sortir des bâtiments.

L’incident s’est produit à moins d’une centaine de mètres de l’entrée du célèbre immeuble, du côté du Sénat.

Les clôtures qui entravaient la circulation des véhicules près de cet endroit ont été récemment retirées alors que le Capitole commençait à s’ouvrir à nouveau depuis l’émeute du 6 janvier.

Le point de contrôle visé est normalement utilisé par les sénateurs et leur personnel.

Avec La Presse Canadienne

États-Unis: Un homme lourdement armé arrêté près du Capitole

janvier 16, 2021

La police a retrouvé une arme de poing chargée et plus de 500 cartouches de munitions en possession de l’individu, qui cherchait à passer un des nombreux points de contrôles près du Capitole. Il a été arrêté dans la foulée.

Un homme lourdement armé a été arrêté vendredi 5 janvier à Washington alors qu’il cherchait à passer un des nombreux points de contrôles près du Capitole, où Joe Biden prêtera serment dans quelques jours, selon un rapport de la police.

Wesley Allen Beeler, originaire de Virginie, s’est présenté vendredi soir à un point de contrôle à quelques encablures du Capitole, détaille un rapport de police consulté samedi par l’AFP, confirmant une information de CNN. Il était muni d’une fausse accréditation pour la cérémonie d’investiture de Joe Biden.

Arme chargée et 500 cartouches de munitions

La police a retrouvé une arme de poing chargée et plus de 500 cartouches de munitions en possession de l’individu. Sur son pick-up blanc, plusieurs autocollants défendant le droit au port d’armes: «S’ils viennent prendre vos armes, filez leur vos balles d’abord.» Il a été arrêté dans la foulée.

En réaction au violent assaut contre le Capitole par des partisans pro-Trump le 6 janvier, Washington a pris ces derniers jours des allures de camp retranché avec ses blocs de béton et ses fils barbelés.

Les autorités craignent de nouveaux troubles en marge de la prestation de serment de Joe Biden. D’ordinaire, la cérémonie d’investiture est l’occasion pour des centaines de milliers d’Américains d’affluer tous les quatre ans dans la capitale, s’arracher des produits dérivés en tous genres à l’effigie de leur président, avant de le regarder prêter serment sur les marches du Capitole. Mais la fête aura cette année un goût particulier: le «National Mall», l’immense esplanade au pied du Capitole, sera fermé au public. Seules les personnes dûment accréditées seront autorisées à pénétrer dans la zone où patrouillent des milliers de militaires.

Par Le Figaro avec AFP

États-Unis: Biden condamne une « insurrection » à Washington

janvier 6, 2021

BIDEN CONDAMNE UNE "INSURRECTION" À WASHINGTON

© Reuters/KEVIN LAMARQUE 

WASHINGTON (Reuters) – Les forces de l’ordre s’efforçaient d’évacuer mercredi le Capitole envahi dans l’après-midi par des centaines de partisans de Donald Trump qui sont parvenus à interrompre la procédure de certification qui devait aboutir à l’officialisation de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle de novembre dernier.

Galvanisés par l’intervention de Donald Trump lors d’une manifestation organisée à Washington, des centaines de contestataires ont franchi le maigre cordon de sécurité qui protégeait le bâtiment où se réunissaient les élus américains qui ont, dans la foulée, interrompu leurs travaux.

L’un des manifestants est parvenu jusqu’au siège habituellement occupé par le président du Sénat d’où il hurlé que « Trump a gagné cette élection ».

Pour Joe Biden, qui a remporté l’élection du 3 novembre avec 7 millions de voix d’avance, le comportement des manifestants est sans contestation possible « à la limite de la sédition ».

« Ce n’est pas une manifestation, c’est une insurrection », a déclaré l’ancien vice-président.

« Je demande à cette foule de se retirer et de laisser la démocratie faire son oeuvre », a ajouté Joe Biden, priant au passage le président en exercice de se présenter à la télévision pour que « cesse le siège ».

« INSURRECTION A WASHINGTON APRES LES ENCOURAGEMENTS DE TRUMP »

Réagissant dans une vidéo publiée sur Twitter, Donald Trump a réaffirmé que sa victoire lui avait été volée tout en demandant à ses partisans de quitter les lieux.

« Vous devez rentrer chez vous, nous avons besoin de paix », a-t-il dit.

Réunis en Congrès, la Chambre des représentants et le Sénat américains avaient ouvert plus tôt la procédure visant à certifier le résultat du vote des grands électeurs qui a abouti en décembre à la désignation de Joe Biden comme vainqueur de la présidentielle de novembre.

Plusieurs élus républicains, appartenant tant à la Chambre qu’au Sénat, avaient ont prévenu qu’ils entendaient contester ce résultat et jouer leur dernière carte pour empêcher Joe Biden de succéder à Donald Trump, qui affirme depuis deux mois qu’on lui a volé sa victoire sans l’avoir jamais prouvé.

Leurs travaux ont été interrompus lorsqu’une foule d’émeutiers s’est approchée du Capitole avant d’y pénétrer, conduisant des policiers acculés à sortir leurs armes à feu. Selon plusieurs médias américains des coups de feu ont été tirés et une personne, au moins, a été blessée.

Sur CNN, où peu de commentateurs cachent leur hostilité à l’encontre de Donald Trump, des journalistes médusés ont évoqué une « tentative de coup d’Etat » et accusé le président américain d’être responsable et d’avoir encouragé l’insurrection.

De fait, Donald Trump avait électrisé quelques heures plus tôt la foule réunie non loin de la Maison blanche en dénonçant les médias et Hillary Clinton, son adversaire de la présidentielle de 2016, ou en présentant les victoires électorales démocrates comme des « explosions de conneries ».

Parmi ces manifestants figuraient un certain nombre de membres de groupes d’extrême droite dont certains appartiennent au mouvement des « Proud Boys » dont le chef, Enrique Tarrio, a été mis à l’écart de la capitale américaine par les autorités locales.

Consciente des risques, les autorités de Washington avaient demandé aux partisans du président américain de ne pas se munir d’armes à feu.

Reuters par Patricia Zengerle et Jonathan Landay (Avec Susan Cornwell, Susan Heavey, Richard Cowan et Tim Ahmann; version française Nicolas Delame)

USA: Une statue de Barbara Johns, militante des droits civiques, au Capitole

décembre 21, 2020
USA: UNE STATUE DE BARBARA JOHNS, MILITANTE DES DROITS CIVIQUES, AU CAPITOLE

© Reuters/KEN CEDENO

WASHINGTON (Reuters) – Une statue de Barbara Johns, l’une des figures du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, va être érigée au niveau de la rotonde du Capitole et remplacer celle du général Robert E. Lee, chef des armées confédérées durant la guerre de Sécession, ont annoncé lundi les autorités.

Barbara Johns avait seulement 16 ans lorsqu’elle a pris la tête d’un mouvement de contestation dans son lycée en Virginie contre la ségrégation raciale dans le système scolaire public américain. Ces différents mouvements ont amené la Cour suprême fédérale à déclarer en 1954 qu’un tel système était illégal.

« Le Congrès poursuivra notre travail pour débarrasser le Capitole des hommages à la haine, alors que nous luttons pour mettre fin au fléau du racisme dans notre pays », a déclaré la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, citée dans un communiqué.

« Il n’y a pas de place pour célébrer le fanatisme de la Confédération au Capitole ou toute autre lieu symbolique dans notre pays. »

Avec Reuters par (Scott Malone; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)