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Bissau: le candidat des militaires va diriger la transition, affirme la Cédéao

mai 11, 2012

L’homme qui avait été proposé par les militaires qui ont pris le pouvoir à Bissau le 12 avril, Manuel Serifo Nhamadjo, va diriger la transition pendant un an malgré l’opposition de l’ex-parti au pouvoir, a décidé vendredi la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

« Nous avons pris la décision qui est la volonté exprimée par la plupart des parties que nous avons reçues et écoutées. Cette décision entre dans l’application de la Constitution (. . . ). Le président de l’Assemblée nationale (M. Nhamadjo) assure la transition », a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat nigérian aux Affaires étrangères, Nurudeen Mohammad.

A la tête d’une délégation de la Cédéao arrivée jeudi à Bissau qui a rencontré pendant plusieurs heures des représentants de la junte, des partis politiques et de la société civile, M. Mohammad a ajouté qu’il « n’est plus question d’un retour » au pouvoir de MM. Carlos Gomes Junior et Raimundo Pereira, l’ex-Premier ministre et le président par intérim renversés lors du putsch du 12 avril.

Fin avril, la junte avait proposé que Manuel Serifo Nhamadjo dirige la transition jusqu’à des élections, mais il avait refusé, considérant que sa nomination sortait de la « légalité ».

Ayant reçu l’onction de la Cédéao, il a cette fois-ci accepté. « Je vais continuer à travailler pour trouver un consensus autour du Premier ministre qui aura la tâche de former un gouvernement de transition: je sais que la tâche ne sera pas facile, mais nous allons tous nous y atteler », a-t-il dit.

Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti au pouvoir), a aussitôt rejeté cette décision qu’un de ses dirigeants, Augusto Olivais, a qualifié « d’anticonstitutionnelle ». « Nous n’allons pas reconnaître un président qui n’a pas été élu démocratiquement », a-t-il ajouté.

Secouée par des convulsions politiques et militaires depuis son indépendance du Portugal en 1974 après une guerre de libération, la Guinée-Bissau, minée en outre depuis plusieurs années par le trafic de drogue, a été ébranlée le 12 avril par un nouveau coup d’Etat militaire.

 Jeuneafrique.com avec AFP

Guinée-Bissau : un président de transition désigné, la Cedeao parle « d’usurpation » |

avril 20, 2012

Après un accord entre la junte bissau-guinéenne et les partis d’opposition, la nomination de Manuel Serifo Nhamadjo, candidat au premier tour de la présidentielle avortée, au poste de président de transition a été annoncé jeudi 19 avril. Une décision condamnée par la Cedeao, qui refuse de reconnaître les nouvelles autorités.

Il n’aura fallu qu’une semaine à la Guinée-Bissau pour se doter d’un président intérimaire et d’un Conseil national de transition (CNT), après le coup d’État de la junte militaire du 12 avril. En concertation avec l’ex-opposition, les militaires ont créé la surprise en annonçant jeudi 19 avril la nomination de Manuel Serifo Nhamadjo comme président de transition.

Dissident de l’ancien parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), le nouveau chef de l’État était arrivé troisième lors de la présidentielle du 18 mars, recueillant 15,75% des voix, loin derrière l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior (48,9%), grand favori du deuxième tour initialement prévu le 29 avril.

Comme le veut l’accord conclu le 18 avril entre la junte et les partis politiques, le CNT a pour mission de « gérer le processus de transition jusqu’à la tenue d’élections présidentielle et législatives dans un délai maximal de deux ans ». Il sera présidé par Braima Sori Djalo, numéro deux du principal parti de l’ex-opposition, le Parti de la Rénovation sociale de Kumba Yala (PRS).

Mais la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ne l’entend, elle, pas du tout de cette oreille. L’organisation régionale a « fermement condamné » jeudi « la mise en place d’un soit-disant « Conseil national de transition » en Guinée-Bissau, et  exprimé « son rejet de cette usurpation du pouvoir par le Commandement militaire », faisant également savoir « qu’elle ne reconnaîtra aucune transition émanant de la junte », selon un communiqué du président de la Commission de l’institution, Désiré Ouédraogo.

Force de « maintien de la paix » ?

La Cedeao « condamne fermement cette initiative illégale qui intervient surtout après l’engagement écrit pris par la Junte, à l’issue de sa rencontre avec la délégation de haut niveau de la Cedeao le 16 avril à Bissau, de se retirer pour permettre un retour immédiat à la normalité constitutionnelle », ajoute le communiqué. Une importante délégation ouest-africaine, dans laquelle figuraient plusieurs ministres et chefs d’état-major de la région, avait fait le déplacement lundi à Bissau afin de rencontrer les auteurs du putsch du 12 avril, qui s’étaient alors engagés rétablir l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais.

La Cedeao avait en outre exigé la libération immédiate du président intérimaire Raimundo Pereira et du Premier ministre Carlos Gomes Junior, tous deux arrêtés par l’armée le 12 avril et toujours détenus une semaine plus tard. Les deux dirigeants renversés seraient « en bonne santé », selon les observations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a pu les rencontrer mercredi.

Quant à l’ONU, les membres du Conseil de sécurité était en réunion jeudi à New York afin d’étudier la possibilité d’envoyer une « force de maintien de la paix ». Parlant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le ministre angolais des Affaires étrangères Georges Rebelo Chikoti a de son côté invité le Conseil de sécurité à « envisager l’adoption de mesures avec pour objectif de rétablir l’ordre constitutionnel et d’obtenir la libération sans conditions des dirigeants arrêtés. (…) Le temps presse et nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre et de laisser la population souffrir à la merci du pouvoir militaire », a-t-il fait valloir.

Jeuneafrique.com avec AFP

Guinée-Bissau : accord entre la junte et l’ex-opposition pour une transition démocratique

avril 19, 2012

La junte et l’opposition bissau-guinéennes ont signé dans la nuit de mercredi à jeudi un accord de transition démocratique. Mais celui-ci ne répond pas aux attentes de la Cedeao, et encore moins à celles de l’ancien parti au pouvoir, le PAIGC, qui boycotte les négociations.

S’achemine-t-on vers une issue négociée de la crise ouverte en Guinée-Bissau par le coup d’État du 12 avril ? Les anciens opposants et l’armée à l’origine du putsch ont en tout cas signé mercredi 18 avril dans la soirée un accord prévoyant une « transition démocratique » qui devra s’achever dans un délai « maximal » de deux ans et être sanctionnée par « l’organisation simultanée d’élections présidentielle et législatives ». Un revirement, alors que mardi, des informations faisaient état d’un rejet de tout accord par l’opposition, composée des principaux adversaires de l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, toujours aux arrêts.

Le texte de l’accord précise que l’armée « retournera dans les casernes volontairement, dans un esprit de soumission au pouvoir politique, après l’investiture du président de transition, du gouvernement de transition et du Conseil national de transition ». Toujours selon le document, ledit Conseil national de transition sera un « organe de contrôle législatif » chargé de « gérer le processus de transition », sans préciser quelle en devra être la composition.

Mais la junte garde toujours la main. Les délégués aux négociations ont précisé que les termes de l’accord octroyaient aux militaires le droit de choisir les noms des futurs présidents et Premier ministre de transition dans une liste établie par les partis politiques.

La fermeté des institutions internationales

Le lieutenant-colonel Daba Na Walna, porte-parole de la junte, s’est montré satisfait de la tournure prise par les événements, qualifiant la signature de l’accord de « moment symbolique ». Même son de cloche chez Cirilo Rodrigues, le chef du Parti socialiste. « Nous avons réussi à arracher le pouvoir aux militaires et c’est ça le plus important », a-t-il déclaré, ajoutant que « la Cedeao ne demandait rien d’autre que ça ». Mais en réalité, rien n’est moins sûr.

D’abord l’ancien parti au pouvoir le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau (PAIGC), n’a pas pris part aux négociations, dénonçant par avance un accord jugé « anticonstitutionnel et antidémocratique ». Ensuite, l’organisation ouest-africaine a dépêché début de semaine une délégation spéciale chargée de négocier avec la junte et de demander, tout comme l’Union africaine, l’Onu et le Portugal, un retour à l’ordre constitutionnel ainsi que la libération du chef de l’État par intérim Raimundo Pereira et l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, retenus prisonnier par l’armée.

Un diplomate à Bissau relativise ainsi la portée de l’accord conclu avec la junte. « La Cedeao s’est prononcée pour un retour à l’ordre constitutionnel, ce qui signifie le retour au pouvoir de ceux qui ont été élus ». Une position qui sera vraisemblablement partagée par l’Union africaine (UA) et la Francophonie, qui ont suspendu mardi la Guinée-Bissau, mais aussi par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) qui ont annoncé mercredi soir qu’elles gelaient leur aide au développement.

Jeuneafrique.com avec AFP 

Guinée-Bissau: les institutions dissoutes et un conseil de transition créé

avril 15, 2012

Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée-Bissau et des  leaders de l’ex-opposition ont décidé dimanche de « dissoudre toutes les  institutions » et de créer un « Conseil national de transition » (CNT), a annoncé  Fernando Vaz, porte-parole des partis.

La composition du CNT, le nombre de personnes qui y siégeront et la durée de  son mandat seront déterminés lors d’une réunion lundi des partis politiques, qui  présenteront ensuite leurs propositions aux putschistes, a précisé M.  Vaz.

Ces décisions ont été prises lors d’une réunion conjointe entre putschistes  et leaders de 22 partis de l’ex-opposition.

Dans l’attente de la mise en place effective du CNT, deux commissions ont été  créées, l’une chargée des « affaires diplomatiques » et l’autre des « affaires  sociales ».

La commission diplomatique rencontrera lundi une délégation de la Communauté  économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui doit venir à Bissau pour  demander un retour à l’ordre constitutionnel et la poursuite du processus  électoral interrompu par le coup d’Etat du 12 avril.

Un second tour de la présidentielle entre le Premier ministre Carlos Gomes  Junior et son principal opposant Kumba Yala était prévu le 29 avril.  M.  Yala,  soutenu par des candidats éliminés au premier tour du 18 mars, avait décidé de  ne pas y participer après avoir dénoncé des « fraudes » au premier tour

M.  Carlos Gomes et les président de la République par intérim, Raimundo  Pereira, membres de l’ex-parti au pouvoir, ont été arrêtés lors du coup d’Etat.   Depuis lors on ne sait rien de leur sort.

Le chef d’état-major de l’armée, le général Antonio Indjai, a également été  mis aux arrêts, selon la junte, mais un ministre et des observateurs à Bissau  estiment qu’il est à l’origine du putsch.

Jeuneafrique.com avec AFP