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États-Unis-Enquête sur l’assaut du Capitole : « carnage » et « tentative de coup d’État » de Trump

juin 10, 2022

Le comité a rendu publics des extraits d’interrogatoires et des événements du 6 janvier en plus de donner la parole à des témoins.

Deux personnes assises devant une audience.

Le président et la vice-présidente de la commission parlementaire, le démocrate Bennie Thompson et la républicaine Liz Cheney, devant l’audience Photo : Getty Images/Pool

Le comité responsable d’enquêter sur la tentative d’insurrection au Capitole a blâmé catégoriquement Donald Trump, jeudi soir, pour les événements du 6  janvier 2021. L’assaut n’était pas une manifestation spontanée, mais bien « une tentative de coup d’État » découlant directement des efforts du président déchu pour faire invalider les résultats du scrutin de novembre.

Les grandes lignes des événements sont bien connues, mais le comité avait pour objectif d’en raconter tous les détails pour la postérité et pour éviter que le tout ne se reproduise.

On ne peut pas balayer tout ça sous le tapis, a souligné Bennie Thompson, le chef de la commission du 6 janvierLe peuple américain mérite des réponses.

Un homme à la tribune devant des drapeaux américains

Le président de la commission d’enquête du Congrès sur les événements du 6 janvier 2021, le démocrate Bennie Thompson Photo: Getty Images/Drew Angerer

Depuis près d’un an, M. Thompson et un groupe d’élus – sept démocrates et deux républicains – ont entendu plus de 1000 témoins, dont 2 enfants de l’ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

L’audience de jeudi était la première d’une série de sept qui se dérouleront dans le prochain mois pour faire la démonstration que l’attaque était un effort concerté visant à empêcher la certification de la victoire de Joe Biden et que c’est Donald Trump qui a mis le tout en branle.

Donald Trump, grand responsable

M. Thompson a étayé les découvertes du comité voulant que Trump a mené une vaste conspiration à plusieurs niveaux pour invalider l’élection présidentielle et que l’insurrection du 6 janvier était le point culminant de cette tentative de coup d’État.

Le président Trump a mobilisé une horde violente, a lancé Liz Cheney, l’une des seules républicaines siégeant au comité et qui s’est attiré les foudres de son parti pour avoir critiqué Donald Trump dans le passé. L’attaque contre notre Capitole n’était pas une émeute spontanée, mais plutôt un plan sophistiqué en sept étapes.

Liz Chenney a les bras croisés.

Liz Chenney copréside le comité qui a enquêté sur l’assaut du Capitole. Photo : AP/ J. Scott Applewhite

Les témoignages présentés jeudi montrent à quel point M. Trump était attaché à ses propres mensonges, même son entourage martelait que Joe Biden avait bel et bien gagné. Les allégations de fraude électorale étaient de la foutaise a insisté l’ancien procureur général des États-Unis, William Barr, pourtant très fidèle au président durant son mandat, dans un interrogatoire montré pour la première fois au public.

La fille de Donald Trump, Ivanka, abondait dans le même sens lors de son interrogatoire par le comité en avril. Je respecte le procureur Barr, alors j’accepte ce qu’il a dit. Un conseiller de l’ex-président, Jason Miller, a pour sa part raconté au comité que d’autres stratèges de campagne avaient expliqué en des termes très clairs à Trump qu’il avait perdu.

L’extrême droite bien impliquée

Certains portent des drapeaux américains ou pro-Trump et grimpent dans le Capitole à travers une fenêtre qu'ils ont brisée.

Des partisans de Donald Trump, lors de l’assaut du Capitole du 6 janvier Photo : Reuters/Leah Millis

Le comité a également entendu des témoins jeudi soir, dont le documentariste britannique Nick Quested. Ce dernier a suivi des membres des Proud Boys, un groupe d’extrême droite que le Canada considère comme une organisation terroriste, lorsqu’ils ont marché du rassemblement où Donald Trump prenait la parole jusqu’au Capitole.

La veille, il a également capté des images d’une rencontre entre des membres des Proud Boys et des Oath Keepers, un autre groupe d’extrême droite. Ils avaient alors élaboré un plan pour le 6 janvier. Les images enregistrées par M. Quested au cœur de l’action ont été utilisées par le comité dans leur enquête.

Nick Quested parle dans un microphone.

Le documentariste Nick Quested Photo : AP/ Andrew Harnik

De nombreux émeutiers ont également souligné s’être déplacés à la demande du milliardaire. Bennie Thompson en veut pour preuve des commentaires de Donald Trump, comme lorsqu’il a demandé au Proud Boys de rester en retrait et aux aguets (stand back and stand by) lors d’un débat présidentiel.

Le comité a également montré une partie de l’interrogatoire d’un membre des Proud Boys qui estime que les forces de l’organisation ont probablement triplé après ce commentaire du 45e président.

C’était un carnage. C’était le chaos.

Un homme semble donner un coup de pied vers le sol en direction de la caméra.

Le comité a monté des images de caméra d’interventions où les émeutiers attaquent les policiers au sol. Photo : AP

Le comité a aussi montré des vidéos de la foule qui a perpétré les violences, de leur marche vers le Capitole jusqu’à leur incursion puis leurs attaques brutales contre des policiers et des agents de sécurité.

Les séquences enregistrées par des caméras de surveillance et des caméras d’intervention, notamment, montrent les émeutiers en train de battre les policiers avec des porte-drapeau, des bâtons de baseball et d’autres équipements.

Caroline Edwards, une policière du Capitole qui a subi une commotion cérébrale après avoir été attaquée par un membre des Proud Boys, a livré un témoignage bouleversant.

Le Capitole avait les allures d’une scène de guerre digne d’un film après des heures de combats au corps à corps avec les émeutiers, une situation pour laquelle aucun agent ne pouvait être préparé.

Caroline Edwards regarde vers le haut.

Caroline Edwards a subi une commotion cérébrale lors de l’insurrection du 6 janvier. Photo : AP/ Andrew Harnik

Nous étions là

Dans d’autres extraits, on peut voir des manifestants scander pendez Mike Pence, puisque le vice-président avait refusé d’invalider l’élection de Joe Biden. On pouvait aussi les entendre crier Nancy, Nancy en se dirigeant vers les bureaux de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants.

Les personnes qui assistaient à l’audience ont haleté lorsque Liz Cheney a lu un témoignage racontant que lorsque Trump a appris que les émeutiers réclamaient la pendaison de Mike Pence il leur a répondu qu’ils avaient sans doute raison et qu’il le méritait.

Des élus démocrates pris aux pièges durant l’assaut étaient aussi de la partie. Un représentant du Minnesota, Dean Philips, est toujours consterné par le fait qu’un tel événement qui expose la fragilité de la démocratie puisse être blanchi par des dizaines de millions de personnes.

De nombreux républicains ont tenté de minimiser l’insurrection en reprochant aux démocrates de trop s’attarder aux événements. Nous voulons rappeler aux gens que nous étions là. Nous avons vu à quel point nous sommes passés près d’une première transition violente du pouvoir dans ce pays, a martelé M. Philipps.

La plupart des grands réseaux d’informations ont diffusé l’audience en direct, à l’exception de Fox News.

Par Radio-Canada avec Associated Press

États-Unis: Trump assure qu’il aurait agi pendant la fusillade en Floride

février 26, 2018

Le président Donald Trump à la Maison Blanche le 26 février 2018 / © AFP / MANDEL NGAN

Donald Trump l’a affirmé lundi: il serait intervenu même à mains nues pendant la fusillade dans le lycée de Floride pour empêcher le carnage, point de départ d’un mouvement porté à Washington par de jeunes élèves réclamant des lois plus strictes sur les armes.

« Je pense vraiment que je serais rentré là-dedans même sans arme, et je pense que la plupart des gens ici aurait fait pareil », a affirmé le président américain, qui s’est entretenu de la sécurité dans les écoles avec les gouverneurs des 50 Etats fédérés à la Maison Blanche.

« Ce qu’il a voulu dire, c’est qu’il aurait agi en leader et aurait cherché à faire acte de courage », a insisté sa porte-parole Sarah Sanders.

Le président Trump en a profité pour réitérer ses critiques contre les agents du shérif dans le lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland qui ne sont pas intervenus alors que Nikolas Cruz tuait 17 personnes le 14 février grâce à son fusil d’assaut AR-15.

« Ce ne sont pas exactement des décorés de la Médaille d’honneur. La manière dont ils ont agi était franchement dégoûtante », a-t-il déclaré, avant de marteler: « La manière dont ils ont agi est une honte ».

Ses propos visaient notamment Scot Peterson, déjà cité nommément par le président. Cet agent, qui a démissionné après sa suspension sans rémunération, a réagi pour la première fois lundi.

« Les accusations qui font de M. Peterson un lâche et qui assurent que sa prestation, vu les circonstances, ne respecte pas le niveau attendu des agents de police sont fausses », a assuré son avocat dans un communiqué.

Lors de sa réunion, le milliardaire a également insisté sur sa volonté de prévenir d’autres drames de ce genre. Pour cela, il entend interdire les « bump stocks », ce dispositif notamment utilisé par Stephen Paddock lors de la fusillade de Las Vegas (58 morts) qui transforme des fusils semi-automatiques en armes automatiques.

« On va en finir avec les +bump stocks+. Je vais en finir moi-même, et je m’en fiche que le Congrès le fasse ou pas ».

Le locataire de la Maison Blanche s’était déjà prononcé en faveur de cette mesure la semaine dernière, en plus de l’amélioration des contrôles d’antécédents et du relèvement de l’âge légal pour acheter des armes (souvent disponibles à la vente à un plus jeune âge que l’alcool).

Ces annonces marquaient une divergence notable avec les propositions de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes dont il est proche.

– ‘Grand fan de la NRA’ –

Le président a cependant réaffirmé très clairement ses liens avec la NRA en expliquant avoir déjeuné dimanche avec son dirigeant Wayne LaPierre.

« Il n’y a pas plus grand fan du deuxième amendement (qui garantit aux Américains le droit de posséder des armes, ndlr) et de la NRA que moi. Ces gens-là sont géniaux », a-t-il affirmé.

« Tout le monde est d’accord (…) pour faire ce qu’on peut pour protéger les enfants américains », a pour sa part déclaré Mme Sanders, assurant que le président écoutait tous les points de vue sur le sujet.

Elle a fait état d’une rencontre prévue mercredi entre le président Trump et des parlementaires démocrates et républicains.

« Mes amis républicains font face à un choix simple: faire quelque chose de concret sur les armes, ou faire plaisir à la NRA. Faire les deux est impossible », a estimé le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

Pour l’instant, les leaders républicains au Congrès, Paul Ryan et Mitch McConnell, sont restés en retrait sur le sujet, mais de part et d’autre de l’échiquier politique, comme dans la société civile, des voix se sont élevées pour réclamer une réglementation plus stricte sur les ventes d’armes.

Un grand rassemblement est ainsi prévu le 24 mars à Washington pour mettre la pression sur les responsables politiques.

Mais cette manifestation sera-t-elle suivie d’effet? La question reste en suspens alors que 70% des Américains sont en faveur d’un durcissement de la législation, selon un récent sondage de CNN.

Toujours à Washington, des survivants de la fusillade de Floride sont arrivés au Capitole lundi mais n’ont pas souhaité s’adresser à la presse.

A Parkland, les enseignants et le personnel du lycée revenaient lundi dans l’établissement endeuillé, afin de préparer le retour des élèves mercredi.

Romandie.com avec(©AFP / 26 février 2018 23h00)                

Carnage dans un fief rebelle en Syrie, près de 80 morts dans des raids du régime

février 19, 2018

Un secouriste des zones rebelles syriennes en train de secourir un enfant blessé après de violents bombardement du régime sur la ville insurgée de Hammouriyé, le 19 février 2018 / © AFP / ABDULMONAM EASSA

L’aviation syrienne a violemment bombardé lundi l’enclave rebelle de la Ghouta orientale tuant au moins 77 civils dont 20 enfants, un carnage qui laisse entrevoir un assaut contre la dernière poche rebelle près de Damas.

Les raids aériens et le pilonnage de l’artillerie continuent sur plusieurs villes de cette région assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad et en proie à des pénuries, selon des correspondants de l’AFP. Le bilan ne cesse de s’alourdir, les hôpitaux peinant à faire face à l’afflux de blessés.

La coalition nationale syrienne basée en Turquie, la principale formation de l’opposition en exil, a, dans un communiqué, dénoncé une « guerre d’extermination » menée dans la Ghouta orientale, ainsi que « le silence international » face aux « crimes » du pouvoir Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis près de sept ans.

« Le régime bombarde intensément la Ghouta orientale en vue d’une offensive terrestre » et après avoir massé des renforts autour de la zone, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Dimanche, le régime a tiré des centaines de roquettes sur la région tuant 17 civils.

Lundi, les frappes aériennes ont semé mort et désolation dans plusieurs localités.

Dans une morgue improvisée de la ville de Douma, un homme effondré, Nidal, pleure près du corps sans vie de sa fille Farah.

Dans les hôpitaux de fortune, des parents cherchent désespérément leurs enfants, morts ou vivants. Un homme éclate en sanglots en découvrant la dépouille de son nouveau-né posée sur une couverture, à côté d’une flaque de sang.

– ‘Dieu et les sous-sols’ –

A Hammouriyé, les civils paniqués ont cherché toute la journée à s’abriter des frappes.

« Le sort de la Ghouta est inconnu, nous n’avons plus que la miséricorde de Dieu et nos sous-sols où nous nous cachons », a déclaré à l’AFP un habitant.

« Nous n’avons aucune alternative », a-t-il déploré, indiquant craindre une offensive imminente du régime.

Le 5 février, l’armée avait déclenché une campagne aérienne de cinq jours, d’une intensité inédite sur la Ghouta, faisant environ 250 morts parmi les civils et des centaines de blessés.

Deux groupes rebelles islamistes contrôlent la majorité de la Ghouta orientale, mais des jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham sont également présents dans quelques poches, dont l’une adjacente à Damas.

Des pourparlers sont en cours pour évacuer ces jihadistes, selon l’OSDH et le quotidien syrien Al-Watan. Mais, affirme l’OSDH, l’intensification de la pression militaire semble montrer que le régime privilégie une offensive terrestre.

Dans son communiqué, la coalition de l’opposition a accusé la Russie, alliée du régime, de chercher « à enterrer le processus politique » en vue d’une solution au conflit qui a fait depuis le 15 mars 2011 plus de 340.000 morts.

– Forces prorégime à Afrine ? –

Le régime veut reprendre la Ghouta pour mettre fin aux tirs, parfois meurtriers, de roquettes des rebelles sur la capitale. Six roquettes se sont abattues sur Damas dimanche soir faisant un mort selon les médias officiels.

Depuis le 5 février, plus de 20 civils ont péri dans des bombardements rebelles sur Damas. Lundi, des habitants de quartiers proches des zones rebelles se préparaient à quitter leur foyer par peur de nouveaux tirs de roquettes en cas d’un assaut de l’armée.

Jawad al-Obros, qui habite avec sa mère, son père et sa sœur à Qassaa, un quartier jouxtant l’un des principaux fronts entre régime et rebelles, a commencé à se renseigner sur les prix d’hôtels à Yaafour, dans l’ouest de la capitale.

« Nous sommes fatigués, il semble qu’il n’y ait de solution que celle d’une offensive militaire finale », a-t-il déclaré à l’AFP.

Après avoir opposé les rebelles au régime, la guerre en Syrie s’est complexifiée avec l’implication de groupes jihadistes et de puissances régionales et internationales.

A Afrine, dans le nord-ouest, la Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive contre une milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle considère comme « terroriste ».

Le régime syrien devait commencer à déployer des troupes dans cette enclave kurde devenue de facto semi-autonome, en soutien aux Kurdes. Selon l’agence Sana, les forces prorégime « rejoindront la résistance contre l’agression turque ».

Mais le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a mis en garde contre toute intervention du régime syrien aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu’elle n’empêcherait pas Ankara de poursuivre son offensive.

Romandie.com avec(©AFP / 19 février 2018 21h43)                

Syrie: 112 morts dans une opération d’évacuation qui tourne au carnage

avril 16, 2017

 

Une épaisse fumée s’élève du site d’un attentat suicide, le 15 avril 2017 à Rachidine, dans une banlieue rebelle d’Alep, en Syrie / © AFP / Ibrahim YASOUF

Une opération d’évacuation d’habitants de localités assiégées en Syrie a tourné au carnage avec la mort samedi de 112 d’entre eux dans un attentat suicide, l’une des attaques les plus meurtrières en six ans de guerre.

Dans sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi, le pape François dénoncé une « ignoble attaque » et appelé à la paix en Syrie, pays « martyrisé » et victime d’une guerre « qui ne cesse pas de semer horreur et mort ».

Déclenché en mars 2011 par la répression dans le sang de manifestations prodémocratie, le conflit a fait plus de 320.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés et s’est complexifié avec l’implication d’acteurs internationaux et de groupes jihadistes.

Samedi, un kamikaze à lancé sa camionnette piégée contre un convoi de bus transportant des milliers d’habitants évacués de Foua et Kafraya, localités prorégime assiégées par les insurgés dans la province d’Idleb (nord-ouest), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’attaque, qui n’a pas encore été revendiquée, est survenue à Rachidine, une banlieue rebelle de la ville d’Alep, plus au nord, où avait été bloqué pendant plusieurs heures le convoi en raison de désaccords.

Des civils et combattants évacués des villes de Foua et Kafraya, arrivent à Jibrin, dans la banlieue d’Alep, le 15 avrli 2017 en Syrie / © AFP / George OURFALIAN

C’est à côté des dizaines de bus à l’arrêt à Rachidine que le kamikaze a fait exploser sa camionnette piégée.

« Après le décès de blessés, le bilan de l’attentat suicide est monté à 112 morts dont 98 personnes évacuées », a dit l’OSDH, en faisant état de centaines de blessés. Les autres personnes tuées sont des travailleurs humanitaires locaux ou des rebelles qui gardaient les bus.

Revenu sur le lieu de l’attentat dimanche, le correspondant de l’AFP a vu de nombreux cadavres jonchant encore le sol. A côté, télévisions, assiettes, et vêtements emportés avec eux.

La mort vous surprend

Syrie: quatre villes assiégées évacuées / © AFP / Simon MALFATTO, Jean Michel CORNU

Les bus visés par l’attaque étaient carbonisés et, tout près d’un grand cratère, la camionnette vraisemblablement utilisée dans l’attaque, était complètement détruite.

« Il y a eu une énorme explosion », raconte Mayssa al-Aswad, 30 ans, qui était assise dans un bus avec son bébé de six mois et sa fillette de dix ans au moment de l’attaque.

« J’ai entendu des cris et des pleurs (…) mon bébé Hadi pleurait beaucoup, ma fillette Narjes me regardait, complètement figée », raconte-t-elle à l’AFP qui l’a contactée par téléphone de Damas. « La mort peut vous surprendre en quelques minutes ».

Quelques heures après l’attaque, les convois des personnes évacuées ont repris la route pour rejoindre leur destination finale.

Un jeune homme blessé dans une attaque à la voiture piégée lancée contre des autobus évacuant des habitants et combattants rebelles de villes assiégées par le gouvernement syrien, le 15 avril 2017 / © AFP / George OURFALIAN

Le régime syrien a accusé les « groupes terroristes », un terme utilisé par le pouvoir pour désigner rebelles et jihadistes.

Mais l’influent groupe rebelle Ahrar al-Cham a nié toute implication des rebelles.

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d?urgence de l’ONU, Stephen O’Brien, s’est dit « horrifié » par cette attaque « monstrueuse et lâche ». Ses auteurs « ont fait preuve d’une indifférence éhontée pour la vie humaine ».

Horrifié

Après une longue attente, civils et combattants ont commencé vendredi à être évacués de quatre villes assiégées en Syrie, tandis que les alliés du président Bachar al-Assad se réunissaient à Moscou sur fond de tensions américano-russes. DUREE : 01:15 / © AFP / Youssef Karwashan

L’opération d’évacuation qui concerne également des milliers d’habitants des localités rebelles de Madaya et Zabadani près de Damas, a été lancée vendredi en vertu d’un accord entre le Qatar, soutien de la rébellion, et l’Iran, allié du régime.

Plus de 7.000 personnes ont été évacuées vendredi et samedi des quatre localités. Quelque 5.000 personnes de Foua et Kafraya -civils et combattants- ont atteint Alep, d’où elles choisiront leur destination finale. Les 2.200 habitants évacués de Madaya et Zabadani ont rejoint la province d’Idleb contrôlée en grande majorité par les rebelles.

Il n’était pas clair si l’opération d’évacuation qui concerne d’autres milliers de personnes se poursuivrait dans l’immédiat.

Ces dernières années, et après des mois de siège, le régime a proposé des accords d’évacuation similaires que l’opposition dénonce comme des « transferts forcés » constituant « des crimes contre l’Humanité ».

Ailleurs dans le pays en guerre, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) tentait dimanche de repousser une offensive de combattants kurdes et arabes soutenus par les Etats-Unis, qui cherchent à s’emparer de Tabqa dans le nord syrien.

Tabqa est un verrou clé sur la route menant à Raqa, capitale autoproclamée de l’EI en Syrie et véritable objectif des Forces démocratiques syriennes (FDS) –alliance de combattants kurdes et arabes.

Romandie.com avec(©AFP / 16 avril 2017 14h00)

Carnage en Syrie: Washington condamne le mépris du régime pour la vie humaine

août 17, 2015

Washington – Les Etats-Unis ont condamné lundi avec la plus grande force les raids brutaux du régime syrien dimanche qui ont fait près de 100 morts sur un marché en banlieue de Damas, dénonçant le mépris du régime pour la vie humaine.

Le département d’Etat a également réaffirmé dans un communiqué que Washington travaillait avec ses partenaires pour une véritable transition politique négociée, en dehors (du président syrien Bachar al) Assad.

Les attaques brutales du régime Assad contre des villes syriennes ont tué des milliers de personnes et détruit des écoles, des mosquées, des marchés et des hôpitaux, a encore fustigé le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby, dans un communiqué au ton plus ferme qu’à l’accoutumée.

Avant les Etats-Unis, l’ONU a qualifié d’inacceptable et s’est déclarée horrifiée par ces raids du régime, l’une des attaques les plus meurtrières depuis le début de la guerre en 2011.

Le carnage qui s’est produit dimanche à Douma, fief rebelle dans la région de la Ghouta orientale, survient presque deux ans jour pour jour après l’attaque à l’arme chimique dans le même secteur qui avait fait des centaines de morts le 21 août 2013, et avait été attribuée au régime par plusieurs pays occidentaux et l’opposition.

La série de frappes menées par les avions syriens a visé un marché très fréquenté de la ville de Douma, située à 13 km au nord-est de Damas et tenue par les insurgés depuis près de trois ans.

Les frappes aériennes d’hier (dimanche), à la suite d’autres bombardements récents de marchés et d’attaques contre des infrastructures médicales, font la démonstration du mépris du régime pour la vie humaine, a condamné M. Kirby.

Il a réaffirmé la ligne diplomatique de Washington depuis quatre ans: Assad n’a aucune légitimité pour diriger le peuple syrien.

Avant cette déclaration américaine, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui recevait son homologue iranien Javad Zarif — tous deux soutiens au régime syrien — avait affirmé que poser le départ du président Assad comme préalable à une solution politique dans ce pays en guerre était inacceptable pour la Russie.

Moscou et Washington discutent de nouveau depuis quelques semaines d’une sortie de crise diplomatique pour la Syrie, mais restent en profond désaccord sur le sort à réserver au président Assad.

Romandie.com avec(©AFP / 17 août 2015 20h08)

Tunisie: des milliers de touristes fuient le pays suite au carnage

juin 27, 2015

Des milliers de touristes étrangers ont quitté samedi la Tunisie au lendemain d’un carnage dans un hôtel revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique. Un grand nombre de Britanniques figurent parmi les 38 personnes ayant perdu la vie dans cette attaque.

Parmi les morts, onze ont été identifiés -neuf Britanniques, une Belge et un Allemand. A ce stade, il ne semble pas y avoir de victimes suisses, a indiqué samedi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), lequel reste en contact avec les autorités locales.

Condamné comme « barbare » par la communauté internationale, l’attentat est le pire de l’histoire récente de la Tunisie. Il a été commis vendredi par un étudiant tunisien. Il s’en est pris aux clients de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, près de Sousse (140 km au sud de Tunis).

Se faisant passer pour un vacancier selon les autorités, un étudiant qui avait caché son arme dans un parasol a ouvert le feu sur les clients sur la plage puis au bord des piscines de l’hôtel. Il a été ensuite abattu.

Cette tragédie porte un nouveau coup au secteur vital du tourisme, trois mois après l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts, dont 21 touristes), également revendiquée par l’EI. Ce groupe ultraradical sème la terreur surtout en Syrie et en Irak.

« Nous avons peur »

Dès la nuit de vendredi à samedi, plusieurs bus ont été affrétés pour les touristes vers l’aéroport d’Enfidha, entre Tunis et Sousse, et treize vols étaient affichés au départ de l’aéroport. Le flot de départs des hôtels se poursuivait samedi.

« Nous avons peur », a confié un Britannique évacué. De son côté, le Premier ministre David Cameron a prévenu qu’il faut »se préparer à ce qu’il y ait un grand nombre de Britanniques parmi les victimes ».

La presse d’outre-Manche ne se fait guère d’illusions quant au lourd tribut payé par le Royaume-Uni dans cette attaque. Leurs manchettes sont éloquentes: « Massacre sur des transats », « Bloody Friday » (Vendredi sanglant) ou « Terreur sur la plage ».

Vacances annulées
Selon le voyagiste belge Jetair, 2000 clients auront été rapatriés samedi soir en Belgique. Le tour opérateur Thomson a lui annoncé l’envoi de dix avions pour rapatrier environ 2500 touristes britanniques, ainsi que l’annulation de tous ses séjours la semaine prochaine dans ce pays.

Selon un dernier bilan provisoire du ministère tunisien de la Santé, l’attaque a fait 38 morts. Par ailleurs, 39 personnes ont été blessées, dont 25 Britanniques, sept Tunisiens et trois Belges