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[Tribune] RDC : le pari de Félix Tshisekedi

décembre 10, 2020
Le Palais du peuple, où siège le Parlement, à Kinshasa, en décembre 2012.

Félix Tshisekedi a pris un risque calculé avant de s’engager dans un bras de fer ouvert avec son prédécesseur, Joseph Kabila. Une stratégie inspirée de la « tactique bayésienne » qui consiste à soupeser les risques et les gains potentiels de chacun des scénarios.

En RDC, l’annonce de la fin de la coalition qui unissait Cap pour le changement (Cach) et le Front commun pour le Congo (FCC) est venue rebattre les cartes du jeu politique, alimentant les tensions qui se sont exprimées de manière spectaculaire jusque dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. L’incertitude qui prévaut ces jours-ci à Kinshasa est donc réelle. Pour autant, Félix Tshisekedi a pris un risque calculé avant de s’engager dans un bras de fer ouvert avec son prédécesseur, Joseph Kabila. Une stratégie qui n’est pas sans rappeler la « tactique bayésienne » si familière aux mathématiciens… et aux politologues avertis.

Codifiée au 18e siècle par le mathématicien anglais Thomas Bayes, la « tactique bayésienne » est utilisée en politique pour décrire une situation dans laquelle un acteur, qui dispose d’informations incomplètes, ou ne sait pas ce que son adversaire s’apprête à faire, a recours la probabilité pour déceler ses manigances. C’est peu ou prou ce qu’ont fait les États-Unis lors de la crise nucléaire qui les opposait à la Corée du Nord dans les années 1990.

Mais revenons au Congo : Félix Tshisekedi a choisi de divorcer et de tourner le dos au FCC de Joseph Kabila, espérant créer une « union sacrée » autour de lui (autrement dit, une nouvelle majorité), et un « informateur » doit l’aider dans cette tâche. Le FCC, lui, a pris acte de la rupture et puisque c’est lui qui, pour l’instant en tout cas, détient la majorité au Parlement, il s’est dit prêt pour une cohabitation.

La partie est loin d’être gagnée

Mais les inconnues sont nombreuses : on ne sait pas combien de députés étiquetés FCC pourraient lâcher Kabila pour rejoindre Tshisekedi. On ne sait pas non plus quel sera le degré de résistance qu’opposera le camp de l’ancien président.

Dans la « tactique bayésienne », l’absence de certitude sur les stratégies de son adversaire impose à l’acteur politique de faire appel à la « nature » et à avoir recours à la probabilité : qu’arriverait-il si la « nature » mettait Tshisekedi face à un FCC « combatif », dont les députés – loyaux – refuseraient de passer à l’ennemi ? Et dans le cas inverse, que se passerait-il si la « nature » offrait à Tshisekedi un FCC « capitulard », dont les membres seraient finalement libres de rejoindre « l’union sacrée » ?

LE FCC NE SE LAISSERA PAS ÉCARTER SANS COMBATTRE

Le second scénario serait évidemment favorable au chef de l’État, et d’ailleurs le pari n’est pas complètement fou puisque certains cadres du FCC, qui avaient pris part aux consultations menées par Tshisekedi ces dernières semaines, ont déjà dit vouloir adhérer à son projet. Mais la partie est loin d’être gagnée. En attestent le fait que le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a refusé de démissionner en dépit du fait que le chef de l’État lui en a fait la demande, et les récents affrontements entre députés pro-Tshisekedi et pro-Kabila au palais du peuple.

Autrement dit, le FCC ne se laissera pas écarter sans combattre. Mais le chef de l’État s’y attendait puisque dans l’allocution qu’il a prononcée, le 6 décembre, il a menacé de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives s’il n’obtenait pas une nouvelle majorité. Cette éventualité pose bien sûr question : si élections anticipées il devait y avoir, qui les organiserait ? La même commission électorale qu’en 2018, qui fût à l’époque accusée d’avoir permis des fraudes ? La réponse est oui.

À Kinshasa, un coup de théâtre n’est jamais à exclure

Et là encore, les probabilités pourraient jouer en faveur du chef de l’État. Car même en cas de dissolution de l’Assemblée, il est peu probable que le FCC fasse un aussi bon score qu’en décembre 2018 (il avait à l’époque obtenu plus des deux tiers des députés) tant les dissensions en son sein sont nombreuses.

Pour l’instant donc, et parce qu’il a soupesé les risques et les gains potentiels de chacun des scénarios, comme cela se fait lorsque l’on a recours à la « tactique bayésienne », Félix Tshisekedi semble donc avoir la main. Mais saura-t-il pousser son avantage et marquer un point décisif ? À Kinshasa, un coup de théâtre n’est jamais à exclure.

Avec Jeune Afrique par  Roger-Claude Liwanga

Chercheur à l’université Harvard, professeur de droit et de négociations internationales à l’université Emory

RDC – Bataille rangée à l’Assemblée : comment les tensions entre pro-Tshisekedi et pro-Kabila ont dégénéré

décembre 9, 2020
Un blessé lors des affrontements entre députés pro-Kabila et pro-Tshisekedi au Parlement congolais, à Kinshasa, le 8 décembre 2020.

Les tensions entre les partisans de Félix Tshisekedi et de Joseph Kabila ont atteint un niveau inédit, avec des affrontements jusque dans l’enceinte du Parlement. Récit de ces folles journées qui ont suivi l’annonce de la rupture de la coalition.

Les images, surréalistes, ont fait le tour de la toile. Une véritable bataille rangée entre des députés pro-Kabila d’un côté et pro-Tshisekedi de l’autre. Des chaises volent, certains élus brandissent des barreaux de ces chaises qu’ils viennent de fracasser pour frapper leurs collègues députés. Un homme, le visage en sang, est évacué à bout de bras tandis que la rixe fait rage. Ce mardi, le hall d’entrée du Palais du peuple a été le théâtre d’un bien triste spectacle.

La veille, déjà, les députés en étaient venus aux mains dans l’enceinte même de l’hémicycle. Des élus de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) se sont rués sur l’estrade, renversant les bureaux où siègent habituellement la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, et ses vice-présidents.

Guerre ouverte

Depuis que Félix Tshisekedi a annoncé, le 6 décembre, la fin du mariage de raison qui le liait à Joseph Kabila depuis son arrivée au pouvoir, les tensions déjà vives entre les membres du Front commun pour le Congo (FFC, de l’ancien président congolais) et de Cap pour le changement (Cach, la coalition présidentielle à laquelle appartient l’UDPS) ont tourné à la guerre ouverte.

Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est le dépôt, samedi, d’une pétition demandant la destitution de Jeanine Mabunda et plus généralement des membres de l’actuel bureau de l’Assemblée. Plus de 250 députés nationaux ont apposé leur nom au bas de ce texte, lancé à l’initiative de l’UDPS. Sur ce total, une centaine d’élus sont issus de partis membres du FCC…

Dans le camp de l’ancien président congolais, on affirme que beaucoup de ces signatures ont été obtenues par la corruption. « Nous avons des preuves audio, vidéo et écrites que 7 000 dollars ont été distribués à chaque député en échange des signatures », a notamment affirmé Didier Manara, président du groupe parlementaire du Parti pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, de Joseph Kabila), sans pour autant produire lesdites preuves.

Jeanine Mabunda avait malgré tout décidé de convoquer une séance plénière, pour ce lundi. Mais les pétitionnaires, opposés à cette démarche, ont tout fait pour que celle-ci ne se tienne pas, brandissant l’article 31 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui stipule que « lorsque le président de l’Assemblée nationale est mis en cause » les députés ne peuvent être convoqués que par le « bureau d’âge », constitué du doyen de l’Assemblée et des deux députés les plus jeunes. Et c’est Jean-Marc Kabund-a-Kabund, président intérimaire de l’UDPS, qui a lui-même été destitué de ses fonctions de premier vice-président de l’Assemblée en mai dernier après qu’une pétition a été lancée contre lui, qui a pris la tête des « frondeurs ».

Ce lundi, tandis que des manifestants se rassemblent à l’extérieur du Palais du peuple, le ton monte à l’intérieur : les députés font le coup de poing, grimpent sur l’estrade, bousculent les assesseurs et renversent le mobilier.

Dans la soirée, Jeanine Mabunda fait publier un premier communiqué par le bureau qu’elle préside. Elle y annonce la suspension de toutes les activités parlementaires jusqu’à nouvel ordre.

Deux plénières convoquées

Mais c’était sans compter sur la détermination des pétitionnaires, qui ont obtenu du secrétaire général de l’Assemblée nationale – dont le camp Mabunda affirme qu’il a été « enlevé » – qu’il convoque une plénière pour le mardi 8 décembre, à 11h. Un seul point à l’ordre du jour : installation du fameux « bureau d’âge » et l’examen donc des pétitions visant le bureau de Jeanine Mabunda.

Mise devant le fait accompli, cette dernière décide alors de revenir sur sa décision de suspendre l’activité parlementaire et de convoquer à son tour une plénière pour le jour même, mais une heure plus tôt, à 10h.

Comme l’on pouvait s’y attendre, la confrontation entre les deux camps, chacun voulant tenir « sa » plénière, a immédiatement tourné à la foire d’empoigne. Les affrontements entre députés, auxquels leurs gardes du corps ont parfois prêté main forte, ont duré plusieurs heures.

À l’extérieur du bâtiment, Jean-Marc Kabund s’en prend verbalement à des policiers. « Présentement, là, dans le bureau de Mabunda, il y a des sacs de machettes ! » lance-t-il au commissaire général de la police nationale congolaise, Dieudonné Amuli, l’accusant de prendre le parti des pro-Kabila et de « tirer sur les Combattants » – en référence aux militants UDPS massés devant les grilles de l’Assemblée.

Jeanine Mabunda sera finalement exfiltrée de l’Assemblée. « Nous déplorons plusieurs blessés et une hôtesse du bureau de Jeanine Mabunda a été sexuellement abusée », accuse l’un de ses proches.

Le FCC appelle à la « mobilisation générale »

Les députés pétitionnaires ont, eux, fini par se réunir. Ils étaient, à les en croire, « 279 députés au total ». Le « bureau d’âge » a été installé et une date a été fixée pour l’examen et le vote des pétitions visant Mabunda et ses vice-présidents : le jeudi 10 décembre.

« Ce qui s’est passé est un coup d’État constitutionnel ! », déplore Lambert Mende, l’un des caciques du FCC. Le front pro-Kabila a cependant prévu de participer à cette fameuse séance. « La mobilisation est générale », affirme Mende à Jeune Afrique.

Le vote de ce jeudi sera crucial dans la crise institutionnelle qui vient de s’ouvrir. Il dira si Félix Tshisekedi peut compter ou non sur une nouvelle majorité au sein de l’Assemblée nationale. Dans son discours de dimanche, le chef de l’État avait laissé entendre que si cette nouvelle majorité en sa faveur était introuvable, une dissolution de l’Assemblée nationale serait envisagée.

Avec Jeune Afrique par Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa

RDC – Donatien N’shole (Cenco) : « L’alternance de 2018 ne donne pas les résultats escomptés »

novembre 14, 2020
L'abbé Donatien N'shole, secrétaire général de la Cenco, en janvier 2019 à Kinshasa.

La Conférence épiscopale nationale du Congo tente de jouer les médiateurs entre Tshisekedi et Kabila. Son secrétaire général, l’abbé Donatien N’shole, insiste : les consultations en cours doivent permettre de « changer les choses » en profondeur.

Lundi 9 novembre, au Palais de la Nation. Face à une forêt de micros, entouré des évêques congolais, le cardinal Fridolin Ambongo se fait solennel. Si la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a accepté de participer aux discussions que Félix Tshisekedi a lancées pour tenter de constituer cette « union sacrée » qu’il appelle de ses voeux, c’est parce que « le peuple attend beaucoup de ces consultations ».

« La situation actuelle a démontré ses limites. Le peuple n’est plus au coeur des soucis de ceux qui nous gouvernent. Il faut que quelque chose change », martèle l’archevêque de Kinshasa.

Quelques jours plus tard, une délégation de la Cenco, conduite par son président, Mgr Marcel Utembi, l’archevêque de Kisangani, a rencontré Joseph Kabila, qui a demandé aux cadres du Front commun pour le Congo (FCC) de ne pas participer de manière individuelle aux consultations. Objectif de cette rencontre :  « Lui donner des conseils, en ce moment, et aussi l’écouter afin de continuer à réfléchir », a déclaré à l’issue de l’entretien l’abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la Cenco.

La Cenco a également rencontré Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle qui a refusé de participer aux consultations, ainsi que le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, membre du FCC de Kabila.

L’abbé Donatien N’shole, qui a reçu Jeune Afrique au au siège de la Cenco, à Kinshasa, insiste sur le fait que la démarche des évêques congolais n’entre pas en concurrence avec les consultations menées par le chef de l’État, mais vise à favoriser l’émergence d’une « solution politique appropriée ». Et pour Donatien N’shole, l’une des principales urgences est de procéder à des réformes électorales consensuelles car « la mauvaise gestion des élections de 2018 est la principale raison de la crise actuelle ».

Jeune Afrique : En quelques jours, les évêques ont rencontré le président Félix Tshisekedi, son prédécesseur Joseph Kabila, l’opposant Martin Fayulu et le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Quel a été le message porté ?

Donatien N’shole : La crise est profonde et les évêques ont voulu dire leur regret face au fait que, malgré leurs multiples interpellations sur les querelles intestines qui déchirent la coalition FCC-Cach [Cap pour le changement], la situation ne fait qu’empirer.

Les Congolais souffrent énormément et il n’y a pas d’avancées sur les réformes attendues. Nous sommes arrivés à la conclusion que, dans la dynamique actuelle, on ne peut pas espérer reconstruire le pays. Il faut donc une solution politique appropriée.À LIRE RDC – Matthieu Kalele : « Nous avons assisté à une régression sociale qui est allée en s’amplifiant »

Que préconisez-vous ?

Nous n’avons pas de recettes politiques à donner.

Votre initiative ne risque-t-elle pas de perturber les consultations lancées par Félix Tshisekedi ?

Pas du tout. Nous ne faisons qu’apporter notre contribution, pour impliquer les acteurs politiques et faire comprendre à tous qu’il faut mener des réformes consensuelles, en particulier en ce qui concerne les élections.

Il faut le dire avec insistance : la mauvaise gestion des élections de 2018 est la principale raison de la crise actuelle. Il faudra donc se préparer pour organiser des scrutins [en 2023] qui nous feront sortir de la crise et donneront des institutions fortes et légitimes.

La dissolution de la coalition au pouvoir vous semble-t-elle inévitable ?

Il faut une nouvelle dynamique politique. La dynamique actuelle, malheureusement, ne peut pas nous offrir de bonnes choses.

À la fin des consultations de Félix Tshisekedi, quelle option vous semble-t-elle préférable ?

Encore une fois, il ne revient pas aux évêques de dicter au président sa conduite. Mais il lui revient de prendre ses responsabilités, tout en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation, le respect de la Constitution et l’intégrité du pays.

Comment espérer une solution consensuelle alors que certains des principaux acteurs politiques, dont les alliés de Joseph Kabila ou l’opposant Martin Fayulu, s’opposent à la démarche du président Tshisekedi ?

C’est bien pour cela que nous nous impliquons ! Tout le monde doit comprendre que la raison première de cette crise que nous traversons réside dans la mauvaise gestion des élections passées. La meilleure solution est donc de préparer, dès à présent, de bonnes élections pour 2023. Il faut atteindre le consensus sur ce point.

Pour cela, il n’est pas utile d’organiser un grand dialogue comme celui qui a débouché sur l’accord de la Saint-Sylvestre en 2016. On a surtout besoin que les principaux acteurs politiques se concentrent sur l’essentiel. Il faut plutôt imaginer un mécanisme dans lequel les grandes forces politiques peuvent se retrouver et mettre en place des réformes qui vont protéger les intérêts des uns et des autres et, surtout, répondre aux besoins de la population.

Martin Fayulu, pour avoir échangé avec lui, n’est pas fermé à l’idée échanger avec le président Tshisekedi. Mais c’est le cadre de ces consultations qui lui pose problème.À LIRE Tensions entre Tshisekedi et Kabila en RDC : l’armée appelle à ne pas « opposer les militaires les uns aux autres »

Craignez-vous que la situation actuelle débouche sur une période d’instabilité politique ?

Nous ne le souhaitons évidemment pas, mais c’est possible, si les acteurs politiques ne se montrent pas responsables. Mais l’alternance de 2018 ne donne pas les résultats escomptés. Les éléments positifs qui ont été salués au début [du mandat de Félix Tshisekedi] ne font plus espérer. Il faut changer des choses.

Avec Jeune Afrique par Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa

RDC : le camp Kabila assure avoir proposé de « nouvelles figures » pour former un gouvernement

août 21, 2019

 

Le président congolais Félix Tshisekedi, à gauche, et le président sortant Joseph Kabila côte à côte lors de la cérémonie d’inauguration à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le jeudi 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

 

Les partisans de l’ancien président congolais Joseph Kabila ont annoncé mardi 20 août avoir proposé en majorité des « nouvelles figures » pour le prochain gouvernement de la RDC, attendu depuis sept mois.

Le président Félix Tshisekedi avait refusé une première mouture de gouvernement mercredi dernier, estimant que la liste proposée ne respectait pas assez la parité hommes-femmes et l’équilibre entre ancienne et nouvelle génération, selon une source proche du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

« Nous avons proposé majoritairement des nouvelles figures. Il y aura de nombreuses personnes qui n’ont jamais siégé dans un gouvernement. Les autres vont jouer d’autres rôles à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans la diplomatie et ailleurs », a expliqué Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l’ancien président Kabila.

« Renouvellement de la classe politique »

« Le Front commun pour le Congo a joué la carte de la régénérescence et du renouvellement de la classe politique (…). Un quota significatif, important et surtout qualificatif a été attribué à la jeunesse mais également à la femme », a déclaré mardi à la presse Néhémie Mwilanya, son coordonnateur.

Investi en janvier dernier après la présidentielle du 30 décembre 2018, Félix Tshisekedi n’a toujours pas de gouvernement, en dépit d’âpres négociations engagées entre ses partisans et ceux de son prédécesseur.

Un prochain gouvernement de 65 membres

Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, le prochain gouvernement sera composé de 65 membres, dont 42 seront issus des rangs du FCC, la coalition des pro-Kabila. Cap pour le changement (Cap), du président Tshisekedi, comptera 23 membres.

En mai, le chef de l’État a nommé Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, sur proposition de Joseph Kabila, dont les partisans ont obtenu la majorité des sièges au Parlement à l’issue des législatives.

Conséquence : Jeanine Mabunda, ancienne ministre et ex-conseillère de Joseph Kabila, a été élue à la tête de l’Assemblée nationale. Au Sénat, c’est l’ancien garde des Sceaux Alexis Thambwe Mwamba, plusieurs fois ministre, qui a été élu président.

Par Jeuneafrique avec AFP

RDC : la liste du gouvernement recalée pour « non respect de la parité »

août 15, 2019

Félix Tshisekedi, le 29 avril à Kinshasa. © DR / présidence RDC

 

Le président Félix Tshisekedi a refusé mercredi une première mouture de gouvernement, attendu depuis sept mois en République démocratique du Congo, estimant qu’il ne respectait pas assez la « parité » et le « renouvellement des générations », selon une source proche du Premier ministre.

« Le chef de l’État a invité le Premier ministre à revisiter la liste de l’équipe gouvernementale qu’il lui a présentée », a déclaré à l’AFP un proche du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. « Le président Tshisekedi a fait observer au Premier ministre que la liste ne respecte pas la recommandation sur la représentativité des femmes et qu’elle ne tient pas compte de l’équilibre entre les vielles figures de la politique de notre pays et les jeunes », a-t-il ajouté.

Interrogée, la présidence congolaise s’est abstenue de tout commentaire.

La Constitution congolaise stipule que l’État garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans les institutions, sans fixer cependant de quota.

Négociations avec le camp Kabila

Investi en janvier, après la présidentielle du 30 décembre 2018, Félix Tshisekedi n’a toujours pas de gouvernement, en dépit d’âpres négociations engagées entre ses partisans et ceux de son prédécesseur Joseph Kabila.

Le chef de l’État a nommé Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre au mois de mai, sur proposition de l’ancien président Joseph Kabila, dont les partisans ont obtenu la majorité des sièges au Parlement à l’issue des législatives.

Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, le prochain gouvernement sera composé de 65 membres, dont 42 seront issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila. Cap pour le changement (Cap), du président Tshisekedi, comptera 23 membres.

Une nouvelle mouture est attendue avant que le président ne s’envole pour Dar es-Salaam, en Tanzanie, ou se tiendra le sommet de la SADC les 17 et 18 août.

Jeuneafrique.com avec AFP