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RDC : la Monusco à nouveau visée par la colère de la population

novembre 2, 2022

Un convoi de la mission des Nations unies a été pris à partie par la foule ce 1er novembre alors que le M23 a lancé une nouvelle offensive mi-octobre.

Un véhicule des Nations unies détruit par la foule en colère, à Kanyaruchinya, sur le territoire de Nyiragongo, au nord de la ville de Goma, le 2 novembre 2022. © Aubin Mukoni / AFP

Deux Casques bleus ont été blessés ce mardi 1er novembre dans l’est de la RDC lorsqu’un convoi de la mission des Nations unies dans le pays (Monusco) a été pris à partie par une foule en colère, alors que la rébellion du M23 a déclenché une nouvelle offensive le 20 octobre, a-t-on appris de sources onusienne et locales.

Le convoi de la Monusco venait du nord de Goma et arrivait dans les faubourgs du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. À la barrière de Kanyaruchinya, où sont arrivés ces derniers jours des milliers de déplacés ayant fui les récents combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, le convoi a été visé par des jets de pierres et au moins un véhicule a été incendié, a indiqué un responsable de la Monusco à Goma. « Deux Casques bleus ont été blessés au cours de l’altercation », a-t-il précisé. Selon des témoins, le convoi a pu poursuivre son chemin après des tirs de sommation.

Adolphe Shukuru, membre de la société civile, a précisé que le convoi s’était immobilisé quand « l’armée avait voulu fouiller les véhicules pour connaître leur contenu ». La foule a alors « commencé à s’attaquer aux Casques bleus », a-t-il ajouté.

Vive tension

Les soldats de l’ONU, présents en RDC depuis plus de vingt ans, sont régulièrement accusés par la population de l’Est d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans la zone depuis trois décennies. La tension est particulièrement vive dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence du M23 qui, après des semaines d’accalmie, est reparti à l’offensive le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où il s’est emparé de villes situées sur un axe routier stratégique desservant Goma.

Les rebelles ont notamment atteint Rumangabo, siège d’une base de l’armée congolaise et du quartier général du parc national des Virunga. La base des FARDC s’était largement vidée à l’approche du M23 mais elle restait surveillée par un contingent de la Monusco.

« Nous avons opéré un retrait stratégique et tactique de Rumangabo, en concertation avec nos partenaires, pour mieux préparer ensemble les prochaines étapes », a tweeté la Monusco ce 1er novembre. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali conteste systématiquement. Samedi 29 octobre, Kinshasa a décidé d’expulser l’ambassadeur du Rwanda en RDC.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

RDC : deux personnes tuées par des Casques bleus près de la frontière ougandaise

août 1, 2022

Des soldats de la Monusco ont ouvert le feu sur un poste frontalier avec l’Ouganda, dans l’est du pays, où les manifestations anti-ONU s’enchaînent depuis plusieurs jours.

Des soldats de la Monusco à Butembo, dans le territoire de Beni, le 26 décembre 2018. © ALEXIS HUGUET/AFP

Le drame a eu lieu le 31 juillet, sur le territoire de Beni. Dans une vidéo d’un peu moins de deux minutes, largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir des hommes dont au moins un en tenue de policier et un autre en treillis militaire congolais, s’avancer vers le convoi onusien immobilisé de l’autre côté de la barrière fermée, à Kasindi, à la frontière avec l’Ouganda. La scène ne dure que quelques secondes. Après un court échange verbal, on voit les Casques bleus tirer des coups de feu, avant d’ouvrir la barrière et de franchir le poste tandis que les passants courent se mettre à l’abri.

« Le bilan est de deux morts », a déclaré Joël Kitausa, un responsable de la société civile de Kasindi, le 31 juillet. Ce dernier a également fait état de 14 blessés. Plus tôt dans la journée, Barthélemy Kambale Siva, délégué du gouverneur du Nord-Kivu à Kasindi, avait donné un bilan provisoire de huit blessés graves dont deux policiers du poste frontalier.

« Comportement irresponsable »

La Monusco n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé dans la foulée du drame, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, s’est dite « profondément choquée et consternée par ce grave incident ». La mission onusienne qui n’a pas fourni de bilan précis, est revenu sur les faits. « Des militaires de la Brigade d’Intervention de la Monusco de retour de congé ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves », explique le communiqué.

La mission, qui dénonce le « comportement inqualifiable et irresponsable » des auteurs de la fusillade précise que ces derniers « ont été identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquête qui a d’ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises ». « Les contacts ont été également établis avec le pays d’origine de ces militaires pour qu’une procédure judiciaire soit initiée urgemment avec la participation des victimes et des témoins, afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais », précise la Monusco, qui ne mentionne pas la nationalité de ces Casques bleus.

De son côté, le gouvernement congolais « condamne et déplore vigoureusement cet incident malheureux dont le bilan provisoire fait état de deux compatriotes décédés et 15 autres blessés », dans un communiqué de son porte-parole Patrick Muyaya publié dans la soirée. Conjointement avec la Monusco, les autorités ont « initié une enquête pour établir les responsabilités, connaître les motivations d’un tel forfait et obtenir des sanctions sévères à l’encontre des Casques bleus à la base de ce drame qui sont, du reste, déjà aux arrêts », assure le ministre de la Communication.

« Laisser la place à d’autres »

Kinshasa, qui a appelé la population congolaise « au calme », prévient que « les Casques bleus concernés ne pourront plus faire partie des contingents de la Monusco, en attendant l’aboutissement du plan de retrait de cette force onusienne de la RDC ».

Le drame intervient dans un contexte particulièrement tendu. Plusieurs manifestations accompagnées de destructions et pillages ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de l’est de la RDC pour réclamer le départ de la mission des Nations unies et dénoncer l’inefficacité des Casques bleus dans la lutte contre la centaine des groupes armés responsables du chaos dans cette région. À Goma, Butembo, Beni et d’autres localités, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la Monusco. Dix-neuf personnes, dont trois Casques bleus, ont été tuées dans ces manifestations violentes. 

En visite en RDC, Jean Pierre Lacroix, chef du département de paix de l’ONU a indiqué samedi être venu pour « parler avec les autorités congolaises, examiner les moyens par lesquels nous pourrons à la fois éviter se reproduire ces incidents tragiques et surtout mieux travailler ensemble pour atteindre nos objectifs ».

« Nous souhaitons que les conditions soient réunies, notamment le retour de l’autorité de l’État, pour que la Monusco puisse avoir terminé sa mission le plus vite possible et laisser la place à d’autres formes de soutien international », a-t-il dit.

Avec Jeune Afrique

RDC : les manifestations anti-Monusco enflent dans l’Est

juillet 27, 2022

Trois Casques bleus et douze manifestants ont été tués ce mardi 26 juillet à Butembo et Goma, lors de protestations contre la présence de la mission des Nations unies dans le pays.

Manifestations du 26 juillet 2022 à Goma. © Michel Lunanga/AFP

Trois membres de la mission de l’ONU et au moins douze manifestants ont été tués le mardi 26 juillet dans deux villes de l’est de la République démocratique du Congo, au deuxième jour de manifestations contre les Nations unies, accusées d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.

À Butembo, troisième ville de la province du Nord-Kivu, « trois morts parmi les membres de la Monusco, deux Indiens et un Marocain, et un blessé » ont été recensés et du « côté [des] manifestants, sept morts et plusieurs blessés », a déclaré le colonel Paul Ngoma, chef de la police urbaine. Il s’agit d’ »un Casque bleu et [de] deux membres de la police des Nations unies », a précisé la Monusco dans un communiqué, ajoutant que « des assaillants ont violemment arraché des armes à des éléments de la police nationale congolaise et tiré à bout portant sur nos forces de maintien de la paix ». La mission onusienne « condamne fermement cette attaque que rien ne justifie », a-t-elle ajouté.

Situation « très instable »

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le numéro deux de la Monusco à Kinshasa, capitale de la RDC, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé le bilan de 15 morts et fait état de 61 blessés dans les récents troubles. « En aucun cas la violence n’est justifiée », a-t-il condamné, ajoutant qu’ »une enquête conjointe » serait menée.

Goma, 26 juillet 2022. © Moses Sawasawa/AP/SIPA
Goma, 26 juillet 2022. © Moses Sawasawa/AP/SIPA

Farhan Haq, un porte-parole de l’ONU, a déclaré aux journalistes à New York que la situation sur le terrain était « très instable » et que « des renforts sont en train d’être mobilisés ». À Butembo, important carrefour commercial, où sept personnes ont été tuées, les activités ont été paralysées durant toute la journée. Devant une base de la Monusco, des manifestants ont été dispersés par les forces de sécurité, selon plusieurs témoins. « Parmi ces jeunes gens, on trouve des armes », avait déploré plus tôt le colonel Ngoma.

« Bye bye Monusco »

Beni, la capitale du Nord-Kivu, et Goma ont elles aussi été le théâtre de manifestations. À Goma, la capitale provinciale, les incident ont fait « cinq morts » parmi les manifestants, selon Patrick Muyaya. Un correspondant de l’Agence France presse sur place a constaté la mort d’un manifestant, atteint à la tête par une balle apparemment tirée de l’intérieur de la base logistique de la Monusco en fin de matinée.

Tôt le matin, des centaines de manifestants avaient envahi les abords de la base logistique de la Monusco à Goma et attaqué le camp de transit de la mission situé hors du centre ville. « Nous ne voulons plus de la Monusco », « bye bye Monusco », scandaient des affiches de cette « campagne ». Les forces de sécurité congolaises contenaient difficilement la foule aux abords de la base logistique.

Manifestation devant le siège de la Monusco à Goma, 26 juillet 2022. © Moses Sawasawa/AP/SIPA
Manifestation devant le siège de la Monusco à Goma, 26 juillet 2022. © Moses Sawasawa/AP/SIPA

En RDC, des manifestations sont régulièrement organisées pour exiger le départ des Casques bleus, accusés d’inefficacité dans la lutte contre des dizaines de groupes armés locaux et étrangers qui déstabilisent l’est du pays depuis près de trente ans. Des centaines de manifestants étaient déjà descendus dans la rue le lundi 25 juillet à Goma, à l’appel des organisations de la société civile et du parti du président Félix Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Après avoir pris d’assaut le quartier général de la Monusco et sa base logistique, ils avaient cassé des vitres, des murs et pillé des ordinateurs, des chaises, des tables et des objets de valeur. Le gouvernement congolais avait condamné « toute forme d’attaque contre le personnel et les installations des Nations unies », promettant que « les responsables [seraient] poursuivis et sévèrement sanctionnés ».

Sentiment de colère

Toutefois, dans une interview à Radio Okapi, Patrick Muyaya a estimé que l’on ne peut pas qualifier les événements « d’acharnement [des Congolais contre la Monusco]. Ce n’est pas un acharnement parce que la mission est en RDC depuis une vingtaine d’années et malheureusement, au-delà des progrès qui ont été accomplis, la situation a dérapé et il y a eu récemment des déclarations des différents porte-parole des Nations unies que nous avons considérées comme maladroites, qui ont ravivé le feu », a-t-il déclaré.

« Nous sommes en train de subir une agression rwandaise et pour une bonne partie de l’opinion, la Monusco devrait être en mesure de le dire ouvertement, alors qu’elle ne l’a pas dit. La recrudescence de l’insécurité ces derniers jours justifie un sentiment de colère, c’est un sentiment normal », a poursuivi Patrick Muyaya. « Mais au-delà, les gens ont le droit de critiquer la Monusco s’ils estiment que la Monusco n’agit pas efficacement. Il y a maintenant une différence à faire entre ceux qui donnent leur opinion pour critiquer la Monusco et ceux qui s’appellent, derrière une manifestation voulue pacifique, à détruire. »

Khassim Diagne, chef adjoint de la Monusco, a assuré lors de la conférence de presse conjointe : « Notre souhait le plus ardent, c’est de voir l’Est [de la RDC] stabilisé. »

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Mali : 6 soldats tués, 15 Casques bleus blessés dans deux attaques

juin 26, 2021

Un Casque bleu bangladais, lors d’une patrouille près de Gao, en mai 2019 (Illustration).

Le Mali a connu vendredi une nouvelle journée sanglante avec deux attaques, l’une contre un poste militaire dans le Centre, qui a fait six morts, et l’autre contre une position temporaire de l’ONU au Nord, qui a fait 15 blessés.

L’attaque d’un poste militaire dans le village de Boni (Centre) a fait six morts parmi les soldats et un blessé. Dix soldats maliens avaient déjà été tués en février dans ce même village.

Les troupes ont « vigoureusement repoussé » des « attaques simultanées » menées dans ce village vendredi après-midi, ont indiqué les Forces armées maliennes sur leur page Facebook.

Plus tôt dans la journée, 15 Casques bleus des Nations unies, allemands pour la plupart, ont été blessés dans le nord du pays dans une attaque au véhicule suicide contre une position temporaire.

Trois des 12 Casques bleus allemands touchés sont grièvement blessés, a précisé la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer. Deux d’entre eux sont dans un état jugé stable tandis que le troisième a été opéré. Tous les blessés ont été évacués de la zone par hélicoptère, a-t-elle ajouté.

Un avion est attendu dans la nuit à Gao, la grande ville proche, pour emporter samedi matin les plus grièvement blessés.

Un soldat belge a également été blessé, a rapporté le ministère belge de la Défense. Il a reçu les premiers soins sur place avant d’être transporté dans un hôpital.

La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a fait état de quinze blessés dans cette attaque au véhicule piégé menée tôt contre une base temporaire près du village d’Ichagara.

La Minusma avait établi là une position depuis jeudi, le temps de sécuriser une opération de remorquage d’un véhicule de la mission, a indiqué une porte-parole de la mission. Le véhicule à remorquer avait été endommagé jeudi par l’explosion d’un engin explosif artisanal.

L’engin avait explosé au passage d’un convoi de la Minusma qui escortait le déploiement d’un bataillon dit « reconstitué » de l’armée malienne, c’est-à-dire intégrant d’anciens rebelles ayant combattu les forces régulières dans le nord avant la signature d’un accord de paix en 2015, a indiqué une source sécuritaire internationale.

Cible d’attaques

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises.

Les indépendantistes ont signé un accord de paix en 2015. Mais le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, aux violences intercommunautaires et aux trafics en tous genres. Les violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.

La Minusma, forte d’environ 18.300 personnes, dont 13.200 militaires, est régulièrement la cible d’attaques, comme les forces maliennes et françaises. C’est la mission la plus meurtrière pour l’ONU dans le monde.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a condamné « l’attaque ignoble d’aujourd’hui (qui) souligne une fois de plus combien il est important que nous nous opposions aux terroristes ».

La France, qui déplore la mort de 50 soldats dans la région depuis 2013, « condamne avec la plus grande fermeté l’attaque (..), réaffirme son plein soutien à la Minusma, qui exerce un rôle essentiel pour la stabilisation du Mali » et « salue l’engagement des pays qui y contribuent », a également déclaré le ministère français des Affaires étrangères.

Après plus de huit ans d’engagement, le président Emmanuel Macron a annoncé en juin une réduction future de la présence militaire française au Sahel, avec la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d’une alliance internationale associant des Européens.

« La France demeure auprès de l’ensemble de ses partenaires au Sahel pour lutter contre le fléau du terrorisme », a toutefois insisté le Quai d’Orsay.

Elle avait précédemment suspendu ses opérations conjointes avec les forces maliennes à la suite d’un nouveau coup de force des militaires, le deuxième en neuf mois, faisant du colonel Assimi Goïta le président de transition.

L’engagement français au Mali suscite régulièrement des expressions ou des manifestations hostiles, généralement limitées et souvent doublées d’appels à une intervention de la Russie.

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC : la Monusco ordonne une enquête après un incident entre des Casques bleus et un civil

avril 25, 2021
Une patrouille de Casques bleus de la Monusco près de Nyiamilima, dans l’est de la RDC, le 9 avril 2015.

Dans un contexte de défiance croissante envers la force onusienne, un incident a opposé samedi des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et un civil dans l’est de la RDC.

Des Casques bleus chinois ont interpellé brutalement un chauffeur à l’aéroport de Bukavu (province du Sud-Kivu), qui venait de renverser l’un des leurs, d’après une vidéo partagée sur les réseaux sociaux et les explications de la force onusienne. La vidéo montre deux hommes en train de maîtriser un individu à terre devant un véhicule, en présence de deux Casques bleus debout.

« L’altercation est rude. Plusieurs Casques bleus tentent de maîtriser l’individu », indique la Monusco en commentaire de la vidéo, avant de la contextualiser. « Un chauffeur de la Régie des voies aériennes qui se rendait à Kavumu (l’aéroport de Bukavu) avait renversé un Casque bleu chinois, causant un traumatisme crânien », a expliqué à la presse le cheffe du bureau de la Monusco à Bukavu, Karna Soro. « Le chauffeur ne s’étant pas arrêté, certains éléments du contingent chinois ont décidé de le suivre afin de l’amener eux-mêmes à la police », a poursuivi Karna Soro

Défiance envers la Monusco

La cheffe de la Monusco, Bintou Keïta, a exprimé « son indignation » et ordonné « une enquête immédiate pour établir les faits » qui lui permettra de prendre « les mesures appropriées ». À Bukavu, Karna Soro a précisé avoir « présenté des excuses » lors d’un entretien avec le commandant de l’aéroport et le chauffeur en question « pour cet incident malencontreux ».

Dans la province voisine du Nord-Kivu, un appel à la grève générale a été lancé à Beni le 5 avril contre l’inaction de la Mission des Nations unies face aux massacres de civils.

À Kinshasa, les opposants Martin Fayulu et Adolphe Muzito ont tenté de marcher samedi contre « les tueries récurrentes et en masse des populations civiles congolaises » dans l’Est. Interdite, leur manifestation a été dispersée. Une autre a eu lieu à Kikwit, dans l’Ouest.

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC: un rapport onusien propose un retrait des Casques bleus sur trois ans

novembre 5, 2019

 

La force de Casques bleus en République démocratique du Congo (RDC) pourrait être retirée progressivement sur trois ans, sous condition pour les autorités de respecter plusieurs paramètres, propose un rapport onusien remis récemment au Conseil de sécurité.

Obtenu par l’AFP, ce document fait suite à une évaluation stratégique de la mission demandée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le Conseil de sécurité, appelé en décembre à renouveler sa mission Monusco, doit en discuter prochainement.

Le rapport souligne «offrir une analyse indépendante des défis et opportunités en RDC et sur la pertinence du mandat de la Monusco». Il contient «des paramètres pour assurer une transition responsable et efficace, indépendamment de considérations financières, de préférences institutionnelles ou d’intérêts géopolitiques».

«La revue stratégique recommande un calendrier de retrait de la Monusco qui respecte un minimum absolu de trois ans», indique le rapport.

«Avec un départ à la fin 2022, l’ONU serait en bonne position pour assurer une transition responsable, si les réformes annoncées par les nouvelles autorités se poursuivent au rythme prévu et si le meilleur scénario (en matière d’évolution du pays) se matérialise», précisent les auteurs.

Autrement dit, le retrait sur trois ans ne sera possible que si le gouvernement prend le relais au fur et à mesure des missions assurées par la Monusco, souligne un diplomate sous anonymat.

A cet égard, le rapport établit «trois types de repères et d’indicateurs» devant guider la transition: des repères fondamentaux sur lesquels la mission a un contrôle, des indicateurs sur la paix et la sécurité dépendant des parties locales et des lignes rouges qui pourraient amener l’ONU à suspendre son désengagement.

Lors de la première année, le nombre de Casques bleus devrait rester le même, avec juste quelques ajustements, préconise le rapport. Au terme d’un an, un retrait des militaires onusiens devrait pouvoir s’effectuer des provinces de Tanganyika et du Kasaï. La Monusco resterait focalisée lors de la deuxième année sur le Kivu et l’Ituri. Et la troisième année serait consacrée à achever le retrait de la force, précise le document.

Parmi les options pour la suite, les auteurs du rapport soulignent qu’une mission politique pourrait succéder à la Monusco avec des composantes robustes en matière d’aide politique et de droits humains. Elle pourrait inclure «un petit groupe de conseillers civils, militaires et policiers pour aider les parties prenantes à mener à bien les réformes sécuritaires», précise le document.

Le budget actuel de la Monusco avoisine le milliard de dollars. La force compte 16.000 Casques bleus. L’ONU est présente militairement en RDC depuis une vingtaine d’années.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Mali: arrivée des premiers Casques bleus canadiens

juin 24, 2018

Montréal – Un premier groupe de Casques bleus canadiens est arrivé au Mali dans le cadre de la mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma), a indiqué dimanche le ministère de la défense.

Ce petit groupe a pour tâche de préparer le déploiement dans les prochaines semaines du contingent canadien.

Il s’agit de « l’équipe d’activation du théâtre, dont le travail consiste notamment à préparer les sites et à coordonner le transport de l’équipement », a précisé un porte-parole du ministère, ajoutant que la mission « est planifiée d’août 2018 à juillet 2019 ».

Ottawa avait annoncé en mars sa décision de déployer pendant un an une force d’appui aérienne comprenant deux hélicoptères Chinook pour les évacuations médicales et le transport ainsi que 4 hélicoptères armés Griffon et un contingent d’environ 250 militaires.

Le premier groupe a été accompagné par le chef d’état-major canadien, le général Jonathan Vance, qui avait eu la veille des entretiens à Bamako, ont indiqué des médias canadiens.

Déployée en 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines.

Elle a perdu plus de 160 Casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2018 15h59)                                                        

RDC: le rôle des Casques bleus renforcés en vue d’une élection cruciale

mars 27, 2018

Un camion de la Monusco patrouille autour d’églises catholiques à Kinshasa lors d’une manifestation appelant au départ du président Kabila, le 21 janvier 2018 / © AFP / JOHN WESSELS

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renforcé le rôle du plus grand contingent de Casques bleus du monde, afin de préparer les élections cruciales en République démocratique du Congo, qui devraient marquer le départ du président Joseph Kabila.

Présenté par la France, ce texte adopté à l’unanimité prolonge le mandat de la Monusco jusqu’en mars 2019 et souligne la nécessité de protéger les civils d’ici les élections prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Joseph Kabila.

« Le défi est historique, dans un contexte délicat. Sans élections crédibles et acceptées par tous, c’est la stabilité du pays et de toute la région qui est en jeu », a souligné l’ambassadeur français aux Nations unies, Francois Delattre.

« La période électorale qui s’ouvre est cruciale pour l’avenir de la RDC mais aussi de la région dans son ensemble », a-t-il martelé devant le Conseil de sécurité après le vote.

L’ambassadeur congolais auprès de l’ONU, Ignace Gata Mavita, a lui critiqué la résolution, soulignant que la mission des Casques bleus devrait être avant tout « de lutter contre les groupes armés pour protéger les civils et restaurer la paix et la sécurité dans la partie Est de notre pays qui en a grandement besoin ».

Il a de nouveau appelé au départ de la Monusco, présente depuis près de 20 ans dans ce pays qui compte plus de quatre millions de déplacés selon l’ONU.

Malgré son vote en faveur du texte, la Russie a insisté sur le fait que ce nouveau mandat ne donnait pas de feu vert pour s’ingérer dans les affaires internes du pays, la Chine soulignant également que la souveraineté de la République démocratique du Congo (RDC) devait être respectée.

« Il est nécessaire d’éviter absolument une situation qui verrait la Monusco soutenir l’un des partis congolais », a déclaré l’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nation unies, Dmitry Polyanskiy.

La communauté internationale doit aider la RDC à « renforcer ses propres capacités en matière de sécurité afin d’établir une situation stable dans le pays de façon autonome », a ajouté l’ambassadeur adjoint de la Chine, Wu Haitao.

– « Transparence et crédibilité » –

Le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne n’a jamais connu de transition pacifique depuis son accession à l’indépendance en 1960.

Arrivé au pouvoir après l’assassinat de son père Laurent Désiré en 2001, Joseph Kabila restera au pouvoir au moins jusqu’à début 2019, plus de deux ans après la fin de son second mandat, le 20 décembre 2016. Il n’a pas déclaré publiquement qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat.

Toute manifestation de l’opposition est interdite depuis septembre 2016 en RDC, où la répression de marches des catholiques depuis le 31 décembre a fait une quinzaine de morts.

La résolution adoptée mardi appelle « à oeuvrer à la tenue d’élections transparentes, crédibles et ouvertes dans les délais annoncés ».

Le Conseil appelle le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à préparer des plans incluant « toutes les options » d’ici le scrutin, dont l’envoi de renforts.

– Tensions entre Kinshasa et l’ONU –

D’après la résolution, les plus de 16.000 militaires de la Monusco seront chargés d’accompagner le processus électoral, notamment l’inscription des électeurs, le scrutin et la transition au sommet du pouvoir attendue le 12 janvier.

La mission formera aussi la police congolaise pour qu’elle assure la sécurité le jour du vote.

La Monusco relèvera en outre tout atteinte aux droits de l’homme.

Cette nouvelle résolution intervient dans un contexte de tensions entre l’ONU et le président Kabila, qui a déclaré en janvier vouloir « clarifier nos relations avec la Monusco », sur fond de crise politique, sécuritaire et humanitaire.

Kinshasa a ainsi refusé de participer à une « conférence des donateurs » pour la RDC le 13 avril à Genève co-présidée par l’ONU, estimant que les Nations unies et les ONG exagéraient la crise humanitaire au Congo.

Une précédente résolution, en mars 2017, envisageait déjà une élection présidentielle en décembre 2017, un scrutin finalement reporté d’un an par les autorités congolaises, officiellement pour cause de violences dans le Kasaï (centre).

Romandie.com avec(©AFP / 27 mars 2018 19h23)

Mali: hélicoptères et soldats canadiens pour la Minusma

mars 19, 2018

Des soldats de la Minusma pendant une opération à Bamako en juillet 2017 / © AFP/Archives / MICHELE CATTANI

Le gouvernement canadien, après des mois d’atermoiements, a opté lundi pour le déploiement d’une force d’appui aérien à la mission de paix des Nations unies au Mali (Minusma), avec un contingent de Casques bleus pour moitié composé de femmes.

Pendant un an, la force opérationnelle comprendra deux hélicoptères Chinook de transport et de logistique et quatre hélicoptères Griffon « pour assurer une escorte et une protection armées », a indiqué le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.

La date du déploiement sera fixée après consultations avec l’Onu, a dit M. Sajjan lors d’une conférence de presse à Ottawa avec Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères. Il aura lieu d’ici l’automne, avait assuré à l’AFP vendredi une source gouvernementale.

En accompagnement de ces hélicoptères sur le terrain, un contingent de militaires canadiens sera déployé à parité entre hommes et femmes.

Le Canada avait exprimé en novembre sa volonté de mobiliser 200 soldats pour des missions de maintien de la paix en favorisant la présence féminine au sein des Casques bleus.

« Une de nos priorités est d’augmenter la participation des femmes » dans les opérations de maintien de la paix, a déclaré Chrystia Freeland.

Le contingent serait donc ramené au tiers des 600 militaires que le Premier ministre Justin Trudeau avait promis de déployer peu de temps après son arrivée au pouvoir, à l’automne 2015.

Il a néanmoins réitéré son intention d’atteindre cet objectif à terme à travers une série « d’engagements conjoints » dans plusieurs pays.

Créée en 2013, la Minusma compte environ 12.000 Casques bleus et plus de 150 d’entre-eux ont été tués dans le cadre des opérations au Mali, ce qui en fait actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus dangereuse dans le monde.

Le déploiement au Mali sera la première mission de paix des Forces armées canadiennes en Afrique depuis celle qui avait avorté lors du génocide au Rwanda en 1994.

– Prudence –

« Nous avons été prudents dans notre décision d’entreprendre cette mission (…) et nous entendons prendre le temps de bien réfléchir » pour planifier ce déploiement. « La vie de chaque Canadien est précieuse », a insisté Mme Freeland.

Le nord du Mali, où des attaques jihadistes se poursuivent, était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mi-2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Les groupes jihadistes ont depuis étendu leurs attaques au centre et le sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

En riposte, le Mali, ainsi que le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, réunis au sein de l’organisation régionale G5 Sahel, ont lancé novembre une nouvelle force conjointe, qui doit monter en puissance pour atteindre au moins 5.000 hommes d’ici le printemps.

En parallèle, 4.000 militaires français combattent les jihadistes au Mali.

Le Canada ne compte actuellement qu’une vingtaine de Casques bleus dans le monde, lui qui avait été à l’origine des missions de maintien de la paix lors de la crise de Suez dans les années 1950.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Justin Trudeau s’est fixé comme objectif d’avoir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2021.

(©AFP / 19 mars 2018 18h05)

Côte d’Ivoire/Casques bleus tués: 20 ans de prison pour un ex-ministre

décembre 26, 2017

Abidjan – L’ex-ministre ivoirien Hubert Oulaye a été condamné mardi à vingt ans de prison pour complicité d’assassinat de dix-huit personnes, dont sept soldats de l’ONU, par la cour d’assises d’Abidjan, dont le verdict a été accueilli dans un silence de mort.

« C’est une condamnation sans preuve. C’est une condamnation politique », a réagi M. Oulaye, qui a pu regagner son domicile alors que ses avocats promettent un pourvoi en cassation.

L’avocate générale, Mireille Kouassi, avait requis la réclusion à vie pour les deux accusés, Hubert Oulaye, 64 ans, ministre de la Fonction publique de l’ex-président Laurent Gbagbo dans les années 2000, et Maurice Djire, 37 ans, dans le cadre de la mort de ces 18 personnes lors d’une attaque dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en juin 2012.

Elle assure que « de manière évidente, Hubert Oulaye a fourni les moyens financiers en vue de l’installation d’une rébellion dans l’Ouest », estimant que « le complice est parfois plus dangereux que l’auteur ».

« Il ne s’agit pas d’un procès politique (…) juste parce qu’il y a un homme politique (dans le box)! Tenons-nous aux faits. Laissons la politique aux politiciens », a-t-elle dit.

Auparavant, Diomande Vafoungbe, l’avocat de l’Etat ivoirien, partie civile, avait évoqué le contexte de la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts après le refus de l’ancien président Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale. « A l’époque, les Libériens disaient: +No Gbagbo, No peace+ (Pas de Gbagbo, pas de paix), » a précisé l’avocat indiquant qu’il y avait des « liens » entre le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, et les mercenaires libériens.

« J’ai honte de la justice ivoirienne. Le dossier est vide », a lancé Rodrigue Dadjé, un des défenseurs du ministre. Pour lui la cour aurait dû prononcer « un arrêt de non-lieu pur et simple. Cette condamnation à vingt ans est une décision politique. Elle est plus faite pour mettre Hubert Oulaye hors d’état de nuire sur le plan politique afin qu’il ne gène pas… ».

« Pour une démocratie comme la nôtre qui veut sortir de la crise post-électorale de 2011, on est en train de créer un précédent extrêmement grave: ceux qui viendront après ce pouvoir vont vouloir faire la même chose en se vengeant. Et on va être dans un cycle infernal de vengeance. On a besoin d’une justice équitable et transparente, pas celle qui rend des condamnations à 20 ans sans élément de preuve », a-t-il conclu.

Dans cette affaire, M. Oulaye a fait deux ans de détention préventive (mai 2015-juin 2017).

Il avait été arrêté six mois après son retour d’exil du Ghana, et quelques jours seulement après avoir participé à une réunion de « frondeurs » du FPI.

Ces « frondeurs » se présentent comme les « gardiens du temple » et boycottent tout scrutin, s’opposant au courant dirigé par Pascal Affi N’Guessan, l’actuel président du parti, qui se présente aux élections et semble vouloir tourner la page Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité » présumés lors de la crise post-électorale de 2010-2011.

Lors des procès concernant la crise politico-militaire, qui a déchiré la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011, la défense a souvent dénoncé une « justice des vainqueurs ».

Romandie.com avec(©AFP / 26 décembre 2017 20h41)