Posts Tagged ‘CDP’

Burkina-Faso: le président de l’ex-parti au pouvoir candidat à la présidentielle

mai 10, 2020

 

Eddie Komboigo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) burkinabè, parti de l’ex-président Blaise Compaoré renversé en 2014, a été désigné dimanche candidat à la présidentielle de novembre par sa formation. Eddie Komboigo, 56 ans, a été désigné par les membres du haut conseil du CDP, du bureau exécutif national et les secrétaires provinciaux à l’issue d’un vote remporté par 133 voix contre 21 à son rival, Yahaya Zoungrana.

Le choix d’Eddie Komboigo devra être entériné par Blaise Compaoré, président d’honneur du CDP, qui vit en exil à Abidjan depuis sa chute en octobre 2014, renversé par la rue après 27 ans de pouvoir. Puis il devra être investi lors d’un congrès, selon le parti. A la tête du CDP depuis mai 2015, cet expert-comptable qui a fait fortune à la tête d’un cabinet d’audit ne comptait pas parmi les barons du parti du temps où il régnait sans partage. Il était jusque-là député à l’assemblée nationale. Déjà prétendant à la présidentielle de 2015, Eddie Komboigo avait vu sa candidature à rejetée en vertu d’une loi excluant les proches de Compaoré qui avaient soutenu son projet de modification de la constitution pour se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement causé sa chute.

Le Burkina Faso organisera le 22 novembre des élections présidentielle et législatives. Après une brève suspension en raison de l’épidémie de coronavirus, la révision des listes électorales a repris vendredi, le gouvernement ayant décidé d’alléger progressivement les mesures restrictives de lutte contre l’épidémie.

Candidat à sa propre succession, le président Roch Marc Christian Kaboré devrait être opposé à de nombreux anciens proches de Blaise Compaoré, dont l’ancien Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo et Gilbert Noël Ouédraogo, dirigeant d’un ancien parti allié du régime Compaoré. Tahirou Barry, un ministre démissionnaire du premier gouvernement du président Kaboré, a également annoncé sa candidature à la présidentielle.

Par Le Figaro avec AFP

Burkina – Léonce Koné : « La direction du CDP a failli »

septembre 28, 2015

Après l’échec du coup d’État au Burkina Faso, Léonce Koné, deuxième vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), met en cause la direction d’un parti dont il souhaite désormais prendre la tête. Interview.

Léonce Koné est l’une des quatorze personnalités dont la justice burkinabé a annoncé le gel des avoirs, le 26 septembre, en raison de leur soutien présumé au coup d’État manqué des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le 16 septembre. Le deuxième vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancien parti au pouvoir, nie tout lien avec les putschistes. Il règle aussi ses comptes avec ses camarades du parti et dévoile ses ambitions.

Jeune Afrique : Quelle est votre réaction après l’annonce par la justice du gel de vos avoirs ?

Léonce Koné : J’en ai entendu parler, je l’ai lu sur le internet, mais je n’ai pour l’heure reçu aucune notification. Cela ne doit pas se passer ainsi dans un État de droit. Le secret de l’instruction devrait être respecté. Ce n’est pas sur le web ni à la télévision que l’on divulgue ce genre de choses avant même d’avoir entendu les intéressés. C’est une mauvaise manière de faire. En tout état de cause, lorsque nous aurons reçu la notification, je saisirai mes avocats, tout comme le CDP, et nous ferons appel de cette décision.

Avez-vous commandité ou soutenu financièrement le coup d’État ?

Non, je n’ai pas soutenu le coup d’État, pas plus moi que la direction du CDP. Comme tout le monde, nous avons été surpris. Cela dit, nous avons dit, moi et d’autres, qu’une des raisons qu’avançaient les auteurs du coup d’État, à savoir qu’ils voulaient mettre fin à l’exclusion, était une position que nous partagions. Cela ne signifie pas que nous avons fait un coup d’État.

Quels sont les liens de Gilbert Diendéré avec le CDP ?

Il n’est pas membre des organes du CDP. Son épouse en est membre, si c’est cela que vous voulez me faire dire. C’est tout.

Que faut-il faire de lui ?

Je n’en sais rien. C’est une question qui devrait être tranchée dans le cadre du dialogue placé sous l’égide de la Cedeao.

Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a été dissous le 25 septembre. Est-ce une bonne chose ?

Je ne sais pas. C’est une question d’organisation militaire, or on en a fait une question politique. Ce qui avait été arrêté lors de la médiation de la Cedeao, c’était que cette question serait tranchée par les autorités issues de l’élection. J’aurais préféré que l’on s’en tienne à cela. Ce genre de mesure ne fait qu’accroître les crispations. Ce n’est pas opportun.

Le dialogue est-il toujours possible aujourd’hui ?

Il est indispensable, car s’il n’y a pas de dialogue, le pays éclate. Je souhaite que nous suivions la recommandation de la Cedeao : c’est-à-dire que nous engagions un dialogue inclusif afin de trouver des solutions aux divergences que nous avons. On ne pourra pas sortir de cette crise par des mesures autoritaires ou arbitraires.

Le Burkina est un pays difficile à diriger. Or j’ai toujours douté de la capacité d’Eddie Komboïgo à pouvoir gérer une telle situation.

Vous revendiquez toujours le droit de participer aux élections présidentielle et législatives ?

Oui, naturellement. Pas seulement pour l’intérêt seul du CDP, mais aussi pour la démocratie. Et pour que demain, les autorités élues soient acceptées par le peuple burkinabé.

Le CDP n’a-t-il pas fait une erreur en choisissant comme candidat à la présidentielle Eddie Komboïgo, en dépit des risques qui pesaient sur sa candidature ?

Là n’est pas la question. Si on se place sur le plan de la légalité, il n’y a pas de raisons d’empêcher un candidat de se présenter. Maintenant, si vous me demandez si le choix d’Eddie Komboïgo était un bon choix en tant que personnalité, je dis non. Et ceux qui sont avec moi dans le parti savent que je l’ai toujours dit.

Pourquoi ?

Parce que la fonction de président du Faso est capitale. Le Burkina est un pays difficile à diriger. Or j’ai toujours douté de la capacité d’Eddie Komboïgo à pouvoir gérer une telle situation.

Doit-il quitter la présidence du CDP ?

Tout à fait. J’en ai la conviction. La crise que traverse le pays montre qu’il y a aussi une crise interne au CDP. La direction présidée par Eddie Komboïgo a failli. Lui-même est absent du pays depuis plusieurs jours. Je trouve cela inadmissible et irresponsable. Il faut en tirer les conséquences et renouveler la direction du parti le plus tôt possible. Je ne suis pas le seul à le penser.

Êtes-vous candidat ?

Oui. J’ai décidé de me présenter à la présidence du CDP. Mais je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle, c’est très clair.

Au vu de ce qu’il se passe depuis un an au Burkina, vous ne vous dites pas que c’était une erreur d’avoir essayé de changer la Constitution pour permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat ?

Probablement oui, mais on ne refait pas l’histoire. Regardons l’avenir.

Jeuneafrique.com par Rémi Carayol – envoyé spécial à Ouagadougou

Burkina Faso : le candidat du parti de Compaoré exclu de la présidentielle

août 30, 2015

Ouagadougou – Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a publié samedi la liste provisoire des candidats à la présidentielle du 11 octobre, excluant le candidat du parti du président déchu Blaise Compaoré, a-t-on appris de source officielle.

La déclaration de candidature de M. Eddie Constance Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, l’ex- parti au pouvoir) doit être rejetée, écrit le Conseil constitutionnel.

Le droit n’a pas été dit, c’est plutôt la politique qui a beaucoup pesé, a réagi M. Komboïgo, y voyant une manœuvre pour exclure le CDP.

Nous contestons la décision du Conseil constitutionnel… Nous allons dénoncer mais nous allons respecter, a-t-il poursuivi, appelant les jeunes de son parti à éviter l’affrontement.

Mardi, M. Komboïgo, chef du CDP, a été déclaré inéligible aux législatives d’octobre qui doivent se tenir le même jour que la présidentielle. Or, pour le juge constitutionnel, cette décision s’applique à l’élection présidentielle du 11 octobre.

Au total, sur 22 candidats enregistrés, six ont été recalés par le Conseil constitutionnel: la liste provisoire fait donc état de 16 candidats.

Parmi les recalés figure également Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), un grand allié au pouvoir Compaoré. Il a été exclu pour les mêmes motifs.

Conformément à une loi votée en avril, le Conseil constitutionnel avait déclaré mardi inéligibles aux législatives 42 partisans de Blaise Compaoré pour avoir soutenu l’ancien président dans son projet de modifier la Constitution afin de pouvoir se représenter.

De nouvelles personnes ont depuis été jugées inéligibles. Leur nombre total s’élevait ainsi samedi non plus à 42, mais à 52.

S’ils pensent que nous avons commis des bêtises et que le peuple nous vomit, laissez-nous aller aux élections et le peuple va nous rejeter, a suggéré M Komboïgo.

Le CDP va travailler à sauver le 11 octobre 2015, en remplaçant ces personnes par des jeunes dynamiques, a-t-il assuré.

La liste définitive des candidats à la présidentielle sera publiée à l’issue des recours, possibles jusqu’au 6 septembre. Seuls ceux qui ont été retenus sur la liste provisoire peuvent contester les candidatures de leurs adversaires.

Deux anciens ministres du dernier gouvernement de Compaoré poursuivis devant la Haute Cour de justice en même temps que M. Compaoré figurent toujours sur la liste provisoire: l’ex ministre des Sports Yacouba Ouédraogo, candidat d’un petit parti, et l’ancien chef de la diplomatie de Compaoré, le général Djibrill Bassolé.

Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Cependant, les partis de l’ex-majorité ont toujours la possibilité de remplacer les candidats déclarés inéligibles par de nouveaux candidats.

Blaise Compaoré, qui voulait changer la Constitution afin de pouvoir se représenter, a été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire à l’issue de 27 ans de règne.

Un régime dit de transition, dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, a été mis en place après la chute de M. Compaoré. Il doit prendre fin avec les élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

Romandie.com avec(©AFP / 30 août 2015 01h11)

Burkina – CDP : les orphelins de Blaise Compaoré relèvent la tête

mai 21, 2015

 Environ 5000 personnes étaient présentes au sixième congrès du CDP, le 9 mai à Ouagadougou.

Environ 5000 personnes étaient présentes au sixième congrès du CDP, le 9 mai à Ouagadougou. © Benjamin Roger/J.A.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tenait son premier grand rassemblement depuis la chute de son leader. Objectif : se remettre en ordre de bataille avant les scrutins d’octobre.

Après des années d’une écrasante domination, la machine a fini par dérailler, entraînée dans sa chute par son taulier, Blaise Compaoré. Lors de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avait été, comme tous les symboles de l’ancien régime, pris pour cible par les manifestants.

Siège incendié, dirigeants en fuite ou interpellés, militants contraints de faire profil bas : jamais, depuis sa fondation en 1996, le parti n’avait traversé pareille crise. Puis, profitant de ce que la communauté internationale prône l’inclusion de toutes les parties prenantes au processus de transition, le CDP est peu à peu sorti de l’oeil du cyclone.

Ces 9 et 10 mai, il a tenu son sixième congrès ordinaire à Ouagadougou, son premier grand rassemblement depuis le départ de « Blaise ». Dans un Palais des sports surchauffé, ses principaux responsables et environ 5 000 militants étaient là pour rappeler que l’ancien parti majoritaire restait l’une des principales formations politiques du pays.

Après avoir été un temps suspendu, en décembre, par les autorités de la transition, le CDP devrait pouvoir présenter des candidats aux élections présidentielle et législatives, prévues le 11 octobre.

L’objectif de ce congrès était donc de remettre la formation en ordre de bataille, en renouvelant ses structures dirigeantes. C’est chose faite avec l’instauration d’un bureau exécutif national composé de onze vice-présidents, à la tête duquel a été nommé Eddie Komboïgo, investi président du parti.

Briscards

À 51 ans, cet homme d’affaires réputé, fondateur du cabinet d’audit financier Komboïgo et Associés (Cafec-Ka), n’est pas un apparatchik « cédépiste ». Militant depuis plusieurs années, député lors de la dernière législature, il passe pour un intime de Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier et bras droit de Blaise Compaoré, qui est comme lui originaire de Yako (Nord-Ouest).

Une proximité qui a probablement valu à Komboïgo le saccage de son domicile ouagalais lors de l’insurrection d’octobre dernier. « Eddie est un bon choix, confie un cadre du parti. C’est une personnalité qui fait la synthèse entre vieux briscards et nouveaux venus. »

À peine élu, l’intéressé veille à ne pas faire de vagues. « Nous voulons avant tout apaiser les tensions », se borne-t-il à commenter, tout en concédant que son parti a commis des « erreurs » et qu’il faut « rompre avec le style de gestion de Compaoré, qui relève de sa génération ».

Toujours relié par une sorte de cordon ombilical à l’ancien chef de l’État – qui a été désigné président d’honneur du haut conseil du parti -, le CDP s’efforce de se tourner vers l’avenir.

Et croit dur comme fer en ses chances, même si une majorité de ses têtes d’affiche pourraient être visées par la nouvelle loi électorale, qui rend inéligibles aux prochaines élections les personnes ayant soutenu le projet de modification constitutionnelle.

De nombreux observateurs estiment que l’ancienne formation présidentielle, forte de moyens financiers et d’un ancrage local dont peu de ses rivaux peuvent se targuer, pourrait réaliser un bon score aux législatives. Le scrutin présidentiel s’annonce plus compliqué.

Il paraît peu probable qu’après avoir renversé l’homme qui les a dirigés pendant vingt-sept ans les Burkinabè élisent un membre de son parti pour lui succéder.

Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Burkina : le CDP et ses alliés suspendent leur participation à la transition

avril 10, 2015

Le CDP est le parti de Blaise Compaoré, renversé par une insurrection le 31 octobre dernier.
Le CDP est le parti de Blaise Compaoré, renversé par une insurrection le 31 octobre dernier. © Francois Mori/AP/SIPA

Contestant ouvertement l’adoption du nouveau code électoral et les arrestations d’anciens proches ou soutiens de Blaise Compaoré, le CDP et les partis de l’ancienne majorité présidentielle ont annoncé jeudi qu’ils suspendaient leur participation au Conseil national de transition et à la Commission nationale de réconciliation et des réformes.

L’adoption du nouveau code électoral n’en finit plus de susciter des remous à Ouagadougou. Jeudi 10 avril, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, et ses alliés de l’ancienne majorité présidentielle ont annoncé qu’ils claquaient la porte des organes du régime de transition dans lesquels ils étaient représentés. Dans une déclaration commune transmise aux médias, ils indiquent qu’ils « suspendent leur participation au Conseil national de transition (CNT), ainsi qu’à la Commission nationale de réconciliation et des réformes, jusqu’à relecture du texte adopté, jusqu’à la mise en œuvre d’une vraie politique inclusive, jusqu’au respect total de la Constitution ».

Mardi soir, les députés du CNT, l’assemblée intérimaire burkinabè, ont adopté un nouveau code électoral très controversé. Ce texte rend « inéligibles » les personnes ayant « soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance démocratique » et exclut les partisans de Blaise Compaoré des élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre prochain. Ce vote s’est accompagné d’une série d’arrestations de proches ou soutiens de l’ex-président, parmi lesquels trois anciens ministres, accusés de « malversations présumées » mais aussi d' »atteintes à la sûreté de l’État » ou de « troubles à l’ordre public ».

La transition pointée du doigt

Le vote de cette loi exclusive, ainsi que ces différentes interpellations, ont provoqué la colère des membres de l’ancienne majorité, qui dénoncent une opération de purge politique menée par leurs adversaires. Dans une interview accordée jeudi à Jeune Afrique, Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, ne mâchait pas ses mots contre ces actes « gravissimes », estimant qu’il s’agissait « de manœuvres politiciennes visant à éliminer des adversaires dont on redoute qu’ils gagnent les élections ».

De leur côté, le CDP et ses alliés ne sont pas beaucoup plus tendres. « La transition ne conduit pas une politique neutre, inclusive, pacificatrice (…) Nous constatons que la transition, en complicité avec des forces qui lui sont inféodées, mène le pays à la dérive et expose les burkinabés à des fractures irréversibles (…) Nous remettons en cause la conduite partisane et insécurisée du processus électoral et rendons la transition responsable de la crise ouverte et des conséquences qui pourraient en découler », peut-on notamment lire dans leur communiqué.

Alors que le climat politique était jusqu’à présent globalement serein au Burkina, la guerre est désormais ouverte entre les anciens soutiens de Blaise Compaoré et leurs adversaires. Le tout sous l’oeil attentif des partenaires étrangers, qui ont toujours exigé la mise en place d’un processus inclusif et qui sont des soutiens financiers de poids en vue de l’organisation des élections d’octobre prochain.

Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Burkina : le gouvernement suspend le CDP, le parti de Blaise Compaoré

décembre 15, 2014

L'ancien chef de l'État burkinabè, Blaise Compaoré.
L’ancien chef de l’État burkinabè, Blaise Compaoré. © AFP

Le ministère de l’Administration territoriale a officiellement annoncé lundi la suspension du CDP, le parti de Blaise Compaoré. La Fedap-BC, une association de soutien à l’ancien président, et l’ADF-RDA, formation qui avait pris position en faveur du projet de modification consitutionnelle, sont aussi suspendues.

L’opération de nettoyage se poursuit au Burkina Faso. Après le limogeage de patrons de sociétés publiques, accusés d’être trop proches du clan Compaoré, et la nationalisation d’une entreprise immobilière appartenant à l’ancienne « belle-mère nationale », Alizéta Ouédraogo, les autorités de transition s’en sont pris au principal rouage politique de l’ancien président : le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Le ministère de l’Administration territoriale a annoncé, dans un communiqué offficiel diffusé lundi 15 décembre, la suspension du CDP ainsi que celles de la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (Fedap-BC) et de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), troisième force politique du pays qui s’était rangée derrière le projet de modification constitutionnelle de l’ancien président du Faso.

« Chasse aux sorcières »

L’arrêté pris par le ministre Auguste Denise Barry, bras droit du Premier ministre Yacouba Isacc Zida, reproche au CDP des « activités incompatibles avec la loi portant charte des partis et formations politiques au Burkina Faso ». Selon ce texte, « en cas de violation des lois et règlements de la république par un parti ou une formation politique et en cas d’urgence ou de trouble de l’ordre public », le Ministre chargé des libertés publiques « peut prendre un arrêté de suspension de toutes activités du parti concerné et ordonner la fermeture de son siège ». Il en est de même pour la Fedap-BC, accusée d’avoir mené des « activités incompatibles avec la loi portant liberté d’association au Burkina Faso ».

Dans les rangs du CDP, l’incompréhension dominait. « Jusque là, je me refusais à parler de ‘chasse aux sorcières’, témoigne un cadre de l’ancien parti présidentiel. Même dans un pays comme la Côte d’Ivoire, qui a connu une crise politique plus grave, les nouvelles autorités n’ont pas fait ça… » Même son de cloche du côté de l’ADF-RDA. « Je ne comprends pas le sens de cette décision, affirme un responsable du parti. En stigmatisant certaines personnes de la sorte, il sera difficile d’ensuite parler de réconciliation. »

Le leader du CDP, Assimi Kouanda, et celui de la Fedap-BC, Adama Zongo, sont internés depuis le 5 novembre au camp de gendarmerie Paspanga de Ouagadougou. Ils sont accusés d’avoir publiquement tenu des propos pouvant causer des troubles à l’ordre publique – Kouanda avait appelé ses troupes à se défendre en cas d’attaque -, et ont été interpellés et « placés en sécurité » par les militaires en charge de la transition.

Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Les écoles et les Universités du Burkina, fermées à partir de lundi (officiel)

octobre 26, 2014

 

Les établissements scolaires et universitaires du Burkina Faso, seront fermées, à partir de demain lundi, annonce un communiqué du Service d’information du gouvernement (SIG).

Le communiqué dont APA a reçu copie, a été signé par les secrétaires généraux Bila Dipama, du ministère en charge des Enseignements secondaire et supérieur et Winson Emmanuel Goabga, du ministère en charge de l’Education nationale et de l’Alphabétisation. Le document précise que « les établissements d’enseignement préscolaire, scolaire, postscolaire, secondaire et supérieur, sont fermés du lundi 27 au vendredi 31 octobre 2014 ».

Le communique ne donne pas les raisons de la fermeture des écoles, mais tout porte à croire que cela est motivé par la situation nationale marquée par des manifestations contre la modification de l’article 37 de la constitution. Dès l’annonce, mardi dernier, de la volonté du gouvernement de modifier la constitution en optant par la voie parlementaire, il y a eu à Ouagadougou, des réactions spontanées de la part de l’opposition et de la société civile pour désapprouver cette décision gouvernementale.

Les députés devront, le jeudi 30 octobre prochain, décider du choix de la nouvelle mouture de l’article 37 qui divise les Burkinabè en deux, depuis quelques temps. Une bonne partie de la société civile se bat, aux côté de l’opposition politique affiliée au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) pour empêcher la modification de cet article limitant à deux, le nombre de mandats présidentiels au Burkina Faso

Le parti présidentiel au Burkina Faso invite ses militants à la vigilance  

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir), au Burkina Faso, exhorte ses militants à la vigilance.

L’appel a été lancé à Ouagadougou, à l’occasion d’une rencontre statutaire du Secrétariat exécutif national (SEN) avec les délégués provinciaux du parti sur la situation politique nationale, marquée par le projet de loi portant modification de la Constitution.

Lors de cette rencontre, le Secrétaire exécutif national (SEN) du CDP, Assimi Kouanda a expliqué le processus en cours actuellement à l’Assemblée nationale et donné les consignes aux représentants du parti dans les 45 provinces du pays. Il a souligné que face à l’échec du dialogue inclusif initié par le président Blaise Compaoré, le CDP s’est concerté avec d’autres partis politiques et a trouvé un compromis pour limiter les mandats consécutifs à trois et verrouiller la clause de l’article 37. De l’avis du Secrétaire exécutif national du CDP « l’article 37 doit être modifié pour que Blaise Compaoré soit candidat en 2015 », ajoutant que la procédure suivie est tout à fait légale. Se prononçant sur les dernières manifestations de rues constatées, Assimi Kouanda les a qualifiées « d’activités hors la loi ». Le patron de l’exécutif du CDP estime qu’il faut un travail de communication pour rassurer les militants et sympathisants. Par ailleurs, Assimi Kouanda a invité les militants à la vigilance, leur demandant aussi de riposter s’ils sont l’objet d’attaque. « Nous ne provoquerons pas.

Mais si nous sommes provoqués, la réaction doit être à la hauteur de ce qui a été fait », a-t-il martelé, avant de poursuivre que « les troubleurs seront troublés ». Le patron de l’exécutif du parti présidentiel a exhorté les secrétaires généraux, les représentants de jeunes et de femmes à aller organiser des activités de soutien au référendum dans leurs localités respectives, « afin de prouver qu’il y a une grande majorité qui soutient cette initiative ». A l’entendre, le CDP va organiser, très bientôt, sa rentrée politique. « Nous allons également sortir, très bientôt, dans les 370 communes rurales du Burkina pour une campagne de mobilisation », a-t-il annoncé

Apanews.net

Burkina Faso : Compaoré en pleine zone de turbulences

mars 4, 2014

Le président burkinabè, Blaise Compaoré, est confronté à une fronde sans précédent. D’anciens cadres de son parti ont rejoint les rangs d’une opposition requinquée. En cause : sa volonté supposée de se maintenir après 2015, terme constitutionnel de son dernier mandat.

Un médiateur au pays du médiateur, cela ne s’invente pas. En l’espace de quelques semaines, le président burkinabè, qui, ces dernières années, a prodigué ses bons offices dans la quasi-totalité des pays de la sous-région traversant une crise politique, est passé de l’autre côté de la barrière. Aujourd’hui, c’est lui qui a besoin d’un arbitre pour régler « sa » crise. En l’occurrence, le seul de ses prédécesseurs encore en vie, l’éphémère président de la période présankariste, Jean-Baptiste Ouédraogo. Fin janvier, ce dernier est sorti de sa longue retraite politique pour tenter, avec trois dignitaires religieux, de renouer le dialogue entre une opposition de plus en plus forte et un président plus affaibli que jamais.

Tout est allé très vite. Il y a six mois, le Burkina était, aux yeux de la communauté internationale, un îlot de stabilité dans un océan d’incertitudes. Après la vague de manifestations de 2011, le climat social était apaisé. Seule l’université, éternel volcan en ébullition au Burkina, représentait un motif d’inquiétude pour le régime. Quant à l’armée, que le chef de l’État a lui-même reprise en main après les mutineries de 2011, elle semblait ne plus être une menace. Les élections municipales et législatives de décembre 2012 avaient confirmé la mainmise du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir) sur la vie politique, même si l’opposition en était sortie requinquée. Et les résultats économiques du pays sont cités en exemple.

Mais tout le monde savait que ce solide édifice – dont même les opposants les plus acharnés louent certaines vertus, notamment les avancées démocratiques – ne tenait qu’à un fil. Ou plutôt à une question : celui qui dirige le pays depuis plus de vingt-six ans va-t-il se représenter en 2015 ? En l’état, la Constitution le lui interdit, son article 37 limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais le 12 décembre, au lendemain de la fête nationale, Blaise Compaoré a brisé le silence qu’il s’imposait depuis des mois sur le sujet. En déclarant que « la Constitution n’interdit pas de modifier l’article 37 » et que, si les acteurs politiques ne s’accordaient pas sur cette question, il pourrait recourir au référendum, il a tombé le masque. Et ouvert la boîte de Pandore.

75 membres du bureau politique démissionnent avec fracas

* Article publié dans le Jeune Afrique N°2772 en kiosque du 23 février au 1er mars

Trois semaines plus tard, son parti implose. Le 4 janvier, 75 membres du bureau politique du CDP démissionnent avec fracas, dont 3 des principaux architectes qui, avec Compaoré, ont façonné son régime pendant deux décennies : Roch Marc Christian Kaboré, qui fut longtemps considéré comme son dauphin, dirigea le CDP pendant treize ans et présida l’Assemblée nationale pendant dix ans ; Salif Diallo, son ex-bras droit, qui connaît tous les secrets de Blaise ; et Simon Compaoré, l’une des figures les plus populaires du CDP, qui fut maire de Ouagadougou pendant dix-sept ans. Tous dénoncent la « caporalisation » du CDP et, surtout, la volonté du patron de rempiler en 2015. « Cela faisait des années qu’ils attendaient ce moment, dit un proche du président. Ils pensaient que leur tour était venu. »

Pour l’heure, personne ne connaît l’ampleur de ce qu’Ablassé Ouédraogo, ancien cadre du CDP passé à l’opposition il y a quelques années, a appelé « un séisme ». Les jours suivants, d’autres figures du CDP, dont le député Victor Tiendrébéogo, l’un des ministres les plus influents du Mogho Naba, le roi des Mossis, ont rejoint les rangs des démissionnaires au sein de leur nouveau parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Et les départs des cadres locaux se sont multipliés.

Des dizaines de milliers de Burkinabè pour dire non à la création du Sénat et à la modification de l’article 37

Compaoré a senti le vent du boulet lorsque, le 18 janvier, l’opposition et de nombreuses organisations de la société civile (lire pp. 80-82) ont rassemblé, dans les rues des principales villes du pays, des dizaines de milliers de Burkinabè pour dire non à la création du Sénat et à la modification de l’article 37 – de mémoire de suiveurs, du jamais vu depuis l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998. Ce jour-là à Ouagadougou, le très libéral Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, qui incarne le front du refus depuis les législatives de 2012, a marché main dans la main avec le nouvel opposant Roch Marc Christian Kaboré, le sankariste Bénéwendé Sankara et le socialiste Arba Diallo, pendant que les militants du Balai citoyen, peu amènes avec la classe politique, acclamaient Simon Compaoré. L’opposition se dit disposée à dialoguer avec le pouvoir, mais refuse tout compromis sur 2015. Pour elle, Compaoré doit partir. S’il ne le fait pas, « nous marcherons sur Kosyam », annoncent ses leaders. Rien ne dit que cette union de circonstance résistera au temps. Dans l’entourage du président, on pense qu’elle éclatera à l’approche des échéances électorales. Mais l’on admet que sa montée en puissance et la forte mobilisation de la société civile conjuguées aux démissions en masse au sein du CDP « sont de rudes coups ». Et que le président « sait que sa marge de manoeuvre est étroite ».

D’ores et déjà, la bataille d’influence a commencé. Kaboré and Co ont entrepris de séduire les chefs coutumiers et les Églises. Compaoré, lui, cajole les hommes d’affaires et, surtout, les soldats. Juliette Bonkoungou, une figure du CDP qui défend l’idée d’une « transition négociée », rappelle que l’armée est à la tête des systèmes de pouvoir depuis 1966 et que le risque est grand qu’elle décide de jouer les arbitres si le conflit persiste. Or de cet arbitre-là personne ne veut, ni Compaoré, ni ses adversaires, ni les pays voisins.

Jeuneafrique.com par Rémi CARAYOL, envoyé spécial

Burkina Faso : décès de l’ancien président de la Ceni, Moussa Michel Tapsoba

juillet 14, 2011

L’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante du Burkina Faso et ancien ministre, Moussa Michel Tapsoba est décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet à Ouagadougou à l’âge de 59 ans.

L’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) burkinabè, Moussa Michel Tapsoba, est décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.

La semaine dernière, Moussa Michel Tapsoba faisait encore la Une des quotidiens burkinabé : après des mois de bras de fer, les autorités obtenaient son éviction de la Ceni avant la fin de son mandat qui devait expirer au mois de septembre. Lors d’une session extraordinaire le 5 juillet, le parlement avait mis fin à ses fonctions par un vote à la quasi unanimité.

L’organisation de la présidentielle de novembre 2010 avait été vivement contestée et tous les partis, opposition comme camp présidentiel, réclamaient sa tête. Ex-ministre de l’Équipement et de l’Eau sous Thomas Sankara, Moussa Michel Tapsoba, 59 ans, dirigeait la Ceni depuis 2001.

Jeuneafrique.com par Malika Groga-Bada