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Canada-Québec: Face au plagiat, des professeurs appellent à un moratoire sur le développement de l’IA

mai 15, 2023

La présence de l’intelligence artificielle dans les cégeps et les universités crée un dilemme moral déchirant et menace l’idée même de l’enseignement. L’espoir d’un moratoire circule, alors que se tient aujourd’hui, à Montréal, la Journée sur l’IA en enseignement supérieur.

Un téléphone intelligent affiche le logo de l'entreprise ChatGPT.

Beaucoup de spécialistes craignent que des technologies comme ChatGPT servent à automatiser la création à grande échelle d’arnaques ou de campagnes de désinformation. Photo: Getty Images/Lionel Bonaventure

Les professeurs au cégep et à l’université sont en pleine période de correction de fin de session. Et ils doivent composer avec une nouvelle réalité : le soupçon constant que certains de leurs étudiants ont eu recours à des outils comme ChatGPT dans la rédaction de leurs travaux.

Marianne Théberge-Guyon, chargée de cours à l’UQAM, fait partie des enseignants qui s’arrachent les cheveux, convaincus d’avoir reçu des travaux écrits par des agents conversationnels.

Le niveau d’écriture n’était pas celui que je connaissais de ces étudiants. Les références n’étaient pas liées au bon domaine. Il y avait beaucoup de drapeaux rouges qui se levaient, explique la jeune professeure et doctorante.  

Se sentant un peu démunie devant cette tricherie nouveau genre, Mme Théberge-Guyon s’est tournée vers son département pour savoir si une procédure particulière avait été mise en place. On m’a dit qu’on devait suivre le protocole dans le cas de plagiat en général. Il faut monter un dossier, ça prend des preuves. Mais avec l’IA, c’est difficile, voire impossible, d’avoir des preuves hors de tout doute!

Même scénario du côté de Marianne Di Croce, qui enseigne au Cégep de Saint-Jérôme et aussi à l’UQAM. Le plagiat existait déjà, mais là, on a un outil qui rend le tout beaucoup plus facile. 

« Je n’ai pas l’impression d’avoir reçu beaucoup de copies qui ont eu recours à l’IA. J’ai fait des avertissements sérieux. Mais c’est comme mettre un « plaster » sur une hémorragie. »— Une citation de  Marianne Di Croce, professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme et chargée de cours à l’UQAM

Une enseignante parlant à une journaliste.

Marianne Di Croce enseigne au cégep et à l’université. Elle est bien placée pour témoigner que les étudiants en enseignement supérieur sont pour plusieurs tentés d’utiliser les nouveaux agents conversationnels pour les aider dans leurs travaux. Photo: Radio-Canada/Hugo Boivin

Les deux enseignantes ont utilisé un logiciel de détection d’intelligence artificielle offert gratuitement en ligne pour tenter de confirmer leurs doutes. Mais ces outils, qui utilisent eux-mêmes l’intelligence artificielle pour reconnaître celle-ci, ne sont pas sans faille. Ça devient très difficile de démêler ce qui vient de l’étudiant de ce qui ne vient pas de lui, reconnaît Marianne Di Croce.

Toutes les deux ont, dans quelques rares cas, monté des dossiers disciplinaires de plagiat. Certains étudiants, confrontés par l’enseignante, ont reconnu leur faute. D’autres dossiers sont toujours à l’étude.

La présence de l’intelligence artificielle dans les cégeps et les universités crée un dilemme moral déchirant et menace l’idée même d’enseignement. L’espoir d’un moratoire circule. Reportage de Fannie Bussières McNicoll

Pour éviter ce genre de tracas, Steve McKay, professeur au Cégep de Sherbrooke, a opté, lui, pour des examens en classe.

Mais la solution n’est pas parfaite. Certains étudiants lui ont dit savoir que des camarades de classe utilisaient ChatGPT dans d’autres cours et s’estiment donc désavantagés. Une situation qui l’attriste. On ne veut pas transformer notre rapport avec les étudiants et être toujours en train de surveiller s’ils copient, s’ils trichent.

Chose certaine, selon Marianne Théberge-Guyon, ChatGPT et ses semblables sont en train de forcer une petite révolution de l’enseignement. Il ne faut pas sous-estimer le phénomène. On est au début de tout ça.

« Il va falloir former des comités, se concerter, trouver des méthodes d’évaluation différentes, s’adapter. Je n’ai pas de solution miracle, mais il va falloir changer nos manières de faire! »— Une citation de  Marianne Théberge-Guyon, chargée de cours au Département de communication sociale et publique à l’UQAM

Une jeune enseignante souriante.

Marianne Théberge-Guyon pense que la démocratisation des outils d’IA fera plus de mal que de bien au milieu de l’enseignement supérieur. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Une pause réclamée par la Fédération nationale des enseignants

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % des professeurs de cégep et 80 % des chargés de cours d’université, a mandaté il y a plusieurs mois un comité interne pour réfléchir à l’utilisation de l’IA en éducation, à ses impacts et à des pistes de solution.

Il en a résulté un rapport d’une centaine de pages que Radio-Canada a pu consulter et qui recommande notamment l’imposition d’un moratoire, comme l’ont fait des experts de l’intelligence artificielle.

Les enseignants craignent que cette course folle aux robots conversationnels alimente un climat de compétition qui éloigne leurs institutions de leur mission. Ils appellent donc à un moratoire sur leur développement, ou à tout le moins sur leur présence dans les institutions d’enseignement, tant que les enjeux éthiques liés à leur usage n’auront pas été réglés.

Il faut mobiliser les directions et les enseignants pour leur dire que cette utilisation tous azimuts [de l’IA] doit être balisée. Il faut pour l’instant prendre un pas de recul et prendre au sérieux les impacts qu’elle peut avoir, explique la présidente de la FNEEQ, Caroline Quesnel.

Le sentiment qu’on a, c’est que le mouvement en cours va nous écraser. On n’est pas technophobes. On est technocritiques.

La présidente de la FNEEQ n’a pas simplement peur d’un recours accru au plagiat. Elle estime qu’une transformation plus profonde de l’enseignement est possible. On est en pleine pénurie de personnel. La pire chose qui pourrait arriver, c’est qu’on remplace les profs par des robots, qu’on automatise l’enseignement.

Des applications intelligentes gèrent déjà, par exemple, les notes des étudiants, et pourraient bientôt s’occuper de certaines tâches comme l’évaluation des travaux. C’est une pente glissante, selon elle.

« Nous, ce qu’on craint, c’est que l’intelligence artificielle mène éventuellement à une école artificielle. »— Une citation de  Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN

Une syndicaliste tient un rapport entre ses mains et est assise à son bureau.

Le rapport que Caroline Quesnel tient entre ses mains formule dix recommandations qui ont été adoptées à l’unanimité lors de la réunion du bureau fédéral de la FNEEQ-CSN le 4 mai dernier. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Une crainte que partage l’enseignante Marianne Di Croce. Pour faire réfléchir ses étudiants, elle leur a d’ailleurs posé, au cours de la session, une question qui les a déstabilisés. Je leur ai demandé : est-ce que vous aimeriez ça, que ChatGPT prépare les plans de cours ou corrige vos travaux? La plupart des étudiants étaient outrés et ont dit préférer que je le fasse moi-même.

La relation humaine dans l’enseignement, c’est central. Quand on vient ajouter des machines comme intermédiaire, ça met de la distance dans cette relation-là, résume-t-elle.

Une première journée de réflexion nationale

Tous ces points seront assurément soulevés au cours de la Journée sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur qui se tient lundi, à Montréal, et à laquelle plus de 900 personnes – des représentants des cégeps et des universités, mais aussi des enseignants, des étudiants et des experts en IA – doivent participer.

En entrevue avec Radio-Canada plus tôt cette semaine, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a présenté cette journée comme la première étape vers une prise de position de son gouvernement pour encadrer de manière responsable et éthique ces nouveaux systèmes d’intelligence artificielle.

La présidente de la FNEEQ Caroline Quesnel appelle cependant le gouvernement à prendre le temps avant de trancher. Ce n’est pas en une journée qu’on va arriver à de grandes conclusions. Il y a une sorte de course à la prise de décision dans un enjeu qui mérite une consultation beaucoup plus large.

De son côté, Steve McKay, professeur de philosophie au cégep, fonde beaucoup d’espoirs sur l’événement et sur l’action future de la ministre. Il faut des balises uniformes au plan national pour que tout le monde applique les mêmes règles, pour qu’il n’y ait pas plein de façons d’appliquer le rapport à l’intelligence artificielle, selon le professeur, selon le collège, comme c’est le cas en ce moment.

« Je crois qu’on est en retard au Québec. Je m’attends à ce que la ministre envoie un signal fort et clair à l’effet qu’on valorise une certaine conception de l’éducation, de l’apprentissage, et que l’enseignement par intelligence artificielle ne fait pas partie de cette conception-là. »— Une citation de  Steve McKay, professeur de philosophie au Cégep de Sherbrooke

Un enseignant de cégep souriant, à l'extérieur.

Le professeur Steve McKay suivra avec intérêt les suites de la Journée sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Il espère que cette journée de réflexion dépassera les officines de l’enseignement supérieur et mènera à une prise de conscience.

Avec Radio-Canada par Fannie Bussières McNicoll

Canada: La rentrée en présence au cégep et à l’université pourra être repoussée au 31 janvier

janvier 7, 2022
Des personnes assises à des tables dans un grand local vitré.

Les étudiants du Québec devront suivre leurs cours en ligne pour les premières semaines de la session d’hiver 2022. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Québec accorde une « période de transition » de deux semaines supplémentaires pour permettre aux cégeps et aux universités de compléter le retour en présence de leur personnel et de leurs étudiants. Ainsi, l’enseignement pourra continuer d’être offert à distance jusqu’au lundi 31 janvier.

Le 30 décembre dernier, le premier ministre François Legault avait annoncé en conférence de presse que la rentrée en présence dans les écoles, les cégeps et les universités ne serait pas permise avant le lundi 17 janvier en raison de la propagation rapide du variant Omicron du coronavirus.

Depuis, plusieurs établissements d’enseignement postsecondaire ont toutefois annoncé que leurs cours devraient être suivis à distance au-delà de cette date – certains d’entre eux, comme l’Université de Montréal et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ayant même reporté la rentrée en présence au 31 janvier.

La communication transmise vendredi aux cégeps et aux universités par le ministère de l’Enseignement supérieur – qui avait prévenu plus tôt cette semaine qu’il aurait le dernier mot – vient leur donner une marge de manœuvre.

Cela dit, il n’est pas impossible que certains établissements ayant prévu un retour en classe avant le 31 janvier décident de repousser celui-ci. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait vendredi l’Université Laval, à Québec, et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Entretemps, la formation à distance demeure obligatoire pour les services d’enseignement, à moins que l’acquisition ou l’évaluation des connaissances prévues au programme d’études de l’étudiant nécessite la présence de celui-ci en classe ou en milieu de travail dans le cadre d’un stage, rappelle le ministère.

Dates de reprise des cours en présence dans les universités du Québec (en date du 7 janvier, à 19 h ) :

  • Lundi 17 janvier : Université de Sherbrooke, Bishop’s, UQO, UQAR, Polytechnique, ÉTS
  • Jeudi 20 janvier : Concordia
  • Lundi 24 janvier : UQAM, McGill, UQAT
  • Lundi 31 janvier : Université de Montréal, HEC Montréal, UQTR, Université Laval, UQAC

Cette « période de transition », d’abord révélée par le quotidien Le Devoir, a été confirmée par Radio-Canada vendredi soir.

Par courriel, le porte-parole Bryan St-Louis a fait savoir que le ministère de l’Enseignement supérieur [travaillait] de concert avec les autorités de santé publique afin de suivre l’évolution de la situation sanitaire et de s’assurer que la reprise des activités sur les campus est sécuritaire.

La session d’automne 2021 s’est bien déroulée et les éclosions dans les établissements d’enseignement supérieur ont été peu nombreuses et contrôlées, a-t-il rappelé.

Par ailleurs, il n’y a pas qu’au Québec que la rentrée en présence fait débat. Dans plusieurs autres provinces, des universités ont décidé de prolonger l’enseignement à distance pour protéger leurs communautés. C’est le cas en Ontarioen Colombie-Britanniqueen Alberta et en Saskatchewan.

Jérôme Labbé

Par Radio-Canada avec Jérôme Labbé

Canada-Québec: Sombre diagnostic sur la maîtrise du français au cégep

novembre 11, 2021

Accablé par la correction de travaux qu’il vient de terminer, Nicolas Chalifour peine à cacher son découragement. Ce professeur de littérature et de français constate pourtant que ses étudiants sont allumés, intelligents, mais le niveau de français d’un grand nombre d’entre eux est inquiétant, tout comme leur capacité à comprendre des textes complexes.

Deux étudiantes marchent vers le campus de Longueuil du cégep Édouard-Montpetit.

© Ivanoh Demers/Radio-Canada Deux étudiantes marchent vers le campus de Longueuil du cégep Édouard-Montpetit.

On a, dans nos classes qui nous arrivent du secondaire, et c’est fort comme expression, des analphabètes fonctionnels qui ont de la difficulté à percevoir l’ironie, par exemple, ou le sens figuré. Comment voulez-vous alors enseigner la littérature, la philosophie?», se désole ce professeur au cégep Édouard-Montpetit.

Nicolas Chalifour est convaincu que nombre de ses collègues à travers le Québec font le même constat.

Anne-Marie Tézine, qui enseigne comme lui le français et la littérature à Édouard-Montpetit, a elle aussi observé ce déclin de la maîtrise du français, en syntaxe et en lecture, notamment, au fil du temps.

Les générations qui ont grandi avec les réseaux sociaux, la technologie, Internet et tout ça ont plus de difficulté à lire des longs textes, plus ardus, remarque-t-elle. C’est plus difficile aujourd’hui de mettre au programme Notre-Dame de Paris ou Madame Bovary que ça l’était il y a 30 ans.»

Ce constat, des étudiants le font aussi. Chloé St-Pierre est la tutrice de huit élèves au Centre d’aide en français (CAF) d’Édouard-Montpetit. Elle a toujours eu de la facilité en français, ce qui lui permet d’avoir cet emploi tout en poursuivant ses études.

La jeune femme de 20 ans doit souvent expliquer des règles de grammaire et de syntaxe qui auraient dû être apprises au primaire et au secondaire.

Des réformes pédagogiques aux résultats décevants

La maîtrise déficiente du français au collégial n’a pas qu’un impact dans les cours de littérature, elle se fait sentir aussi en philosophie. Le vocabulaire limité de certains étudiants a un impact sur leur capacité à s’exprimer et à lire entre les lignes.

Les étudiants arrivent au cégep avec des trous, des manques au niveau de la compréhension des textes, constate Réjean Bergeron, professeur de philosophie au Cégep Gérald Godin. Les étudiants sont mal équipés pour rentrer dans un texte, le décortiquer et l’analyser.»

Le professeur, à la retraite depuis septembre, estime qu’il est de plus en plus difficile de résister à la tentation de baisser le niveau d’exigences face aux taux d’échec élevés.

Réjean Bergeron a écrit L’École amnésique, un essai portant sur les réformes éducatives introduites dans les dernières décennies au collégial, au primaire et au secondaire. Il y voit une explication à ce qu’il a pu constater dans ses classes au cours des ans.

Un problème aux multiples facettes

C’est au primaire et au cours des trois premières années du secondaire, surtout, que les notions de grammaire, d’orthographe et de syntaxe sont enseignées. Par la suite, les étudiants mettent en pratique ces règles de langue écrite et parlée. Mais quelque chose n’a pas eu lieu, semble-t-il, puisque les universités constatent que nombre de leurs étudiants ont besoin de soutien en français.

La doyenne de la Faculté de l’Éducation de l’Université de Montréal, Pascale Lefrançois, estime que l’amélioration du français passe par un rehaussement des exigences.

Pour réussir l’épreuve uniforme de français au collégial, on permet un maximum de 30 erreurs sur 900 mots, explique-t-elle. Donc, quand on arrive à l’université, il ne faut pas s’étonner que des étudiants commettent 30 erreurs dans un texte de 900 mots.»

Pour celle qui a été la championne du monde de la dictée de Bernard Pivot en 1990, il faut s’assurer que les élèves maîtrisent tous les éléments des programmes du primaire et du secondaire et qu’ils sachent les mettre en application.

Très concrètement, c’est d’être capable de relire son texte, se questionner, de remettre en question la construction de certaines phrases. Bref, de douter à bon escient pour être capable de chercher dans les ouvrages de référence et vérifier ce qu’on a écrit, résume-t-elle. Il faut outiller les étudiants à tirer profit des ouvrages de référence (et j’inclus le correcteur) pour être capable d’améliorer leurs textes.»

Pascale Lefrançois voit le verre à moitié plein, puisque les résultats à l’épreuve uniforme de français au collégial indiquent que les étudiants réussissent bien les critères relatifs au contenu.

Danielle McCann, ministre de l'Enseignement supérieur du Québec, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

© Sylvain Roy Roussel/Radio-Canada Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Un diagnostic attendu

Préoccupée par la maîtrise du français aux études supérieures, la ministre Danielle McCann a demandé un diagnostic à un comité d’experts. Il doit remettre son rapport à la fin de décembre.

Reste à voir comment le rapport s’attaque à la question. La qualité et la maîtrise du français dépendent en effet de nombreux facteurs : le contenu des programmes, la façon dont on enseigne la langue et dont on évalue les acquis.

Mais en cette ère de réseaux sociaux et d’instantanéité, l’environnement technologique a apporté de grands changements dans la façon de lire et d’écrire dans les dernières décennies, ce qui complique la tâche.

Le professeur de philosophie Réjean Bergeron espère que l’exercice mis en branle par la ministre de l’Enseignement supérieur ne se résumera pas à blâmer le primaire et le secondaire. Il estime qu’il faut sortir de la vision en silos.

On essaie de corriger des problèmes à la pièce en mettant des diachylons, des cataplasmes. Il va falloir se donner une corvée nationale, insiste-t-il, y aller sur le long terme : de la petite école, ensuite remonter au secondaire jusqu’à l’université. Qu’on cesse de ne s’en prendre qu’aux symptômes.»

Il faut prendre le temps qu’il faut, conclut-il, pour repartir à zéro.»

Le groupe de travail sur la maîtrise du français mis sur pied par la ministre McCann a le mandat de proposer des recommandations pour améliorer la réussite de la formation générale et la valoriser.

Le groupe de travail sur la maîtrise de la langue française déposera au ministère, le 31 décembre 2021, un rapport comprenant des recommandations.

Trois expertes reconnues s’attellent à cette tâche Godeliva Debeurme, professeure retraitée de l’Université de Sherbrooke, Marie-Claude Boivin, professeure à l’Université de Montréal, et Lison Chabot, directrice des études retraitée du Cégep Beauce-Appalaches.

Avec Radio-Canada par Anne-Louise Despatie 

Source : Cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann

Canada: Rentrée en présentiel sur les campus confirmée au Québec

août 6, 2021

La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a confirmé vendredi que les campus universitaires et collégiaux du Québec accueilleront les étudiants en présentiel cet automne.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann, encourage les étudiants qui ne l'ont pas encore fait à prendre rendez-vous pour se faire vacciner (archives).

© Ryan Remiorz/La Presse canadienne La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, encourage les étudiants qui ne l’ont pas encore fait à prendre rendez-vous pour se faire vacciner (archives).

Cette annonce est rendue possible parce que 82 % – soit plus que la cible de 75 % – des étudiants ont soit reçu, soit pris rendez-vous pour recevoir, leurs deux doses de vaccin contre la COVID-19, explique la ministre en entrevue à RDI.

La distanciation physique et le port du masque ne seront plus requis en classe, mais des restrictions s’appliqueront toujours dans d’autres circonstances :

  • Une distance de deux mètres sera exigée dans les salles d’entraînement, entre les tables dans les aires de restauration et pour certaines activités comme les cours de chant».
  • Une distance d’un mètre dans les aires communes devrait idéalement être maintenue entre les étudiants, lorsque possible».
  • Le port du masque ne sera pas non plus requis à la bibliothèque ou lors d’un repas, mais il sera obligatoire dans toute autre situation».

Les activités parascolaires, y compris les activités sportives, seront permises dans l’ensemble des établissements», mais le gouvernement vise à ce que ces activités soient accessibles uniquement aux étudiantes et aux étudiants qui sont adéquatement vaccinés».

Plus de détails seront communiqués lorsque les modalités du passeport vaccinal seront dévoilées», peut-on lire dans le communiqué diffusé vendredi lors de l’annonce de la ministre.

Le premier ministre François Legault avait annoncé jeudi qu’un passeport vaccinal serait mis en place sous peu afin d’éviter un autre confinement.

Davantage de restrictions possibles dans certains établissements

Certains établissements où le risque épidémiologique est jugé plus grand» feront cependant l’objet de directives particulières», comme le port du masque en tout temps.

Ils vont pouvoir suivre leurs cours en présence, mais il y aura probablement des freins au niveau de certaines activités, comme les activités parascolaires, explique la ministre McCann.

Ce pourrait être le cas si la couverture vaccinale de leur population étudiante est insuffisante, explique la ministre McCann, mais ces établissements représentent une minorité» d’entre eux. À l’heure actuelle, c’est encore le cas pour six cégeps sur les 48 que compte la province, mais toutes les universités ont atteint les cibles. Les activités d’accueil et d’intégration, tout ce qu’on appelle initiations, ne pourront pas avoir lieu dans ces cégeps», dit-elle.

Les établissements qui ne rencontrent pas encore les cibles de vaccination :

  • Cégep de Sept-Îles
  • Cégep de Saint-Félicien
  • Collège Ahuntsic
  • Collège de Rosemont
  • Cégep André-Laurendeau
  • Cégep Marie-Victorin

On fait un appel particulier à ces étudiants d’aller se faire vacciner», lance la ministre. Elle s’est dite ouverte à mettre en place des cliniques de vaccination sur les campus, mais souligne que déjà, à ce moment-ci il y a quand même beaucoup de cliniques» mises en place dans la communauté.

Plus de mesures pourraient aussi être mises en place en fonction de l’évolution de la situation sanitaire de la région où se trouvent ces établissements. La situation sera suivie de façon hebdomadaire afin de lever les directives particulières dès que possible, indique le ministère de l’Enseignement supérieur.

Tous les établissements d’enseignement supérieur devront également avoir préparé un plan de repli prêt à être déployé au besoin».

La santé publique est en train d’évaluer les mesures à prendre en cas d’éclosion, mais c’est sûr que les étudiants qui sont pleinement vaccinés seraient probablement dans une situation différente que ceux qui ne le sont pas», selon la ministre.

En date de jeudi, 83,2 % des étudiants du collégial et 86,6 % des étudiants universitaires ont reçu au moins une dose de vaccin, selon le ministère.

Des deuxièmes doses ont aussi été données à 57,8 % des étudiants du niveau collégial et à 68,5 % de ceux du niveau universitaire. La ministre McCann encourage les étudiants qui ne l’ont pas encore fait à prendre rendez-vous pour se faire vacciner.

En juin, le gouvernement avait annoncé que la rentrée au primaire et au secondaire se ferait à visage découvert si 75 % des 12 à 17 ans étaient vaccinés. La quatrième vague et la progression du variant Delta pourraient cependant brouiller les cartes.

Avec  CBC/Radio-Canada 

Canada: Québec priorise un retour en classe pour les étudiants des cégeps et universités

mai 26, 2020

 

Le campus étudiant de l'UQAM à Montréal.

© Ivanoh Demers/Radio-Canada Le campus étudiant de l’UQAM à Montréal.
Québec prépare le terrain en vue de la rentrée scolaire pour les établissements d’enseignement supérieur. S’il n’étudie pas la possibilité d’une session complète à distance, le ministère de l’Éducation n’omet pas le scénario d’une reprise des cours majoritairement virtuelle.

Plusieurs directions de cégeps et d’universités au Québec, comme l’Université Laval ou encore l’Université du Québec à Rimouski, ont d’ores et déjà indiqué qu’une bonne partie des cours se fera probablement en ligne.

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Si les consignes de santé publique doivent être maintenues – comme la distance de deux mètres à respecter entre les individus ou encore l’interdiction de rassemblement –, certains cours pourraient en effet se dérouler à distance, selon le ministère de l’Éducation.

Dans un document transmis aux partenaires du réseau, et dont Radio-Canada a obtenu copie, Québec étudie le scénario d’un retour en classe impliquant une présence sur les campus de 30 à 35 % des étudiants seulement.

Tout dépendant de l’état de la situation en septembre prochain, les cégeps et universités pourraient aussi accueillir 50 % des étudiants sur place; le reste de la session se ferait alors à distance, selon un autre scénario.

Un retour en classe impliquant la présence complète de tous les étudiants est aussi envisagé par le ministère, qui dit vouloir favoriser la présence des étudiantes et étudiants sur les campus.

L’idée d’une session complètement virtuelle n’est donc pas évaluée pour l’instant.

En présentant ces différentes options, le ministère de l’Éducation entend déterminer des lignes directrices communes pour tous les établissements.

Et peu importe le scénario qui sera retenu, le gouvernement Legault désire que des mesures sanitaires rigoureuses

soient mises en place et qu’une attention particulière soit accordée aux étudiants qui ont un handicap, qui vivent de l’anxiété ou qui ont des contraintes technologiques et matérielles.

Québec veut également s’assurer que les directions des universités et cégeps seront prêtes à réagir si jamais une deuxième vague de COVID-19 devait survenir. Le ministère leur demande d’élaborer un plan pour assurer la continuité des services, advenant la nécessité d’un confinement rapide d’une partie ou de l’ensemble des membres de la communauté.

Certains assouplissements mis en place par le ministre Jonathan Roberge au printemps pour faire face à la crise dans les cégeps pourraient demeurer. Le calendrier scolaire pourrait ainsi compter un minimum de 60 jours plutôt que 82 et la mention incomplet, qui signifie que le cours n’a pu être complété pour des raisons en dehors du contrôle de l’étudiant, pourrait être accordée.

En cas de retour à la normale, la cote de rendement au collégial – communément appelée cote R – serait quant à elle comptabilisée à nouveau et l’épreuve uniforme de langue d’enseignement et littérature serait maintenue.

Pour les écoles primaires et secondaires, le gouvernement Legault a déjà indiqué que la rentrée scolaire devrait se faire en personne. Si les règles de santé publique sont toujours en vigueur, il faudra toutefois songer à une présence partielle, soit un jour sur deux, selon l’un des scénarios envisagés.

Radio-Canada par Valérie Boisclair avec la collaboration d’Alex Boissonneault