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Guinée: Cellou Dalein Diallo au micro de TV5Monde

septembre 14, 2021

Avec TV5 Monde

Présidentielle en Guinée : Alpha Condé déclaré vainqueur dès le premier tour

octobre 24, 2020
Alpha Condé, lors d'un meeting de campagne le 10 octobre 2020 à Conakry.

Alpha Condé remporte la présidentielle avec 59,49 % des suffrages, devant Cellou Dalein Diallo, crédité de 33,5 % des voix, selon les résultats globaux provisoires rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante.

Alpha Condé, le président sortant, a été élu dès le premier tour pour un troisième mandat. Un « coup KO » qui vient d’être annoncé à l’issue d’une semaine extrêmement tendue en Guinée.

Selon les résultats globaux provisoires délivrés samedi 24 octobre par Kabinet Cissé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Alpha Condé a remporté 59,49 % des suffrages exprimés, contre 33,5 % pour Cellou Dalein Diallo, son principal rival. Parmi les autres candidats, aucun n’a dépassé la barre fatidique des 5 %, seuil obligatoire pour obtenir le remboursement de sa caution.

Le taux de participation lors de la présidentielle du dimanche 18 octobre a été de 78,88%.

Si le scrutin s’est déroulé dans le calme et sans incident majeur, la tension est très rapidement montée dès le lendemain. Et tandis que la guerre des chiffres faisait rage entre les deux principaux candidats de cette présidentielle aux allures de duel entre Alpha Condé, 82 ans, et Cellou Dalein Diallo, 68 ans, des affrontements ont éclaté à Conakry et dans plusieurs villes du pays entre forces de l’ordre et manifestants de l’opposition.

Cellou Dalein Diallo revendique la victoire

Cellou Dalein Diallo a revendiqué la victoire le 19 octobre, avant la publication des résultats officiels de la présidentielle.

Les violences ont démarré dans l’après-midi du lundi 19 octobre, quelques heures après que Cellou Dalein Diallo a revendiqué la victoire lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). « Mes chers compatriotes, malgré les graves anomalies qui ont entaché le bon déroulement du scrutin du 18 octobre et au vu des résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le premier tour », a-t-il lancé devant une foule de partisans.

Les scènes de liesse dans les quartiers de Conakry acquis à l’UFDG, ainsi que dans plusieurs villes du pays, ont rapidement cédé la place à des heurts entre jeunes militants et membres des forces de l’ordre.

Des conflits ont notamment éclaté dans les préfectures de Kissidougou et de Coyah « entre militants de l’UFDG et ceux d’autres formations politiques, notamment du RPG Arc-en-Ciel [au pouvoir]», a fait savoir le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara, dans un communiqué évoquant également des « attaques ciblées à l’intérieur du pays, dans les quartiers de la haute banlieue de Conakry et contre les sièges des partis de la mouvance présidentielle et les domiciles des militants de ces partis ».

Au moins neuf personnes ont été tuées dans ces affrontements, selon un bilan délivré mercredi par le ministre de la Sécurité. L’UFDG, de son côté, dénombrait vendredi soir au moins 27 personnes tuées.

Alors que la flambée de violences continuait dans la capitale et à l’intérieur du pays, le général Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, a annoncé que l’armée était désormais réquisitionnée pour maintenir l’ordre, les militaires étant déployés aux côtés de la police et de la gendarmerie, selon un communiqué lu à la télévision nationale jeudi soir.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Alpha Condé a lancé un « appel à tous, au calme et à la sérénité en attendant l’issue du processus électoral en cours dans notre pays ». Il ajoutait alors : « Si la victoire me revient, je reste ouvert au dialogue et disponible pour travailler avec tous les Guinéens. »

La Ceni, qui vient de proclamer la victoire d’Alpha Condé dès le premier tour, avait commencé à rendre publics les résultats, circonscription par circonscription, à partir du 20 octobre au soir. Ces résultats, même partiels, indiquaient déjà clairement une tendance en faveur du président sortant, crédité d’une confortable avance dans les quatre préfectures dont les chiffres avaient été compilés, à savoir Matoto (49,13 %), Matam (51,39 %), Kaloum (51,87 %) et Boffa (56,69 %).

Bataille de chiffres

Des résultats contestés par l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), qui soutient la candidature de Cellou Dalein Diallo, qui a publié son propre décompte des votes avant même que la Ceni ne délivre ses premiers chiffres. Selon ces résultats, Cellou Dalein Diallo aurait remporté la présidentielle avec 52 ,57 % des suffrages exprimés, tandis qu’Alpha Condé aurait recueilli 39,24 % des voix.

L’ANAD affirme avoir obtenu ces résultats en compilant des données collectées via un système de messagerie SMS, d’applications sur téléphone portable et par le biais d’un centre d’appel. Ce système aurait permis de collecter 84% des procès-verbaux ( 12 744 ).

Au terme d’une rencontre avec le corps diplomatique accrédité en Guinée, jeudi, le ministre guinéen des Affaires étrangères Mamadi Camara a critiqué ce procédé de compilation, évoquant « un logiciel tombé du ciel qui a la capacité d’avoir accès à tous les bureaux de vote dans les villages les plus reculés ». Jugeant le procédé « très grave et très dangereux », il a estimé que la démarche était « passible de poursuites judiciaires ».

Le gouvernement guinéen a menacé Cellou Dalein Diallo de « poursuites judiciaires » après que celui-ci a proclamé sa victoire. Mercredi soir, le domicile de l’opposant a été encerclé par des forces de l’ordre, et le siège de l’UFDG investi par des policiers. « Cette descente musclée des forces de défense et de sécurité dans nos locaux avait-elle pour objectif de détruire les preuves de la fraude massive organisée pour permettre le passage en force du troisième mandat ? » s’est notamment interrogé Cellou Dalein Diallo.

« Nous avons mis le paquet sur la sécurisation des suffrages exprimés en notre faveur, pour démontrer nos victoires volées en 2010 et 2015, a répondu la directrice de cabinet de Cellou Dalein Diallo, Nadia Nahman, lors d’une conférence de presse virtuelle organisée jeudi. Nous avons tous les résultats enregistrés dans des serveurs à l’étranger ».

Internet coupé

L’annonce des résultats donnant Alpha Condé vainqueur dès le premier tour de la présidentielle est intervenue alors qu’internet et les réseaux sociaux étaient extrêmement perturbés depuis la soirée de jeudi. L’ONG Netblocks a pour sa part mesuré que la connectivité de l’opérateur Orange, leader sur le marché guinéen, était à 9 % de son niveau habituel.

« Orange Guinée constate que son accès à l’internet mondial via le câble ACE a été coupé au niveau de la société Guilab, qui gère les accès du pays à ce câble, confirmait à Jeune Afrique un cadre d’Orange, le 23 octobre. La panne a été signalée à Guilab et Orange Guinée attend des éléments sur les délais de remise en service. »

Avec Jeune Afrique par Diawo Barry – à Conakry

Présidentielle en Guinée : entre bataille de chiffres et violences post-électorales

octobre 22, 2020
A Conakry, des violences ont éclaté entre les partisans de l’opposant Cellou Dalein Diallo et la police, le 21 octobre 2020.

Des violences ont été observées à Conakry et dans plusieurs régions du pays mercredi. La commission électorale pourrait diffuser les résultats complets du scrutin vendredi « au plus tard », tandis que l’opposant Cellou Dalein Diallo se déclare d’ores et déjà victorieux.

Le bras de fer se durcit entre Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. Après avoir proclamé la victoire de son candidat au lendemain du scrutin du 18 octobre, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) a annoncé, ce mercredi, la publication des résultats compilés par ses représentants.

Dans une stratégie prévisible, l’adversaire du président sortant a devancé la Commission électorale nationale indépendante (CENI), seule habilitée à diffuser les résultats du scrutin, proclamant dès lundi sa victoire à l’issue du premier tour, « malgré de graves anomalies » dans la tenue des opérations de vote.

La Ceni a, quant à elle, commencé à publier mardi soir des résultats partiels. Selon les chiffres qu’elle a publiés, le président sortant, Alpha Condé, arrive en tête dans les quatre préfectures dont les chiffres ont déjà été compilés, à savoir Matoto (49,13 %), Matam (51,39 %), Kaloum (51,87 %) et Boffa (56,69 %).

Des chiffres rejetés par le parti de Cellou Dalein Diallo, qui se base sur des résultats compilés par ses propres représentants, déployés dans l’ensemble des 15 000 bureaux de vote. « Et pourquoi pas, c’est une tradition en Guinée ! Alpha Condé avait fait la même chose en 2010 », justifie à JA le directeur de la communication de l’UFDG, Ousmane Gaoual.

« Nos délégués ont pris en photo ou saisi manuellement les résultats des procès-verbaux et les ont fait remonter, a-t-il par ailleurs expliqué lors d’une conférence de presse. C’est sur ces chiffres que nous nous sommes fondés pour annoncer notre victoire, qui ne souffre aucune contestation. »

« La seule région administrative qui a systématiquement refusé de nous remettre les procès-verbaux, c’est Kankan [fief du Rassemblement du peuple de Guinée, le parti d’Alpha Condé] », a-t-il néanmoins précisé, ajoutant que cela n’était pas de nature à remettre en cause la victoire de Cellou Dalein Diallo.

Résultats complets attendus vendredi

Une déclaration unilatérale, jugée « nulle et de nul effet » par la CENI. « Leurs résultats sont basés sur des chiffres envoyés par SMS, souligne le vice-président de l’institution, Bakary Mansaré. Nous ne pouvons pas les certifier. » Il rappelle que le travail de centralisation des résultats est effectué par la commission nationale de totalisation des votes, au sein de laquelle siègent notamment les commissaires de la CENI et un représentant de chaque candidat à l’élection présidentielle.

Selon lui, la commission électorale devrait publier dès ce mercredi soir des résultats concernant « au minimum » dix autres préfectures, sur les 38 que comptent le pays. « Le processus est rapide », assure Bakary Mansaré, qui ajoute que les résultats complets devrait être publiés « au plus tard vendredi ».

« La Ceni doit publier les procès-verbaux des résultats qu’elle annonce, insiste Ousmane Gaoual, afin de rassurer les Guinéens et la communauté internationale ».

Déployée dans 147 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire, la mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA) affirmait ce mardi que « malgré quelques dysfonctionnements, la clôture et le dépouillement du scrutin se sont déroulés de manière satisfaisante ».

Les 25 observateurs de l’UA ont toutefois relevé la « représentation inégale des candidats en lice » dans les bureaux de vote et souligné que certains membres des bureaux de vote n’avaient pas « scrupuleusement respecté les procédures de dépouillement telles que prévues par la loi ». La mission estime toutefois que le scrutin s’est globalement déroulé dans « la transparence, le calme et la sérénité ».

Violences

L’annonce des résultats partiels par la Ceni a toutefois été suivie d’une crispation du climat à Conakry, ainsi que dans plusieurs villes du pays, où des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté. L’UFDG estime à seize le nombre de personnes tuées mercredi à Conakry, dont deux membres des forces de l’ordre.

Dans un communiqué publié mercredi, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) évoque une « situation chaotique ». Il dénonce la mort « par balles » de son coordinateur dans la capitale et annonce des « actions décisives » à venir.

Selon le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara, des barricades ont été érigées dans plusieurs quartiers de Conakry dans la journée. Des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville.

Des heurts ont également éclaté dans les préfectures de Kissidougou et de Coyah « entre militants de l’UFDG et ceux d’autres formations politiques, notamment du RPG Arc-en-ciel », a fait savoir le ministre dans un communiqué. Il évoque également des « attaques ciblées à l’intérieur du pays, dans les quartiers de la haute banlieue de Conakry et contre les sièges des partis de la mouvance présidentielle et les domiciles des militants de ces partis. »

Le bilan est de dix morts sur l’ensemble du territoire selon le gouvernement, qui évoque une « stratégie du chaos orchestrée pour remettre en cause le scrutin » et lance un appel « au calme et à la retenue ».

Cellou Dalein Diallo a, quant à lui, affirmé être « séquestré » chez lui, en raison de la présence massive de forces de police devant son domicile. Un déploiement confirmé par Albert Damantang Caamara, qui a évoqué « des raisons de sécurité ». Le candidat de l’opposition a également accusé les forces de l’ordre de « tout détruire » dans ses bureaux, situés dans le quartier d’Hamdallaye.

Discret depuis le scrutin du 18 octobre, Alpha Condé s’est, lui, exprimé sur la situation dans un appel à la nation. « Je réitère mon appel, à tous, au calme et à la sérénité, en attendant l’issue du processus électoral en cours dans notre pays. Bien sûr qu’il y aura un vainqueur, mais, ce n’est pas pour autant que la démocratie sera menacée ou que la paix sociale devient impossible », a déclaré le président sortant.

Avec Jeune Afrique par Marième Soumaré

Guinée – Ousmane Gaoual Diallo (UFDG) : « La candidature de Cellou Dalein Diallo ne légalise pas celle d’Alpha Condé »

octobre 15, 2020
Cellou Dalein Diallo, lors d'un meeting de campagne à Mamou, dans la Fouta-Djalon.

À la veille de son ultime face-à-face avec Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo clôt ce jeudi dix jours de campagne présidentielle à travers la Guinée. Et rejette d’ores et déjà les résultats dans le fief de son adversaire, explique à JA son conseiller politique, Ousmane Gaoual Diallo.

« Alpha Condé ne peut pas gagner. » Alors que sa campagne électorale à travers le pays s’achève, Cellou Dalein Diallo veut y croire. Et ce, alors même que le chef de file de l’opposition considère que « les conditions d’un scrutin équitable ne sont pas réunies ».

Depuis dix jours, à chacune des étapes de sa campagne, l’ancien Premier ministre de Lansana Conté fait le même geste : juché sur le 4×4 qui le conduit au milieu de la foule de ses partisans vers le lieu du meeting du jour, il pointe du doigt la montre qu’il porte au poignet gauche. Une manière de dire : « L’heure du changement est venue. »

Des fiefs de son adversaire Alpha Condé, il ressort en s’affirmant « surpris » par le « soutien massif » qu’y a reçu son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Et veut y voir le signe de la désaffection de la jeunesse à l’égard du président sortant, candidat à un troisième mandat controversé.

À Kankan, pourtant, il n’a pas pu tenir son meeting, le 11 octobre. Des jeunes ont bloqué son convoi avant qu’il ne parvienne dans la capitale du pays malinké, et des affrontements ont éclaté entre les partisans de Condé et les siens.

Au sortir d’une campagne électorale tendue, lors de laquelle les deux camps s’accusent mutuellement d’instrumentaliser la question ethnique à des fins électoralistes, Ousmane Gaoual Diallo, conseiller politique de Cellou Dalein Diallo et directeur de la Communication de l’UFDG, répond aux questions de Jeune Afrique.

Ousmane Gaoual Diallo, conseiller politique de Cellou Dalein Diallo, aux côtés du candidat de l'UFDG pendant la campagne présidentielle.

Jeune Afrique : Quel est le principal message de votre candidat, qui termine une tournée au quatre coins de la Guinée ? Quelles seraient ses priorités en cas de victoire ? 

Ousmane Gaoual Diallo : Notre première priorité, c’est de réconcilier et d’unir les Guinéens. Nous allons mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale de la réconciliation, afin de solder un passé qui continue de diviser. À ce moment-là seulement, nous nous attèlerons à nos axes prioritaires, qui concernent l’éducation, la santé, les infrastructures routières, la justice, les institutions militaires. Ces secteurs ne peuvent se reconstruire sur les bases d’une société divisée.

L’UFDG s’est joint à l’appel à manifester ce jeudi lancé par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). En décidant de se porter candidat, Cellou Dalein Diallo a rompu avec la ligne du boycott, suivie par ce dernier. Quels rapports conservez-vous avec vos alliés d’hier ?

Le FNDC n’est pas notre allié. Nous en sommes membres à part entière, même si nous ne sommes plus présents au sein des organes de décision. Cette structure a été créée par les organisations politiques et de la société civile pour défendre la Constitution de 2010 et s’opposer au troisième mandat. Ces objectifs, nous les poursuivons à travers la candidature de Cellou Dalein Diallo. Ce sont deux démarches complémentaires pour le même objectif.

Plusieurs membres ou ex-membres du FNDC sont aujourd’hui candidats à l’élection. Pourquoi n’êtes-vous pas parvenu à désigner un candidat unique ?

Ce sujet divise la classe politique et n’a jamais été tranché. Mais ceux qui pouvaient se présenter ont décidé de le faire. L’essentiel, c’est qu’ils s’engagent pour l’alternance et s’alignent derrière celui qui, parmi eux, arrivera au second tour.

Avez-vous l’assurance que les onze candidats de l’opposition feront front commun, dans l’hypothèse d’un deuxième tour ?

Un accord en ce sens a déjà été signé dans le cadre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique. Ils se sont engagés publiquement.

N’est-il pas paradoxal de participer à un scrutin dont, par ailleurs, vous affirmez qu’il est illégitime ?  

Tout d’abord, la candidature de Cellou Dalein Diallo ne légalise pas celle d’Alpha Condé, qui a prêté serment à plusieurs reprises devant une Constitution qui lui interdit d’être candidat à un troisième mandat.

Ensuite, il faut rappeler que nous sommes dans une situation d’imbroglio juridique. La Constitution de 2010 adoptée par consensus est suspendue, une autre a été soumise au peuple par référendum, et une troisième a été promulguée… Ces trois textes sont différents : lequel s’impose aujourd’hui aux Guinéens ?

Enfin, le code électoral, qui fixe les conditions de candidature et les règles de cette élection, est adossé à la Constitution de 2010, qui a été suspendue. C’est ce qui fait que des conditions édictées dans la nouvelle Constitution, comme l’obligation de parrainage pour les candidats, n’ont pas pu être mises en œuvre.

Malgré tout, la candidature de Cellou Dalein Diallo, qui est légale et légitime, ne vient pas effacer ces turpitudes.

Critiquée par votre parti qui lui reproche un manque de transparence dans le processus de décompte des voix, la Commission électorale nationale indépendante [Ceni] a réaffirmé son impartialité. Avez-vous reçu des assurances quant à l’accès aux procès-verbaux des bureaux de vote lors du scrutin ?

La loi dit que chaque candidat doit avoir un représentant dans chaque bureau de vote et doit repartir avec une copie du procès-verbal. Est-ce qu’il appartient à la Ceni de s’interroger sur la nécessité ou non de respecter la loi ?

La Ceni a affirmé avoir des difficultés techniques pour disposer, le jour du scrutin, de suffisamment de copies des procès-verbaux…

Ces dispositions ne sont pas nouvelles et ne peuvent être soumises à discussion. Au moment de réfléchir au budget, il fallait tout mettre en œuvre afin de se conformer au code électoral. La Ceni connaissait le nombre de candidats ; à elle de s’assurer qu’il y aura suffisamment de copies à leur disposition.

Par ailleurs, nous constatons d’autres violations du code électoral, notamment en ce qui concerne l’affichage des listes, qui n’a pas été effectué. Enfin, la sécurité des représentants des différents candidats en Haute-Guinée pose question. Les préfectures de Kankan, de Kouroussa, de Sirigui, de Kerouané, sont devenues des régions de non-droit. Il revient à la Ceni de décider qu’en raison de l’insécurité qui y règne et de l’incapacité de l’État à garantir la sécurité des candidats, des électeurs et des délégués, il n’y aura pas d’élections dans ces régions.

Aucun des douze candidats n’a pu faire campagne là-bas, à part Alpha Condé. S’il y a une partie du territoire qui est exclusivement réservée à Alpha Condé, il y a un problème fondamental. Cela veut dire que l’on n’a pas accès à nos électeurs.

Si on nous prive du droit d’aller nous adresser à nos concitoyens, on ne pourra certainement pas se rendre dans les bureaux de vote. Si l’État est incapable de préserver la sécurité dans cette région, il faut accepter de ne pas l’inclure dans le processus électoral, afin de garantir une élection transparente et crédible.

Vous vous apprêtez donc à concourir à une élection en considérant que les résultats de la région qui réunit 22 % du corps électoral national ne peuvent être pris en compte…

Absolument. Si on ne peut pas permettre aux délégués d’être présents, après avoir empêché les onze candidats de faire campagne, cela veut dire que le RPG est seul dans la région. Ce n’est pas la peine de considérer qu’il y a une élection en Haute-Guinée. Ce n’est pas une volonté, c’est un constat, une situation désagréable qui est en train de prendre une tournure dramatique pour notre pays. Nos militants sur place sont pourchassés, leurs biens saccagés, dans l’indifférence totale de l’État.

Alpha Condé a appelé ses partisans au calme cette semaine…

Est-ce suffisant ? Des individus sont ciblés à cause de leur patronyme. Ils sont parfois attaqués alors même qu’ils ne sont pas des militants de l’UFDG, mais simplement parce qu’ils appartiennent à la communauté peule. C’est quelque chose d’extrêmement dangereux.

Vos adversaires vous reprochent d’instrumentaliser, vous aussi, les questions ethniques à des fins politiques. À Labé, le fief de Cellou Dalein Diallo en Moyenne-Guinée, le convoi du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a été attaqué le 29 septembre par des militants de l’UFDG.

Le préfet de Labé [El hadj Safioulaye Bah] a dit lui-même que le Premier ministre n’était pas visé par les attaques. Si des militants ont attaqué le cortège, ils doivent être jugés et condamnés par l’État. C’est son rôle. Il ne peut pas justifier la violence d’aujourd’hui par celle d’hier, sauf à instrumentaliser cette violence. Nous appelons nous-mêmes nos militants à la retenue, car nous n’avons aucun intérêt à aller dans cette voie.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [Cedeao] est impliquée dans le processus électoral pour cette présidentielle. Qu’en attendez-vous ?

Rien du tout. C’est une institution qui devient une organisation clanique, au service de ceux qui sont au pouvoir, quand bien même elle continue d’être considérée comme une référence par les autres organisations internationales. L’Union européenne et les Nations unies, quant à elles, n’ont pas voulu s’associer à ce processus biaisé.

Quelle sera votre réaction en cas de victoire d’Alpha Condé ?

S’il remporte cette élection de manière transparente et crédible, nous reconnaîtrons le résultat sans difficultés. Mais tout dépend de la qualité du scrutin. On ne peut pas reconnaître quelqu’un qui ne compte que sur la violence, la fraude et la corruption pour s’emparer des leviers du pouvoir. La Constitution a donné aux citoyens la liberté de s’exprimer et de manifester. Dans ces conditions-là, nous prendrons position dans la rue, aussi longtemps qu’il le faudra.

Avec Jeune Afrique par Marième Soumaré

                                                      

Guinée: l’opposition demande l’annulation de la présidentielle

octobre 12, 2015

Conakry – L’opposition en Guinée a réclamé lundi l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle tenu la veille alors que le camp du sortant Alpha Condé le donne vainqueur dès le premier tour.

Nous ne pouvons pas accepter ce scrutin-là, nous demandons son annulation: nous n’accepterons pas les résultats issus de ces urnes, a déclaré le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, au cours d’une conférence de presse en présence des six autres prétendants au siège présidentiel face à Alpha Condé.

Je pense que c’est la position des sept candidats que vous avez ici, a-t-il déclaré aux cotés des autres candidats qui ont abondé en ce sens.

On ne se soumettra pas, nous avons le droit de manifester, on manifestera, a ajouté Cellou Dalein Diallo, sans donner davantage de précisions.

Bien qu’aucun taux de participation ne soit officiellement disponible, les électeurs se sont massivement rendus aux urnes dimanche pour ce scrutin, qui s’est déroulé dans le calme mais avec de nombreux problèmes d’organisation dénoncés par l’opposition.

Durant sa campagne électorale, le camp du président sortant Alpha Condé a pronostiqué sa victoire au premier tour, cinq ans après avoir décroché le fauteuil présidentiel dans un second tour serré face à Cellou Dalein Diallo.

Romandie.com avec(©AFP / 12 octobre 2015 17h01)

Moussa Dadis Camara : « Cellou Dalein Diallo et moi échangeons des idées »

juin 21, 2015

AFP

Moussa Dadis Camara © AFP

Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte militaire en Guinée, a rencontré hier l’un des principaux leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à Ouagadougou, au Burkina. Il raconte leur entretien à Jeune Afrique.

À la surprise générale, le mois dernier, Moussa Dadis Camara avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle guinéenne, sous la bannière des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD) – un parti créé en décembre 2014. Il annonçait du même coup son retour au pays. En exil à Ouagadougou, au Burkina Faso, depuis 2010, l’ancien chef de la junte militaire semble aujourd’hui, et plus que jamais, prêt à jouer sa partition. Hier, il s’est entretenu longuement à Ouagadougou avec le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo. Pourquoi ? Et que se sont-ils dit ? L’ex-capitaine a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quel a été l’objet de votre rencontre avec le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo ?

Moussa Dadis Camara : Grâce à cette rencontre, nous montrons que la Guinée appartient à tous les Guinéens, à toutes les communautés et les ethnies qui la composent. Mon objectif est de me battre contre ceux qui poussent dangereusement à l’ethnocentrisme et pensent qu’une seule ethnie peut être au pouvoir. J’ai beaucoup appris de mes expériences passées et je n’accepterai plus de suivre des leaders politiques qui souillent mon honneur et imposent le régionalisme.

Quelle est aujourd’hui votre relation avec Cellou Dalein Diallo, qui était déjà dans l’opposition lorsque vous dirigiez le pays (décembre 2008 – décembre 2009) ?

Le respect est réciproque. Il a été l’un des premiers leaders politique à venir me saluer à Ouagadougou et nous nous sommes régulièrement vus par la suite. J’ai beaucoup de respect pour lui. Il n’est pas orgueilleux et j’ai hâte de travailler avec lui.

Qu’entendez-vous par « travailler avec lui ?  » ? Une alliance entre son parti et le vôtre en vue de la présidentielle d’octobre est-elle possible ?

Nous verrons comment nos partis travailleront ensemble et s’il faut faire une coalition ou non. Pour le moment, nous échangeons des idées. Et celles-ci convergent sur différents plans : situation politique, sécuritaire, économique et sociale. Nos deux partis vont réunir leurs bureaux politiques respectifs et nous avancerons selon les conclusions de ces derniers. D’autre part, je tiens à préciser que ma porte est grande ouverte à tous les partis politiques guinéens composés d’honnêtes hommes qui mettent l’intérêt du peuple guinéen au-dessus de tout.

Jeuneafrique.com par Propos recueillis par Haby Niakaté

Guinée: le chef de l’opposition « déçu » après sa rencontre avec le président Condé

mai 20, 2015

Guinée: le chef de l'opposition 'déçu' après sa rencontre avec le président Condé
Guinée: le chef de l’opposition « déçu » après sa rencontre avec le président Condé © AFP

Le chef de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo s’est dit « déçu » mercredi, à l’issue de sa rencontre avec le président Alpha Condé sur la situation politique du pays, qui a enregistré depuis avril plusieurs morts lors de manifestations contre le calendrier électoral.

La présidence, de son côté, a indiqué dans un communiqué que cette audience au Palais présidentiel de Conakry, qui a duré « presque une heure », s’est déroulée à huis clos, « dans un cadre apaisé ».

C’était le premier tête-à-tête depuis trois ans entre les deux hommes, rivaux du second tour de l’élection présidentielle de 2010, visant à renouer le dialogue après un mois et demi de bras de fer autour du calendrier électoral.

Ce calendrier prévoit un scrutin présidentiel en octobre – avec une premier tour fixé au 11 octobre – et des élections locales en mars 2016, alors que l’opposition réclame la tenue des locales avant la présidentielle.

Depuis début avril, l’opposition a organisé des manifestations contre ce calendrier. Des heurts entre ses partisans et les forces de l’ordre ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

La rencontre de mercredi, « basée sur la relance du dialogue politique après les manifestations de ces dernières semaines, a porté sur trois sujets: les échéances électorales, la lutte contre le développement du fondamentalisme religieux en Guinée et la recherche de solutions de paix au Mali » voisin, a expliqué la présidence.

Selon elle, M. Diallo a notamment donné « sa lecture du calendrier électoral » arrêté par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), et « à ce titre, il a rappelé les revendications de l’opposition, à savoir l’organisation préalable des élections locales avant la présidentielle ».

Lors de l’audience, « c’est moi seul qui ai parlé. J’ai été déçu qu’on n’ait pas échangé. Je m’attendais à mieux que ça », a affirmé à l’AFP Cellou Dalein Diallo.

« Le président Condé m’a dit: +Je suis là pour t’écouter. Je vais confronter tes propositions et observations à celles de la mouvance (présidentielle) et moi, en tant que président de la République, au-dessus de la mêlée, je prendrai une décision+ », a-t-il ajouté.

– « Trouver un consensus » –

Lors d’un point de presse à son domicile, le chef de l’opposition a indiqué avoir fait remarquer au président Condé que la Céni devait respecter « les accords politiques », faisant référence à un accord de 2013 – non reconnu par Alpha Condé – prévoyant la tenue des élections locales avant la présidentielle.

« Je lui ai dit aussi que la Céni ne peut pas invoquer son indépendance pour violer les accords politiques, (. . . ) et que pour corriger tout cela, il est important que la Céni annule dès maintenant le calendrier électoral, notamment la partie qui reporte les élections communales après la présidentielle », a ajouté M. Diallo.

Cellou Dalein Diallo devait rencontrer avant la fin de la journée les autres responsables de l’opposition pour « ensemble », « prendre une décision ».

« Le président est dans son rôle d’écouter chacune des parties, afin de trouver un consensus », affirme dans le communiqué le porte-parole de la présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura.

Le texte fait par ailleurs état de « la ferme volonté du chef de l?État guinéen de garantir à ses compatriotes l’organisation d’un scrutin, libre, transparent et apaisé ».

La rencontre entre Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, à l’initiative du président, était initialement prévue le 8 mai mais avait été reportée à la demande du chef de l’opposition, arguant de la répression de rassemblements de ses partisans.

Les opposants soupçonnent le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux désignés par lui, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, pour orchestrer des fraudes, ce que dément catégoriquement Alpha Condé.

Jeuneafrique.com

Guinée: l’opposition dénonce une répression après des heurts avec la police

janvier 7, 2015

Guinée: l'opposition dénonce une répression après des heurts avec la police
Guinée: l’opposition dénonce une répression après des heurts avec la police © AFP

Des heurts ont éclaté mercredi à Conakry entre les forces de sécurité guinéennes et des militants venus assister à un meeting de l’opposition, qui accuse le pouvoir de répression systématique, selon un journaliste de l’AFP et des témoins.

« Je viens d’apprendre que nos militants (ont été) réprimés par les forces de l’ordre, comme toujours. L’opposition ne reculera pas. Nous allons mener le combat jusqu’au bout », a déclaré l’un des principaux opposants, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, lors de ce meeting de plusieurs milliers de personnes, qui s’est terminé sans heurts.

Plus tôt, des militants de l’opposition qui se rendaient à ce meeting devant le principal stade de la capitale, en banlieue, avaient lancé des pierres aux policiers qui avaient utilisé des grenades lacrymogènes, selon des mêmes témoins.

Des pneus avaient été brûlés par des opposants sur la chaussée, selon les mêmes sources.

« Des militants de l’opposition ont voulu avec leur véhicule passer devant le siège du RPG », le Rassemblement pour le peuple de Guinée, le parti présidentiel, situé en banlieue de Conakry, mais « les forces de l’ordre ont voulu les en empêcher », avait expliqué un de ces témoins à l’AFP.

Aucun bilan de ces heurts, survenus dans le quartier de Hamdallaye, n’était disponible.

Lors du meeting, des opposants ont scandé des slogans hostiles au président Alpha Condé.

« A bas le régime d’Alpha Condé », « A bas la CENI » la Commission électorale, ont-ils notamment crié lors de ce rassemblement organisé par « l’opposition républicaine », formée de plusieurs partis dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de l’ex-Premier ministre Sidya Touré.

Des responsables de l’opposition ont réclamé la tenue d’élections municipales avant la présidentielle de 2015. Un scrutin communal, dont le dernier organisé en Guinée remonte à décembre 2005, était initialement prévu durant le premier trimestre de 2014.

Les opposants ont aussi notamment demandé à avoir plus de représentants dans la Commission électorale, comptant 25 membres dont dix pour le pouvoir et dix pour l’opposition, plusieurs de ces derniers s’étant ralliés au camp présidentiel.

Les manifestations de l’opposition en Guinée sont souvent émaillées de violences meurtrières.

Au moins 157 opposants à la junte alors dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara avaient été tués le 28 septembre 2009 par des soldats lors d?un rassemblement pacifique dans un stade de Conakry.

Au moins 109 femmes avaient en outre été violées par ces mêmes soldats lors des incidents dans le stade, où des milliers d’opposants s’étaient rassemblés pour dire non à une candidature du capitaine Camara à la présidentielle de l’année suivante, finalement remportée par Alpha Condé.

M. Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, indépendante depuis 1958, dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires.

Jeuneafrique.com avec AFP

Législatives guinéennes : l’opposition suspend sa participation au dialogue politique

juin 21, 2013

Réunie jeudi 20 juin à Conakry, l’opposition guinéenne a décidé de se retirer du dialogue politique après les heurts survenus la veille au domicile de Cello Dalein Diallo.

Retour à la case départ ? Au lendemain des incidents survenus au domicile du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, l’opposition a décidé de se retirer du dialogue politique.

« Nous avons décidé de suspendre notre participation pour protester contre l’agression dont a été victime l’ancien Premier ministre Diallo », a déclaré Aboubacar Sylla, le porte-parole du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, précisant que l’opposition ne reviendrait qu’une fois que la sécurité de ses membres sera garantie. « Diallo est notre porte-drapeau. Il a été candidat au second tour de l’élection présidentielle de 2010. S’il n’est pas ménagé, personne ne l’est », a poursuivi Sylla.

Les violences ont éclaté, mercredi, chez Cellou Dalein Diallo alors que ses partisans l’accompagnaient au tribunal de Dixinn pour répondre à des accusations de « diffamation ». L’opposition assure que 17 de ses partisans ont été blessés. Le leader de l’UFDG avait alors déclaré qu’il se retirerait du dialogue politique si ses agresseurs n’étaient pas identifiés et punis.

Ces incidents interviennent alors que le dialogue avait été relancé, ces dernières semaines, sous l’égide représentant du Secrétaire général de l’Onu en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit.

Les législatives, maintes fois repoussées, sont attendues depuis 2011 en Guinée. Mardi, un membre de la Commission électorale indépendante (Ceni) a déclaré qu’il était « techniquement impossible » d’organiser ces élections le 30 juin, date initialement fixée par décret présidentiel mais contestée par l’opposition.

Jeuneafrique.com avec Agences

Guinée : au moins deux morts par balle dans de nouvelles violences à Conakry

mai 4, 2013
Des policiers arrêtent des manifestants, le 2 mai 2013 à Conakry. Des policiers arrêtent des manifestants, le 2 mai 2013 à Conakry. © AFP

Au moins deux personnes ont été tuées par balles vendredi à Conakry dans de nouveaux heurts entre des opposants et les forces de l’ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

« Trois de nos militants ont été tués par balles vendredi à Conakry », a affirmé à l’AFP Cellou Dalein Diallo, un responsable de l’opposition, tandis qu’une source hospitalière a fait état de « deux corps de jeunes gens, tués par arme à feu, déposés » dans un hôpital de la capitale.

Deux des victimes sont des élèves âgés respectivement de 18 et 12 ans, a indiqué Cellou Dalein Diallo qui a dit s’être rendu « à la morgue de l’hôpital de Donka », à Conakry, « pour constater les décès ».

La troisième victime annoncée par l’opposant guinéen n’a pas selon lui été identifiée. Son corps repose au centre médical « Mère et enfants » de Conakry, a-t-il précisé.

« Je confirme que deux corps de jeunes gens ont été déposés cet après-midi à la morgue de l’hôpital Donka, tués par arme à feu », a déclaré à l’AFP une source hospitalière qui s’est exprimée sous le sceau de l’anonymat.

Un parent d’une des victimes, qui s’est présenté à l’AFP comme un témoin de l’incident, a indiqué que « deux jeunes gens tués l’ont été par des soldats à moto dans le quartier de Bambéto », dans la banlieue de Conakry.

L’incident est survenu lors de heurts spontanés vendredi à Conakry entre des opposants et les forces de l’ordre après plusieurs manifestations ces derniers jours d’opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des élections législatives, qui ont dégénéré en violences meurtrières.

L’opposition n’avait pas prévu de manifestation vendredi.

Mort d’un policier

Les heurts de vendredi ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Conakry entre de jeunes opposants et les forces de l’ordre, faisant au moins huit blessés légers, avaient auparavant indiqué à l’AFP des sources hospitalières et policières.

Le nouvel incident meurtrier de vendredi survient après l’annonce par le porte-parole de la gendarmerie nationale, Mamadou Alpha Barry, de la mort d’un policier grièvement blessé jeudi lors d’une violente manifestation d’opposants à Conakry.

Ce policier faisait partie des cinq membres des forces de l’ordre et de sécurité blessés lors de cette marche d’opposants. L’un d’eux avait été « poignardé », selon le gouvernement.
Au moins 21 personnes ont été blessées pendant la manifestation et sa dispersion par les forces de l’ordre, selon le gouvernement, l’opposition parlant de « dizaines » de blessés.
Le 29 avril, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré « inquiet de l’instabilité » en Guinée et avait appelé au calme pouvoir et opposition.

Jeuneafrique.com avec AFP