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RDC: Stanis Bujakera Tshiamala maintenu en détention

mars 19, 2024

Alors qu’il s’apprêtait à être libéré de prison, notre correspondant en RDC a été reconduit en cellule. Le ministère public a en effet fait appel de sa condamnation à six mois de prison, qui lui permettait de recouvrer la liberté. Une décision inique.

Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique en RDC. © Photo : DR
Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique en RDC. © Photo : DR

Ce 19 mars, l’heure était aux réjouissances, de Kinshasa, où Stanis Bujakera Tshiamala attendait sa libération, à la rédaction de Jeune Afrique, à Paris. Hélas, les attentes ont été déçues. Alors que toutes les formalités semblaient remplies pour sa remise en liberté, le ministère public a fait appel de la condamnation de notre confrère à six mois de prison – peine couverte par sa détention provisoire et qui ouvrait la voie à sa sortie de prison.

Stanis Bujakera Tshiamala a donc été reconduit en cellule ce 19 mars dans la soirée, l’appel du parquet congolais mettant en suspens la décision de première instance. Notre confrère devrait faire face à un nouveau procès, sans qu’il soit encore possible d’en déterminer le calendrier. En première instance, le ministère public avait requis une peine – insensée – de vingt ans de servitude pénale.

Acharnement

Accusé d’avoir « fabriqué et diffusé » un « faux document », une note attribuée à l’Agence nationale de renseignement (ANR) dont la justice contestait l’authenticité, Stanis Bujakera Tshiamala se voit reprocher un article, non signé, paru dans Jeune Afrique, et qui évoquait le rôle présumé joué par le renseignement militaire congolais dans la mort de l’opposant Cherubin Okende en 2023.

Face aux accusations fallacieuses et à l’absence totale de preuves, Stanis Bujakera Tshiamala a toujours nié. Il comptait d’ailleurs faire lui-même appel de sa condamnation à six mois de prison, qui lui permettait toutefois d’être remis en liberté. Jeune Afrique et Reporters sans frontières dénoncent l’acharnement des autorités congolaises.

« Ce qui est déplorable dans cette affaire, c’est l’état de la justice congolaise, qui donne au ministère public des prérogatives énormes. C’est lui qui accuse, fait les enquêtes, l’instruction, vient en accusation, fait le réquisitoire, exécute les peines, vient en appel pour suspendre les décisions », dénonce Me Charles Mushizi, avocat de Stanis Bujakera Tshiamala, qui ajoute : « C’est encore un coup tordu envers la liberté de la presse et la liberté d’expression en RDC ».

Avec Jeune Afrique

Une cellule de Daesh démantelée au Maroc et en Espagne

janvier 12, 2023

Trois suspects affiliés à l’organisation État islamique (EI) ont été arrêtés lors d’une opération sécuritaire conjointe.

Arrestation de l’un des 6 membre d’une cellule terroriste à Melilla le 6 septembre 2017. Les 5 autres jihadistes ont été arrêtés au Maroc lors de cette opération conjointe. © Jesus BLASCO DE AVELLANEDA / AFP

Une cellule affiliée à l’organisation État islamique (EI), composée de trois suspects, a été démantelée en Espagne et au Maroc lors d’une opération sécuritaire conjointe, a indiqué mercredi la police marocaine.

Un des « éléments extrémistes » a été interpellé par les forces spéciales de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à Chtouka-Aït Baha, région rurale dans le sud du Maroc, a précisé le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué. Cet homme a été placé en garde à vue. Simultanément, deux autres membres de la même cellule ont été arrêtés par les autorités espagnoles à Almeria, en Andalousie (sud de l’Espagne), ajoute le communiqué. À Madrid, une source policière a confirmé les informations de la police marocaine, sans vouloir donner de détails.

Recrutement et embrigadement

Selon le BCIJ marocain, l’enquête a montré que les suspects avaient prêté allégeance à l’EI et œuvraient à diffuser et promouvoir « des idées extrémistes pour les besoins de recrutement et d’embrigadement ». Selon le communiqué marocain, « les mis en cause ont montré leur disposition à s’impliquer dans des opérations terroristes faute de pouvoir rejoindre les fiefs de Daech (acronyme du groupe État islamique) dans la région du Sahel. […] Ils entretenaient des liens avec des combattants chargés de recruter et de faciliter l’accès des volontaires pour combattre dans cette zone. »

Si le royaume chérifien a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes, ses services de sécurité font régulièrement état de coups de filet antiterroristes et de projets d’attentat déjoués. Depuis 2002, la police marocaine a démantelé plus de 2 000 « cellules terroristes » et interpellé plus de 3 500 personnes dans le cadre d’affaires liées au « terrorisme », selon le BCIJ.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

France: Un détenu meurt après avoir mis le feu à sa cellule

juillet 18, 2020

 

Un détenu de 27 ans est décédé dans la nuit de vendredi à samedi après avoir allumé un incendie dans sa cellule du quartier disciplinaire de la prison de Roanne (Loire), a-t-on appris auprès du parquet de cette ville.

Le détenu, qui avait fait l’objet récemment d’une mesure d’hospitalisation d’office selon son avocat, est décédé peu avant minuit à l’hôpital de Roanne où il avait été transporté dans un état grave, a-t-on ajouté de même source, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. D’après les premiers éléments de l’enquête sur les circonstances du décès, qui s’apparente à un suicide, «l’inhalation de la fumée provoquée par la combustion de son matelas aurait provoqué un arrêt cardiaque», a précisé à l’AFP le procureur de la République à Roanne, Abdelkrim Grini, ajoutant que le corps ne porte par de traces de brûlure et qu’une autopsie doit avoir lieu lundi.

Les parents du défunt «veulent savoir si une faute a été commise», a indiqué à l’AFP l’avocat du détenu, Me Thomas Fourrey. Vers 22h, selon le parquet, des surveillants du centre pénitentiaire sont intervenus pour maîtriser l’incendie, extraire le détenu de sa cellule et lui prodiguer les premiers soins avant l’arrivée des pompiers et du Samu.

En détention, selon la même source, la victime s’était fait remarquer à plusieurs reprises pour des outrages, violences et menaces de mort envers le personnel, ce qui lui avaient notamment valu de comparaître devant le tribunal correctionnel de Roanne. Selon l’avocat du défunt, une audience pour des faits d’outrage a bien eu lieu le 13 mars. Mais «le tribunal n’avait pas condamné mon client, l’ayant déclaré irresponsable pénalement, et avait ordonné son hospitalisation immédiate», a précisé Me Fourrey à l’AFP.

Son client était cependant resté en détention jusqu’au 23 avril, date de son transfèrement au centre hospitalier de Roanne, après relance de l’avocat. Il en était ressorti fin juin dans la perspective d’un placement au service médico-psychologique régional de l’hôpital du Vinatier, près de Lyon, a ajouté l’avocat.

Par Le Figaro avec AFP

Tchad : 44 membres de Boko Haram retrouvés morts dans leur cellule de prison

avril 20, 2020

Des soldats de l'armée nigérienne, le 7 mars 2015. (Image d'illustration)

Des soldats de l’armée nigérienne, le 7 mars 2015. (Image d’illustration) © Jerome Delay/AP/SIPA

 

Ces éléments de Boko Haram avaient été faits prisonniers au cours d’une récente opération lancée par le Tchad contre le groupe jihadiste. Ils ont été retrouvés morts dans leur cellule à N’Djamena jeudi dernier, selon une annonce du procureur de la République.

« À la suite des combats dans le lac Tchad, 58 éléments de Boko Haram avaient été faits prisonniers et déférés à N’Djamena pour les besoins de l’enquête. Jeudi matin, leurs geôliers nous ont annoncé que 44 prisonniers avaient été retrouvés morts dans leur cellule», a déclaré à la télévision nationale Youssouf Tom, procureur de la République, qui s’est rendu sur place.

«Nous avons enterré 40 corps et remis 4 corps au médecin légiste pour une autopsie», a-t-il précisé.

«La conclusion de cette autopsie indique qu’il y a eu consommation d’une substance létale et iatrogène, ayant produit un trouble cardiaque chez les uns et une asphyxie sévère chez les autres», a ajouté le procureur. L’enquête va se poursuivre «pour déterminer la cause exacte de ce drame», a-t-il indiqué.

Colère de Bohoma

Ces prisonniers avait été arrêtés lors de la vaste opération lancée par le président tchadien Idriss Déby Itno fin mars contre les groupes djihadistes qui multiplient les attaques sur le lac Tchad. Ils avaient été remis à la justice mercredi, avait annoncé le ministre tchadien de la Justice Djimet Arabi. Ils devaient ensuite être auditionnés jeudi puis être jugés par une cour criminelle.

L’opération militaire tchadienne, baptisée Colère de Bohoma s’est déroulée du 31 mars au 8 avril. Selon l’armée, au moins 52 soldats tchadiens et 1.000 djihadistes ont trouvé la mort au cours de cette opération déclenchée pour venger l’armée tchadienne.

Celle-ci avait été la cible d’une sanglante attaque le 23 mars d’éléments de Boko Haram contre l’une de ses bases, tuant une centaine de ses soldats. La pire défaite jamais enregistrée en moins de 24 heures par cette armée.

Avec Jeune Afrique avec AFP

 

Benoît XVI gracie son ex-majordome

décembre 23, 2012

Paolo Gabriele, à l’origine des fuites de documents secrets qui ont nourri ce printemps un livre à scandale sur le Vatican, a été libéré avant la fête de Noël.

Il y a un an encore, Paolo Gabriele, majordome de Benoît XVI, était à ses côtés pour l’aider dans tous les aspects concrets de la vie d’un pape. Un rôle modeste mais de confiance qui faisait de cet Italien de 46 ans, catholique pratiquant, un homme très en vue. Mais une fois dans l’ombre, il profitait de sa situation pour photocopier des documents réservés et confidentiels qu’il trouvait sur le bureau du Pape… Il livra cette manne à un journaliste sans scrupule qui en fit un livre à scandale sur le Vatican. Ce qui précipita sa chute: confondu, le majordome fut arrêté, jugé, incarcéré.

Samedi matin, Benoît XVI en personne est revenu à ses côtés, mais une dernière fois. Dans la petite cellule que le prisonnier occupait dans un bâtiment de la gendarmerie du Vatican, le Pape lui a apporté son pardon personnel. Et, en tant que chef d’État, sa grâce. Paolo Gabriele est libre désormais, mais prié de quitter le Vatican où il avait un appartement. Le Saint-Siège qui l’a condamné en octobre dernier à trois ans de prison, réduits à dix-huit mois, a promis qu’il l’aiderait à trouver un autre travail.

Ainsi se termine à la veille de Noël, non pas un conte mais un cauchemar pour Benoît XVI, puisque cette affaire, connue sous le nom de «VatiLeaks», l’aurait touché très personnellement. Paolo Gabriele, qui était arrivé à son service il y a six ans, faisait en effet partie de cette poignée de personnes qui côtoient le Pape au jour le jour. Au plus proche dans ses sorties publiques comme dans sa vie privée. Benoît XVI, qui fêtera ses 86 ans en avril prochain, lui accordait une grande confiance et une certaine affection que les personnalités très exposées, finalement isolées, finissent par livrer à ceux qui forment leur premier cercle.

Il disait avoir agi pour le bien de l’Église
Le procès de Gabriele dans un tribunal du Vatican aura soigneusement évité toute référence aux mobiles de son action pour se concentrer sur la seule matérialité du «vol aggravé de documents». Mais l’inculpé, reconnu coupable, aura toujours affirmé avoir agi pour le bien de l’Église, considérant que le Pape était mal informé de ce qui se passait dans la curie romaine. Un brin mystique, s’étant senti investi d’une «mission», il aura donc utilisé sa position pour faire connaître au monde une série de dysfonctionnements objectifs dans la vie du Vatican mais dont aucun ne constituait, en soi, un scandale majeur, mais plutôt l’illustration de la compromission ordinaire d’un système profondément marqué par la culture italienne de «l’arrangement» et… très éloigné de la transparence évangélique.

La semaine dernière Benoît XVI a pu s’entretenir à ce propos avec les trois cardinaux à la retraite qu’il avait chargés au début 2012, avant que Gabriele ne soit découvert, d’enquêter à l’intérieur du Vatican où le malaise était palpable, pour comprendre vraiment ce qui s’y passait et pourquoi on trouvait des documents secrets dans la presse. Il est probable que cet audit, qui n’a pas vocation à être publié, aura mis en évidence des éléments que Paolo Gabriele avait voulu dénoncer. Abondant dans le sens d’un homme de grande conscience mais à courtes vues qui, poussé par la volonté d’aider le Pape, l’aura au contraire précipité dans une grande difficulté dont il se serait bien passé. Entreprise qui, pour l’heure, n’aura strictement rien amélioré, sinon qu’elle aura aggravé l’image d’Épinal d’un Vatican pétri de complots, très loin de la portée réelle du pontificat de Benoît XVI.

Lefigaro.fr par Jean-Marie Guénois