Posts Tagged ‘Centenaire’

Congo-Commémoration : Pointe-Noire fête ses cent ans

mai 12, 2022

Pour marquer le début de la célébration du centenaire de la capitale économique du Congo, un colloque scientifique international, placé sur le thème «Pointe-Noire, des origines à aujourd’hui», a été ouvert par le Premier ministre,  Anatole Collinet Makosso, le 11 mai dans la salle de conférence de la direction générale du Port autonome de Pointe-Noire (PAPN). Les assisses qui réunissent des experts et universitaires nationaux et internationaux prendront fin le 13 mai.

-Vue de la mairie de l’hôtel de ville de Pointe-Noire

Membres du gouvernement, autorités locales, élèves et étudiants ont pris part à la grande cérémonie, après avoir été reçus à l’esplanade de la direction du PAPN par des sons de musique et des chants des groupes locaux qui ont donné une couleur festive au colloque qui annonce le début de la célébration du centenaire de Pointe-Noire. Le colloque permet de scruter « Pointe-Noire, des origines à aujourd’hui», comme l’indique son thème. Plusieurs détails sur l’historique de la ville sont ressortis dans les interventions d’Anatole Collinet Makosso; Jean François Kando, député maire, président du Conseil départemental et municipal de Pointe-Noire; Jean Luc Mouthoud, président du comité d’organisation; et Yolande Borton Ofouémé, présidente du comité scientifique du colloque.

Surnommée «Ponton la belle», Pointe-Noire (encore appelée Ndji-Ndji), ancien village des pêcheurs vilis, et encore simple district en 1921, fut créée le 11 mai 1922 par un décret marqué du sceau de Victor Augagneur, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française. Ancien chef lieu de la région du Kouilou, la ville doit son développement à la construction du port et de la voie ferrée la reliant Brazzaville, sur la rive droite du fleuve Congo. Au fil du temps, la capitale économique du Congo a connu un essor économique et industriel mais,son extension s’est faite sans maîtrise de la gestion foncière. Ce qui fait qu’aujourd’hui la ville est confrontée à diverses difficultés, entre autres, en matière de gestion urbaine, foncière et environnementale, de préservation des ressources de la mer, de pollution liée à l‘exploitation des hydrocarbures, a souligné Jean Luc Mouthoud. Beaucoup d’enjeux et de défis à relever  

D’où l’organisation de ce colloque scientifique international par le groupe interdisciplinaire de recherches et d’études urbaines en collaboration avec le laboratoire de géographie, environnement et aménagement de la Faculté des lettres, arts et des sciences humaines et l‘Université Marien-Ngouabi. L’événement, a indiqué Jean François Kando, sera «une grande messe à travers laquelle Pointe-Noire va revisiter son histoire et se projeter sur son avenir à court-moyen et long terme».

Le colloque permettra donc d’envisager la nouvelle ville de Pointe-Noire. «La nouvelle ville de demain ne consistera pas à l’abandon de la ville actuelle mais plutôt à sa restructuration en profondeur pour aboutir vers l’éradication de toutes les poches de pauvreté urbaines identifiées», a expliqué Jean François Kando. Pour  Yolande Borton Ofouemé : «La ville de Pointe-Noire de demain est celle de la décentralisation qui lui donnera, grâce à son double statut de département et de commune, toutes les chances de se développer de façon durable. Le président de la République Denis Sassou N’Guesso s’engage à donner plus de moyens pour propulser les actions de la décentralisation sur tout le territoire national. C’est un espoir pour Pointe-Noire».

L’espoir de Pointe-Noire, c’est aussi la municipalisation accélérée additionnelle, évoquée par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, que la ville bénéficie et qui sera lancée dans les jours qui viennent. Une municipalisation qui contribuera à l’arrimer à la modernité et à lui doter de nouvelles infrastructures de qualité pour l’amélioration des conditions de vie de la population.  

Le Premier ministre, après avoir a rendu un hommage aux hommes qui ont forgé l’histoire de Pointe-Noire, a vanté la beauté et les qualités de cette ville, en la personnifiant à travers des mots d’amour et de reconnaissance très ovationnés. «Pointe-Noire, nous allons te rendre encore plus belle à l’occasion de ton centenaire, nous allons te revêtir de ta plus belle robe et de tes plus belles parures pour que tu sois aussi belle que tu l’as été», a promis Anatole Collinet Makosso.

Notons que les festivités du centenaire s’étendront jusqu’à la fin de l’année. Par ailleurs, rendant un hommage à ses prédécesseurs, Jean François Kando a remercié le président de la République et son gouvernement pour avoir créé les conditions de la grande commémoration du centenaire de Pointe-Noire, malgré la dureté des temps.

Avec Adiac-Congo par Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Congo : Pointe-Noire, la cité océane qui tourne le dos à la mer

mai 7, 2022

À l’occasion des cent ans de la capitale économique congolaise, le 11 mai, Jeune Afrique revient sur l’une de ses particularités : elle semble vouloir ignorer l’Atlantique, qui est pourtant à l’origine de sa naissance et de presque toutes ses ressources. Paradoxal ?

© DOM pour JA

Le vieux phare de Pointe-Noire ne voit plus l’océan depuis longtemps. Construit en 1927, les pieds dans l’eau trouble de la baie, il a été relégué quelques années plus tard loin de la mer, à cause de la construction du port, inauguré en 1939. Aujourd’hui, il est davantage une vigie pour les norias de poids-lourds faisant la navette entre les parcs à conteneurs, qu’un guide pour les navires qui croisent au large.

Depuis l’installation des premiers portiques de Congo Terminal, en 2012, le phare et les 30 mètres de hauteur de sa tour octogonale en béton zébrée de noir ne dominent même plus l’horizon. Encore moins depuis l’inauguration, en janvier, du siège du port autonome de Pointe-Noire, le PAPN : nouveau phare de verre et de métal qui, avec ses quinze étages, permet à la capitale économique de prendre un peu de hauteur… tout en rapprochant la ville de son port.

Porte de l’Afrique équatoriale française

Si Pointe-Noire doit beaucoup à la mer et à ses bassins portuaires, elle leur a longtemps tourné le dos. Peut-être parce que le port devait à l’origine être construit plus au nord, près de Loango… Mais, en 1922, le gouverneur général Victor Augagneur lui préfère la baie de Pointe-Noire, qui devient la porte océane de l’Afrique équatoriale française, grâce à son port raccordé à l’hinterland par la ligne Congo-Océan, mise en service en 1934. Au passage, la construction du wharf entraîne la disparition de l’éperon noirâtre de grès qui donna son nom à la cité : la fameuse Punta Negra, identifiée sur la côte du royaume vili et mentionnée sur les cartes des navigateurs portugais dès 1484.

C’EST DEPUIS L’OCÉAN QUE DÉBARQUENT LES DIFFÉRENTES COMMUNAUTÉS QUI FONT DE POINTE-NOIRE UNE VILLE À PART

C’est de sa façade maritime que « Ponton » tire sa richesse. Grâce à son port, unique en son genre dans la région, grâce aussi à la découverte des premiers gisements d’hydrocarbures offshore à partir des années 1940. Et c’est depuis l’océan que débarquent les différentes communautés qui font de Pointe-Noire une ville à part, où souffle – selon ses habitants – un vent de libre entreprise apporté par les embruns du grand large.

Crainte des flots indomptés

Pourtant, Pointe-Noire ne regarde pas la mer. Les Ponténégrins n’ont commencé à goûter aux plaisirs de la Côte Mondaine que dans les années 1980. Ils ont suivi l’exemple des Français expatriés, amateurs de plage, mais aussi des Grecs et des Portugais, qui ont longtemps tenu les commerces de la ville avant de laisser la place aux Libanais (spécialisés dans la vente de véhicules d’occasion) et aux Indiens (experts en informatique). Sans oublier « les Sénégalais », les Ouest-Africains, présents, eux, depuis le début du XXe siècle : les pêcheurs béninois, les commerçants sénégalais et maliens, à la tête de la plupart des échoppes de la vieille ville, toujours appelée « cité indigène » par les locaux.

LA TRADITION IMPOSE DE FAIRE DES OFFRANDES POUR CALMER LA SUSCEPTIBILITÉ DES ESPRITS MARINS

Les Ponténégrins de souche ont appris à vivre avec l’océan sans trop s’en approcher. Sans doute parce qu’ils craignaient ses flots indomptés (quand la digue n’existait pas), et redoutent cette sirène vili qui, selon la légende, vient s’emparer des noyés. Mystère et mysticisme, comme la tradition qui impose de faire des offrandes aux esprits marins pour calmer leur susceptibilité – même Total n’oublie jamais de respecter le rituel lors de l’inauguration d’un nouveau puits.

L’océan, les Ponténégrins préfèrent s’en tenir à l’écart. Ils se contentent d’y mettre les pieds et d’en apprécier les poissons, qu’ils vont déguster braisés chez Gaspard. Et ce n’est pas parce que leur cité célèbre son centenaire qu’ils vont changer leurs habitudes.

Avec Jeune Afrique par Olvier Caslin

Spécialiste des transports et des questions économiques multilatérales. Il suit également l’actualité du Burundi, de Djibouti et de Maurice.

Congo : Pointe-Noire, 100 ans et l’espoir d’un nouveau printemps

mai 6, 2022

Le 11 mai 2022, la capitale économique congolaise célèbre le premier siècle de sa fondation. L’occasion de (re)découvrir la cosmopolite et atypique métropole.

La gare centrale de Pointe-Noire, terminus de la célèbre ligne du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO). © Antonin Borgeaud pour JA.

Il y a tout juste cent ans, le 11 mai 1922, le gouverneur général Victor Augagneur signait le décret portant création de la ville de Pointe-Noire, dans la baie du même nom. Ce mois de mai 2022 est l’occasion pour les autorités municipales et départementales de fêter dignement le centenaire de leur cité océane. Peut-être les Ponténégrins regrettent-ils les aléas du destin et du calendrier, qui imposent d’organiser ces cérémonies au moment où Pointe-Noire traverse l’une des périodes les plus délicates de son histoire.

Florissante dès les années 1930 grâce à la combinaison de son port et de la célèbre ligne du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), qui en fait dès sa naissance un point de passage obligé pour toute l’économie sous-régionale, la ville devient flamboyante quelques décennies plus tard, quand les premiers gisements de pétrole découverts au large de la Pointe-Indienne entrent en phase de production. Les crises et la guerre civile qui ont secoué le Congo de 1992 à 1999 ont, elles aussi, provoqué la migration de nombreux Congolais vers Pointe-Noire, épargnée par les turbulences.

50 000 emplois perdus depuis 2015

Pourtant, depuis 2014, la deuxième ville du pays et son million d’habitants ont souffert, subissant coup sur coup les effets de la chute des cours des hydrocarbures et, six ans plus tard, ceux de la pandémie de Covid-19. Une succession de crises financières et sociales qui a encrassé le poumon économique congolais.

LES EXPATRIÉS SONT BIEN MOINS NOMBREUX QUE DURANT LES FASTES DÉCENNIES 1970 ET 1980

Selon les chiffres de la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de Pointe-Noire, la ville aurait perdu 50 000 emplois depuis 2015 : aux employés des compagnies pétrolières et à leurs sous-traitants locaux – qui n’ont plus guère de perspective de redéploiement depuis l’entrée en production du gisement de Moho Nord, en 2017 —, se sont ajoutés les personnels de maison des expatriés, lesquels sont désormais bien moins nombreux que durant les fastes décennies 1970 et 1980 de la ville. Le mois et demi de confinement, au début de 2020, n’a rien arrangé, « à un moment où l’économie de Pointe-Noire connaissait un début de reprise », se souvient Sylvestre Didier Mavouenzela, le président de la CCI.

Deux ans plus tard, la cité océane semble sortir de sa torpeur. « Pointe-Noire est entrée dans une phase de stabilité économique en retrouvant une partie de son activité, mais à un rythme très lent », constate le représentant consulaire d’un secteur privé local en difficulté. Dans cette morosité ambiante, seul le Port autonome de Pointe-Noire (PAPN) – qui, lui, a fêté ses 83 ans le 2 avril —, n’a pas ralenti la cadence. Il a conservé ses tonnages et les a même améliorés, grâce notamment aux extensions et équipements réceptionnés en février 2020, quelques semaines seulement avant le début de la pandémie.

Vaisseau amiral esseulé

Comme un symbole de cette bonne santé conservée, les autorités portuaires ont inauguré, en janvier, le nouveau siège du PAPN et la salle de conférence de 600 places qui l’accompagne. Unique bâtiment d’envergure réalisé à Pointe-Noire ces dix dernières années, son installation a tout de même été l’occasion d’aménager quelques kilomètres de voirie, qui le relie désormais aux routes fatiguées desservant les quartiers environnants.

Aujourd’hui un peu esseulé, ce vaisseau amiral de verre et de métal domine la ville de ses quinze étages. À ses pieds, il est prévu de construire un nouveau quartier — à demi d’affaires, à demi résidentiel — autour du nouveau port de pêche et d’une marina. Une perspective réjouissante mais lointaine pour la ville et ses autorités, qui scrutent avec attention et une pointe d’espoir retrouvé l’actuelle flambée des cours du pétrole. Si le cours du brut se maintient à plus de 100 dollars le baril, quelques projets jugés trop coûteux pourraient devenir rentables et ressortir des cartons dans lesquels les avaient soigneusement rangés les opérateurs.

Le siège du Port autonome de Pointe-Noire. © PAPN.
Le siège du Port autonome de Pointe-Noire. © PAPN.

« Certains forages reprendront dès cette année », parie Sylvestre Didier Mavouenzela. À commencer, peut-être, par l’énorme projet gazier que ENI Congo envisage de démarrer au large de Pointe-Noire dans les prochains mois, pour une mise en production attendue dès 2023. Un investissement de trois milliards de dollars qui, s’il se concrétise, devrait aider la ville de retrouver un peu de sa superbe.

Célébrations en deux temps

Au-delà des célébrations, ce centenaire permettra enfin à Pointe-Noire de disposer de sa propre université, ainsi que d’un marché central rénové. Les chantiers doivent en effet être lancés à l’occasion du jour anniversaire de la ville par le président Denis Sassou Nguesso, avec à ses côtés, le « régional de l’étape » : son Premier ministre, Anatole Collinet Makosso. Comme beaucoup de Ponténégrins, celui-ci voit dans sa nomination à la primature, en mai 2021, un alignement des planètes, dont sa ville natale se doit de profiter pour se réinventer. « Il faut la dépoussiérer, la redessiner, pour retrouver “la belle Pointe-Noire” », souligne le chef du gouvernement. « Nous devons aussi diversifier notre économie locale et ne plus dépendre d’un modèle reposant sur l’activité pétrolière, qui ne redeviendra jamais ce qu’elle a été », ajoute Sylvestre Didier Mavouenzela.

Les habitants de « Ponton » auront l’occasion de réfléchir à leur avenir, sans forcément devoir tourner le dos à ce passé ouvert aux vents du grand large qui continue de faire de Pointe-Noire une ville à part. C’est ce patrimoine qu’ont décidé de mettre en avant la municipalité ainsi que les instances départementales et nationales impliquées, réunies autour du maire, Jean-François Kando. Législatives en juillet obligent, les célébrations se dérouleront en deux temps. Si le programme de septembre reste à définir, celui du mois de mai est bien rempli, avec cinq jours de festivités prévus, du 11 au 15. Au menu : des évènements sportifs et gastronomiques, l’embellissement de quartiers, un hommage à cent personnalités marquantes de la ville, des colloques (dont l’un organisé par le ministre en charge de l’Éducation et de l’Alphabétisation, Jean-Luc Mouthou). Le tout enrubanné de soirées culturelles ou dansantes.

LE LONG DE TUBES EN BÉTON FIBRÉ, LES PONTÉNÉGRINS POURRONT, À TERME, VOIR LES GRANDES ÉTAPES DE L’ÉVOLUTION DE LA VILLE

Le 11 mai, la cité océane lèvera aussi le voile sur son projet de construction d’une colonne de près de quinze mètres de haut, qu’elle souhaite faire construire au bout de la longue avenue Charles-de-Gaulle, au centre de ce qui deviendra la place du Centenaire. Le long du tube en béton fibré, les Ponténégrins pourront voir les grandes étapes de l’évolution de la ville durant son premier siècle d’existence. Et, en contemplant en arrière-plan l’iconique gare centrale abandonnée à elle-même, mesurer le chemin à (re)parcourir pour que Pointe-Noire retrouve l’éclat de sa jeunesse.

Avec Jeune Afrique par Olivier Caslin – Envoyé spécial à Pointe-Noire

Congo-Environnement : un baobab abattu près de Loango !

novembre 25, 2021

La stupeur règne à Loango, près de Pointe-Noire, où un baobab pluri-centenaire jonche le sol, abattu à la stupeur générale du voisinage et des automobilistes  de passage. 

Le baobab pluri-centenaire

Le malheureux baobab de Loango, que l’on surnomme « Arbre de vie », aura donc trouvé la mort dans des circonstances troubles à ce jour. Il semblerait que l’arbre aurait gêné l’emplacement prévu pour la construction d’une maison d’un propriétaire sans scrupule, selon les dires du  voisinage.  Les langues ne se délieront pas plus, faute de savoir qui, comment et pourquoi ou encore, peut-être, par la seule crainte de devoir dénoncer le présumé coupable et d’en subir les représailles.  Alors que l’électricité pointe le bout de son nez à Loango,  sur place les agents d’Energie électrique du Congo témoignent : «  Il nous est formellement interdit d’abattre les baobabs, ce sont des arbres sacrés, tout juste sommes-nous autorisés à couper parfois les branches ». Il n’y a donc plus d’arbre pour palabrer et, à ce jour, le mystère reste entier quant à ce sacrilège constaté dans l’ancienne capitale du Royaume Loango

Alors que les villes de la République du Congo se distinguent actuellement par des opérations de planting d’arbres auxquelles le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, a lui-même participé, le 6 novembre dernier, lors de la 33e Journée nationale de l’arbre, on ne saurait trop comment justifier l’abattement de ce baobab à Loango. Cet acte irresponsable heurte délibérément une certaine idée de préserver la planète. Outre la conscientisation nécessaire à notre environnement, mythes et légendes africaines sacralisent, par ailleurs, spécifiquement les baobabs qui tiennent une place prépondérante à nos cultures et croyances.  Ils inspirent du reste tout autant les poètes, à l’image de Jean-Baptiste Tati-Loutard, qu’écrivains, peintres, photographes, cinéastes, philosophes, scientifiques ou médecins.  Il reste désormais à savoir quelles seront les réactions des autorités locales  face à un tel funeste agissement.

Avec Adiac-Congo par Philippe Édouard

RDC-Centenaire de l’église Kimbanguiste: Félix Tshisekedi attendu ce mardi à Nkamba

avril 6, 2021

Le président de la République, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi, arrive ce mardi 6 avril 2021 à Nkamba, dans le Kongo central, pour célébrer, ensemble avec la communauté kimbanguiste, le centenaire de l’église de Jésus-Christ sur la terre par son envoyé special Simon Kimbangu (E.J.C.S.K). 

Félix Tshisekedi et le Chef spirituel de l’église kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani

Le programme de cette  journée de célébration prévoit, entre autres, un tête-à-tête entre le président de la République et le chef spirituel de l’église kimbanguiste, papa Simon Kimbangu Kiangani. Cette journee du centenaire sera egalement marquée par deux autres temps forts, à savoir une liturgie au Grand Temple de Nkamba et une cérémonie inaugurale du Musée papa Simon Kimbangu.

L’ambiance est déjà festive sur le terrain comme en témoigne le décor planté dans toute la cité Nouvelle Jérusalem, une vitrine à la hauteur de l’événement. Outre la présence remarquée des autorités provinciales et nationales, les délégations des kimbaguistes de l’étranger sont également attendues à Nkamba dans les prochaines heures. Lors de sa dernière visite, le 24 décembre 2019 à Nkamba, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avait promis d’assister personnellement aux festivités du centenaire et d’achever le projet du Musée papa Simon Kimbangu qui restitue la vraie vie du prophète.

Liant la parole aux actes, le chef de l’Etat sera bel et bien présent aux festivités marquant le centième anniversaire de l’église kimbanguiste. 

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

Congo/Centenaire de l’église kimbanguiste : la fanfare de Brazzaville organise une soirée culturelle

février 6, 2021

6 avril 1921- 6 avril 2021, l’église kimbanguiste totalise ses cent ans d’existence. Prélude à cet évènement, la fanfare kimbanguiste a organisé le 5 février une soirée culturelle au centre d’accueil de Brazzaville.

Photo 1 : L’une des chorales de l’église kimbanguiste lors du lancement des festivités du centenaire (crédit

L’animation culturelle a débuté par le chant d’ensemble « Nsilu’a Nzambi », suivi du mot de circonstance de Raymond Menga Poaty, Dr en histoire, enseignant à l’université Marien Ngouabi notamment à la faculté des lettres, arts et sciences humaines, qui a fait un bref aperçu historique de l’église de Jésus Christ sur la terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (EJCSK).

Cette commémoration, dit-il, n’a rien d’offensant. C’est un moment d’intense communion fraternelle. Cette soirée constitue une impulsion du centenaire de cette église au Congo-Brazzaville. Centenaire qui les permet de revisiter l’histoire précoloniale, coloniale et post-coloniale de l’église.

Pour Raymond Menga Poaty, le message de Simon Kimbangu tenu à Mbanza Nsanda le 10 septembre illustre bien le substrat de toute sa philosophie. Pour y arriver pousruit-il, il a fallu passer par : la naissance de Simon Kimbangu (12 septembre 1887, le début du ministère de Simon Kimbangu (6 avril 1921), la renaissance officielle de l’église (24 décembre 1959), l’universalisation de l’église (1969 : admission au Conseil œcuménique des églises au niveau mondial ; 1974, admission à la conférence de toutes les églises d’Afrique), la réhabilitation politique de Simon Kimbangu (12 septembre 1991), …

Les kimbanguistes, a signifié Raymond Menga Poaty, vont célébrer le centenaire dans la paix, la concorde et l’amour du prochain et surtout dans la trilogie : l’amour, le commandement et le travail.

Ouvrant les festivités, le président délégué par intérim du collège exécutif national, Michel Nzondo, est revenu sur la date du 6 avril 1921 à Kamba où commence la rédemption de l’homme noir par le prophète Simon Kimbangu. Les paralytiques ont marché, les aveugles ont vu, les muets ont parlé et les morts ont été ressuscités, mais personne n’a voulu croire en ce mouvement naissant, dit-il. Déportation, assassinats, violences en tout genre, tel est le quotidien des kimbanguistes de la première heure, soit cent cinquante mille martyrs.

Plusieurs réalisations en cent ans

Photo/ADIAC) Photo 2 : La parade démonstrative du MSSK (crédit photo/ADIAC)

Pour Michel Nzondo, les prophéties du 10 septembre 1921 se sont accomplies en partie. L’homme noir deviendra blanc et vice versa. Aujourd’hui, l’Afrique noire est indépendante depuis plus de soixante ans. L’église kimbanguiste avec plus de sept millions de fidèles est présente sur les cinq continents. « Nous avons, en cent ans, construit des lieux de culte, des écoles, des universités, des hôpitaux, des unités de production. Cela veut dire que la civilisation kimbangu est en marche. Le mouvement kimbanguiste est présent au Congo-Brazzaville dès le mois d’avril 1921. C’est seulement le 2 septembre 1962 qu’est érigé le premier collège au Congo-Brazzaville dirigé par le patriarche Samuel Matouba », a-t-il précisé.

Avant d’ajouter : « 6 avril 1921- 6 avril 2021, cent ans déjà, mais ce n’est que le commencement. Béni papa Simon Kimbangu Kiangani qui nous mène dans l’accomplissement de toutes les prophéties. Au nom de sa divinité papa Simon Kimbangu Kiangani, représentant légal et chef spirituel, je déclare ouvertes les festivités du centenaire de l’église kimbanguiste en République du Congo. »

Notons que le premier collège dirigeant de l’église kimbanguiste en République du Congo a été mis en place par le chef spirituel, son éminence Joseph Diangienda le 2 septembre 1962. Il se composait comme suit : Samuel Matuba, représentant légal ; David Mfouka, représentant légal premier suppléant ; Paul Obambi, représentant légal premier suppléant à titre honorifique (avec résidence à Kounzoulou) ; David Nsomi, représentant légal premier suppléant ; Jean Bahonda, représentant légal deuxième suppléant ; Paul Samba, représentant légal premier suppléant ; Simon Mpoundza, président-inspecteur ; Jean Ekema, président-inspecteur ; Paul Mampouya, président-inspecteur (avec résidence à Kimpanzou) ; Edouard Ntoto, secrétaire général.

Avec Adiac-Congo par Bruno Okokana

Canada-Québec: Fêter ses 100 ans en temps de pandémie, ou comment célébrer du haut de son balcon

novembre 14, 2020

© Fournis par La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Fernande Choquette a eu 100 ans aujourd’hui. Mais elle ne pourra pas avoir une fête entourée de sa famille: la COVID-19 leur a gâché ce plaisir. Le virus ne lui a toutefois pas enlevé sa force de caractère: «Quand on n’a pas le choix, il faut s’habituer», nous dit-elle.

On n’a pas tous les jours 100 ans.

Mme Choquette aurait normalement eu une grande fête avec ses enfants, ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants.

Mais la centenaire habite maintenant dans un CHSLD à Québec, en face de la maison où elle a élevé sa famille. Elle a échappé à la COVID-19. Mais comme bien d’autres Québécois vivant dans une résidence pour aînés, il y a des restrictions pour les visites: seuls ses enfants peuvent y aller et encore, un seul à la fois, pour éviter la propagation du coronavirus. Ses proches ont donc dû faire une croix sur la fête qu’ils planifiaient, une autre déception causée par la COVID-19.

Son fils André Monfette a demandé une permission spéciale pour l’occasion au CHSLD, mais ne l’a pas obtenue. La région de Québec est en «zone rouge», sous haute surveillance des autorités de santé publique. 

Sa mère devra donc sortir sur son balcon dans le froid de novembre pour voir ses enfants et petits-enfants assemblés devant la résidence. Et elle aura des «appels vidéo» des autres, pendant que son fils tiendra sa tablette devant elle. 

Elle refuse de se plaindre. 

Car elle en a vu d’autres dans sa vie. La mort de son fils aîné à 19 ans dans un accident de la route — la plus grande épreuve de sa vie, dit-elle —, ses sept fausses couches et la guerre avec son lot d’anxiété et de restrictions. 

Malgré ce qu’elle a vu au cours des décennies, elle reconnaît n’avoir jamais imaginé vivre une telle période qui bouleverserait la vie de tous comme le fait cette pandémie. Une première, malgré ses cent ans. «Même aujourd’hui, il y a encore des choses nouvelles, tous les jours».

Fernande Choquette s’était habillée et maquillée avec soin pour l’entrevue qui s’est déroulée par visio-conférence, lors de laquelle elle a partagé sa vie.

La femme, qui a grandi à Montréal dans le quartier Mile-End, est née le 14 novembre 1920, avec la fin de la Première Guerre mondiale. 

Son père était électricien et possédait une petite entreprise de réparation d’appareils électriques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est Fernande qui tient le fort, avec sa mère et ses sœurs, car son père était décédé: elle s’occupe du commerce, fait la comptabilité et répare les petits appareils électriques et les outils. 

Mme Choquette se rappelle de cette période de guerre, et de l’inquiétude qui régnait, partout, tout le temps. La nourriture était rationnée et obtenue avec un système de coupons pour le café, le thé, le beurre, et la viande, entre autres. Les médicaments se faisaient rares et étaient difficiles à obtenir, dit-elle. Beaucoup avaient des proches au front: «on attendait toujours la malle, on attendait toujours les mauvaises nouvelles», se souvient-elle.

Puis un certain Clément Monfette, de l’épicerie d’en face, se met à lui faire la cour. Il est appelé sous les drapeaux et veut épouser la jeune femme. Elle refuse: et s’il revient blessé?

Le jeune homme devra attendre. Il rentre au pays en un morceau, mais avec un tympan perforé par un coup de canon. Il obtient sa main: elle a alors 22 ans. 

Ils travaillent côte à côte dans l’entreprise familiale «E. Choquette Électrique». Puis le couple va ouvrir en 1955 une succursale à Québec, dans le secteur de Limoilou, fort de l’expérience acquise par Fernande dans le commerce de son père. «J’ai travaillé toute ma vie», dit-elle avec fierté.  

Fernande Choquette ne pensait jamais que sa vie allait s’étendre sur un siècle.

Jeune, elle était souvent malade, au point où elle a dû être retirée de l’école. «Je ne pensais pas vivre si longtemps».

Elle aurait bien aimé une fête pour avoir les membres de sa famille près d’elle, «et manger du gâteau avec eux».

«Pas une grosse fête, rectifie-t-elle, parce que c’est beaucoup de trouble pour les organisateurs».

 Est-elle déçue? Oui, mais ce n’est de la faute de personne, répond-elle avec un doux sourire.

«Quand on n’a pas le choix, il faut s’habituer», dit-elle. «Quand même bien je m’inquiéterais et je pleurerais, je ne peux pas faire autrement»

Avec La Presse canadienne Stéphanie Marin 

Obama en Afrique du Sud pour célébrer le centenaire de la naissance de Mandela

juillet 17, 2018

Les portraits de Nelson Mandela et de Barack Obama sur une affiche à l’entrée du stade Wanderers, le 17 juillet 2018 à Johannesburg, où l’ancien président américain prononcera un discours, point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance du premier chef d’Etat noir sud-africain / © AFP /

L’ancien président américain Barack Obama prononce mardi, dans un stade de Johannesburg, un discours très attendu, point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le premier chef d’Etat noir sud-africain, « le dernier grand libérateur du XXe siècle ».

Quelque 15.000 personnes, dont des invités de marque comme la dernière épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, l’ex-présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf ou encore l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, sont attendues au stade de cricket Wanderers.

Chaque année, la Fondation Mandela confie à un invité de prestige le soin de prononcer un discours à l’occasion de l’anniversaire de « Madiba », né le 18 juillet 1918 et décédé le 5 décembre 2013.

Après vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste blanc, Nelson Mandela, icône mondiale de la lutte contre l’apartheid, était devenu le premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud en 1994, poste qu’il a conservé jusqu’en 1999.

L’éloge de Barack Obama est très attendu, un an et demi après son départ de la Maison Blanche. Son entourage l’a présenté comme son discours le plus important depuis sa retraite politique.

Nelson Mandela, une vie dans le siècle / © AFP / al/gal/js/abm/sb/vl

« Il lui donnera l’occasion de livrer un message de tolérance, d’inclusion et de démocratie à un moment où l’héritage de Mandela est remis en question dans le monde », a précisé son conseiller Benjamin Rhodes au New York Times, une allusion directe à la politique de son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump.

Nelson Mandela et Barack Obama ne se sont rencontrés qu’une seule fois, en 2005, à Washington, mais éprouvaient une admiration réciproque.

Le premier avait été « fou de joie » lors de l’élection en 2008 de Barack Obama, « parce qu’il y voyait un moment clé dans l’histoire des Etats-Unis », a confié récemment le président de la Fondation Mandela, Sello Hatang.

Quant à Nelson Mandela, il représente l’une des grandes références morales de Barack Obama, avec l’ancien président américain Abraham Lincoln et le défenseur des droits civiques Martin Luther King.

Le président américain Barack Obama prononce un discours lors d’une cérémonie à la mémoire de Nelson Mandela à Johannesburg le 10 décembre 2013. n / © AFP/Archives / PEDRO UGARTE

« Je fais partie des millions de personnes qui ont été inspirées par la vie de Nelson Mandela », avait confié Barack Obama en 2013. « Ma toute première démarche politique (…) fut une manifestation contre l’apartheid. »

Le président américain avait fait le déplacement en Afrique du Sud pour les obsèques de « Madiba », « géant de l’Histoire, qui a conduit une nation vers la justice » et « dernier grand libérateur du XXe siècle ».

– « Inspirer le changement » –

Mais près d’un quart de siècle après la fin officielle de l’apartheid, l’Afrique du Sud a « juste débuté » sa « longue marche » vers la liberté, a estimé lundi Graça Machel, reprenant le titre de la fameuse autobiographie de son défunt époux « La longue marche vers la liberté ».

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, le 25 août 2010 à Johannesburg / © MANDELA FOUNDATION/AFP/Archives / DEBBIE YAZBEK

« Nous avons encore un long chemin à parcourir », a-t-elle ajouté à l’AFP.

Le racisme attise toujours les tensions dans la « nation arc-en-ciel » et la pauvreté persiste dans le pays le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale.

« J’espère que le discours d’Obama va nous donner de l’espoir. On en a besoin parce qu’on vit une période difficile », a estimé mardi Nomsa Nkosi, une habitante aveugle de Kimberley (centre) venue spécialement à Johannesburg pour entendre l’ancien locataire de la Maison Blanche.

« C’est un honneur d’avoir ici le premier président noir des Etats-Unis pour célébrer » Nelson Mandela, ajoute Welcome Morembe, 37 ans, caissier au stade Wanderers.

Graça Machel, la dernière épouse du premier président noir sud-africain, Nelson Mandela, le 16 juillet 2018 à Johannesburg / © AFP / MARCO LONGARI

A l’occasion du centenaire de la naissance de « Madiba », sa fondation a appelé la population « à agir et inspirer le changement » au nom du prix Nobel de la paix.

Les initiatives se multiplient: compétitions sportives, publication de témoignages de proches de Mandela, impression de nouveaux billets à son effigie…

Cette année de festivités se conclura par un immense concert en décembre à Johannesburg avec les stars américaines Beyoncé, Jay-Z ou encore Pharrell Williams.

Avant son étape sud-africaine cette semaine, Barack Obama a effectué une visite au Kenya, pays d’origine de son père. Il y a notamment confié des souvenirs de sa famille kényane et inauguré un centre de jeunesse conçu par sa demi-sœur.

Avant lui, plusieurs autres personnalités, dont l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton et le milliardaire et philanthrope américain Bill Gates, ont prononcé le discours annuel de la Fondation Mandela.

Romandie.com avec(©AFP / 17 juillet 2018 13h30)

L’Afrique du Sud célèbre avec Obama la mémoire de Mandela

juillet 15, 2018

Un jeune Sud-Africain se fait couper les cheveux dans le cadre des célébrations du 100e anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 30 juin 2018 à Johannesburg / © AFP/Archives / MARCO LONGARI

L’Afrique du Sud célèbre cette semaine, avec l’ancien président Barack Obama en vedette américaine, le centième anniversaire de la naissance de son héros et libérateur Nelson Mandela, incarnation d’un rêve « arc-en-ciel » toujours inachevé.

Cinq ans après sa mort, « Madiba » a gardé son statut d’icône mondiale pour son combat contre le régime raciste blanc de l’apartheid et son message de réconciliation, qui a permis au pays d’en tourner la page en évitant un bain de sang.

Après l’ancien président américain Bill Clinton, le milliardaire philanthrope Bill Gates ou l’ex-patron de l’ONU Kofi Annan, le premier chef d’Etat noir des Etats-Unis prononcera mardi l’hommage annuel à Nelson Mandela, point d’orgue de plusieurs jours de festivités.

Lors d’une visite en Afrique du Sud en 2013, Barack Obama avait longuement honoré son « héros ».

« Le combat ici contre l’apartheid et pour la liberté, le courage moral de +Madiba+, la transition historique de son pays vers une nation libre et démocratique ont été une source d’inspiration pour moi et le monde entier », avait-il déclaré.

Un an et demi après son départ de la Maison Blanche, l’éloge de Barack Obama est annoncé par son entourage comme son discours le plus important depuis sa retraite politique.

« Il lui donnera l’occasion de livrer un message de tolérance, d’inclusion et de démocratie à un moment où l’héritage de Mandela est remis en question dans le monde », a souligné son conseiller Benjamin Rhodes au New York Times.

Le président américain Barack Obama lors d’un hommage funèbre à Nelson Mandela, le 10 décembre 2013 à Johannesburg / © AFP/Archives / BRENDAN SMIALOWSKI

Une allusion à la politique de Donald Trump, qui a pris le contrepied systématique de son prédécesseur, notamment sur l’immigration et l’Afrique.

– « Un homme bon » –

En attendant ce grand oral, toute l’Afrique du Sud s’est déjà mise à l’heure Mandela, qui aurait eu 100 ans mercredi.

Spectacles, expositions et compétitions sportives le célèbrent. Son visage souriant illumine de nouveaux billets. « Agissez, inspirez le changement, faites de chaque jour un Jour Mandela », exhorte le slogan de la fondation qui porte son nom.

Ex-syndicaliste reconverti en homme d’affaires, le président sud-africain Cyril Ramaphosa y est allé de sa contribution en versant la moitié de son salaire à un fonds qui finance des micro-projets pour réduire la pauvreté.

« En mémoire de Madiba, en hommage à (….) son engagement sans relâche pour l’amélioration de la vie des plus démunis, beaucoup d’entre nous peuvent faire quelque chose », a lancé le chef de l’Etat en annonçant son geste.

Les nouveaux billets de banque sud-africains à l’effigie de Nelson Mandela, le 13 juillet 2018 à Pretoria / © AFP / Phill Magakoe

Ceux qui ont connu de près le détenu le plus célèbre de la planète – resté vingt-sept ans derrière les barreaux – rivalisent d’anecdotes et d’éloges.

A commencer par le dernier président blanc d’Afrique du Sud, Frederik de Klerk, l’adversaire devenu partenaire avec lequel il a partagé le prix Nobel de la Paix en 1993.

« Oui, nous avons eu des conflits. A certains moments, de vives tensions nous ont opposés. Mais il y a toujours eu du respect, qui est devenu de l’amitié personnelle », s’est-il rappelé pour l’AFP, « c’était un homme bon et unique ».

– Héritage –

L’ancien chauffeur et garde du corps de Madiba, Fuad Floris, s’est lui souvenu de la simplicité et des attentions de celui qu’il appelait « Tata ».

« Quand ma fille a eu son bac, il lui a écrit de sa main un petit mot de félicitation », a-t-il raconté à l’AFP, « il était très excité quand il voyait des enfants, ce qui lui faisait oublier toutes les consignes de sécurité, c’était notre pire cauchemar ».

Siyabulela Mandela, le petit-fils de Nelson Mandela, à la bibliothèque de l’université George Mason, lors d’une interview avec l’AFP à Arlington, le 13 juillet 2018 en Virginien / © AFP / Andrew CABALLERO-REYNOLDS

Si l’homme Mandela ne suscite que louanges, son héritage politique est aujourd’hui plus controversé.

Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, l’Afrique du Sud est considérée par la Banque mondiale comme le pays le plus inégalitaire de la planète. Son économie patine, la pauvreté persiste et le racisme y attise toujours autant les tensions.

« Je suis convaincu que le président Mandela, s’il était encore vivant, serait très, très inquiet de la situation actuelle en Afrique du Sud », a estimé Frederik de Klerk.

Certains mettent en cause les successeurs de « Madiba » et la corruption qui a gagné le plus haut sommet de l’Etat, notamment sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).

D’autres, plus rares, vont jusqu’à le traiter de « vendu » pour avoir prêché la modération envers les élites blanches, qui détiennent toujours l’essentiel des leviers économiques du pays.

« Mandela a combattu pour que nous soyons politiquement libres », a résumé à l’AFP Mtate Phaleka, un photographe noir de 19 ans, « nous ne le sommes toujours pas économiquement ».

Romandie.com avec(©AFP / 15 juillet 2018 10h19)

Des femmes britanniques défilent pour le centenaire de leur droit de vote

juin 10, 2018

/ © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Des milliers de femmes habillées aux couleurs des suffragettes ont défilé dimanche aux quatre coins du Royaume-Uni pour marquer le 100e anniversaire du droit de vote des femmes britanniques.

A Londres, Belfast, Edimbourg ou Cardiff, les participantes se sont parées de vert, blanc ou violet, les couleurs des suffragettes, pour défiler dans la bonne humeur, portant parfois des vêtements inspirés de la mode du début du XXe siècle.

Les suffragettes ont joué un rôle déterminant dans l’obtention, il y a cent ans, du droit de vote des femmes britanniques, à une époque où leurs semblables avaient peu de droits et ne jouaient aucun rôle sur la scène politique.

Le 6 février 1918, le Parlement britannique votait la « loi de 1918 sur la représentation populaire », permettant à certaines femmes de plus de 30 ans de voter. Il fallut toutefois attendre 1928 pour qu’elles puissent le faire aux mêmes conditions que les hommes, dès 21 ans.

Romandie.com avec(©AFP / 10 juin 2018 17h39)