Malgré quelques petits soubresauts qui ont fait craindre de nouvelles flambées de la pandémie, la Mauricie et le Centre-du-Québec connaissent depuis plusieurs semaines une baisse du nombre moyen de nouveaux cas quotidiens. Si bien qu’en ce début de déconfinement, la région a toutes les chances de passer au palier d’alerte jaune avant l’objectif du 14 juin fixé par Québec, estime la directrice régionale de la Santé publique, la Dre Marie-Josée Godi.
«La tendance est favorable en ce sens. La courbe est à la baisse. C’est très positif comme données et évolution», affirme-t-elle.
«Nous espérons vraiment que le changement de palier puisse se faire avant le 14 juin, si cette baisse se poursuit ou se maintien. Je crois que la région sera favorable à passer à un autre palier, car nous sommes à l’orange depuis longtemps.»
Au cours des dernières semaines, la population de la région a su rapidement s’adapter, croit la Dre Godi, lorsque le nombre de nouveaux cas était en progression d’abord au Centre-du-Québec puis en Mauricie.
«Les messages qui ont été adressés à la population ont quand même été bien reçus. Il faut se rappeler que oui nous avons eu des données plus préoccupantes, mais la région est tout de même restée au palier orange pendant plus de dix semaines. Nous avons évité à notre région le yoyo», indique la directrice régionale de la Santé publique.

© FRANÇOIS GERVAIS La directrice régionale de la Santé publique, la Dre Marie-Josée Godi.
«L’objectif d’aller vers un retour un peu à la période précovid fait en sorte que la population collabore. Et on espère que ça va se poursuivre.»
Vendredi, le bilan quotidien de la Santé publique régionale rapportait 16 nouveaux cas de COVID-19 dans la région, dont 4 en Mauricie et 12 au Centre-du-Québec. Les territoires les plus touchés sont la MRC de Drummond (7), la MRC d’Arthabaska (5) et Trois-Rivières (3). Le nombre de cas actifs dans la région poursuit donc sa diminution, pour s’établir à 180.[object Object]
Le nombre d’hospitalisations demeure stable avec 12. De ce nombre, trois personnes sont admises aux soins intensifs.
Un déconfinement progressif
Tout le Québec a entrepris une étape importante dans son déconfinement vendredi, avec la fin du couvre-feu et la possibilité de se réunir à huit personnes (ou les occupants de deux résidences) à l’extérieur.
«La prudence et le fait d’y aller progressivement sont bénéfiques pour tous. Ce n’est pas comme une liberté qu’on va nous enlever du jour au lendemain», indique la Dre Godi qui souhaite que la population respecte ce plan progressif de déconfinement proposé par la Santé publique.
«S’il y a une remontée des cas, c’est un retour en arrière et on ne le souhaite pas. Malgré le déconfinement, on peut se retrouver à devoir encore refermer. Mais ce n’est vraiment pas ce que nous souhaitons tous.»
© Infographie Le Nouvelliste
Les stades et les grandes salles intérieures ont aussi la possibilité de faire plusieurs zones de 250 personnes et d’accueillir un maximum de 2500 personnes.
Si la région atteint la zone jaune prochainement, les occupants de deux résidences pourront se voir à l’intérieur. À condition qu’ils portent un masque et qu’ils respectent la distanciation. De plus, le télétravail obligatoire prendra fin.

© STÉPHANE LESSARD De nombreux jeunes se rendent ces jours-ci dans les centres de vaccination, comme celui de la Bâtisse industrielle de Trois-Rivières.
Vaccination: le cap des 60 % atteint ce week-end
Vendredi, 58,7 % de la population de la région avait reçu sa première dose de vaccin. Considérant les rendez-vous du week-end, le cap des 60 % devrait être franchi. Et à la lumière des données obtenues par Le Nouvelliste, les effets de la vaccination pour contrer la propagation du coronavirus dans la région sont probants. Les personnes vaccinées sont sous-représentées dans les statistiques de nouveaux cas d’infection.
En effet, sur les 293 078 personnes qui avaient eu une première dose jeudi, seulement 404 personnes ont contracté la COVID-19, selon les données transmises par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Cela signifie donc que seulement 0,13 % des personnes vaccinées ont été infectées.
Plus précisément, 267 personnes, soit 0,11 % des personnes vaccinées dans la région, ont contracté la COVID-19 moins de 21 jours après avoir reçu le vaccin. Sur ces 267 personnes, 20 ont dû être hospitalisées et trois de celles-ci ont succombé à la maladie.
«La protection n’était soit pas optimale ou bien les personnes avaient déjà la COVID-19 lorsqu’ils ont passé le test de dépistage. Chez une personne plus âgée, ça peut prendre quatre semaines avant de développer une certaine protection», explique la Dre Godi.
De plus, 137 personnes (0,05 %) ont eu la COVID-19 plus de 22 jours après avoir été vaccinées. De ce nombre, 15 personnes ont été hospitalisées et quatre d’entre elles sont mortes. Ces personnes avaient plusieurs facteurs de risques, note CIUSSS MCQ.
«La première dose n’offre pas une protection totale. De plus, on constate que la première dose offre une protection qui varie en fonction de l’âge de la personne», précise la directrice régionale de la Santé publique qui rappelle l’importance des deux doses des vaccins.
On apprenait cette semaine que les personnes qui ont reçu une première dose du vaccin d’AstraZeneca avant le 3 avril pourront dès samedi recevoir leur seconde dose lors de journée de vaccination sans rendez-vous à la Bâtisse industrielle de Trois-Rivières, à l’aréna Gilles-Bourassa de Shawinigan, au Centrexpo Cogeco de Drummondville et au Complexe sportif Sani Marc de Victoriaville.
Les horaires précis des centres de vaccination sont affichés sur le site internet du CIUSSS MCQ. Un peu plus de 3600 doses d’AstraZeneca sont disponibles dans la région.
Ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca et qui préfèrent recevoir une dose d’un vaccin ARNm de Pfizer ou de Moderna pourront le faire. Ils doivent toutefois attendre les 112 jours initialement prévus.

© Infographie Le Nouvelliste