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Plusieurs milliers de fonctionnaires défilent à Paris

octobre 10, 2017

Manifestation à Paris pour dénoncer un gouvernement qui « maltraite » le service public et ses agents, le 10 octobre 2017 / © AFP / Eric FEFERBERG

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler mardi après-midi à Paris pour dénoncer un gouvernement qui, selon eux, « maltraite » le service public et ses agents, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le défilé s’est élancé peu avant 14H30 de la place de la République, en direction de Nation, derrière une banderole: « Pour une fonction publique de progrès social, pour l’augmentation du pouvoir d’achat, pour l’emploi public ».

« Il n’y a déjà pas assez d’effectifs et on veut encore en supprimer », a lancé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, avant le départ du défilé.

Les fonctionnaires, « souvent traités de feignants et de profiteurs », ont « besoin de respect », a-t-il affirmé, en se félicitant de la mobilisation unitaire des syndicats, un phénomène « pas inédit mais suffisamment exceptionnel pour être souligné ».

L’ensemble des syndicats de la fonction publique dénoncent notamment la suppression de 120.000 postes d’ici la fin du quinquennat, le gel des rémunérations et le rétablissement du jour de carence, « une provocation » selon eux.

Pour Mylène Jacquot (CFDT), l’absence de hausse du pouvoir d’achat, une promesse de campagne « pas tenue » par Emmanuel Macron, est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » auprès des fonctionnaires.

Il s’agit d’un « premier coup de semonce » avant le rendez-vous salarial du 16 octobre, a prévenu Christian Grolier (FO). Pour éviter une nouvelle grève, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin devra « arriver avec de nouvelles propositions » sur le pouvoir d’achat et les effectifs.

« La démonstration d’aujourd’hui est éclatante, cela doit convaincre Darmanin d’ouvrir de véritables négociations », a renchéri Baptiste Talbot (CGT).

Pour Luc Bérille (Unsa), la mobilisation n’a rien d’une « action corporatiste », il s’agit plutôt de défendre un service public de qualité.

« Quand on maltraite des fonctionnaires en supprimant des emplois, ce sont des services qui ne sont pas rendus aux citoyens », a-t-il, en ajoutant que les agents « en ont marre d’être montrés du doigt ».

Dans l’Éducation nationale, l’appel à la grève a donné lieu à une « mobilisation très forte des enseignants », s’est réjouie Bernadette Groison (FSU) qui « espère que le gouvernement prendra la mesure » du « ras-le-bol ».

Romandie.com avec(©AFP / 10 octobre 2017 14h48)                

Décès de Georges Séguy, ancien leader de la CGT et figure du syndicalisme

août 14, 2016

PARIS (awp/afp) – Georges Séguy, leader de la CGT de 1967 à 1982 et négociateur des accords de Grenelle en mai 1968, est décédé samedi à 89 ans des suites d’une maladie, suscitant de nombreux hommages à gauche et dans le monde syndical.

« Il est décédé hier (samedi) en début d’après-midi », a annoncé dimanche à l’AFP Elyane Bressol, présidente de l’Institut CGT d’histoire sociale, dont M. Séguy était président d’honneur. Luttant depuis plusieurs années contre la maladie, l’ancien leader « était hospitalisé depuis quelques jours à l’hôpital de Montargis, dans le Loiret », a-t-elle précisé.

Son syndicat pleure « un dirigeant qui a compté, qui comptait et comptera encore longtemps », a déclaré Philippe Martinez, actuel numéro un de la CGT, qui a témoigné sur RTL de sa « profonde tristesse ». « Il avait cette volonté d’une CGT offensive, combative, mais à l’écoute aussi des travailleurs et qui sait mener des grèves », a-t-il ajouté.

Un autre de ses successeurs, Bernard Thibault, a salué la contribution « historique » de M. Séguy au « rayonnement » de la CGT. La centrale souhaite qu’un « hommage national lui soit rendu en septembre à Montreuil », a indiqué à l’AFP Gisèle Vidallet, de la direction cégétiste.

De son côté, Pierre Laurent, leader du PCF, dont Georges Séguy était membre du bureau politique jusqu’en 1982, « perd un ami ». « Les communistes perdent un camarade, un homme rempli d’humanité, de dignité, un combattant du genre humain », a-t-il écrit dans un communiqué.

François Hollande a rendu hommage à « un homme sincère et passionnément attaché à la justice sociale », qui « durant toute sa vie, incarna un syndicalisme offensif », « prêt à engager des luttes mais aussi à négocier de bons compromis ».

Sur Twitter, le Premier ministre Manuel Valls a, lui, salué « une grande figure du syndicalisme et des luttes sociales dans notre pays », tandis que Myriam El Khomri, ministre du Travail, a fait part de sa « grande émotion ».

Quant à Laurent Berger (CFDT), il a honoré sur le réseau social « un homme d’engagement, fidèle à ses valeurs ».

– Adversaire des gouvernements –

Né le 16 mars 1927 à Toulouse dans une famille ouvrière, Georges Séguy, ouvrier typographe, s’engage à 16 ans dans les rangs des Francs tireurs partisans (FTP) de la Résistance. Arrêté par la Gestapo, il est déporté en 1944 au camp de Mauthausen (Autriche), où il passe quinze mois.

A son retour en France, son père le fait entrer à la SNCF en qualité d’électricien.

Devenu en 1949 secrétaire de la fédération CGT des cheminots, entré en 1954 au comité central du PCF, puis au bureau politique en 1956, Georges Séguy gravit rapidement les échelons de l’appareil syndical : secrétaire général de la fédération des cheminots (1961), membre du bureau confédéral de la CGT (1965), avant de succéder en 1967, à l’âge de 40 ans, à Benoît Frachon à la tête de la CGT.

C’est lui qui mène pour son syndicat les négociations de Grenelle en mai 1968, avant de devenir l’adversaire principal sur le terrain syndical des gouvernements de la Ve République.

En 1982, Georges Séguy cède sa place à Henri Krasucki et prend une retraite active. Il crée « L’appel des cent », un mouvement pacifiste proche du PCF, et organise en 1995 un colloque pour le centenaire de la CGT.

Retiré de la scène publique, il sort de son silence en décembre 2014 pour exhorter ses camarades à « préserver la cohésion de la CGT » dans la tempête causée par les révélations sur le train de vie de son lointain successeur Thierry Lepaon.

Selon Elyane Bressol (IHS), Georges Séguy « a su anticiper les transformations que la CGT devait opérer ». « Je pense qu’il en est, pour une grande part, à l’origine », par « son travail sur la démocratie interne, pour donner plus de place à la discussion et entraîner plus de monde dans les décisions, et l’unité syndicale et de la classe ouvrière. »

« Il est resté, jusqu’à ces dernières semaines, un résistant qui s’intéressait à la vie sociale du pays et qui avait un avis », a-t-elle ajouté.

Romandie.com avec (AWP / 14.08.2016 16h55)