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Congo-Union européenne: Denis Sassou N’Guesso invité par Charles Michel

janvier 23, 2023

Brazzaville et Bruxelles entendent renforcer leurs liens de coopération à travers des échanges de haut niveau.

Le chef de l’Etat congolais effectuera une visite officielle à Bruxelles, en Belgique, à l’invitation du président du Conseil européen, Charles Michel. L’information a été communiquée au président Denis Sassou N’Guesso durant son entretien le 23 janvier à la résidence du Plateau avec le représentant de l’Union européenne au Congo :

« Cette visite aura lieu cette année pour discuter de notre partenariat, de sujets concernant la sécurité, les relations internationales, la biodiversité et bien d’autres intéressant les relations entre l’Union européenne et le Congo », a déclaré Giacomo Durazzo à la presse au sortir de l’audience.

Le Congo et l’Union européenne ont conclu un programme indicatif multi annuel (2021-2027) à travers lequel Bruxelles apporte son appui au Programme national de développement. Giacomo Durazzo a notamment évoqué les points sur la digitalisation et la diversification de l’économie, le renforcement des capacités de la police congolaise, la préservation de l’environnement.

La prochaine visite du président de la République dans la capitale de l’Union européenne sera l’occasion de consolider le partenariat entre les deux parties.

Avec Adiac-Congo par Gankama N’Siah

Charles Michel : « En Afrique, la Russie utilise le mensonge comme arme de guerre »

juillet 16, 2022

À la veille d’un sommet de l’Union africaine qui se tient à Lusaka, en Zambie, à partir du 17 juillet, le président du Conseil européen est revenu pour Jeune Afrique sur les conséquences de la guerre en Ukraine dans les relations entre les deux continents.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, le 31 mai 2022 à Bruxelles (Belgique). © Zheng Huansong/XINHUA-REA.

Le 18 février, l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) bouclaient, à Bruxelles, la sixième édition de leur sommet conjoint. Au programme : zone-libre-échange, lutte contre le Covid-19, insécurité, l’initiative Global Gateway… Mais une semaine plus tard, à plus de 2 000 km de la capitale belge, le lancement d’une offensive russe en Ukraine est venu bouleverser le contexte diplomatique. Lors de la prochaine rencontre de l’UA, à partir du 17 juillet à Lusaka (Zambie), le président du Conseil européen, Charles Michel, prendra la parole en ouverture du sommet.

Bousculée par la montée de l’influence russe sur le continent, l’Union européenne est aujourd’hui confrontée aux conséquences, sur le continent africain, de la guerre en Ukraine. Le diplomate de 46 ans, ancien Premier ministre de la Belgique, est revenu pour Jeune Afrique sur cette nouvelle donne diplomatique et ses répercussions.

Jeune Afrique : Vous prononcez un discours, ce 17 juillet, à l’occasion de l’ouverture du sommet de l’Union africaine qui se tiendra à Lusaka. Quels seront les enjeux de ce sommet et de la coopération avec l’Union européenne ?

Charles Michel : Le sommet qui s’est tenu à Bruxelles en février a marqué un tournant dans la relation entre l’Europe et l’Afrique. Nous avons mis en place un nouveau paradigme avec une relation basée sur l’écoute mutuelle. Coïncidence piquante : quelques jours après, s’est déclenchée une guerre sur le sol européen. Elle a brutalement ébranlé le droit international, mais aussi induit des effets en matière de sécurité alimentaire, d’inflation, d’énergie. Ce sommet nous permettra notamment d’envisager comment réduire ensemble les effets néfastes de cette guerre.

Quels projets concrets pouvez-vous mettre en avant dans le cadre de l’initiative Global Gateway ?

Cent cinquante milliards d’euros sont mobilisés pour l’Afrique. Il faut désormais transformer tout cela en projets réels. Nous avons enclenché un partenariat pour la production de vaccins contre le Covid-19. Quelques mois plus tard, les premiers projets étaient lancés au Rwanda, en Afrique du Sud, au Sénégal et au Ghana.

Nous travaillons à présent à nous assurer que les grandes plateformes, comme Gavi ou Covax, viendront bien acheter les vaccins produits en Afrique. Lors de mes échanges avec [le président sénégalais] Macky Sall et [le Sud-Africain] Cyril Ramaphosa au G7 en Allemagne, nous sommes convenus de nous inspirer de ce que nous avions fait en matière de vaccins pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Cela apparaît vital.

Cette volonté de remodeler la relation Europe-Afrique s’inscrit néanmoins dans un contexte où les pays africains se tournent de plus en plus vers d’autres partenaires, comme la Turquie, la Chine ou la Russie…

Les responsables africains sont souverains et libres de choisir leurs partenaires. Il appartient aux Européens de montrer que le projet qu’ils portent est attractif. Une dynamique sincère de respect mutuel a été instaurée. Est-ce que pour autant tout est résolu ? Bien sûr que non.

Comprenez-vous cette envie de se choisir des partenaires jugés moins « contraignants », notamment sur le plan de la démocratie ou des droits humains ?

Mon propos ne vise pas à juger la qualité des partenariats que l’Afrique conclut avec d’autres acteurs, mais à montrer celle de l’Union européenne et sa valeur ajoutée. J’observe que des pays africains qui se sont engagés dans des partenariats avec d’autres acteurs semblent aujourd’hui exprimer des regrets, parce qu’ils subissent un étranglement financier et se rendent compte que les infrastructures n’ont pas la qualité espérée au moment de la signature du contrat.

À qui pensez-vous ?

Je pense qu’ils se reconnaissent.

Dans le contexte actuel, l’influence grandissante de la Russie sur le continent menace-t-elle la relation entre l’Union européenne et l’Afrique ?

La manière dont la Russie et l’Europe envisagent leur présence en Afrique repose sur des postulats totalement antagonistes. Moscou a développé un business model visant à capter des ressources naturelles en échange de quelques maigres services sécuritaires, qui s’avèrent extrêmement peu efficaces et même violents pour les populations africaines.

Il y a un intérêt stratégique pour la Russie à entretenir la corruption, l’instabilité et l’insécurité au sud de l’Europe. À l’inverse, quand l’Afrique se porte bien, c’est une bonne chose pour l’Europe. Et quand elle est en difficulté, cela a des conséquences sur l’exportation des conflits ou l’immigration irrégulière, ce qui entraîne des débats compliqués chez nous.

Il y a pourtant une réelle demande de certaines populations africaines de renforcer la coopération avec la Russie…

La Russie utilise massivement la propagande, la désinformation, en un mot le mensonge, comme arme de guerre. Cela vise à dresser les jeunesses africaines contre des pays européens par le biais de narratifs mensongers et indignes. Notre défi est de restaurer la vérité et la transparence.

Comment l’UE riposte-t-elle sur le terrain de la désinformation ?

Soutenir une presse libre et indépendante est une manière de produire l’antidote à la désinformation. D’autant que des mensonges sont fabriqués pour porter des accusations graves contre des États – nous l’avons vu par exemple au Mali avec le groupe Wagner. Les services de renseignements européens ont pu rétablir la vérité, parfois même avant que ces opérations n’aient pu être menées.

Cela représente-t-il un défi ? Oui. Est-il difficile à relever ? Oui, car c’est aussi un espace où les Russes essayent d’instrumentaliser l’histoire entre l’Europe et l’Afrique, en particulier le colonialisme, pour tenter de semer la zizanie.

L’EXPÉRIENCE A MONTRÉ AU CONTRAIRE QUE LÀ OÙ DES INFLUENCES RUSSES SE DÉPLOIENT, IL Y A UN IMPACT.

Au-delà de la guerre de l’information, comment l’Union européenne peut-elle riposter ? 

Notre meilleur antidote est de montrer que notre partenariat est bénéfique et utile pour l’Afrique. Et c’est le cas par exemple lorsque nous parvenons au Rwanda, au Sénégal ou en Afrique du Sud à faire en sorte que les Africains soient maîtres de leur destin pharmaceutique. L’expérience a montré au contraire que là où des influences russes se déploient, il y a un impact. En Centrafrique et au Mali, cela se matérialise par davantage d’insécurité, d’instabilité et de pauvreté.

Considérez-vous néanmoins, qu’au-delà de l’influence russe, il y ait pu avoir des erreurs des pays européens qui expliquent ce rejet ?

Je ne veux pas parler d’erreur. Les historiens écriront l’histoire, il incombe aux hommes politiques de tirer les leçons nécessaires. Je crois fondamentalement qu’il y a depuis longtemps une attente légitime de la part des peuples et des leaders africains de respect et de compréhension mutuelle. C’est sur cette fondation que repose le paradigme que nous avons défini lors du sommet UE-UA.

Quelles sont les conséquences de la guerre en Ukraine sur la collaboration entre l’UE et l’UA ?

En Afrique, il n’y a pas la même lecture de cette guerre et probablement pas la même interprétation de ses conséquences. La meilleure manière d’agir est donc d’avoir un dialogue politique pour nous permettre, nous Européens, de comprendre les arguments de chacun, et pour nos homologues africains de comprendre pourquoi nous pensons que cette guerre est très grave.

DES NAVIRES RUSSES EMPÊCHENT LES EXPORTATIONS SUR LA MER NOIRE ET DES CHARS D’ASSAUT RUSSES DÉTRUISENT LES CHAMPS EN UKRAINE

Ce n’est pas parce qu’elle a lieu sur le sol européen, mais parce qu’un membre permanent du Conseil de sécurité, qui dispose de l’arme nucléaire, remet en cause la souveraineté d’un pays de plus de 40 millions d’habitants aux frontières de l’Europe et parce que cette guerre déclenche une crise alimentaire grave. Parce que ce sont des navires russes qui empêchent les exportations sur la Mer noire et des chars d’assaut russes qui détruisent les champs en Ukraine. Parce que c’est la Russie qui a choisi de faire de cette mer une zone de guerre totale et qui a décidé de stopper les exportations de grains, alors qu’il n’y a pas la moindre sanction européenne ni du G7 contre le grain ou les engrais russes. Sur tous ces sujets, des mensonges sont répandus.

Le blocage de céréales du fait du conflit ukrainien a de lourdes conséquences pour la sécurité alimentaire de l’Afrique. Comment l’UE et l’UA comptent-elles travailler sur la question ?

La première urgence est de faire en sorte de pouvoir exporter le grain bloqué en Ukraine. J’étais à Odessa il y a quelques semaines : il est stupéfiant de voir ces millions de tonnes de céréales dans des bateaux qui ne peuvent pas quitter l’Ukraine. Pour cela, nous avons immédiatement mis en place des routes alternatives. Plusieurs millions de tonnes ont déjà été exportées via la Pologne, la Roumanie… Mais cela prend plus de temps, trop de temps. C’est pourquoi nous soutenons les efforts des Nations unies pour trouver un accord et ouvrir un corridor humanitaire en Mer noire. Je salue d’ailleurs le soutien de la Turquie dans ces négociations.

Et sur le continent africain ?

Nous devons structurellement faciliter les capacités de production en Afrique. Cela requiert de faciliter l’accès aux intrants, à l’eau, de favoriser la construction de routes. Le travail a en ce sens a commencé en février avec l’Union africaine, il doit s’accélérer avec ce nouveau sommet.

Comment comprenez-vous l’abstention massive des pays africains lors du vote de la résolution de l’ONU sur l’Ukraine en mai ?

Je comprends qu’un certain nombre de pays africains ne voulaient pas apparaître comme étant dans un camp ou dans un autre. Même si ce ne sont pas les mêmes raisons qui ont poussé les uns et les autres à l’abstention, je peux dire, pour en avoir parlé ouvertement avec beaucoup de leaders africains, qu’il y avait la crainte de mesures de rétorsion. Mais il faut aussi souligner que plusieurs pays africains se sont levés sans ambiguïté sur le sujet et certains peuvent être soumis à des pressions. Je ne blâme personne. J’essaye de comprendre les motifs de ceux qui se sont abstenus et ne renonce pas à les convaincre.

Avec Jeune Afrique par Manon Laplace et Romain Gras

Russie: Pas d’annonce majeure de Poutine lors de la commémoration de la victoire sur les nazis

mai 9, 2022

À Kiev, le président Volodymyr Zelensky assure que l’Ukraine ne laissera pas la Russie « s’approprier la victoire sur le nazisme » en 1945.

Vladimir Poutine, entouré d'anciens combattants en uniforme.

Le président russe Vladimir Poutine, entouré d’anciens combattants, avant d’aller déposer une gerbe de fleurs sur la Tombe du soldat inconnu, lundi, à Moscou. Photo : La Presse Canadienne/AP/Anton Novoderezhkin

Vladimir Poutine n’a pas profité du jour de commémoration de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie pour annoncer une mobilisation générale ou une quelconque victoire en Ukraine, contrairement à ce qu’avaient avancé des sources ukrainiennes et occidentales.

Dans un discours de 11 minutes prononcé depuis une tribune installée près du mausolée de Lénine, en prélude de la traditionnelle parade du 9 mai, sur la place Rouge, à Moscou, le président russe a plutôt exalté l’héroïsme et le patriotisme russe.

Il n’a fait que de rares allusions à la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine le 24 février, en réitérant ce qui l’a poussé à agir de la sorte, y compris des faussetés, comme le fait que le gouvernement du président Volodymyr Zelensky est d’obédience nazie.

« Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir. […] Il n’y a aucune place dans le monde pour les exécuteurs, les punisseurs et les nazis. »— Une citation de  Vladimir Poutine, président de la Russie

Le maître du Kremlin a en outre répété que les autorités ukrainiennes préparaient une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulaient se doter de la bombe atomique et étaient soutenues par l’OTAN. Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières , a-t-il plaidé.

Le président russe a cependant évoqué le sacrifice ultime des hommes et des femmes en uniforme, morts en Ukraine par centaines, selon une évaluation déjà datée du Kremlin, voire par milliers, selon les services de renseignements ukrainiens et occidentaux.

Chaque mort d’un soldat ou d’un officier est une souffrance pour nous, a-t-il déclaré. L’État fera tout pour prendre soin de ces familles.

Vladimir Poutine n’a fait aucun commentaire sur l’évolution du conflit ni d’indications sur sa durée ou les développements qui pourraient le convaincre d’y mettre un terme.Un blindé roule sur la place Rouge. Des militaires qui y prennent place font un salut militaire.

La traditionnelle parade du jour de la Victoire donne toujours l’occasion au Kremlin d’exhiber son matériel militaire sur la place Rouge. Photo : Getty Images/AFP/Alexander Nemenov

Le président russe a terminé son discours par un cri de ralliement à l’adresse des soldats rassemblés sous la tribune. Pour la Russie, pour la victoire, hourra!, a-t-il lancé, les soldats sur la place rouge lui répondant hourra! à l’unisson.

Après son discours, 11 000 soldats, dont certains revenant du front ukrainien, ainsi que des dizaines de véhicules, dont des lance-missiles stratégiques et des chars, ont défilé devant le public rassemblé sur la place Rouge.

La partie aérienne du spectacle, au cours de laquelle des chasseurs devaient former un « Z » au-dessus de la capitale russe, a toutefois dû être annulée à cause d’une météo défavorable.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, la traditionnelle parade du 9 mai célèbre autant la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie que la puissance russe retrouvée après l’humiliation de la chute de l’URSSUnion des républiques socialistes soviétiques.

Kiev refuse que Moscou « s’approprie » la victoire sur le nazisme

Un peu plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son pays ne laissera pas la Russie s’approprier la victoire sur le nazisme en 1945.

Nous sommes fiers de nos prédécesseurs qui, avec d’autres peuples dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme, a-t-il lancé dans un message vidéo, qui le montre marchant sur l’avenue centrale de Kiev, Khrechtchatyk.

« Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l’approprier. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Notre ennemi rêvait de nous voir renoncer à fêter le 9 mai et la victoire sur les nazis pour que le mot  »dénazification » obtienne une chance, a-t-il observé.Un vieil homme boutonne un veston décoré de plusieurs médailles devant un bâtiment en ruines.

Un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, Ivan Lusin, 97 ans, pose avec son veston décoré de plusieurs médailles devant sa maison détruite par une frappe russe à Zolochiv, près de Kharkiv, en Ukraine, le 6 mai 2022. Photo : Reuters/ Ricardo Moraes

Le chef d’État ukrainien a saisi l’occasion pour dresser des parallèles entre la Deuxième Guerre mondiale et le conflit actuel en citant des villes de l’est et du sud de l’Ukraine actuellement occupées par les troupes russes ou des villes de Crimée, annexée par la Russie en 2014.

Des millions d’Ukrainiens ont lutté contre le nazisme […], ont chassé les nazis de Louhansk, ont chassé les nazis de Donetsk, ont libéré des occupants de Kherson, Melitopol, Berdiansk, ont chassé les nazis de Yalta, de Simféropol, de Kertch et de toute la Crimée, ont libéré Marioupol des nazis, a-t-il mentionné.

« Ils ont chassé les nazis de toute l’Ukraine, mais les villes que j’ai citées aujourd’hui nous inspirent particulièrement, cela nous donne la foi dans le fait que nous chasserons les occupants de notre terre. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire. La voie vers cette victoire est longue, mais nous n’avons pas de doutes sur notre victoire, a-t-il insisté. Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant.

Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de Victoire, a-t-il conclu.

Poutine verse dans le totalitarisme, dénonce Londres

À Londres, le ministre britannique de la Défense a estimé lundi que le régime de Vladimir Poutine reflète le fascisme et la tyrannie de la Deuxième Guerre mondiale et estimé que les généraux russes devraient être traduits devant une cour martiale pour leurs actes en Ukraine.

Lors d’un discours au National Army Museum, Ben Wallace a accusé le président russe d’utiliser l’anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945 pour dissimuler ses erreurs en Ukraine, où la réponse aux échecs sur le terrain n’a été qu’un affichage honteux d’autopréservation, doublée d’échec, de colère, de malhonnêteté et de recherche de boucs émissaires.

« À travers leur invasion de l’Ukraine, Poutine, sa garde rapprochée et ses généraux reflètent le fascisme et la tyrannie d’il y a 77 ans, répétant les erreurs des régimes totalitaires du siècle dernier. Ils font preuve du même mépris pour la vie humaine, la souveraineté nationale et le système international fondé sur des règles. »— Une citation de  Ben Wallace, ministre de la Défense du Royaume-Uni

Pour Ben Wallace, les soldats russes sont non seulement engagés dans une invasion illégale et des crimes de guerre, mais leurs gradés ont laissé tomber leurs propres soldats au point qu’ils devraient être traduits devant une cour martiale.

Il appelle ainsi à dénoncer l’absurdité des généraux russes – resplendissants dans leurs uniformes de parade, alourdis par leurs nombreuses médailles – totalement complices du détournement par Poutine de la fière histoire de leurs ancêtres.

Au lieu de cela maintenant, ce sont eux qui infligent des souffrances inutiles au service d’un gangstérisme de bas étage, a dénoncé le ministre britannique, et pour eux, et pour Poutine, il ne peut y avoir de jour de la victoire, seulement le déshonneur et sûrement la défaite en Ukraine.

Dénonçant les histoires à dormir debout que la Russie invoque pour justifier ses craintes face à la perspective d’un élargissement de l’OTAN à l’Est, a également insisté catégoriquement sur le fait que l’OTAN, la Grande-Bretagne, l’Europe de l’Est ne projettent pas d’envahir la Russie et ne l’ont jamais fait.Charles Michel pose ses mains sur les épaules de Denys Chmygal, qui porte une veste pare-balles.

En visite lundi à Odessa, où il a été accueilli par le premier ministre ukrainien Denys Chmygal (à droite), le président du Conseil européen, Charles Michel, a été forcé de s’abriter en raison de frappes de missiles, a rapporté lundi un responsable de l’UE. Photo : Reuters/Service de Presse du Gouvernement Ukrainien

Macron invite à penser à la paix

À Strasbourg, le président français Emmanuel Macron a tenu à rappeler lors d’une conférence de presse au Parlement européen que, pour mettre fin à la guerre menée en Ukraine par l’armée russe, la paix devra se construire sans humilier la Russie.

« Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie […] Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. »— Une citation de  Emmanuel Macron, président de la France

Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, a déclaré lundi que les pourparlers de paix avec l’Ukraine n’avaient pas cessé et qu’ils se déroulaient à distance, a rapporté l’agence de presse Interfax. Interrogé sur le moment où des entretiens en personne pourraient avoir lieu avec les négociateurs ukrainiens, il a répondu : Nous avons besoin d’avoir plus d’éléments en main pour pouvoir nous rencontrer en personne. L’Ukraine et la Russie n’ont pas tenu de pourparlers en face à face depuis le 29 mars, bien qu’elles se soient rencontrées par vidéoconférence.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Europe-Afrique : Barkhane, investissements et vaccins… Ce qu’il faut retenir du sommet UE-UA

février 18, 2022
Ursula von der Leyen, Macky Sall, Emmanuel Macron et Charles Michel, le 18 février 2022 à Bruxelles lors du sommet UE-UA. © John Thys/AP/SIPA

L’Union européenne et l’Union africaine ont scellé vendredi à Bruxelles un « partenariat rénové », avec notamment le lancement d’une stratégie européenne d’investissements de 150 milliards d’euros et une aide accrue pour produire des vaccins anti-Covid en Afrique. Les questions sécuritaires dans le Sahel ont également été au coeur des discussions.

Les Européens ouvrent également la voie à une ré-allocation accrue en faveur des Africains des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) destinés aux pays riches, mais sans engagement ferme, selon la déclaration commune adoptée lors du 6e sommet des deux organisations. « Notre vision commune (…) a pour objectif de consolider un partenariat renouvelé pour la solidarité, la sécurité, la paix, le développement économique durable », ont plaidé les dirigeants africains et européens, réunis depuis jeudi pour « réinventer » leur relation et « installer un nouveau logiciel », selon la formule du Sénégalais Macky Sall, président de l’UA.

La réunion a été l’occasion pour les Vingt-Sept de lancer une stratégie globale d’investissements dotée d’au moins 150 milliards d’euros sur sept ans pour « aider des projets voulus et portés par les Africains », avec une priorité aux infrastructures de transport, réseaux numériques et énergie. Le tout en garantissant « une gouvernance responsable, transparente, inclusive », selon la déclaration. Parallèlement, des programmes financiers spécifiques soutiendront des projets dans la santé et l’éducation.

Accélérer la vaccination

Les Européens, qui promettent d’avoir fourni à l’été un total cumulé d’au moins 450 millions de doses de vaccins anti-Covid aux Africains, se sont également engagés à aider des pays africains à produire sur leur sol des vaccins à ARN messager, un programme dévoilé vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’UE mobilisera également 425 millions d’euros pour accélérer les campagnes de vaccinations en soutenant la distribution des doses et la formation des équipes médicales.

En revanche, préconisant un transfert encadré de technologies, les dirigeants de l’UE ont rappelé leur opposition à une levée des brevets des vaccins, âprement réclamée par leurs homologue africains, en particulier le président sud-africain Cyril Ramaphosa. La déclaration finale appelle par ailleurs à « des contributions volontaires et ambitieuses » des pays riches, qui peuvent redistribuer aux Africains leurs droits de tirage spéciaux (DTS) — titres convertibles créés par le Fonds monétaire international et alloués à ses Etats membres, qui peuvent les dépenser sans s’endetter.

Jusqu’ici, les Européens ont collectivement ré-alloué à l’Afrique 13 milliards de dollars de leurs DTS, sur 55 milliards réalloués par les pays riches au niveau mondial, un niveau très en-deçà de l’objectif des 100 milliards réclamés par l’UA. Alors que coups d’État et terrorisme alimentent l’instabilité en Afrique, et au lendemain de l’annonce par Paris et ses alliés de leur retrait du Mali, l’UE s’est également engagée à aider les missions et opérations de paix menées par les forces africaines, en les formant et en renforçant leurs équipements et capacités.

Retrait de Barkhane

La veille, le président sénégalais, président en exercice de l’Union africaine, avait insisté : « L’Afrique est en pleine mutation, elle a beaucoup changé (…) Plus qu’une mise à jour du logiciel, nous proposons d’installer ensemble un nouveau logiciel adapté aux mutations en cours ». Il avait par ailleurs plaidé pour « un nouveau départ ». « Nous devons réinventer la relation », a reconnu le président français Emmanuel Macron. « L’Europe a besoin d’une Afrique stable, sûre et prospère », a estimé pour sa part le président du Conseil européen, Charles Michel, avertissant que « les coups d’État mettent en péril le développement ».

Le sommet s’est tenu quelques heures après l’annonce par la France du retrait de hommes de l’opération militaire Barkhane du territoire malien. Un décision que le président Macky Sall a dit « comprendre », tout en avertissant que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ».

L’UE va vérifier « d’ici quelques jours » si les conditions et les garanties sont remplies pour le maintien au Mali de ses deux missions de formation militaire (EUTM) et policière (EUCAP), a annonce de son côté le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. L’instabilité du continent africain est également alimentée par « les nouveaux acteurs » chinois et russes « dont les méthodes et les agendas sont très différents des nôtres », a-t-il souligné, évoquant la présence de mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner, au coeur du bras de fer entre Paris et Bamako.

Par Jeune Afrique avec AFP

RDC: Emmanuel Macron et Charles Michel invités aux funérailles de Tshisekedi

mai 23, 2019

 

Les autorités de la République démocratique du Congo ont indiqué jeudi leur intention d’ inviter le président français Emmanuel Macron et le premier ministre belge Charles Michel aux funérailles du père de l’actuel président Tshisekedi prévues de jeudi à samedi prochains à Kinshasa.

«Le directeur de cabinet du président de la République m’a confirmé qu’une invitation sera envoyée au président Macron et au premier ministre Charles Michel», a déclaré à l’AFP le coordonnateur général du comité d’organisation des obsèques, Lucien Lundula. Ce dernier a détaillé devant la presse le programme des obsèques de l’ex-opposant et premier ministre Étienne Tshisekedi. Décédé à Bruxelles le 1er février 2017, son corps n’avait pas été rapatrié faute d’accord sur les funérailles avec l’ancien régime Kabila.

«Nous célébrons le père de la démocratie congolaise», a déclaré Lundula. «Ce ne sont pas des obsèques, mais la commémoration et la célébration de la victoire de la démocratie, ainsi que l’accomplissement du rêve d’Étienne Tshisekedi, désormais incarné par l’avènement de son fils au sommet de l’État», détaille-t-il dans un communiqué de presse.

La dépouille d’Étienne Tshisekedi doit arriver jeudi matin 30 mai à l’aéroport de Ndjili en présence de son fils et chef de l’État, et de toutes les autorités de la RDC. Un cortège funéraire doit ensuite traverser Kinshasa pendant toute la journée jusqu’à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire, en passant par la résidence du défunt et sa famille à Limete. Vendredi 31 mai, le corps doit être conduit en procession au stade des Martyrs pour un recueillement populaire, une messe et une veillée mortuaire ouverte au public. Samedi, une cérémonie officielle et une messe seront célébrées au stade des Martyrs, avant la procession vers l’endroit de l’inhumation au monument funéraire de N’Sele.

Ancien ministre du dictateur Mobutu dans les années 1960, Étienne Tshisekedi est passé dans l’opposition et a fondé l’UDPS en 1982. Il a ensuite été trois fois premier ministre pendant la transition multipartite des années 90, avant de s’opposer au régime des Kabila père et fils.

Par Le Figaro.fr avec AFP