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Afrique francophone : chef de l’opposition, un statut à double tranchant

février 26, 2015

Le numéro un de l'opposition malienne, Soumaïla Cissé.
Le numéro un de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé. © AFP

Plusieurs pays d’Afrique francophone ont adopté un statut officiel de « chef de file de l’opposition ». D’autres ont voté des textes mais attendent toujours la désignation de leur opposant en chef. Mali, Burkina, Guinée, RDC… Voici la place institutionnelle réservée à vos opposants.

Après plusieurs années de tâtonnement, l’Assemblée nationale malienne a adopté, le 19 février, la mise en place d’un statut officiel de « chef de file de l’opposition ». Outre le Mali, plusieurs pays francophones, principalement en Afrique de l’Ouest, ont institutionnalisé cette fonction qui émane de la culture politique anglo-saxonne.

Souvent incarné par le leader du parti d’opposition ayant le plus de sièges à l’Assemblée nationale, le chef de file de l’opposition bénéficie de droits et de devoirs encadrés par la loi. Il est considéré comme l’interlocuteur numéro privilégié du pouvoir exécutif et peut demander à être reçu ou convoqué par le président de la République et le Premier ministre. Il bénéficie, en fonction des pays, d’un siège ou de bureaux, reçoît des fonds de fonctionnement prélevés sur le budget national, et occupe une place de choix dans le protocole d’État.

Bénéfices démocratiques…

Il est également censé avoir un accès libre et équitable aux médias et peut profiter d’avantages spécifiques tels que des frais de représentation ou la mise à disposition d’un chef de cabinet, d’une secrétaire ou encore d’un chauffeur. Pour ses défenseurs, l’instauration d’un statut de chef de file de l’opposition est une des meilleures façons de favoriser les transitions démocratiques. Il permettrait de donner plus de poids et de moyens à l’opposition, et au final de rééquilibrer la lutte politique contre le parti au pouvoir.

Ses détracteurs affirment au contraire que c’est un outil de contrôle et d’instrumentalisation supplémentaire dans certains régimes autoritaires.

Ses détracteurs affirment au contraire que la création de ce statut d' »opposant officiel » est un outil de contrôle et d’instrumentalisation supplémentaire dans certains régimes autoritaires. « À priori, la mise en place d’un tel statut est une bonne chose. Mais si les pays dans lesquels il est adopté ne sont que des démocraties de façades, alors cela ne sert à rien », résume le professeur Dodzi Kokoroko, vice-doyen de la faculté de droit à Lomé. Du Mali à la RDC en passant par la Guinée, voici une liste non-exhaustive des pays d’Afrique francophone qui ont instauré ce statut politique particulier – ou qui tentent de le faire.

Les pays qui ont institutionnalisé le statut de « chef de file de l’opposition »

Au Burkina Faso, le principe d’un statut de chef de file de l’opposition a été adopté dès 2000, après la grave crise socio-politique suscitée par l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, en décembre 1999. Mais il faudra près de dix ans pour que Blaise Compaoré consente à appliquer cette loi instituant un chef de file de l’opposition politique (CFOP). « Nous avons réussi à rassembler toutes les forces de l’opposition et à mettre en place une plateforme politique », se rappelle l’ancien opposant en chef Stanislas Benewende Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS). Porte-parole de l’opposition à un nouveau mandat de « Blaise », Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et dernier titulaire du mandat de CFOP, fait aujourd’hui partie des favoris pour la présidentielle d’octobre 2015.

Au Mali, l’Assemblée nationale vient d’adopter le statut de chef de file de l’opposition politique à une large majorité. Ce dernier, qui bénéficiera des mêmes droits que le vice-président de l’Assemblée nationale, sera issu des rangs de l’Union pour la République et la démocratie (URD), le parti d’opposition comptant le plus grand nombre de députés. Son leader, Soumaïla Cissé, député et rival d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) lors de la présidentielle de 2013, devrait, sauf surprise, devenir le premier chef de file de l’opposition malienne.

Pays frontalier du Mali, la Guinée a elle aussi récemment institutionnalisé le statut de chef de file de l’opposition. Depuis le mois de décembre dernier, Cellou Dalein Diallo, député et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le premier parti d’opposition au président Alpha Condé, est donc officiellement le chef de file de l’opposition guinéenne.

Au Niger, une loi encadrant le statut de l’opposition existe depuis les années 2000. Renforcée après la chute du président Mamadou Tandja, sa nouvelle version a été promulguée en 2011. Le chef de file de l’opposition nigérienne est aujourd’hui Seyni Oumarou, ancien Premier-ministre et président du Mouvement national pour la société du développement (MNSD). Le Tchad compte aussi, depuis 2013, un chef de file de l’opposition en la personne de Saleh Kebzabo, député et président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR).

Les pays où des textes existent… mais où l’opposition n’a pas de véritable statut

Au Togo, une loi officialisant le statut d’un chef de file de l’opposition a été adoptée en 2013 par l’Assemblée nationale. Depuis, son décret d’application n’a toujours pas été signé. Les avantages et privilèges prévus par ce texte ont par ailleurs attisé les tensions au sein d’une opposition déjà fortement divisée. « Cette loi, loin de contribuer au renforcement et à la cohésion de l’opposition, est l’une des causes de son éclatement et de son affaiblissement », estime ainsi Claude Wella, assistant en droit public à l’université de Lomé.

Le flou juridique ou les avantages du statut entretiennent parfois les querelles individuelles entre opposants.

Au Bénin voisin, une loi portant statut de l’opposition a été votée en 2002. Il faudra ensuite attendre six ans pour que soit signé son décret d’application, en 2008. Mais, selon plusieurs observateurs, ce texte est incomplet et favorise le « nomadisme politique », c’est-à-dire la tendance de certains députés à passer d’un parti à un autre en fonction de leurs intérêts personnels. Autre problème de la loi béninoise : n’importe quel chef d’un parti d’opposition ayant un minimum de poids à l’Assemblée ou ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés lors des dernières législatives peut se revendiquer chef de l’opposition. Un flou volontaire qui entretient évidemment les querelles individuelles entre opposants.

En République démocratique du Congo (RDC), une loi sur le statut de l’opposition a également été votée. Adoptée par l’Assemblée nationale en 2007, elle attend depuis son décret d’application. D’après ce texte, les présidents de l’Assemblée et du Sénat doivent convoquer les députés et sénateurs de l’opposition pour élire le « porte-parole de l’opposition ». Élection qui n’a encore jamais eu lieu, ce qui fait dire à certains opposants que les autorités bloquent la mise en oeuvre de cette loi.

Enfin, au Sénégal, la Constitution de 2001 reconnaît l’existence et les droits de l’opposition mais aucune loi ne codifie le statut de son « chef de file ». Abdoulaye Wade, qui a longtemps réfléchi à cette idée à l’époque où il était opposant, ne l’a finalement jamais concrétisé une fois arrivé au pouvoir.

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Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Ouagadougou: La marche de l’opposition burkinabè autorisée

août 22, 2014
Vers une marche de l'opposition Burkinabé

Prémisses d’une marche de l’opposition Burkinabè

L’opposition politique burkinabè a obtenu de la part de la mairie de Ouagadougou l’autorisation d’effectuer sur l’itinéraire voulu sa marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37 limitant les mandats présidentiels au Burkina Faso, a-t-on appris auprès du Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré.

Dans une déclaration rendue publique et dont APA a reçu copie vendredi, le CFOP informe que ‘’suite à un accord conclu avec la mairie de Ouagadougou, la marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37 aura bel et bien lieu le samedi 23 août 2014 ‘’.

Il a précisé que la seule modification, suite à la concertation avec le maire de Ouagadougou, reste le lieu de ralliement. En effet, les manifestants sont invités à se retrouver samedi matin à partir de 6 heures (GMT) au terrain vide de la SONATUR, à environ 100 mètres du Rond-point de la Patte-d’Oie (point de départ initialement prévu).

Le Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré salue, par ailleurs, le maire de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo et son équipe ‘’pour leur esprit de dialogue et de compréhension ».

Jeudi matin, au cours d’une brève rencontre avec la presse, le CFOP avait donné l’information selon laquelle la mairie de Ouagadougou lui avait refusé l’itinéraire choisi pour des raisons de sécurité.

L’opposition s’était dit surprise par cette décision au motif qu’il n’y a pas de zones rouges sur l’itinéraire proposé.

Pour Zéphirin Diabré, il s’agissait d’un ‘’déni de démocratie et une entrave à la liberté d’expression ».

Au final, tout est rentré dans l’ordre et l’opposition par la voix de son chef de file, exhorte les Ouagalais à sortir nombreux pour manifestation de samedi ‘’contre le référendum et la modification de l’article 37 ».

Apanews.net

Le roi d’Arabie saoudite soutient fermement le pouvoir égyptien

août 16, 2013

JEDDAH (Arabie saoudite) – Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a proclamé vendredi son ferme appui au pouvoir égyptien face au terrorisme et dénoncé les ingérences dans ce pays meurtri par les violences entre partisans du président islamiste déchu et forces de sécurité.

Le gouvernement et le peuple d’Arabie saoudite se tiennent aux côtés de leurs frères en Egypte, contre le terrorisme et face à tous ceux qui tentent de porter atteinte aux affaires intérieures de ce pays, a dit le roi dans une déclaration reproduite par l’agence officielle SPA.

Le souverain saoudien, dont le pays est le chef de file des monarchies pétrolières du Golfe, a appelé les Egyptiens, les Arabes et les musulmans à s’opposer à tous ceux qui tentent de déstabiliser l’Egypte, sans autre précision.

Il a assuré qu’il était du droit légitime de l’Egypte de s’opposer à tous ceux qui lui portent atteinte.

Le roi Abdallah avait été le premier dirigeant étranger à féliciter le président par intérim Adly Mansour nommé le 3 juillet par l’armée, qui avait auparavant destitué l’islamiste Mohamed Morsi.

Le royaume saoudien avait aussi annoncé l’octroi d’une aide de 5 milliards de dollars à l’Egypte pour soutenir son économie.

Que tous ceux qui s’ingèrent dans les affaires intérieures de l’Egypte sachent qu’ils attisent ainsi le feu de la sédition et soutiennent le terrorisme qu’ils prétendent combattre, a encore dit le roi, sans préciser à qui s’adressent ces reproches. Nous espérons qu’ils reviendront à la raison avant qu’il ne soit trop tard, a ajouté le roi, dont le pays a récemment repris l’initiative diplomatique sur la scène arabe.

Des milliers de partisans de Mohamed Morsi ont défilé vendredi en Egypte face à des forces de l’ordre désormais autorisées à ouvrir le feu, déclenchant des violences qui ont fait officiellement 12 morts, deux jours après la journée la plus sanglante -578 morts et plus de 3.000 blessés- depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.

Alors que de nombreux pays occidentaux ont condamné ce bain de sang, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé jeudi soir les différentes parties en Egypte à faire preuve d’un maximum de retenue.

Romandie.com avec (©AFP / 16 août 2013 17h51)

Le Tchad affirme avoir déjoué une tentative de déstabilisation du pouvoir

mai 1, 2013

N’DJAMENA – Le gouvernement tchadien a annoncé mercredi dans un communiqué avoir arrêté des individus ayant tenté de mener une action de déstabilisation du pouvoir, parmi lesquel un député d’opposition, a-t-on appris de sources concordantes.

Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république, indique le communiqué du gouvernement, affirmant que les membres du groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise.

Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire, poursuit le communiqué, soulignant que les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête.

Aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur l’origine, les appartenances et le nombre des personnes arrêtées. Toutefois de source policière, plusieurs arrestations de civils et de militaires parmi lesquelles Saleh Makki (député d’opposition, ndlr) ont eu lieu lundi.

Depuis deux heures de temps, on signale une situation trouble faites de nombreuses arrestations à N’Djamena, dont celle du député Saleh Makki (…) confirmée par plusieurs sources, a pour sa part affirmé à l’AFP par courriel le député et chef de file de l’opposition tchadienne Saleh Kebzabo.

Romandie.com avec (©AFP / 02 mai 2013 01h22)

Mort de Chavez: deuil national en Equateur qui déplore une perte irréparable

mars 6, 2013

QUITO – L’Equateur a décidé mardi de décréter trois jours de deuil national en hommage au président vénézuélien Hugo, décédé mardi des suites d’un cancer, qualifiant sa disparition de perte irréparable pour l’Amérique latine.

En hommage au départ de cet ami cher à l’Amérique latine, l’Equateur va décréter trois jours de deuil national, a annoncé le président socialiste Rafael Correa, un proche allié du dirigeant vénézuélien.

Un immense Latino-Américain et un immense être humain s’en est allé, a poursuivi M. Correa, la voix brisée, lors d’une allocution depuis le palais présidentiel. Quand les passions s’apaiseront (…), il ne fait aucun doute que le monde entier reconnaîtra la grandeur d’un homme extraordinaire, courageux, plein d’amour et d’héroïsme, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, le gouvernement de Quito a fait part de son profond chagrin après l’annonce de la mort de M. Chavez, affirmant qu’il avait été le chef de file d’un mouvement historique et un révolutionnaire mémorable.

Devant cette perte irréparable qui endeuille le peuple vénézuélien et toute la région, l’Equateur exprime son amitié spéciale qui l’unit au Venezuela, affirmant que l’action de M. Chavez permettra de continuer à renforcer les liens entre les deux pays et l’intégration latino-américaine.

L’Equateur considère cette perte comme la sienne propre et souhaite au peuple ami du Venezuela les plus grands succès à l’avenir, avec la conviction qu’il saura maintenir et magnifier son histoire, sa révolution, son développement, la fraternité et la solidarité qui caractérise son action, ajoute le communiqué.

Romandie.com avec (©AFP / 06 mars 2013 03h29)

Hugo Chavez est mort, l’armée déployée pour « garantir la paix »

mars 5, 2013

 Des partisans de Hugo Chavez, peu après l'annonce de sa mort à la télévision, le 5 mars.

  • Hugo Chavez est mort mardi 5 mars après quatorze ans passés à la tête du Venezuela.
  • Le vice-président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé à la télévision la mort de Hugo Chavez.

Le président vénézuélien est mort, mardi 5 mars, à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer, a annoncé le vice-président vénézuélien à la télévision. « Nous avons reçu l’information la plus dure et la plus tragique que nous pouvions annoncer à notre peuple. A 16 h 25 [21 h 55, heure de Paris], aujourd’hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias », a déclaré dans une allocution retransmise par toutes les chaînes de télévision du pays le vice-président et successeur désigné, Nicolas Maduro, au bord des larmes. Peu après cette annonce, sept jours de deuil ont été décrétés dans tout le pays. Les funérailles nationales d’Hugo Chavez auront lieu vendredi. 

  • L’armée déployée pour « garantir la paix »

Nicolas Maduro a également annoncé que l’armée et les forces de police se déployaient dans le pays « pour accompagner et protéger notre peuple et garantir la paix ». Les principaux chefs militaires vénézuéliens ont promis lors d’une intervention télévisée d’être loyaux à Nicolas Maduro, que Hugo Chavez avait désigné comme son successeur. « Toute la Force armée nationale bolivarienne (et) la police nationale bolivarienne (…) sont en train de se déployer en ce moment pour accompagner et protéger notre peuple et garantir la paix », a ajouté M. Maduro.

  • Le chef de l’opposition appelle à « l’unité »

Le chef de file de l’opposition vénézuélienne, Henrique Capriles Radonski, a aussitôt appelé les Vénézuéliens à « l’unité » et a transmis sa « solidarité » à la famille du président sur son compte Twitter. « Ma solidarité à toute la famille et aux partisans du président Hugo Chavez, nous plaidons pour l’unité des Vénézuéliens », a annoncé le gouverneur du riche Etat de Miranda (nord) sur le site de micro-blogs

Battu par Hugo Chavez à la présidentielle d’octobre, M. Capriles, 40 ans, est le candidat naturel de l’opposition pour les élections anticipées qui devront être organisées dans les trente jours.

AGGRAVATION DES PROBLÈMES RESPIRATOIRES

Lundi, le gouvernement avait déclaré que les problèmes respiratoires d’Hugo Chavez s’étaient aggravés et que le président vénézuélien souffrait d’une nouvelle et sévère infection pulmonaire. Dans un bref communiqué lu par Ernesto Villegas, le ministre de l’information, le gouvernement avait ajouté que l’état de santé du président socialiste restait « délicat ».

« A ce jour, il y a une aggravation de la fonction respiratoire en relation avec son état d’immuno-dépression, propre à son état clinique », avait déclaré M. Villegas en lisant un communiqué diffusé dans tous les médias du pays depuis l’hôpital militaire de Caracas où le président vénézuélien est soigné. « Actuellement, il présente une nouvelle et grave infection », avait ajouté le ministre.

Le président vénézuélien, 58 ans, était rentré à Caracas il y a deux semaines et avait été immédiatement admis à l’hôpital militaire de la capitale après avoir été hospitalisé pendant plus de deux mois à La Havane où il a subi en décembre une quatrième intervention chirurgicale pour un cancer diagnostiqué en 2011 dans la région pelvienne. M. Chavez subissait « une chimiothérapie très puissante, entre autres traitements complémentaires », avait rappelé le ministre de la communication. « L’évolution de son état clinique continue d’être très délicate », avait ajouté le ministre.

PRÉSIDENTIELLE ANTICIPÉE DANS LES 30 JOURS

Agé de 50 ans, M. Maduro devrait être le candidat du Parti socialiste au pouvoir pour l’élection présidentielle anticipée dont l’organisation doit intervenir dans les 30 jours, selon la Constitution. Il sera probablement opposé au gouverneur Henrique Capriles, 40 ans, candidat malheureux contre Hugo Chavez en octobre. 

Lire : Nicolas Maduro, le dauphin d’Hugo Chavez

Vainqueur de toutes les élections auxquelles il a participé depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Hugo Chavez est mort alors qu’il avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans, le 7 octobre 2012. Charismatique, hyperactif, fervent catholique et admirateur du libérateur Simon Bolivar, le président Chavez a continuellement bénéficié de forts taux de popularité, malgré l’hostilité farouche que lui vouaient ses opposants, qualifiés de « traîtres » depuis une tentative de coup d’Etat contre lui en 2002.

Pourfendeur de « l’impérialisme yankee », même s’il n’a jamais cessé ses livraisons de pétrole aux Etats-Unis, Hugo Chavez se présentait en héritier du leader cubain Fidel Castro et cultivait une image iconoclaste en prenant régulièrement la défense de dirigeants controversés, tels que le Libyen Mouammar Kadhafi, l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad ou le Syrien Bachar al-Assad. Mardi, avant l’annonce de son décès, le vice-président s’en était violemment pris aux Etats-Unis, accusés à mots couverts de fomenter des troubles dans le pays.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Ghana-Côte d’Ivoire: Circonstances d’arrestation de Charles Blé Goudé à Tema

janvier 18, 2013
Charles Blé Goudé
© AFP
Charles Blé Goudé
Charles Ble Goude

En fuite depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, Charles Blé Goudé a été pris hier matin à Tema (Ghana), par des policiers ivoiriens et ghanéens en civil.

Fin de cavale pour Charles Blé Goudé. Le chef de file des jeunes patriotes a été arrêté hier matin aux alentours de 8h30 à Tema, ville située à 25 kilomètres à l’est de la capitale ghanéenne, Accra. Il a été cueilli par Interpol et des éléments des services secrets ivoiriens, puis transféré dans les locaux du Bureau national des investigations (BNI), l’équivalent de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), à Accra.

L’ancien leader de la galaxie patriotique était en compagnie de quelques-uns de ces fidèles compagnons qui ont également été arrêtés pour vérification d’identité. Cette arrestation pour le moins inattendue fait suite au mandat d’arrêt international lancé par l’ex-procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, Simplice Koffi Kouadio. Blé Goudé était en effet poursuivi par les juridictions ivoiriennes et internationales notamment pour « vols aggravés, détournements de deniers publics, direction et participation à des actes de violence commis par des milices de rue, y compris des voies de fait, des viols et des exécutions extrajudiciaires».

Présents depuis plusieurs jours sur le territoire ghanéen, les fins limiers ivoiriens avaient pris Blé Goudé en filature. Nos sources indiquent que ses réseaux en terre ghanéenne avaient été parfaitement ciblés. Aidés par leurs contacts locaux, les policiers en charge de l’enquête avaient identifié avec précision ses repères à Tema, localité où Blé Goudé avait l’habitude de se rendre lorsqu’il entrait sur le territoire ghanéen.

Ainsi, hier matin, huit policiers ivoiriens et ghanéens en civil ont participé à son arrestation. C’est donc la fin de près de vingt mois de cavale pour celui qui était considéré comme le fer de lance des violentes manifestations anti-françaises de 2003 et 2004.

Selon des sources bien informées, la procédure d’extradition vers Abidjan de l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (FESCI) est en cours.

Surnommé « le général de la rue» ou «le général de la jeunesse», Blé Goudé Charles est né le 1er janvier 1972 à Niagbrahio, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Nord-Sud par Bahi K.

Annan demande à l’armée syrienne de cessez-le-feu la première

mars 30, 2012

BEYROUTH (Reuters) – L’artillerie syrienne a pilonné vendredi des quartiers de Homs, bastion de la révolte, et fait au moins 37 morts dans le pays, alors que l’émissaire Kofi Annan a pressé le président Bachar al Assad d’ordonner à son armée de cesser le feu la première.

« La date butoir, c’est maintenant », a déclaré le diplomate ghanéen par l’intermédiaire de son porte-parole à Genève, Ahmad Fawzi. « Nous attendons de lui qu’il mette en oeuvre immédiatement ce plan ».

Le plan de sortie de crise de l’émissaire, approuvé par l’Onu et entériné par la Ligue arabe, prévoit un cessez-le-feu immédiat, un accès à l’aide humanitaire pour les populations civiles et l’ouverture d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition.

Il s’abstient en revanche de prôner le départ du chef de l’Etat, comme initialement envisagé. Damas a accepté le principe de ce plan en six points en exigeant la fin du financement et de l’armement des insurgés par l’étranger.

Le porte-parole du médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe a levé les ambiguïtés sur la proposition de trêve en précisant qu’il incombait à l’armée syrienne d’agir la première en retirant ses blindés, son artillerie lourde et ses soldats des villes.

Le plan Annan « demande spécifiquement au gouvernement de retirer ses troupes et de ne plus recourir aux armes lourdes dans les zones habitées », a dit Ahmad Fawzi. « Ce qui veut dire très clairement que le gouvernement doit le premier s’arrêter, puis débattre d’une cessation des hostilités avec l’autre camp et le médiateur ».

Un retrait de l’armée permettrait un retour des manifestations pacifiques, ont par ailleurs déclaré des militants de l’opposition.

Le chef de file du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, allié de Bachar al Assad, a déclaré que la communauté internationale n’était plus en mesure de réclamer le départ du dirigeant syrien, et que les rebelles étaient incapables de le renverser par la force.

« Certains ont parlé d’une option politique (…) mais avec des conditions qui équivalent à la chute du régime. Je pense que le climat politique régional et international est tel aujourd’hui que cette option n’est plus d’actualité. »

L’ASL N’A PAS RÉPONDU

Le plan Annan invite aussi les déserteurs de l’armée passés dans les rangs de l’Armée syrienne libre (ASL), qui vient de se doter d’une structure de commandement, à cesser le feu.

L’ASL n’a pas donné son aval au plan Annan et les mouvements politiques de l’opposition n’ont pas explicitement dit s’ils acceptaient l’appel au dialogue avec Bachar al Assad.

Un militant du nom d’Abou Mohamed a estimé que le médiateur devait expliquer plus en détail ses propositions à l’ASL. « Ne nous précipitons pas. Nous voulons en premier lieu que l’effusion de sang cesse », a-t-il dit.

Kofi Annan doit se rendre à Téhéran à une date non déterminée pour débattre du dossier syrien. L’Iran est l’un des derniers alliés de poids du régime de Damas dans le monde arabo-musulman.

Selon Téhéran, 12 ressortissants iraniens enlevés par « des forces de l’opposition syrienne » ont été libérés. Parmi eux figurent cinq techniciens travaillant dans une centrale électrique de Homs qui avaient été kidnappés fin décembre.

L’agence officielle Irna rapporte que des « bandes armées » ont enlevé des dizaines de pèlerins iraniens. En janvier, des rebelles syriens ont diffusé une vidéo montrant sept hommes, présentés comme des militaires iraniens, capturés en Syrie.

LES VIOLENCES SE POURSUIVENT SUR LE TERRAIN

Sur le terrain, les violences ont fait au moins 37 tués vendredi, à en croire les opposants.

Des affrontements violents ont éclaté dans plusieurs provinces, dont celle de Daïr az Zour, près de la frontière irakienne. Sept civils ont péri à cet endroit lors d’un accrochage entre insurgés et militaires qui a aussi fait deux morts chez les insurgés et trois chez les soldats, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Des fusillades ont aussi éclaté entre anciens déserteurs de l’armée et forces du régime dans le quartier de Jobar, à Damas, lorsque ces dernières ont tenté de disperser une manifestation. Deux personnes sont mortes dans des tirs croisés, a précisé l’Observatoire.

Des habitants de Homs ont rapporté que des tirs d’obus avaient fait dix morts parmi les civils. Plus au nord, dans la ville d’Alep, une explosion a blessé six soldats et cinq civils, ont déclaré les activistes.

Deux autres personnes ont été tuées à Deraa, dans le Sud, ailleurs et les insurgés ont tué un soldat lors d’un accrochage.

L’OSDH, basé à Londres, fait pour sa part état de nombreux blessés lors d’affrontements entre rebelles et militaires dans la province d’Idlib. Des heurts ont également éclaté dans la nuit dans les localités d’Harasta et d’Arbine.

Le département américain du Trésor a par ailleurs ajouté trois membres du régime syrien à la liste des personnalités visées par des sanctions pour leur implication dans la répression du soulèvement. Il s’agit du ministre de la Défense, Daoud Radjiha, du numéro deux de l’état-major militaire, Mounir Adanov, et du chef de la sécurité présidentielle, Zouhair Chalich.

Reuters par Erika Solomon et Douglas Hamilton